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#jeu d’enfants
idaofinfinity · 2 years
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Rules
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We met across each
divide, reshaped borders, blurred
every line we touched.
Original photo. Annecy, France
@creativepromptsforwriting : November prompts
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Huile sur toile de Véronique Desjonquères. « Grandir ». 81x65cm
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cellobis · 10 months
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Pq Gay?
Sur la question du genre, il est svt dit qu’il est déterminé à la naissance, qu’il s’affirme à la puberté. Les choses ne sont pas si simplistes. Dans son fameux rapport, Kinsey est clair, considérant qu’une grande part de la population même « normalement » hétérosexuelle est en fait sinon homo, au moins bisexuelle, et si pas dans son comportement, certainement dans ses fantasmes les plus profonds. Faut pas non plus oublier que l’emprise judéo-chrétienne a été castratrice concernant la sexualité au point de la diaboliser, ne lui donnant que deux solutions compatibles avec le sacro-saint salut : soit l’abstinence absolue (pour les célibataires cléricaux ou laïcs), soit le contrôle régulé par le mariage ne permettant à l’acte sexuel de n’avoir lieu rien que dans un but procréatif. Tout le reste ne pouvait qu’être voué aux gémonies, et à l'enfer éternel. Cette hypocrisie a permis pendant des siècles aux religieux de s’acoquiner avec la puissance des États pour contrôler tous les individus au sein des familles, ce afin de légiférer le monde. Attitude pernicieusement mensongère, car il ne faut pas être médecin pour savoir que les corps ont cet impérieux besoin d’exulter par le sexe, très régulièrement tout comme ils ont besoin de respirer, pour vivre et de faire pulser le sang par un cœur battant. L’abstinence n’est pas possible sur toute une vie et provoque toutes les déviances, abus et vices que les autorités ecclésiastiques ont caché sous cape pendant des siècles, enterrant des fœtus sous le sol des basiliques et des couvents, sacrifiant des foultitudes de nones et d’enfants de coeur. Pour s’évader des carcans sociétaux et familiaux, il y avait depuis que le monde existe des maisons des bordels, avec des filles et des garçons, des marins et des poètes, mais comme les Américains aux temps de la prohibition, nos sociétés ont prohibé ces échappatoires, notamment au prétexte du respect hypocrite de la condition féminine qu’il ne fallait plus ni exploiter. Il n’y aura donc plus de « P. respectueuse », J.P. Sartre n’est plus là pour le contredire. Alors le porno a pu s’épanouir sur les sites internet, ouvrant un marché juteux (sans jeu de mots) en enrichissant une maffia sans scrupule, en avilissant bien souvent les corps féminins devenus marchandise. La condition féminine y est avilie, soumise, infériorisée par des tas de mâles dominants qui la pénètrent par tous les orifices, la sodomisant pas que dans le cul , car en plus du sens propre, celui du figuré, l’aspergeant de façon systématiquement dégradante. C’est souvent  à vomir. De façon paradoxale, les sites lesbiens ou gay sont eux beaucoup plus esthétiques. Il y a là aussi des schémas dominants dominés, mais en cherchant un peu, beaucoup de séquences parmi les gays sont bien davantage érotiques que pornos, mettant en valeur de véritables éphèbes et dieux grecs, avec de surcroit beaucoup de respect égalitaire. C’est beau un 69 bien filmé de deux gays qui s’aiment passionnément. Leurs yeux sont égaux, toutes les parts de leurs corps sont égales, sexes, pieds, mains, bras, épaules, jusqu’à leurs âmes. Quand, sans autre possibilité de choix malgré nos hésitations adolescentes, on a été formaté hétéro au XXème siècle où il a fallu attendre 1982 pour être dépénalisé de ses propres penchants jusqu’alors considérés comme pervers alors qu’ils représentent entre 10 et 15 % de tout le monde vivant, et que l’on vienne à s’évader quelques soirs de solitude sur de tels sites, il arrive qu’on découvre de la beauté, de l’esthétique du réconfort, jusqu’à se rassurer sur ce que l’on est vraiment, en communiquant avec des complices. Et donc le dégueulasse n'est pas là où certains le croient. Et donc, il arrive que l’on vire sa cuti, malgré la révolue et vieille éducation des curés, des mères folcoches, des instituteurs armés de règles pour écraser les doigts des gauchers. Ainsi, on finit par se découvrir tel qu’on est, au propre et au figuré, redevenu pur comme notre peau quelle que soit sa couleur ou son odeur
merci de vous
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peut-etre · 11 months
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Dernière colère du chérubin
Tu es morte j’en ai vomi allongée dans les rues de Paris pendant que le taxi m’emmenait
Mon corps refuse ta mort et mon cerveau radote tu es morte tu es morte tu es morte
Tu es morte un soir de juin
Je me réveille un matin de juin
Un message à midi qui dit tu t’es tuée
Nous n’aurons jamais parlé de ton deuil
Tu n’auras jamais d’enfant tu n’auras jamais quitté le vingtième mais tu n’y seras pas enterrée
Qu’aurais-tu écrit sur ma mort qu’aurais-tu fait
Je suis allée voir sainte Rita la prier je ne sais pas
Patronne des causes désespérées des prostituées des cœurs brisés
La religion c’était l’amour le poème et la mort
Je suis en deuil maintenant comme tous les gens en deuil je te vois dans tous les papillons
Ton corps ne s’abîmera plus tu as maintenant la force de toutes les contorsions
Je me réveille je sors du bar je m’évanouis tu es morte
Le plein mois de juin criera la mort toute ma vie maintenant
Le plein mois de juin le mois de ma naissance
Nos rôles sont échangés maintenant mais notre jeu n’était pas drôle nous ne rigolions pas nous n’étions pas sérieuses
Qui partagera mon ivresse maintenant
Qui partagera ce creux de mon cerveau
Comment te rendre grâce
Tes poèmes seront gardés précieux
Et tu seras toujours l’image de l’amoureuse pleine d’une terrible vie quand elle aime ses grands hommes
Mon amie adorée assassinée par l’amour
Je rendrai grâce à tes poèmes je suivrai tes conseils même les plus fous et surtout les plus idiots
Je penserai à toi à chaque vingtième heure
Tu as bien fait de vivre ta vie en dépit de tout
J’aurais seulement voulu que tu écrives quelques poèmes de plus auxquels me raccrocher
Quelques soirées de plus et tous les ragots de trop
Ne m’oublie pas là-haut et molo sur le vin
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epopoiia-leblog · 18 days
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Princes et princesses
Il était une fois des enfants qui jouaient aux princes et princesses. À chaque récréation, c’était la même histoire. Les petits garçons se mettaient dans la peau des princes charmants et valeureux chevaliers, des redoutables sorciers et dangereux dragons. Les petites filles devenaient les princesses en détresse qu’il fallait secourir. Inspirés par les contes que leur narrait leur maîtresse, le jeu finissait toujours par un mariage heureux entre le prince et la princesse et beaucoup d’enfants. Mais un beau jour, une petite fille, qui se lassait de plus en plus de jouer les demoiselles en détresse, proposa à ses camarades d’inverser les rôles. Son amie qui s’imaginait très bien en dragon terrifiant approuva tout de suite son idée, de même qu’une autre petite fille qui se voyait déjà dans le rôle du chevalier cavalant au galop avec son fidèle destrier. Les petits garçons n’étaient pas en reste. Eux aussi trouvaient l’idée amusante et n’étaient pas contre un peu de changement. En prenant les rôles d’une Belle au bois dormant ou d’une Princesse au petit pois, ils pourraient au moins se reposer avant de repartir en classe. Mais l’un d’entre eux était surtout très content de pouvoir enfin essayer une de ces splendides robes à volants que revêtaient les princesses. Quelques mètres plus loin, leur maîtresse les regardait s’amuser et tardait à les rappeler en classe. Elle voulait assister à l’envol de cette princesse, qui venait de refuser la main du prince, sur le dos de son dragon avant de les ramener dans le monde réel. Ce n’était pas quelque chose que l’on voyait tous les jours, elle ne voulait pas manquer ça. Mais surtout, elle se réjouissait de leur audace et de cette facilité qu’ils avaient à renverser les codes sans même réaliser qu’ils étaient en train de le faire. Il y avait quelque chose de pur et d’innocent dans leur manière de s’amuser et de se représenter le monde qui suscitait l’admiration. Une belle leçon pour toutes ces grandes personnes qui restaient convaincues que les plus belles histoires devaient toujours finir par le baiser d’un prince charmant à une belle princesse endormie.
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"La hideuse explosion de joie, de férocité, d’indécence, d’un peuple d’esclaves tout à coup délivrés et incapables de revêtir avec dignité leur nouvelle condition d’hommes libres, se soulageant dans le fol été de toutes leurs fringales rentrées, hurlant, mendiant, acclamant au hasard les divinités bienveillantes et casquées dont les visages de bois, du haut de leur « Patton » daignaient leur mastiquer un sourire – et qui leur jetaient même parfois du chocolat, des cigarettes, du chewing-gum, des paquets de ration sur lesquels s’abattaient aussitôt des grappes d’enfants, de vieillards et des femmes – tandis que les hommes, après avoir guetté derrière leur volet le départ du dernier camion allemand, enfilé à la hâte un brassard de la Résistance et passé autour de leur épaule la bandoulière au cuir usé d’une mitraillette d’occasion, se jetaient dans les rues bouillonnantes où les avaient déjà précédées, moins lâches ou peut-être plus ivres, des hordes de poissardes – celles-là même dont les aïeules, un siècle et demi plus tôt, avaient castré les Suisses des Invalides – matrones aux chairs violettes de santé et de fureur, aux lèvres rentrées, aux petits yeux rétrécis, luisants comme des têtes d’épingles, qui dénonçaient, traquaient, lynchaient pour assouvir un appétit non de vengeance mais de souillure, de dégradation, d’égalité.
Éric regardait courir et chanter sous le soleil d’août ces gens pour lesquels, trois semaines auparavant, son frère était mort. Il les regardait achever à coups de poing, à coups de crosse, un milicien qui s’était brisé les deux jambes en tombant d’un toit, et chacun de leurs cris et de leurs coups, loin de venger Alain, le trahissait, le déshonorait, rendait ridicule son martyre et sa mort. Il les regardait jaillir d’une maison, tenant dans leurs serres une jeune femme blonde, vêtue d’un corsage blanc et d’une robe verte dont les deux couleurs semblaient mêlées dans ses yeux d’amande pâle. Il regardait leurs mains, des mains de femme surtout, déchirer le corsage, tirer sur la jupe comme sur la peau d’un lapin qu’on écorche, tandis que la jeune femme, nue, muette et molle comme un linge, tournait vers lui un visage exsangue, presque gris, et comme soumis à la pression d’un ouragan – cils chavirant, narines pincées, coins de la bouche tirés, masque aux traits figés par le vertige, l’angoisse, l’abandon, qu’il reconnaîtrait plus tard, en d’autres occasions, sur d’autres visages – et posait son regard sur lui, mais sans le voir, ne percevant sans doute plus, à travers ses paupières défaillantes, qu’une ceinture de têtes cloutée d’yeux.
Quelqu’un tira sur les cheveux blonds, et le buste de la jeune femme, brusquement cassé en deux, se renversa en arrière, tandis que ses seins lourds s’inclinaient sur ses flancs. Elle ne se débattait pas, ne criait même pas, ses yeux maintenant grand ouverts, offerts au ciel d’été avec horreur, avec extase, et la foule autour d’elle était devenue si silencieuse que l’on pouvait entendre le cliquetis de la tondeuse. Éric regardait leurs figures fixes, glacées par l’attention, et il devinait la voluptueuse douleur qu’ils éprouvaient à humilier, non pas cette jeune femme peut-être coupable, mais la race humaine, l’homme, eux-mêmes. A quinze ans, il était assez âgé pour savoir qu’une cause, une patrie, ne suffisent pas à inspirer tant de haine et que cette épave dolente, étendue maintenant sur le trottoir, n’était que la victime anonyme et transparente à travers laquelle chacun déchaînait sa haine de soi. « Arrêtez ! Vous me faites mal ! » cria tout à coup la femme, comme s’il se fût agi d’un jeu où ses adversaires eussent enfreint les règles. « Arrêtez, je vous en supplie ! » hurla-t-elle vers la foule muette dont les têtes, comme atteintes tour à tour par la bourrasque de ce cri, oscillèrent de proche en proche et se courbèrent en avant."
Jean René Huguenin
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elegieenbleu · 2 years
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FANETTE MELLIER /
Panorama, 2022
48 pages, 24 x 17 cm Quadrichromie + 4 tons directs Couverture cartonnée, dorure brillante Éditions du livre
“Panorama propose la contemplation d’un même paysage, imprimé 24 fois. Page après page, les variations colorées révèlent le passage des heures et les micro-péripéties du vivant. De la douce chaleur d’un d’après-midi de printemps au givre nocturne, la nature s’éveille puis s’endort. Observer les détails devient un jeu d’enfant : un chalet, une horloge, un chat, un ballon, un vert luisant… Fanette Mellier crée un monde où les strates d’encres dessinent un horizon subtil et vertigineux.” _ Plus d’informations par ici
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billiemarshk · 11 months
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Traduction de l'anglais vers le français de l'article Crash Bandicoot 4: another 90s video game icon returns du journal The Guardian
Crash Bandicoot 4: Le retour d’une autre icône vidéoludique des années 90
Crash Bandicoot est le dernier en date, parmi d’autres mascottes de la PlayStation, à faire son retour sur nos écrans. Mais ce nouveau jeu vaut-il le détour ?
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Crash Bandicoot 4… est en réalité le huitième opus de la licence. Crédit photo : Activision/Toys for Bob
Crash Bandicoot est de retour après de nombreuses années ! Et je pèse mes mots : le dernier opus en date, Crash Bandicoot 4: It’s About Time, reprend là où Warped s’était arrêté il y a 22 ans, à une époque où c’était à la mode d’avoir un animal anthropomorphe comme héros de jeux vidéo. Ici, pour celles et ceux qui suivent, nous avons en fait le huitième Crash Bandicoot, et le premier bon opus inédit depuis plus d’une décennie ; il redynamise le gameplay du célèbre bandicoot en demeurant fidèle au classique original. Cependant, quelle est la raison du retour de cette mascotte curieusement mal-aimée des années 90 ?
Paul Yan, le superviseur du projet, nous raconte : « La raison pour laquelle Crash revient maintenant, c’est que Vicarious Visions et Beenox ont assuré un travail remarquable sur les remasters [ de la trilogie originale Crash et de Crash Team Racing ]. C’est la preuve même d’un désir ardent de revenir sur le monde de Crash… La trilogie de Naughty Dog est sans aucun doute le clou de la licence, d’un point de vue commercial et critique, alors on s’est dit “partons de là.” »
Coloré, drôle, énergique et créatif, Crash Bandicoot a toujours été un jeu de plateforme diablement dur, mais jamais au point de décourager les joueurs au cours de l’aventure. Si vous voulez mon avis, Warped en particulier avait probablement le meilleur équilibre entre difficulté et récompense que le genre du jeu de plateforme ait jamais connu. Les créateurs de la saga, Naughty Dog, sont passés à autre chose avec des jeux plus modestes tels que Uncharted et The Last of Us. En parallèle, Crash est passé de développeurs en développeurs, et a récemment été confié à Activision et à Toys for Bob.
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Auparavant ces derniers avaient remastérisé un autre classique de la PlayStation, Spyro Reignited Trilogy, retraçant les aventures du petit dragon violet qui ont marqué nombre d’enfants des années 90. Pour Yan, ces deux licences sont les faces opposées de la pièce du rétro-plate-forme. « Dans Spyro, on prend tranquillement son temps en terme d’exploration car il est large, et donc clairsemé… Les jeux Crash sont denses, on ne se prend pas la tête sur les ennemis et les obstacles, ce n’est que de l’action, de l’action et de l’action. Un peu comme un jeu musical si vous voulez, on retrouve là une certaine qualité rythmique. »
Tant d’exemples de cette qualité rythmique se vérifient. Qui se souvient des niveaux avec Polar et Pura, ou la course-poursuite avec un rocher géant dans les premiers Crash, se souvient d’avoir progressé un peu plus à chaque fois et d’avoir appris par cœur quand il faut se faufiler à droite, quand s'écarter à gauche, quand sauter. Dans Crash 4, il faut souvent ralentir le temps pour sauter sur les plateformes, en sachant parfaitement quand revenir au cours normal du temps en esquivant, en se baissant et en plongeant. Les course-poursuites font également leur retour, avec un clin d’œil appuyé à Warped en incluant une course-poursuite avec un dinosaure.
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« L’emphase sur le duo Crash-Coco est accentuée… » Coco dans Crash Bandicoot 4. Crédit Photo : Activision/Toys for Bob
Bien que Crash 4 se raccroche au passé, il introduit également de nouvelles caractéristiques ; jouer des personnages moins connus de la licence comme Tawna, Dingodile, Cortex ou encore Coco, la sœur du célèbre marsupial, ajoute une touche de nouveauté au jeu. Tawna vient littéralement d’une autre dimension, et les niveaux de ces protagonistes se complètent les uns les autres. Yan dit que placer la sœur de Crash sous le feu des projecteurs était délibéré : « Elle n’avait qu’un rôle mineur dans les opus originaux. Cette fois l’emphase sur le duo Crash-Coco, ainsi que sur la narration, est accentuée. Nous voulions valoriser leurs liens et les présenter comme un duo qui combat le crime. »
La remastérisation de la trilogie originale, aussi connue sous le nom N Sane Trilogy, a reçu un bon accueil, quoique cela est davantage dû à la nostalgie qu’à sa qualité. Aussi géniaux ces jeux soient-ils, leur manque de naturel et de praticité les font vieillir plus vite. Mais Crash 4 apporte un vent de fraîcheur à la licence avec des niveaux plus longs, plus riches que leurs prédécesseurs. Tous ceux qui, même dans leur enfance, ont eu un faible pour ce marsupial excentrique feraient bien d'y jeter un œil.
Deuxième traduction faite ! Je suis très contente d'avoir fait mes deux premières trad sur deux licences chères à mon coeur depuis mon enfance. 💜 🧡  Vos avis m'intéressent !
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annlocarles · 2 years
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Tu peux bien prendre la mer par les cheveux et la secouer comme un vieux tapis, endormir tout une fôret en la regardant droit dans les yeux, attacher
le vent au bout d’une ficelle et le mener à la baguette, c’est facile, à peine un jeu d’enfant dans la chambre des mots, et l’univers dans ta poche n’est plus
qu’une bille de verre ; mais effacer une lettre, une seule, du cri qu’elle a poussé quand, brûlant ses derniers vaisseux, tu as laissé retomber sur le seuil
sa main blanche, ça non.
Guy Goffette - L'adieu
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malavitaencore · 1 year
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Quand je pense à l’enfance,
je pense à mes grands-mères. Elles sont constitutives de qui je suis, alors que rien ne le prédestinait il me semble. C’est la mère de mon père, alors que je suis pourtant si peu proche de lui. C’est ma nounou, relation d’abord contractuelle, que j’ai vite considérée comme ma mamie pour de vrai.
Tout commence par une odeur, en sortant de l’avion ou de la voiture. Puis un son, celui des cigales. C’est la garrigue, c’est le sud, je suis arrivée. Elle me met à mon aise et me pose des questions, c’est rare que l’on s’intéresse à ce que je pense vraiment, cette possibilité d’exprimer mon individualité m’est nouvelle. Je dors beaucoup le matin, je ne suis pas de ces enfants qui dès 6h attendent leur parents. Mais elle, elle n’est pas levée quand je me réveille à 11h. Je vais la chercher. Elle est nue et me demande si ça me gêne. Je dis non, même si je crois que ce n’est pas vrai. Je m’habituerai. On écoute la radio en préparant le petit-déjeuner. On rit d’entendre les voisins mettre le couvert dans le jardin d’à côté. Ils déjeunent à midi, ces gens bien réglés et éduqués, « chiants » aujourd’hui je dirais. Pour nous c’est à peine le petit déjeuner, en paréo dans la chaleur de l’été. Puis il y a le jeu de La Poste, la dînette avec les boîtes de médicaments, les tomates dans les assiettes jaunes, les chats dont j’ai si peur, la Twingo qui nous emmène à la plage. Elle me traite comme une adulte, pourtant je ne le saurais qu’après, il me manque les clés de ma hauteur d’enfant pour voir la femme qu’elle est. Ses souffrances. Ces boîtes de médicaments vides, que je m’amuse à vendre en jouant à la marchande, ce sont des antidépresseurs.
Le froid est arrivé et a mordu mes doigts. À force de me laver les mains, après chaque couche, chaque biberon, chaque purée, elles se sont abîmées. J’ai une crevasse.
« Crevasse ». Je suis sur ses genoux, devant la télé. Elle dit « J’ai des crevasses » et met cette crème, très grasse, pour tout réparer. La même que l’on utilise pour les pis de vache, ça nous fait rigoler. J’observe ses mains ridées, les veines bleues saillantes, je suis fascinée. Pour moi, c’est la beauté. La douceur. Aujourd’hui, en touchant mes mains asséchées, je comprends seulement que ces blessures sont le signe du soin, constant, qu’elle nous apportait.
Il me manque parfois les mots pour dire combien ses femmes, par leurs gestes quotidiens, en étant juste elles-mêmes, ont fait de moi la femme et la mère que je suis, que je veux être.
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omagazineparis · 2 days
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Un chignon tressé pour une allure de princesse
Envie d’une coiffure de princesse pour un moment romantique ? A vous le chignon tressé ! Grâce à notre mode d’emploi, le réaliser se révèle être un jeu d’enfant. Cette coiffure n'est pas destinée uniquement aux filles avec des cheveux longs non plus ! Les cheveux courts, les cheveux mi-longs et même les mèches aux épaules peuvent être coiffés en un beau chignon tressé. Cette coiffure est parfaite pour un look de princesse. Vous pouvez y parvenir en tressant vos cheveux en deux sections, puis en les tordant ensemble et en les fixant avec des épingles ou des pinces. Le chignon tressé est également connu sous le nom de chignon. Ce style est parfait pour les occasions formelles comme les mariages, les bals et autres événements spéciaux. Un chignon tressé est une coiffure qui peut être réalisée en quelques minutes et qui est parfaite pour toutes les occasions. C'est aussi un excellent moyen de montrer la couleur et la texture de vos cheveux. Réalisez votre chignon tressée en suivant ces étapes Étape 1 : commencez par lisser vos cheveux et à bien les démêler. En règle générale, les coiffures comme les chignons sont plus faciles à réaliser sur une chevelure lavée la veille, car le cheveu tient mieux. Inutile donc de les laver juste avant. A lire : Les merveilles que procure un doux massage du crâne Étape 2 : Ramenez vos cheveux en arrière, comme pour une queue de cheval, et tressez-les. Veillez à ce que la base de la tresse se situe au milieu de la tête et non en bas, au niveau de la nuque. Étape 3 : Une fois la tresse terminée, attachez-la avec un élastique, puis enroulez-la autour de sa base. Pour vous aider, tenez d’une main la tresse et posez l’autre au niveau de la base pour maintenir la coiffure. Servez-vous ensuite de pinces pour fixer le chignon en les plantant de l’extérieur vers l’intérieur du chignon. Étape 4 : Si vos cheveux ne sont pas très longs, vous pouvez tricher un peu à l’aide d’un headband. Optez pour un headband tresse et enroulez-le autour de votre chignon tressé afin d’amplifier la coiffure et de lui donner du volume. Étape 5 : Terminer par vaporiser un nuage de laque fixante afin de faire tenir le chignon. https://youtu.be/NyZ_n0Itd8Q tuto chognon tressé Le chignon tressé peut être porté de différentes manières Par exemple, si vous voulez qu'il ait l'air plus bohème, vous pouvez desserrer la tresse et la laisser pendre de votre tête, tandis que si vous voulez qu'elle ait l'air plus romantique, vous devez vous assurer que tout est serré et soigné pour qu'il soit rester en place tout au long de la journée ou de la soirée. A lire : Couleurs de cheveux pour femmes : comprendre l’essentiel Le chignon tressé est l'une des coiffures les plus polyvalentes. Il peut être porté avec une tenue habillée pour le travail ou porté de manière décontractée pendant la journée. Il peut également être habillé avec un bandeau ou laissé lâche pour créer un look sans effort ! Read the full article
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koutchikajean48 · 12 days
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Comment l'initiation,la reine des eaux MAMI WATA dure six jours chez maître BABA dangbo
L’initiation la reine des eaux “MAMI WATA” dure six jours . Contacter cette légendaire Reine des eaux sera désormais un jeu d’enfant. Vous aurez les clés d’appel pour qu’elle vous réponde immédiatement. Le monde mystique de l’eau sera à votre portée. Mamiwata a la réputation d’enrichir considérablement à l’homme qui fait appel à elle. Son double, Tatiwata apporte aussi la richesse à celle qui…
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ecofundrive04 · 18 days
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VTC à Proximité: Réservez Facilement Votre Transfert
Confort de Réservation à Proximité
Lorsqu’il s’agit de planifier vos déplacements, la proximité est essentielle. Avec les services de VTC à proximité, réserver votre transfert St Tropez devient facile et pratique. Découvrons comment cette solution simplifie vos trajets.
Accessibilité Instantanée
Avec les VTC à proximité, vous bénéficiez d’une accessibilité instantanée. L’application vous permet de localiser rapidement les véhicules disponibles à proximité de votre emplacement actuel. Cette fonctionnalité vous évite les attentes prolongées et vous permet de réserver votre trajet en quelques clics.
Flexibilité de Choix
Les services de VTC à proximité offrent une flexibilité de choix en matière de véhicules. Que vous ayez besoin d’une berline élégante, d’un SUV spacieux ou d’un van pour votre groupe, vous pouvez choisir le type de véhicule qui correspond le mieux à vos besoins. Cette variété de choix garantit un trajet adapté à vos préférences.
Facilité de Réservation
Réserver votre transfert avec les VTC à proximité est un jeu d’enfant. L’application intuitive vous guide à travers le processus de réservation, vous permettant de saisir vos lieux de prise en charge et de dépose, de choisir votre véhicule et de confirmer votre trajet en quelques instants. Cette facilité de réservation rend vos déplacements sans tracas.
Service Rapide et Efficace
Les VTC à proximité garantissent un service rapide et efficace. Une fois votre réservation confirmée, votre chauffeur arrive rapidement à votre emplacement. Cette rapidité de service est particulièrement utile pour les déplacements urgents ou les horaires serrés.
Confort et Professionnalisme
Lorsque vous voyagez avec les VTC à proximité, vous bénéficiez d’un confort optimal et d’un professionnalisme remarquable. Les chauffeurs expérimentés assurent un trajet en toute sécurité et dans le respect des normes de qualité. Leur courtoisie et leur expertise ajoutent une valeur supplémentaire à votre expérience de voyage.
Conclusion: Une Solution Pratique pour Vos Transferts
En conclusion, les VTC à proximité offrent une solution pratique et efficace pour vos transferts. Avec une accessibilité instantanée, une flexibilité de choix, une facilité de réservation, un service rapide, un confort optimal et un professionnalisme exemplaire, ces services redéfinissent l’expérience de voyage. Optez pour les VTC à proximité pour des trajets sans tracas et en toute sérénité.
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anugerah-lestari · 1 month
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Avis du Kings Chance Casino : notre test détaillé Jeux Gratuis de Casino
Les jeux de King Chance sont le fruit du travail de développeurs expérimentés et réputés, garantissant une qualité et des graphismes exceptionnels. Dès que vous atterrissez sur King Chance, vous serez ébloui par son design élégant et ses couleurs harmonieuses. La navigation est un jeu d’enfant, et vous pouvez facilement accéder aux différentes catégories de jeux et aux pages de promotions. Pour…
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avisdedomi · 2 months
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Le Secret Pour Un Chien Bien Éduqué : 15 Minutes Par Jour Avec Caroline !
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Un Problème Commun, Une Solution Simple
Qui ne rêve pas d’avoir un chien parfaitement éduqué, qui obéit au doigt et à l’œil, même en notre absence ? L’éducation canine peut sembler une montagne insurmontable, mais si je vous disais qu’avec seulement 15 minutes par jour, vous pouvez transformer votre chien en un compagnon exemplaire ? Caroline Lange, éducatrice professionnelle canin à Lyon, est là pour vous prouver que c’est possible.
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Caroline Lange : Votre Guide Vers Le Succès
Avec plus de 14 ans d’expérience et plus de 3000 propriétaires de chiens aidés, Caroline Lange n’est pas une novice dans le monde de l’éducation canine. Titulaire du “Brevet Professionnel d’Éducateur Canin”, elle a façonné des méthodes d’éducation efficaces, adaptées à tous les chiens, quel que soit leur âge ou leur race.
Une Méthode Révolutionnaire
Le secret de Caroline ? Une méthode qui ne prend que 15 minutes de votre journée. Oui, vous avez bien lu. Avec des techniques basées sur la récompense et une approche directe, éduquer votre chien devient un jeu d’enfant. Dans son e-book “Dressez Votre Chien en 15 Minutes par Jour”, elle partage avec vous tous ses secrets.
Le Contenu Du Livre
Le guide de Caroline, riche de plus de 340 pages, vous offre un système d’éducation canine parmi les plus faciles et efficaces du marché. De la théorie à la pratique, il est truffé d’exercices, de trucs, d’astuces, et de centaines de photos pour vous guider pas à pas. Que votre chien tire sur sa laisse, ignore les ordres, ou encore, souffre d’anxiété de séparation, vous trouverez la solution dans ce livre.
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Des Témoignages Éloquents
« En moins de 2 semaines. Merci !»
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Bonjour Caroline, Notre épagneule, Jasmine, est une adorable petite chienne qui aime tout le monde et qui fait la fête à toutes les personnes qu’elle rencontre en sautant dessus.
En suivant les instructions indiquées dans votre livre, nous avons pu être en mesure de contrôler ses sauts en moins de 2 semaines.
— Sandra Petit Carnols, France
« Pour ceux qui prennent soin de leur animal»
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J’ai acheté votre guide sur le dressage des chiens après avoir acheté mon second chiot âgé de 7 semaines.
Mon premier chiot, un mâle de 14 mois était un peu agressif avec elle.
Maintenant mes chiots mangent ensemble, se reposent ensemble et jouent ensemble de façon très heureuse. Je le recommanderai à ceux qui prennent soin de leur animal.
— C. Rotrey Montreux, Suisse
Accessible À Tous
Au-delà de son efficacité prouvée, ce qui rend ce guide indispensable, c’est sa facilité d’accès. Disponible en téléchargement instantané, vous pouvez commencer à l’utiliser dans les cinq prochaines minutes. Et avec une offre spéciale de 34.82€ au lieu de 70€, c’est le moment ou jamais de transformer votre relation avec votre chien.
Un Investissement Qui En Vaut La Peine
Investir dans “Dressez Votre Chien en 15 Minutes par Jour” c’est choisir d’investir dans une relation harmonieuse et équilibrée avec votre compagnon à quatre pattes. Caroline Lange vous offre non seulement un guide complet mais aussi une garantie satisfait ou remboursé de 30 jours. Avec des résultats garantis en moins de deux semaines, pourquoi hésiter ?
Conclusion : Un Chien Éduqué Est Un Chien Heureux
“Dresser son chien en 15 minutes par jour !” n’est pas seulement un livre, c’est une promesse : celle d’une cohabitation joyeuse et sans stress avec votre chien. Caroline Lange vous offre les clés d’une éducation canine réussie. N’attendez plus pour transformer votre chien en un modèle d’obéissance et de joie de vivre.
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jmviolon · 2 months
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Les femmes, la vie, la mort, la musique...
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Il me semblait, comme dans un jeu qu’on finit par croire réel, qu’il était nécessaire à ma survie, au moins psychique, d’avoir sept histoires amoureuses simultanément ; le mot d’ « histoire» est sans doute un peu trompeur, mais je n’en ai pas trouvé d’autres. Disons que ma raison d’être passait par le sentiment d’être unique et indispensable aux yeux de ces femmes qui me plaisaient. Sept est un chiffre magique… Être aimé de SEPT femmes, et les aimer… me donnait le sentiment de pouvoir faire face à ce terrible sentiment de vulnérabilité qui m’envahissait si souvent et m’empêchait d’avancer sereinement sur le chemin de ma vie. Aucune d’elles ne devait se douter de l’existence et de l’importance des autres. Chaque image que je composais, chaque poème qui me venait, chaque musique que je jouais, devait leur paraître inspiré par elle seule, c’était la règle de ce jeu dont j’étais à la fois l’inventeur, le maître de cérémonies, l’acteur principal et le seul public… Mais la sincérité devait absolument gouverner la substance de ma relation à chacune. C’était aussi la règle. 
De par mon allure maladroite, mon physique ordinaire, ma timidité naturelle, mon attitude de quelqu’un qui s’excuse tout le temps de tout, ma voix faible et peu timbrée, je n’éveillais pas le soupçon, je n’avais a priori rien d’un Casanova ! Ma modeste capacité de séduction tenait sans doute davantage à ma sensibilité, que non seulement je ne cachais pas, mais que je montrais relativement facilement aux femmes (moins aux hommes, par expérience), à mon intuition de ce qui peut émouvoir, à ma disponibilité, ma serviabilité, mon amabilité et mon engagement très respectueux de la liberté de l’autre dans les relations que je nouais avec elles… Je désirais que ces rencontres fussent des aventures, peu m’importait qu’elles fussent sexuelles, même si je me nourrissais abondamment de l’attrait physique que j’éprouvais pour elles, pour alimenter mes fantasmes et une auto-sexualité assez intense…
Je désirais que chacune ait le sentiment que je ne vivais que pour elle. Que l’émotion et la tendresse soient au cœur de ces relations, comme une sève indispensable à la vie, comme si de chacune d’entre elles, seule, dépendait mon bonheur…
J’aspirais en même temps à lire dans les yeux, les paroles, les actes de chacune de ces sept femmes, l’image d’un homme unique, original et même exceptionnel. Cette admiration que ma mère n’avait pu laisser s’exprimer lorsque, enfant, je tentais, chaque jour davantage, de l’étonner par mes  progrès de tous ordres… Admiration que tout parent, toute mère en tout cas, ne peut s’empêcher, me semble-t-il, de ressentir au vu du développement de sa progéniture… Et que ma mère, je le savais par ailleurs, n’avait manqué de ressentir également.. Seulement, comme terrorisée à l’idée que la manifestation de ce sentiment eût pu faire de l’ombre à l’ego narcissique de son mari, elle s’était empêchée tout simplement, inconsciemment, d’y donner cours.
C’est amusant de constater à quel point notre comportement, parfois le sens de notre vie même, peut être conditionné par nos expériences d’enfant ; et au delà, comme tous nos efforts, au fond, tendent vers la reproduction de schémas primitifs rassurants ou l’évitement de schémas angoissants…
La mort, on peut l’imaginer comme le bout du tunnel, la fin comme dans les films… ou bien le soulagement après les ultimes souffrances de la maladie ou de la vieillesse… ou bien encore comme la tentation suprême, un rendez-vous, une main tendue à tout moment de notre vie, une échappatoire possible à nos tourments. Pour ma part, ayant un faible pour la dernière hypothèse, je me plais à imaginer non ma mort mais mon enterrement. Je me figure le défilé auprès de mon cercueil, des femmes qui m’ont aimé. Une larme à la paupière, une fleur à la main, certaines bouleversées, … Je les imagine réunies pour la première et dernière fois dans une communion émouvante de mon souvenir… suprême plaisir narcissique…
J’ai du mal à tenir accroché aux parois de la vie. Le temps s’écoule, seconde après seconde, jour après jour, funeste tic tac, et ce qui hier tenait lieu de sens pour moi n’en a plus aujourd’hui. Chaque jour, il me faut remonter ce caillou en haut de la pente, trouver ce qui va me conduire jusqu’à demain. Débarrassé des contingentes croyances qui poussent mes contemporains d’événement en aventure, définitivement absent de la course à la réussite, je dois donc faire face, nu, à l’angoisse métaphysique. Quel rôle joue la musique dans ce silencieux scénario quotidien ?
Le piano est un cercueil, y sont enfermés tant de génies, tous dans la même boîte ! Noir comme la mort, il trône au salon. On vient s’y recueillir comme les iraniens sur la tombe de Hâfez ou de Saadi… De mes doigts gourds, j’y entame une prière, prélude ou nocturne, impromptu… Et à chaque fois, comme le génie de la lampe merveilleuse, sous les caresses de mes arpèges, se réveille l’âme du compositeur. Je ne joue que des morts. Je les ai tous dans ma boîte au salon, tous ceux que j’admire, que j’aime.
Je joue sans but, sans notion du temps, je ne joue pas aujourd’hui, je joue de nulle temps.
Je ne suis pas allé au cimetière de Saint-Petersbourg sur la tombe de Tchaïkovski. Son mausolée noir est chez moi au salon, il célèbre aussi Chopin, Beethoven, Fauré et tant d’autres, et personne ne s’en plaint pas. La boîte magique est assez vaste pour toutes ces âmes. Je ne vais pas au Père Lachaise voir Chopin, je ne lui apporte pas de roses, je viens au piano, c’est tout. Et je lui parle, sur ses notes, avec tendresse, de mes révoltes, de mes coups de cœur, de mes passions, de mes déceptions. Je lui confie ainsi ce que je ne peux partager avec aucun ami, avec aucun amour… 
Au fond, si je ne me plaisais pas à croire que j’ai besoin de l’amour de sept femmes, ne serais-je pas englouti dans ce gouffre de la solitude musicale ? Ne disparaitrais-je pas dans ce trou noir ?
La chaleur qui s’installe au matin sous un soleil tapant dans Paris un peu vide… c’est le mois d’Août, petite parenthèse dans la folie ordinaire. On croise des cadres sup en tong et bermuda, on voit plus de promeneurs et moins de gens pressés, les sourires sont moins furtifs, les regards moins fuyants. Les parisiennes ont mis leurs petites robes, difficile de ne pas laisser son regard s’attarder sur ces silhouettes à demi dévoilées … mais d’où sortent-elles, où étaient-elles quand il faisait moins chaud ? 
Cette oreille droite assourdie m’empoisonne vraiment la vie : chaque petit bruit, chaque simple cliquetis, petit choc métallique résonne en moi avec violence.  Un bruit de moteur un peu trop proche, et il m’arrive de ressentir le vertige,…, à en vomir… Le reste du monde est comme filtré, lointain, comme ce qu’on entend sous l’eau… Et mon oreille gauche, comme une jalouse hystérique, rivalise de subterfuges pour exister, entre acouphènes, bouchons de cérumen et otites à répétition, ce qui se traduit par une obligation de « filtrer » en permanence ce qu’elle capte pour éliminer ces sifflements parasites, sans compter que lorsqu’elle est sous pression, elle se met à entendre plus bas que la droite, environ un huitième de ton, rendant fausse toute musique, et me handicapant pour la justesse au violon…
J’avais réussi à boucler mes bagages au dernier moment, attrapant de façon frénétique les différents objets, vêtements, accessoires qui devaient m’être nécessaires, dans une sorte de ballet improvisé, aux trajectoire comme étudiées pour permettre aux mains de les saisir dans la course, chorégraphie harmonieuse, non optimale mais d’un rythme si vrai, si parfait, qu’on s’en serait voulu de la gêner…
Une semaine de liberté, c'est-à-dire, une semaine sans comptes à rendre, sans rapports à rendre, sans rendez-vous, sans obligation, à part bien sûr le concert et ses répétitions, mais dans une ambiance si décontractée que ces contraintes bien acceptées n’en paraîtraient pas. J’imaginais mes chaînes arrachées par le train partant de Paris, les maillons volant aux éclats, éclats de rire même, du rire de celui qui sait que rien ne peut plus l’arrêter dans sa fuite… 
Éclat de rire de mon violon, d’un staccato sarcastique, jubilation de l’homme libre …
La lune s’était éclipsée pour quelques temps, ses fantaisies avaient fini par agacer, elle était trop inconstante, trop égoïste, trop c’était trop, c’en était trop,… Après tout, on peut bien vivre sans lune, à quoi ça sert la lune ? Elle courait après le soleil ou bien après son ombre peut-être ? Je n’en pouvais plus de la guetter sans cesse, de l’attendre pour la voir finalement passer fière et méprisante aux détours d’un nuage dans la nuit…
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