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#collete de fonds
ruemorinpointcom · 8 months
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ARRÊTE DON$ ! Pour la santé et les services sociaux !
Grande collecte de fonds régionale le 28 septembre 2023 Continue reading Untitled
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chic-a-gigot · 4 months
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La Mode nationale, no. 1, 9 janvier 1897, Paris. No. 1. — Chapeau pour jeune femme. Bibliothèque nationale de France
No. 1. — Chapeau pour jeune femme, de forme ronde. Passe en feutre vert forêt. Calotte recouverte d'un fond de velours mordoré coquillé. Jarretière de satin marron avec double face en moire verte. Plumes mordorées formant touffe sur le sommet du chapeau. Cache-peigne de roses de soie violetées.
Collet de drap marron garni de mouflon.
No. 1. — Hat for young women, round in shape. Forest green felt brim. Cap covered with a base of golden-brown shell velvet. Brown satin garter with double sided green moire. Bronzed feathers forming a tuft on the top of the hat. Purple silk roses comb cover.
Brown cloth collar trimmed with mouflon.
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Fashion plate from the Journal des Demoiselles, January 1884. Number 4449.
Reproduction Coming Soon!
GRAVURE DE MODES No. 4449.
Costumes et confection des magasins de MM.Tissier et Bourely, ancienne maison Cheuvreux-Aubertot, boulevard Poissonnière, 7.
Chapeaux de madame Boucherie, rue du Vieux Colombier, 16.
Première toilette. — Costume en cachemire de l'Inde myrte. — Confection en ottoman broché loutre, doublée de peluche tigrée; haute bordure en vison de Russie remontant devant et faisant collet; même bordure sur la manche-visite. Manchon en fourrure pareille. Le prix de cette confection (Belle Gabrielle) avec doublure soit en peluche, soit en satin, est de 250 fr.; 280 fr avec le manchon assorti. — Capote de satin loutre à fond coulissé; passe tendue avec bord de velours; gros tuyauté de dentelle lamée et touffe de chrysanthèmes.
Deuxième toilette. —Costume en drap gris acier garni de motifs de grosse soutache du même ton. Jupe plate. Polonaise à chemisette froncée; les petits côtés du dos se terminent en agrafes drapées, relevant les paniers; col plat brodé de soutache; manche froncée à l'épaule, ornée d'un motif dans le bas. (Voir la planche de patrons.) — Chapeau Sully en feutre gris avec bord et draperie en tissu chenille; fantaisie de plumes sur le devant.
Costume de fillette. — Jupe plisséc en cachemire grenat ornée d'un velours. Tunique à basque plissée, rapportée, garnie de velours; gilet froncé en velours; le corsage est fermé à la couture de la basque par une agrafe en nickel; parement plat et col droit en velours. (Voir la planche de patrons.) — Chapeau de feutre grenat à large bord relevé devant; revers en velours avec liséré d'or; dessus draperie de velours et plumes grenat.
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mmepastel · 5 months
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J’avais aperçu l’auteur sur des plateaux télé où l’on débat sans jamais adhérer à ses propos (dont la teneur m’échappe aujourd’hui), j’entendais un gars un peu trop libéral, je voyais un type un peu trop collet monté, plutôt antipathique. Mais c’était un jugement rapide, fondé sur un ressenti, un peu lapidaire. (Aujourd’hui, après avoir lu le livre, j’ai regardé sa page Wikipedia et même si en effet, il semble politiquement d’un bord qui n’est pas le mien, sa biographie est plus intéressante que je n’aurais cru.)
Mais ce livre là m’attirait, par son sujet, et il a été couronné par deux prix littéraires.
On sent quand même bien dès le début du roman que l’auteur est plutôt un homme d’idées que de fiction. Ses deux personnages illustrent chacun deux trajectoires face aux dégâts du changement climatique, de l’agriculture intensive, voire même du capitalisme tout court. Ils sont donc l’incarnation de papier de deux idées.
Même si le livre est astucieux, malin et plutôt bien ficelé (sauf pour la fin qui m’a laissée de marbre) ; même si l’auteur croque habilement un monde qu’il connaît bien (celui du Paris cultivé feignant de réfléchir à la société tout en jouissant de ses privilèges), il ne m’a jamais totalement convaincue. J’ai été happée par les tourments des deux protagonistes, leurs essais et leurs déboires, l’évolution de leurs idées, leurs désenchantements progressifs, mais je ne les ai pas trouvés suffisamment incarnés. Ils sont restés des êtres de papier, des idées auxquelles on a tenté de donner chair, mais sans y parvenir totalement.
Sans parler du final à mon avis raté, auquel je n’ai pas cru non plus, trop tragique et théâtral pour être crédible.
Je pense que Gaspard Koenig est un penseur très brillant, un esprit vif, cultivé voire érudit, qui a bien travaillé son sujet. J’ai beaucoup appris sur les vers de terre, mais pas seulement. Il a le mérite de réfléchir hors des sentiers battus. Mais cela ne l’empêche pas de recourir à certains raccourcis gênants, et à un ton globalement surplombant, moraliste.
Ça pourrait passer si on avait de la tendresse pour les personnages. Mais ni Arthur ni Kevin ne m’ont touchée, ni Philippine, ni Anne. Ils sont tous très irritants. De plus, le style est précis et clair, mais il manque d’âme, de souffle, il est entièrement cérébral, jugeant, complètement tourné vers la logique et la démonstration. C’est vraiment dommage. On se pique volontiers de comprendre l’échec qu’on sent arriver, mais froidement, car on n’éprouve pas grand chose.
Enfin, évidemment, je parle pour moi, puisque ce livre a suscité pas mal de critiques élogieuses, notamment pour son côté satirique et acerbe. Il faut croire qu’il m’a manqué de sentir dans cet humus le cœur d’un roman, la vie palpitante d’un personnage qu’on n’observe pas froidement se débattre dans des situations qu’on a soi-même créées, artificiellement. C’est un jeu pour l’esprit. Un jeu d’échecs par exemple. Une dimension essentielle manque : l’humanité, son intrinsèque fragilité, son irrationalité, son désir d’amour, son désir de consolation, ses gestes dérisoires et vains ; son mystère, au fond.
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ondessiderales · 1 month
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L'Étranger
« Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile : “Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués.” Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier. »
C'est par ces mots que commence le roman sans doute le plus connu d'Albert Camus.
Résumé de l'histoire :
« Le roman met en scène un personnage-narrateur nommé Meursault, vivant à Alger en Algérie française. Le roman est composé de deux parties.
Au début de la première partie, Meursault reçoit un télégramme annonçant que sa mère, qu'il a placée à l’hospice de Marengo, vient de mourir. Il se rend en autocar à l’asile de vieillards, situé près d’Alger. Veillant la morte toute la nuit, il assiste le lendemain à la mise en bière et aux funérailles, sans avoir l'attitude attendue d’un fils endeuillé ; le protagoniste ne pleure pas, il ne veut pas simuler un chagrin qu'il ne ressent pas.
Le lendemain de l'enterrement, Meursault décide d'aller nager à l'établissement de bains du port et y rencontre Marie, une dactylo qui avait travaillé dans la même entreprise que lui. Le soir, ils sortent voir un film comique de Fernandel au cinéma et passent le restant de la nuit ensemble. Le lendemain matin, son voisin, Raymond Sintès, proxénète notoire, lui demande de l'aider à écrire une lettre pour dénigrer sa maîtresse maure envers laquelle il s'est montré brutal ; il craint des représailles du frère de celle-ci. La semaine suivante, Raymond frappe et injurie sa maîtresse dans son appartement. La police intervient et convoque Raymond au commissariat. Celui-ci utilise Meursault comme témoin de moralité. En sortant, il invite Marie et lui à déjeuner le dimanche suivant à un cabanon au bord de la mer, qui appartient à un de ses amis, Masson. Lors de la journée, Marie demande à Meursault s'il veut se marier avec elle. Il répond que ça n'a pas d'importance, mais qu'il accepte volontiers l'idée.
(SPOILER)
Le dimanche midi, après un repas bien arrosé, Meursault, Raymond et Masson se promènent sur la plage et croisent deux Arabes, dont le frère de la maîtresse de Raymond. Meursault, apprenant que Raymond est armé, lui demande de lui confier son revolver pour éviter un drame. Une bagarre éclate, au cours de laquelle Raymond est blessé au visage d'un coup de couteau. Plus tard, Meursault, seul sur la plage, accablé de chaleur et de soleil, rencontre à nouveau l’un des Arabes, qui, à sa vue, sort un couteau. Aveuglé par la sueur, ébloui par le reflet du soleil sur la lame, Meursault appuie sur la gâchette du revolver que Raymond lui a confié et tue l'Arabe d'une seule balle. Puis, sans raison apparente, il tire quatre autres coups sur le corps inerte.
« C'est alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent. Il m'a semblé que le ciel s'ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu. »
Dans la seconde partie du roman, Meursault est arrêté et questionné. Ses propos sincères et naïfs mettent son avocat mal à l'aise. Il ne manifeste aucun regret, mais de l'ennui. Lors du procès, on l'interroge davantage sur son comportement lors de l'enterrement de sa mère que sur le meurtre. Meursault se sent exclu du procès. Il dit avoir commis son acte à cause du soleil, ce qui déclenche l'hilarité de l'audience. Le soleil provoqua, toujours selon Meursault, une distorsion de la vision semblable à une hallucination. La sentence tombe : il est condamné à la guillotine. L’aumônier visite Meursault pour qu'il se confie à Dieu dans ses derniers instants, mais celui-ci refuse. Quand l'aumônier lui dit qu'il priera pour lui, cela déclenche sa colère.
«Tout refus de communiquer est une tentative de communication; tout geste d'indifférence ou d'hostilité est appel déguisé. »
L'épilogue :
« Alors, je ne sais pas pourquoi, il y a quelque chose qui a crevé en moi. Je me suis mis à crier à plein gosier et je l’ai insulté et je lui ai dit de ne pas prier. Je l’avais pris par le collet de sa soutane. Je déversais sur lui tout le fond de mon cœur avec des bondissements mêlés de joie et de colère. Il avait l’air si certain, n’est-ce pas ? Pourtant, aucune de ses certitudes ne valait un cheveu de femme. Il n’était même pas sûr d’être en vie puisqu’il vivait comme un mort. Moi, j’avais l’air d’avoir les mains vides. Mais j’étais sûr de moi, sûr de tout, plus sûr que lui, sur de ma vie et de cette mort qui allait venir. Oui, je n’avais que cela. Mais du moins, je tenais cette vérité autant qu’elle me tenait. J’avais eu raison, j’avais encore raison, j’avais toujours raison. J’avais vécu de telle façon et j’aurais pu vivre de telle autre. J’avais fait ceci et je n’avais pas fait cela. Je n’avais pas fait telle chose alors que j’avais fait cette autre. Et après ? C’était comme si j’avais attendu pendant tout le temps cette minute et cette petite aube où je serais justifié. Rien, rien n’avait d’importance et je savais bien pourquoi. Lui aussi savait pourquoi. Du fond de mon avenir, pendant toute cette vie absurde que j’avais menée, un souffle obscur remontait vers moi à travers des années qui n’étaient pas encore venues et ce souffle égalisait sur son passage tout ce qu’on me proposait alors dans les années pas plus réelles que je vivais. Que m’importaient la mort des autres, l’amour d’une mère, que m’importaient son Dieu, les vies qu’on choisit, les destins qu’on élit, puisqu’un seul destin devait m’élire moi-même et avec moi des milliards de privilégiés qui, comme lui, se disaient mes frères. Comprenait-il, comprenait-il donc ? Tout le monde était privilégié. Il n’y avait que des privilégiés. Les autres aussi, on les condamnerait un jour. Lui aussi, on le condamnerait. Qu’importait si, accusé de meurtre, il était exécuté pour n’avoir pas pleuré à l’enterrement de sa mère ? Le chien de Salamano valait autant que sa femme. La petite femme automatique était aussi coupable que la Parisienne que Masson avait épousée ou que Marie qui avait envie que je l’épouse. Qu’importait que Raymond fût mon copain autant que Céleste qui valait mieux que lui ? Qu’importait que Marie donnât aujourd’hui sa bouche à un nouveau Meursault ? Comprenait-il donc, ce condamné, et que du fond de mon avenir… J’étouffais en criant tout ceci. Mais, déjà, on m’arrachait l’aumônier des mains et les gardiens me menaçaient. Lui, cependant, les a calmés et m’a regardé un moment en silence. Il avait les yeux pleins de larmes. Il s’est détourné et il a disparu.
Lui parti, j’ai retrouvé le calme. J’étais épuisé et je me suis jeté sur ma couchette. Je crois que j’ai dormi parce que je me suis réveillé avec des étoiles sur le visage. Des bruits de campagne montaient jusqu’à moi. Des odeurs de nuit, de terre et de sel rafraîchissaient mes tempes. La merveilleuse paix de cet été endormi entrait en moi comme une marée. À ce moment, et à la limite de la nuit, des sirènes ont hurlé. Elles annonçaient des départs pour un monde qui maintenant m’était à jamais indifférent. Pour la première fois depuis bien longtemps, j’ai pensé à maman. Il m’a semblé que je comprenais pourquoi à la fin d’une vie elle avait pris un « fiancé », pourquoi elle avait joué à recommencer. Là-bas, là-bas aussi, autour de cet asile où des vies s’éteignaient, le soir était comme une trêve mélancolique. Si près de la mort, maman devait s’y sentir libérée et prête à tout revivre. Personne, personne n’avait le droit de pleurer sur elle. Et moi aussi, je me suis senti prêt à tout revivre. Comme si cette grande colère m’avait purgé du mal, vidé d’espoir, devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine. »
Et c'est ainsi qu'avant son départ pour la mort, Meursault finit par trouver la paix dans la sérénité de la nuit et même souhaiter que le jour de son exécution de grandes foules qui le haïssent soient au rendez-vous.
Cette histoire me touche parce qu'elle évoque le rejet de la différence, l'absurdité de l'existence et le manque de sens de la vie. Je me reconnais beaucoup dans le personnage de l'étranger. J'ai moi-même vécu l'incompréhension et le rejet, du fait notamment de mon syndrome d'Asperger qui m'a longtemps poussé à me replier sur moi-même. Mais la beauté nait parfois de là où on ne l'attend pas.
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Source : Wikipedia
« L'Étranger est le deuxième plus grand succès des Éditions Gallimard, après Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry. »
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michelgrimard-blog · 2 years
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Actualités relatives
30 juillet.
Je réserve cet espace qui va être rempli un jour pis ça va tasser l'autre sur la page suivante. Habituellement ça parle actualités de moi, des médias et de vous.
Titre: Lui et elle
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Deux versions du morfing
Titre: Elle et lui
Le jeu des complémentaires ajoute un effet soft dans les transitions de couleurs. L'oeil produit du vert devant le rouge et inversement.
C'est un phénomène semblable qui se produit quand on voit des ''étoiles'' ou luminances après s'être fait flashé pour une photo.
Ces deux visages étaient un à coté de l'autre lors de la capture sans modifications.
Même repère visuel pour le collet et le chapeau, ça aide.
Comme si le hasard disait: '' C'est le temps de faire ton morfing! J'ai tout arrangé avec le gars des vues!''
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Je le dis souvent si c'est avec ou sans retouches parce que si je retouche, c'est que c'est amusant (on fait un greatest hits!) et si je fais rien, c'est que je peux rien faire! Les mises en scène ont déjà été faites et l'ordre de la séquence fait un triptyque. Juste capturer et publier pour obtenir un ''ready made''.
L'aspect artistique des choix.
J'ai mentionné à un date antérieure que je faisais des publications pour pas faire cet exercice de transformations le fun mais qui demande des manipulations techniques et ésotériques qui me ...
Mais je peux toujours continuer à utiliser ce prétexte car je dois aussi faire cette animation de la partie un du blogue en ouverture, du tableau ''Éclipse de la raison'' et il y a cet archive VHS pas encore officiellement trouvée, d'une expo Hight tech carbonisée ou goudronnée, c'est selon. C'est à transposer en gif avec encore des manipulations ne faisant pas partie de ma routine.
'' http://michel_grimard.tripod.com/photos/photos_g2__zoom_2_noir.htm ''
Le seul document publié sur cet expo.
Du dark déco!
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Les idées ne viennent pas tout le temps juste de nous.
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Un Deep Purple!
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Actualités de moi.
J'expose ce que je fais au premier plan et pour le personnel, c'est plus ceux des lieux communs qui me connaissent. Par contre ma source est dans mon personnel, à moins d'être un désincarné permanent.
C'est des choses possibles.
Habituellement, je montre seulement ce que ma personne perçoit ou ressent mais au nombre de selfies utilisés, faut j'en fasse un minimum, moi aussi!
Je présente ce qui pour moi, définit un visage avec les symétries. Rien contre être mon modèle mais un moment donné, il y a des modèles que tu connais plus que d'autres!
Je n'actualisais pas les visages en médaillon car c'était presque rendu des logos alors...celui là, ça date de 15 minutes...pis ici, c'est moi le gars des vues!
Pis y fait chaud...31C à l'ombre...il est 9.45 pm.
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L'instrument génial ''Newscool'' basé sur le programme génial ''Game of life'' que j'ai aussi, ben y fonctionne sur Reaktor6.
Bonne nouvelle!
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Jai enfin enlevé un morceau de vitre dans mon pied!
C'était là depuis un an...ou deux, je sais plus!
Une très petite affaire ayant une grande influence!
Parfaitement intégré au cuir de la planque, ce parasite matériel me gênait de plus en plus. Ça fait rien ou presque mais une douleur sourde très locale si on touche, patchable moyen avec des bas ou semelles coussins.
J'ai pris une grande respiration et un couteau pointu tranchant!
Moyennant un exercice de fakir sans l'être, pour retirer la chose avec les expressions correspondantes, ce fût une chirurgie couronnée de succès!
Ça a marché!
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Et ici on peut voir où j'habite.
C'est au fond à gauche!
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Pis je me tape des ''lol cats'' et des Benny Hill!
Vidéos des liens Facebook.
Y a des bonnes jokes faut avouer!
Si la Coré du nord peut faire des aussi bonnes jokes, je vais aussi le mentionner!
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Actualités de vous!
Il y a eu un spécial bands ''Métals'' et ça été suivi d'un spécial Blues guitare avec des démonstrations de virtuoses. Y en a que ça représente une vie comme aboutissement pour la souplesse.
J'aime le Blues juste quand c'est présent car suis électro d'instinct. Je vais moins aller voir un show mais si c'est là, je peux dire ah oui, c'est vraiment bien. C'est le système de valeurs associé à cette forme de musique que je partage moins.
Asties de ringards poussiéreux de virtuoses!
Mais contrairement au Rap, ça me fait pas fuir!
Un imposteur guitare Blues, ça parait! Un imposteur qui fait du rap, il a tout les moyens en presets pour faire une musique.
Puis, il y va avec des paroles qui chient!
On est dans les basses vibrations contagieuses là. Automatiquement y vient de gagner tout ceux qui voudraient chier des paroles de même!
Avec l'esprit critique appliquée, on y reconnait son front de boeuf et y tapoche les bonnes cibles sinon y aurait pas de réactions...pis sa soeur est pas moche!
Mais je fais remarquer que ce blues était cool pour moi car il n'y avait pas de paroles! TA YUEULE tabarnak pis joues! Tanné de t'entendre brailler que ta blonde t'as lâcher pis que si tu avais deux yeux, ça irait mieux pis que le chien a pas mangé depuis 2 jours parce que t'es trop saoul...!
100 ans à se plainnnnndre! C'est long, on s'entend!
J'ai trafiqué des paroles de chanson!
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Vos trucs vidéos sur Instagram avec du hardware synth space, le visuel c'est bien mais honnêtement, les gens software du forum Reaktor font pas mal plus convaincants! Ils inventent leurs machines pour ce genre d'ambiance.
J'en parle souvent de Reaktor, car c'est dans mes éléments incontournables pour du live salon. Avec ''Newscool'' beat et basse, et juste 2 kits de claviers comme ''Electro studio'' et ''Boscomac'' et suis complet pour des sketchs qui seront repris en plus élaboré si il y a une trouvaille.
J'ajoute ''Savi Host'' qui va héberger le VST ''Take One'' 32 bits pour lire les sf2 car on a en prime, un loopeur inclus afin de jouer par dessus.
Tu écris ''download 120 bpm loop drum'' pis t'as ton beat de base.
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Pour l'aspect tout sous le capot, un bon lecteur de SF2 comme le VST ''Take One'' ici encapsulé dans ''SaviHost'', ça veut dire des centaines, pour pas dire un infini et plus encore, d'instruments de musique!
Dans les Soundfonts (sf2) on retrouve les même tendances que pour les VST soit ceux qui vous donnent un moyen avec un son d'intrument réel et les autres pour qui le SF2 est une finalité, l'oeuvre finale. Parfois toute un ou l'autre et souvent plus un que l'autre.
Les designs de ''Boscomac'' devraient convaincre sur ce point.
À vous maintenant que ça veut dire!
Ce que j'ai tenté de faire!
En tenant compte de ma démarche artistique sur l'objet trouvé, je pourrais dire que dans les designs de ''Boscomac'', j'ai trouvé cette mélodie!
''Je ne cherche pas, je trouve!'' Picasso!
Il avait des bons trucs lui quand on comprend!
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Pour revenir aux atmosphères musicales psycho machin, j'en ai retrouvé une de 20 minutes dans Itunes! De style musique ''drone''.
''Over the flying toasters'' ou quelque chose de semblable. Le hic est que je retrouve plus la source copiée sur National Géo pour la pochette pis rien à date peu remplacer ce mood.
Envoyer ça sur Youtube avec les méandres de questions pour y parvenir.
C'était pour impressionner Richard car il était fan de Brian Eno.
Brian Eno — Wikipédia (wikipedia.org)
Un artiste inspirant un peu touche à tout. Il a fait une exploration notable de l'art de génération (Generative art) musicalement. Je reprends cette idée avec l'idée des programmeurs qui se sont lancés là dedans.
L'action de capitaliser sur de l'imprévu en partie ou totalement.
Toutes les réalisations d'aspect minimalistes ou géométriques sur Flickr, c'est du Generative art.
Ron Random | Flickr
Ça dit, je vous ai fait ceci, si vous aimez ça, je peux aussi vous faire cela. Résultat, c'est une trentaine de propositions, et tu choisis les intéressants, lock pour eux, et on repart la spin machine pour les prochaines propositions. Tu fais ça 30 fois parfois plus parce que c'est moche, le départ default.
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Après on recadre un grosse image prévue pour ça, afin d'arranger ça dans une composition publiable . C'est du hasard dirigé car on insiste sur les directions désirées, dans le processus.
En musique comme pour l'art visuel, le principe est le même soit un générateur de hasard avec des balises. Plus il y a de sortes de balises et plus il y a de contrôles, comme pour le nombre de pitons sur une machine!
En musique, après la qualité de faire ce que les autres font pas, il y a des lacunes poches pareil! Ah le lab! Comme ce n'est pas compliqué rester sur une tonalité. Pourquoi ton truc y part tout le temps dans tout les sens? Ou bien, si tu veux des accents étranges générés par la machine, pourquoi tu les mets pas automatiques sur les temps forts? Plein de petits détails du genre faciles à corriger.
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Réalisation déjà publiée ailleurs.
Dans ce que j'utilise, un savoir dans le 3D ça aide, pour se déplacer dans un espace XYZ de synthèse, pour les types de rendus, nature de la matière etc. Et en Fractal, c'est plus le principe de base qui peut faire toute la job! Avec de la pratique, on en vient à savoir les itérations ou bases les plus riches en diversités ou quelle variable changer dans la formule mathématique.
Intuitivement comme un nouveau synth...le piton qui fait le plus d'effet a toute notre attention.
Un point G de machine!
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Sans sensibilité de perception, ça va rester du tout croche, coloré tout croche!
Je note, comme ça si...
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Les fractals de synthèse sont comme une bulle géante 3D dans laquelle nous circulons avec notre point de vue.
Ici, c'est semblable à des neurones de machine.
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Médias web.
Une remarque à propos de la propagande sur Twitter pis y en a.
Pour savoir si c'est de la propagande, soit arranger des faits à notre avantage, on remarque cette constante aussi présente. C'est cette attitude de type nous sommes les bons supers pis eux les maudits chiens sales, de chiens, de sales et maudits sales de...
Vous voyez le genre?
Ça c'est du monde qui savent pas ce que ça implique faire une guerre. Il ne reste que la force brute dirigée par une logistique désincarnée. Donc en partant, c'est sale!
Un esprit critique devrait normalement aller voir l'autre propagande du clan adverse pour avoir une idée moins filtrée.
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Bombardement d'une prison de Azov.
Bon débarras!
Des poisons qui tuent pour imposer une idéologie de débiles endoctrinés.
On leur a servi leur propre recette.
Ça ressemble à de la rétro action!
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Comme l'explosion qui a tué la fille d'un proche de Poutine. Le retour est venu sous une autre forme et ça touche que ce qui est de même nature en fait de vibrations ou vices si vous voulez.
Cette logique est pas si complexe.
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Impressionner pour montrer une vision du monde.
Transposition de ...
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C'est une illustration spectaculaire de la rétro action.
Le symbole du feu dans Rammstein peut aussi avoir un lien avec un élément capital lié à la vie...la combustion de l'énergie.
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Azov.
C'est des animaux, y sont pas humains!
Pis t'es quoi, toi? Une plante verte?
Insultant pour les animaux! Y sont pas aussi stupides que des humains dans une guerre. Les animaux avec des comportements aprox des humains, c'est qu'ils ont aussi une part de libre arbitre ou plus que on pensait. Car normalement, ils tuent pour manger, point.
Ex beau père inspecteur des viandes alors fidèle à mes habitudes, j'ai investigué les liens pour m'informer sur les abattoirs. Les cadavres outragés de la guerre, c'est la routine quotidienne multipliée par des milliards dans les abattoirs!
Pourtant c'est des être selon la science, intelligents qui ressentent la peur ou la terreur. Dis ça d'même.
Je dis pas que c'est banal. Jusque monter dans les rideaux après la bêtise, en persistant de pas voir la bêtise...
''La mort est partout!'' Depeche Mode
Faut vivre avec!
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Et rétro action de vos scènes.
Je connais cette chaise qui fait sourire. On est dans le pas mal local!
Du post René Magritte, réinventé.
magritte rose - Bing images
Comme c'est de la poésie, on y donne le sens que on veut et moi le sens de cette chaise, c'est l'humain dépassé par ce qu'il a créé.
Bon, ça peut moins changer avec ce que je viens d'écrire.
Pis ya touté la famille! Avec un accent italien qui jure!
Et musiciens (nes) J'y tiens!
Propos ondulatoires.
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Un exotisme pour mes ex envahisseurs de Tanzanie! Eux y ont des troupeaux de cornus pis moi, une grosse chaise! C'est d'même!
Et pour d'autres provenances, l'écart entre leur culture musicale et la mienne, c'est dingue! Mc Gilles! Comme des Mariachis, aux grands ballets canadiens!
Faut j'assume mon choix de l'étiquette surréaliste!
D'un autre côté, ils maitrisent leurs instruments, mieux que je le ferais, faut voir la réalité en face! C'est préférable ça que des politiciens corrompus! On fera pas de chichi avec ça!
On obtient quand même un concentré de profils avec des publications intéressantes. Ce mood check c'est moi et... pis... c'est correct mais veux pas savoir quoi vous mangez!
Une démonstration de luthiers ou synths par exemple.
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Parachute ou plongée sous-marine?
Ça c'est comme vous êtes chien ou chat? C'est très plaisant se faire aimer par un chat ou chatte! C'est doux, c'est mou et on peut les virer dans tout les sens pis y disent rien!
C'est moins évident faire ça avec un cheval!
Pis le parachute, ça m'intéresse même pas!
Et je veux pas savoir pourquoi!
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Aussi une référence Depeche Mode. Toujours été un fan pour les claviers pis la voix et cette guitare mélodieuse. Le hic, c'est en show...moi ça passe pas! Dans le sens que je préfère une mise en scène au quart de seconde comme Rammstein.
Mon synth pop ambiance D M avec les instruments correspondants à l'époque.
Cyclone - YouTube
Du DMG!
Ah pis le gamin de 7 ans qui joue du drum comme un dieu! Au delà des pratiques nécessaires pour atteindre ce niveau, il est directement branché sur l'ordi central lui! Comme les abeilles qui construisent des structures sans conscience individuelle! Elles ont une conscience de machine comme pour un robot chien qui voit mais pas celle d'être un individu dans le sens de comment ça va Gilbert? Pis l'ouvrière, t'as cruisé hier?
Une interprétation demande beaucoup d'esprit cartésien spécialisé ( moi, moi et surtout moi!) car on a affaire à un apprentissage et du savoir faire. Faut aussi une sensibilité artistique bien entendu. Mais une impro structurée fonctionne avec une autre logique. L'intelligence de l'équilibre qui elle, ne vient pas juste de nous.
Hendrix.
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Politique.
La différence entre la majorité des propos politiques et les miens, c'est que les miens inclus la responsabilité civile liée aux événements.
Les ''c'est pas mol, c'est l'autre'' ça me gosse.
Oui c'est toi aussi, stie, que je dis!
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Et un update ici:
M G | Flickr
Titre: Symétrie pour cristallins
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Et tant qu'à faire des updates, en vla un autre!
Musical: Arguments de négociations! by Michel Grimard AliBlaBla Productions | SoundClick
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''Le Festival de la fierté de Montréal annule le défilé''
C'est honteux!
J'ai jamais vraiment saisi le sens d'être fiers de se promener barbouillés de couleurs avec des plumes dans le cul!
Si tu veux affirmer ta différence, fais le avec une réalisation plus...inspirante que des pitreries de clowns avec des tambours!
Sauf pour les parades de zombies, vous avez le droit!
C'est normal!
Sinon personne voudrait être zombies! Faut des avantages sociaux!
C'est légitime de vouloir se faire voir, pour exister aux yeux des autres.
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J'ai pogné ça sur Clubic! '' ... un design à réveiller les morts (et un prix qui tue) !
Se donner la peine de réveiller les morts pour les tuer par la suite avec des prix, c'est absurde!
Creuser des trous pour les remplir!
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Salman Rushdie et cet attentat.
Le type a pas un objectif de divertissement, ni pédagogique mais de pure zizanie.
Il a eu sa rétro action.
Démontrer un esprit critique, c'est pouvoir dire, t'es nul à chier dans ça pis vraiment super dans ça si c'est le cas. Pas juste de la mesquinerie accusatrice rentable à court terme.
Moi j'explique la raison d'être des croyances ainsi que les bémols des distorsions qui les utilisent pour du politique. Je donne de nombreux exemples sur ce que j'avance et souligne les tares pour ce qu'elles sont, un nuisance dans un contexte contemporain. Ça fait dévier le focus des préoccupations sur des enjeux secondaires par rapport aux autres directement liés à notre condition de vie.
Je suis des deux bords alors bien placé pour avoir une vue d'ensemble. Je vois ça un peu comme ''Avatar'' qui est en fait une transposition des forces majeures en présence.
La civilisation vs le sauvage. La science vs la magie (Glest, le jeu!) La pêche au brochet ou le design? Moi je prends les deux!
Dire qu'il y a une crise opposant la civilisation vs la nature, j'invente rien. Les adversaires sont des représentants de ces deux forces, polarisés d'un bord ou de l'autre en étant plus un que l'autre.
Un palestinien aura moins de chances d'avoir une suite de liens web qui iraient jusqu'à la Nasa par exemple. Un juif d'israel, c'est plus probable. Dans le sens que Einstein, c'est un juif.
Le sauvage est plus fort que le civilisé car il est en lien avec le tout et la partie (civilisée) n'a aucun effet sur le tout. La civilisation va en détruire des matérialisations multiformes aussitôt remplacées par d'autres avec le même type de liens universels.
Numériquement, il y a plus de branchés au tout, soit tout ce qui est vivant, que de débranchés dont les représentants sont juste dans l'espèce humaine.
Les animaux dénaturés!
Je retiens que la victoire lors du plus grand conflit mondiale passé, est allée aux représentants de la raison qui elle, a été aidée par la magie! Le flash de l'inspiration a eu son ampleur transposée dans le matériel. Boom! Pour sacrifier x nombre afin de sauver x nombre multiplié par x si ça continuait.
Un réponse rationnelle de la magie si on veut. L'intelligence de l'équilibre.
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La relativité, c'est aussi qu'une chose n'existe que par rapport à une autre!
Je n'existe pas sur le web pour ceux qui ne me lisent pas. Non plus pour vous avant que vous me lisiez.
Votre existence pour moi a été le temps de fouiner un profil ou de passage sur les miniatures mais si je ne m'en souviens plus?
On n'existera tant que notre souvenir sera présent dans les esprits...après ça...niet...plus rien...on a jamais existé si il n'y a aucunes traces comme témoignages.
Qui se souvient de son arrière grand-père comme si c'était hiers?
Voilà!
Il n'a jamais existé! Ha! Ha!
Veux dire combien de Barons X de l'époque Y existent encore dans la conscience des gens? Bon, ça a fait d'autres Barons X1 -X2 etc mais un moment donné, ça a fini par faire un Baron qui a produit quelque chose et c'est ÇA qu'y peut rester comme témoignage de l'existence du baron X!
Ou il s'écrit un biographie distribuée à ses frais, à des millions d'exemplaires pour être safe d'exister!
Pis tant qu'à exister dans mon cas, aussi bien de se faire voir!
Alors en testant l'icône photo du nouvel ordi, pour une capture de sketch de l'animation de Dadadidierdodu, ça a donné un selfie!
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Le libre arbitre gonflé outre mesure comme pour un archi civilisé cartésien, isole l'individu dans sa psychose. Un exemple banal à première vue mais assez révélateur, c'est un habitat sans plantes, animaux domestiques, aquarium etc.
C'est comme pas accorder beaucoup d'importance à...
Tu peux tuer des individus d'une sorte de virus mais si la nature se tanne, elle va t'en pitcher plein de sortes de virus pis t'es faite!
En plus en pognant un fixe sur ce genre de questions de bondieuseries, y en reste moins pour d'autres comme je le mentionnais. Un déséquilibre social provoqué par des guerres motivées par une quête de l'énergie ou des catastrophes naturelles comme des chaleurs extrêmes, provoquent des migrations et c'est normal.
Le A fait la réaction B, peu importe le peuple.
Les racistes ont pas fini d'être confrontés.
Donc, je vois pas l'utilité de ce genre d'écrits de belliqueux.
C'est pas comme le magazine ''Charlie'' qui lui a plus été victime de l'ignorance car si ils savaient ce qu'est cet humour...y tirent sur tout ce qui bouge incluant les leurs.
Pour preuve, à l'enterrement de Reiser, y avait des fleurs des ''Hara Kiri'' (le avant Charlie) avec cette inscription: ''De Hara Kiri, en vente dans tout les bons kioskes!''
Ben oui, le cash entre autre...
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C'est souvent peu artistique une vacherie.
Faut être conscient que s'afficher publiquement, c'est aussi être pointer du doigt des deux bords si on exprime juste un bord de façon prononcée.
Y en a qui sont aussi agressifs, peu importe qui ou quoi, pis même un melon d'eau peut trouver le moyen de les faire rager alors faut le savoir pour ajuster le ton.
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Et pour terminer. une vacherie!
Un village britannique réveillé par une invasion de vaches | Watch (msn.com)
Les invasions barbares!
Sans avoir d'arguments valables, moi Arcand pis Dolan, ça passe pas!
C'est trop plate!
Hulie!
Vo m'charcher in chip pis in pack de 6 au dep!
Aille Hilles! Tu savas-tu que... Le papier de toilette est en spécial!
Je l'sé!
Pas besoin de gueuler d'même!
MG
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artdelivre · 4 years
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Alors, je ne sais pas pourquoi, il y a quelque chose qui a crevé en moi. Je me suis mis à crier à plein gosier et je l’ai insulté et je lui ai dit de ne pas prier. Je l’avais pris par le collet de sa soutane. Je déversais sur lui tout le fond de mon cœur avec des bondissements mêlés de joie et de colère. Il avait l’air si certain, n’est-ce pas ? Pourtant, aucune de ses certitudes ne valait un cheveu de femme. Il n’était même pas sûr d’être en vie puisqu’il vivait comme un mort. Moi, j’avais l’air d’avoir les mains vides. Mais j’étais sûr de moi, sûr de tout, plus sûr que lui, sûr de ma vie et de cette mort qui allait venir. Oui, je n’avais que cela. Mais du moins, je tenais cette vérité autant qu’elle me tenait. J’avais eu raison, j’avais encore raison, j’avais toujours raison. J’avais vécu de telle façon et j’aurais pu vivre de telle autre. J’avais fait ceci et je n’avais pas fait cela. Je n’avais pas fait telle chose alors que j’avais fait cette autre. Et après ? C’était comme si j’avais attendu pendant tout le temps cette minute et cette petite aube où je serais justifié. Rien, rien n’avait d’importance et je savais bien pourquoi. Du fond de mon avenir, pendant toute cette vie absurde que j’avais menée, un souffle obscur remontait vers moi à travers des années qui n’étaient pas encore venues et ce souffle égalisait sur son passage tout ce qu’on me proposait alors dans les années pas plus réelles que je vivais. Que m’importaient la mort des autres, l’amour d’une mère, que m’importaient son Dieu, les vies qu’on choisit, les destins qu’on élit, puisqu’un seul destin devait m’élire moi-même et avec moi des milliards de privilégiés qui, comme lui, se disaient mes frères. Comprenait-il, comprenait-il donc ? Tout le monde était privilégié. Il n’y avait que des privilégiés. Les autres aussi, on les condamnerait un jour. Lui aussi, on le condamnerait.
Albert Camus, L'Étranger
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abbedartigue · 4 years
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Julien Green, On est si sérieux quand on a 19 ans.
« Il ne faut pas exagérer » me dit le chrétien moderne pendant qu’il s’emmitoufle et se carre au fond de sa voiture, au sortir de la messe de minuit, « ne soyons pas plus catholiques que le pape, accommodons nous des imperfections du siècle. Pas de violence, nous ne sommes pas des mahométans… ». Cette attitude me désarme ; on aimerait mieux avoir affaire aux plus bruyants hérésiarques avec qui l’on pourrait se colleter, mais par où les prendre, par où les empoigner, ces huileux adhérents du christianisme contemporain ? On voudrait leur administrer des gifles que la main glisserait sur l’onctueuse bave dont leur visage est barbouillé. Refusant de servir Dieu, mais tremblant quand même d’avoir, un beau jour, quelque chose à payer pour leur désobéissance, ces couleuvres ont imaginé une sorte de voie moyenne par laquelle ils espèrent atteindre le ciel sans se donner trop de mal, et se glisser dans le Paradis en contrebande. On donne tant à Dieu et tant au Diable, on a la paix sur terre et au ciel sans avoir à se faire arracher les ongles ni coucher à l’écurie. On observe la lettre des commandements qui sont faciles à tourner, du reste, et à interpréter dans le sens d’une fastueuse largeur. Satan y trouve sa part sans que le Ciel puisse en toute bonne foi récriminer. On pipe l’un, on pipe l’autre. Du moins, on le croit.
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feluz9 · 4 years
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Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière. La seconde âme en nous se greffe à la première ; Toujours la même tige avec une autre fleur. J’ai connu le combat, le labeur, la douleur, Les faux amis, ces nœuds qui deviennent couleuvres ;
J’ai grandi.
Écoutez-moi. J’ai vécu ; j’ai songé. La vie en larmes m’a doucement corrigé.
Le mal m’est apparu, puissant, joyeux, robuste, Triomphant ; je n’avais qu’une soif : être juste ; Comme on arrête un gueux volant sur le chemin, Justicier indigné, j’ai pris le cœur humain Au collet, et j’ai dit : Pourquoi le fiel, l’envie, La haine ? Et j’ai vidé les poches de la vie. Je n’ai trouvé dedans que deuil, misère, ennui. J’ai vu le loup mangeant l’agneau, dire : Il m’a nui ! Le vrai boitant, l’erreur haute de cent coudées, Tous les cailloux jetés à toutes les idées.
J’ai vu l’esprit humain libre, et le cœur de l’homme Esclave ; et j’ai voulu l’affranchir à son tour, Et j’ai tâché de mettre en liberté l’amour.
L’erreur est d’un aimable et galant entretien. Qu’on la quitte, elle met les deux poings sur sa hanche. La vérité, si douce aux bons, mais rude et franche, Quand pour l’or, le pouvoir, la pourpre qu’on revêt, On la trahit, devient le spectre du chevet.
Le passé ne veut pas s’en aller. Il revient Sans cesse sur ses pas, reveut, reprend, retient, Use à tout ressaisir ses ongles noirs, fait rage ; Il gonfle son vieux flot, souffle son vieil orage, Vomit sa vieille nuit, crie : À bas ! crie : À mort ! Pleure, tonne, tempête, éclate, hurle, mord. L’avenir souriant lui dit : Passe, bonhomme.
L’immense renégat d’Hier, marquis, se nomme Demain ; mai tourne bride et plante là l’hiver ; Qu’est-ce qu’un papillon ? le déserteur du ver ; Mes pieds, ces renégats, quittent mes vieilles bottes ; Ah ! le doux renégat des haines, c’est l’amour. À l’heure où, débordant d’incendie et de jour, Splendide, il s’évada de leurs cachots funèbres, Le soleil frémissant renia les ténèbres.
Rien, au fond de mon cœur, puisqu’il faut le redire, Non, rien n’a varié ; je suis toujours celui Qui va droit au devoir, dès que l’honnête a lui, Qui, comme Job, frissonne aux vents, fragile arbuste, Mais veut le bien, le vrai, le beau, le grand, le juste. Je suis cet homme-là, je suis cet enfant-là. Seulement, un matin, mon esprit s’envola, Je vis l’espace large et pur qui nous réclame ; L’horizon a changé, marquis, mais non pas l’âme. Rien au dedans de moi, mais tout autour de moi. Est-ce ma faute, à moi, mon Dieu, si tu tressailles Dans mon cœur frémissant, à ce cri : Liberté ! L’œil de cet homme a plus d’aurore et de clarté, Tant pis ! prenez-vous-en à l’aube solennelle. C’est la faute au soleil et non à la prunelle. Quand le chemin est droit, jamais il n’est mauvais. J’ai devant moi le jour et j’ai la nuit derrière ; Et cela me suffit ; je brise la barrière. Je vois, et rien de plus ; je crois, et rien de moins. Les hommes du passé, les combattants de l’ombre, M’assaillent ; je tiens tête, et sans compter leur nombre, À ce choc inégal et parfois hasardeux.
Rien de ce but profond ne distraira mon cœur, Ma volonté, mes pas, mes cris, mes vœux, ma flamme ! Oh ! jamais, quel que soit le sort, le deuil, l’affront, La conscience en moi ne baissera le front...
- Victor Hugo
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chic-a-gigot · 7 months
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Le Petit écho de la mode, no. 42, vol. 25, 18 octobre 1903, Paris. 3. Vêtements haut nouveauté pour la saison d'hiver. Ville de Paris / Bibliothèque Forney
No. 1. Paletot Dieterle en drap noir pointillé blanc très chaud. Les devants sont garnis d’un col-étole surmonté d’un col montant rabattu qui préserve bien le cou. Nouvelle manche évasée du bas. Dos de forme sac. Le col-étole est rabattu, les devants et les manches sont garnis d’un galon soie noir et blanc. Prix: 25 fr. 55; longueur: 0 m. 65.
No. 2. Collet Clodion en drap cuir noir non doublé. Très élégant et d’une coupe parfaite, ce collet est fait sur une longueur de 0 m. 50, bonne moyenne exigée. Il est garni d’un grand col arrondi orné de piqûres et d’application de drap. Les devants sont ornés de deux motifs en drap découpé, et chacun d’eux de chenille noire faisant relief disposés en serpentin d’un très joli effet. Prix: 14 fr. 95. Ajouter 4 fr. 50 si on le désire doublé soie noire ou violette.
No. 3. Paletot Nicette en tissu homespun gris, envers carreaux. D’un goùt simple et parisien, ce paletot, de forme sac, est orné de piqûres et de trois rangs de galon noir et blanc sur le devant, au col et aux manches. Les devants se croisent par des agrafes. Le col est en velours rouge pointillé blanc, ainsi que le mi-poignet de la manche. Prix: 22 fr. 75; longueur: 0 m. 65.
No. 4. Paletot Delia en drap noir pointillé envers carreaux. Les devants se boutonnent par une sous-patte et sont garnis de deux appliques drap noir formant bretelles, qui sont retenues par des boutons passementerie: même garniture aux manches. Le col rabattu, genre petite étole, est garni de même. Poches Raglan. Dos de forme sac. Une fantaisie, formée par une cordelière soie noire avec effilé, termine la garniture de cet élégant paletot. Longueur: 0 m. 65. Prix: 30 fr. 45.
No. 5. Jupe Fiametta en neigeuse fond marron avec pointillé couleur, doublée d’alpaga noir, garnie de quatre plis piqués formant éventail dans le bas; plis creux derrière. Prix: 14 fr. 95.
No. 6. Jupe Edmee en drap satin noir, garnie de deux biais de satin simulant l’empiècement. Pli creux derrière ou plat. Cette jupe est doublée en alpaga. Bien spécifier si l’on désire la jupe plate ou avec pli creux. Prix : 12 fr. 95. — 7. Paletot LAIS en drap noir diamanté. Col officier garni de galon noir et blanc, se continuant sur le devant pour simuler l’étole. Grande collerette garnie de même galon. Manche bouffante, serrée dans un poignet, Dos de forme sac. Longueur: 0 m. 65. Prix: 22 fr. 50.
No. 7. Jupe en serge, doublée d’alpaga. Prix: 10 fr. 95.
Pour les paletots, indiquer: 1. l’encolure; 2. tour de poitrine; 3. longueur des manches. — Pour les jupes: tour de taille, tour des hanches; longueur devant, derrière et côté.
No. 1. Dieterle overcoat in very warm white dotted black cloth. The fronts are trimmed with a stole collar topped with a high turn-down collar which protects the neck well. New flared bottom sleeve. Bag-shaped back. The stole collar is turned down, the fronts and sleeves are trimmed with black and white silk braid. Price: 25.55 fr.; length: 0.65 m.
No. 2. Clodion collar in unlined black leather cloth. Very elegant and with a perfect cut, this collar is made to a length of 0 m. 50, good average required. It is trimmed with a large rounded collar decorated with stitching and cloth appliqué. The fronts are decorated with two patterns in cut cloth, each of them in black chenille in relief arranged in a serpentine pattern for a very pretty effect. Price: 14.95 fr. Add 4.50 fr. if desired, lined in black or purple silk.
No. 3. Nicette coat in gray homespun fabric, check reverse. With a simple, Parisian taste, this bag-shaped overcoat is decorated with stitching and three rows of black and white braid on the front, collar and sleeves. The fronts are crossed with staples. The collar is in red velvet with white dots, as is the mid-cuff of the sleeve. Price: 22.75 fr.; length: 0.65 m.
No. 4. Delia overcoat in black dotted cloth with check backing. The fronts are buttoned with an under-placket and are trimmed with two black cloth appliques forming straps, which are held in place by trimmings buttons: same trim on the sleeves. The turn-down collar, like a small stole, is trimmed in the same way. Raglan pockets. Bag-shaped back. A fantasy, formed by a black silk cord with tapering, finishes the trim of this elegant overcoat. Length: 0.65 m. Price: 30.45 fr.
No. 5. Fiametta skirt in snowy brown background with colored dotted lines, lined with black alpaca, trimmed with four stitched pleats forming a fan at the bottom; box pleats behind. Price: 14.95 fr.
No. 6. Edmee skirt in black satin cloth, trimmed with two satin bias strips simulating the yoke. Box pleat behind or flat. This skirt is lined in alpaca. Please specify whether you want a flat skirt or a box pleat. Price: 12 fr. 95. — 7. LAIS overcoat in diamond-cut black cloth. Officer collar trimmed with black and white braid, continuing down the front to simulate a stole. Large collar trimmed with the same braid. Puff sleeve, tightened in one wrist, Bag-shaped back. Length: 0.65 m. Price: 22.50 fr.
No. 7. Twill skirt, lined with alpaca. Price: 10.95 fr.
For overcoats, indicate: 1. the neckline; 2. chest measurement; 3. sleeve length. — For skirts: waist measurement, hip measurement; length front, back and side.
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lemoutonvoyageur · 4 years
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Salade de radis
2020. le Mardi 9 Juin
Il manque un nom à cette année.
aYOYE. C’EST VRAI. J’avais créé un blog, moi. Il y a combien de temps de cela ?
           Je regarde la dernière saison de Queer Eye, et je me demande ce que je vais faire de ma vie. C’est en faisant du vélo—pour la première fois depuis mes dix ans établis à Longueuil-Beach—que j’ai eu cette idée… Avec un nom dans la tête, totalement surréaliste, je veux dire : spontané… Tête de radis… Cerveau de radis… Salade de radis… Bon, c’était pas si spontané que ça. Mais tout d’un coup que je pédalais en fin d’après-midi le long du boulevard Jean-Paul-Vincent, ça m’est tombé dessus, au travers du calme des dernières semaines. Salvatrices. Qui m’ont rappelé qui je suis. Dans toute ma petitesse de semences radiennes. Radiales. Je le sais tu moé. Exactement. Je le sais pas, puis je suis bin correct avec ça.
           Je m’éveille à trente-deux ans comme un écrivain handicapé. Qu’est-ce que je veux faire de ma vie ?
           Ça fait une semaine que je suis en pause. Dans un sprint phénoménalement invisible, je termine mon manuscrit, qui peine à voir le jour. Ça fait dix ans que je dis au monde que j’écris. Il y en a souvent qui sont enthousiastes. Pour une raison que je ne m’explique pas, ça me met mal à l’aise. Les gens sont plus enthousiastes à l’idée que moi. Parce que la réalité, c’est qu’il y a bien des gens avec du gros talent, du gros talent visible, sur scène, ça se couvre de lauriers, ça se goûte dans la voix des gens, dans l’angle aigü et lumineux de leur yeux, ça transforme leur posture… mais moi, je n’écris pas dans le grand «viens !». J’écris parce que c’est comme ça que je suis. Puis je suis pas sûr de comment traduire ça. On dirait que les dernières semaines, aussi inspiré ou découragé que je pouvais l’être… je perdais foi dans les mots. Qu’est-ce que je peux bien ajouter à ce monde.
           Salade de radis. Parce qu’une salade, c’est plein d’affaires mélangées. Puis pour l’instant, la seule audace qui se vale, c’est de dire ceci : c’est tout ce que j’ai à offrir au monde. Une salade d’affaires. Puis j’espère que c’est assez. Une salade de mots. À la bonne franquette. Salade de saucisses. Salades de soleils… Wow… Salades d’intuitions. Fraîches, conserves, cuites, rôties. Végétaliennes, internationales, continentales… Salade de radis. Puis ça fait dix ans que j’enfile les surnoms, parce qu’aucun ne semble décrire la largesse de cette salade infinie qui m’habite. Le nom qu’on me donne, c’est un tremplin.
           Ça fait deux mois que je regarde ma sœur aller avec mes trois nièces, éveillées, enflammées, actives et engagées. Dans leurs cahots quotidiens, leurs refus et leurs accaparements. Souvent, je me sens comme un imposteur. Pogné entre des gens qui semblent travailler pour vrai. Même si, je dois dire, depuis que j’ai retrouvé le métier d’écrire—peu de choses m’apparaissent plus difficiles que de défendre l’invisible. Les promesses. Les rêves. Parce qu’ultimement, on est le seul à les défendre. Défendre une vision. Défendre une salade, défendre des radis.
           J’ai retrouvé un jeu de stratégie sur l’ordinateur, sur lequel j’ai passé probablement des centaines d’heures. Ça faisait un temps fou que je n’avais pas joué. Et les retrouvailles ont été intenses. Ça fait grosso modo une semaine que je ne m’en passe plus. J’ai délaissé mes frustrations et mes inquiétudes grandissantes pour replonger dans Age of Empire II (Age of Kings). Extases d’évolution ! Concentration à pauser à tout bout de champ pour pousser la productivité à fond ! Devenir un tyran consommé. Ça m’a fait un bien fou de tourner mon cerveau à off. Pendant cette semaine, j’ai acheté Sangoku, mon nouvel allié fidèle, ma monture vélocipoïde, et j’ai commencé à explorer mon propre terrain «réel» d’Age of Empire. À identifier les ressources autour de moi. À me laisser perdre dans les culs-de-sacs des pistes cyclables du Longueuil-Beach 21e siècle, dodécennial, intra-corona-crisal, estio-déconfinementalo-progressif. J’ai fait la vaisselle en dévorant toujours plus de Plus on est de fous, plus on lit, tombant en amour avec des univers infinis qui s’offrent à moi. Et ça… me sidère. Que je ressente un sentiment analogue à celui de l’énamourement. Ça me bouche le trou du radis complètement que je me sois empêché d’être curieux, et de l’assumer, pendant tant d’années. Cette dernière semaine, j’ai aussi ramassé les déchets sur le terrain, pour faire mon éducation environnementale locale. Sincèrement, vous essayerez. Vous ne verrez plus le monde de la même manière. Peut-être que ça me force à défricher le terrain de ma propre bullshit, d’excuses en mégots que je jette chaque jour sur ma pelouse. En me disant « C’est rien que des mégots. Ça va se décomposer. Quelqu’un d’autre va le ramasser.» Des fois, j’ai l’impression que ça fait dix ans que je jette des mégots littéraires partout, en me disant que quelqu’un d’autre va les ramasser. En traitant ma prose comme des ordures. Bref. Ça, et puis tondre le gazon. Sincèrement, j’aime ça sortir ! J’haïs juste me faire regarder depuis le balcon par les propriétaires qui me payent pour tondre égal, mais égal, puis me faire dire quoi faire, j’haïs ça. Comprenez-moi bien, je ferme ma gueule, je suis payé pour faire ça, c’est moi qui ai décidé d’endosser la charge de travail. Mais on dirait que je suis plus capable d’aimer ça me faire dire quoi faire. C’est tout ce que je dis. Si je décide de m’engager à réaliser la vision de quelqu’un, j’y mets tout mon cœur, toute mon âme, mon corps défendant le soleil de laisser trop pousser le gazon. Enfin… Il faut cueillir le radis quand il est rouge. Ou je le sais tu.
           Je pédale dans une piste de terre défrichée, en attendant qu’ils y mettent une nouvelle voie asphaltée rien que pour les vélos. «Boing boing boing aaaaaaaah !» C’est bien moi qui produis ces sons. Participer au monde. Je fais des bruits. J’ai un cerveau plus volatile qu’humain, j’ai l’impression. Bref, je pit-pit, un peu comme on lancerait des radis joyeusement le bord de la route. Et puis, à force de pédaler pour fuir ma cellule où je viens de passer deux mois assumés à hiberner en retard, il y a un espace qui s’ouvre…
           J’écris pas pour les autres. Je pense même pas qu’ils vont aimer ça, et à la vérité, j’ai même pas envie qu’ils aiment ça. Je le fais pour moi. Parce que j’aime ça. Si je devais attendre de composer mes radis pour que quelqu’un en veuille, j’attendrais longtemps. Je l’ai sorti à quelques personnes récemment; je leur ai dit que ce premier roman, c’est le projet de ma vie. C’est vrai. Alors que la plupart du monde autour de moi me semble s’enraciner, moi je suis un radis en fleurs, petit bulbon prêt à être emporté ailleurs, à la première occasion. Mes mots aident à me connecter au monde. Et c’est tout. Cette vie, soufferte parfois, très souvent on pourrait le dire, comme une appatrie constante.
           Puis avec tout ça, je regardais Queer Eye, puis je trouvais ça donc beau. De continuer à désapprendre tout ce que j’ai appris. Mon ami est allé à la marche Black Lives Matter, puis il m’avait invité, mais ça me tentait pas parce que je comprends pas comment les gens font pour manifester puis respecter le deux mètres de distanciation physique, puis tout d’un coup, je me suis dit que j’étais juste un gros bs de bourgeois (oui, tout à fait cohérent) qui n’osait pas penser à des manières de se battre pour l’égalité… À la place, je préférais Age of Empire II, mon chèque de Canarda, puis de continuer à rester assez dans mon nid…
           Et pourtant, je couve. Comme je l’ai toujours fait. Je pense que je suis une poule à radis. Voilà. Je couve des radis. Il leur pousse des ailes. La saison venue, la salade de radis s’emplume, et s’envole vers d’autres paysages. J’ai senti mon cœur dans cette salade, lui pousser des ailes de samarres, des auvents filiformes, et emmagasiner le vent. Prêt à décoller. À trente-deux ans, je ressens à nouveau cette «prêtance», prêt à germer, prêt à migrer. Prêt à irradiser la planète entière seulement en enfourchant Sangoku et en me laissant balancer des mots rouges et ronds le long des rues de Longueuil-Beach en feuilles.
           La jupe de Jonathan et ses collets ronds me rebutaient au début, déstabilisé par son questionnement féroce des genres établis. Après cinq saisons, j’admire sa question. Parce que je suis un amoureux des questions, celles qui nous forcent à pédaler. Écrire est une question. On y revient toujours. «Qu’est-ce que j’ai à offrir ?» Après une semaine à refuser un monde que je sens naître, à le craindre, parce qu’il me révèle dangereusement, j’ai compris que j’étais enceint de cette question qui me perturbe depuis mon secondaire 4. «Qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? Comment vais-je briller ?» Et la réponse, tout simplement, je l’entends dans Queer Eye, dans la nouvelle campagne de reconnaissance de moi et Sangoku, de mon amour craintif pour le monde, alors que j’en ai soif ! que j’en ai faim ! Et que seule une bonne salade de radis peut en donner un aperçu.
           Et j’ai compris que si c’est la dernière chose que je dois accomplir de ma vie, je dois écrire ce roman jusqu’à la fin, jusqu’à son édition. Je ne saurais même pas l’expliquer. Parce que c’est ce que j’ai à offrir. Et que s’il y a bien une chose que cette pause oh combien bienvenue m’a fait… fructifier ? C’est que je suis tanné d’attendre. Tanné de ramasser des mégots. Tassé de prétendre que je suis ok, que je suis pas inquiet, et que je suis quelqu’un d’autre. J’ai les mots, pour commencer, et j’en ai même trop pour un roman. Si les garçons et les jeux me laissent pour le moment sur ma faim, il ne faut pas trop m’en faire. Le festin commence. C’est certain d’attirer une couple de bestiaux.
           Je sais que c’est touffu, c’t’affaire-là que je viens d’écrire. On se calme. Je commence. Je l’ai écrit pour moi. Comme tout le monde devrait commencer par écrire son nom. Pour lui ou elle. Avec une jupe et un col rond. Avec des radis et des vélos qui s’appellent Sangoku. Et avec des idées saugrenues plein la tête. Et définitivement ma garde-robe à refaire. (Will, viens m’aider !) Je signe, rouge comme d’ordinaire. Et j’évite de trop corriger. Il faut sortir. Et prendre les routes d’assaut. Les routes qui ramènent à soi.
Radis
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lilou7te · 4 years
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Dans le 9ème, jour 8...
Poser des collets était finalement une mauvaise idée... Et non, la loi d’urgence sanitaire ne comprend pas l’article 34 autorisant la chasse à l’homme. BFM m’aurait menti ?
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La police n’était pas contente de me voir débarquer ce matin à 7 heure, une autorisation d’urgence impériale dans une main, une corde tirant 2 de mes voisins bâillonnés, ligotés et endormis dans l’autre. Il paraitrait que c’est une forme de kidnapping. Je trouve personnellement qu’ils exagèrent grandement... Mais comme les agents étaient d’humeur clémente, ils m’ont juste demandé de remettre mes victimes dans leurs lits et fait promettre de ne jamais recommencer. Je me sens trahie par mon pays...
Une fois fait, je retourne chez moi dépitée et triste. Je ferme mes rideaux et plonge mon appartement dans le noir. Je laisse mes fenêtres ouverte “parce qu’il faut faire circuler l’air gnagnagna” et je m’allonge sur le carrelage de mon appartement pour laisser le Verlaine qui sommeille en moi m’envahir :
Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits ! Pour un coeur qui s’ennuie, Ô le chant de la pluie !
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Sauf qu’il ne pleut pas, qu’il fait beau. Et froid. Très froid. Je pense tout de suite à un complot de notre gouvernement ecobobo pour nous faire attraper un rhume. M’enfonçant doucement dans l’abysse qu’est le noble art du complot, je suis sortie de mes réflexions par un bruit de voix dans ma rue.
Encore des dissidents?
J’entrouvre mon rideau... Que vois-je? Mon Kebab est OUVERT! Je pousse un hurlement de libération. Mon cœur qui s’était endormi dans la peine s’éveille d’un coup traversé par une dose de bonheur pur.  Tandis que mon corps sort peu à peu de sa torpeur, mes yeux ne peuvent s’empêcher de se nourrir de la scène qui s’étend devant eux: un petit jeune en scout s’arrête au drive pour commander, le couple d’amis buvant l’éternel café sur la Renaud rouge garée à la même place depuis une semaine, le passage incessant de voitures et de promeneur sur  le cours,... Tant de vie! Je suis joie!
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J’allume alors ma télé pensant que le confinement était un lointain souvenir. En fait PAS DU TOUT! Le confinement continue, on a même pas passé le pic. Dans la rue, les journalistes filment des gens aux abois, s’accrochant au moindre espoir, canonisant la moindre rumeur. “Jésus arrive” semblent-t’ils crier. Mais au fond, je m’en fiche, car dans le 9ème, rien ne bouge. Nous sommes les irréductibles gaulois du quotidien de la France d’en bas. Celle qui plie  tel un roseau sous le bourrasque de la maladie mais ne cède pas.
Demain je recommencerai à pester contre ces inconscients, demain je reprendrai ma lettre à la mairie pour la distribution systématique de dictionnaire. Mais aujourd’hui, je savoure la paix retrouvée. Je savoure d’autant que j’aperçois se dessiner à l’angle l’ombre de la sacoche familière de mon petit dealer.
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babes-les · 4 years
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When i'm sitting with you, i am in the eye of the storm
J'étais vulnérable quand on s'est connus, j’avais le moral à 10 mais la santé à 0. J’étais confiante, forte mais je tremblais de terreur à l’intérieur. J’étais brisée mais trop fière pour l’admettre. J’ai jamais voulu aller jouer sur ce terrain-là avec toi. J’ai toujours essayée de t’épargner mes petits, grands bobos. Je répondais tout l’temps, oui, quand tu me demandais si ça allait. J’écrivais beaucoup, j’espérais que tu me lise pour mieux me comprendre. Si j’avais eu à te confier tout ça, sa aurait sorti tout croche pis j’aurai éclaté en sanglots. J’aurai pu me briser en douze-mille petits morceaux à tout moment pis t’aurai jamais rien su. Peut-être que tu le savais au fond quand tu m’disais que j’étais dont ben trop pure pour ce monde. Je jouais à celle qui était forte, celle qui s’attachait jamais, celle qui aurait pu tout détruire et tout reconstruire avec deux-trois phrases pis armée d’un sourire. 
Je me souviens de cette fois où t'es rentré sur la pointe des pieds, aux petites heures du matin par la porte du 625 pour décalisser le moindre petit millimètre de courage qui restait en d'dans d'moi. Tu sentais le déo, l’air humide des soirées d’été, la gum excel à la menthe. J’ai analysée ton visage entre deux lattes, c’était bleu ciel et jaune doré, de tes boucles dans les cheveux jusqu’à les bas que tu portais. T’as tiré sur le collet en v de mon chandail noir trop grand, j’ai attendu que ton corps me donne un signal. Le sang me bouillait à l’intérieur des veines. On s’est rapprochés, maladroitement comme deux ados en manque d’amour, préssés de se découvrir. Je te trouvais beau. J'te le dis, là, parce que j'ai jamais su te le dire, parce qu’à chaque fois, on est trop occupés à faire les clowns pis se dire qu’on s’trouve laites. On a baisés, ma tête qui cogne dans le mur à chaque grands coups de bassin qu’tu me donnais. Je t’ai laissé finir où tu voulais pis je t’ai laissé partir sans te poser la moindre question. J'étais juste préoccupée à être là, gisant dans nos fluides, le drap contour à l'autre bout de la pièce, le coeur aussi mêlé que mes cheveux, le sourire fendu jusqu'aux oreilles. Belle épaisse.
Je pense à ça parce que notre première fois, c’est un des moments qui me fait du bien. J’ai l’impression que j’suis en train de perdre mon sang froid. Alors que tout l’monde essaye de s’unir sur la planète pour qu’on ressorte vivant de cette pandémie, je suis la seule à avoir l’envie de toute give up. J’dors pu, j’mange pu, j’attends juste que les heures passent, couchée, sans la moindre émotion au visage. La seule chose que je serai capable d’avaler c’est les niaiseries que tu m’écris, à moi pis aux autres filles bien plus belles, bien plus toute. Tu manques d’originalité mais sa reste une des seules affaires que j’serai capable de digérer, même si c’est de travers. 
J’ai écoutée ‘’Fall to pieces’’ en loop toute la journée, je tuerai pour pouvoir pleurer une chaudière de larmes, ressentir autre chose que l’immense vide qui grandit en moi, minute après minute. La paupière de l’oeil gauche qui saute tout seul, les extrêmités congelés. J'ignore ce qui se passe. J'ignore où tu es et où je serai dans quarante-huit heures. J’ai juste envie de frencher pis de retourner me coucher.
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Demain nous échappe, fic
Titre : Demain nous échappe
Auteur : Yoda-Ben2
Fandom : Demain nous Appartient
Genre : Mieux vaut pas se le demander… What if, crack et soap à fond les bananes !
Rating : PG-13    
Pairing : Hugo/Julien, Hugo/Bart  
Notes : La fin de l’épisode 440 étant atrocement frustrante, voilà une compensation (médiocre, certes). Diantre, fichtre, foutre, par la malpeste, je ne comprendrai décidément jamais rien à la logique des personnages de soap opera !
Bart vit la silhouette longue et mince s’approcher. Il avait douté jusqu’au bout que le surveillant de prison réponde à son appel, mais finalement, le voilà qui arrivait.
Julien poussa un soupir exaspéré en le voyant.
- Qu’est-ce que tu me veux ?
- Je sais que vous êtes ensemble avec Hugo, annonça Bart.
Julien était très près de lui. Menaçant. Bart se rendit compte que vu de près, Julien avait des muscles qu’on n’aurait jamais soupçonnés sous ses vêtements sombres.
Julien eut un petit rire nerveux.
- Ben évidemment qu’on est ensemble. C’est moi son mec. Toi, t’es juste un alibi pour pas qu’il retourne en taule, fit-il en le toisant.
Bart regarda à gauche, à droite, semblant chercher à fixer son regard, n’importe où mais pas sur lui. Julien se sentait d’humeur cruelle.
- Mais qu’est-ce que tu croyais ? Que c’était une grande histoire d’amour, avec lui ? Il s’en fout, de toi ! À chaque fois que tu te casses, je le retrouve et on couche ensemble.
Bart tentait de contenir sa colère. Hugo avait vraiment fait ça ? Après ce qu’il lui disait, ce qu’ils faisaient ensemble ?
- C’est moi qu’il aime, répliqua Bart d’un ton péremptoire.
- Il t’a dit ça et tu le crois ? Fit Julien, que l’assurance de Bart agaçait de plus en plus.
- Ouais.
Julien était irrité par ce gringalet semblant tout droit sorti d’un catalogue BCBG. Ce genre de petits richards élevés dans le coton ne devait pas être comme ça, à soutenir son regard sans ciller. Julien n’avait rien d’un milord. Et Bart allait en faire les frais.
- Ben tu as tort. Parce qu’il se fout de ta gueule.
- Ferme ta gueule, maugréa Bart en le repoussant.
Tiens donc, le petit bourge se rebiffait ! Julien se dit qu’il aurait finalement un moyen d’évacuer sa rage.
- Eh… Hugo et moi, on va aller à San Diego. On va se barrer d’ici… On va refaire notre vie. Et toi ? Toi, tu vas rester tout seul. Ici. Comme un crevard.
Bart le repoussa une seconde fois. Julien en rirait presque.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Tu m’as fait venir ici pour qu’on se batte, c’est ça ?
- Je t’ai fait venir pour que tu fermes ta gueule, fit Bart en le prenant au collet.
Pour Julien, c’était le signal des réjouissances.
- Toi, t’es mort, chantonna Julien avec un sourire inquiétant.
Le premier coup partit. Bart alla valdinguer, sonné. Dès le premier coup ? Ben finalement, aucune surprise. Ces petits bourges n’avaient rien dans les bras et ne savaient pas encaisser.
Julien avait besoin d’un exutoire, il était tout trouvé. Il approcha et allongea plusieurs coups de pied dans le ventre du jeune homme à terre. Celui-ci, recroquevillé, tentait de se protéger le visage.
Le combat avait été moins palpitant que prévu, en définitive. Mais ça ne faisait rien. Julien tourna les talons, s’apprêta à partir, lorsqu’il entendit Bart gémir :
- Il… Il m’a parlé de San Diego...
Julien s’arrêta net.
- San Diego ?…
Bart, malgré la douleur, saisit l’opportunité au vol.
- Oui, Hugo m’en a parlé… À moi aussi. Il voulait qu’on parte là-bas.
Il fut étonné de voir Julien reculer d’un pas. Il marqua un temps d’arrêt avant de répondre.
- … Nous devions partir là-bas pour nous y installer, souffla le surveillant.
Les deux hommes se regardèrent, une impression de malaise grandissant entre eux. Julien semblait ne plus prêter attention à lui, perdu dans ses pensées ; Bart en profita pour se relever avec peine, s’épousseter. Devant lui, le jeune homme sombre arpentait la rue, réfléchissait. Bart n’osa bouger. Lorsque Julien reprit la parole, il le regardait d’un drôle d’air. Soupçonneux.
Mais pas envers lui.
- Dis-donc… Je me demande si on est les deux seuls à qui il a servi la soupe.
Bart sentit en lui la terrifiante montée du doute, mêlée de stupéfaction devant ce revirement.
- De quoi tu parles ?
Julien eut un geste vague.
- Je suppose qu’il t’a assuré que c’était toi qu’il aimait et que je comptais pour rien !
- Eh bien… Oui, finit par admettre le jeune homme, craignant un nouvel assaut.
- Qu’est-ce qu’il t’a dit d’autre ?
- Rien de plus.
- Il n’insistait pas lourdement sur le fait qu’il ne voulait pas retourner en taule ?
- Si, mais… C’est normal !
- Ouais, ouais… Maugréa Julien en tapant un galet du pied, par terre. Je crois qu’il nous a menés en bateau tous les deux !
Julien sentait une colère noire lui broyer le cœur. Une colère assortie du chagrin violent de la trahison.
- Quelle foutue girouette… Je parie qu’il est allé voir ta mère et qu’il a refusé le fric.
- Il m’en a parlé, oui.
- Et à ton avis, pourquoi il a fait ça ? Pourquoi il t’a choisi ?
Bart était désorienté de voir que Julien, qui cinq minutes auparavant était encore en train de le battre comme plâtre, était maintenant en train de discuter avec lui, presque calmement.
- Je suppose parce qu’il m’ai…
- Parce que je ne lui suis plus utile, putain !! Cracha Julien. Il m’a fait miroiter l’Eldorado tant qu’il avait besoin d’un maton de son côté en taule, mais maintenant qu’il a le petit lord et son pognon, il me laisse tomber !
Julien arpentait la rue à grandes enjambées, il ne semblait même plus faire attention à Bart.
- Je… Je l’aimais, putain ! Je l’aimais ! J’y ai cru, à ses salades ! Je… Et je n’ai même pas vu qu’il me mentait depuis le début. Et il t’a menti, à toi aussi !
- Il a refusé l’argent !
- Pour combien de temps ? Tu penses bien qu’avec le fric de ta famille, moi et mon pauvre salaire de gardien, on ne fait pas le poids… Il sait baiser utile, on peut lui reconnaître au moins ça.
Bart allait vertement défendre l’honneur d’Hugo, mais ne pouvait s’empêcher de douter à son tour. L’attitude de Julien se justifiait enfin. Son silence, sa mauvaise humeur quand il les voyait ensemble. Pour avoir tenu aussi longtemps, fallait-il qu’il ait cru lui aussi avoir le cœur d’Hugo…
Il regarda Julien, qui semblait s’être totalement désintéressé de lui. Bart avait déjà vu des immeubles dynamités, où après le bruit de l’explosion, rien ne semble se passer, puis tout s’effondre proprement sur sa base. Julien lui faisait la même impression.
Le jeune homme avait mal partout, Julien avait vraiment cogné fort… Mais malgré tout, il ne put s’empêcher d’éprouver de la compassion pour lui. Julien avait l’air totalement anéanti. Il tenta de ranimer sa colère en se souvenant qu’il couchait avec Hugo dans son dos, puis… Se souvint que c’était Hugo qui le trompait, depuis le début.
Hugo qui disait à chacun de ses amants ces mots d’amour et ces protestations d’affection, l’un après l’autre. Qui distribuait à chacun caresses et baisers, et des promesses identiques. Bart regarda Julien et se rendit compte à quel points ils étaient différents, voire même opposés : l’un mince, blond aux yeux bleus, l’autre musclé, brun d’yeux et de cheveux. Il rougit en songeant que lui et cet homme avaient partagé le même amant. Hugo avait-il parfois reçu l’un et l’autre le même jour ? Que croire dans les promesses qu’il avait servies avec tant de facilité ?
Cette réflexion devenait embarrassante. Bart se souvint de l’accident. Hugo n’avait pas eu un mot de compassion pour Arthur. Il avait immédiatement embrayé sur la prison, son sursis, le fait qu’il fallait qu’il ne retourne pas là-bas… Et avait mollement protesté quand Bart avait proposé de porter la responsabilité de l’accident à sa place. Comme s’il lui était dû de prendre des risques pour lui.
Plus tard, quand il lui avait demandé des comptes quant à sa relation avec Julien, Hugo n’avait fait que se justifier en rappelant le fait que c’était Julien qui l’avait rendu débiteur d’une faveur. Puis… Hugo lui avait même dit qu’ils avaient des projets, Julien et lui. Bart ne l’avait pas demandé, mais Hugo le lui avait dit tout de même. Pour quelle raison avait-il ressenti le besoin de remuer le couteau dans la plaie ?
- Julien…
Le surveillant se retourna. Il essuya rageusement ses yeux de ses poings.
- Quoi ?
- Je… Je crois que si nous voulons coincer Hugo, il faut le confronter ensemble. Nous n’avons pas le choix.
Julien le regarda sans mot dire. Il réfléchissait.
- … Je suppose que tu as raison, finit-il par admettre. Si on continue à le voir chacun de notre côté, il continuera à nous baratiner.
- Je suis désolé.
Julien leva les yeux vers le « petit bourge » qui avait cristallisé toute sa rancœur depuis quelques semaines. Bart avait une pommette fendue, un œil au beurre noir ; par sa faute.
Et malgré ça, Bart était désolé pour lui. Alors qu’il avait toutes les raisons de le haïr. Alors qu’il venait de se faire passer à tabac.
Finalement, il n’était pas aussi détestable qu’il le pensait. Et pour Julien, c’était d’autant plus dur à avaler. Si Bart s’était coulé dans le modèle du petit richard puant et pourri-gâté, ça aurait été bien plus facile.
- Appelle-le, finit par dire Julien. Il se méfiera moins si c’est toi.
- Je l’ai traité de merde plus tôt dans la journée, admit Bart. Je pense qu’il m’en veut encore…
- Bon…
Julien prit son téléphone et appela Hugo. Lorsqu’il l’entendit décrocher, il regarda Bart dans les yeux.
- Hugo ? C’est moi… Écoute, il faut qu’on se parle. J’ai un truc imprévu qui vient de me tomber dessus, et j’ai vraiment envie de te voir, je veux en discuter avec toi... Pourquoi ? Ben parce qu’on est ensemble, et que je veux qu’on y réfléchisse à deux… Ensuite… On pourrait passer la soirée ensemble. Enfin ! Si Bart n’est pas déjà avec toi… Non ?… Oh. D’accord… Je vois. Je peux passer quand ?… Ok, j’arrive. Moi aussi, fit-il d’un ton moins assuré, en raccrochant.
Julien rempocha son téléphone.
- Rendez-vous à son van dans une heure. On y va ensemble.
C’était non négociable.
Bart se redressa bravement, ignorant la douleur lancinante dans ses côtes. Julien s’était déjà mis en route. Il se retourna.
- Alors, tu viens ?
- J’arrive.
Les deux hommes cheminèrent en silence.
OoO
Hugo faisait les cent pas. Il était impatient de revoir Julien. Sa dispute avec Bart l’avait laissé déstabilisé, et assurer ses arrières avec le jeune surveillant s’avérerait plus précieux que prévu. Heureusement qu’il lui mangeait dans la main !
Il n’avait rien épargné pour s’attirer ses bonnes grâces, en prison. Les œillades, les compliments, les sourires… Heureusement que Julien était joli comme un cœur et qu’il aimait le kitesurf, ça avait grandement facilité les choses ! Quelquefois, Hugo se sentait un peu coupable de mener ainsi le surveillant en bateau. Dans d’autres circonstances, peut-être, ils se seraient mis ensemble pour de bon. Julien était le genre à faire un petit ami idéal. Embobiner ce rêveur avait été presque trop facile ! Mais la fin justifiait les moyens.
Sa priorité absolue était de se maintenir hors de prison. La seconde, de s’assurer de solides arrières financiers, et là, Bart entrait en jeu. Le jeune homme était issu de la haute bourgeoisie, sa famille était très aisée. Le fait d’avoir refusé l’offre pourtant alléchante de la mère de Bart était un pur calcul, forcément : en refusant cette offre, il s’était attiré la sympathie de la mère et avait renforcé la conviction du fils. C’était simplement reculer pour mieux sauter. Flore était encore sous le choc d’avoir appris la relation de son fils, mais ça lui passerait. Il suffirait de jouer le gendre idéal pendant les prochaines entrevues, ce serait facile. Bart le défendrait bec et ongles ; il était si amoureux ! Si cette affaire d’accident refaisait surface, probablement en manœuvrant bien, il pourrait faire cracher au bassinet la mère pour lui procurer le meilleur avocat de la ville ! Vu le caractère de la mère, elle ferait n’importe quoi pour son fiston adoré.
Hugo avait senti du désir dans la voix de Julien. Ils allaient probablement faire l’amour ce soir… Ce serait sans doute une des dernières fois. Pour l’exécution de son plan, il faudrait se débarrasser de Julien bientôt. Oh, pas définitivement, bien sûr ! Seulement… Une rupture douce, soigneusement enrobée de larmes et d’espérances déçues, de « c’est pas toi, c’est moi », propre à les laisser en pas trop mauvais termes.
C’était presque dommage, parce que Julien était vraiment mignon. Ses quelques années de différence étaient hautement appréciables. À la touchante maladresse de Bart, il opposait une assurance et une fougue plus affirmées. Malgré ces airs de mauvais garçon qu’il se donnait, il avait ces accents de fragilité passagers qui mettaient sa sensibilité en valeur. Oui, dans d’autres circonstances, ce petit maton aurait été un petit ami parfait. Dommage qu’il ait si peu d’argent.
Il entendit des pas approcher. Il se retourna et vit la silhouette familière.
- Oh ! Julien !
- Salut.
Il lui adressa ce fameux sourire qui lui donnait toujours une longueur d’avance sur le jeune homme, avec juste ce qu’il fallait d’expression de chien battu pour attendrir tout début de dispute. Il vit Julien sourire. Mais seulement de la bouche, pas des yeux. Il s’approcha pour l’embrasser, Julien se laissa faire. Il trouvait son zèle un peu tiède. Il mit cela sur le compte de la fatigue.
- Alors ? De quoi tu devais me parler ?
- Un truc important.
- Qui ne pouvait pas attendre demain ?
Julien sembla hésiter.
- Je voulais te voir, aussi. Comme ça. J’ai pas droit ?
Hugo eut un petit rire en caressant les cheveux de Julien.
- Bien sûr que si !
- Mais j’amène de la compagnie, fit Julien.
Hugo allait défaire la veste de Julien, puis se ravisa. Il se sentit pâlir en reconnaissant Bart approcher à son tour.
- Bart ?! Que… Oh mon dieu, qu’est-ce qui t’est arrivé ? S’écria-t-il en allant à sa rencontre.
Il toucha délicatement la joue de Bart, qui grimaça de douleur.
- Mais qui t’a fait ça ?
- C’est moi, fit Julien. On s’est expliqués. Il y a eu un petit débordement.
- Tu appelles ça un « petit » débordement ? Tu as une sacrée droite, grommela Bart.
- Tu as frappé Bart ? Siffla Hugo en se tournant vers Julien. Mais pourquoi tu as fait ça ??
- Et toi, rétorqua le lycéen, pourquoi tu as joué double jeu avec nous ?
Hugo recula. Julien et Bart le regardaient avec des expressions accusatrices. Ça, c’était pas bon…
- Et en plus, tu manques d’originalité, fit remarquer Julien. Tu comptais faire comment pour San Diego ? En emporter un dans la soute et un autre avec toi en classe affaires ?
- Ou en installer un à un bout de la ville et l’autre à l’opposé ?
- Qui allait t’avoir pendant la semaine, et l’autre le week-end ?
- Oh, mais je suppose que nous serions balayés comme des fétus si tu trouvais quelqu’un d’encore plus utile que nous deux réunis ! Lança Bart.
Hugo ne savait que faire devant ce feu nourri, où Bart et Julien se donnaient la réplique sans temps mort. Ça allait très mal pour lui, surtout s’ils avaient eu le temps d’échanger un peu.
- Alors, finalement, Hugo, lequel de tes boniments devons-nous croire ? Le « c’est toi que j’aime » que tu m’as dit à moi, ou celui que tu as dit à Julien ?
- Heu…
- Prends ton temps, surtout, assura Julien. Nous avons toute la soirée.
Hugo transpirait. Que faire ?
- Le problème, c’est que j’ai dépassé mon utilité, mais que comme tu sens que l’affaire de l’accident pourrait te revenir dans la gueule, tu es en train de te dire que ce serait pas si mal de te garder les bonnes grâces d’un maton, au cas où tu retournerais au trou, affirma Julien.
- Et que mon argent pourrait régler une bonne partie de tes problèmes, notamment trouver un bon avocat pour que cette fameuse affaire ne te pende plus au nez… À mes dépens, poursuivit Bart.
- Arrêtez les mecs, fit Hugo. Je… Je vais vous expliquer.
- Oh, mais on sait, mon chéri, murmura Bart, d’un ton sarcastique qu’Hugo ne lui avait encore jamais entendu. Tu nous es tellement redevable ! En fait, on se demande même s’il y avait une seule once de vrai dans ce que tu nous as dit ou si tu n’as pas partagé notre lit pour acheter notre collaboration.
- Parce que pour servir la soupe, tu es doué, c’est certain. Mais je pense que tu n’avais pas prévu ça, pas vrai ? Que tes deux amants finissent par discuter sans toi.
- Mais est-ce que tu as seulement pensé à nous ? À ce que ça pouvait nous faire de nous faire promener comme ça ?
- Je t’assure, Bart, que je voulais te dire plus tôt pour Julien et moi, et…
- Et peut-être garder Julien sous le coude si mes ardeurs ne te suffisaient pas, peut-être ?
- Franchement, Hugo, je ne te pensais pas capable d’une duplicité pareille, fit Julien en croisant les bras. Quand je pense que j’ai pris des risques pour nous, et que tu te plaignais, encore ! « Oui, tu comprends, sans lui je serais en taule, il faut garder les apparences »..
- Et moi ? Ça n’a pas été facile d’annoncer ça à ma mère, à mes copains… Je pensais qu’Hugo en valait la peine. Que je pouvais risquer un an de prison pour conduite sans permis pour sauver ses fesses et lui épargner le trou ! Ah, on peut dire que tu sais geindre, quand tu as peur pour ton petit confort !
- En tout cas, tu as bien su te vendre quand tu étais en taule, fit remarquer Julien, d’un ton coupant. Je dirais même que tu étais prêt à vraiment beaucoup de choses pour qu’on te laisse tranquille. Tiens, rien que d’y penser, je me sens un peu sale.
- Et j’y pense ! Il t’a annoncé dès sa sortie de prison qu’il allait sortir avec moi, non ?
Julien répondit par un grognement affirmatif. Il se souvenait de cette dispute, ce n’était pas un moment agréable. Bart secoua la tête en claquant la langue.
- Tu te rends seulement compte, Hugo ? « Oh, je t’aime, c’est vrai, mais je vais me taper cet autre gars, sous tes yeux, et il faudra que tu la fermes ! Et que tu nous donnes ta bénédiction, encore ! Mais je t’assure que c’est que de l’esbroufe ! »… Mais c’est dégueulasse !
Julien leva des yeux étonnés vers Bart. Il ne s’était pas attendu à ça.
- Tu as été immonde avec nous deux, Hugo, conclut Bart. Tu comprends bien que je ne peux pas continuer comme ça.
- Moi non plus, ça va de soi, poursuivit Julien. Tu nous as clairement montré qu’on ne pouvait pas te faire confiance. Heureusement que je n’ai pas besoin de toi pour voyager.
- Et je n’ai pas besoin de toi non plus, compléta Bart. J’irai refaire ma déposition. Je ne vais pas gagner un casier pour couvrir quelqu’un qui n’en vaut pas la peine. Et ça ne sert à rien de nous faire tes yeux de cocker abandonné, ça ne marche plus !
- Allez, viens Bart, finit par dire Julien. Je crois qu’on en a fini avec lui.
- Je crois aussi, fit Bart en repartant. Salut Hugo.
Hugo resta planté devant son van, à regarder ses deux amants s’éloigner. Tout s’écroulait comme un château de cartes. Il avait joué double jeu, et avait perdu. Sur les deux tableaux.
OoO
Julien sortit de chez lui et donna un sac de petits pois surgelés à Bart, qui l’appliqua avec précautions sur son visage.
- Désolé pour tout à l’heure, fit-il d’un air contrit. Je… J’ai pas été correct.
- C’est rien, assura Bart. Aïe !
- Tu as mal ailleurs ?
- Les côtes… Mais je n’ai sans doute rien de cassé. Juste des bleus.
- Désolé, répéta Julien.
- Non, non, fit Bart. Le vrai coupable, c’est Hugo. Il nous a trompés tous les deux et si on s’est retrouvés dans cette situation, c’est à cause de lui. Et tout réfléchi, tu étais plus à plaindre que moi…
- Il a juste su quoi me dire pour que je marche dans ses combines. Je me sens vraiment con, maintenant. T’es pas un mauvais bougre… Tu ne méritais pas ça.
- Toi non plus, assura Bart. Bon, je vais rentrer, demain sera une longue journée. Et toi ? Qu’est-ce que tu vas faire ?
- Changer mes projets, dit simplement Julien. Rentre bien. Au revoir Bart.
- Au revoir, fit le jeune homme en voyant Julien rentrer chez lui.
Le lendemain, un sac de sport aux étiquettes soigneusement arrachées ainsi qu’une clé furent retrouvés dans une décharge. Le sac contenait les téléphones volés et la clé ouvrait le fameux entrepôt. Les trois lycéens reçurent un message bref leur ordonnant de se faire oublier, que le business des téléphones avait coulé et que moyennant leur silence, il ne leur arriverait plus rien. La police avait fort à faire avec cette affaire d’accident, celle des téléphones volés trouva ainsi sa conclusion.
Un an plus tard…
La jambe de Julien tressautait sur le sol du bus. Encore deux minutes et il serait en retard. Lorsque le bus s’arrêta à la bonne station, il sauta hors du véhicule, s’engouffra dans le bâtiment et courut aux vestiaires, où il se dépêcha de se changer. Il ne fallait pas se mettre le chef à dos dès le premier jour ! Il laça ses chaussures de sécurité. Plus que quelques secondes...
- Humbert !! Tonna une grosse voix.
- Je suis là !! S’empressa de crier Julien.
Le chef arriva en consultant sa montre. Julien se tenait debout, un peu inquiet.
- Bon ! Pile à l’heure. J’aime ça. Bon ! Alors tu vas commencer ta période d’essai aujourd’hui. Tu parles anglais ?
- Je me débrouille.
- Tu t’amélioreras vite, de toute façons, ici, il n’y a pas le choix. Tu as déjà bossé dans un restaurant ?
- Oui monsieur, répondit Julien.
- Bon. Ici, les clients cherchent l’exotisme à la française, mais sans trop être dépaysé. Il faut conserver cet esprit terroir mais avec ce twist qui plaît aux Américains. Ici, au 619, on s’adapte ! Bon, je serai pas toujours là parce que j’ai un autre restaurant dans la ville, alors si tu as besoin d’aide, je t’oriente vers la brigade, évidemment, et si tu as d’autres questions, voilà notre sommelier, c’est lui qui gère la boutique quand je suis absent. André !
Julien vit arriver un homme pas très grand et grassouillet, mais indécemment séduisant dans son uniforme de sommelier, son joli visage rond encadré de cheveux bruns ondulés. Il remonta ses lunettes d’écaille sur son nez et lui adressa un sourire irrésistible, qui avait les dents du bonheur. Julien se maudit de sentir son visage virer à l’écarlate.
- Tiens, je te confie la nouvelle recrue. Vous êtes du même coin, je crois…
- Sète, répondit machinalement Julien.
- Oh ! Un Héraultais ! Je suis de Narbonne ! Dit André en lui serrant la main.
Julien ne pouvait s’empêcher de répondre à ce sourire.
- Ça fait longtemps que tu es à San Diego ?
- Oh, non, trois semaines au plus…
- Tu as trouvé un appart ?
- Je crèche chez un pote, mais il faudra que je trouve rapidement autre chose.
- Ça devrait pouvoir se faire… On a un réseau pour ça. J’espère que tu vas te plaire ici !
Je m’y plais déjà, songea Julien en suivant docilement le sommelier qui lui fit visiter le restaurant.
Une nouvelle vie commençait.
Fin.
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cat-skill · 6 years
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Assommons les pauvres !
Pendant quinze jours je m’étais confiné dans ma chambre, et je m’étais entouré des livres à la mode dans ce temps-là (il y a seize ou dix-sept ans) ; je veux parler des livres où il est traité de l’art de rendre les peuples heureux, sages et riches, en vingt-quatre heures. J’avais donc digéré, — avalé, veux-je dire, — toutes les élucubrations de tous ces entrepreneurs de bonheur public, — de ceux qui conseillent à tous les pauvres de se faire esclaves, et de ceux qui leur persuadent qu’ils sont tous des rois détrônés. — On ne trouvera pas surprenant que je fusse alors dans un état d’esprit avoisinant le vertige ou la stupidité.
Il m’avait semblé seulement que je sentais, confiné au fond de mon intellect, le germe obscur d’une idée supérieure à toutes les formules de bonne femme dont j’avais récemment parcouru le dictionnaire. Mais ce n’était que l’idée d’une idée, quelque chose d’infiniment vague.
Et je sortis avec une grande soif. Car le goût  passionné des mauvaises lectures engendre un besoin proportionnel du grand air et des rafraîchissants.
Comme j’allais entrer dans un cabaret, un mendiant me tendit son chapeau, avec un de ces regards inoubliables qui culbuteraient les trônes, si l’esprit remuait la matière, et si l’œil d’un magnétiseur faisait mûrir les raisins.
En même temps, j’entendis une voix qui chuchotait à mon oreille, une voix que je reconnus bien ; c’était celle d’un bon Ange, ou d’un bon Démon, qui m’accompagne partout. Puisque Socrate avait son bon Démon, pourquoi n’aurais-je pas mon bon Ange, et pourquoi n’aurais-je pas l’honneur, comme Socrate, d’obtenir mon brevet de folie, signé du subtil Lélut et du bien-avisé Baillarger ?
Il existe cette différence entre le Démon de Socrate et le mien, que celui de Socrate ne se manifestait à lui que pour défendre, avertir, empêcher, et que le mien daigne conseiller, suggérer, persuader. Ce pauvre Socrate n’avait qu’un Démon prohibiteur ; le mien est un grand affirmateur, le mien est un Démon d’action, ou Démon de combat.
Or, sa voix me chuchotait ceci : « Celui-là seul est l’égal d’un autre, qui le prouve, et celui-là seul est digne de la liberté, qui sait la conquérir. »
Immédiatement, je sautai sur mon mendiant. D’un seul coup de poing, je lui bouchai un œil, qui devint, en une seconde, gros comme une balle. Je cassai un de mes ongles à lui briser deux dents, et comme je ne me sentais pas assez fort, étant né délicat et m’étant peu exercé à la boxe, pour assommer rapidement ce vieillard, je le saisis d’une main par le collet de son habit, de l’autre, je l’empoignai à la gorge, et je me mis à lui secouer vigoureusement la tête contre un mur. Je dois avouer que j’avais préalablement inspecté les environs d’un coup d’œil, et que j’avais vérifié que dans cette banlieue déserte je me trouvais, pour un assez long temps, hors de la portée de tout agent de police.
Ayant ensuite, par un coup de pied lancé dans le dos, assez énergique pour briser les omoplates, terrassé ce sexagénaire affaibli, je me saisis d’une grosse branche d’arbre qui traînait à terre, et je le battis avec l’énergie obstinée des cuisiniers qui veulent attendrir un beefteack.
Tout à coup, — ô miracle ! ô jouissance du philosophe qui vérifie l’excellence de sa théorie ! — je vis cette antique carcasse se retourner, se redresser avec une énergie que je n’aurais jamais soupçonnée dans une machine si singulièrement détraquée, et, avec un regard de haine qui me parut de bon augure, le malandrin décrépit se jeta sur moi, me pocha les deux yeux, me cassa quatre dents, et avec la même branche d’arbre me battit dru comme plâtre. — Par mon énergique médication, je lui avais donc rendu l’orgueil et la vie.
Alors, je lui fis force signes pour lui faire comprendre que je considérais la discussion comme finie, et me relevant avec la satisfaction d’un sophiste du Portique, je lui dis : « Monsieur, vous êtes mon égal ! veuillez me faire l’honneur de partager avec moi ma bourse ; et souvenez-vous, si vous êtes réellement philanthrope, qu’il faut appliquer à tous vos confrères, quand ils vous demanderont l’aumône, la théorie que j’ai eu la douleur d’essayer sur votre dos. »
Il m’a bien juré qu’il avait compris ma théorie, et qu’il obéirait à mes conseils.
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maisondesbieres · 3 years
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Nouveautés 21 OctobreTout le monde doit croire en quelque chose. Moi je crois que je vais me prendre une autre bière :La Souche Limoilou- FondeurCette nano IPA a été brassée pour souligner la création à Stoneham d’un circuit de ski de fond par des bénévoles qui ont à cœur de faire bouger leurs semblables. - Incinérateur Un jus hâlé, coiffé d’un fin collet sépia pâle, simulant la suie brunâtre de la combustion, pourvu d’un goût malté robuste et finement tourbEmporium Microbrasserie- Galactic PunchNEIPA DDH de couleur dorée et très voilée arômes intense d'agrumes, de pêches et de fruit de la passion.Brasserie Sir John Brewing co.- Nemrod DIPACette double IPA deux fois houblonnée avec du Galaxy est une bombe d'amertume et de saveurs.Brasserie Dunham- Saison FramboiseSaison blonde refermentée avec de véritables framboises.Microbrasserie Ruisseau Noir- Scotch Ale FuméeBrassée avec des malts torréfiés qui lui donnent des notes fumées.Avant-Garde Artisans Brasseurs- Savoir se TraireBrassée comme une Neipa elle est trouble, soyeuse, corpulente et très aromatique.
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