Tumgik
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lumière posée pour déclamer, pour élever ; l’idée du socle suffit au chant pour exister, la réalité matérielle inutile, pour lui qui s’en va toujours au ciel
© Pierre Cressant
(vendredi 9 juin 2010)
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(petite scène de la ville quotidienne, I, le vrai superflu)
en passant devant une terrasse de l'île de la Cité qu'il ne remarque même pas, le clochard parle de l'Apollo de New York, seul, à lui-même ou bien à un public qu'il s'est créé ; est-ce l’imaginaire ici qui l’anime et le guide, qui lui donne un surplus de dignité ou bien est-ce un passé lointain dont l’étoile ne faiblit pas ?
la force de ce qui n’est pas, de ce qui n’a jamais été, de ce qui n’est plus, est sans limite pour ceux qui en font un soutien, un appui, un chemin  
© Pierre Cressant
(samedi 22 mai 2010)
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perméabilités
.
la glycine s'est fait paroi, la fenêtre en parle
le toit ondule comme la lumière sur l’herbe
la chaux vibre comme le tronc d’un arbre
les ombres des érables s’activent
au diner, la chouette s’entend au dessert
la racine du rosier prend forme au pied du mur
elle a pris place entre deux pierres, la rose s’en épanouit
la cave garde au frais le sommet de la colline
la chambre chante le paysage
le petit cadre qui raconte les vertus de Dante
brille d’un autre soleil
aujourd'hui le jardin est entré dans la maison
la maison est accueillante
la frontière entre elle et le jardin
s’est absorbée sur elle-même
elle est devenue une floraison
un bourdonnement d’abeille
.
© Pierre Cressant
(lundi 11 décembre 2023)
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lorsque l’écorce de la chair est perméable au jour, lorsque son grain délivre un frisson, un rien est une lumière ; et en tombant dans une douceur extrême, on la touche du regard devenu chair
© Pierre Cressant
(samedi 30 mai 2010)
Tumblr media
(Lucien Freud, Jeune Femme en chemise à rayures, 1983-1985)
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j’ai perdu l’enveloppe des mots
le mot amour n’a pas tenu le long de la phrase
il a sombré après la virgule
il a sombré après le plus jamais
et la page s’est refroidie
dans le blanc mordant de l'effacement
.
© Pierre Cressant
(samedi 2 décembre 2023)
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avec toi ma vie aurait été moins intérieure ; je n'aurais pas vu si fréquemment notre passé s’épanouir sur des champs arides ; avec toi ma vie aurait été simplement plus réelle dans l’instant, plus abondante dans le présent, moins en retrait
© Pierre Cressant
(vendredi 21 mai 2010)
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avec toi ma vie aurait été moins intérieure ; je n'aurais pas vu si fréquemment notre passé s’épanouir sur des champs arides ; avec toi ma vie aurait été simplement plus réelle dans l’instant, plus abondante dans le présent, moins en retrait
© Pierre Cressant
(vendredi 21 mai 2010)
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j’ai perdu l’enveloppe des mots
le mot amour n’a pas tenu le long de la phrase
il a sombré après la virgule
il a sombré après le plus jamais
et la page s’est refroidie
dans le blanc mordant de l'effacement
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© Pierre Cressant
(samedi 2 décembre 2023)
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lorsque l’écorce de la chair est perméable au jour, lorsque son grain délivre un frisson, un rien est une lumière ; et en tombant dans une douceur extrême, on la touche du regard devenu chair
© Pierre Cressant
(samedi 30 mai 2010)
Tumblr media
(Lucien Freud, Jeune Femme en chemise à rayures, 1983-1985)
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nous sommes des machines à mourir ; nous sommes construits pour cela ; mais nous veillons avec soin à dérégler le fonctionnement de l’ensemble ; nous y veillons sans cesse, toujours en vain ; la vie n’est pas un abri pour la vie, la vie ne cache pas la vie
© Pierre Cressant
(vendredi 13 octobre 2023)
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le hasard qui comme un invisible fil finit parfois par relier ceux qui n'y croyaient plus ; le hasard qui célèbre une cérémonie religieuse au temple invisible ; le hasard qui parle d’un culte sans dieux  
© Pierre Cressant
(mardi 15 juin 2010)
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elle avait pénétré dans l'heure rare des certitudes ; elle voulait désormais rayonner en son coeur, là où le coeur ne peut faiblir, se protéger derrière ce qui restait d’infaillible, simplement comme une évidence, l'ultime couverture contre le froid qui avançait ; le grand âge est un temps, une heure, un instant, qui ne garde que l’ossature de la douceur d’une vie pour tenir encore droit l’esprit et le corps qui faiblissent
© Pierre Cressant
(vendredi 29 mai 2010)
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le hasard qui comme un invisible fil finit parfois par relier ceux qui n'y croyaient plus ; le hasard qui célèbre une cérémonie religieuse au temple invisible ; le hasard qui parle d’un culte sans dieux  
© Pierre Cressant
(mardi 15 juin 2010)
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elle avait pénétré dans l'heure rare des certitudes ; elle voulait désormais rayonner en son coeur, là où le coeur ne peut faiblir, se protéger derrière ce qui restait d’infaillible, simplement comme une évidence, l'ultime couverture contre le froid qui avançait ; le grand âge est un temps, une heure, un instant, qui ne garde que l’ossature de la douceur d’une vie pour tenir encore droit l’esprit et le corps qui faiblissent
© Pierre Cressant
(vendredi 29 mai 2010)
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nous sommes des machines à mourir ; nous sommes construits pour cela ; mais nous veillons avec soin à dérégler le fonctionnement de l’ensemble ; nous y veillons sans cesse, toujours en vain ; la vie n’est pas un abri pour la vie, la vie ne cache pas la vie
© Pierre Cressant
(vendredi 13 octobre 2023)
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le champs du ciel soudain découvert, possible moisson ; la preuve par la pluie, la preuve par le soleil ; existence du jour
© Pierre Cressant
(vendredi 4 juin 2010)
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à Venise tout est île et souvent, selon les lieux où nous sommes, nous l’oublions, nos pieds croyant d’instinct en l’indistinct des terres ; la force architecturale de l’urbain qui permet à l’insulaire de copier à la perfection la terre continentale ; l’archipel urbain qui cache son tempérament insulaire au coeur de ses places où l’horizon raccourci s’arrête au pied des palais ; comme si l’île pour être davantage île prenait toute la force et toute la puissance de la terre ferme ; l’illusion ici est un ordre urbain, l’illusion une fondation de la ville
© Pierre Cressant
(mardi 27 avril 2010, Venise)
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