Tumgik
#livre vitesse
th3lost4uthor · 2 months
Text
Les nouvelles expériences d’une vie sans fin (9.1/15)
Tumblr media
« Aoutch… !
- Q-qilby ? Est-ce que tout va bien ? »
Le nom sonnait presque étrange dans la bouche du jeune Éliatrope. Comme s’il n’avait toujours pas le droit de le prononcer, ce, du moins, sans subir les remontrances de Phaéris ou les colères d’Adamaï. Ce-dernier, toutefois, avait également relevé la tête de son livre à l’exclamation du plus âgé, intrigué par la commotion.
« Oui, oui… » Répondit l’intéressé, qui massait à présent mécaniquement son flanc gauche. « Un faux mouvement, c’est tout.
- Oh ! On pourrait… peut-être faire une pause dans ce cas ?
- Bonne idée ! » S’exclama le dragonnet, délaissant ses lectures runiques. « Le dernier aux cuisines est un Tofu mouillé ! »
Sans attendre de réponse, Adamaï décolla alors à la vitesse de l’éclair en direction des basses-branches, dans l’espoir d’atteindre avant son frère les brioches fourrées au miel qu’il appréciait tant. Il fallait bien lui reconnaître que trois longues heures passées à réviser les écrits de vos ancêtres avaient de quoi vous ouvrir l’appétit. Préférant prendre son temps pour s’extirper du lourd fauteuil de cuir où il s’était laissé absorber, le scientifique pris soin d’étirer une à une chacune de ses vertèbres avant de songer à se relever. Le temps et des chaises d’études bien trop rudes avaient marqué son corps plus qu’il ne l’aurait voulu dans cette existence-ci, mais il n’écartait pas non plus l’hypothèse que ses… « séjours » dans la Dimension Blanche avaient également leur part d’importance. Un dernier craquement sec se fit entendre et il sentit sa nuque libérée d’un poids invisible : il ne devait pas avoir dépassé les 400 ou 450 cycles, et pourtant, il avait l’impression d’en avoir entretenu le double !
Tss… Foutu collier.
« Hey... » Ses yeux tombèrent alors sur ceux de son cadet. Il semblait soucieux. « Tu es sûr que ça va ? »
La question était simple. La réponse qui devait lui succéder, elle, l’était beaucoup moins. Il aurait été aisé de rassurer, de maintenir ce statu quo qu’il avait mis tant de temps et d’énergie à construire au fil de ces derniers jours où la disparition de Phaéris lui avait permis de se rapprocher davantage des deux jeunes âmes. Cependant, il aurait également été hypocrite de sa part d’affirmer qu’il ne se sentait pas lui-même concerné par la situation. Et comme si son corps craignait qu’il ne l’oublie (-ha !), voilà qu’il avait désormais l’impression que chaque douleur, aussi insignifiante soit-elle, se voyait amplifiée… démesurée… Une mise en garde contre celle, bien plus sévère qui menaçait chacun de ses nerfs à chaque perturbation du Wakfu environnant. L’équivalent des bourrasques venant ronger sa patience, vague après vague, décharge après décharge… avant que le cœur de la tempête ne s’abatte.
Yugo n’avait pas bougé de son coussin de laine verte, qu’il semblait favoriser à n’importe laquelle des places qu’offrait la minuscule cellule. Il aimait clamer que celle-ci était particulièrement bien située, à bonne distance qu’elle était de la table où trônait continuellement plateaux de pâtisseries et bols de fruits secs, de la lucarne d’où provenait un léger courant d’air, même en étant fermée (Qilby songeait sérieusement à interroger ses hôtes quant à l’isolation de cette souche percée qu’ils osaient appeler « Palais ») ainsi qu’unique source de lumière naturelle. Que cette place se trouve exactement au pied du large fauteuil que son aîné avait fini par faire sien n’était, toujours selon ses dires qu’une « heureuse coïncidence », qui lui permettait d’ailleurs de « mieux suivre ses leçons ». Le vieil Éliatrope n’en était pas dupe pour autant…
Il s’inquiète.
.
Il a toujours été plus « collant » dans
ces moments-là, mais s’il en vient à rechercher ma présence
plutôt que celle des autres, alors soit je suis
parvenu à regagner sa confiance plus vite que prévu, soit il
est vraiment désespéré.
Hum…
.
Deuxième option. Définitivement.
« Je te remercie de ta bienveillance, Yugo, mais je t’assure… » Les mouvements apaisants cessèrent, comme pour appuyer son propos. « … ce n’est rien de grave.
- C’est peut-être l’humidité ? » S’enquit alors le benjamin. « Je sais que ses articulations font parfois souffrir Papa lorsqu’il pleut… ou ses vieilles blessures de quand il était aventurier. »
La phrase fut laissée en suspens. Une invitation à, qui sait, prolonger l’échange vers un ailleurs commun ; oublié de l’un et porté par l’autre.
« Ah, ce cher Alibert était donc un aventurier ? » Le second ne semblait pas disposé à entretenir les espoirs du premier. « Il faut croire qu’il a su te transmettre sa vocation alors, hum ?
- Oui, je suppose qu’on peut dire ça, hé-hé ! »
C’était mal connaître la détermination tout comme la curiosité sans bornes de la petite coiffe turquoise. Particulièrement après ces après-midis dédiés à l’étude des peuples éliatropes et draconiques sensés tromper l’ennui… et l’attente de nouvelles.
« Mais dis… Avant que je ne sois déposé par Grougaloragran, o-ou même bien avant notre réincarnation avec Adamaï… Qui… ? »
Ses sourcils s’étaient froncés derrière les épaisses mèches blondes, les yeux, perdus dans les reliefs que dessinaient les franges du tapis rugueux. Qilby ne put empêcher un soupir de s’échapper : il savait quelle question torturait l’esprit de son cadet à l’instant même. Après réflexion, il se dit qu’il aurait finalement préféré devoir s’occuper de la discussion sur « le miel et les abeilles ». Au moins celle-ci avait-elle le mérite d’être courte…
« Hum, eh bien… Je suppose que tu as déjà entendu parler de « La Grande Déesse » ainsi que du « Grand Dragon » ? Ne serait-ce que de nom ? »
Yugo hocha à l’affirmative. Il préféra garder pour lui le fait que, plus récemment, les rares fois où il avait pu en avoir un écho, étaient par les jurons du savant lui-même.
« Dans la tradition de nos peuples, ces deux figures sont vénérées comme des Dieux. Les premières générations, ignorantes du Krosmoz et de sa diversité, commencèrent à les vénérer en tant que figures protectrices et, par extension, comme nos parents…
- E-et toi… ? » S’aventura le plus jeune. « Je veux dire… Au début ?
- Au début ? Qu’est-ce qui te fait croire que je les considère autrement ? »
La petite coiffe turquoise le dévisagea, visiblement peu convaincue par cette remarque. Il y avait tant de raisons : le ton, les termes employés, le passif qu’il lui connaissait… L’autre se rendit bien vite compte que son acte ne prenait pas :
« Humpf… Je n’arriverai pas à te faire croire le contraire, hein ? » Sourire malicieux et las. « Non, je… J’y ai cru au début, comme tout le monde, mais… Mais au bout d’un moment, je pense que je… je n’en ai plus été capable.
- Pourquoi ? » Il s’empressa de reformuler. « Enfin, qu’est-ce qui… Il y a quelque chose de précis ? »
Il ne répondit pas. Son regard s’était perdu…
Tumblr media
Une nouvelle addition à la fratrie, c’est incroyable non, Shinonomé ?
Pourquoi…
Nous allons devoir agrandir le dortoir. Oh et puis- !
Pourquoi… ?
Mais- ?! Pourquoi est-ce que la coquille se fissure-t-elle ainsi ?!
Shin’, aide-moi à- !
Pourquoi ?
I-ils… Ils ne seront pas capables de se réincarner. Qu’est-ce que…
Est-ce que c’est moi qui… ?
Pour-
Ils ne reviendront pas, Qilby… C’est terminé.
-QUOI ?!?
Tumblr media
« Je ne sais pas. C’est… une accumulation.
- Tu… Tu leur en veux ? » La voix était timide, les yeux à peine visibles derrière les rebords turquoise. « Pour ton… enfin, tu sais. Tu leur en veux de… t’avoir fait différent de nous ? »
Il dut se retenir. De quoi ? Là non plus, il ne savait pas. Ces derniers temps, son champ d’expertise semblait s’être considérablement réduit. À moins que cela ne soit l’univers qui se soit agrandit ? Difficile à dire.
Il n’a jamais… Pas comme ça en tous cas.
« Non. » Finit-il par déclarer en voyant que l’autre attendait sa réponse, toujours dans ce calme imperturbable. Respectueux même. « Peut-être ? Je… Pour moi, nous ne sommes que le fruit d’un, disons, « heureux hasard ». La rencontre entre deux forces cosmiques… Si nous avons pu leur donner des traits, des noms, personnalités et que sais-je, c’était par manque de repères.
- Hum, oui. » Approuva soudainement Yugo. « Je vois !
- Ah ! Vrai- ?
- Oui ! » S’exclama-t-il, presque enjoué devant la réplique sarcastique. « C’est un peu comme Xav’ le boulanger qui remerciait la terre et la pluie pour lui offrir un pain aussi délicieux ! O-ou encore les singes de l’île de Moon qui adoraient un mulou comme grand Dieu ! Tout ça c’est pour… donner un sens à leur existence ? Pour appartenir à quelque chose de plus grand ? »
Il avait pris le ton de l’élève qui tendait à son professeur sa réflexion dans l’attente anxieuse que celui-ci ne la juge. Qilby en était proprement… ébahi. Il n’avait pas la moindre idée de qui pouvait bien être ce fameux « Xav’ », ni quelle place il avait pu tenir dans les péripéties de son cadet, voire ce que des primates pouvaient vouer à un canidé, cependant, jamais son frère n’avait-il, en ces millénaires d’existence, fait preuve d’autant d’écoute, ni même de… sagesse ?
« Oui, c’est une… une très bonne analyse. » Deux doigts vinrent écraser sa tempe gauche. Le script- « Je pense que l’on peut en effet comparer tes… « expériences » à ce qui a pu survenir à nos débuts. D’ailleurs, il s’agit là d’une réaction assez courante à la naissance de toute civilisation, du moins, pour des espèces dotées de la conscience de la mort.
- Ha-hum, c’est… logique je suppose ? Après tout, comprendre d’où l’on vient, c’est ce qui nous permet de mieux savoir qui l’on est. C’est pour ça que j’ai commencé à voyager ! »
Qilby n’avait pas les mots. Son frère avait déjà pu tenir de tels discours, mais ces-derniers n’apparaissaient généralement qu’au crépuscule de ses existences, lorsque l’Éliatrope fasciné par les voyages et dont la soif d’aventure n’avait d’égal que son penchant pour le danger, avait fini par s’assagir. Le temps, comme à son habitude, faisant son œuvre… Pourtant, là il se tenait, le visage encore rond d’un enfant, les mains à peine usées par le Wakfu, mais les yeux déjà teintés par la noirceur que pouvait contenir cet univers.
Et j’en suis également responsable…
La pensée lui était intolérable. Certes, éduquer les nouvelles générations avait toujours été l’une de ses missions, bien que les leçons de Glip étaient plus célèbres que les siennes, et sa pédagogie s’éloignait d’ailleurs bien assez de celle « humaniste » de ce dernier… Cependant, il n’avait jamais pensé qu’il deviendrait lui-même un jour ce « mauvais exemple », cette antithèse… Cette exception à la règle. N’y avait-il donc pas une once de discernement dans la question du plus jeune ? N’était-ce pas à cause de sa propre « condition » qu’il avait été forcé de s’éloigner du chemin suivi par l’ensemble de ses frères et sœurs ? Avait-il été condamné, et ce dès le départ, par leurs parents ? Si chacun d’entre eux avait été conçu avec un rôle bien précis afin de servir au mieux leur peuple et famille, alors que dire du sien… ? Être le porteur des temps anciens ? L’historien à la mémoire insondable ? Les livres et autres encyclopédies ne pouvaient-ils pas déjà remplir ce poste… ? Scientifique alors ? Après tout, sans ses inventions et ses connaissances médicales, les siens auraient enduré de bien lourdes épreuves ; pour certaines, avec une fin plus funeste que celle rencontrée. Mais… Chibi aurait bien fini par se laisser tenter par les équations et les éprouvettes après avoir épuisé le vaste champ de la technologie, si ce n'est Glip souhaitant peaufiner son enseignement ! De même pour la médecine, pour laquelle Nora et Efrim parvenaient toujours à maîtriser les rudiments avant leur centième cycle… Mais alors… Si jamais tous ses accomplissements auraient pu être ceux d’autres que lui…
À quoi… ?
Quelle est mon utilité ?
Un mot s’imposa à son esprit. Il le détestait.
Traître.
Était-ce… ? Était-ce donc vraiment cela ? Ce que leurs… « parents »… lui avaient réservé comme seul avenir ? Tout comme Yugo était le chevalier blanc, le preux aventurier ne cessant de repousser les limites du monde connu pour en offrir les richesses à son peuple loyal et admirateur, le sauveur… Le « roi légitime » … Lui serait…
« Et après ? Tu… Tu as réussi à t’en défaire ?
- H-hein ? » L’interpellation le sortit de ses pensées macabres. Il lui en serait presque reconnaissant. « Comment ça ?
- Cela ne doit pas être un sentiment facile – Enfin, je ne veux pas dire que je… comprends ce que tu ressens, mais juste que… Je compatis ? » Il attendit le hochement de tête de son aîné pour poursuivre. « Donc… Quand toi aussi tu as eu des enfants, comment… ? Comment tu t’y es pris ?
- Oh. » Évidemment. « Eh bien c’est assez facile, je-…
- Hey-mpf !!! »
Alors que les deux Éliatropes s’étaient perdus dans un échange qu’ils n’avaient plus eu depuis des millénaires, Adamaï fit irruption dans la chambre, pris dans un dangereux équilibre avec un plateau chargé de victuailles et une tartine entre ses crocs.
« Quand je disais « le dernier aux cuisines », c’est parce que je m’attendais à ce qu’au moins l’un d’entre vous me suive ! » Grommela le dragon en rattrapant un écart de justesse.
« Attends, Ad’, laisse-moi… ! » Aussitôt rentré, son frère vint lui prêter assistance en le délivrant d’une partie de sa charge. « D-désolé, on était en train de discuter et…
- Oui, ça je l’imagine bien ! Et de quoi parliez-vous de si intéressant pour ne pas m’accompagner trouver de quoi manger, s’il-te-plaît ?
- Ah, e-eh bien… » Avec un regard pour le scientifique, qui lui renvoya un haussement d’épaule permissif : « Je demandais à Qilby comment il s’y prenait avec ses enf-
- Quoiiii ?! » Le dragonnet pris une expression alliant surprise et colère de manière presque élégante. « Tu veux dire que t’allais oser aborder des questions gênantes sans que ton frère préféré soit présent pour profiter du spectacle ?! »
La coiffe crème laissa échapper un discret pouffement de rire devant les facéties des jumeaux ; Adamaï en éternel contestataire, tandis que Yugo lui, cherchait inlassablement le compromis.
Chacun son rô- ~
Assez.
« Doonc… ?
- Donc ? » Répéta le savant, un air sarcastique dans la voix.
« Moi aussi je veux savoir ! » Adamaï repris sa place sur l’un des tabourets surmontés d’une épaisse couverture, les griffes décortiquant méticuleusement un feuilleté aux raisins. « Comment on élève un dragon ? À quel âge il peut commencer à voler ? Et comment un Dofus éclot avec deux créatures à l’intérieur : l’un des deux vient en premier, ou alors tous les deux en même temps ? Oh-oh ! Attends, ça veut dire que tu as dû changer des couches, non ? Ha-ha-ha ! Je vois bien le grand Qil-… !
- Je n’ai pas de descendance. »
Le silence tomba aussi rapidement que la pâtisserie contre le tapis.
« Tu… ? » Yugo tenta de rationnaliser. « Tu n’as jamais eu d’enfants ?
- En effet. » Soupira l’aîné. « Chibi, Mina, Glip, Nora et toi-même êtes les seuls de la première, disons, « portée » à avoir contribuer à l’accroissement de notre famille.
- Pour- ?
- Première portée ?! » Adamaï interjecta. « Comment ça ? Tu veux dire que tous les Éliatropes et tous les Dragons ne viennent pas de nos premières existences ? Grougal’ disait pourtant que-…
« Avec tout le respect que j’ai pour Grougaloragran… » Mitiger les tempéraments. « Il ne devait pas avoir grand souvenir de cette époque. Moi, oui. » Le ton se fit presque sévère. « Le fait est que… Après avoir créé les Douze Primordiaux – dont nous faisons partis – la Grande Déesse et le Grand Dragon ont donné naissance à d’autres Dofus. Il faut dire que lors de votre première incarnation, le lien familial était encore extrêmement fort entre vous : il était peu probable qu’en l’absence d’individus extérieurs, vous vous soyez aventurés à… eh bien disons, « essayer la chose » avec les autres. » Il fut récompensé de son explication par des moues dégoutées. « Il est également probable qu’ils aient voulu éviter un trop fort risque de consanguinité dès les premières unions, bien que j’avouerai ne pas m’être trop penché en détails sur ce point lors de mes études… Je n’en ai… jamais eu le besoin après tout. »
Je vous ai toujours considéré comme ma famille.
« D’accord, ça… ça se tient, je suppose. » En déduit le dragonnet, toujours sur la défensive. « Mais ça n’explique pas pourquoi tu n’as pas cherché à avoir d’enfants toi aussi. Toi qui aimes toujours autant « expérimenter », tu n’as jamais voulu savoir ce que cela faisait ? Rien que pour voir ? »
Tumblr media
… Vraiment ? Cela ne t’ait jamais venu à l’esprit ?
Si. Bien sûr… Me prendrais-tu pour un insensible, Adamaï ?
Non, non, bien sûr que non !
Ha, ha ! Calme-toi, tu veux ? Ce n’était qu’une plaisanterie.
Tout de même. Quand je te vois interagir avec Izios, Bahl ou même le petit Ogur… Je me dis que tu ne ferais pas un si mauvais travail.
Hum, je vais prendre ça comme un compliment.
Après tout, toi et Shinonomé vous êtes bien occupé de Mina et Phaéris pour leur dernière réincarnation. On aurait presque dit que vous aviez fait ça toute votre vie !
C’est simplement que…
Laisse-moi deviner, tu te fais du souci pour le pauvre rat de laboratoire que je suis, c’est ça ?
Tss, et je ne suis pas le seul figure-toi !
Oui, je sais, je sais… Chibi m’a encore tenu un discours paternaliste pas plus tard qu’il y a deux jours…
Et qu’en as-tu retenu ?
Que si vous voulez procréer, grand bien vous fasse, mais que personnellement, je préfère m’en passer ! De toutes manières, je trouve la position « d’oncle » bien plus confortable si tu veux mon avis : j’ai tous les avantages de la relation sans avoir à en porter les responsabilités – Ha, ha, ha !
Hum… Ce n’est pas moi qui te contredirais sur ce point. Je jure qu’Erzan est une enfant brillante, mais quand je vois comment Yugo la laisse monter Malakath… Il va la laisser se tuer un de ces jours !
Je comprends tes inquiétudes, frère de mon frère, mais rassure-toi : Yugo a beau être intrépide, il tient la sécurité de ceux qu’il aime en point d’honneur. Erzan ne risque rien. Du moins pas plus que quelques bleus et égratignures…
Tss ! On en rediscutera quand ils reviendront de leur future session de vol.
Avec plaisir ~
.
.
Mais plus sérieusement…
… Hum… ?
Shinonomé est d’accord ?
Et maintenant, voilà que tu m’accuses de ne pas prendre en considération les sentiments de ma très chère sœur…
Non, mais c’est simplement qu’elle-
Attention, Adamaï. Je n’aime pas où cette discussion nous mène actuellement. J’apprécierai que tu mesures tes paroles s’il-te-plaît.
Tss ! Pas besoin de prendre la mouche non plus.
.
Et cela ne te pèse pas trop ?
Quoi donc ?
La sol-
Tumblr media
« Tu ne t’es jamais senti seul ? »
Yugo le regardait comme ces casse-têtes dont on cherche à percer le secret des rouages. Que devait-il répondre ?
Sois honnête pour une fois ?
Ça changera.
« Le prix à payer aurait été trop élevé. » L’attention des deux frères était rivée sur lui. « Vous… Vous devez comprendre de quoi je veux parler, non ?
- Hein ? Tu- ?
- Oui. » Coupa la coiffe turquoise. « Je crois que c’est clair. »
Et si le dragonnet ivoire lançait des regards interrogateurs à son jumeau, n’ayant pas encore saisi l’implication des propos du scientifique, le jeune Éliatrope, quant à lui, se souvenait parfaitement de leur précédent échange :
Imagine te lever un jour pour découvrir un monde identique à celui de la veille…
Les mêmes personnes
Les mêmes discussions
Les mêmes parfums
Les mêmes couleurs
Rien n’a changé.
Et pourtant, rien n’est pareil…
Car la seule chose qui n’est plus la même…
.
C’est toi.
« Merci… »
Être séparé de sa moitié pendant plusieurs siècles jusqu’à la prochaine réincarnation était une épreuve douloureuse. Se voir arracher ceux que vous chérissiez pour l’éternité, sans avoir ne serait-ce que l’espoir de les retrouver dans un ailleurs meilleur… C’était de la torture.
Il était terrible pour Yugo que d’en venir à questionner des parents qu’il n’avait jamais eu la chance de connaître, et il savait à présent qu’il ne pouvait se contenter que d’une seule des faces de l’Histoire pour se permettre d’émettre un quelconque jugement envers eux… Toutefois, plus il y pensait et plus il éprouvait de l’empathie pour l’homme qui se tenait en face de lui. Pas de cette compassion mielleuse et bourrée de naïveté, non. Juste… Il comprenait. Et ça faisait mal. Comprendre faisait mal. Ce qui l’amena à une nouvelle réflexion : si comprendre autrui pouvait faire autant souffrir, alors… alors il n’était pas si étonnant que certaines personnes ne cherchent pas à essayer, trop prises qu’elles étaient dans leur propre douleur. Attendant elles-aussi qu’un autre leur tende main, oreille, épaule ou cœur. Le problème étant que, dans le cas où la souffrance de chacun viendrait à les submerger, plus aucune âme ne souhaiterait faire le premier pas vers celles autour d’elle.
« Bon, les garçons, ce n’est pas que votre présence m’importune… » Qilby annonça, souhaitant visiblement mettre un terme à la séance d’étude de manière prématurée. « … mais il me faut encore revoir quelques équations, et- »
Alors pour éviter cela, même si cela était difficile, il fallait oser le faire… Ce premier pas.
« Et des élèves ? »
Qilby haussa un sourcil, visiblement surpris par ce changement de sujet.
« Des élèves ?
- O-oui ! Est-ce que tu as eu… d’autres apprentis, un peu comme Ad’ et moi ? » Tenta d’amadouer le plus jeune. « Est-ce qu’il y en a qui t’ont… marqué ? Est-ce que tu les partageais forcément avec Glip ? J-j’ai cru comprendre que c’était lui qui… s’occupait plutôt de ce genre de chose – enfin, c’est ce que nous a raconté Balthazar !»
L’aîné sentait que le plus jeune cherchait à gagner davantage de temps en sa compagnie. Il fallait dire que depuis quelques jours, l’occupation venait cruellement à manquer, la plupart des résidents du Palais ayant préféré se consacrer à leurs obligations quotidiennes plutôt qu’à celles de groupe ; il fallait bien avouer que ces dernières ramenaient à l’inévitable constat… Quelqu’un manquait autours de la table. S’il pouvait leur éviter d’errer à nouveau dans les couloirs dans l’attente d’une distraction… et s’il pouvait se soustraire à ce maudit silence… Reprenant place contre l’inconfortable dossier, ce sans faire craquer quelques vertèbres au passage, il redressa les lunettes qui avaient fini par glisser sur son nez :
« Glip a toujours possédé un don pour l’enseignement, mais cela ne signifie pas qu’il avait la prérogative sur le fait d’avoir des « élèves ». » Commença-t-il. « Pour être tout à fait exact, chacun des Six Primordiaux avait le devoir de prendre sous son aile, et ce à chaque existence, un de nos… un autre Éliatrope, ce en tant que disciple. »
« Tout Premier né devra, au cours de son cent-cinquantième cycle d'existence,
porter son dévolu sur un membre de son peuple pour lui transmettre
ses connaissances, sa philosophie et son savoir-faire…
« Hein ? Mais pour quoi faire au juste ? » S’enquit Adamaï. « Vous n’étiez pas capables de gérer les problèmes par vous-mêmes ?
- Dans la plupart des situations rencontrées, nous l’étions. Toutefois… »
… Ainsi, malgré la mort de ses gardiens,
le peuple Éliatrope saura être à l'abri de tout malheur, attendant sereinement leur retour... »
« … il est déjà arrivé que nous ne soyons pas « disponibles ». Les cycles de régénération entre deux incarnations peuvent grandement varier en fonction des flux de Wakfu environnant nos Dofus… » Son regard quitta furtivement les deux frères. « … et de la manière dont leurs porteurs ont trouvé la mort. »
Cette déclaration sembla particulièrement résonner chez Yugo, dont la coiffe se releva. Grougaloragran ne leur avait-il pas dit que leur retour sur l’actuel Monde des Douze avait été retardé en raison d’un terrible combat… ? Balthazar avait secondé, en précisant plus tard qu’il avait bien été celui à ouvrir la Dim-… le Portail. Comme s’il avait pu lire dans ses pensées, Qilby redonna quelques frictions vigoureuses à son flanc gauche.
« Ah ! C’est vrai que c’est une bonne idée. On devrait peut-être reprendre ce genre de rituel une fois que les autres seront revenus d’Emrub : qu’est-ce que tu en dis Yugo ?
- O-oui, en effet Ad’… »
Mais si jamais nous sommes autorisés à transmettre…
Alors, par principe, il faudra aussi que…
Le savant ne disait rien, attendant visiblement de pouvoir reprendre la discussion où elle avait été laissée par cette énième interruption.
Jamais Balthazar n’acceptera ça.
Il faut dire que derrière les deux cercles de verre et d’acier jauni, c’était un tout autre dilemme qui avait accaparé son esprit. Un problème qu’il aurait dû résoudre…
Tu vois ?! Tu souffres comme n'importe quel mortel, alors cesse de te croire supérieur !
Cela va faire trois ans que je suis votre élève attitrée : me croyez-vous incapable de reconnaître les traits de celui qui m'a tout appris ?
Se prétendre martyr ne t'autorise pas à agir comme tel !
.
.
Qilby...
Professeur !
.
Ta tendance au sacrifice est néfaste...
Vous n'étiez pas disponible pendant un long moment... Mais je ne vous en veux pas : vous deviez avoir vos raisons, et puis...
Pour les autres, comme pour toi-même...
.
Surtout pour toi-même...
Pourquoi, Professeur ? Pourquoi a-t-il fallu que cela soit cette… cette chose ?!
C'est pour cela que je t'accompagnerai aux Rocheuses Incarnates.
.
.
.
Et ceci n'était pas une proposition.
… il y a de cela des millénaires.
Tumblr media
La matinée était resplendissante. Derrière les larges vitres du laboratoire, la forêt primaire s’étendait à perte de vue, et le ciel n’était rompu que par quelques nuages vagabonds. L’air était frais, il faisait bon. Le tintement cristallin des fioles suivait un rythme mécanique, une danse qui ne connaissait aucun faux-pas, tandis que les alambics sifflaient en cœur. Cela faisait exactement une semaine aujourd’hui.
Qilby fixait l’étrange mélange contenu dans l’éprouvette qu’il maniait d’une main experte. Inlassablement, l’épais liquide aux âcres relents pouvant néanmoins évoquer la prune venait se heurter contre les parois. Cela allait bien faire une dizaine de minutes que la transe avait débuté, mais depuis son poste d’observation près des fenêtres, l’Énutrof, alors désigné pour monter la garde ce jour, demeurait perplexe. Il n’y connaissait pas plus à la chimie qu’à ces histoires de potions (trop proches d’une sorte de magie noire à son goût), toutefois, cela ne l’empêchait pas d’être observateur… Et le temps passé à cette ridicule émulsion était beaucoup trop long. Tout comme les cernes du scientifique étaient bien trop profondes…
« Dites doc’, vous allez finir par la poser cette fiole ?
- Hum ? » Grommela l’intéressé. « Pas tant que la décoction n’aura pas pris des tons orangés, non… Pourquoi cette question ? »
Ruel aurait bien aimé lui rétorquer, ce sur le même ton dédaigneux, que sa foutue fiole avait, depuis bien longtemps viré orange-carotte, et que s’il continuait à la secouer ainsi dans tous les sens, elle ne tarderait pas à devenir citrouille… ! Cependant, il se souvenait de la discussion qu’il avait tenu avec Yugo après le déjeuner de la veille.
« Simple curiosité : pas besoin de vous énerver ainsi voyons ! J’sais bien qu’tout n’est pas pardonné entre vous et… eh bien disons le reste, mais j’me disais que nous étions plutôt en bons termes.
- Ah oui ? » Ses yeux n’avaient pas dévié d’un millimètre. « Vous m’en voyez vraiment ra- »
Le scientifique dû ravaler son ironie maussade, car bientôt, le souffle lui manqua. Soudain, il y eut l’étincelle.
Non… !
Il eut à peine le temps de reposer l’instrument en verre, qui manqua d’ailleurs de se briser tant il fut placer de force dans son support de bois, que les contractions se firent ressentir. Sa vision se troubla, les sons s’étouffèrent pour ne laisser qu’un magma informe. À un moment, l’autre homme avait dû le rejoindre, car il était toujours debout malgré la sensation de vertige qui avait commencé à le submerger. Sa main droite tenait fermement les pans de sa tunique blanche, pourtant repassée avec tant de soins par les lavandières la veille. Il avait envie de l’enfoncer dans son torse jusqu’à cet organe rouge et brûlant qui battait bien trop vite, bien trop fort. Lentement, il avait crû sentir qu’il changeait de position : on l’avait fait s’asseoir à même le sol et on le tenait par les épaules comme pour l’empêcher de s’effondrer davantage.
Non… Pas…
Il… !
Ses poumons se contractaient. S’affaissaient. Il ne respirait pas : il inspirait… expirait. C’était déjà ça. Les points qui avaient envahi son champ de vision reculaient à présent. Une migraine tiraillait ses tempes et lorsqu’il tenta de l’en chasser, le contact de sa propre peau fut aussi violent qu’une décharge du collier. Peut-être celui-ci s’était-il, lui aussi, déclenché à un moment donné ; difficile à dire dans son état.
« Hey- ‘oc ? … Endez ? R- ec- moi ! »
La voix éraillée de l’Énutrof atteint finalement les rives de sa conscience. Le poids qu’il sentait peser sur ces entrailles comme du plomb quelques instants auparavant s’était lui aussi fait plus supportable… et il bougeait nerveusement. Junior, le jeune Phorreur, semblait aussi alarmé que son Maître et compagnon. Sa petite truffe humide ne cessait d’inspecter le vieil Éliatrope dans l’espoir de trouver l’origine du mal qui l’avait foudroyé.
« -oc’ ? Vous ê- là ? » Le son se faisait à présent plus distinct, la scène également. « Doc’ ! Par les Douze, mais qu’est-ce qui vous a- ?
- Il… Il est…
- Quoi ? Qui ça « il » ? » On releva une mèche empoissée de sueur de son front. « Parlez pas trop, v-vous avez dû faire un malaise ou que’que chose du genre ! J-j’vais aller chercher un Eniripsa royal, d’accord ? Bougez surtout pas ! Junior : tu gardes un œil sur lui ! »
Mais alors qu’il s’apprêtait à franchir le seuil du laboratoire dans l’espoir de quérir du secours, le vieil Éliatrope parvint à rassembler les quelques forces qui lui restaient, et, les yeux étrangement humides, finit par murmurer :
« Pha-é-ris - il - Pha-éris est… Phaéris est mort… »
~ Fin de la partie 1/2 du chapitre 9
26 notes · View notes
leparfumdesreves · 2 months
Text
Tumblr media
LA PEINE ESSENTIELLE DES NON-ESSENTIELS...
LE LIBRAIRE
Il a toujours aimé lire mais il n'y arrive plus trop en ce moment. Trop d'angoisse. Les charges qui tombent, le propriétaire qui réclame les deux mois de loyer en retard, le conseiller bancaire qui est un peu plus sec. "Désolé mais je ne peux pas donner des crédits à la terre entière. Faites du click and collect." Son neveu lui a bricolé à toute vitesse un site Internet mais il paraît qu'il n'est pas bien référencé. C'est un métier de vendre sur Internet et ça n'est pas le sien. Lui, il aime faire des petites fiches manuscrites sur les livres et conseiller ses clients.
Il a mis son unique employée en chômage partiel, il a installé une table pour bloquer la porte de la librairie et faire comme un guichet. Parfois les visages s'éclairent : "Oh mais vous êtes ouvert." "C'est pour le click and collect", il répond. Puis, en baissant la voix : "Dites-moi ce que vous voulez et on va faire comme si vous l'aviez commandé." On lui dit "bon courage" en baissant la voix comme s'il avait une maladie grave.
Derrière son guichet toute la journée, il attend que le téléphone sonne puis va sur le site vérifier s'il n'y a pas de commandes.
Le quincaillier lui a pris quelques livres en dépôt. Avant tout ça, ils allaient parfois boire des bières le soir dans le petit café d'à côté. L'autre jour, le quincaillier a vendu un livre de Marcel Proust à quelqu'un qui venait acheter des clous. Il était tellement fier que le libraire a souri derrière son masque, il y a juste cette boule dans la gorge qui ne s'en va pas.
LA FLEURISTE
Comme la nuit elle ne dort plus, la journée elle ne tient pas debout, alors elle boit café sur café. Ses enfants ont dû s'apercevoir de quelque chose, quand ils rentrent de l'école ils jouent en silence et elle n'a même plus besoin de crier pour qu'ils rangent leurs affaires. Elle a déposé des bouquets à 17 euros à la boulangerie d'à côté. La boulangère vend cinq, six bouquets par jour, c'est déjà ça, mais ce n'est pas comme ça qu'elle va arriver à payer les charges. Les fleurs, c'est pour les fêtes, les anniversaires et les amoureux ; en ce moment il y a surtout des enterrements. Parfois, la fleuriste a des idées noires puis elle regarde ses enfants et elle se dit qu'elle doit tenir le coup.
L'INTERMITTENT
On lui a tellement répété qu'il était un privilégié qu'il a fini par le croire. C'est vrai qu'il fait un métier sympa avec des horaires sympas et des gens sympas. Pendant le premier confinement, il faisait des vidéos sur Internet, là il se demande comment il va payer son loyer. Parfois il a l'impression qu'il ne sert à rien.
LE RESTAURATEUR
Ça faisait longtemps qu'il rêvait d'avoir son restaurant. Depuis ses années d'apprentissage, quand il se levait à 4 heures du matin pour accompagner son patron à Rungis. Il a ouvert en janvier 2020 et tout de suite ça a cartonné. Au premier confinement, il apportait des repas dans les hôpitaux et disait en rigolant : "On pourra dire que j'ai bien choisi mon année." Là, il s'est inscrit sur Deliveroo, prépare des salades César en barquettes plastique à 9 euros et du chirashi saumon au quinoa à 11 euros : les gens dans les bureaux ne mangent que ça à Paris. Le ministre de l'Economie a annoncé qu'il y avait des aides, mais il y a plein de trucs à remplir en ligne. Le restaurateur a du mal, il manque toujours un papier. Il a dû aller aux impôts, la dame derrière le guichet a dit : "Eh ben, vous avez bien choisi votre année pour démarrer", et le restaurateur s'est mis à pleurer.
NE LES OUBLIEZ-PAS ! LEUR VIE NE TIENT QU'À UN FIL...
7 notes · View notes
perduedansmatete · 1 year
Text
je mens quand je dis que je n'ai pas de souvenirs de mon enfance, ils sont tous enfouis dans cette grande maison de famille paumée tout en haut d'un village tout aussi perdu au fin fond de la haute marne. tout comme les souvenirs de mon papy, du moins du personnage qu'on a créé, de celui qu'on aime se raconter. tout tournait autour de lui, cette maison c'est lui. pas simplement parce qu'il l'a entièrement retapé, ma mamie m'a dit un jour "j'ai passé ma vie dans des maisons en travaux", il aimait bien ça se casser le dos. mais parce qu'il était l'âme de la maison, l'âme de cette famille ? peut-être que j'exagère. mais c'était lui toutes nos bêtises d'enfant, c'était lui cette maison. c'est un peu le mythe fondateur en fait, quand ils ont été obligés de vendre, je me souviens de nous trois toutes petites pleurant comme des bébés puis allant voir papy et mamie en leur disant "mais on peut vous aider à la payer avec nos économies!" on s'est toujours dit qu'on la rachèterait quand on serait plus grandes, ne serait-ce que pour que mon cousin s'imprègne de ce que c'était, il était encore trop petit pour s'en souvenir.
c'est dans son jardin qu'on faisait des courses d'escargots, qu'on était de travaux d'intérêt général et qu'on montait sur le toit pour remettre des tuiles après l'orage, que mon papy me poussait toujours plus haut sur la balançoire et que je me sentais partir avec les hauts le cœur qui me faisaient tant de bien, qu'on jouait au restaurant dans la cabane qu'il ne cessait d'améliorer, c'est aussi dans le jardin qu'on allait voir tous les jours si on avait pas fini par capturer le petit écureuil qui venait manger les noisettes dans le piège de merde qu'on refaisait inlassablement en haut du coteau, à la lisière de la forêt (la nôtre, j'aimais bien dire ça, qu'on avait une forêt à nous) c'est dans cette même forêt qu'on courait avec nos grandes bottes de pluie pour arriver la première en haut du petit château d'eau, point stratégique pour les batailles de marrons, c'est à cause de cette forêt que ma sœur m'appellera éternellement cochonou, parce que ça faisait rire mon papy de sauter dans les flaques de boue alors que ma mamie, qui ne pouvait pas se balader avec nous, lui faisait promettre de ne pas nous laisser faire n'importe quoi. un jour j'ai glissé dans la flaque et sur le chemin du retour on préparait notre mensonge avec lui pour ne pas se faire engueuler, elle ne nous a pas crus et j'ai dû prendre un long bain toute seule alors qu'ils étaient tous repartis s'amuser. c'est aussi dans cette forêt qu'on est devenues zinzins des grenouilles avec ma sœur, celles-là il ne fallait pas les toucher, elles étaient de toutes les couleurs. et les courses de luge sur les bouses de vache recouvertes de neige en hiver, quand on avait traversé toute la forêt, ou bien dans l'immense potager, puis quand il nous transportait dans la remorque accrochée à sa grosse tondeuse, on rebondissait partout avec les bosses et on riait aux éclats.
quand on courait sur les graviers devant le portillon et qu'on tombait, évidemment. les gravillons dans la chair à vif des genoux, les échardes, les tire-tiques l'été, les longues fouilles aux aoûtats et tous les petits bobos que mamie infirmière soignait toujours (on détestait) puis quand on galopait à toute vitesse, ou qu'on prenait la grosse espace pour aller au tout petit cimetière du bas le soir, avec le petit porche qui résonnait sous lequel on faisait des vocalises pour réveiller les morts. plus bas encore la bibliothèque et le livre "j'aime pas les épinards" de ma cousine. qu'est-ce qu'on aimait les trajets dans la grosse espace, avec les petits chats tricotés par ma mamie sur les poignées en haut des fenêtres. on la prenait surtout pour partir à l'aventure, c'est-à-dire faire les courses, on avait chacun notre mini caddie, on revenait des fois avec les grosses pochettes surprises, et ensuite le jeu préféré de mon papy c'était de nous perdre dans les routes sinueuses, on avait trop peur mais on aimait ça. on se disait, si on ne retrouve pas le chemin, on aura toujours des vichy, du saucisson pour tenir, et de la cancoillotte pour ma cousine, mais on retrouvait toujours le chemin de la maison. et on retrouvait alors l'attente du camion de la boulangère et de son gros pain escargot, le fauteuil de papy et le canapé pour mamie qui a trop mal partout, les après-midi cités d'or quand il pleuvait à torrent, tous ensemble dans le salon, devant l'immense télé, caprice de papy. on sautait partout à chaque fin d'épisode pour ne pas avoir de fourmis dans les fesses (on regardait vraiment très longtemps) et puis les après-midi dessins sur la grosse table en bois du salon, avec des laits grenadine, quand ils en avaient marre de surveiller les devoirs de vacances, et des soupes à la grimace que cela impliquait, ils disaient que c'était pas leur rôle et que nos parents avaient qu'à s'en occuper eux-mêmes.
je crois que d'ailleurs, cette maison c'est aussi la peur du rejet, de l'abandon, un lourd sentiment de solitude depuis toute petite, malgré l'animation et le bruit qui courait partout. c'est ma sœur et ma cousine qui prennent le bain ensemble, c'est moi qui le prend toute seule, ou avec mon cousin, mais c'était pas pareil. c'est ma sœur qui veut toujours jouer avec ma cousine, et pas avec moi. c'est ma sœur et ma cousine qui dorment dans le grand lit ensemble, et qui rigolent jusque tard, quand moi je dors dans le petit lit collé en contrebas, sous ma couverture toute douce (et pleure en silence, je crois) ou bien les deux sur les deux sièges du coffre (j'en rêvais!), et moi devant toute seule. c'est les siestes avec mon cousin pour montrer l'exemple, avant de pouvoir faire comme les plus grandes, et descendre dans la chambre de mes grands-parents, sauter sur le lit qui monte et qui descend puis lire les boule et bill avec elles (mais pas vraiment avec elles). cette maison c'est les prémices de la fascination pour les plus grands, c'est l'impression de devoir en faire beaucoup pour qu'on m'aime, pour avoir de l'attention. l'impression de ne pas être assez, puis d'être toujours de trop, pourquoi vous ne m'aimez pas ? j'ai des souvenirs un peu plus flous de moi très triste, qui descend l'escalier la boule au ventre, qui entend les filles rigoler toutes les deux, qui aimerait bien faire parti d'un truc. c'est peut-être pour ça que j'ai grandi en voulant amuser la galerie. et puis cette impression d'être nulle, ces remarques et ces reproches entendus trop petite, toujours les mêmes, t'es mal barrée dans la vie ma grande, tu vas pas y arriver. bel héritage, toujours dans un coin de ma tête. mais cette maison c'est quand même vagabond puis bambi les chats, tout aussi peureux l'un que l'autre et surtout les excursions à la cave, tout doucement pour regarder les chauves-souris, ça c'était doux. et puis il y a tout ce que j'ai oublié, mais c'était ça la maison, c'est ça mon enfance et c'était un peu ça papy. lui aussi il donnait tout pour qu'on l'aime, et ça marchait vraiment très bien. depuis qu'on est partis la maison a été revendue je ne sais même plus combien de fois, ça me fait de la peine. j'aimerais bien qu'elle soit le havre de paix d'une famille qui veuille comme nous, la garder à tout jamais elle et ses souvenirs.
37 notes · View notes
aurevoirmonty · 3 months
Text
Tumblr media
Ni wokisme, ni cosmopolitisme : la Révolution arc-en-ciel. Ce que nous vivons n’est pas fortuit, pas plus la disparition de la paysannerie que l’appauvrissement des Français ou les émeutes de banlieue, Il n’y a ni crise ni déclin inévitable, il y a une révolution concertée, révolution mondiale et mondialiste, totale et totalitaire, touchant l’économie, les lois, les mœurs, la culture la pensée, les us, les croyances. C’est une révolution par le haut, par l’argent mais pas pour l’argent. Une révolution non aversive, maîtrisant l’ingénierie sociale et le temps long. Une révolution par la peur qui soumet les esprits à des dogmes faux, des « vérités à cours forcé », pour les couper de la réalité. Elle est spirituelle, elle a pour ambition de créer un homme nouveau dans un monde nouveau. Je l’ai dénoncée en octobre 2019 dans La Révolution arc-en-ciel et en mars 2020 dans L’Empire arc-en-ciel, annonçant avant le covid que l’un des moyens de cette révolution serait l’instrumentalisation des pandémies. Je l’ai nommée révolution arc-en-ciel parce qu’elle a choisi de se désigner ainsi par ses drapeaux. Ils prétendent à tort représenter le Bien que symbolisait à l’origine l’arc-en-ciel : arc-en-ciel du pacifisme d’extrême gauche, arc-en-ciel de l’antiracisme représentant la nation arc-en-ciel de Mandela et Desmond Tutu, arc-en-ciel du Rainbow Warrior, navire amiral de l’écologisme, arc-en-ciel LGBTQ enfin. On constate que leur explication du monde est semblable, que leurs méthodes d’agitation sont communes, leurs bassins de militants poreux, leurs objectifs communs, d’ailleurs revendiqués par la « convergence des luttes ». En somme la révolution arc-en-ciel est une réalité objective et subjective, et elle est opératoire. Depuis, des livres sont parus, d’abord au Canada sous la plume de Mathieu Bock-Côté, puis au Royaume-Uni, sous celle de Douglas Murray, pour dénoncer le wokisme. Ils reprennent une partie de la critique de l’arc-en-ciel, en se focalisant sur l’islam, d’un point de vue néo-conservateur, sans concevoir l’unité de cette révolution polymorphe. Un bref tour d’horizon de cette révolution montre qu’elle n’est ni hyperlibérale, ni prévue par George Orwell, ni l’effet d’une dictature des minorités, ni le produit d’un « wokisme » qui serait en perte de vitesse à en croire les augures – c’est la révolution arc-en-ciel.
6 notes · View notes
recapqsmp · 8 months
Text
Lundi 04/09 - Are you not entertained ?!
Le compte twitter français de QSMP a annoncé sur twitter que le combat final tant attendu entre Etoiles et le code aurait lieu ce soir, vers 22h.
Tumblr media
Etoiles a reçu une shulker box contenant du popcorn et des coordonnées pour son combat contre le code, qui pointaient vers l'eau proche du spawn des joueurs. Un peu plus tard dans la soirée, il a reçu une nouvelle box, contenant d'autres coordonnées, ainsi qu'un message en binaire : "MDR".
Tumblr media
Avant de partir à son lieu de rendez-vous, Pac Mike et Richas sont allé voir Etoiles pour le soutenir, et lui demander où il souhaitait être enterré si ça tournait mal. Aypierre aussi est allé le voir, pour lui demander s'il pouvait le suivre en invisible pour faire un reportage de guerre. Etoiles a accepté, et Aypierre l'a suivi en invisible.
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/SpunkyReliableSharkStrawBeary-o3UyLutg4LfqNTvw
Etoiles est arrivé au colisée. Dedans, il a pu voir Pomme, dans une cage, et le code, en face de lui. Une barre de vie est apparue, et le combat a commencé. Après lui avoir enlevé un tier de sa vie, Pomme a pu sortir de la cage… mais elle tenait une épée de code, et volait. Elle s'est mise à attaquer Etoiles, qui a compris que c'était probablement un deuxi��me code déguisé. Etoiles a du tuer le premier code, tout en supportant les coups de la fausse Pomme. Une fois le premier code tué, Pomme a enlevé son mode créatif et son épée. Etoiles lui a donc demandé quel est le code secret qu'ils ont entre eux, mais Pomme n'a pas répondu. Après lui avoir posé la question à nouveau, en ayant toujours aucune réponse de sa part, Etoiles l'a attaqué. La fausse Pomme avait une barre de vie propre a elle. Il l'a down 2 fois, et l'a relevé à chaque fois, pour que les autres aient le temps de vérifier en utilisant Ninho si la vrai Pomme était face à lui. En ayant la confirmation de BadBoy, Etoiles l'a finalement tué.
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/SplendidFlirtyWerewolfTheTarFu--mReVeET7aciqpD4
Le code est réapparu sur son cadavre, et la dernière partie du combat a pu débuter, le code faisant apparaître des éclairs dans toute l'arène. Pendant le combat, Aypierre est allé chercher les autres joueurs présents (Fit, BadBoy, Pac & Mike) pour l'encourager depuis les gradins du colisée.
Une fois que le troisième combat fut terminé, Etoiles a pu récupérer ses butins : Sur le cadavre de Pomme, il y avait un livre, ressemblant à une page du journal de Pomme, mais glitché, avec un message disant "Pourquoi tu m'as fait ça ? Je veux juste une vie paisible.. - Pomme". Sur les codes, il a pu récupérer deux morceaux d'épée cassés. L'un de ces morceau est utilisable en tant qu'épée, n'a quasiment aucun cooldown de frappe, faisant de celle-ci probablement l'épée la plus puissante du serveur actuellement.
twitch_clip
https://www.twitch.tv/etoiles/clip/BeautifulBraveWoodcockTTours-JzECqXGYj9qsJozA
Etoiles, après avoir essayé sa nouvelle arme, et diverses manières d'essayer de la réparer, a trouvé un message en binaire dans sa base disant "PROTECT PEOPLE !". Il a donc prévenu les autres joueurs que le code pourrait peut-être se mettre à réattaquer les autres joueurs.
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/ObliviousSmoothWalrusArsonNoSexy-t64XAatg_u4Hl29O
Aypierre a essayé par plusieurs moyens de casser un ordinateur de Luzu. Il a fini par trouver un moyen de se retrouver coincé dedans, et a réussi a voler plusieurs tanks créatifs. En montrant à Fit comment faire, le code est apparu, a fait apparaître des éclairs et a attaqué les joueurs pour protéger l'ordinateur. Etoiles et Richas sont arrivés en vitesse pour leur prêter main forte, mais le code a esquivé le combat avec Etoiles et les joueurs se sont éloignés de l'ordinateur.
BadBoy s'est entretenu avec Aypierre, puis Etoiles un peu plus tard, au sujet du premier vote de loi que les habitants de l'île ont du effectuer. BadBoy a expliqué son point de vue, qu'il avait peur d'un début de tyrannie de la part de Forever, et que le système actuel était mal conçu. Aypierre a conclu que pour l'instant, il fallait attendre pour voir la direction que Forever prendrait, mais qu'il était prêt a aider Badboy a voler tous ses meubles si besoin. Etoiles sera prêt a agir aussi s'il se sent attaqué, mais préfère éviter la politique pour l'instant car il a déjà les menaces du code a gérer.
twitch_clip
https://www.twitch.tv/etoiles/clip/KnottyRefinedSageGOWSkull-FsB_zd_ac9OEz3dK
Cucurucho est allé voir BadBoy pour lui proposer une quête : construire une statue de Capybara pour les remercier d'apporter de la joie aux habitants, contre quelques blocs de construction. Il a aussi donné une quête a Rivers : prendre des photos des lieux imposants de l'île, tel que le dragon de Foolish, le château de Cellbit, ou la lune d'Antoine, en échange de blocs de construction de son choix. Tina a aussi reçu sa quête : faire une petite mare, aussi pour recevoir des blocs de construction.
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/AttractiveCarelessDillBloodTrail-VjiGN_uuT4g7xCAA
Tazercraft ont trouvé une sharestone dans leur base menant vers un lieu enneigé, proche de la base scientifique de la fédération où les nouveaux joueurs ont été retrouvés. Là bas, une grande tour était visible. Mike est passé devant et en voulant monter à l'étage de la tour, il est tombé à travers le sol dans un immense trou dont le fond n'était même pas visible. Pac n'a pas osé sauter dedans, de peur de ce qui pourrait se trouver au fond. Il a été rejoint par Richarlyson et ont enquêté un peu autour de ce lieu. Néanmoins, Richarlyson a conseillé à Pac d'aller dormir un peu, car il n'y avait rien a faire pour l'instant, et car si quelqu'un était bien capable de se sortir de cette situation, c'est bien Mike. Le compte de Tazercraft a ensuite posté cette image, montrant Mike à côté du corps de WalterBob, avec un visage de Cucurucho derrière lui. https://twitter.com/TazerCraft/status/1698867675160547757
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/IntelligentGiftedSashimiPupper-xiVedtnHa7zZ3EO2
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/ConfidentRelatedShieldLitty-n19eMOP8M5r82tbN
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/TiredThirstySandpiperSoBayed-mWeD1fmQvCY0JNEW
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/SpunkyDrabPeppermintJebaited-H1yfSFieyF7PholS
13 notes · View notes
chic-a-gigot · 1 year
Photo
Tumblr media
La Mode nationale, no. 17, 25 avril 1903, Paris. Illusion d'optique (Suite). Voir le numéro précèdent. IV. — Les roues qui tournent. Bibliothèque nationale de France
IV. — Les roues qui tournent.
Tracez 5 circonférences concentriques, c'est-à-dire ayant le même centre, et dont le trait ait 2 millimètres d'épaisseur, chaque circonférence étant séparée de ses deux voisines par une bande blanche de 2 millimètres de largeur. Aucun rayon n'est imposé pour la circonférence extérieure; si elle a 24 millimètres de rayon, par exemple, les autres circonférences, tracées dans l'intérieur de la plus grande et avec le même centre, auront donc des rayons décroissants de 4 en millimètres, par conséquent 20, 16, 12, et enfin, 8 millimètres pour la plus petite. On pourra marquer un gros point noir au centre commun de ces circonférences. Les traits circulaires, épais de 2 millimètres, comme je l'ai dit plus haut, devront être faits avec de l'encre très noire, se détachant bien nettement sur le papier blanc sur lequel on fait le tracé. De l'encre de Chine sera, pour cela, préférée à l'encre à écrire ordinaire.
Notre expérience d'aujourd'hui consiste à montrer au public cette figure, qui est immobile naturellement et à lui faire croire que toutes ces circonférences tournent autour de leur centre à une vitesse enragée, comme la roue d'une bicyclette ou d'un automobile.
Ce miracle sera dû à l'une des plus curieuses illusions d'optique que l'on connaisse, et découverte par un savant anglais, M. Thompson.
Tout le secret consiste à prendre la feuille de papier sur laquelle est tracée la figure, ou la page du journal ou du livre où elle se trouve, et à lui faire décrire un mouvement de rotation, lent ou rapide.
Mais entendons-nous bien; il ne s'agit pas de faire tourner le papier comme tourne un toupie; chaque point de la feuille doit décrire une circonférence, mais le papier restant toujours dans le même sens. S'il s'agit d'un journal, par exemple, chaque point de la feuille décrira un cercle, mais les lignes imprimées resteront toujours à l'endroit sous vos yeux.
Si j'insiste sur ce point, c'est que, dans la plupart des ouvrages dans lesquels on a décrit ce phénomène, les auteurs ont simplement indiqué qu'il fallait faire tourner le papier, et bien des personnes, ne comprenant pas la manière d'opérer, n'ont pas pu se rendre compte du résultat qu'il s'agissait d'obtenir.
Si vous voulez me permettre une comparaison triviale, je dirai que le mouvement à donner au papier est analogue à ce que l'on appelle le coup de casserole de la cuisinière, qui, tenant sa casserole par le manche, lui donne un mouvement de rotation rapide pour empêcher les légumes de coller au fond.
Je demande pardon à mes aimable lectrices d'insister autant sur ce mouvement très simple, et je ne doute pas que tout le monde ne le comprenne parfaitement.
Dès que vous commencerez à donner au papier le mouvement rotatif que je viens de décrire, vous verrez les 5 roues noires e mettre à tourner les unes dans les autres, comme les poulies motrices dans une usine, comme les cerceaux d'enfant ou les roues de voiture, et cela avec d'autant plus de rapidité que vous donnerez au papier un mouvement plus accéléré.
Si vous avez la patience de tracer, au lieu d'une seule figure comme celle que je viens d'indiquer, la figure plus complexe représentée sur notre dessin ci-contre, et dans laquelle on voit un groupe de 6 roues comprenant chacune 5 circonférences noires concentriques, l'effet produit sera encore plus sensible, et si vous tournez le papier de droite à gauche ou de gauche à droite, on verra toutes ces roues se mettre à tourner, soit dans un sens, soit dans l'autre, comme si chacune tournait autour d'un axe passant par son centre. Le plus simple, pour éviter de faire ce tracé, est de regarder vous fournira, en sus, une nouvelle illusion d'optique, mais celle-là qui touche presque à la magie.
Au centre de notre figure, vous voyez une roue dentée blanche sur fond noir; c'est cette nouvelle roue qui va nous étonner le plus. D'abord, parce qu'elle va nous sembler tourner beaucoup plus lentement que les 6 autres, mais surtout parce qu'elle tournera en sens inverse de ces autres roues. Il semble que pour un tour complet accompli par les grandes roues, la roue dentée du milieu n'avanceque de la largeur d'une dent, et si les grandes roues tournent de gauche à droite, par example, comme les aiguilles d'une pendule ou d'une montre, la roue intérieure semblera se déplacer de droite à gauche, c'est à-dire en sens inverse de ce mouvement.
Comme vous le voyez, les illusions d'optique, qui nous ont déjà fait voir en blanc ce qui était noir, nous montrent aujourd'hui, comme si elles étaient en mouvement, des figures immobiles.
Il me reste à parler d'un autre genre d'illusions de la vue tout aussi extraordinaires, et assez peu connues du public; ce sera l'objet de notre prochaine causerie.
Tom Tit.
IV. — The spinning wheels.
Draw 5 concentric circles, that is to say having the same center, and whose line is 2 millimeters thick, each circumference being separated from its two neighbors by a white band 2 millimeters wide. No radius is imposed for the outer circumference; if it has a radius of 24 millimeters, for example, the other circumferences, drawn inside the larger one and with the same center, will therefore have radii decreasing by 4 in millimeters, therefore 20, 16, 12, and finally , 8 millimeters for the smallest. We can mark a big black dot in the common center of these circumferences. The circular lines, 2 millimeters thick, as I said above, should be made with very black ink, standing out very clearly on the white paper on which the line is made. Chinese ink will be preferred for this to ordinary writing ink.
Our experiment today is to show the public this figure, which is naturally motionless, and make them believe that all these circumferences are spinning around their center at a furious speed, like the wheel of a bicycle or an automobile. .
This miracle will be due to one of the most curious optical illusions that we know, and discovered by an English scientist, Mr. Thompson.
The whole secret consists in taking the sheet of paper on which the figure is drawn, or the page of the newspaper or the book where it is, and making it describe a rotational movement, slow or fast.
But let's be clear; it's not about spinning the paper like a spinning top; each point of the sheet must describe a circumference, but the paper always remaining in the same direction. If it is a newspaper, for example, each point on the sheet will describe a circle, but the printed lines will always remain in place before your eyes.
If I insist on this point, it is because, in most of the books in which this phenomenon has been described, the authors simply indicated that the paper had to be turned, and many people, not understanding the way to operate, could not realize the result that was to be obtained.
If you want to allow me a trivial comparison, I will say that the movement to be given to the paper is analogous to what is called the pan stroke of the cook, who, holding his pan by the handle, gives it a rotational movement. quickly to prevent the vegetables from sticking to the bottom.
I apologize to my kind readers for insisting so much on this very simple movement, and I'm sure everyone understands it perfectly.
As soon as you begin to give the paper the rotary motion that I have just described, you will see the 5 black wheels begin to turn within each other, like driving pulleys in a factory, like children's hoops or car wheels, and that with all the more rapidity as you give the paper a more accelerated movement.
If you have the patience to draw, instead of a single figure like the one I have just indicated, the more complex figure represented on our drawing opposite, and in which we see a group of 6 wheels each comprising 5 circumferences concentric black lines, the effect produced will be even more noticeable, and if you turn the paper from right to left or from left to right, we will see all these wheels start to turn, either in one direction or in the other, like if each revolved around an axis passing through its center. The easiest way to avoid doing this line is to look, which will also provide you with a new optical illusion, but this one that almost touches magic.
In the center of our figure, you see a white cogwheel on a black background; it is this new wheel that will amaze us the most. First, because it will seem to us to turn much more slowly than the other 6, but above all because it will turn in the opposite direction to these other wheels. It seems that for one full revolution of the large wheels, the middle gear wheel moves only one tooth's width, and if the large wheels turn from left to right, for example, like the hands of a pendulum or a clock, the inner wheel will seem to move from right to left, that is to say in the opposite direction to this movement.
As you can see, optical illusions, which once made us see black in white, now show us motionless figures as if in motion.
It remains for me to speak of another kind of illusions of sight which are just as extraordinary, and relatively little known to the public; this will be the subject of our next talk.
11 notes · View notes
claudehenrion · 11 months
Text
Complotisme...
 L'état de ''non-santé'' de mon épouse me tient plus sédentaire que je ne l'ai jamais été de toute mon existence. Mais comme il faut toujours ''po-si-ti-ver'', j'ai décidé d »utiliser ce repos forcé à ''cultiver mon jardin'' (c'est bien LA fois de ma vie où je m'inspire d'une idée de Voltaire... On aura tout vu !), en conséquence de quoi et je travaille beaucoup... soit à des recherches pour enrichir et étayer les éditoriaux de ce Blog... soit à relire des auteurs anciens et des livres que j'ai aimés, en d'autres temps... soit à réfléchir (enfin... on se comprend ! Ce que j'appelle ''réfléchir'', c'est ressasser mes idées de mirliton et mes conclusions de comptoir de bistro...) pour avoir ''du grain à moudre'' pour le week-end, ce temps béni pour ressasser...
C'est dans ce dernier cadre que je tourne depuis plusieurs semaines autour d'une ''idée'' qui me turlupine et m'enquiquine, car je lui trouve des tas de réponses... toutes fort dérangeantes. La question est simple : ''POURQUOI TOUT VA T-IL SI MAL ?''', mais on peut la décliner : Pourquoi les faux problèmes sont-ils promus prioritaires et les ‘’vrais sujets’’ passés sous silence ? Pourquoi toute décision semble-t-elle prise ''en dépit de tout bon sens'' –quand ce n'est pas ''à l'envers de tout ce qu'il faudrait faire'' ?  Pourquoi le gouffre, que chacun constate et déplore, entre un personnel politique qui veut imposer ses ''dadas'' et un peuple qui ne comprend pas qu'on refuse de l'écouter et de lui répondre ? Pourquoi nos élus sont-ils plus occupés à nous imposer des contraintes inutiles (impôts, vitesse, ''transition climatique'', immigration, taxes, école, famille, mœurs, zônes dites ‘’de circulation’’, confinements, masques, vaccins...) qu'à nous simplifier la vie ?
Oh ! Je sais ! On va me dire : ton truc, il est vieux comme le monde, et chaque nouvelle génération s'est révoltée contre le décalage des priorités entre le Père et son Fils... A ceci près que je n'ai pas grand chose à voir avec une ''nouvelle génération'', et que mes enfants, à la soixantaine pour les aînés, ont vu  leurs préoccupations se mettre peu à peu à ressembler aux miennes. Alors ? Alors, si vous en êtes d'accord, je vous propose de partager l'état actuel de mes trouvailles : aucune n'est géniale, vous vous en doutez, mais (1)- elles ont le mérite d'exister... et (2)- je suis en mesure de les exposer clairement.... mieux qu’il y a trois mois.
Le premier écueil sur lequel on bute, c'est l'existence indéniable d'une constante non-exprimée, mais indéniable, persistante, permanente et perpétuelle : vouloir détruire ce qui a fait l'existence des ''peuples'' à travers le monde . On a l'impression qu'une espèce de volonté qui se croit supérieure (nous y reviendrons) cherche, à coup de lois scélérates, de contraintes insupportables, de bobards éhontés et de campagnes de pub mensongères, à détruire ''tout ce qui fait que la France était habitée de franco-gaulois, l'Allemagne de teutons, l'Angleterre de british, l'Espagne d'hidalgos, la Suisse d'horlogers, les Etats-Unis de cow-boys et la Russie... de russkis''...  Tout ce qui se passe un peu partout semble n'avoir qu'un seul but : uniformiser la population de l'Occident… puis, une fois la citadelle ''Europe'' tombée (la vraie, pas l'usine à gaz liberticide que les déconstructeurs  bruxellois nomment ainsi), seul l'islam pourra présenter une résistance, et ''on lui réglera son compte, le moment venu, à celui-là... ''. (NDLR : il leur a fallu 3 siècles pour entamer un peu la chrétienté. Alors, l'islam... Ils ne savent pas ce qui les attend !). Le mythe mortel de l'Homme nouveau n'a jamais été si prégnant, même sous les marxistes, comme le montre, H-24, tout macronien qui se respecte --sans être respectable pour autant !.
La cohérence d'action des dirigeants des ''G – 7... 8... ou 20'', semble pousser dans le même sens : Biden, Macron, Trudeau, Scholtz, Sànchez, Lula, Charles Michel... = même combat que Ursula Von der Leyen et sa grosse Commission bruxelloise, unis contre tous ceux (Italie, Hongrie, Polpgne, Tchéquie, Suisse, Slovaquie, Danemark, Royaume Uni... et tous les autres) qui se battent contre un ennemi invisible qui, se sentant porté par une mode mortifère, se permet tous les coups.... ce qui amène une seconde ''découverte'' : tout un système de lois dites ''sociétales'' , en vérité ''scélérates'', votées par des parlements acquis à cette forme dévoyée de modernisme ravageur, vont dans le même sens : couper les citoyens de toute leur histoire, des bases de ce qui leur a donné naissance en tant que ''Nation'', de tout système de référence auquel se raccrocher si la tempête souffle trop fort : la Nation est l'ennemi, puisqu'elle protège le Citoyen, cette victime ciblée de l'Etat anthropophage, et il faut donc l'abattre sans en avoir l'air, avec tout ses ''appuis'' : religion, us et coutumes, traditions, programmes scolaires, habitudes, bon sens, sagesse, culture, Histoire, modes de vie, etc... NB : Et ces salopards ont le front d' accuser les autres de ''complotisme'' ! Le ridicule ne tue plus !
Car ne vous laissez pas prendre par leur phraséologie et leurs serments sans suite : pendant tout le temps où vous travaillez, où vous prenez un café avec des copains en parlant ''foot'', où vous regardez pousser les carottes super- bio de votre jardinet... des hordes de gnomes qui ne peuvent être que très vilains (compte tenu de ce qu'ils font !) travaillent sans relâche à inventer de nouvelles manières, plus vicelardes que les précédentes, de piquer vos sous et vos biens, de vous asservir, de vous voler les quelques bribes de liberté qu'ils vous ont laissées (un oubli, sans doute !)... et de vous emmerder –s'ils sont chefs... leur seul but, dans la vie, étant que le Léviathan, leur Etat-dieu, possède tout, contrôle tout, régente tout, ait et soit tout... Et le plus fort, c'est qu'ils font semblant de croire qu'ils œuvreraient pour le bien public, ajoutant un mensonge énorme à leur perversité et à notre malheur !
La nouveauté effroyable que porte ce quinquennat est que les tenants de cette destruction de toute vraie humanité au seul profit d'un catastrophique ''homme nouveau'' fantasmé, peu changé dans son apparence physique mais entièrement reprogrammé dans son système de références et son mode de vie, d'une manière qui le rapprochera des ''insectes sociaux'', sont désormais sortis des assemblées et hémicycles dédiés aux lois et aux règlements, pour se translater dans un mode d'action directe : on sait, en sociologie que lorsqu'un certain pourcentage de nouveaux entrants fait tanguer l'équilibre d'une foule, tout peut basculer en un clin d’œil. Le confinement-prison-sans-condamnation et, plus généralement, toutes les âneries ''majuscules'' qui ont entouré le covid et nous ont forcés à nous conduire en clowns ridicules, ont constitué le dernier ''test en grandeur réelle'' : ''ils'' savent désormais qu'ils peuvent tout se permettre, avec ou sans ''49-3''. De Gaulle avait raison : ''Les français sont des veaux'' (peut-être même le sont-ils plus encore !).
En fait, ils ne sont pas si nuls que ça, au fond. Ils savaient où ils allaient : là où aucun de nous ne veut aller ! Vu les circonstances, ils ont estimé que ce moment était atteint : plus besoin de se cacher, de prendre des précautions ou d'avancer masqués : désormais, les queers et les ''drag-queens'' ont leurs entrées dans nos écoles où les petits flirts ne sont tolérés qu'entre adolescents du mêle sexe, où la demande de changement de sexe vaut ''tableau d'honneur '' et encouragements du corps professoral, et où la norme est à l'homo-sexualité : partis comme ils nous contraignent, et si on ajoute à ces errements le nombre de stérilités post-covid (qu'il fallait tester avant, sur les ''vaccins-sic''. Mais personne ne l'a exigé !),...   dans 2 générations, il n'y a plus un seul bébé français. Une chute folle de notre natalité a commencé, à la fois en fanfare et sans tambours ni trompettes : elle est, peut-on dire, silencieuse mais on peut s’en réjouir.  ''Silence, l'Occident meurt ! Youpiii !''
Si vous trouvez que j'exagère, re-parcourez donc les ''brèves'' de ces dernières semaines : vous  constaterez l'audace conquérante de tous les destructeurs de civilisation, tueurs de familles, montreurs de cochoneries, incitateurs à la débauche et pousse-au-crime divers qui sont occupés à plein temps à ravager l'équilibre psychique, moral, mental et social des enfants... Et dites-moi si les innombrables ''marches blanches'', cette nouveauté inutile, ne vous ont jamais fait penser à ces défilés de fourmis qui marchent, sans autre finalité apparente que marcher...
Ce qui nous fait cruellement défaut, c'est un ''iso-Zola'' qui fulminerait dans un ''J'accuse'' version 2023 et qui ferait exploser en plein vol leur plan machiavélique, cet authentique ''complotisme'' dont nous détournons le regard pour prétendre que nous ne l'avons pas vu arriver, en douce...  Mais le plus incompréhensible est que derrière ce véritable ''complot'' –le seul qui mérite ce titre-- il semblerait qu'il n'y ait aucune vraie ''tête pensante'' : rien que des exécutants sans génie (les Attali, Minc, Schwab, Mélenchon, tous les macronistes, les écolos et les insoumis), ici, et les patrons des  ''Gafam'', ici et ailleurs). Il est vrai que, pour parler de leur grand complot, planétaire, total, infini, ils parlent de ''projet politique'', ce qui n'a pas plus de sens que son contenu. Un complot est un complot. Le leur, un méga complot.
Leur seul trait de génie  –qui commence à faire long feu-- a été de faire porter le chapeau de ''complotiste'' par tous ceux qui se mettent en travers de leur œuvre de destruction, ceux qui avertissent le monde de leurs turpitudes, et qui sonnent le tocsin avant que leur rêve –qui est le cauchemar du reste (= 99,99 %) de l'humanité ne soit vraiment devenu la seule porte ouverte... qui se fermera à tout jamais à l'espoir, au Beau, au Bon, au Vrai, à Nous… ''Complotiste !'', accusent ces super-comploteurs en parlant de ceux qui pensent encore ''droit'' ? Français, réveillez-vous, ne vous laissez pas avoir, je vous en prie : il est ‘’moins une’’ !
H-Cl.
7 notes · View notes
ombre-des-roses · 5 months
Text
Un témoignage poignant
Une histoire aux résonnances multiples
Un combat qui laisse sans voix
Un espoir d'une vie après et d'une justice
Tumblr media
J'ai terminé ce livre à la vitesse de la lumière, je suis pourtant lente de base. Bon, au début c'était compliqué mais une fois l'effet miroir rangé dans un placard, j'ai pu continuer et le terminer.
J'ai dû mal à trouver mes mots les émotions se bousculent encore car je suis à chaud. Je le partage ici car c'est un sujet tabou, l'inceste. Ce genre d'ouvrage est nécessaire à la prise de conscience de certains et à l'espoir des autres.
6 notes · View notes
jrgysusobjetos · 6 months
Text
Tumblr media
6- DIRT TRACK (Libro VELOCIDAD-VITESSE)
B-1140 cuadernoA5 (40 acuarelas con sus textos...)jrG
2023
#jrg motor#jrg-art#aquarelle#linogravure#oiloncanvas#contemporaryart#watercolour#aquarellemoteur#linocut#huilesurtoile#classiccars#voituresclasiques#racingcars#Legends#racecars#artmotor#vintagecars#sportcars#legendscars#24heuresdumans#endurance#lemans24h#classic bikes#race bikes#sidecars#f1#libro#book of speed#livre vitesse#tt isle of man
2 notes · View notes
alexar60 · 1 year
Text
L’enfant des fées (1)
Tumblr media
C’était la première fois qu’il monta dans une automobile. La voiture roula sur des routes de terre au milieu de la campagne du Morbihan. Il ne vit que champs cerclés de buissons et d’arbres. La poussière dégagée par leur passage formait un nuage opaque qui redescendait lentement. Elle fit tousser les paysans rencontrés et qui s’écartèrent face à un engin du diable. L’un d’eux cracha au sol maudissant en même temps les nouvelles inventions de la ville.
Une longue allée séparait le portique du château. Ce n’était qu’un gros manoir fait de granit et dont les fenêtres n’étaient pas assez grandes pour laisser entrer la lumière. Louis observa cette bâtisse pendant que le chauffeur arrêtait la voiture. Puis, Il descendit ; il oublia immédiatement cette sensation de vitesse parce que sa présence en ce lieu n’avait rien d’amusant.
Un domestique ouvrit la porte et demanda la raison de sa visite. En lisant une carte présentée par le policier, il resta coi avant d’obliger Louis à attendre dans le hall. Le jeune homme fut suivi par deux des quatre gendarmes venus en renfort et qui l’attendaient dans le parc du château. La présence de ces cavaliers était-elle indispensable ? Il n’en voyait pas l’intérêt.
Peu après, le valet revint et invita ce monde à le suivre. Ils pénétrèrent dans un salon où une dame d’une trentaine d’année, habillée d’une élégante robe blanche, lisait tranquillement, assise dans un fauteuil Louis XV. Deux enfants jouaient dans la pièce voisine dont la porte demeurait ouverte. Ses yeux fusillèrent les visiteurs des pieds à la tête avant de revenir sur le livre. C’était un livre récent dont Louis avait lu une critique encensée : « Le grand Maulne » d’Alain Fournier.
-          Madame, dit-il. Je ne vais pas aller par quatre chemins. Et si je suis ici, c’est pour…
-          Vous êtes venus pour la chose !
Aussitôt, il fut saisi d’effroi en entendant ce mot : «chose ». Un silence pesant glaça l’atmosphère. Elle tourna une page. Puis elle referma le livre brutalement.
-          Ce roman est d’une niaiserie ! S’exclama-t-elle avant de le dévisager à nouveau.
Dès lors, il se sentit nu. Les militaires reculèrent d’un pas, amplifiant son abandon. Elle demeura muette à l’observer comme un animal perdu. Il fut intimidé par la beauté de son visage, son corps svelte et la grâce de sa démarche. Il imagina la voir sans ce chignon qui cachait la longueur de ses cheveux bruns. Elle se leva pour s’approcher d’une table. Elle attrapa une carafe d’eau avant d’en remplir un verre à pied.
-          C’est au sous-sol. Mais je devine que cette garce de Michelle vous l’a aussi écrit? J’ai bien fait de la congédier.
La servante était bien à l’origine de la lettre alarmant la situation dans le château. C’était une lettre lue et relue, Louis avait même corrigé les fautes d’orthographe. D’un simple geste de la main, elle ordonna au domestique de guider ces intrus. Béatrice Grayo de Kersilly parut plus qu’hautaine, elle était méprisable malgré sa beauté. Aussi, un soulagement s’engouffra dans l’esprit du jeune commissaire lorsqu’ il quitta le salon.
Comme par magie, le couloir s’alluma immédiatement. Louis resta sur ses gardes. Sans fenêtre, tout parut sombre, hostile. Il marchait, hésitant à ouvrir les quelques portes rencontrées…Juste par curiosité. Cependant, il se contenta de suivre l’employé dont la posture droite rappelait un de ses anciens professeurs de collège. A cause de cela, le domestique sembla antipathique aux yeux du policier.
A sa grande surprise, ils descendirent un escalier. Ils s’engouffrèrent ensuite dans une cave. L’air était vicié, presque irrespirable ; Un gendarme qui accompagnait Louis ressentit une pression aux poumons. Toutefois, ils continuèrent d’avancer approchant d’une lumière lointaine. Le valet poussa une porte et entra ensuite dans une pièce meublée.
Il y avait un lit aux pieds et aux bords rongés. Des couvertures mitées recouvraient un matelas dans le même état. Une chaise reposait sous une fenêtre. Sa présence surprit le commissaire parce qu’il pensait être dans un sous-sol. Il réalisa que la maison était à flanc de colline. Louis zyeuta rapidement afin de trouver la raison de sa venue. Effectivement, elle était bien là !
La gamine, assise à même le carrelage, jouait avec une peluche, vulgaire poupée de chiffon à l’effigie d’un animal méconnaissable. Elle observa les hommes qui venaient d’entrer. Elle serra encore plus fort son jouet contre sa poitrine. Et après un court silence, elle regarda le domestique, le seul qu’elle reconnut.
-          Bonjour, dit-Louis. Tu t’appelles bien Jeanne ?
Elle hocha la tête sans  prononcer un mot. La blondinette ne ressemblait pas à sa mère. Ses grands yeux ronds, son nez retroussé, sa grosse tête lui donnèrent un aspect de poupée en porcelaine. Son corps extrêmement maigre présenta les symptômes d’un enfant maltraité. Elle avait sept ans, pourtant, elle paraissait en avoir trois.
-          Ne t’inquiète pas, je suis venu pour t’aider, ajouta-Louis.
Jeanne regarda la main tendue du policier. Elle hésita un moment, puis après avoir croisé le regard assuré du domestique, elle se leva et posa ses doigts sur la paume. Louis voulait sortir au plus vite de cet endroit sordide. Ce n’était pas une chambre pour une petite fille. Il marcha lentement, regarda de temps en temps la fillette qui, continuait de presser la peluche en chiffon contre elle. Le gendarme suivait toujours son supérieur.
-          Ce n’est pas une robe de bourgeoise, lança-t-il à voix basse.
En effet, Jeanne portait une simple tunique grise comme on pouvait trouver dans certains quartiers populaires. Elle marchait pieds nus qui étaient aussi sales que son visage.
-          C’est un cadeau de Michelle avant d’être congédiée, sinon, elle n’aurait pas… murmura honteusement le domestique.
Une fois de retour dans le salon, Louis Macé salua la propriétaire du château. Elle s’était rassise dans son fauteuil, mais en découvrant la petite fille, elle se leva et hurla :
-          Dégagez-ça de ma vue ! Ce n’est pas mon enfant. Qu’elle me rende ma fille ! Je veux qu’elle me rende ma fille !
Soudain, deux autres enfants accoururent. Contrairement à leur sœur, ils étaient très bien habillés. Ils observèrent la scène, leur mère devenue hystérique et leur sœur, les yeux écarquillés, qui ne comprenait rien à ce qu’il se passait.
-          Je vous serai gré si vous faites préparer ses affaires, demanda Louis.
Le visage déjà rouge de Béatrice Grayo de Kersilly sembla éclater. Elle hurla encore plus fort, réclamant qu’on éloigne Jeanne d’elle. La fillette ne comprit rien. Sur le coup, elle accepta de suivre le commissaire. Mais une fois le seuil de la porte franchie, elle lâcha la main de Louis et retourna en courant dans le manoir.
Louis retrouva la gamine enlaçant les jambes de sa mère. Cette dernière devint tétanisée par ce geste affectueux. Son visage était devenu blême, son regard se remplit d’effroi. Elle leva les bras ne sachant que faire comme si on venait de souiller sa robe.
-          Retirez-moi ça ! cria-t-elle en regardant les gendarmes.
L’un d’eux attrapa Jeanne qui pleurait. Elle avait du mal à parler des phrases entières, prononçant correctement un mot sur deux. Ses frères restèrent muets, ne sachant quoi faire. Ils regardèrent leur sœur s’en aller. L’un d’eux posa la main sur l’épaule de l’autre, en signe de réconfort. De leur sœur, il ne restait plus que la poupée de chiffon abandonnée sur le carrelage. Jeanne continuait de sangloter, le gendarme l’installa sur la place arrière de la voiture. Louis monta à côté d’elle. Et après un vif signal, le chauffeur qui attendait sagement, fit un tour de manivelle pour démarrer l’automobile.
Jeanne pleurait toujours, se demandant pourquoi on la séparait de sa mère. En constatant les traces de brûlures sur son bras, Louis connaissait la raison de cette séparation.
Alex@r60 – février 2023
Photo: Hold tight by phatpuppy
11 notes · View notes
moon-girls-stories · 8 months
Text
SCREAM - Billy Loomis X Reader. [PART 2]
Tumblr media
Maddie est appuyée contre son sommier en bois clair, un livre entre ses petites mains alors que ses yeux parcours lentement les lignes. Une légère musique flotte dans l'espace de sa chambre alors qu'elle profite du calme ambiant pour faire ce qu'elle aime le plus au monde; lire dans le plus grand des calmes, pouvoir s'échapper de sa vie le temps d'un instant et vivre la vie d'une autre personne. 
Cet havre de paix ne dure pas bien longtemps lorsqu'elle entend son frère jumeau accompagné de son meilleur ami monté les marches de l'escaliers de la maison quatre par quatre, très certainement. Elle lève la tête de son livre pour regarder le couloir , voyant passer Mawen à vitesse grand V très rapidement suivi de Stu qui semblait le pourchasser pour quelque chose -de probablement stupide- pense-t-elle. Alors qu'elle allait retournée son attention sur son roman une autre silhouette entre dans son champs de vision. Le nouvel ami de Stu, elle n'a jamais su son nom. Après tout elle le fuyait dès qu'elle le pouvait, mal à l'aise dès qu'il est autour d'elle. Mais cette fois-ci c'est différent, elle est chez elle, l'un des seuls lieux dans lesquels elle peut se permettre d'être elle-même et où elle ne butte sur chaque mots qu'elle veut prononcer.
Il s'arrête au pas de la porte de sa chambre, tournant lentement son regard vers elle avant de lui adresser un léger mouvement de main en guise de salutation. D'abords elle lui sourit, lui rendant son signe de main avant de voir un peu de sang séché sur son visage. Elle perd alors son sourire, son imagination travaillant à créer de nombreux scénarios sur le comment ce jeune homme a bien pu se blesser. 
C'est un bruit de verre cassé qui la ramené à la réalité. Elle se lève directement dans son lit et dépasse le châtain alors qu'elle marche rapidement en direction de la salle de bain. 
-Mawen ! Stu !
Les deux garçons se figent instantanément lorsqu'ils entendent la voix ferme mais inquiète de Maddie. Cette dernière arrive rapidement dans la salle de bain, Billy juste derrière elle, fronçant les sourcils quant au bouquant qu'on fait ses deux amis. Deux verre cassés, cela aurait pu être pire, ils auraient pu briser le miroir. 
-Sortez d'ici immédiatement ! 
Les deux détalent comme des lapins, bousculant Billy au passage alors qu'ils se rejettent la faute l'un sur l'autre en se hurlant dessus. Maddie les observe partir, dépitée par leur comportement, avant de se baisser et de ramasser les morceaux de verre à la main. Billy se baisse à sn tour et commence à l'aider avant que ses yeux ne s'arrête sur un morceau de verre plus imposant que les autres. Ses doigts l'attrape lentement, ses yeux ne le quittant pas d'une seconde alors qu'une tension gênante s'installe dans le petit espace. Maddie, sentant cette nouvelle atmosphère, lève discrètement les yeux en sa direction, l'observant dissocier alors que toute sa concentration est tournée vers ce verre coupant. Elle l'observe silencieusement le serrer plus fort dans sa main et par un élan de courage mais surtout de peur elle le lui arrache de la main, le coupant au passage. Les yeux sombres du garçon se redresse directement sur elle mais elle n'en démord pas, fronçant les sourcils, s'apprêtant à le gronder comme elle le fait avec son frère et Stu.
-Non mais ça va pas, tu pourrais te blesser ! Sort d'ici toi aussi et attend moi dans le salon. Maintenant !
Il ne sait pas pourquoi mais quelque chose s'est coupé en lui, il n'était pas en colère ni même frustré que cette fille, une sombre inconnue, ose lui parler de la sorte. Parce qu'il y a quelque chose de chaleureux dans ses yeux, une forme d'inquiétude que jamais personne ne lui a porté avant. Un voile d'instinct maternelle, c'est cela qu'il trouve dans ses yeux gris, une protection féminine qu'il n'a jamais pu connaître à cause de cette satanée Sydney Prescott. 
Billy se met sur ses jambes et sort dans la salle de bain. Maddie l'observe de sa position accroupie au sol jusqu'à ce qu'elle le remarque descendre les escaliers. Elle lève rapidement les yeux au ciel en soupirant. S'occuper constamment de Mawen est déjà fatiguant mais voilà qu'au lieu d'avoir un seul frère qu'elle doit surveiller, elle a l'impression d'en avoir maintenant trois. Heureusement que Javen est à présent mature et qu'il sait s'occuper de lui même. 
Après avoir nettoyer les bêtises des deux affreux elle fait un détour par sa chambre pour éteindre la musique avant de descendre les escaliers. Elle le remarque alors appuyer contre le dossier du canapé, observant silencieusement sa main saignante. Lorsqu'il l'entend s'approcher, il relève son beau visage en sa direction, observant se petite forme fouiller un placard dans la cuisine avant de revenir avec une trousse de secours blanche. 
-A nous deux. Vient ici.
Il s'exécute avec un hochement de tête, s'asseyant sur une chaise à la table à manger. Maddie lui prend sa main entre les sienne et l'ouvre complètement, observant la plaie qu'elle lui a causé.
-Tu dissocie souvent comme ça ?
Il cligne des yeux plusieurs fois, son silence alerte Maddie qui le regarde pour la première fois dans les yeux. Les deux restent le souffle coupé quelques secondes avant que la jeune femme ne se reprenne, les joues rougissantes alors qu'elle se concentre de nouveau sur la plaie, appliquant de l'alcool. Billy siffle, essayant de retirer sa main mais Maddie le retient contre elle avec un premier regard d'avertissement. Puis elle sourit, amusée de sa petite réaction à la douleur. 
-Un gros bébé, comme Mawen et Stu. Je commence à comprendre pourquoi vous êtes tous les trois aussi inséparable. déclare-t-elle avec un brin d'humour dans sa voix.
-Je ne dissocie pas souvent, je crois ne jamais l'avoir fait avant. 
Maddie acquiesce lentement, lui lançant un regard compréhensif avant de poser des compresses sur la blessure.
-Je le fais souvent pour ma part. C'est une étrange sensation, n'est-ce pas ?
Billy l'observe sourire gentiment alors qu'elle reste concentré à bander sa main à présent. Il s'humifie les lèvres, ses yeux n'arrivant pas à quitté son visage.
-Je m'appelle Billy.
Maddie relève instantanément la tête, c'est vrai, elle ne connaissait toujours pas son prénom. Elle se senti rougir alors qu'un sourire gênée prend place sur ses lèvres pulpeuses. 
-Fait plus attention à toi la prochaine fois Billy. 
-Tu seras là pour me soigner. N'est-ce pas, Maddie ?
Il penche la tête sur le côté alors que Maddie plisse les yeux en le regardant. Leur moment est coupé par Stu et Mawen arrivant comme deux enfants prêt à se faire gronder par leur mère. C'est d'ailleurs ce qui va leur arriver. Maddie les remarque directement entrer dans la pièce, ses sourcils se froncent instantanément alors que ses poings viennent se déposer sur ses hanches. 
-On est désolé pour les verres Mad. commence Stu mais Maddie lève la main en l'air, le faisant taire. 
-Billy s'est blessé à cause de vos bêtises, présentez vos excuses.
Les deux adolescents regardent Billy d'un même mouvement de tête avant de se regarder l'un l'autre. Maddie n'attend pas, arrivant près d'eux, elle leur attrape le lobe de l'oreille et les oblige à les suivre. Les deux garçons se plaignent de la douleur aigus qu'ils ressentent en plus d'être dans une position totalement humiliante, eux plié en deux pour subvenir au besoin de la petite taille de Maddie. Ils sont maintenant devant Billy, pliés en deux en faisant la grimace.
-Présentez vos excuses.
-On est désolé mec. finit par lâcher Stu, il est aussitôt libéré.
-Mawen.
Le jeune homme se renfrogne encore plus lorsqu'il remarque le sourire amusé de Billy. De son côté Stu s'est considérablement éloigné du "petit chaton" en se tenant l'oreille de manière dramatique. 
-Mon intention n'était pas de te blesser, Billy. Désolé. 
Mawen est à son tour relâcher. Les deux terreurs échangent un regard avant de s'installer tranquillement sur la canapé, décidant d'un commun accord silencieux de se comporté calmement le temps que ce petit chaton sauvage ne soit plus dans les parages. 
4 notes · View notes
frisquette27 · 2 years
Text
Et voilà comme d'habitude désolé pour l'écriture de CM1 ...
ET SI
Chapitre 15 : Si il n'était pas le seul
Le Roi était parti du château de façon très étrange, depuis quand partait il tout seul, à cheval, alors les rumeurs allaient bon train dans le château, certains pensaient qu'il avait dû encore s'amouracher d'une femme, d'autres étaient juste ravi qu'il parte car ces derniers jours la colère du Roi était difficilement gérable, peut être que le château redeviendrait plus calme.
Le paysage défilait à une vitesse incroyable sous les yeux d'Arthur la potion donné au cheval était juste incroyable, pourquoi l'enchanteur n'avait il jamais offert ce type de potion avant, le parchemin s'était avéré magique lui aussi et le chemin apparaissait au fur et à mesure. Arthur pensait que l'enchanteur avait encore plus de ressource qu'il l'avait imaginé et qu'il se gardait bien de les partager malgré le fait qu'il était censé travaillé pour lui , de toute façon il était très mitigé dans ses sentiments envers Elias, d'un côté il le trouvait sournois et il lui avait enlevé sa femme, d'un autre il avait soigné Guenièvre et surtout il l'avait protégé.
Son cœur s'emballe quand il pense à sa femme qu'il va bientôt retrouver, il ne sais pas encore comment il va pouvoir exprimer toutes les émotions qu'il peut éprouver pour elle, une tension au creux de son ventre, la peur et si elle ne voulait pas de lui. Non, il doit la convaincre de sa sincérité même ses beau-parents avaient dit qu'elle était amoureuse de lui. Cela reste quand même un véritable mystère pour lui, comment a elle pu développer de tels sentiments pour lui avec l'attitude qu'il avait eu jusqu'à présent. Simplement parce qu'elle est la femme la plus gentille, la plus fabuleuse, la plus craquante , oh il est devenu complètement accro à sa femme, un sourire radieux naît sur son visage.
Après quelques heures de cavalcade, le Roi aperçoit la mer à l'horizon ainsi qu'une maison en pierre entouré de tente. Le Roi met pied à terre devant ses gardes, qu'ils le saluent avec respect, donne sa bride à l'un d'eux et se dirige vers la porte en bois imposante de la demeure, doit il frapper ? Une pointe d'angoisse suspend son geste, et si elle n'était pas là, et si c'est elle qui se trouvait derrière la porte, comment devait il réagir ? Sobrement en gardant sa stature de Roi, Non il doit laisser aller son envie, mais si elle le repousse que doit il faire ? Pendant que le Roi se posait mille et une questions, Elias ouvrir vivement la porte avec un sourire narquois, il l'avait entendu arriver et s'amusait de la gêne visible du Roi.
« Sire, vous voilà donc, vous n'aurez pas perdu de temps, serait-ce que vous attendiez mon message avec impatience » dit il ironiquement en gardant son sourire narquois.
Le Roi eu un mouvement de recul et son visage se referma à l'attitude de l'enchanteur, cet homme le déstabilisait plus qu'il ne pouvait le permettre.
« Vous avez mit beaucoup trop de temps pour faire parvenir vos coordonnées, vous êtes passé à deux doigts que je vous mette mon armée au cul pour avoir enlevé la Reine »
« Ah je vois que nous sommes toujours dans la demi mesure avec vous » l'enchanteur rit « Bon je vous en prie Sire, soyez le bienvenu chez moi »
Elias se décale de la porte pour laisser entrer le Roi, qui examina la pièce ; quelle jolie demeure, la pièce principale est très grande avec une immense cheminée, beaucoup de livre et des étagères complètes d’ingrédients, c'était bien la maison de l'enchanteur pourtant par ci et par là on pouvait trouver une décoration plus féminine, des broderies sur des meubles et sur la grande table,des tableaux aux murs . Ce pourrait il qu'Elias est une femme dans sa vie, il n'avait jamais imaginé que cet homme puisse avoir des relations avec la gente féminine, sinon jamais il ne l'aurait laissé seul avec sa femme.
Après avoir balayé la pièce du regard, son seul soucis fut de se demander ou pouvait être Guenièvre, une porte attira son attention, elle devait mené à une chambre ou à des chambres espérait il car il avait bien compris que les gardes et les servantes devaient logés dans les tentes devant la maison, il n'imaginait ni sa femme ni l'enchanteur dormir dehors alors pourvu qu'il y est derrière cette porte plusieurs chambres sinon il tuait sur le champs ce dernier. La main posé sur le pommeau d'Excalibur, il se tourna vers Elias et de sa voix la plus sombre :
« Ou est elle ? »
« La Reine ? »
« Non ma grand mère !!! » répliqua t il en colère, l'enchanteur jouait avec ses nerfs, et le Roi n'appréciait pas vraiment cela, il se dirigea vers lui et s’arrêta à quelques centimètre de lui.
« Ne jouez pas avec mes nerfs si vous tenez à la vie !! »
« C'est bien ce que je disais toujours aussi excessif, surtout quand il s'agit de Guenièvre »
« Ne l'appelez pas par son prénom, quand vous parlez d'elle c'est juste la Reine »dit il toujours avec colère.
« Elle m'a donné ce droit et que cela vous plaise ou non c'est mon ...amie »
« Alors là non ce n'est pas votre amie, c'est ma femme, la Reine et je vous interdit del'appeler par son prénom même dans votre tête, et arrêtez de vous adresser à moi de cette façon je suis pas le pégu du coin , je suis votre ROI , est ce clair dans votre tête ou je vous le fait rentrer par mon poing dans votre gueule !! »
L'enchanteur s'éloigna tranquillement avec toujours un rictus moqueur sur le visage.
« Vous voulez donc savoir où est la Reine, ma foi comme vous pouvez le voir pas ici, elle est en ballade »
Arthur était terriblement déçu, il voulait tellement la voir, chaque minutes loin d'elle était devenu un poids mort sur son cœur et il avait tant de chose à lui dire même si il ne savait pas par quoi commencer.
« Où exactement et avec qui, j'ai vu qu'il y avait trois garde devant votre demeure et vous êtes parti avec quatre gardes en comptant celui qui est revenu au château, elle n'est pas avec un garde »
« Non elle est seule »
« QUOI !!! MAIS VOUS ETES COMPLETEMENT FOU !!! Je vous rappelle que c'est la Reine »
« Calmez vous ! elle n'est pas loin , vous pouvez la voir par la fenêtre qui donne sur la plage. »
Il se précipita à la fenêtre, et il la vit sur la plage, magnifique dans sa robe bleue légère, dansant, jouant, courant après les mouettes. Il ne put se retenir de sourire, son cœur s'emballe, qu'elle était belle, est qu'elle avait toujours était aussi belle ? Ou venait il seulement d'ouvrir les yeux, oui il savait qu'elle était belle mais maintenant elle lui paraissait la plus belle. Elle riait, il en était certain même de là où il était, il pouvait la voir rire, elle courait toujours après les mouettes. Attend mais ce n'est pas possible ça ! se dit il, sa femme a peur des oiseaux et là elle joue avec, elle va à leurs contacts. Que s'était il donc passé ici pendant ces quelques jours, sans plus réfléchir il se dirige vers la porte menant vers la plage, l'enchanteur le stoppe alors qu'il ouvre la porte.
« Qu'allez donc vous faire Sire, avec elle ? »
« Cela ne vous regarde pas que je sache ! »
« Si vous le dites »puis d'une voix volontairement plus douce « Elle est magnifique n'est ce pas ? vous venez de vous en rendre compte et elle est désirable au plus au point  n'est ce pas ?»
Arthur passant la porte fût arrêté de nouveau par la réflexion d 'Elias et il se retourna vivement vers lui mais avant qu'il puisse lui répondre l'enchanteur poursuivra
« Sa peau est laiteuse et d'une douceur incomparable, puis ses formes qui finissent par vous hanter la nuit....je ne sais vraiment pas comment vous avez pu dormir avec elle sans la toucher, ce n'est pas le genre de femme que l'on ignore si fragile et pourtant si volcanique »
« Vous rendez compte de ce que vous me dîtes »Arthur fût frappé d'une évidence « Elle vous plaît, vous avez des sentiments pour elle »
« Peut être mais cela n'a aucune importance, c'est amicale et cela restera toujours amicale...de toute façon c'est vous qu'elle aime mais on sait parfaitement autant l'un que l'autre que ce n'est pas réciproque alors pour elle, s'il vous plaît mettez fin définitivement à votre mariage »
L'enchanteur se détourna totalement du Roi, le laissant devant la porte totalement déstabilisé. Combien de prétendant avait encore sa femme, de tous les hommes jamais le Roi n'aurait imaginé qu'Elias pourrait avoir ce genre d'attitude envers sa femme, il allait mettre le holà à tout ce bazar et rapidement. En se dirigeant vers la plage, les paroles de l'enchanteur tournaient en boucle dans sa tête, cet homme désirait sa femme, un de ses poings se resserra fermement, il fallait qu'il se calme, il devait absolument se concentrer sur ses retrouvailles avec sa femme. Qu'allait il lui dire ? Elle n'était pourtant qu'à quelques mètres de lui et il n'avait toujours pas trouver comment l'aborder.
Elle senti un regard sur son dos et un sentiment étrange vient lui tourner le ventre, en se retournant elle sursauta en voyant son époux se diriger vers elle. Comment est ce possible ? Que faisait il là ? Pourquoi était il aussi beau ? Non non il faut qu'elle arrête, il suffit qu'il apparaisse et la voilà rougissante et énamouré . Pourtant elle n'est rien, strictement rien pour lui et comme lui a rappelé si bien sa nouvelle maîtresse, elle le rend malheureux pourtant même si sa tête lui crie de se détourner, son cœur s'emballe et un fin mais jolie sourire apparaît sur ses lèvres.
Arthur s'approche lentement vers elle, la boule au ventre, ses yeux ne lâchent pas les siens, elle a l'air surprise de le voir mais elle lui sourit et quel sourire, il pourrait se damner pour son sourire. Elle n'a pas esquisser le moindre geste et quand son mari arrive devant elle, son corps se tend malgré elle.Que lui dire ? Que faire ? Il allait lui faire perdre la tête si ce n'était pas déjà fait. Perdu totalement dans le regard craintif de sa femme, Arthur ne bouge plus. Vont il rester là a se regarder pour l'éternité, l'enchanteur les observe depuis le haut de la dune se demandant vraiment si il a bien fait de prévenir si vite le Roi, peut être aurait il dû attendre encore.
Contre toute attente c'est elle qui brise le silence en s'adressant à son mari dans un murmure
« Bonjour..sire »
« Ne m'appelez pas sire ...s'il vous plaît …..Bonjour Guenièvre »
Il tente une approche et lui prend une main dans la sienne avant de reprendre doucement
« Vous m'avez manqué, terriblement manqué même, comment allez vous ma douce »
« Je vais bien ..mieux, vous m'avez manqué aussi mais ce n'est pas raisonnable Arthur »
« Qu'est ce qui n'est pas raisonnable d'être venu voir ma femme ? »
« Non que vous m'ayez manqué mais ça aussi ce n'est pas raisonnable »
Il serre un plus fort la main de sa femme, pendant que l'autre main se pose sur sa joue cherchant la douceur de sa peau, dieu qu'elle lui avait manqué et pourtant il n'arrive pas a trouver les mots, quelle ironie du sort lui qui s'était toujours servi de sa verve comme arme de défense, il n'arrivait pas a exprimer les mots coincés dans sa gorges, ses mots de tendresse, ses mots d'amour, comment pouvait il donc les dire, il ne savait pas parler d'amour. Personne ne lui avait exprimer ses mots, que ce soit sa mère ou les femmes qui avaient partagé sa vie. Ses femmes n'avaient aimés que le Roi même sa première femme ne l'avait pas aimé pour lui mais certainement pour sa jeunesse, pour la sortir de sa solitude. Personne ne l'avait jamais aimé lui, si la jolie jeune femme devant lui, elle lui avait donné de la tendresse malgré sa froideur, elle avait passé son bonheur à lui avant le sien, elle avait tout accepté de lui de ses humeurs à ses brimades et elle s'était même lié d'amitié avec ses maîtresses pour lui. Un éclair traverse sa tête, son cœur, il ne la mérite pas, Elias a raison il doit la laisser partir.
Dans le château, le Roi de Carmélide s'était attelé aux taches que lui avait confié son gendre, tout d'abord il avait libéré la femme de Karadoc et puis il avait repris les affaires courantes du royaume avec plaisir même si la perspective de travailler avec Bohort ne l'enchantait guère. Pourtant ce que le seigneur Léodagan ne savait pas c'est que libéré la femme de Karadoc risquait de lui coûter la vie de sa fille
23 notes · View notes
alain-keler · 1 year
Photo
Tumblr media
Samedi 22 avril 2023
Le taxi collectif qui nous ramena de Goris vers Erevan n’avait, d’après moi, qu’une connaissance très particulière et partielle du code de la route. En premier lieu la vitesse. Il me semblait avoir lu que la vitesse était limitée à 90 km/h sur les routes. J’avais sans doute mal lu, quoique des panneaux installés le long de ces axes semblaient confirmer cette limite, mais passons. Le doublement de voitures jugées trop lentes dans les virages, et dans la montagne attirât un peu plus mon attention sur le style de conduite de notre chauffeur. Pas de limite, sans peur et visiblement sans reproche, les passagers restèrent stoïques, au moins en apparence, sauf moi qui émis des réserves à l’attention de ma traductrice, mais avec le ton de celui qui protestait discrètement mais fermement, ce qui me valut à l’arrivée une légère réduction sur la course, et une tape sur l’épaule du genre « j’ai compris, t’es pas de chez nous mais quand même»… J’allais oublier les doublements sur la voie de droite sur la courte portion autoroutière à l’approche de la capitale, le tout suivi d’une manœuvre bizarre et sans doute délicate , en fait j’avoue ne pas avoir bien compris, de droite à gauche, puis l’inverse dans la courbe qui concluait l’autoroute où il finit par se retrouver coincé entre un camion imposant mais aussi sans trajectoire fixe et la glissière de sécurité. Je restais scotché de tant d’audace, même si au final il dut s’avouer vaincu. Il est vrai aussi que la police se faisait discrète, plutôt occupée en ville où ce n’est pas trop dangereux et brillait par son absence sur un des principaux itinéraires du pays.
Mais voilà ou je veux en venir. Depuis de nombreuses années (je vous confie un secret), lorsque je suis passager et donc spectateur je m’amuse à photographier les scènes de vie ou natures mortes depuis la voiture, et souvent au travers d’une vitre fermée, non pas que cela donne plus de sens à ma démarche mais cela empêche les passagers de prendre trop de vent dans la figure. Aujourd’hui sept personnes, sans compter le Fangio arménien, dans une longue berline asiatique qui fendait l’espace le long du Mont Ararat et autres montagnes magnifiques. Donc vitesse de mon appareil assez rapide, mise au point approximative au 50 mm en hyperfocale et des résultats parfois assez inattendus, beaucoup de bougés, d’approximation, de loupés mais au bout du compte je m’amuse et c’est cela qui compte. Si un jour je fais un livre de ces photos je l’appellerais « roadside » ou « bords de routes ». Je fais aussi la même chose en train. On s’amuse comme on peut. Mais la photo c’est aussi ça !
6 notes · View notes
perduedansmatete · 10 months
Text
si aujourd'hui était une crise d'angoisse en fait ma vie est juste une longue crise d'angoisse et là je lui ai dit que je savais pas pourquoi mais je crois que je sais quand même un peu le départ de celle-ci on devait se voir aujourd'hui il me répond pas il est sorti tard donc je sais qu'il dort mais j'attends j'attends j'attends je suis pas bien depuis le réveil on se parle un peu il met quinze ans à répondre c'est pas son habitude mais moi je m'en foutrais si on devait pas se voir sauf que si donc ça m'angoisse de pas savoir quand sortir de cette foutue cage (ma chambre) au final je pars en ayant envie de pleurer je lui dis que je suis super angoissée il me dit de rentrer si je suis pas bien puis qu'il est inquiet je lui dis non je veux te voir car j'étais déjà dans le bus (oui il y en avait encore) j'ai pas aimé qu'il me dise de rentrer donc je suis pas bien mais je finis par arriver
c'est super il m'offre mon premier cadeau d'anniversaire (un livre des moomins <3) puis quand je suis dans ses bras il me dit "c'est nul je pensais que t'arriverais plus tôt je vais devoir sortir pas trop tard" ce qui m'énerve atrocement car je peux pas savoir gros débile que t'es chez toi si tu me réponds pas surtout que j'ai passé la journée à rien foutre si ce n'est angoisser mais il me dit surtout "tu veux qu'on sorte ensemble ?" ce à quoi je lui réponds "où ?" pour l'emmerder et aussi car je vois son sourire en coin et que je ne comprends pas pourquoi il me demande ça donc il boude me dit qu'il est très sérieux nanani qu'il veut sortir avec moi (pas dehors) que je le prends pas au sérieux nanana et quand je lui dit non il ronchonne encore plus et ça a duré mille ans comme ça blablabla "t'aimerais être ma copine ? répond moi" "moi je veux qu'on soit ensemble je rigole pas" je me souviens plus de tout j'ai l'esprit embrouillé donc ellipse mais à un moment il me dit en substance qu'il sait que je veux aussi, on se dit qu'on en est pas très loin en vérité mais il me dit de lui répondre oui ou non dans un autre monde, je lui redis non puis peut-être puis j'en sais rien en même temps qu'on s'embrasse collés tous les deux moins habillés qu'avant mais ça m'énerve car dans un autre monde j'en sais rien je sais pas ce que je voudrais il n'existe pas et dans le monde dans lequel on est la question ne se pose même pas et il le sait très bien puisque ce n'est pas possible de toute façon et que normalement ni lui ni moi n'avons jamais voulu que ce soit le cas
on couche ensemble il me dit de lui dire oui on est ensemble ou un truc du style pour qu'il continue alors je m'exécute donc pendant ce temps on est ensemble, il m'appelle mon amour parmi tout le reste et ça m'interpelle car il ne m'appelle jamais comme ça puis fin du spectacle il doit bientôt partir moi aussi mais en fait non mes potes ont annulé il me montre une meuf et me dit qu'elle est toujours là (à mon bar pref qu'il squatte ce gros squatteur) en me demandant si je l'ai déjà vu (non) et en me disant qu'elle est trop belle sans contexte j'ai pas compris puis je crois que c'est quand j'étais dans ses bras posés devant le ventilo qu'il m'a dit "on est ensemble" en souriant et qu'on s'est dit que ça puait la merde on pensait que c'était juste l'odeur du chien mais en fait c'était bien la merde qu'il avait chié par terre donc je le regarde nettoyer le carnage tout nu à quatre pattes par terre c'est drôle je le vois rarement comme ça puis on recouche ensemble il téléphone on doit se dépêcher y a plus de bus il me griffe fort ensuite il me dit genre "ça va ? tu étais toute bizarre" ou alors c'était avant quand on parlait et qu'il me disait qu'il savait que j'étais pas au max, qu'il le voyait et d'ailleurs ça m'énerve car on en parle tout le temps en ce moment et que je sais pas quoi lui dire de plus j'ai pas la solution à tous les problèmes et j'ai pas réponse à toute les questions
bref ellipse ellipse ellispe je pars en vitesse dans le stress lui aussi il me fait un bisou je veux pleurer dans le métro et puis dans le rer, je me dis heureusement que j'ai pris un pull pensant rentrer tard avec des potes vu le carnage qu'est mon dos dans mon petit débardeur mais c'est moi qui ai réclamé sans réfléchir et puis je me dis que ça me soûle je veux pas être sa copine et je comprends pas pourquoi il m'a fait tout ce cinéma aujourd'hui je veux juste qu'on soit copains mais même ça c'est la merde c'est le stress on est plus censés l'être on se voit comme des agents secrets c'est drôle et j'aime bien les totally spies mais c'est fatiguant et j'aurais bien aimé sortir avec lui et ses potes ce soir pour m'amuser je suis jalouse il les voit plus souvent qu'on ne se voit en ce moment puis ça m'énerve il me hairait sil lisait ça mais j'ai l'impression d'être à côté de sa vie alors qu'il est complètement dans la mienne du coup j'ai marché longtemps j'ai pleuré sur un banc dans le froid il m'a envoyé "tu te sens pas bien ???" et en effet j'ai juste envie de m'asseoir par terre sur la route en attendant qu'une voiture me passe sur le corps comme ses mains l'ont fait tout à l'heure parce que j'ai RIEN COMPRIS à cette courte mais longue journée si ce n'est que ça va pas du tout, que les gens sont trop bizarres et que je me sens super nulle car j'ai l'impression de tout flinguer à chaque fois avec mon ambiance pourrie mais j'arrive plus à processer les informations en ce moment ce qui me laisse sans réponse à me donner et à lui donner ce gros débile que j'aime quand même
14 notes · View notes
bonheurportatif · 11 months
Text
J’ai aimé mai
1er mai J'ai réorganisé l'affichage des fonctions de mon smartphone. J'ai pris le temps de découvrir les pilules magiques de Dana Wyse. (Je me suis pesé et je n'ai pas aimé ce que j'ai vu.) (Un cousin a émis l'idée que l'on mange ensemble et j'ai pensé qu'il devait forcément exister une pilule de Dana Wyse pour remédier à ce petit désagrément.) J'ai lu Vie 2 de Nicolas Bouyssi. J'ai reçu un mail m'annonçant qu'un de mes textes avait été retenu pour une revue. J'ai aperçu un renard traverser devant la voiture. Ma chérie m'a fait remarquer que j'avais interverti Cadette et Benjamine dans les notes des mois précédents. J'ai corrigé toutes mes erreurs.
Tumblr media
2 mai J'ai sorti Benjamine de la panade, toute affaire cessante. Je me suis auto-interviewé. J'ai abattu à toute vitesse tout un tas de petites tâches qui allaient m'enquiquiner. (Impossible de pousser efficacement la voiture sur un sol gravillonné.) (Impossible de redémarrer la voiture.) Benjamine m'a offert un sachet d'oursons à la guimauve. (J'ai passé l'après-midi sur mon pensum délibératif mensuel.) Je suis allé posé mes fesses sur le sable, et mon regard sur l'horizon. (La journée s'annonçait tranquille et ne l'a pas été tant que ça.) Ma mère a appelé pour me dire qu'elle allait mieux, qu'elle était trop chiante et que c'était pour ça que le bon dieu ne voulait pas d'elle. 3 mai (Les pollens m'ont sauté dessus dès le réveil.) Je suis allé à l'atelier à vélo. J'ai shunté un mec qui m'avait doublé en vélo électrique, en prenant les bons chemins. (Le train a été annoncé avec 45mn de retard quand je suis arrivé à la gare.) Le mécanicien a fini les réparations sur la voiture. J'ai bu une grenadine. (Junior s'est plaint qu'il n'avait toujours pas accès au Monde.) (Pas plus que Cadette.) (Le service en ligne du Monde n'était pas accessible.) J'ai trouvé un épais portefeuille posé sur une pile d'ananas et je suis allé le rapporter à la caisse. (J'ai erré comme une âme en peine dans les allées du supermarché.) J'ai préparé un risotto. 4 mai (Mon bracelet de montre a cassé.) J'ai été applaudi à l'issue de l'atelier. Un bouquin que j'attendais est arrivé plus tôt que je ne le pensais. (Nous nous sommes promenés dans une zone artisanale.) La queue à l'unique caisse de la recyclerie m'a fait bien vite reposer le livre que je m'apprêtais à acheter. J'ai récupéré une voiture avec un nouveau démarreur. (Le débranchement de la batterie a verrouillé l'autoradio.) (Je n'ai pas retrouvé le code inscrit sur un papier dans le vide-poches.) Je me suis mis à jour des quelques tâches qui me restaient à régler (relance, prise de contact, devis, mot de présentation, candidature). (On m'a fait une réponse compliquée à une requête simple.) (Je me suis perdu dans les topics d'un forum automobile où j'espérais qu'on m'aiderait à retrouver le code de la voiture.) J'ai mangé les premières fèves de l'année. J'ai fini par retrouver tout seul le code de l'autoradio. 5 mai J'ai remonté toute la rue en une looongue marche arrière. (Le passage à niveau s'est abaissé juste devant moi.) J'ai empoché plein de petits carnets mis à disposition. (Sur le trottoir de gauche, un maître, sur le trottoir de droite, son chien, entre eux, la laisse déroulante, bloquant la route.) J'ai acheté une nouvelle montre. (J'ai pété l'antenne de l'autoradio.) Nous sommes revenus du resto par la plage. Ma chérie a pris une photo incroyable. J'ai fini Éloge de la plage, par Grégory Le Floch. J'ai reçu la nouvelle du dernier groupe d'étudiant.
Tumblr media
6 mai J'ai emprunté un vélo du premier coup. (Je n'ai pas trouvé le code de l'antivol.) J'ai mangé une gaufre sur la plage. J'ai fait une sieste. (Un oiseau a dégringolé entre la maçonnerie de la cheminée et le conduit du poêle à bois.) J'ai fini Mauvaises méthodes pour bonnes lectures, d'Eduardo Berti. (Je suis monté sur le toit, sans parvenir à libérer l'oiseau.) (Nous l'avons entendu, démunis, gratter par intermittence.) 7 mai (L'oiseau est resté coincé dans un endroit inaccessible de la maçonnerie.) J'ai repris la course sans ressentir de douleur au mollet. J'ai préparé des aubergines grillées au four. J'ai lu ce mot, "rubigineux", dans Absolutely nothing. J'ai bouquiné tout l'après-midi. Nous avons cessé d'entendre gratter l'oiseau. (Il s'est probablement envolé.) 8 mai J'ai lu ce mot, "chyme", dans Absolutely nothing de Giorgio Vasta et Ramak Fazel, dont j'ai fini la lecture dans la matinée. On a fait des frites. (J'ai écouté le long monologue de l'amie qui nous a visités.) 9 mai J'ai couru 45mn. Entendu sur le parking : "J'attendais à qu'à m'dise : 'j'ai cassé les deux miroirs'. Bon, ça peut arriver." (J'ai ramé pour avoir le service abonnement du Monde.) (J'ai reporté le paiement d'une facture.) J'ai lu Traité des mondes factices, de Pierre Déléage. (J'ai avancé à pas comptés dans le remplissage d'un dossier administratif en ligne.) (Je me suis inscrit de mon propre chef à un "webinaire".) J'ai survolu des bouquins de théorie littéraire, sans y comprendre grand chose. 10 mai (J'ai reçu une nouvelle version d'une nouvelle d'étudiant déjà relue et éditée.) J'ai reçu un des paiements que j'attendais. (Je me suis préparé une omelette avec des lardons végétaux ayant dépassé leur date limite de consommation de quinze jours.) (J'ai senti le début d'une crampe en courant.) J'ai noté quelques idées pour un nouveau projet avec les collégiens. J'ai demandé un extrait de casier judiciaire. (Sur le temps de traitement de la requête, j'ai eu une boule au ventre : "Et si j'étais un bandit ?") Une “belle femme brune” (dixit ma chérie) dans un SUV m'a chaleureusement salué dans la rue mais je n'ai pas pu voir de qui il s'agissait. Sur la plage, dans l'écume, des milliers de vélelles échouées. (Je n'ai découvert qu'au retour qu'il s'agissait de vélelles, j'avais d'abord pensé qu'il s'agissait de physalies.) J'ai boulotté des pois chiche au cumin. (J'ai regretté avoir regardé le film que j'ai regardé.)
Tumblr media
11 mai J'ai fait une lessive de blanc. (J'ai taillé dans la masse d'un texte d'étudiants bancal.) (J'ai suivi un webinaire, et son assortiment de colifichets numériques : micros et caméras qui s'activent et se coupent, prises de paroles qui s'entremêlent, mains virtuelles qui se lèvent, silences flottants, questions qui se télescopent.) J'ai freiné à temps pour ne pas tamponner la voiture devant moi. J'ai apprécié d'attendre dans la salle d'attente. J'ai compris pourquoi mon antécédent familial m'exonérait d'un certain examen (mais me destinait à un autre.) (J'ai mangé un Snicker sur la route.) 12 mai (J'ai démarré la journée par des négociations de bouts de ficelle.) J'ai tenu bon et obtenu gain de cause. J'ai reçu le règlement de mes ateliers. (Le chèque n'était pas signé.) J'ai terminé la saisie de mon dossier. (L'option de partage pour la relecture du dossier n'a pas fonctionné.) Les deux jeunes libraires discutaient de l'organisation de leurs bibliothèques respectives et je n'ai pas osé m'immiscer dans leur conversation. J'ai été raisonnable et je n'ai pas pris le recueil de fanzines de Jacques Reda à la librairie. (Le chèque signé n'avait pas été déposé à l'accueil, contrairement à ce que m'avait dit la comptable au téléphone.) J'ai étoffé ma collection naissante de temps d'attente en pleine conscience. J'ai récupéré Junior sur la passerelle de la gare. J'ai dit une connerie sur le nombre de dents de Benjamine et j'ai fait déborder ma chérie. Retour d'Oscar le pôle-nordiste. 13 mai J'ai nettoyé, rincé, lustré la voiture qui avait été la cible des oiseaux. (Je me suis copieusement arrosé.) J'ai fini Station Goncourt, d'Arnaud Viviant. 14 mai Mon rendez-vous sur Doctolib a avancé de trois mois et demi. Ma chérie a préparé un gâteau aux noix et au miel. J'ai lu la biographie de Robbe-Grillet par Benoît Peeters. J'ai cuisiné mon Petit tofu aux lentilles. Cadette nous a écrit d'Espagne pour nous dire qu'elle avait décroché son niveau 3 de plongée. 15 mai (Le premier moustique m'a tourné autour durant la nuit.) J'ai abandonné mon enfant sur le quai de la gare. Je suis arrivé très en avance pour ma mission d'espion. (J'ai aidé à placer des chaises, à mettre les plats du traiteur dans le frigo à glaces.) (Je me suis départi du dernier exemplaire d'un de mes livres, sans garantie de retour.) (On m'a zappé à la fin du tour de table, avant de me présenter comme celui qui ne dira probablement rien.) J'ai multiplié les expériences de socialisation, avec plus ou moins de réussite. On a eu droit à un petit pavé au chocolat. J'ai mené ma mission d'espion derrière la console son. (J'ai tenté d'effacer mon nom écrit au marqueur à même le verre.) J'ai fait un sans faute avec le vélo partagé. (J'ai oublié mon chargeur de portable.)
Tumblr media
16 mai J'ai assorti mes chaussettes à ma marinière. J'ai demandé trois fois à ChatGPT la signification d'un même acronyme et j'ai obtenu trois réponses différentes. (J'ai croisé Carole sur le port et on a laissé passer une seconde de trop, suffisante pour rendre perceptible qu'on n'avait rien à se dire.) Caroline m'a rendu mon livre. J'ai récupéré mon chargeur et repris mon poste derrière la console. Je me suis enquis de mes droits de formation professionnelle. J'ai obtenu d'une source humaine et fiable la signification de l'acronyme que ChatGPT m'avait baratinée. J'ai écouté avec intérêt la promotion expresse du no-code. Je me suis rabattu sur la seule proposition végétarienne du menu, la salade d'entrée. Et le gâteau au chocolat, dont j'ai repris une part. J'ai enregistré les échanges de la journée, et réduit ma prise de notes. J'ai suis ressorti bredouille de la librairie. (Je me suis fait assez sèchement éconduire par une femme qui portait malaisément sa lourde trottinette électrique dans l'escalier de la gare et à qui j'avais proposé mon aide.) J'ai tenté de comprendre l'embrouillamini de mon statut professionnel. (Et renoncé.) 17 mai (Je me suis rendormi.) J'ai inséré quelques derniers mots-clés avant d'envoyer mon dossier. (J'ai relu avec peine les versions retouchées et engraissées de mes articles minimalistes.) J'ai abandonné les travaux en cours et imprimé des cartes postales. J'ai installé ma première appli de musique. J'ai reçu Le Matricule des anges. La revue qui m'a pris un texte m'a écrit pour me demander une photo où l'on voit toute ma tête. (On a été pris dans les embouteillages du grand week-end.) (On a démonté un lit au rez-de-chaussée pour mieux le monter et le remonter à l'étage.) J'ai bu une limonade avec un revenant. 18 mai Il m'a fallu un peu de sport pour m'extraire de ma flemme. J'ai haché du persil avec la lame courbe. J'ai fait une sieste dans la chaise longue, sous un soleil timide. (On a suivi une voiture lente sans pouvoir la doubler.) J'ai parcouru les petits carnets manuscrits d'Oscar le pôle-nordiste, de retour d'expédition en mer de Norvège. J'ai vu une étoile de mer à onze branches. (J'ai eu la respiration un brin sifflante à cause des pollens.) 19 mai J'ai pré-commandé le 4ème volume de l'Atlas des Régions Naturelles. (Le point-relais le plus proche est une boutique de croquettes pour chiens dans une zone commerciale.) (Le bar du bout de la rue est resté toujours aussi peu accueillant, malgré la nouvelle gérance.) On a trouvé à acheter quatre livres pour deux euros au vide-maison : Choderlos de Laclos, Bailly, Manchette et Pennac. J'ai écrit tout l'après-midi le début de mon récit de séminaire. J'ai fait des pizzas maison. (J'ai eu les yeux attaqués par le pollen.) 20 mai Je me suis réveillé tôt et je me suis rendormi tard. (Les allergies m'ont sauté dessus dès le matin.) (J'ai eu des démangeaisons inexplicables dans les pieds.) On a grignoté sur le pouce. J'ai lu tout le début d'après-midi. (J'ai craqué pour un sachet d'oursons.) J'ai sombré dans le canapé. J'ai suivi de loin en loin le match de rugby sur les fils d'actus. (Je me suis aperçu d'un télescopage d'horaires dans les rendez-vous de la semaine prochaine.) J'ai senti l'odeur de la pluie sur le bitume chaud. J'ai testé l'option de lecture audio des articles du Monde par une voix artificielle : Fuck y est prononcé "fuque" et Artpress, "arpre". 21 mai On a déclaré nos revenus. J'ai mangé un Nuts (je ne savais pas que ça existait encore, les Nuts.) J'ai révisé mon code de la route avec Benjamine. (Je n'ai pas toujours répondu correctement.) J'ai lu tout l'après-midi. J'ai bien réussi à faire sauter du tofu fumé. 22 mai J'ai accompagné Benjamine à vélo. Je me suis fait détartrer, nettoyer, rincer, lustrer les dents. J'ai acheté le recueil de fanzines de Jacques Réda. J'ai fait une ballade à vélo jusqu'au ravitaillement. J'ai fait la lecture des unités de mesure anglo-saxonnes à Benjamine. 23 mai J'ai fait une longue marche arrière pour me sortir d'un embouteillage. (Un van a bloqué la rue.) J'ai découvert une nouvelle salle d'attente. (Le médecin n'a posé que des questions fermées.) J'ai pris un rendez-vous pour une nouvelle salle d'attente. J'ai travaillé assis sur mon ballon gonflable.
Tumblr media
24 mai J'ai remonté la plage à vélo au petit matin. J'ai bidouillé une maquette pour le journal des collégiens. J'ai fait une pause dans ma rédaction pour manger une gaufre avec Benjamine et ma chérie. J'ai fini Factographies, de Marie-Jeanne Zenetti. 25 mai J'ai remonté la plage à vélo. (J'ai overloadé mon cloud.) Je suis retombé sans le chercher sur une ancienne tentative de journal, assez proche de celle-ci. (Je me suis retrouvée dans une réunion syndicale qui ne me concerne pas en salle des profs.) Barbara m'a offert un café. (Aucune prise HDMI sur l'ordinateur du collège.) La séance de bouclage avec les collégiens a été assez plaisante. (J'ai enchaîné directement par une visio barbante depuis ma voiture.) Je suis passé prendre un café chez Pierre. Nous sommes allés ensemble à la conférence de rédaction. (Je n'ai pas eu le temps de manger.) (Les collègues ont été d'incorrigibles bavards, comme à leur habitude.) Je suis passé à la librairie. J'ai englouti tout ce qui pouvait entrer dans la composition d'un sandwich en arrivant à la maison. J'ai mangé mes premières cerises de l'année. J'ai commencé une nouvelle série "factographique". Cadette a enfin pu accéder aux articles abonnés du Monde. (J'avais prévu d'aller m'acheter un jean, j'ai oublié.) Je suis tombé de fatigue. 26 mai Je me suis réveillé avec Au Mont Sans-Souci dans la tête. Sur la route, à vélo, j'ai senti une odeur de grillé, agréable, connue, sans parvenir cependant à retrouver son origine. J'ai pris un café sur le sable avec ma chérie. (J'ai mangé un plein bol de cerises, et comme j'avais encore faim, je me suis jeté sur une baguette.) (La malédiction des dernières merdes à envoyer au pigiste avant de partir en week-end a encore frappé : une vague scélérate de mails m'est tombée dessus en fin d'après-midi.) J'ai rejoint un document Canva partagé en tant que "héron". J'ai décidé de ne m'occuper de rien avant au moins lundi. J'ai lu Journal du dehors d'Annie Ernaux. 27 mai J'ai rendu mes bouquins dans diverses bibliothèques et acheté un jean en 30 mn chrono. J'ai salué Florence et nous n'avons pas fait semblant de n'avoir rien à nous dire, nous ne nous sommes rien dit. J'ai racheté un bouquin volatilisé. La libraire m'a offert un bouquin. J'ai attendu à proximité du parking où m'ont rejoint ma chérie et Benjamine. Nous avons pique-niqué au pied des tours, face à la mer. J'ai mangé un flan. Et mes premières fraises. (J'ai effacé sans le vouloir les dernières notes d'hier et je ne suis pas sûr de les avoir toutes retrouvées.) (J'ai entendu un gars soupçonné de vol s'enfoncer dans ses explications à la caisse du Décathlon.) (J'ai vu un marcassin agoniser sur la route.) J'ai mangé un deuxième flan. J’ai lu Épuisez-vous, d’Antoine Mouton. 28 mai (Je me suis réveillé dans la nuit, la respiration sifflante, attaqué par les pollens.) On a dénoyauté 2,5 kg de cerises pour faire des confitures. J'ai fini Du lisible au visible : la naissance du texte, d'Ivan Illich. Je me suis mis à la cuisine en fin d'après-midi. Nous sommes allés sur la plage voir l'échouage massif de méduses.
Tumblr media
29 mai (J'ai travaillé.) J'ai rejoint un document Canva partagé en tant que "ours" J'ai sorti la poubelle au moment où le camion-benne passait dans la rue. J'ai avalé en douce une noisette échappée du distributeur de vrac. J'ai fait une chouette pizza tomates fraiches-poivrons-mozza. J'ai traversé les marais de l'île au soleil couchant et réalisé qu'il s'agissait sans doute d'une des dernières fois. J'ai reçu la newsletter Scotch & Penicillin (en seulement deux clics à partir de cette lettre, je me suis retrouvé sur Pandi-Panda de Chantal Goya.) 30 mai (J'ai mal dormi à cause de mes allergies.) Ma chérie a trouvé le bon anti-histaminique à la pharmacie. J'ai rejoint un document Canva partagé en tant que "tortue de mer". J'ai pris de l'avance sur mes différentes tâches. J'ai enchaîné médiathèque-librairie-librairie. Je me suis demandé de quoi pouvaient bien parler les deux gars fatigués sur le banc. J'ai entendu "méthadone", j'ai eu ma réponse. J'ai retrouvé Junior, qui m'a offert un livre. J'ai pris un mini-fanzine en libre-service. (J'ai bloqué un énième bot porno sur tumblr.) 31 mai J'ai remonté le front de mer à vélo. J'ai rayé un à un les items de ma to-do list : j'ai envoyé mon pensum délibératif mensuel, j'ai uploadé mon devis de prise en charge, j'ai pris mon ticket pour un séjour à l'hôpital, j'ai toiletté les versions provisoires de projets en cours. (J’ai reçu un mail pour noter la façon dont j’avais moi-même rempli mon dossier de pré-admission.) Je suis allé chercher le volume 4 de l’Atlas des Régions Naturelles au magasin de croquettes. J’ai découvert l’existence du métier d’ostéopathe animalier. (J’ai reçu un mail pour noter la façon dont s’était déroulé mon retrait au magasin de croquettes.) (J’ai bravé une déviation pour travaux, fait un faux détour pour éviter les travaux et je suis tombé sur les travaux, qui n’avaient pas commencé.) (J’ai accompagné ma mère à un lieu dont elle ne connaissait ni l’adresse, ni le nom exact.) On m’a proposé d’exposer à nouveau l’expo des Secrets. (J’ai assisté à une horrible table ronde, sans possibilité de m’en échapper.)
Tumblr media
6 notes · View notes
recapqsmp · 8 months
Text
Mardi 29/08 - Le club des capybaras
Tubbo, en discutant avec Fit, a réémis l'idée de discuter avec le Code, peut-être par morse ou en binaire. Il a aussi théorisé que les oeufs avaient peut-être déjà éclos, mais que leur version "finale" étaient un oeuf.
Après avoir fait bugger le serveur avec son trident hier soir, Fit a reçu une amende pour excès de vitesse de la part de l'officier n°140 de la fédération.
Pomme a un message très important :
Tumblr media
Foolish et Jaiden ont pu suivre une nouvelle piste d'orange pour retrouver la trace de Mr. Mustard ! Au bout de la piste, un livre contenant les mémoires du capybara lors du mariage de Cellbit et Roier. Une fois lues, Senora Meide apparue, accompagné d'un capybara qu'il n'avait pas encore rencontré : Abuelito. En discutant avec lui, Foolish a appris qu'Abuelito était un builder. Foolish a promis de commencer a construire un village pour les capybaras. Ils sont ensuite allés visiter Tubbo qui construisait ses machines. Il était très surpris de voir des capybaras volants jouer des musiques et des memes. Foolish a proposé à Senora Neide de faire faire un tour à Tubbo. Après l'avoir accroché avec un lasso, le capybara s'est envolé en jouant une musique, transportant Tubbo jusqu'à Polispol. Celui-ci n'a pas compris ce qui se passait.
Abuelito a écrit ses premiers mots sur une pancarte ! Sa couleur est blanche, et l'écriture est brillante. Il a expliqué vouloir construire la plus grande tour pour tomber le plus bas possible. Ils ont ensuite construit la Tubbox, une boîte de nuit très select, en verre arc-en-ciel, flottant au dessus de la base de Tubbo.
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/DelightfulAgitatedEmuBlargNaut-gs7FR0FCh1IHTOul
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/PlainPiercingPastaNinjaGrumpy-jCkPsB8R7iJhar5m
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/RacyGleamingScorpionDoubleRainbow-x4a3Pjf2c4Em2-D7
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/MagnificentRudeZebraRedCoat-C5Mjp53I5JTj9e8i
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/RacyIgnorantAdminFloof-c-l9s5tIK748mndu
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/BlueBlushingMouseSuperVinlin-H74uN-23isd0aabE
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/LittleApatheticBaconMVGame-xzyTVOeZZQY169SO
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/AgileHorribleAlligatorNotLikeThis-GB5HC4x88XZu87PG
16 notes · View notes