Tumgik
#écriture contemporaine
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j’ai perdu l’enveloppe des mots
le mot amour n’a pas tenu le long de la phrase
il a sombré après la virgule
il a sombré après le plus jamais
et la page s’est refroidie
dans le blanc mordant de l'effacement
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© Pierre Cressant
(samedi 2 décembre 2023)
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tousdesastres · 7 months
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14 octobre : nouvelle lune
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luma-az · 9 months
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Le prince à vélo
Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 16 août 
Thème : vélo/je suis en vie
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La terre est fraiche et douce sur ma peau. Les racines des plantes m’enlacent tendrement. Mon sommeil est paisible.
Six mois qu’on m’a tuée et qu’on m’a déposée là. Mon histoire ne débute pas ici. Mais elle ne s’y arrête pas non plus.
J’attends.
Parfois un bruit brise mes rêves de forêt. Les pas lointains d’un promeneur. Le grondement plus lointain encore d’un avion dans le ciel. La sonnette d’un vélo. Toujours trop loin pour venir me sauver. Et même ceux qui se rapprochent… tout le monde n’a pas le cœur d’un prince. Leur choc et leur horreur en me découvrant ne leur permettent pas de faire ce qu’il faut.
Peu importe. J’ai tout mon temps.
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Ce n’est pas vraiment que j’ai perdu patience – le temps n’est qu’une information quand on est mort. C’est qu’il m’a agacée, avec son vélo.
Qu’on ne me voit pas depuis le sentier de randonnée, c’est normal – mes amis se recueillent régulièrement devant mon corps, ils ne l’ont pas installé n’importe où. Qu’on ne me voit pas quand on franchit les buissons et qu’on arrive dans l’herbe courte, c’est déjà moins banal. Mais qu’on me roule dessus sans me voir du tout ! Non mais quel toupet !
J’ai mal réagit, je m’en suis rendu compte seulement après. Mais ça faisait si longtemps que je n’avais pas ressenti la colère, moi qui dormais si bien. Je n’ai pas pu m’en empêcher. J’ai sorti une main de terre et j’ai attrapé la roue de son vélo, à cet imbécile. Dans mon état, je bouge peu, mais quand je le décide j’ai une poigne de fer : il a fait un soleil impeccable et a fini par terre.
J’aurai dû lâcher, mais j’avais envie qu’il débarrasse le plancher. Ma clairière a l’air d’être une piste de cross, peut-être ?
Je m’attendais à lui flanquer une peur de tous les diables, j’avoue. Surtout lorsqu’il aurait tenté de récupéré son vélo et qu’il aurait vu que cette étrange main sortie de terre ne bouge pas d’un pouce. Je l’aurais laissé secouer une ou deux fois avant de lui rendre sa monture.
Au lieu de ça, son premier réflexe en voyant que ce qui l’a fait tomber était une main a été de me chercher, moi tout entière. Ça n’a pas été très long. J’ai été déposée avec soin à même le sol, un peu de terre m’a recouverte peu à peu, mais je ne suis pas difficile à dégager.
Il a marqué le coup en me voyant. J’avoue que j’ai assez apprécié cette réaction. On s’attend à un vilain cadavre et on tombe sur une belle jeune fille pâle, qui parait dormir, ça fait toujours un choc, mais c’est bien la première fois qu’on se donne la peine de me contempler. Alors que j’en vaux la peine.
Il n’a pas crié. Au contraire, il m’a parlé d’une voix douce :
« Mademoiselle, s’il vous plait, pouvez-vous lâcher mon vélo ?
Tant de grâce. Tant de politesse. C’était exquis.
J’ai lâché le vélo.
Il a ajouté :
— Merci infiniment. »
Et il est reparti.
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J’ai attendu qu’il revienne. J’ai beaucoup pensé à lui dans mon rêve.
Et il est revenu.
« On dirait que je n’arrive pas à vous sortir de ma tête.
C’est très bien.
Il ajoute :
— Vos amis m’ont dit que je pouvais vous sauver. Que j’avais ce qu’il faut. Enfin, que j’étais celui qu’il fallait.
Il me prend la main, cette main qui m’avait permis d’attraper son vélo. Comme c’est romantique.
— Je vous en prie, permettez-moi… »
Je permets, je permets. La preuve, tu es encore vivant.
Enfin, il se penche et m’embrasse.
Le sort se lève.
Loin, très loin, dans une boite en bois posée sur le bureau de ma belle-mère, un battement retenti à nouveau, porteur d’une excellente nouvelle qui ne doit absolument pas la réjouir.
Je suis en vie.
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secicrexe · 9 months
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Il nage dans la forêt et les balançoires ne fonctionnent pas tout le temps.
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Je vais disparaître dans la cuisine. Je serai silencieux. Je serai ravi. L’univers s’habituera à mon odeur. Il réfléchit quelques secondes. Donc, le mal n’est pas juste et quand il fait du bien, il est injuste. Un caillot d’une petite planète dans l’oreille. L’articulation dans la mâchoire. La violence. Les dents d’un fort, la bouche d’un faible. Son estomac est lié à une nature, à une logique constituée. Il marche dans la forêt. Il est lié à des pas puissants et à la vie. Sa nature est liée à une ficelle. L’idée de la machine à coudre a vécu dans le cerveau depuis des millénaires. Les planètes tournent, comme par hasard. Prendre un objet dans le bras et marcher. Dans la forêt drôle.
Khalid EL Morabethi
projet tentacule - 2023
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hyperlexy · 2 months
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- Ainsi soit-il -
Je ne sais pas ce qui est le plus difficile,
Est-ce d'avoir cru à ta prose merveilleuse ?
Est-ce d'avoir été prise à mes dépends dans une boucle temporelle,
Où tu as travaillé d'arrache-pied afin de m'y coincer avec ma volonté ?
Araignée.
Il m'aura fallu un an pour décortiquer par petits morceaux
L'enfumage, l'immaturité, le lien traumatique qui nous liait et
Cette glu que tu m'as déposée dans chaque cellule
A coup de love-bombing.
Un guet-apens.
Oui, je suis coupable, de ne pas m'être assez aimée, j'en prends la responsabilité
Oui, je suis coupable d'être tombée dans tes filets
Emplis de contradictions, d'amertume, de fumée, de déprime
Mais sache que je ne t'ai pas aimé, j'ai aimé mon reflet en toi.
Miroir.
Tu m'as singée, copiée, tu t'es copieusement abreuvé de mes qualités
Je pensais me retrouver en toi, à juste titre.
Copier, coller, critiquer, trépigner, envier, chouiner,
Ce sont tes seuls talents.
Si vide et insignifiant.
Tu t'es nourri de mon essence, a tenté de la faire tienne
J'étais exsangue, et tu continuais en toute lucidité
Il fallait que je te coupe les vivres,
Et récupérer ce qu'il restait de moi avant que tu finisses par me piétiner.
Paillasson.
Je viens de tomber sur un de tes écrits :
Avec le temps, il me parait bien artificiel
Ces mots que tu n'as jamais pensés,
D'ailleurs, à quoi pensais-tu en m'écrivant cette fois-là hormis m'enfoncer la tête sous l'eau avec le sourire ?
Dommage, j'ai tapé le fond pour remonter plus haut encore.
Noie toi dans ton vide existentiel,
Deviens ce que tu veux, fais croire ce que tu désires à qui tu le souhaites.
J'aime tant être la méchante de ton histoire, quand dans la mienne,
Tu es devenu un insignifiant cafard.
Un CANCRELAT.
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Texte et photo: Flavia ZAOUI
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baalto · 11 months
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editionskelach · 3 months
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L'atelier
Un jour, un livre aux Éditions Kelach.
L'atelier
Vies croisées - Coup de cœur - Rencontres.
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Six personnages qui ne se connaissent pas s'inscrivent dans un atelier d'écriture. Au travers de leur passion, mais aussi de leurs différences et leur parcours de vie, ils vont se découvrir sous la bienveillance de Myriam.
Un roman contemporain brillant qui réchauffe le cœur.
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journalparadoxal · 1 year
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16 septembre, Munich (1)
Dans les musées j'aime tous les trucs en lumières néons, et les grands formats qui t'obligent à t'asseoir pour prendre le temps de les absorber dans leur totalité. J'aime les pièces sombres où sont projetés des courts métrages, on y rentre des deux côtés sans trop voir s'il y a une place assise, et si on n'arrive pas au début le cerveau travaille dur à essayer de reconstituer l'image. J'ai envie d'entrer dans une pièce très grande et vide, éclairée seulement dans un coin par ses néons jaunes-orangés et bleus, et juste en dessous sur le sol un gros téléviseur avec tous ses fils électriques. Et dans la pièce il n'y aurait que moi libre dans l'espace immense, gravitant en approche-recule-de biais par rapport à ce téléviseur et cette lumière de bar de film. J'aime tout ce qui permet de prendre son temps, et qui ne demande pas spécialement de compréhension mais juste un écho mutuel. Des images sans paroles, des couleurs sur la même fréquence que moi.
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philoursmars · 2 years
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Retour à mon projet de présenter la plupart de mes 53880 photos (nouveau compte approximatif !)
2013. Marseille au printemps. MP 2013 (Marseille capitale européenne de la culture) se poursuit…
Expo d’art contemporain à la Friche de la Belle-de-Mai, avec une belle calligraphie sur la terrasse, et les environs.
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écrire un poème comme on pétrit la pâte du blé ; laisser reposer l’illusion, réchauffer pour retrouver les images sans les brûler, finir par trouver le feuilleté des mots, la levée des sons ; artisan-poète
© Pierre Cressant
(mercredi 27 mars 2024)
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tousdesastres · 22 days
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24 avril : pleine lune
www.brunoguattariediteur.fr
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secicrexe · 9 months
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Il y a eu des signes de soulagement
Bientôt je vais pondre mon premier œuf, je suis heureux comme pharmacie de garde. Maintenant il est possible de boire des matières enveloppées, c'est possible depuis le premier échec, il est possible de boire selon la troisième logique. Les calmants bouleversent, l'âme comme une balançoire à l'envers, la raison comme une hallucination injectée, je suis heureux comme un estomac cloué au mur. Maintenant, il est possible d'être en bonne santé sans attendre, il est possible de comprendre toutes les blagues même si mon cœur a cessé de pomper le sang, il est possible de marcher à grande vitesse tout en ralentissant mes jambes. Les taches blanches tiennent les sombres cordes, la faim comme une pensée, le goût de la chair comme une visite, je suis heureux comme...
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Khalid EL Morabethi
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hyperlexy · 2 months
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- L'anxieuse -
La peur au bout des lèvres,
Les muscles qui se crispent,
Comment faire taire
Ces sensations qui fourmillent ?
Sous ma boite crânienne,
Un monde entier qui grouille
Les pensées d'hier, d'aujourd'hui et de demain
S'entrechoquent.
Je suis leur esclave.
Ce ressenti brouillon
D'une anxiété qui me tire par les pieds
M'accompagne depuis environ
L'entièreté de ma vie.
Un jour, oui, un jour, deviendra-t-elle mon amie ?
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Texte et photo : Flavia Zaoui
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baalto · 11 months
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La mélancolie m'a rattrapé dès le pas de la porte Rien ne me porte là-bas, à des lieues de Paris La maison vide lit en moi le souvenir des amours mortes Et la campagne s'en trouve moins jolie, par l'absence tarie La saison commence sans joie Funeste année deux mille vingt Qui vit mourir quatre-vingt fois Nos seuls plaisirs sans ne laisser rien. À mort les étés doux et insouciants À bas les étés d'amour et d'étreintes Place à l'ère éternelle des enterrements Place au règne des amours défuntes Et maintenant, que vais-je faire ? Vers quel néant glissera ma vie ? Je vais élire domicile en enfer Cela me rappellera Paris.
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orageusealizarine · 1 year
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“L’autre me sauve des autres et me donne la parole. Il est dépositaire et garant de ma possibilité de parler et d’écrire. Le “nous” sauve le “je” de la mutité et du non-être.”
“la solitude douloureuse et effrayante du geste d’écriture. Flaubert a beau faire de son lecteur un destinataire, le texte reste sans réponse.”
Entre la lettre, le journal et l’œuvre, je demeure suspendue. J’éprouve cette tension entre la mise à distance et l’intimité, je tourne en rond dans ma crise de solitude. Je déserte l'aphasie qui annihile l’existence tout en conjurant la menace de l’autre.
Le journal personnel sera un texte adressé ou ne sera pas : j’exige l’impossible réponse qui justifie mon existence, qui m’extraie de la folie solipsiste. J’ai besoin de l’autre pour être, alors l’écriture de l’œuvre, non pas sans destinataire ou sans lecteur, mais sans réponse est une mise à mort. J'agonise de l’écriture restée lettre morte, adresse manquée à l’autre absent.
Le journal personnel ne sera pas. Tant qu’il ne sera pas public. Or mon journal personnel public est un mensonge de journal, ou plutôt repose sur un dispositif singulier, contemporain (rendu possible par les moyens techniques actuels), est un journal personnel qui attend, qui exige une réponse.
Toute mon écriture est une apostrophe, un signe adressé à l’autre, identifié ou non, désigné ou non. Une conjuration de l’absence. Une croyance en la magie de l’autre qui fait mon identité et mon existence (’cher lecteur, fais-moi, fais-moi vivre’). Mais “cher lecteur”, ton ‘tu’ est trop intime pour être littéraire, ton absence trop réelle pour faire amitié. 
J’ai beau écrire sur le mode épistolaire, l’autre m’emmerde, avec son exigence de présence, de réponses et ses demandes. Une correspondance, c’est une persécution. Quand bien même je vous aimerais ! Alors lis-moi, aime-moi, mais surtout laisse-moi tranquille. Sois ce correspondant qui m’aimerait toujours dans mes absences, ce lecteur passif que rien n’engage...
Que je te demande affreusement “lis-moi” et “laisse-moi t’écrire je”, et “laisse-moi écrire” tout court (sans objet et sans destination) - que la place sois laissée non plus à la moi en tant que femme ordinaire mais à cette écrivaine en devenir - même ratée. Que je retourne à cette solitude, la littérature, sans l’autre, sans toi, puis sans moi.
L’écriture est une crèverie, une désespérance, un désir-être sans résultat.
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leehamwriting · 1 year
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Mon entretien avec Virginie VANOS
Bonjour à tous. Je souhaitais vous faire découvrir à nouveau un de mes entre tiens que j’ai eu à la sortie de mon premier roman. Le Tome II sortira bientôt. VV : Bonjour Amélie, vous êtes auteure, chroniqueuse et, à mes yeux, une grande humaniste. Commençons alors par vos livres. Comment résumerez-vous votre travail et votre approche personnelle ? Amélie Diack : Bonjour Virginie. Humaniste est…
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