(source : Partie de campagne, Jean Renoir, 1936)
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le désaccord de lumière dans mes souvenirs, dans le désordre apparent de l’image, avait la couleur de ton visage ; cette ombre qui y prenait part pour dialoguer toujours plus avec le monde, le vertige du monde, avec ce sentiment profond qu’après cet instant il y aura une certitude de plus pour fleurir à nouveau
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© Pierre Cressant
(dimanche 20 novembre 2022)
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AUCUN DANGER
Maintenant qu’il n’y a
aucun danger
dans le métro qui me déplace
vers d’autres lignes
à Gare de l’Est
jamais vers des planètes
mais j’ai déjà mon aventure sur un strapontin
à faire défiler les images sur mon téléphone
et j’ai pris trois photos
depuis que je suis rentrée à Paris
depuis deux mois
est-ce peu ou beaucoup
cela fait 0,05 photo par jour
Le porte-monnaie égaré puis retrouvé de Juliette
sur la pelouse du parc de la Villette
quand nous étions fatiguées
toujours réglées aux heures
des nuits du Canada
Le ticket de la contravention reçue dans un wagon
car ne pas avoir vu le contrôleur à temps
pour lui dire que j’étais dans le train d’avant
coûte 190 euros
mais je n’aurais pas pu le trouver
j’ai même oublié de le chercher
absorbée que j’étais
dans un film avec des constellations
Le photogramme après Vierzon
un peu avant l’amende
quand les rayons du soleil éblouissaient deux lignes de sous-titres
sur mon écran
me rappellent ce moment où l’on croit
qu’on cesse d’être un enfant
Maintenant qu’il y a mon arrêt
Ménilmontant
rue des Bluets
je pense à toutes les photos que j’ai prises
chaque jour au Québec
face aux photos d’ici que je ne prends pas
dans l’un de ces moments où je crois
ne plus pouvoir m’étonner
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Nous sommes la demeure des temps anciens, des disparus, des ruines, de l'oubli. C'est dans cette matière noire, cette sédimentation millénaire que se forment les petites bulles d'air et de lumière qui remontent à la surface. La poésie serait l'endroit où ces clartés natives viendraient éclore, soulèvement de braise redevenue flamme, âme et parole. Comme tous, je dois mon chant vivant à ces champs de ruines d'où remontent le vitrail... Mimosa éclatant sur fond de ciel incendié de gris. Toute la lumière du monde vient de là, elle n'est que la métamorphose de ces obscurités d'astres morts et d'amours perdues ; de retour, un jour, —cycle sans fin, à nos présences et à nos rires.
jacques dor
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Tout me touche, m'atteint, m'émeut, me submerge, me gonfle.
J'ai mal pour moi, pour l'autre.
Je ressens.
Je pleure pour un rien, je ris facilement.
Je sens les odeurs, la tristesse.
Je n'ai aucune limite à ressentir.
Je m'énerve plus facilement,
Je suis à fleur de mots, de peaux, de beaux.
Je suis différente.
Remplie de poésie.
Quelque chose danse en moi.
Une lumière me rend bizzare, intouchable, indomptable.
J'en demande toujours trop.
Je parle pour ne rien dire, parce ce qu'il y a toujours quelque chose à en dire.
Je suis empathe.
Je décèle ce qu'on ne me dit pas,
Je tire les vers du nez.
Je respecte le silence, car je le parle couramment.
Je suis ainsi.
Un peu cabossée, tendre, et émotive.
J'ai un orage qui gronde, et un arc en ciel qui brille.
Je ressens plus fort, tout ce qui effleure l'autre.
Je peux perdre pied.
Plus vite, plus violemment que quelqu'un d'une sensibilité normale.
La mienne n'est jamais banale.
J'ai une petite boule qui bouge en moi.
Qui se coince dans ma gorge, fait mal à mes yeux, ou fout le feu dans mon ventre.
Je peux ressentir très fort, m'envoler très haut et redescendre brutalement.
Je peux éclater en sanglots, et rire aux éclats pour quelque chose qui me fait peur, vibrer, ou vivre.
Je vis toujours accrochée à ma boule d'émotion.
Elle ne saute pas aux yeux des autres, mais prend toute la place en moi.
C'ést ma fragilité.
Mon cœur qui bat n'est pas un muscle chez moi,
C'est un lieu d'immersion, de rendez vous, de petites morts et de profondeurs inégalées.
Et celui qui peut me comprendre, alors seulement celui là, peut m'aimer...
Je suis hypersensible.
Cyrielle Soares
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Ne tombez jamais amoureux d'une femme qui sourit, qui rougit, qui tremble sous votre câlin, qui pleure, qui soupire et qui s'excite en lisant de la poésie.
Si elle est amoureuse de poésie romantique
vous n'allez pas la conquérir avec des mots tendres ou doux car elles les ont déjà tous lus ou entendus.
EIles vont au-delà de la conjugaison de vos verbes et adjectifs ;
EIles voudront lire l'orthographe parfaite de vos messages et entendre l'éloquence et plus que la sophistication de vos mots...
Ce sont des femmes romantiques et intelligentes , dans leur bibliothèque personnelle elles ont Neruda, Benedetti, Cortazar, Sabines et quelques autres jeunes poètes d'aujourd'hui.
Elles aiment sortir prendre un café avec un livre dans leur sac, et elles partagent leur poème préféré sur leur Tumblr ,elles ont des centaines de poèmes écrits dans les notes de leur smartphone, qu'elles retranscrivent depuis leur chaise de travail jusqu'à la lumière rouge d'un feu tricolore, grande avenue ;
EIles sont impétueuses au moment de l'inspiration.
Des tempêtes et des raz-de-marée d'histoires, d'idées et d'expériences se rassemblent pour composer en un éclair leurs œuvres littéraires les plus intimes.
Si vous aimez les poèmes tristes ou déchirants, ce sont les plus sensibles mais les plus fortes,
Elles s'effondrent mais dans leur solitude, elles n'aiment pas qu'on les voie lire car d'habitude une larme s'échappe , il y a ces femmes qu'il faut aimer faites-les très soigneusement afin de ne plus les casser.
Elles deviennent intenses et extrêmement persuasives et semblent emporter avec elles une boule de cristal où Elles pourraient déchiffrer n'importe laquelle de vos intentions...
Pour ceux qui aiment la poésie érotique , ici la situation est un peu plus difficile, elles ne sont impressionnés par rien, leur créativité en matière de sexe n'a pas de limites, il faut être un salaud au lit et un séducteur pour le faire se sentir estimé.
Il faut avoir l'imagination de Lewis Caroll et l'emmener dans un monde de merveilles, la perversion
de Sade, laid mais sûr de soi comme Bukowski, et avoir cette touche romantique comme García Marque
~inconnu
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Paul Éluard, Critique de la poésie, ca. 1943
Le feu réveille la forêt
Les troncs les cœurs les mains les feuilles
Le bonheur en un seul bouquet
Confus léger fondant sucré
C’est toute une forêt d’amis
Qui s’assemble aux fontaines vertes
Du bon soleil du bois flambant
Garcia Lorca a été mis à mort
Maison d’une seule parole
Et de lèvres unies pour vivre
Un tout petit enfant sans larmes
Dans ses prunelles d’eau perdue
La lumière de l’avenir
Goutte à goutte elle comble l’homme
Jusqu’aux paupières transparentes
Saint-Pol-Roux a été mis à mort
Sa fille a été suppliciée
Ville glacée d’angles semblables
Où je rêve de fruits en fleur
Du ciel entier et de la terre
Comme à de vierges découvertes
Dans un jeu qui n’en finit pas
Pierres fanées murs sans écho
Je vous évite d’un sourire
Decour a été mis à mort
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La culture ne me sert qu'à jouir sous le soleil de Delphes ou dans les brouillards londoniens. Accoudée, lasse, un verre d'absinthe à la main et chlorosée jusqu'à l'élégance, me voilà droguée de langueurs amoureuses dans un siècle malade - febris amatoria (fièvre amoureuse) qui fait pâlir les chairs et dresser les perversités ennuyées. Ou étendue dans des poses indécentes sur des terrasses à crier la vie, et puis danser, gorgée de soleil, les muscles vigoureux qui se tendent et s'exaltent et gémissent la volupté - de feu, la sueur qui perle la lumière sur la peau ouverte, pleine, généreuse.
J'ai, mêlé à mon sang, le goût slave des larmes et l'ardeur de l'Espagne, à mon histoire, le ciel cru de l'Algérie et les fugues qui mènent à la tombe de Rimbaud. Je suis hantée par la maladie des Nerval et des Van Gogh - sans porter pourtant aucun fruit - et par un dilettantisme qui passe de la peinture à l'huile au jazz au judaïsme à la russophilie à l'écriture. Je suis ecléctisée, névrosée, passionnée - je suis fragmentée et sensuelle, déchirée dans un ciel sublime et noir.
Et ce n'est pas la nuit - j'ai perfectionné ma langueur et mon style dans un dandysme qui relevait autant de la folie que de l'art, de la survie que de l'extase. Nous savons, elle est moi, que nous sommes plus que des œuvres - nous sommes des artistes (et personne ne peut nous écrire). La poésie donne forme à nos vies et à nos sensualités. Nous nous coulons dans la prose, nous nous faisons au désir de l'autre, de l'ailleurs - puisque là où je m'anéantis, nous sommes,
nous sommes le ciel étoilé et le brasier délié de mes bras qui te prendrait tout entier si ça n'était pas la sève qui nous déborde, nos salives qui suppurent comme cette sueur de mes danses enflammées, de l'un à l'autre, je vais, entre la liquidité et la fièvre, l'épuisement et la luxuriance, je vais, dans un morcellement, une contradiction sans fin, un éclatement jubilatoire,
une explosion entre la pose surannée des anémies jouisseuses et la sanité puissante de mes dents plantées dans un citron - éternité dynamique - hyperesthésie énergique de nos extases physiques (et métaphysicées).
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Poésie mercredi#4
"L'Oiseau de Nuit" by Jean Cocteau
L'oiseau de nuit, il vole sans bruit
Il est seul dans la nuit, il est seul dans la ville
Il cherche une lumière, il cherche une étoile
Il voudrait trouver une âme, il voudrait trouver un abri
Mais la ville est froide, et personne ne le voit.
Every Wednesday, I share French poetry here on my blog.
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"La Provence au parfum d’Été, que j'aime avec fougue et passion.
Éclaboussure de violet à perte de vue, pays de soleil, de vent, de contraste, de lumière, qui décape le blanc de la roche calcaire.
Nuance du tendre au sombre, le vert des oliviers et des cyprès, Provence apaisante de Sénanque, rude et violente de Giono, exubérante et nostalgique de Pagnol, claire et puissante comme une poésie de Char"
Double Je
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Mon premier est un lundi
une semaine qui s'annonce en gare du petit-jour.
Mon second est sur le pont
et il cherche tant bien que mal,
sa mer cachée derrière la brume
Mon troisième a pris les couleurs
du froid, des pluies et arc en ciel mélangés
Mon quatrième est arrivé à temps
pour distribuer ses cartes aux autres.
Mon cinquième, dans ses rêves d'Amorique
hisse la voile pour délaisser le port
dont il a déjà oublié les ombres fugitives,
tellement il s'empresse de suivre le large.
Mon sixième a droit pour lui tout seul
à une symphonie de lumières
qui incendie le ciel, cap à l'est.
Mon septième ne parle plus
ou alors il faudrait vraiment prêter l'oreille
mais ici tout se vend finalement
et surtout son âme à la poésie...
Mon huitième n'a plus d'adresse
il liquide et s'efface dans la vague.
Mon neuvième fait ses prières
au vent, à la lune et aux sirènes.
Et mon tout forme un ensemble
qui n'a strictement rien à voir
sauf peut-être un dauphin, loin devant, qui trace pour lui
Mais en est-il vraiment sur?
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NOTE DE LECTURE :
La poésie à vivre : Paroles de poètes. Marie Gagne - Jean-Pierre Siméon. 2023
Ce petit bouquin offre l'occasion de relire des extraits choisis par Jean-Pierre Siméon sur la question de la poésie. Pas seulement celle que l'on trouve dans les recueils et ouvrages, il s'agit ici de comment chaque poète envisage sa vie toute entière, d'où le titre : La poésie à vivre.
J'avoue que j'ai été touchée par certains plus que d'autres : Andrée Chedid, Alain Jouffroy, Jean-Pierre Siméon. Mais relire Rimbaud, Aragon, Eluard, à la lumière de cette perspective nous éclaire également, et donne une dimension presque politique à cette fonction.
Ainsi que le conclut Jean-Pierre Siméon : "Vivre en poète, c'est ne pas renoncer."
PS : Lu en été 2023, au bord de la piscine, et chaussée des "semelles de vent".
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la lumière ne ment pas, la lumière toujours franche dans ses relations avec le monde, directe, sans détour ; et lorsqu’on croit qu’elle ne dit pas la vérité c’est simplement parce qu’elle ne veut pas trahir son départ
© Pierre Cressant
(vendredi 9 juin 2010)
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Cher·ère·s écrivain·e·s, poète·sse·s, du web et du papier dépouillé, idéalisé, mâché, recyclé,
Ceci est un appel du sous-sol. Un appel à vous et vos mots, dessins, photographies, à votre voix poétique - consolée, déconstruite, diabolique, diaphane, évanescente, subversive, symbolique.
Le sous-sol, c'est cet espace que nous occupons ensemble dans la pénombre, dans le délitement qui se constate. Le sous-sol, c'est aussi l'endroit où les chimères du monde nous observent clandestinement. C'est là où le cri de détresse se manifeste, parfois au loin, dans un murmure ou le vacarme. C'est là que le brouillard se forme. Là où la création se maquille en remède parfois immédiat, parfois constant, parfois émietté.
Les poésies du sous-sol, ce sont celleux qui dans la fragmentation du soi et l'effervescence, dans la désillusion et le soin, dans l'orage et la vie ascétique ‑ ou encore dans toute autre suspens du cœur et de l'esprit ‑ ont trouvé un recoin de lumière réconfortante dans les vers, la prose, les gestes et les mythes.
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Chaque mot poétique est ainsi un objet inattendu, une boîte de Pandore d'où s'envolent toutes les virtualités du langage; il est donc produit et consommé avec une curiosité particulière, une sorte de gourmandise sacrée. Cette faim du Mot, commune à toute la Poésie moderne, fait de la parole poétique une parole terrible et inhumaine. Elle institue un discours plein de trous et plein de lumières, plein d'absences et de signes surnourrissants, sans prévision ni permanence d'intention et par là si opposé à la fonction sociale du langage, que le simple recours à une parole discontinue ouvre la voie de toutes les surnatures.
(Roland Barthes, Le degré zéro de l'écriture)
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On les appelle les émotifs, les penseurs.
Je suis hypersensible.
Tout me touche, m'atteint, m'émeut, me submerge, me gonfle.
J'ai mal pour moi, pour l'autre.
Je ressens.
Je pleure pour un rien, je ris facilement.
Je sens les odeurs, les âmes, la tristesse.
Je n'ai aucune limite à ressentir.
Je m'énerve plus facilement,
Je suis à fleur de mots, de peaux, de beaux.
Je suis une hypersensible.
Je suis différente.
Remplie de poésie.
Quelque chose danse en moi.
Une lumière me rend bizzare, intouchable, indomptable.
J'en demande toujours trop.
Je parle pour ne rien dire, parce ce qu'il y a toujours quelque chose à en dire.
On les appelle les marginaux, les fous, les extra humains.
Je suis une écorchée, une abîmée, une blessée de vie.
Je suis empathe.
Je décèle ce qu'on ne me dit pas,
Je tire les vers du nez.
Je respecte le silence, car je le parle couramment.
Je suis ainsi.
Un peu cabossée, tendre, et émotive.
J'ai un orage qui gronde, et un arc en ciel qui brille.
Je ressens plus fort, tout ce qui effleure l'autre.
Je peux perdre pied.
Plus vite, plus violemment que quelqu'un d'une sensibilité normale.
La mienne n'est jamais banale.
J'ai une petite boule qui bouge en moi.
Qui se coince dans ma gorge, fait mal à mes yeux, ou fout le feu dans mon ventre.
Je peux ressentir très fort, m'envoler très haut et redescendre brutalement.
Je peux éclater en sanglots, et rire aux éclats pour quelque chose qui me fait peur, vibrer, ou vivre.
Je vis toujours accrochée à ma boule d'émotion.
Elle ne saute pas aux yeux des autres, mais prend toute la place en moi.
C'était ma fragilité, j'en ai fait ma force.
C'est mon démon que j'aime, mon diable au corps.
Mon cœur qui bat n'est pas un muscle chez moi,
C'est un lieu d'immersion, de rendez vous, de petites morts et de profondeurs inégalées.
Et celui qui peut me comprendre, alors seulement celui là, peut m'aimer.
-Cyrielle Soares
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