Des morts-vivants (Benoît Dufour, Dragon Radieux 12, November 1987)

Clochette découvre l'arrière pays néo zélandais et son manque de réseau ! C'est beau, c'est vert, c'est vallonné, et ... Absolument sans 4g.

Sinon, on a mieux commencé cette journée que la précédente : pas de gadoue où s'embourber, pas de pantalon ruiné, et un soleil radieux pour nous accueillir, ça fait plaisir !

On est parties faire la balade des Wilkies Pools dans la forêt des gobelins sur le mont Taranaki, ça fait très fées, dragons et korrigans...

On n'a pas rencontré de bestioles fantastiques étranges, juste un prêtre indien au rire communicatif :") Les petits trous d'eau étaient tout choupis, et on voyait sacrément bien comment l'eau avait creusé la roche, ça créait un genre de toboggan tout lisse où j'aurais bien posé les fesses si l'eau avait été à plus de 10° ! (Bon, et si j'avais pu y rentrer plus d'une demi cuisse, mais ne chipotons pas sur les détails, ils avaient l'air tout doux ces toboggans ❤️)

Après être reparties par une boucle nettement moins gentille avec les fauteuils roulants, retour à la voiture sous le soleil (et un vent glacial). La lumière dans la forêt était assez magique !

Cette balade fort sympathique terminée, on avait prévu de faire le tour du Mont pour se promener de l'autre côté. Au vu de la quantité de nuages noirs amoncelés là haut, et du paysage en train de passer du vert au gris, on a plutôt choisi de s'éloigner de la tempête et de rejoindre le lac Rotokare, une réserve naturelle protégée par une immense clôture qui donne un peu l'impression de rentrer dans Jurassic Park !

La grande clôture est faite pour empêcher les prédateurs extérieurs de rentrer : elle est partiellement enterrée pour éviter les fouisseurs, possède une partie en surplomb pour ceux qui grimpent, et il y a même un système d'alarme pour signaler une brèche si un arbre tombe dessus pendant une tempête par exemple ! Le plus drôle a dû être de s'assurer qu'il n'y avait plus de prédateurs dedans au moment où ils ont fermé l'enceinte...

Mais du coup, c'est un petit paradis pour les oiseaux, et ils ne sont pas farouches ! Il est pas beau notre Pukake ? (Ils ont les fesses toute blanches, c'est très marrant quand ils relèvent un peu les ailes) Ils font très poule d'eau bleu géante, on les voit souvent en bord de routes

Après un joli pique nique et une petite balade, on est reparties sous un temps qui commençait à sérieusement se mitiger ... On a bien fait de venir ici et de fuir la montagne ! On a eu tout juste le temps de découvrir comment fonctionne cette petite merveille mise en place gratuitement par une commune (vive la Nouvelle Zélande, pays du road trip) avant de se prendre les premières gouttes. C'est une station de vidange/remplissage de nos réserves d'eau. Eh bien franchement, pour une première fois, on n'a fait aucune catastrophe, aucun tuyau ne nous a explosé au visage, c'était magnifique. *Fières*

Et on a repris la route sur la forgotten Highway (qui porte bien son nom, on a dû croiser 5 maisons en 120 bornes) vers le Tongariro, où on devrait arriver demain (enfin, aujourd'hui, puisque j'écris le post avec une journée de retard hehe), et on s'est arrêtées vers 16h quand la pluie nous a violemment rattrapées... On a donc passé la fin d'après midi vautrées sur le lit du bas à boire du cidre en regardant une série au scénario présentant plus d'incohérences que ma copie de philo du bac, c'est la vie ! Plein de bizoux 😘

Regardez "In the Cage: Waiting for the Dragon" sur YouTube

⚘️🥰🌞 RADIEUX JEUDI

Orée-Dragons 2-3 Messieurs Honneur

Orée-Dragons 2-3 Messieurs Honneur

Les jaunes noient les Bleus.   Onzième journée de championnat sous un soleil radieux pour nos Bleus. Après la déconvenue face à l’Herakles, ils avaient à cœur à récupérer les points perdus. L’adversaire du jour, le Dragons, équipe solide et combative privée de Della Torre, Martinez, Govers et Foubert. Manifestement un match à marquer d’une pierre rouge, important pour ne pas perdre trop contact…

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Dragon Radieux #11

Jour 2 de confinement – 18/03/20

-« Où as-tu trouvé ça ? » demanda Thomas sans être certain de vouloir connaître la réponse.

Arcimbaldo se mit à rire, un rire si grand et généreux qu’il sembla au chevalier aux roses qu’il se propageait autour d’eux comme une maladie. Rapidement, il sentit avec surprise les commissures de ses propres lèvres s’aiguiser, comme gagnées elles aussi par cette joyeuse épidémie.  

-« Où as-TU trouvé ça ! » lui répondit le colosse dont les yeux brillaient toujours étrangement.

La figure de Thomas se crispa.

Comment ça « où est-ce qu’il avait trouvé ça » ? que voulait-il dire par là… ? Il n’avait rien trouvé du tout, il était resté toute l’après-midi à lire la lettre d’Olivia, il n’avait rien fait d’autre que lire et relire la lettre de cette femme qu’il aime tant et… Sa respiration se coupa. Dans quel tour de passe-passe malheureux Arcimbaldo l’avait-il embarqué ? A bord de quel navire à la dérive l’avait-il fait monter ?

-« Qu’est-ce que tu as fait ? » demanda le jeune homme les mains crispées de colère.

-« Je me suis occupé de tout ! Ca se fera à notre retour. » lui répondit une voix satisfaite. « Alors tu me diras… elle n’est pas très jolie… C’est vrai… »

-« Qu’est-ce qui se fera ? »

-« Mais tu es assez beau pour deux ! »

-« Arci… » reprit Thomas en tentant de se contenir alors que son visage se déformait, tiraillé entre la rage et l’épuisement.

-« Et puis son père est riche à en crever… »

-« Qu’est-ce que tu as fait Arci ? »

-« Et elle t’a toujours aimé ! Tu as planté une épine dans son cœur que les années n’ont jamais su enlever. »

-« De qui est-ce que tu parles ?! »  

Un… Deux… Trois… Silence.

Les yeux d’Arcimbaldo s’agrandirent surpris par la nigauderie d’une telle question. Est-ce qu’il n’avait donc rien écouté à ce qu’il lui avait dit ? Est-ce qu’il n’avait pas été bien clair et bien précis, prenant grand soin d’exposer son plan avec ingéniosité et finesse ? Décidément, Thomas était étranger à la logique, il n’y avait pas d’autres explications ! Lui qui avait fait attention de détailler chaque marche de l’escalier qu’il leur fallait emprunter : La couronne à attraper et donc l’amour du peuple à gagner et donc le dragon à tuer et donc l’argent à trouver et donc-

-« Ton mariage avec ma cousine Francinetta ! »

Le chevalier aux roses senti ses jambes se dérober sous lui. Il ferma un instant ses oreilles mais l’écho de la voix d’Arcimbaldo résonnait à l’intérieur de son crâne. Son mariage avec… ? Non. Ca ne pouvait pas être ça… Il avait mal entendu. Ou c’était une plaisanterie grossière. Ou ce n’était pas à lui qu’il parlait… Mais ça ne pouvait pas être ça… ! n’est-ce pas ?!

-« Les astres ne pouvaient pas être mieux alignés ! » s’exclama le colosse aux yeux rieurs « A défaut d’être mon frère, tu seras mon beau-frère ! Enfin presque… »

Arcimbaldo ramassa le sac rempli d’or qui gisait toujours à leurs pieds.

-« Le mariage est prévu pour notre retour mais mon oncle a accepté de me faire une avance sur la dote. » Il semblait soudain animé par une fièvre folâtre. Il poursuivit avec passion « Grâce à cet argent nous allons partir sur les routes vivre une grande aventure ! Nous allons tuer le dragon de Treffendel  et le peuple, fou de joie, fera de moi son nouveau roi ! Puis j’organiserai un grand banquet pour votre mariage avec ma cousine et tu deviendras mon bras droit. »  

Il avait sur le front une naïveté candide. Pourtant, Thomas ne pouvait s’empêcher de penser qu’il faisait tout cela exprès, que chacun de ses faits et gestes avait pour seul et unique objet de lui nuire, de gâcher sa vie, de lui provoquer un ulcère. Comment expliquer sinon ce genre de rebondissements grotesques dans la vie d’un homme qui ne désire que pleurer seul en pensant à la femme qu’il aime ?

-« Je ne peux pas marier ta cousine. » dit Thomas avec un calme qu’il admira lui-même.

-« C’est déjà entendu. »

-« Moi je n’y entends rien. »

-« C’est pour le bien de ton pays ! » La voix d’Arcimbaldo s’était faite dure. « Le roi a disparu et il ne sert à rien de l’attendre d’avantage. Je pars demain sur les routes pour me faire un nom et reprendre le trône et j’espère de tout cœur que tu me suivras. » Il se rapprocha de quelques pas du chevalier aux roses avant d’ajouter doucement. « Demain l’histoire s’écrira mon frère ! Ne la laisse pas s’écrire sans toi. »

De la même manière qu’il était arrivé sans prévenir, le colosse aux jambes de géants se mit sur le chemin du retour, sifflant avec bonhommie, certain que l’avenir leur promettait des jours radieux.

Thomas se laissa tomber à genoux. Il leva vers le ciel son visage d’homme délicat et les yeux inondés de larmes, il cria à la lune

-« Olivia ! »

Mais la lune ne lui répondit pas.

Arcimbaldo était déjà presque rentré au château. Il rêvait des exploits à venir, le front confiant. Lorsqu’il entendit au loin la voix de Thomas il s’arrêta un instant. Il lui sembla qu’il criait quelque chose comme

-« Alléluia ! »

Alléluia, en effet ! Pensa-t-il. Et son sourire s’agrandit.

lxxv.

ALCHIMIQUEMENT

Des fois je pense à toi, À ton rire et ton sourire, À tes théories sur tout : Sur les gens, sur le monde Et puis surtout sur tout le reste.

Je pense à La lueur d'excitation Dans tes yeux clairs, À tes ailes de fées, Tes batailles et tes dragons, Tes démons et tes héros.

Et tu me faisais rire, Et la vie était belle, Scintillante, Et j'étais heureuse.

*****

Des fois je pense à nous, À nos histoires plein la tête, Nos rêves plein le cœur, Nos univers merveilleux Rien qu'à nous, Par-delà les nuages, Par-delà le réel, Par-delà les possibles.

Je pense à Nos fous rires, Nos disputes sans importance, Nos discussions interminables, Non terminées Pour la plupart Que personne ne pouvait suivre Que personne ne pouvait comprendre.

*****

Et puis je me souviens, Du silence, Des absences, De la distance Et de l'indifférence.

Et puis je me rappelle Des tensions, De la frustration, De l'incompréhension Et de l'abandon.

*****

Et des fois je pense à nous, À nos rires et nos sourires, À nos promesses d'avenir Radieux Où on serait là toutes les deux.

Mais voilà, Je pense à nous, Je pense à moi, Fatiguée, Épuisée, Seule sur un chemin Séparé du tien, Écrivant une lettre Pour mettre un point À la dernière ligne, Au dernier chapitre, À notre histoire, Et tourner la page.

Mais des fois je pense à nous, À notre belle histoire Un peu craquelée, Un peu cabossée par endroits.

Et je pense à nos fous rires Et à nos disputes sans importance, À nos cœurs abîmés, À nos cœurs déglingués.

Et je souris Parce qu'on a été heureuses, Un peu, Beaucoup, Un moment, Un éclair, Et c'était vrai.

14. J’ai bu le soleil et...

J’ai avalé le soleil, il m’a un peu forcée. Mais je ne voulais pas qu’il se couche – qu’il s’en aille comme ont fait les autres. Alors j’ai pris un bain de soleil dans l’homme-en-forme-de-flamme, je l’ai avalé la bouche pleine, je l’ai fait pleuvoir au-dessus de moi. Je lui ai ouvert mes-bras-mes-jambes-mon-cœur-mes-mots mais j’étais trop étroite pour lui.

J’ai avalé le soleil : il a des voisins très gentils, une terrasse qui donne sur la forêt l’automne, la bibliothèque de mes rêves, des poèmes encadrés dans le couloir et une photographie de Samuel Beckett. J’ai embrassé le soleil : il a des couteaux dans chaque pièce, un jardin dont il prend grand soin, un cahier qu’il ne ferme jamais et des bras comme des châteaux-forts. J’ai avalé le soleil : il a des boucles blondes et bien sûr il n’a jamais froid, il a la peau tannée, un corps d’arbre et de bûcheron et des faims qui me dépassent. J’ai bu dans ses bras le matin, je l’ai suivi et devancé pour me retourner et le regarder, j’ai laissé ses doigts décider, je l’ai écouté, j’ai pleuré. J’ai avalé le soleil, il a trempé ma gorge mais (trop grand pour moi) il a coulé par-dessus bord. (I kissed a flame / What did i expect ?) Il m’en reste sur la langue et collé à mes joues : j’ai avalé le soleil, il en sort indemne, intouché – je ne lui ai pas suffi, soleil dragon sanglier blanc – pourtant j’ai faim et froid encore. J’en garde la rétine – fragile –, des réflexes et reculs d’animal battu sur les bords (un chat échaudé craint l’eau froide), des rêves tracassés de vents solaires qui m’ouvrent la bouche à mon insu, du carbonisé sur les cuisses, les orbites béantes et brûlées et du soleil partout autour que je ne peux pas ne pas voir.

Je me fiche qu’une autre femme l’avale, le soleil reste le soleil. Tant qu’on ne le couche pas en terre – je suis heureuse qu’il vive et écrive, radieux, à des années-lumières (à des mythologies) de distance et d’indifférence.

100 THÈMES - #4: Ténèbres

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          Les thèmes se basent sur la liste Variation 1, du groupe DeviantArt : 100 Themes Challenge.

           Ces extraits courts sont de simples exercices, réalisés dans l'idée de me forcer une certaine discipline lorsque j’écris. Ils ont également pour but de me forcer à ne pas corriger chaque mot pendant des mois.

                             # 004 : Ténèbres

          Les ténèbres l’avaient toujours attiré bien qu’il ait toujours été capable de percer leur voile sombre sans aucune difficulté, lui qui était né au sein d’un des clans de la lune. C’est à la faveur des nuits les plus noires qu’il évoluait, dissimulé au regard des autres peuples qui se baignaient dans la lumière. Là, dans l’ombre, il avait appris à communiquer avec les siens dans un langage primitif et ancien, héritage de la culture nomade des Miqo’te.

         Lorsqu’il avait quitté son mode de vie nocturne pour évoluer seul et tenter de s’adapter à la vie en pleine journée, il s’était toujours senti rappelé vers elles.

        Elles étaient son foyer, son environnement naturel. Elles étaient tout ce que lui était. Silencieuses, secrètes, effrayantes pour beaucoup. Toujours mises à l’écart d’un cycle naturel élémentaire. Elles étaient infréquentables pour beaucoup ; il l’était également.         En les abandonnant pour s’adapter à ceux qui refusaient de les comprendre, il s’était confronté à l’indifférence et au mépris des Elézéens. Tout ce qui n’était pas sacré, tout ce qui ne baignait pas dans la lumière de leur obscurantisme n’était qu’hérésie.         C’est tout naturellement que Spectral avait été attiré par cette lumière sainte plus noire encore que les ténèbres qui l’avaient vu naître. Il avait cherché à capturer l’attention de ces Elézéens qui le haïssaient pour être né d’une ascendance qu’ils pensaient primitive. Et il y était parvenu. Il les avait fait le capturer pour mieux les comprendre.         Troquant son manteau de chasseur pour fréquenter le troupeau et en comprendre les moindres mécaniques, il avait peu à peu forcé son corps à vivre en pleine journée et inverser son rythme naturel.         Là, dans les ténèbres de la religion, il avait fini par rencontrer un véritable illuminé parmi les siens.          Il avait fini par se fermer aux appels de la nuit, et à comprendre l’attrait des autres races pour la lumière. Il avait alors pensé que la lumière simple de ce sourire et la chaleur des mots chuchotés à sa seule attention était de loin préférable à l’épais manteau de réconfort que lui apportait la nuit.         Mais un jour la lumière avait cessé de briller.         Aveuglé par la tourmente de flammes d’un des dragons qu’il combattait, il n’avait pas réussi à éviter le coup de queue qui l’avait aussitôt visé. Presque aussitôt, il avait senti la lumière disparaître au profit des ténèbres de l’inconscience.          Une retrouvaille douloureuse entre son esprit et les ténèbres qu’il chérissait tant.         Lorsqu’il s’était enfin réveillé, ses yeux masqués par des bandages désagréables, il avait cherché à comprendre ce qui était arrivé. Sa question était restée en suspens, pendant qu’une autre naissait presqu’immédiatement lorsque la voix du Comte avait résonné dans la chambre.         Au quoi s’était alors ajouté un comment et très bientôt, un pourquoi. Autant de questions qui l’avaient étranglé et étaient restées coincées dans sa gorge brûlante.         La lumière s’était évanouie, vaincue par l’obscurantisme d’Ishgard. L’Eglise avait eu raison de la foi pure et sincère d’un de ses enfants en un avenir plus radieux.        S’exprimer n’avait jamais été son fort. Spectral était un homme d’action plus que de paroles, et bien que le temps lui ait appris la valeur des échanges oraux, il n’avait jamais vraiment su que dire lorsque le désarroi le prenait. Il préférait de loin offrir un geste de soutien plutôt que des mots.          Lorsqu’il avait deviné le visage dévasté de l’homme qui l’avait recueilli alors que la seule personne qui les liait n’était plus de ce monde, il n’avait pas su quoi dire. Pas su quoi faire.          Une étreinte aurait été incongrue, et bien trop insuffisante. Des mots ? Spectral n’avait jamais su les employer à bon escient, ni à temps.  

         Alors il s’était contenté de le fixer d’un air stupide, son visage à moitié masqué par les bandages qui recouvrait ses yeux, brûlant à cause des larmes qui menaçaient de couler.  Il s’était contenté d’offrir ses condol��ances, prononcées le plus calmement du monde malgré les picotements désagréables qui étaient remontés le long de sa gorge.          Les jours avaient passés, et il avait respectueusement laissé le père faire son deuil en espérant réussir à faire le sien.          Enfermé dans ce manoir pour sa convalescence, Spectral y restait aussi pour veiller sur Edmond. Il était hors de question de voir cet homme sombrer, il n’appartenait pas au monde de la nuit. Les ténèbres de la mélancolie ne lui iraient pas.          À demeurer ainsi dans l’espace clos du manoir, Spectral s’était senti pourrir petit à petit. Il s’était senti commencer à se détester alors que le monde semblait continuer de fonctionner, indifférent à la mort de l’un de ses meilleurs habitants.          Il se détestait pour ne pas avoir échappé à l’attaque de ce dragon, et ne pas avoir été là lorsqu’Haurchefant avait suivi le Guerrier de la Lumière jusqu’à la demeure de l’archevêque.          Il se détestait pour ne pas avoir été là lorsque la lumière s’était ironiquement éteinte pour protéger son garant.

         Spectral n’était pas fait pour rester enfermé. Sa tendance maladive à toujours tout ressasser et constamment analyser lorsqu’il se retrouvait forcé à l’inaction le détruisait. La lumière qui l’avait attiré loin des ténèbres de la nuit s’était éteinte.

          Et cette simple pensée repassait en boucle dans son esprit tourmenté.         La lumière de cet homme qui par elle seule avait suffi à recréer un écran de couleurs dans le ciel obscur du cœur du Miqo’te s’était évanouie.         Sans elle, Spectral se sentait de nouveau attiré par les ténèbres. Des ténèbres comme il ne les connaissait pas.         Effrayantes. Sans limites. Terribles.         Attirantes ...           Il se sentait plonger dans leurs eaux séduisantes seulement Spectral était incapable de percer leur voile obscur.          Il les sentait enserrer la lumière qui était née dans sa poitrine lorsqu’il avait quitté les bois sombres du Coerthas. Cette lumière qu’il avait hérité du chevalier s’éteindrait bientôt elle aussi : étouffée par les ombres qui engloutissaient peu à peu le Miqo’te. Elle serait noyée dans leur océan noir et disparaîtrait. Tout comme il se sentait disparaître.         Et ça lui allait.                  Il était un enfant de la nuit : que valait cette lumière fugace face à la constance des ténèbres auxquelles ils n’avaient jamais cessé d’appartenir ?                  Leur appel semblait si naturel.  Sa descente, si douce.     

         Il était enfant de la nuit.  La lumière, une parenthèse dans sa vie de ténèbres.                    Et ça lui allait.

En garde -- Facing off against the skeleton champion (Benoît Dufour, Dragon Radieux 12, November 1987)

Souvenirs de l'inauguration du Calais Beach Skatepark

Souvenirs de l'inauguration du Calais Beach Skatepark (juillet 2021)

Ca se passait le 18 juillet 2021 sous un soleil radieux, une foule dense… et un dragon ! Sources des photos et vidéos Facebook (ville de Calais Fred Collier© Maxence Muce https://www.facebook.com/maxence.muce et instagram… Série par Maxence Muce (Facebook https://www.facebook.com/maxence.muce ) Souvenirs de l’inauguration du Calais Beach Skatepark (juillet 2021)

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Pôle Emploi

Depuis le 1er juin 2017, j’ai changé de place autour du bureau de Pôle Emploi. J’ai expérimenté, avec un peu de houle, la place du demandeur d’emploi. J’ai connu le stress d’arriver en retard au rendez-vous, le stress d’oublier l’actualisation, le stress de connaître la réponse à mes sollicitations, le stress de savoir si ma conseillère serait un dragon ou un ange, le stress de savoir quel montant j’allais percevoir, le stress d’être perçue comme un parasite. Je n’avais pas vraiment de raisons de stresser en réalité, mais je stresse pour tout alors bon...

Depuis le 1er juin 2017, je suis passée de l’autre côté. Et je m’éclate dans ce boulot. Bon, évidemment, y a des jours où je m’éclate moins, hein, on ne va pas se mentir. Mais dans l’ensemble, ce boulot me plaît et me correspond. J’aime ce que je fais. Et aujourd’hui n’est pas une exception.

Hier j’ai eu deux rendez-vous successifs. Ils étaient tous les deux, chacun à leur manière, éprouvants pour moi. Une femme, un homme. La femme a beaucoup parlé, et très peu dit. J’ai senti sous la surface de ses mots des maux bien plus durs. J’ai effleuré sans insister. Elle ne s’est pas livrée à moi, mais les silences, les phrases suspendues, la voix et son timbre, les regards, les lèvres qui se crispent, les larmes qui montent et brillent sans jamais couler, parlent. Et en disent long. J’ai senti que cet accompagnement sera lourd, intense, compliqué. Pour elle, mais aussi pour moi. A la sortie du rendez-vous, j’étais un peu rincée. Nous n’avions rien fait, rien décidé à part de nous revoir mi-juin, elle avait parlé beaucoup et dit peu, j’avais dû intervenir quoi... deux ou trois fois sur l’heure entière ? Mais j’avais beaucoup reçu, beaucoup réfléchi et ça m’avait rincée. L’homme. Un homme comme je les déteste. Persuadé d’être supérieur parce qu’il est blanc, parce qu’il est français-moi-madame. Non. Non non non. Je l’ai écouté pendant deux heures. Littéralement deux heures. Je l’ai écouté me raconter comme il souhaitait être acteur pour ne pas avoir de salaire fixe sur lequel on prélèverait pour payer ses dettes, comme le RSA c’était pas assez mais mieux vaut ça que voir tout son salaire partir dans les dettes, comme il s’amuse à poursuivre toutes les sociétés en justice pour obtenir des dommages et intérêts depuis les années 1990, comme il se sent trahi par son pays qui refuse de lui donner un HLM parce qu’il est français, comme c’est normal que des milices se forment pour “les” chasser d’ici, comme il intervient sur des forums et des sites comme fdesouches parce que quand même hein “ça” avec “le voile lààà” c’est plus possible. Et je n’ai rien dit. Il disait “ça” pour parler d’autres êtres humains, putain de bordel ! J’avais les sourcils froncés mais de toute façon il ne me regardait pas. Je hurlais intérieurement mais pas un mot n’est sorti de ma bouche pendant deux heures. J’étais rincée, et c’était de trop. Je m’en suis voulue. Et surtout je me suis jurée que la prochaine fois que je devrai voir ce... cet homme, cette enflure, je ne le laisserais pas s’en sortir aussi facilement. Je le remettrai à sa place. Il le faudra, et je serai ravie d’être celle qui le fera.

Aujourd’hui, j’ai revu Madame K. Une femme que l’autre raclure de bidet appellerait “ça”. Elle a 4 enfants, dont un bébé, et elle cherche du boulot. Pour chercher, elle cherche. Elle lâche rien. Elle m’épate. Elle est adorable. Elle a les yeux qui brillent et je l’aime bien. Son bébé ronfle à tous les rendez-vous et ça nous fait toujours bien rire. On a retravaillé son CV, sa lettre de motivation et quand on se voit, on envoie des candidatures par Internet. Elle fait par courrier de chez elle, et je sais que ça lui coûte pas mal d’argent. Elle a une petite allocation. Alors aujourd’hui j’ai décidé que j’enverrai depuis le boulot. On n’est pas censé faire ça, mais ce sera toujours un timbre de moins pour elle. En farfouillant sur Internet, je tombe sur une liste de mails nominatifs qui représente une mine d’or pour Madame K. On s’est connectées à sa boîte email et j’ai pris la main. On discute de choses et d’autres, de Pôle Emploi, du bébé qui ronfle, de comment on calcule des allocations, et pendant ce temps, je bidouille sa lettre de motivation pour la rendre personnalisée en deux secondes à chaque interlocuteur à qui je l’envoie pour elle. Son téléphone sonne, elle refuse de répondre parce qu’elle est en entretien avec moi et que ça ne se fait pas. Je lui dis de répondre parce que je sais qu’elle est correcte et ça ne me dérange pas. Je ne le fais pas pour tout le monde. En général, avec moi, on ne répond pas au téléphone pendant les rendez-vous. Le téléphone sonne de nouveau, elle répond. “Oui bonjour, je suis Madame X. J’appelle suite au mail que vous venez de m’envoyer. Vous êtes disponible tout de suite pour un entretien ?” Quand Madame K. a raccroché, elle avait un sourire radieux aux lèvres. “C’est la première fois depuis que je suis à Pôle Emploi que quelqu’un prend le temps comme ça pour moi, et voilà ça marche ! C’est le mail qu’on a envoyé ! Merci !” Pas besoin Madame K. Je suis contente comme si c’était moi qui avais une piste d’emploi, vous voyez ? C’est pour vous mais je vous aime bien alors je suis juste super contente pour vous et c’est tout. Elle m’a tapée dans la main comme si on était des amies. C’est pas professionnel mais franchement qu’est-ce qu’on s’en fout, là tout de suite. Elle n’arrêtait pas de sourire. Elle est rentrée pour déposer son bébé chez la voisine, prendre les papiers demandés et se rendre au rendez-vous au plus vite. 

La misère d’hier a été effacée. Je croise les doigts pour Madame K qui est en entretien d’embauche à l’heure où j’écris ces lignes et je souris. Comme elle. Voilà pourquoi j’aime mon boulot. Voilà pourquoi, même si des jours sont pires que d’autres, même si des tâches sont chiantes comme la mort, putain oui j’aime ce que je fais. 

Une Madame K. vaut mieux que toutes les raclures de bidet que je pourrais croiser. Et savoir qu’elle existe, que d’autres Madame K. existent et que je pourrais peut-être faire quelque chose pour elles, bah ça me suffit. 

Homestuck - Vie et Damnation

Entremise et limites

Vie

Hé! C’est mon aspect :D

L’herbe stylisée est d’un vert vif, représentant la bonne santé et la vitalité (entre autres). Le fond est beige, c’est qui est vraiment dommage, reflétant une exception à la règle: un ton plus sombre à celui du symbole. Elle est proche d’un marron terre.

Pétition pour créer une meilleure palette de couleurs pour les tenues divines des personnes liées à la Vie.

Elle s’enroule sur elle-même, gesticulant et essayant d’attraper quelque chose, donnant l’impression de mouvement et de vie. Ce qui n’est pas tiré par les cheveux, puisque que la nature, et par conséquent l’herbe, croît et est vivante. Comme le lierre par exemple qui grimpent, s’accrochant aux arbres et aux clôtures.

[Source: page anglaise du lierre sur Wikipédia]

Le symbole vert peut aussi être perçu comme des algues.

Des personnes ont fait remarquer que ça pouvait représenter des tentacules, ce qui est pertinent puisque deux sur les trois joueuses de HS liées à la Vie ont une relation avec un lusus Horreurterreur.

Vous voyez celles qui émergent? Plutôt ressemblant, non? Sans parler des celles qui s’accrochent aux piliers rouges.

Passons à la signification même de l’aspect.

Et j’ai d’abord besoin de débrouiller certaines idées fausses et les clichés sur les personnes de la Vie:

Non, nous ne sommes pas tou•tes des soigneur•ses, et non, la Vie ce n’est pas juste la nature les plantes et tout ça.

C’est l’évolution, le changement, se subvenir (nourriture), le pouvoir (et donc l’argent), et celui oublié de tous: notre place dans la société.

Feferi trouvant le système de l’hémospectre horrible et injuste (à juste titre), elle décida que si elle venait à montrer sur le trône, elle apporterai du changement.

Si tu n’était pas retenu par les avertissements murmurés par ton lusus à propos de l’extermination de ton espèce, tu aurais de GRANDS PROJETS POUR LE TRÔNE. Tous les projets. Tous.

Alors que Meenah de son côté renonça à son status sur Beforus, et joua au jeu avec ses amis.

Tu as renoncé au trône et a fui sur la lune, n’est-ce pas? Et tu y as vécu seule pendant.. combien d’années?

Transcription du flash interactif Openbound

Donc j’imagine que la courbe entortillé (que l’on peut retrouver dans d’autres aspects) représente la forte poigne d’énergie mis dans l’autonomie, interagissant avec la réalité à travers le corps physique et les valeurs de ceux•lles lié•es à la Vie. Et la façon qu’iels le font est déterminé par ce qu’iels sont: leur classe de SBURB, présent chez tout le monde, pas seulement chez les personnes destinées à jouer au jeu.

Il y a une partie de cette aspect qui me gêne, et c’est urgh, tout ce qui est charnel. Cependant je peux et vais parler à propos des sensations corporelles. Prendre une douche, les câlins et le toucher, et mon grand favori: manger :q *bave*

Photo prise avant le désastre, mais bon, y’a du gâteau!

La nourriture est là pour vous garder en forme, et rester opérationnel. Mais c’est aussi en grand plaisir: l’odeur, la consistance, le goût.. n’avez vous jamais été dans un café juste pour satisfaire vos babilles et bourgeons gustatifs? Personnellement j’adore les cheese cakes.

Non seulement ça vous ravitaille et occupe, mais j’ai appris récemment que « la salive contient un antidouleur plus puissant que la morphine, mais que l’on produit en petites quantités sinon on serait constamment drogué» et que « l’opiorphine est six fois plus puissant que la morphine, et contient en faite un antidépresseur, voilà pourquoi certain•es médecins pensent que cela est lié aux aliments-réconfort. » Manger est bien pour se subvenir et bon pour la santé mentale, tout l’monde!

Lyricstuck en relation avec cet aspect recommandés : On top of the world par Imagine Dragons, et 100 years par Five For Fighting.

Damnation

Quel sacré synchronisme pour parler de cet aspect, hein? *rire jaune*

Cet aspect est composé d’un masque à gaz accompagné de grosses lunettes rondes, empêchant la fumée et autres gaz d’infecter le système immunitaire.

Le fond vert terne rappelle le poison et les couleurs des tenues de camouflage militaire.

Les piques autour du symbole me fait penser aux casque punk de motards.

Son apparence repousse, tels les piques d’un hérisson, protection naturelle.

Bien sûr, pour nous les Homestucks, cette forme est immédiatement reminiscent à celle de La Tumeur, une bombe destructrice servant de deus ex-machina.

La Damnation n’est pas nécessairement à propos de la mort, mais plutôt au désespoir et être bloqué dans une situation difficile. « Nous sommes condamnés », est une expression utilisée dans nombreuses situations :

Quand une entreprise est au bord de la faillite (ha! L’argent. D’où la dualité avec la Vie)

Quand une personne d’autorité (chef•fe, professeur•e, parent) remarque que tu as merdé et que tu crains une punition.

Quand tu te trouve dans une situation de vie ou de mort (ça fait film d’action, mais malheureusement cela arrive dans la vie plus que vous pouvez l’imaginer).

Quand un virus se répand mondialement et que personne ne sait quoi faire, alors que pendant ce temps là le nombre d’infectés et de morts continue de monter drastiquement.

Tandis que la Vie couvre les possibilités et l’optimisme, les utilisant pour tendre vers un avenir radieux, la Damnation est à propos des limites et du pessimisme. Mais ceux liés à la Damnation font avec ses obstacles, en tire le meilleur pour faire en sorte d’avancer.

Sollux en tant que personne lié à la Damnation est un bon exemple, utilisant son aspect pour bouger le meteor et permettant un échappatoire à l’équipe. Au sacrifice de sa propre vie.

Il vaut la peine de mentionner que la couleur de ses pupilles écho le noir et blanc de la Tumeur. Il se trouve à cheval entre sa tombe et le monde des vivants.

Il est spéculé que Sollux a une maladie trollienne nommé ‘voidrot’, puisant son énergie vitale et le piégeant dans une décadence perpétuelle. Si c’est le cas, cela expliquerai pourquoi il reste aux côtés de Aradia (entre autres) pour être subvenu en énergie.

Les champignons peuvent être vu comme étant en rapport avec la Damnation car ceux dit ´fossoyeurs’ « assurent la libération d’éléments minéraux de la nécromasse et leur recyclage ».

[Source: http://www1.onf.fr/activites_nature/sommaire/decouvrir/champignons/vivre/20080425-082147-323258/@@index.html]

D’autres peuvent être des parasites, prenant l’avantage sur un arbre blessé, pénètre dedans et le décompose de l’intérieur.

Lyricstuck en relation avec cet aspect recommandé : Go Get Your Gun, par The Dear Hunter

OM-Salzbourg : un capital de goals

  La lune est déjà bien visible dans ce ciel radieux. Un mariage de bleu et de blanc à l’image des couleurs prises par Marseille ce 26 avril 2018, et depuis quelques jours déjà. En cette douce fin d’après-midi de printemps, il y a de la chaleur bienveillante dans l’air.

  Excitation et sérénité dessinent les contours de l’atmosphère qui règne autour du Stade Vélodrome, et dans la ville plus globalement, en cet avant-match OM-Salzbourg. Comme ce gars passablement éméché au Ricard dans le métro qui me montre les photos bon enfant qu’il a prises avec des supporters autrichiens, et avec qui je taille une bavette souriante. Ou ce père qui rit avec bonne humeur avec son fils qui vient de faire tomber et de gâcher leur repas probablement durement acquis au McDonald’s de Dromel. Sur les marches du Palais des Sports d’abord, puis en buvant un coup avec deux potes, j’attends mon beau-frère qui a nos places en tribune Ganay.

    Les chants résonnent déjà fortement dans les entrailles du stade, à une petite demi-heure du coup d’envoi. Le Vélodrome est bien rempli et crie haut. Attendre le début de match, c’est long mais c’est bon. Tellement bon. L’entrée des joueurs est accompagnée de deux magnifiques tifos, le trophée de l’Europa League en Virage Sud, un astronaute accompagné d’une étoile au Nord. L’ambition? “Quitter Mars pour atteindre la Lune.” Une minute d’applaudissements soutenus rend hommage à Henri Michel, enfant de la région disparu deux jours plus tôt. Le match se lance.

    Libération précoce

Yohann Pelé inquiète un peu sur ses premières relances au pied qui ont du mal à atteindre la ligne médiane. Salzbourg a le ballon, comme ce sera le cas une grande partie de la rencontre. L’équipe est joueuse et c’est tout à son honneur dans ce contexte de forte tension de début de match, nourrie par des sifflets assourdissants. L’OM patiente puis commence à accélérer au bout de quelques minutes. La pression monte crescendo et cela combine beaucoup côté droit.

  Salzbourg concède des coups francs et c’est sur une situation de ce genre que vient l’ouverture du score. Dimitri Payet trouve Florian Thauvin au second poteau, situé derrière Alexander Walke qui rate sa sortie. Tête, but. J’explose, je crie de joie et de soulagement d’assister à ce but précoce dans le déroulement de cette double confrontation. Thauvin touche aussi involontairement le ballon de la main, mais il nous est parfaitement impossible de le voir d’où nous sommes placés.

  Adil Rami est solide comme un roc, Luiz Gustavo exceptionnel dans l’anticipation en voyant tout avant tout le monde – le gars, on dirait Hit dans Dragon Ball Super. Bouna Sarr réussit tout ce qu’il tente, Morgan Sanson affiche un volume de jeu surprenant. Salzbourg continue d’essayer de construire, mais hésite parfois à frapper. Tout comme l’OM au final, qui pêche dans l’avant-dernière touche, ici sur le centre mal ajusté, là sur ce ballon trop poussé.

  Sanson et Payet exécutent quelques gestes de classe au milieu de terrain, notamment des râteaux, qui donnent la sensation qu’il y a une maturité et une maîtrise supérieures chez les Marseillais. Et qui me font espérer la possibilité, voire la nécessité encore plus forte d’un second but. Le scénario et le contexte sont moins fous que face à Leipzig évidemment, et l’ambiance se fait plus inégale et plus tendue, même si elle reste très belle. Tout le monde participe, y compris en Jean Bouin et en Ganay.

    La sérénité et la frayeur

On patiente pendant la pause et il y a des mouvements de foule et de CRS en bas du Virage Sud qui m’inquiètent un peu. Sans conséquence, d’après un ami situé là-bas. Trois minutes après le retour, un énorme frisson passe quand Pelé sort de sa surface, dégageant le ballon d’une tête plongeante. Quelques minutes plus tard, il claque joliment au-dessus de la barre une frappe de Hannes Wolf. Entre-temps, Lucas Ocampos s’est blessé, Franck Zambo Anguissa est entré. Maxime Lopez, plus nerveux que face à Leipzig, fait très peur sur un contact dans sa surface et se retrouve quelques minutes côté gauche, avant de céder sa place à Clinton Njie.

  Le Camerounais est à l’origine et à la conclusion de l’illumination de la soirée. Jordan Amavi lui adresse un ballon en cloche côté gauche. Njie fait le choix, surprenant mais au final déterminant, d’un contrôle de la poitrine orienté vers l’axe plutôt que la ligne de touche. Payet en profite pour prendre l’espace libéré par les deux joueurs autrichiens que le geste de son coéquipier, et la passe qui s’ensuit, viennent d’éliminer. Le capitaine marseillais prend la profondeur, fixe le défenseur revenu à sa hauteur et sert du plat du pied Njie à l’entrée de la surface. Contrôle et frappe placée de l’intérieur du droit, le ballon finit dans le petit filet.

    Le stade chavire, je suis personnellement sous le choc de cette action de classe qui vient de se dérouler. Mon beau-frère exulte, me prend dans ses bras et me porte, du haut de son mètre quatre-vingt treize. Pourtant, je m’étais retenu jusque-là de lui agripper le bras, l’ayant mis bien à mal lors du match face à Lyon il y a un peu plus d’un mois.

  2-0, le score peut rester ainsi, c’est parfait, a-t-on coutume de dire en Coupe d’Europe. Il ne faut pas prendre de but. Le temps ne me paraît pas non plus si long bizarrement, la sérénité et le plaisir de la soirée étant plus forts que le reste. La réussite, aussi. Comme quand Fredrik Gulbrandsen frappe le poteau de Pelé sur une jolie action de Salzbourg. Incrédules et soulagés, le montant continue de vibrer quelques secondes, sa fréquence redescendant de manière inversement proportionnelle à notre rythme cardiaque qui s’était arrêté.

  Rami est toujours aussi rassurant, costaud et infranchissable. Amavi a passé un drôle de match, très souvent aspiré dans l’axe et devant rattraper quand son aile est prise par un joueur adverse. De l’autre côté, Sarr régale et époustoufle par ses gestes défensifs, ses dribbles, ses accélérations. Je me demande si le mec a raté un truc ce soir.

    L'histoire continue de s'écrire

Le temps s’égrène avec une jolie douceur, les chants prenant consistance dans tout le stade, même dans la tribune où je me trouve. Mon préféré, “Hissez haut les drapeaux”, est repris par des milliers de gens et je savoure mon bonheur de vivre ce moment rare. Pelé fait encore un arrêt, sort dans les airs quand il le faut. L’OM tient son résultat, 2-0. On profite en restant un peu au stade après le coup de sifflet final, félicitant de leur match sérieux les joueurs qui font leur tour d’ovation bien mérité.

  Comme le dit René Malleville lors de sa minute du jour: “Je suis content pour les nouvelles générations. Vous vivez enfin ce que depuis des années, vous nous entendez vous raconter.” Ce n’est pas vraiment mon cas, étant âgé de trente-sept ans, mais qu’est-ce que c’est juste comme propos, sachant que l’on n’avait pas vécu cela à Marseille depuis quatorze ans. Cette excitation d’une épopée européenne, celle qui rogne sérieusement sur les heures de sommeil au profit de l’attente, impatiente. Il n’y a pourtant rien à faire pour réduire cette angoisse: jeudi prochain, ce sera toujours dans une semaine.

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billet d’humeur 2

Sous l'insupportable tension de l'atmosphère

Se glisse un désarroi de feu

L'étrangeté qui dépeint la scène

m'emporte de plume en acier

peu importe les rêves

je vole d'une chimère à l'autre

grandit me disait Ghandi

avant que tout s'effondre

et il partait en rigolant

un bien pour un mal

Seul tu renaitra

face a 'adversité du temps tu t'affolera

et en cachette tu frôlera quelques plaisirs rares

bien sur tu disparait derrière l'eau et le feu

et tu vies au pied des pierres qui causent

allez oublie tous jouent à chat

c l'époque qui veut ça

mon dos ne s'en porte pas plus mal

bien au contraire tu vies sans existence

et sans expérience dans ce monde coupé aux larges couteaux

nos empruntes digitales

volent de nuit en fièvre sous le couperet des étoiles filantes

pour déposer sous l'oreille des gauchos

un vieux rêve de gosse      

maitriser pour un instant les éléments

et disparaitre sous le vol du condor

comme disparaissent les sages

de nocturne en flottement diurne

pour laver l'esprit de la terre

d'où se régénère de valeureux mystères

notamment l'opéra aux voiles bleu

qui confère effervescence au loué d'un présent à l'autre

qui donne l'espoir d'être un être sans visage

sans vie pour les austères sens en aliénation

qui flirt de mal en pis aux ouvertures du bal

sous une pluie qui flotte de chagrin en espoir

touchant l'arbre clair d'un sous entendue merveilleux

aux rares photographies

qui vole ça et là sur la toile de jute et d'atmosphère

Qu'est la vie des mystiques

de ceux qui savent l'alchimie des mots et des idéaux

mais rare sont ceux qui se mélangent

portant un bouillon de culture dévisagé

fait de cicatrice des pieds à la tête

Pour éviter le martyre de la solitude

et s'inscrire dans le paysage rurale de celle si

prisonnier des démons dans une galeries sur point de s'effondrer

a dix pieds sous terre sans exutoire que la survie entraine

avant qu'il ne soit trop tard pour sentir monter l'oeil du dragon

en sois comme kundalini jaillit dans la surprise de l'inattendue

et explose dans mon cerveau une idéale retenue

fait de lierre et de fleur du paradis

un rien ordinaire un rien extraordinaire

quand se fourvoie l'homme sans langue

c tout un chacun d'y voir un certain exotisme

alors non c pas foutus

il faut y croire encore et encore

et se juxtapose les éléments de mon espoir radieux

tout me touche pourtant et seul dans ma grotte je m'expose à l'oublie

Tous infidèle au sens du matraquage médiatique

qui brûle les âmes entretient une dépendance à la stupidité et cupidité

par le feu tu nait

par le feu tu disparait

subsiste un espoir de faire n'importe quoi

pourtant c la seul solution envisageable

quand s'affronte les tambours en liesse astronomique

on évite la catastrophe et l'on cible le mal

reste à faire le sale boulot

dans la noirceur le plonger

jusqu'à se qui se sente envahit par la peur

traqué au centimètre de l'ombre

une chasse à l'homme s'engage

qui durera deux ans une cavale sans merci a travers la maison au milles feu

broyant son mensonge l'évadé enterre le bénéfice du doute

et peut être sauve sa vie

D'un pas fuyant le costume d'acier embellit la pauvreté

car richesse est ailleurs dans les profondeurs de l'oublie

randonner à cœur de soie la nuit se dresse en rempart

isolant l'acide solution d'âme sous un galette de cire

pour sortir l'oeil noire du ghetto

et dresser en pointe de mire

l'exploit de vivre d'aliénation

dans un monde où tous se blasent de déconvenue

rien n'est un enfer plus enivrant que la plume

elle laisse trace dans un face à face avec l'inconnue

et de page en page développe une assiduité en parallèle avec l'imaginaire

où tout semble possible comme plonger au centre de l'univers

bien ailleurs que sur terre sur une exoplanète

en quête du bénéfice le doute