Tumgik
#ici et ailleurs
matyas-ss · 5 months
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Here and Elsewhere [Ici et Ailleurs] (1976)
Directed by: Jean-Luc Godard and Anne-Marie Miéville.
Cinematography by: William Lubtchansky
39 notes · View notes
shihlun · 5 months
Text
Tumblr media
22 notes · View notes
endlessandrea · 2 months
Text
youtube
6 notes · View notes
dionysian-sadness · 6 months
Text
Ici et Ailleurs a 1976 documentary film by Jean-Luc Godard and Anne-Marie Miéville.
11 notes · View notes
tapecase-space · 4 months
Text
Tumblr media
ici et ailleurs godard 1976
Tumblr media
3 notes · View notes
jlgfilmframes · 2 years
Photo
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
“Ici et ailleurs” (1976) by Jean-Luc Godard & Anne-Marie Miéville
33 notes · View notes
gael-garcia · 1 month
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
They Do Not Exist (1974) by Mustafa Abu Ali (watch)
from PalestineCinema.com:
Salvaged from the ruins of Beirut after 1982, Abu Ali's early film has only recently been made available. Shooting under extraordinary conditions, the director, who worked with Godard on his Ici et Ailleurs (Here and Elsewhere), and founded the PLO's film division, covers conditions in Lebanon's refugee camps, the effects of Israeli bombardments, and the lives of guerrillas in training camps. They Do Not Exist is a stylistically unique work which demonstrates the intersection between the political and the aesthetic. Now recognised as a cornerstone in the development of Palestinian cinema, the film only received its Palestine premiere in 2003, when a group of Palestinian artists "smuggled" the director to a makeshift cinema in his hometown of Jerusalem (into which Israel bars his entry). Abu Ali, who saw his film for the first time in 20 years at this clandestine event noted: "We used to say 'Art for the Struggle', now it's 'Struggle for the Art'"
9K notes · View notes
tearsofhecate · 7 months
Text
La Palestine _ S'informer et s'éduquer sur le conflit israélo-palestinien
(tw : mention de violences, bombardement, meurtres, gén*cide)
Parce-qu'au vu de l'ampleur de la situation, du drame, qui est entrain de se produire ; il est plus important que jamais d'être conscient.e et de comprendre ce qui se passe qu'il se passe et ce qu'il se joue 🙏
Chose pour laquelle nous ne pouvons clairement pas compter sur nos médias, vu le manque flagrant d'impartialité dans le traitement médiatique des évènements... (spoiler alert : j'entends par là que notre gouvernement est clairement pro-israélien, ce qui s'illustre dans les prises de décisions récentes (ex : l'interdiction de toute marche en soutient au peuple palestinien) ainsi que les informations transmises par nos médias (qui ne sont pas toujours avérées par ailleurs).
Je listerais principalement ci-dessous différentes sources d'informations sur le conflit israélo-palestinien, tant sur l'actualité que certaines reprenant l'historique de ce conflit (sur lequel il est essentiel de se renseigner et de s'éduquer pour comprendre la situation, on parle ici d'un conflit ayant plus de 75 ans d'histoire).
C'est aujourd'hui le strict minimum que nous pouvons faire qui relève pour ainsi dire de notre devoir, on parle d'un gén*cide : nous ne pouvons pas attendre des concerné.e.s de faire ce travail de compréhension et de recherches pour nous alors qu'iels luttent littéralement pour leur survie.
________________________________________________________
Liste de compte informatifs
Voici quelques comptes d'informations sur les évènements actuels (Qui sont cependant majoritairement en anglais, à l'exception d'un compte ou deux. Je peux toutefois vous traduire certains contenu de ces comptes ! envoyez-moi juste un message)
Ils ne sont pas exhaustifs, d'autres existent et sur d'autres plateformes (je penses notamment à tweeter, je ne saurais cependant pas vous donner le lien de compte fiable n'étant pas sur ce réseau, mais ils existent) !
https://www.instagram.com/gazangirl/?g=5 : anglais (compte d'une journaliste gazaoui qui est actuellement à Gaza. Informations sur l'évolution de la situation à Gaza)
https://www.instagram.com/ed.kaki/?g=5 : français (compte d'information / éducatif général notamment sur le racisme / décolonisation, propose l'envoie de chapitres (gratuit) d'ouvrage qui permettent de mieux comprendre et de s'éduquer sur certains sujet ; dont le conflit israélo-palestinien)
https://www.instagram.com/middleeasteye/?g=5 : anglais (compte - média d'information indépendant du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, informations générales sur le conflit israélo-palestinien et sur la situation à Gaza
https://www.instagram.com/byplestia/?g=5 : anglais (compte d'une journaliste gazaoui qui est actuellement à Gaza. Informations sur l'évolution de la situation à Gaza)
https://www.instagram.com/motaz_azaiza/?g=5 : anglais (tw : compte qui montre la réalité des bombardements et violence actuels à Gaza, sans filtre, les restes et victimes sur bombardement sont montrés clairement ; à prendre en compte selon vos propres limites) (compte d'un journaliste gazoui qui est actuellement à Gaza. Informations sur l'évolution de la situation à Gaza)
https://www.instagram.com/letstalkpalestine/?g=5 : anglais (compte éducatif sur le conflit israélo-palestinien, donne des informations essentiels à la compréhension du conflit israélo-palestinien)
https://www.instagram.com/lucie_ottobruc/ : français (disclaimer : il ne s'agit pas d'un compte éducatif et la personne derrière ne le considère pas comme tel. il s'agit d'un compte personnel sur laquelle la personne partage son avis, invite à la réflexion afin de se construire le sien et partage de sources d'informations) (compte partageant des informations sur les évènements actuels liés au conflit israélo-palestinien et qui sourcent généralement ces dernières - ce n'est pas cependant pas le seul sujet abordé sur ce compte)
Je glisse également le lien d'un podcast anglais (enfin de deux épisodes d'un même podcast) sur le H*mmas, qui permet entre autre de comprendre l'origine de ce dernier :
https://open.spotify.com/episode/7ssdvzxMOSSiTIU29lI6g4?si=5846165a1e35433c (origines du H*mmas)
https://open.spotify.com/episode/2uXLRuGNssEHUEpJiBsEcD?si=72ba4ba7b43d4e63 (situation actuelle avec le H*mmas)
________________________________________________________
L'origine du conflit israélo-palestinien
Je ne vais faire qu'un résumé très bref de l'origine de ce conflit, qui est le strict minimum pour avoir une clé de compréhension sur ce qui se joue ; cela n'est cependant pas suffisant pour tout comprendre ni un résumé de tout le conflit ; faites vos recherches par la suite s'il vous plait 🙏
Le conflit israélo-palestinien trouve son origine à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, lorsque le Royaume-Unis a offert aux juif.ve.s de s'installer sur un territoire qu'il (le Royaume-Unis) leur a " donné" : ce territoire se trouvait être la Palestine et était donc déjà occupé par le peuple palestinien.
Depuis, ce qui se revendique comme étant l’État d’Israël envahit le territoire Palestinien et massacre sa population (on parle bien de massacres oui, vous comprendrez assez rapidement l'étendue de la violence subit par les palestiniens depuis plus de 75 ans en vous renseignant)
Une carte qui illustre plus que des mots l'évolution de l'occupation israélienne de la Palestine depuis 1946
Tumblr media
Ainsi qu'un graphique nombrant les blessé.e.s et mort.e.s du côté palestinien et israélien depuis 2008 (alors s'il vous pait, ayez en tête que les rapports de force entre Israël et la Palestine ne sont pas égaux ; Israël dispose d'une force armée et politique (entre autre) que la Palestine n'effleure même pas)
Tumblr media
________________________________________________________
Sionisme et religion
Deux points expliqués rapidement et succinctement mais qui ont toutes leurs importances au vu de l'enjeu des mots utilisés dans le traitement des évènements 🙏
Ce qui se passe actuellement n'est pas un conflit ni une guerre religieuse, ce n'est pas les juifs contre les musulmans. Il s'agit ici d'un conflit de territoire, des opressé.e.s (les palestiniens) luttant contre leurs oppresseurs, envahisseurs et colons (les israéliens) ; les médias essayent de résumer ce conflit à un conflit religieux pour targuer d'antisémitisme toute personne osant soutenir la Palestine et/ou remettre en question les actions de l’État d'Israël.
Le sionisme est un mouvement regroupant une partie du peuple juif (et je dis bien une partie, il ne s'agit pas d'une pensée ni de valeurs partagés par l'ensemble du peuple juif.ve ; les sionistes pourraient être assimilé§.e.s à une minorité extrémiste du peuple juif, je vous laisse cependant le soin de vous renseignez le sujet pour comprendre ce mouvement)
Le mouvement sioniste prône, entre autre, la légitimité des juif.ve.s à construire un " état juif " sur le territoire palestinien.
Il est cependant important de comprendre que :
S'opposer au sionisme n'est pas être anti-sémite (c'est aujourd'hui le raccourci fait par les médias et les pro-israëliens afin de rendre leur partie intouchable, après tout, qui veut être traiter d'antisémite ?) S'opposer au sionisme c'est s'opposer à une minorité extrémiste revendiquant ses droits sur un territoire qui n'est pas le sien
Tou.te.s les juif.ve.s ne sont pas sionistes
Tou.te.s les sionistes ne sont pas juif.ve.s
Les juif.ve.s ne considèrent pas les sionistes comme étant membre de la communauté juive
Lien du tweet
Tumblr media
________________________________________________________
Biais médiatique
Car il est important d'en dire quelque chose, d'être conscient que nos médias sont biaisés et sont tournés en faveur d'Israël, tout comme notre gouvernement.
Ces positions s'illustre par exemple : par l'interdiction de toute marche de soutient au peuple palestinien.
(Attention à celleux qui comptent participer aux marches s'organisant malgré tout ; Darmanin a donné la consigne aux préfets d'expulser du territoire toute personne interpellé.e lors de l'une de ces marches (considéré comme acte anti-sémite par le gouvernement) qui n'est pas de nationalité française, qu'importe le statut de la personne (même si détentrice d'un titre de séjour donc)
La désinformation est plus importante que jamais ; entre les informations déformées et celles erronées. Pas plus tard qu'aujourd'hui, la Maison Blanche est revenue sur l'affirmation de Joe Biden qui avait dit avoir vu des photos (preuves) de la décap*tation de bébés par le H*mmas (puisque cette information, malgré les médias qui s'en sont saisit, n'a pas été confirmé ni vérifié)
Lien du post instagram
Tumblr media
________________________________________________________
Gaza
Pour qu'on soit tou.te.s bien d'accord sur ce qui passe actuellement à Gaza : Gaza est actuellement un camp d'exterm*nation en plein air. Les gazaouis ne peuvent pas fuir : Israël a bombardé l'accès lié à l'Egypte et condamné les autres qui sont sous surveillance militaire israélienne.
Israël mène actuellement un blocus entier et total de Gaza : la ville n'est plus approvisionné en eau, électricité, nourriture et ressources pour les soins médicaux.
Gaza est une ville de 2,5 millions d'habitant.e.s (dont 50% ont moins de 15 ans) que Israël est entrain de tuer à coup de bombardements incessants sur les zones résidentiels : les civils sont visés. On parle ni plus ni moins que d'un gén*cide.
________________________________________________________
N'ignorons par la situation, il est plus important que jamais d'apporter notre soutient au peuple palestinien face aux massacres dont-iels sont victimes 🙏 (ça l'a toujours été, mais aujourd'hui plus encore)
Ce message a pour visée de permettre à chacun.e de trouver où s'informer et de disposer d'un minimum de clés de compréhension sur ce conflit (qu'on oublie bien souvent de nous apprendre...) plus qu'à visé éducative.
Si jamais certains de mes propos sont maladroits - erronés, je laisse bien évidemment les concerné.e.s et/ou personne éduqué.e sur le sujet me reprendre ainsi que la possibilité de s'exprimer à la suite de ce message pour celleux le souhaitant !
Vous pouvez aussi bien évidemment rebloguer ce message pour ajouter d'autres sources d'informations (tant qu'elles sont vérifiées et fiables) 🙏
Prenez soins de vous 💜
72 notes · View notes
fieriframes · 3 months
Text
Tumblr media
[Who planted the dark seeds of your dreams?]
XIII - La Marche Triangulaire
Environ deux semaines plus tard, les livres sont arrivés. Deux grosses briques. C'était vraiment un plan formidable.
Je dois dire que ce sont de très belles rééditions. Comparé à l'article que j'ai imprimé, par exemple, les illustrations sont incroyablement claires, comme si quelqu'un avait voyagé dans le temps et scanné la première édition. Clair, seulement visuellement. Leur signification n'était certainement pas claire. Stéganographie surtout était jolie, avec ses instructions détaillées pour invoquer les esprits.
Le processus de traduction (Stéganographie était en latin) a été lent, mais il est vite devenu évident que les livres ressemblaient essentiellement à l'écriture d'un fou, et je savais qu'il y avait même une autre couche de folie cachée ou cryptée dans le texte. J'étais entouré de notes sur papier, d'articles, de livres, comme un vrai fou moi-même. Et comme tant de fois ces derniers mois, j'étais perdu.
Eh bien, les livres n'étaient pas utiles pour résoudre le puzzle, mais j'ai découvert que c'étaient de très bons oreillers. Un nuit, la traduction m'endormait et je me suis réveillé avec mon visage collé sur Polygraphie. L'article que j'ai imprimé, qui contenait une copie de la couverture du livre, était juste à côté. En regardant la couverture de si près (peut-être de trop près), je l'ai finalement vu. Les clés.
Dans l'article, l'homme tenait deux clés, mais dans le livre, c'était trois. Au début, je pensais que la photo dans l'article était simplement dégradée, mais il y a beaucoup de numérisations haute définition en ligne, et toutes contenaient deux clés, pas trois. Le description partout était: "Trithème, s'agenouillant et présentant son livre à l'empereur Maximilien. Derrière lui, Haselberger détient deux clés." C'est très subtil, mais quand regardé côte à côte, c'est si évident. Au lieu de deux clés, dans mon exemplaire, j'en ai vu trois.
Tumblr media
Tout le reste était pareil. J'ai jeté Polygraphie de côté et coincé mon nez dans Stéganographie.
Tumblr media
C'était beaucoup moins évident, mais je l'ai trouvé. Partout, la porte avait deux fenêtres, mais dans chez Mars Éditions, il y avait trois:
Tumblr media
Clefs altérées, portes altérées. Dans quel but ? Quelque chose de si subtil, si caché devait être important, mais pourquoi ? Trois : un nombre sacré et magique. Une trinité. 
Je suis retourné à Nuit Sans Fin et j'ai recommencé depuis le début. En pensant au chiffre 3, pour la première fois, le triangle de la première page (le triangle réapparu sur la dernière page) m'a semblé important. Ensuite, je suis revenu aux livres Trithème et au chiffre expliqué dans l'article. Pour dériver l’incantation, on prend la deuxième lettre d’un mot sur deux. Le nombre critique ici est donc 2. Deux. Deux clés. Deux fenêtres. Mais ce chiffre n'a pas fonctionné. Peut-être que le nombre qu'on cherche n'est pas deux, mais trois. Trois clés, trois fenêtres. Trois, le nombre sacré. Le numéro du triangle. Peut-être qu'on doit prendre chaque troisième lettre de chaque troisième mot dans Nuit Sans Fin ? Qu'une seule façon de le savoir.
Cet esprit ondulant Ce voyageur capuchonné Qui existe odieusement ailleurs  Vous vagabondiez et elle fantasmait  Elle a cultivée, avec les philosophes  une incantation évidente Pour les lucifuges Pour les moqueurs Ce fantôme fieffant Loin des fadasseries terrestres et badines Ils se perchaient Les cormorans aporétiques Une plaine vaste
Le résultat:
daphnisegoinsilvishincusqueadsideranotus
Mon cœur battait à tout rompre. J'ai immédiatement reconnu le nom Daphnis du tableau Et In Arcadia Ego et j'ai su que c'était la clé.
J'ai répété ce processus depuis le début du livre et suis arrivé au paragraphe suivant après avoir rempli là où je supposais que les espaces et les ponctions devaient se trouver :
Après être arrivé au lieu où se confondent existence et non-existence, une porte verte est apparue, invoquée là depuis les plaines pastorales de la plus ancienne Arcadie. J'ai chanté à la porte ces paroles qui précédaient les ténèbres : Daphnis ego in silvis, hinc usque ad sidera notus.
J'aurais dû être heureux que tout ce qui avait conduit à ce moment n'était pas une coïncidence après tout, mais tout à coup, j'ai été terrifié.
31 notes · View notes
thebusylilbee · 3 days
Text
"Un café crème et une minute, voire deux, de réflexion. Nawel (1) est à la recherche des mots pour décrire ses sentiments. La trentenaire est «chargée de sécurité en ligne» pour un média social. Elle a «galéré» pour se faire embaucher. La faute à quoi ? Son nom, son prénom et sa religion, dit-elle dans une brasserie parisienne proche de la place de la République. «Je fais attention à ne pas tomber dans la colère parce qu’on nous refuse le droit à la colère. Elle est perçue comme une forme de violence alors que nous la subissons au quotidien.» Le «nous» englobe de nombreux Français musulmans diplômés. Ils dénoncent une atmosphère «pesante» dans le monde du travail, les médias et l’espace public. Ils ne supportent plus les regards de travers les jours qui suivent les attentats, la «suspicion» et les débats politiques. Une vie avec la «boule au ventre», disent-ils.
Aïcha (1) qui enseigne la littérature dans le Val-de-Marne garde encore en elle la souffrance lorsqu’un collègue lui a posé une question après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre. Elle était installée en train de boire son café en pianotant sur son téléphone dans la salle des professeurs. Tout était calme. Puis : «Et toi Aïcha, tu es bien silencieuse, ça ne te fait rien ce qui vient de se passer ?» Elle a fondu en larmes dans sa voiture sur le chemin du retour. En arrivant à son domicile, Aïcha a demandé à son compagnon : «Pourquoi on reste encore ici alors qu’on pourrait être respectés ailleurs ?»
«On se bat pour se faire embaucher»
Le ressenti est documenté. Trois sociologues ont mené une enquête. Olivier Esteves, Alice Picard et Julien Talpin ont interrogé une partie de cette «élite minoritaire» – appuyée sur un échantillon quantitatif de plus de 1 000 personnes et sur 140 entretiens approfondis – qui a décidé de quitter la France pour s’installer à Londres, Dubaï, New York, Casablanca, Montréal. Ils ont en fait un livre, La France, tu l’aimes mais tu la quittes (Seuil). Les interrogés racontent les raisons de l’exil : discrimination, stigmatisation et difficultés à grimper dans le fameux ascenseur social. Libération a rencontré une dizaine de jeunes diplômés musulmans – pratiquants ou non – qui travaillent actuellement en France mais qui pensent chaque jour un peu plus à l’exil. Nous en avons également croisé qui ont passé le cap ; celui de vivre ailleurs.
Le recteur de la grande mosquée de Bordeaux, le médiatique Tareq Oubrou, perçoit le phénomène. «Le malaise est profond chez les musulmans et ne l’a jamais autant été. Il y a de grandes interrogations, une angoisse même face à l’avenir politique et social d’une France qui se crispe», explique cette figure de l’islam de France. Combien ont passé la frontière ? Les chiffres n’existent pas.
Salim est ingénieur dans la téléphonie. «J’en parle presque tous les jours avec des copains, dit-il en introduction. Nous sommes nombreux à ressentir la même chose. On se bat pour se faire embaucher et on galère pour être promu. Récemment, mon collègue qui a été nommé chef d’équipe a été gêné. Il n’arrive même plus à me regarder dans les yeux. Je suis arrivé avant lui et j’ai fait de meilleures écoles que lui. Je suis vu comme le mec sympa qui fait des blagues, qui devrait remercier chaque matin ses patrons d’être là.» Le trentenaire est en train de se laisser convaincre par son cousin à Londres. Il gagne le double de son salaire mais pas seulement. Salim regarde le plafond, s’évade et revient parmi nous : «Personne ne lui fait de réflexions pendant le ramadan ou après une attaque terroriste. Il n’est pas vu comme un arabe ou un musulman mais comme un ingénieur français.»
«Je me suis sentie entièrement française»
Dans la brasserie parisienne, Nawel commande un second café crème et déroule le câble de sa trajectoire. C’est la petite dernière des huit enfants de la famille. Ses parents ont quitté le Maroc à la fin des années 60 pour s’installer dans l’Yonne. Le daron à l’usine et la daronne avec la marmaille. La famille déménage un peu plus tard dans un petit village du Loir-et-Cher. «Mon père est devenu bûcheron. Les premiers temps étaient compliqués dans le village. Il y avait beaucoup de racisme, nous étions la seule famille arabe du coin. Mais notre famille nombreuse a sauvé l’équipe de foot, la fanfare et l’école du village.» Après un bac littéraire, la petite dernière se lance dans la sociologie. Elle se retrouve à Londres grâce au programme Erasmus. Tout change. «Je rencontre des gens du monde entier et plus personne ne me méprise, dit-elle. Je n’avais plus besoin de me justifier ou d’avoir honte de ce que je suis. Et, pour la première fois de ma vie, je me suis sentie entièrement française.» Cette dernière phrase reviendra souvent tout au long de nos rencontres avec les expatriés.
Nawel se cherche à son retour. Elle se lance dans le journalisme, un milieu où l’entre-soi est roi et la diversité (surtout dans les postes à responsabilité) un songe. Elle galère, enchaîne les petits jobs pour payer les factures. Elle décide de partir pour Dublin, en Irlande, où elle se retrouve – après avoir vendu des sandwichs – modératrice de contenus pour Facebook. Elle gravit les échelons en interne et change de boîte. Airbnb puis Twitter (devenu X). La vie est belle. Un bon salaire et des responsabilités. Nawel décide de rentrer en France après sept années en Irlande. «Je pensais que ça allait bien se passer. J’avais fait mes preuves dans de grosses boîtes, mais non. Je postule à un tas de trucs mais je n’ai aucune réponse. Je galère aussi pour trouver un appartement à Paris. J’avais des offres d’emploi toutes les semaines en Irlande et pas une depuis mon retour en France.» Elle ne lâche pas l’affaire. La «chargée de sécurité en ligne» décroche deux entretiens. Deux réponses positives. Elle ne croit pas au hasard : «J’ai eu un entretien avec un directeur des ressources humaines maghrébin et le second, c’était en visioconférence avec un Afro-Américain parce que c’est une entreprise américaine.»
Tumblr media
Pour Amara, 24 ans, la religion en France reste un «tabou», surtout dans le cadre professionnel. (Dorian Prost/Libération )
La jeunesse diplômée qui pense à l’exil se ressemble dans le regard de ceux qui mettent dans le même sac les enfants d’immigrés nés en France. «Nous sommes différents. Tous les Arabes ne sont pas musulmans et tous les musulmans ne sont pas Arabes, explique Salim. Et chez les croyants, les degrés de pratique varient mais de nombreuses personnes ne cherchent pas à comprendre.» Les pratiquants, notamment les femmes voilées, sont nombreux à se projeter loin de la France ; pas forcément dans des pays musulmans.
«On est obligés de cacher un peu notre identité»
Cap au Nord. Ils ont tous les deux un parcours brillant : étudiante en M1 dans une grande école lilloise pour l’une ; en dernière année de Centrale-Lille, cursus ingénieur en développement applications mobiles et web, pour l’autre. Fatima (1), 22 ans, a grandi à Roubaix, immigration de troisième génération. Ses grands-parents, habitants de l’Algérie française, sont arrivés en métropole dans les années 50. Amara, 24 ans, originaire de banlieue parisienne, a des parents venant d’Afrique subsaharienne : Côte-d’Ivoire pour le père, Guinée pour la mère. Tous les deux, si différents dans leur histoire, partagent le même désir d’ailleurs. «Rester reviendrait à vivre dans un pays où on ne se sent pas à 100 % acceptés», résume Fatima, voile kaki accordé à sa chemise vintage, chinée en friperie, et jeans blanc. Amara approuve : «Je voudrais trouver un pays où je peux pratiquer ma religion dans des conditions plus propices.» Il dit qu’en France, la religion reste un «tabou», surtout dans le cadre professionnel. Un regret ? «On est dans le pays où on a grandi, on fait la culture de ce pays, mais on est obligés de cacher un peu notre identité.»
Fatima souffre, elle, de l’image des musulmans issus des quartiers populaires. «On les associe dans l’imaginaire collectif à délinquance et à communautarisme. Et on nous confond avec des terroristes», soupire-t-elle. Le retour de Berlin, après un séjour Erasmus, a été dur. «Deux jours après, c’était l’annonce de l’interdiction de l’abaya. Je ne me sens pas vraiment concernée, je n’aime pas porter des robes, mais après Berlin, où tout le monde se respecte…» Elle porte le voile depuis trois ans. Dans son école lilloise, elle n’a subi aucune discrimination, de la part des profs comme des élèves. Juste parfois des étonnements maladroits quand on constate qu’elle ne parle pas arabe ou que ses parents sont français. Elle flippe pour les entretiens d’embauche. Elle a une autre peur, que l’extrême droite arrive au pouvoir. Pour ces raisons, elle prévoit de chercher du travail au Canada ou en Grande-Bretagne. «Soit on reste et on aide au développement de sa ville, soupire-t-elle. Soit on part, avec un sentiment de culpabilité. La France a investi sur moi, mais cela ne lui profitera peut-être pas. Je n’ai pas l’impression qu’elle se rende compte de cette perte.»
Amel a une phobie : l’avion. Elle traverse les mers et les océans pour rejoindre les différents continents. Elle a vécu un temps au Brésil. Puis un long moment à Dubaï. Elle raconte toujours un tas d’histoires. Ses traversées en cargo ou en voiliers. «J’ai toujours su que je quitterais la France après mes études, explique l’ancienne étudiante en école de commerce. Je n’ai jamais été une victime directe de racisme mais je sentais que j’aurais moins de barrières ailleurs et qu’on ne me jugerait pas.» Amel a créé plusieurs entreprises à Dubaï dans la cosmétique. Elle travaille aussi dans la finance. Dans un café du IIe arrondissement de Paris, la trentenaire pose une question qui paraît banale : «Pourquoi les choses ne changent pas ?» Elle ne cherche pas la réponse. Elle refuse de parler de «regrets» ou de «gâchis». Elle préfère dire «tant pis» pour la France. Son retour à Dubaï est programmé pour les prochaines semaines. Elle cherche un voilier pour embarquer.
Du racisme ordinaire devenu «monnaie courante»
Omar est ingénieur en informatique. Il a tout quitté du jour au lendemain pour la Californie. Une décision «difficile mais réfléchie», «contrainte aussi». Le trentenaire, fils de Marocains, est musulman pratiquant. Il y a six mois, il était encore «bien installé». Omar a traversé le monde pour s’établir à Los Angeles avec sa femme Nadia, 30 ans, chercheuse en biologie, et leurs deux enfants de 3 et 8 ans. La réponse à «une atmosphère islamophobe» devenue trop pesante. «Nos proches nous manquent, mais on ne veut plus se cacher par peur d’être jugés», dit-il. La réalité ? Un «incident» leur a fait franchir le pas l’an dernier. «Nadia a été dénoncée par des collègues car elle portait le voile dans son laboratoire.» Des questions de sécurité ont été mises en avant. Une «fausse excuse», selon Omar, qui insiste pour dire que sa femme travaille désormais dans l’un des plus grands hôpitaux de Californie «sans que cela ne leur pose de problème». Dans son entourage, leur cas n’est pas isolé, ses deux sœurs, dont il préfère taire la profession, sont parties en Angleterre pour les mêmes raisons.
Tumblr media
La trentenaire Amel a préféré dire «tant pis» à la France et partir vivre à Dubaï. (Marie Rouge/Libération)
Facky, lui, raconte un tas d’anecdotes. Diplômé d’école d’ingénieur l’an dernier, il a sauté le pas il y a quatre mois pour rejoindre le Japon. Une parenthèse pour le moment. Il compte y apprendre la langue, pendant un an, et, s’il s’y plaît, s’y installer définitivement. Ici ou ailleurs mais pas en France. «J’aime mon pays mais malheureusement je n’ai plus vraiment l’espoir de vivre sereinement quand on te répète tous les jours que tu n’es pas chez toi en France.» Il raconte des expériences. Du racisme ordinaire devenu «monnaie courante». Cette fois, lors d’un contrôle d’identité alors qu’il attend sa mère, où quatre policiers le mettent en joue par crainte de ce qu’il peut avoir dans son sac. Un flingue pointé sur sa tête. Ou alors, «moins grave», mais tout aussi «fatiguant», lorsqu’un caissier de supermarché refuse de passer ses articles. Dernier épisode en date, il y a un mois, dans l’avion le ramenant en France pendant le ramadan. Il explique au personnel de bord qu’il jeûne. Une femme, assise à portée de la conversation, juge bon de donner son avis : «On est au Japon ou à Kaboul là ?»
Dans la brasserie parisienne, Nawel regarde l’heure. Elle doit retourner travailler. La pause est terminée. Une ultime question : partir ou rester en France ? «Je parle cinq langues et j’ai fait mes preuves mais mon pays a du mal à reconnaître mes compétences. C’est triste. Nos parents sont venus ici pour travailler sans faire de vagues. Ils ont accepté beaucoup de choses que je ne pourrais jamais accepter.» Nouvelle hésitation. Nouveau silence. Puis : «Je n’ai pas envie de faire semblant ou de jouer à la meuf sympa pour me faire une place. C’est terminé cette époque. Peut-être que demain j’aurai des enfants et je ne veux pas qu’ils grandissent dans une ambiance ou il faut toujours montrer patte blanche ou se justifier.» "
(1) Les prénoms ont été modifiés.
32 notes · View notes
shihlun · 2 years
Photo
Tumblr media
119 notes · View notes
mesouvenirdetoi · 2 months
Text
Juste une petite mise au point… je bloque de façon systématique les comptes pornographiques. Je ne cherche ni plan cul, ni l'âme sœur.
Alors si c'est ce que tu cherches va voir ailleurs. À bon entendeur…
Seulement ici pour partager des textes, des photos, de l'humour et ce que je trouve beau.
Tumblr media
22 notes · View notes
Text
Tumblr media
Dans cette rue, l’enseigne défraîchie « TÉLÉ MEUBLES YENNE » vous attrape l'œil. Ici pas de fla-fla, que de l'authentique. Une boutique d’antan où chaque recoin a son secret. Ce n’est pas très compliqué de percevoir la vie ici. On imagine Josette, la proprio, se lamenter sur le bon vieux temps. « Les jeunes d'aujourd'hui, ils savent même pas ce que c'est qu'un vrai téléviseur ! » Elle a cette voix rocailleuse, usée par des décennies de cigarette et de discussions animées. Femme au caractère bien trempé, elle vend avec passion des télés couleur aux familles aisées du coin, émerveillées par la magie de l'image. Pendant ce temps-là, leurs gosses s’amusent à tirer sur les antennes des postes radio sous le regard noir de Josette. À l’extérieur, le môme Nono file entre les jambes des passants, une baguette sous le bras, un sourire espiègle sur les lèvres. C'est pas vraiment un ange, mais qui l'est dans le coin ? Assis près de la vitrine, sur sa vieille chaise paillée, il y a Gustave, avec son chapeau un peu de travers et sa moustache en bataille. Ce gaillard, c'est le raconteur du quartier. « Y'a un môme, une fois, qu’a voulu troquer sa grenouille contre un poste radio. Non mais j’te jure ! » Il balance des histoires, vraies ou inventées, qui font rire ou pleurer. Dans l'arrière-boutique un peu sombre, Hortense bosse. Discrète, la tignasse en chignon, elle répare les appareils en panne avec une minutie d’horloger. Elle a ce regard dans le vague, comme si son esprit vagabondait ailleurs, peut-être dans des contrées lointaines où les horizons se confondent. Les volets bleus, témoins discrets, cachent sûrement quelques secrets d’amours de jeunesse. Peut-être ceux d’une certaine Claudine, fille de Josette, qui guettait depuis la fenêtre le beau Lucien, l’apprenti menuisier au sourire canaille. Si on tend bien l'oreille, on entend les échos des rires, des marchandages et des chuchotements d’hier qui se mixent en une pure symphonie de vie. Ici, les souvenirs swinguent encore.
33 notes · View notes
tapecase-space · 4 months
Text
Tumblr media
ici et ailleurs godard 1976
Tumblr media
4 notes · View notes
itsamooncalf · 10 months
Text
Les bonnes pratiques de code : conseils et Q&A [live : 30 juin à 20h00]
Tumblr media
Hello ! J’espère que vous allez bien?
Je reviens vers vous cette fois-ci avec un nouveau cours / tutoriel en live twitch qui se portera sur les bonnes pratiques de code CSS/HTML dans le cadre de la création d’un forum sur forumactif. De mon expérience en tant que UI/UX designer et front-end developer, j’essayerais de vous donner les meilleures conseils sur comment écrire son code pour qu’il soit optimal et que le rendu soit user friendly ! 
Etant une introduction, le “cours” sera plutôt simple. Le sujet est quand même très très large donc je ne verrais pas tout en détails mais je dirais les grandes lignes de ce que je juge important à mettre en place. Voici le programme des différents points que j’aborderais :
UI/UX : Les principes fondamentaux du user friendly
CSS/HTML : Classes parents et classes enfants, kesako?
CSS/HTML : Comment bien nommer ses classes  (les conventions)?
CSS/HTML : Flexbox, ton meilleur ami
CSS/HTML : Position absolute et relative, comment l’utiliser?
Random tips and tricks
Par la suite, il y aura également une séance de Q&A pour que vous puissiez poser vos questions que cela concerne le CSS, l’HTML (ou même peut-être Javascript bien que cela ne soit pas mon fort!) et/ou UI/UX en général, pour des cas spécifiques ou points bloquants relatifs à votre code actuel. Je ne promets pas d’avoir réponse à toutes les questions mais je ferais mon maximum! Par ailleurs si il y a des fellow devs par ici, n’hésitez pas à prêter mains fortes durant ce Q&A, ça pourrait être une chouette séance de partage 🤩
Rendez-vous le vendredi 30 juin à 20h00 sur Twitch ! 
68 notes · View notes
e642 · 22 days
Text
tagged par @briselegeredansletemps (merci, c'est la première fois de ma vie qu'on me tag -osekour-, c'est un honneur !)
When was the last time you cried: Vendredi soir. J'ai fait une big crise d'angoisse, j'étais en larme, accoudée à mon balcon, une clope à la main en train de remettre l'entièreté de ma vie en question. Caricatural mais véridique.
Do you have kids: pas biologique non, en revanche, mon mec se comporte comme tel, ça compte je pense.
What sports do you play/have you played: J'ai fait de la danse classique 8 ans avant de réaliser que j'aimais pas. De la gym 5 ans puis jme suis pétée le yep. Ensuite, j'ai opté pour un mode de vie sédentaire parsemé de séance de yoga et de courses le samedi matin.
Do you use sarcasme: mon identité est construite sur/autour/avec ce concept.
Whats the first thing you notice about people: les yeux, ça en dit toujours plus que ce que les gens veulent bien (se) l'avouer. Tout ment, tout trompe, tout illusionne, sauf le regard.
Whats your eyes color: marron. Aller noisette pour le body positive. Franchement, anecdotique.
Scary movie or happy ending: je préfère les scary movies aux happy ending (parce que quel ennui sérieusement) mais je préfère tout le reste du spectre pas représenté ici aux scary movies.
Any talents? : je sais faire la grenouille avec ma bouche. Je sais tenir mon arbre droit autant de temps je veux.
Where were you born: dans un hôpital ? (Aller c bon l'humour pour aujourd'hui, en France)
What are your hobbies: j'ai pas de préférence particulière pour des trucs en particulier.
Do you have any pets: 2 chats chez mes darons, 1 (mon mec) en alternance à mon appart.
How tall are you: 1.60m
Favorite subject in school: j'ai bien aimé la psychologie cognitive au semestre dernier, très intéressant, assez intuitif.
Dream job: ça ne m'a jamais fait rêver de travailler navrée (peut-être thanatopractrice)
So now tag other people:
J'ai aucun pote sur Tumblr mdrr, je vais donc identifier des personnes que je vois souvent passer et qui sont intéressantes (désolée si vous êtes déjà taggué.e ailleurs et désolée si on se connait pas):
@perduedansmatete, @frenchpatate, @quandvientlapluie, @unjournalasoi, @lekintsugihumain
13 notes · View notes