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#comment les philosophes ont dit
philoenphilosophie · 1 year
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Comment les philosophes l’ont dit
Autant que les philosophes se sont débattu à propos de la nature, de la portée, des limites et de l’origine de la connaissance. Autant qu’ils ont étaient en désaccord quant au sens précis de nombreux termes utilisés en épistémologie.  
D’où vient la connaissance? Telle est la question fondamentale et telle est également la question qui a divisé les philosophes pendant plus de 2000 ans. Les philosophes qui croient que la connaissance provient de la capacité de raisonner sont appelés rationalistes.Ils se basent sur une théorie que la connaissance est a priori et prend sa source dans l’exercice de la capacité de l’être humain de raisonner . Platon et Descartes étaient des rationalistes. 
De leur côté, les philosophes qui soutiennent que la connaissance provient de l’expérience sont appelés empiristes. Ils se basent sur une théorie que la connaissance est a posteriori: elle provient de l’expérience et de ce que les gens perçoivent.  
Les philosophes ont élaboré un vocabulaire spécialisé pour traiter la connaissance. La connaissance a priori est utilisée quand les épistémologues parlent d’une connaissance qui ne provient pas de l’expérience sensorielle.  
La connaissance a posteriori est un terme utilisé par les philosophes quand ils décrivent une expérience sensorielle.  
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istadris · 9 months
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Le Roi et l’Imperator
@elitadream parce que tes fanarts de Mario et Astérix se rencontrant sont tellement adorables, et ça m’a beaucoup inspiré pour écrire sur leurs ennemis respectifs se rencontrant.
Donc...cadeau ! En attendant d’en voir plus !
*
La créature le toisait de toute sa taille.
Un exploit qui valait la peine d’être noté, étant donné que César avait l’habitude de regarder de haut la plupart ses pairs. Mais plus remarquable encore était la créature elle-même : un curieux et surtout immense hybride entre humain, tortue, et lézard, qui pouvait cracher du feu et briser des rochers à mains nues. Un dragon, suggérait dans un recoin de son esprit une petite voix qu’il s’efforçait à tout prix d’ignorer.
Plus étonnant encore était le fait que la créature était assez intelligente pour penser, parler, et plus encore être un chef, un roi même, de ce qu’il avait compris.
Assez intelligente pour s’esclaffer bruyamment à la proposition de César.
« Alors comme ça tu veux travailler pour moi, hein ? 
—Une alliance est ce que je propose, répondit César froidement, étant donné que nos objectifs semblent concorder à l’heure actuelle. 
—Une « alliance » impliquerait qu’on ait chacun quelque chose d’intéressant à apporter. J’ai la plus grande armée au monde, les meilleurs magiciens à mon service, et je suis le plus puissant de tout mon royaume. Qu’est-ce qu’une brindille comme toi a à offrir qui pourrait bien m’intéresser? 
—Bien des choses, ô roi, mais notamment ce qui te manque : de la stratégie. »
La créature gronda férocement en réponse à l’insulte, s’avançant brusquement en direction de César, ses babines retroussées pour dévoiler des crocs acérés. Il fallut à César tout son sang-froid pour ne pas porter sa main à son glaive ; non pas qu’elle serait d’une grande utilité contre les écailles épaisses de son adversaire.
«  Surveille tes mots, humain. Tu es distrayant pour l’instant, mais mon amusement a des limites.»
Pourtant, aussi caractériel et susceptible qu’était ce monstre, il semblait assez intelligent pour ne pas se laisser aveugler par son orgueil blessé et choisir à la place d’écouter César. Aussi celui-ci, calme et fier, regarda-t-il droit dans les yeux rouge feu qui le foudroyaient,
« Tu l’as dit toi-même : tu possèdes la plus grande armée de ce monde, tu disposes de vastes ressources…mais qu’en est-il de tes conquêtes ? Comment n’as-tu pas encore soumis le monde entier à ton règne ? 
—Ha, parce que tu crois pouvoir faire mieux que MOI ?
—« Mieux » ? Je laisse ce débat aux philosophes. Je sais seulement que je n’avais ni droit de naissance pour prétendre à un trône, ni fortune, ni magie. Et pourtant, je suis aujourd’hui le maître d’un empire en tout sauf en nom;  mes ennemis comme mes citoyens me respectent comme le conquérant du monde connu. Tous ceux qui ont osé s’opposer à moi se sont soumis ou ont péri. Peux-tu en dire autant ? »
Une fumée noire s’échappa des narines du monstre dans un bref grognement, les mots touchant clairement une corde sensible, mais pas au point de provoquer sa rage pour l’instant. César osa même s’éloigner de quelques pas de son interlocuteur, bras croisés dans son dos, contemplant l’étrange paysage les entourant alors qu’il continuait :
« Seul un petit village d’irréductibles continue de résister encore et toujours à mes troupes. Mais contrairement à moi, ils disposent d’une... magie qui leur donne une force surhumaine. Sans cette magie, ils auraient été écrasés depuis bien longtemps. »
La ruse et l’ingéniosité de certains d’entre eux jouaient également un rôle essentiel dans leur lutte...mais César n’avait pas besoin d’évoquer ce détail.
« Deux d’entre eux en particulier ne cessent de déjouer mes plans. Un duo infernal composé d’un petit nabot retors et d’un grand benêt le suivant partout. De ce qu’on m’a dit , ajouta-t-il avec un sourire en coin et un regard amusé en direction du roi,  cela nous fait un point commun. »
—Peut-être bien. Viens-en au fait. »
—C’est très simple, dit César en se tournant pour faire face au monstre. La magie est monnaie courante en ce monde et ta propre force ne fait aucun doute : même avec leurs pouvoirs, tu donnerais du fil à retordre à mes ennemis. Quant aux tiens…aussi puissants soient-ils, deux hommes ne peuvent suffire à protéger un royaume entier d’une campagne que j’aurais planifié. Un petit village où ils peuvent concentrer leurs efforts, oui. Tout un pays ? Je demande à voir. Voilà mon offre : débarrasse-moi des derniers obstacles à mon hégémonie et je m’assurerai que ton armée puisse écraser le royaume qui te tient tête.
—Et pourquoi tes plans seraient-ils plus efficace que les miens ?
—Parce que j’ai vu à l’œuvre tes troupes…si j’observais un tel manque d’organisation dans les miennes, je ferais fouetter mes centurions pour leur incompétence. Une chaîne de commandement inconstante en dehors de leur roi, des plans reposant sur des éléments versatiles et incontrôlables, des tactiques basiques et répétitives…»
Il laissa échapper un petit ricanement.
« Si je ne peux faire mieux, je peux difficilement imaginer faire pire.
—Et laisse-moi deviner, persifla le monstre sur un ton mielleux, je devrais te laisser les mains libres avec MON armée, dans MON royaume. »
Le sourire obséquieux se mua en grimace cruelle alors que le roi leva une de ses pattes, dégainant d’un coup sec des griffes acérées comme des poignards qu’il examina d’un air négligent.
« Et si à la place, je te tuais et je récupérais cette armée dont tu es si fier, hein?
—Alors tue-moi maintenant, au lieu de me faire perdre mon temps » rétorqua César avec un geste dédaigneux de la main. 
Pour la première fois depuis leur rencontre, l’arrogance laissa place à la surprise sur les traits de son interlocuteur, mais César poursuivit sans s’en émouvoir: 
« Je pensais avoir affaire à un roi intelligent, capable de voir où réside son intérêt et de saisir l’opportunité unique qui se présente à lui, mais si je n’ai affaire qu’à une bête primitive bouffie d’orgueil, autant m’épargner une migraine et me donner une mort rapide.»
Les yeux rouges semblèrent s’enflammer avant de s’étrécir, concentrés sur leur proie.
« SI C’EST CE QUE TU SOUHAITES...!!! »
La créature avança brusquement sa gueule vers César en poussant un rugissement à faire trembler le sol, les prémices d’un brasier embrasant les tréfonds de sa gorge.
Et pourtant, malgré le danger, César était…non pas rassuré, mais ...serein. Il avait déjà eu affaire à ce genre de personnes, impulsives, caractérielles et directes ; le monstrueux roi n’était pas du genre à gaspiller du temps à prendre une décision, ni à être sensible s’il fallait se salir les mains face à un élément gênant.
Qu’il vive ou qu’il meurt, César serait vite fixé. Aussi resta-t-il de marbre face à la menace, déterminé à garder sa dignité jusqu’au bout.
Et effectivement, après avoir rugi tout son content, le monstre foudroya César du regard pendant plusieurs secondes, babines retroussées...mais sa grimace de rage se fondit peu à peu en un rictus féroce, avant qu’il ne renversa sa tête en arrière dans un rire gras: 
« GWA HA HA HA !! Tu manques pas de cran, pour une brindille, j’aime ça! »
César parvint à laisser échapper la respiration qu’il avait retenu malgré lui sans que le roi ne semble le remarquer.
Celui-ci tourna à nouveau son regard sur César :
« Tu es sûr de pouvoir me débarrasser de ces deux empêcheurs de conquérir en rond ? »
—Très certainement. Mais seulement si tu acceptes de me rendre la pareille.»
Le roi laissa échapper un nouveau grognement, cette fois plus agacé qu’insulté.
« Tous les humains sont-ils aussi casse-pieds? » grommela-t-il, n’attendant pas la réponse de César avant de reprendre. « Mais tu as raison sur un point : depuis le temps que ces menaces à moustaches ruinent mes plans, je ne peux pas laisser passer la moindre chance de les éliminer. Si tu peux me la donner... Je saurais me montrer reconnaissant. » 
Pour la première fois, il afficha le sérieux et la prestance d’un vrai souverain alors qu’il toisa César, non plus comme que gêneur ou nuisance mais comme un potentiel allié.
« Donne-moi une victoire absolue et je t’offrirai une conquête. Qu’en dis-tu ?»
C’était ce qu’il recherchait depuis le début... et pourtant César prit un moment avant de répondre.
Ce monde était à mi-chemin entre l’absurde et la folie, entre ses couleurs vives, ses paysages chaotiques et ses habitants grotesques. Il pressentait déjà les migraines dans ses tentatives de transformer ces hordes chaotiques en armée disciplinée. Mais sous leur aspect ridicule, ces étranges êtres étaient aussi forts que résistants et disposaient de magie. De pouvoir.
Il fallait qu’il parvienne à en ramener ne serait-ce qu’un fragment avec lui quand il serait de retour à Rome.
César état également conscient qu’il prenait un énorme risque. Il était isolé, loin de ses armées et de l’influence dont il disposait ordinairement. Il voyait aisément l’ambition démesurée du roi bestial, étant donné qu’elle reflétait la sienne, et aurait besoin de s’assurer qu’elle n’inclut pas son propre empire. Il allait devoir surveiller soigneusement ses arrières pour ne pas se retrouver avec un poignard dans le dos dès le moment où cet allié orgueilleux et égocentrique aurait obtenu ce qu’il voudrait.
Mais il n’était pas devenu l’homme le plus puissant de Rome en se montrant pusillanime.
Alea jacta est, décida-t-il en tendant la main pour conclure l’accord.
Il parvint à ne pas fléchir quand la poigne monstrueuse manqua de lui broyer les os de la main.
En revanche, il trébucha et s'effondra sous l’immense claque dans le dos que lui asséna le roi avec un rire tonitruant.
«  Tu sais quoi ? Je sens que toi et moi allons former une très bonne équipe. »
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claudehenrion · 2 years
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Nos enfants sont-ils encore ‘’nos enfants ?’’
  J'admirais l'autre jour, dans un silence proche d'une action de grâce, quelques uns de mes petits enfants (NB : à ''15 ''petits'', tous grands + les pièces rapportées + les ''arrière--'', les réunir est une quadrature du cercle, hélas : ils sont partis coloniser le monde ! Tant pis pour nous !) : penchés sur l'écran de leur smartphone (chacun le sien, comme les vôtres), leur cou gracile faisait penser à des cols de cygnes, de ravissants cygnes comme figés dans la glace indifférenciée de la technologie. Ils étaient ensemble, mais seuls... ou seuls ‘’et-ou-mais’’ ensemble, qui peut le dire....
C'est en 1923, au sortir des horreurs de la Grande Guerre, que le grand Khalil Gibran écrivait, dans ''le Prophète'' : ''Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont fils et filles du désir de Vie en lui-même. Ils viennent par vous mais non de vous, et bien qu'ils soient avec vous, ce n'est pas à vous qu'ils appartiennent. Vous pouvez leur donner votre amour mais non vos pensées, car ils ont leurs propres pensées''. Qu'aurait-il pensé, cent ans plus tard, s'il avait connu l'actuel assujettissement à ces téléphones que l'on dit ''smart'' parce qu'ils savent nous enchaîner avec plein de gadgets dont, en réalité, nous pourrions nous passer sans qu'il y ait mort d'homme 
Jour et nuit, ces soi-disant ‘’téléphones’’ s’imposent, remplis jusqu'à la gueule de messageries, ''d'applis'', de jeux,  de vidéos, de notifications, d'imprécations, de faux bruits, de films, d'injonctions comminatoires, d'appels et de rappels, de réseaux dits sociaux (en vérité, ils sont totalement dé-socialisants !), de chaînes (c'est le mot exact : ''qui enchaîne''), voire de sexfies ou sextagrames --i.e. des photos d'eux-mêmes et / ou de leur sweet-heart du jour, plus ''à poil'' que moins, qui vont circuler sur le Net (nous en reparlerons a / s de la pornographie). En gros, nos enfants se réveillent avec Instagram, ils se couchent (''à pas d'heure'' !) avec Tik-tok, ils s'endorment après une ''série''. Ils marchent, déjeunent, dînent, mangent, le portable à la main --même en classe, ''en scred'' ou ''en vrai''. Ils ouvrent, regardent, consultent, ''scrollent'' à longueur de temps, et ''se visualisent'' dans des décors trop clinquants, somptueux mais improbables. Au vrai sens, c’est une addiction... à rien.
Le philosophe et penseur Michel Serre, dans son ''Eloge de la modernité'' (publié en 2012), avait étudié ces ''petites poucettes'' dont il parlait avec grande tendresse, en plaidant l'indulgence : il voyait en elles l’annonce des réjouissances technologiques à venir, car ces petites filles modèles tenaient le devenir du monde au bout de leur doigt interagissant --temps révolus !-- avec un cadran téléphonique du modèle circulaire 746 Rotary, inchangé depuis 1970 (NB : il s'agissait de leur index, pas encore de ces pouces virtuoses de l'alphabet ''Azerti'' qui battent sans cesse leurs propres records de vitesse). Cette génération, disait-on alors, allait inventer de nouvelles manières de vivre, de nouvelles interactions entre les âges, et établir (enfin !) des ''ponts'' entre parents et enfants. Comme on s'est trompé ! Tout faux ! 
Sauf sur un point : nos enfants de 2022 sont bien des ''petits Poucets'', mais dans le sens que les frères Grimm avaient donné à ce nom dans leurs ''Contes'' , où des parents pauvres et frustes étaient contraints d'abandonner leurs enfants dans la forêt. Une astuce du plus jeune, qui semait des cailloux, les ramenait. Mais un jour.. pas de cailloux, qu’il a fallu remplacer par des miettes de pain que les oiseaux ont mangées, livrant ainsi les enfants au méchant ogre. Ce conte cruel peut être lu ou plutôt relu comme une métaphore de notre époque : des parents sans ressources et désarmés devant le raz-de-marée des progrès informatiques sont contraints d'abandonner leur couvée dans la forêt du Net où l'ogre ''technologie'' s'apprête à les dévorer... D'un autre côté, comment faire lorsqu'on sait les désespoirs et les colères lorsqu'on les prive, 5 petites minutes, de leur drogue réputée douce ?
La vérité, c'est qu'ils ne peuvent plus s'en passer. Mais nous autres, les adultes, dans le fond, ne sommes-nous pas en train de les suivre, sans oser le reconnaître, dans ce labyrinthe aux mille tentations ? Ne sommes-nous pas tous en train de devenir de vieux cygnes, la tête penchée sur notre petite lucarne, position qui rend presque impossible de faire attention aux autres, d'être à l'écoute du monde hors du ''prêt-à-penser-de-traviole'' qui nous est fourni ‘’H24′’ sans effort de recherche ou de réflexion, d'avoir des activités sportives, artistiques, religieuses ou autres, ou, tout simplement de ne rien faire --je veux dire RIEN, même ne pas consulter son portable pour savoir si un truc ou quelqu'un n'a pas cherché à vous tirer de cette minute loin du néant ! C'est un comble : le néant nous empêche de faire... rien !
Et pourtant, comme c'est important de ne rien faire ! Les plus belles œuvres, les plus grandes idées, les plus beaux livres, sont nés de longues heures de réflexion, pas du tumulte permanent et de l'occupation du cerveau en activités superficielles : les belles et les grandes choses sont les enfants du ''temps libre''. Des chercheurs viennent de découvrir (''pas trop tôt'' !) que l'Art, comme l'Amour, naît de l'ennui et meurt de la technologie... ce que l'on voit bien : ce n'est pas dans cet océan de soi-disant informations-qui-n'en-sont-pas que nous trouverons jamais le courage, la force ... et le temps de sortir de nous-mêmes. En rythme avec nos portables, nous nous ''allumons'' le matin, et nous nous ''éteignons'' le soir. Mais nous, adultes, nous avons (encore) la chance de n'avoir pas été dévorés par l'ogre... Jusqu'à quand ?
A nous de trouver en nous la force, la constance, les moyens, l'intelligence, les ruses, voire les contournements pour maintenir nos enfants dans la sphère des humains, faute de quoi c'en est fini d'eux... et de toute humanité : de proche en proche, la jeunesse du monde entier, contaminée et comme fascinée par la facilité et l'attrait du vide, basculera comme la nôtre, (puisque l'Europe et l'Occident ont encore, quoi qu'en disent les faux prophètes, encore une longueur d'avance sur le reste du monde. Sauf que cette fois, c'est ''la fois de trop'' !) vers une longue nuit dont personne ne peut dire dans quel gouffre sans fond elle va nous entraîner...
H-Cl.
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christophe76460 · 15 days
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Demeurer sain d’esprit dans un monde devenu fou ! (2)
“Au terme de ces jours, moi, Nabuchodonosor, je levai les yeux vers le ciel, et la raison me revint.” Daniel 4. 31
Billy Graham a dit un jour : “Ne vous affolez pas, j’ai lu les dernières pages du Livre et je connais la fin heureuse de l’Histoire !” Au lieu de craindre la folie du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, faisons confiance à Celui qui a la haute main sur notre Histoire. Daniel raconte l’expérience vécue par le roi de Babylone, Nabuchodonosor, qui perdit la raison et se comporta comme un animal pendant sept ans, avant de “lever les yeux vers le ciel” et de retrouver la raison.
Aveuglé d’orgueil, alors qu’il contemplait sa ville et ses fameux jardins suspendus, le roi avait proclamé que la gloire devait lui revenir, puisqu’il avait imaginé et acquis tout cela, sans l’aide de personne. Sa vantardise revenait à dire que Dieu n’était pas souverain et qu’il était maître de sa propre destinée. Au lieu de fixer les yeux sur le Ciel, il s’était laissé obnubiler par ses réussites architecturales, et avait perdu la raison. La même chose risque de nous arriver si nous détournons nos regards loin de Dieu.
Dieu demeure immuable, souverain, au-dessus de tous les événements qui peuvent secouer notre monde. S’Il n’est pas le centre de votre existence, le monde vous paraîtra insensé, sauf bien sûr si vous fermez les yeux, bouchez vos oreilles et partez vivre sur une ile déserte, privé de toute information ! CM Joad était un philosophe et enseignant à l’Université de Londres au milieu du XX° siècle. Il était aussi un athée notoire. Invité à visiter les camps de concentration après la défaite nazie, ce qu’il découvrit le rendit malade : “Comment des êtres humains ont-ils pu se comporter ainsi envers d’autres êtres humains ?”
Horrifié par les expressions de pure cruauté qu’il voyait, il conclut que si le mal existe sous de telles formes, il devait y avoir en contrepartie une force de bien et d’amour. Ses convictions d’athée s’évanouirent et il décida de rechercher Dieu, convaincu de Son existence et de Sa bonté ! Seul Dieu peut donner un sens à notre vie. Osons
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omagazineparis · 27 days
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La médecine des sorcières : entre peur et remède naturel
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Siècles de peur de la magie noire et pourtant, il y a une vérité : derrière la médecine des sorcières, des fois, il se cache un remède de grand-mère contre quelques maladies. Et oui ! On ira à la découverte des plantes médicales, à partir de l’époque de la sorcellerie jusqu’au présent, pour comprendre l’histoire de la médecine primitive et son emploi moderne. En somme, les poisons aussi, peuvent avoir des bénéfices.La mandragore et la médecine des sorcières: la plante de la fertilité Plante de la famille des Solanacées, la mandragore présente des racines bizarres à la forme qui rappelle le corps humain, avec sa tête, ses bras et ses jambes. A cause de cette particularité, on pensait que cette plante naissait du sperme des pendus lors de leur décès. A l’époque des sorcières, la mandragore était connue pour son pouvoir de transformer les hommes en loups garous. Heureusement, en 1700, quelqu’un avait compris les propriétés bénéfiques de ce produit de la terre : le médecin Linné l’appelait Atrope, à cause de sa nature vénéneuse, mais en même temps, il avait découvert que la mandragore présentait les caractéristiques d’un analgésique. Son emploi, donc, devient pendant les siècles, une aide contre la douleur. De même, Hippocrate avait parlé de cette plante qui, selon lui et ses études, montrait des vertus aphrodisiaques. La mandragore était devenue la plante de la fertilité. A lire également : Faites l'expérience de la numérologie La belladone : le poison des sorcières qui guérit (mais attention aux doses !) Dans la médecine des sorcières, la belladone occupe une place très importante : elle était le premier poison, facile à trouver dans les bois, avec de plus, des effets létaux pour la vie. En fait, elle était véritablement connue comme la plante des sorcières. Cependant, on reconnait à présent, beaucoup d’avantages de l’emploi de la belladone. Il faut, comme toujours, qu’elle soit prise avec attention. Cette plante peut être utilisée en toute sécurité comme aide homéopathique: grâce à ses granules, vous pouvez soulager vos douleurs et quelques maladies, comme des inflammations de la peau et les brûlures,  la fièvre avec délire, les bouffées de chaleur et des troubles gastro-intestinaux. Petite remarque: si vous prenez de médicaments comme antidépressifs, antihistaminiques, (même chose pour les médicaments contre le Parkinson) c’est interdit de prendre la belladone. La médecine des sorcières : la ciguë La plante qui notamment avait tué Socrate. Le grand philosophe grec, maitre de la philosophie morale, condamné à mort pour avoir, selon ses accusateurs, corrompu la jeunesse et introduit des nouvelle divinités. Son fléau fut la ciguë. Platon, son disciple, nous raconte sa mort mais il nous a pas dit les détails : Socrate était mort entre vomissement, nausée et contractions musculaires. Ce sont ceux-ci les terribles effets de la ciguë, connus par les sorcières. Par ailleurs, cette plante montre des bénéfices aussi: actuellement elle est employée en tant que analgésique contre la douleur. En lien : Comment choisir son huile de CBD ? La datura : la fleur du diable On arrive au comble de notre histoire: la datura. Elle appartient à la famille des Solanacées, comme la mandragore, et elle était employée par les sorcières pendant leurs sabbats. Elle a, en fait, des propriétés hallucinogènes, sédatives et narcotiques, essentielles, selon l’avis des sorcières, pour communiquer avec le diable dans une atmosphère de fureur. La personne qui prenait la datura, avait l’impression de voler, et ça commence par ici la tradition qui voit les sorcières voler dans le ciel. La médecine moderne et la phytothérapie ont revalorisé cette plante qui, à travers les doses indiquées, peut guérir l’asthme bronchique et certains troubles du comportement. Les médecins ont remarqué que la datura peut rétablir les équilibres dans des sujets (adultes et enfants) qui montrent anxiété et agressivité. Je vous conseille, de plus, deux publications très intéressantes où vous pouvez vous informer sur l’histoire de la sorcellerie et sur ses remèdes naturels. Et vous, est-ce que vous connaissez d’autres remèdes de grand-mère aux racines anciennes ? On a hâte de connaitre vos histoires ! Vos réponses, dans les commentaires ! Read the full article
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savoir-entreprendre · 1 month
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Avez vous déjà entendu dire qu'il est important de noter chacune de vos dépenses si vous voulez maîtriser votre argent ?? Savez vous d'où vient cette théorie ??? Cette idée de tout noter a été développée par l'homme le plus riche du monde à l'époque John Rockefeller. John était si rigoureux avec son argent qu'il notait absolument tout.Il savait dans les moindres détails où partait le moindre centime dans son argent.Il avait commencé cette habitude à l'âge de 13 ans et 50 ans plus tard, il pouvait vous dire exactement combien il avait gagné et dépensé tous les jours depuis ses 13 ans. John Rockefeller était réputé pour ne jamais dépenser son argent. Il était milliardaire mais pouvait licencié un employé qui venait juste demandé une augmentation. Il ne donnait pas d'argent à ses proches et les gens savaient que pour devenir l'ennemi de John, il fallait juste lui demander de l'argent, car il détestait ça. Sans le savoir, toute sa vie, John a transmis à ses proches, ce même besoin de contrôler et de garder l'argent à l'excès. Les gens pensaient qu'après la mort de John, ses héritiers deviendraient aussi des milliardaires et hommes d'affaires, mais malheureusement, les choses se sont passées autrement. Enfants Rockefeller : Élisabeth Bessie strong la fille aînée serait morte d'un AVC à 40 ans, mais des enquêteurs ont découvert qu'elle s'était suicidée car elle était terrorisée à l'idée de devenir pauvre, après avoir reçu son héritage. Winerfiel Rockefeller a tué ses 2 enfants et s'est donné la mort après avoir reçu sa part d'héritage et voyant comment elle dépensait son argent, elle était terrorisé à l'idée de devenir pauvrecar son grand père avait été dur avec son argent et lui disait qu'elle aurait à gardé son héritage plus précieusement que sa vie. Gladys, la nièce de rockefeller a été hospitalisé en hôpital psychiatrique car après chaque repas, elle prenait le reste des miettes de pain sur sa table et gardait ça pour manger le lendemain à défaut de racheter du pain frais . Elle était si pingre que malgré le fait qu'elle gagnait 1million de dollars ( 500 millions Fcfa ) par mois d'héritage , elle interdisait à ses enfants et son personnel de maison demanger plus d'un morceau de viande par jour. Mary clark Rockefeller, l'épouse du Petit fils Rockefeller terminé en dépression car son mari le petit fils de Rockefeller était si pingre et si terrorisé par le fait de perdre son argent, qu'il obligeait sa femme à surveiller le personnel de maison pendant qu'ils mangeaient. Elle s'est retrouvée en dépression et a demandé le divorce Le philosophe American John Richard à dit un jour : "j'ai vraiment pitié des Rockefeller, ils sont si pauvres que tout ce qu'ils ont c'est l'argent" Rockefeller souffrait de ce que l'on appelle en psychologie l'état de survie sympathique agressif.Il s'agit d'un état mental hérité de nos ancêtres qui vivaient en forêt ou dans des grottes et qui devaient être en état d'alerte maximale au risque de se faire manger par un animal. Désormais, nous ne vivons plus en forêt ou dans des grottes mais certains être humains souffrent de l'état de survie sympathique agressif et le développent soit par un travail acharné ou par une accumulation de richesse acharnée. Ces gens trouvent un sens à leur vie par ce qu'ils font et par ce qu'ils ont car ne savent même pas qui ils sont. Aussi étonnant que ça puisse paraître, ces gens malheureusement ne trouvent jamais satisfaction dans ce qu'ils font et dans ce qu'ils ont .Une étude de l'université de Californie a démontré que 67% des milliardaires américains et 89% des entrepreneurs étaient dans cet état mental de dépression et d'état de survie développant au passage des problèmes de bipolarité. En vérité, Ils sont en état d'alerte permanent, le fait de ne pas travailler ou de ne pas gagner de l'argent leur fait croire qu'ils sont entrain de devenir vulnérable et que quelque chose de grave va se produire.Ils sont donc très vite dépressif
et souffrent de problème mentaux et de dépression, car le fait de travailler ou d'accumuler de l'argent leur octroie un sens de sécurité, à l'inverse quand ils ne gagnent pas d'argent, ils se sentent menacés, ils sont en panique, ils vont dans tous les sens, ils dépriment, ils sont colériques etc … Avez vous déjà rencontré ce genre de personnes ??? C'est pourquoi il faut savoir différencier des gens qui aiment leur travail ou qui aiment gagner de l'argent, des gens qui utilisent le fait de gagner de l'argent comme un moyen de protection et qui sont en permanence en mode de survie sympathique agressif. Vous devez travailler, vous devez gagner de l'argent : C'est une belle chose que d'être indépendant et de s'épanouir financièrement dans la vie, mais ne croyez jamais et je dis bien jamais que votre rôle dans la vie se résume à gagner et accumuler de l'argent. Si vous avez l'impression que c'est grâce à l'argent que vous aurez une place en société, je dois malheureusement vous annoncer que vous finirez déprimé et triste ainsi que votre petite famille, car cette dépendance à l'accumulation de richesse est en réalité un signe de mode de survie sympathique agressif : Ça signifie que peu importe le montant vous ne serez jamais satisfait, et plus le temps passe, plus chaque dépense deviendra comme un couteau en plein cœur. C'est ici la raison pour laquelle, les proches que vous connaissez qui ont beaucoup d'argent ont du mal à dépenser : Ils font très souvent passer ça comme de la sagesse dans la gestion de leur finance, mais en réalité la plupart sont des gens déprimés qui vivent en permanence en état de survie sympathique agressif. Après 10 ans dans l'univers du conseil et 3 ans sur les réseaux sociaux", j'ai décidé d'offrir une nouvelle dynamique : Nous parlons trop de l'importance de se faire de l'argent, d'augmenter nos ventes, d'améliorer nos stratégies marketing etc….. Mais en réalité que veulent les gens ??? Je crois que la réponse est simple : Les gens cherchent à être heureux, ils souhaitent trouver leur chemin et s'épanouir. Ils souhaitent se débarrasser de leurs limitations et profiter de chaque instant. C'est pourquoi j'ai décidé de lancer un groupe privé " Vivre en 2024".Ce groupe va au delà de l'aspect financier, il a pour but de s'intéresser à vous en tant qu'être humain. À vous aider à améliorer votre environnement, vos relations, votre spiritualité et enfin vos finances. Un monde rempli de milliardaire dépressif et colérique serait un enfer sur terre.C'est pourquoi, nous allons nous intéresser à l'être humain dans son ensemble et à sa capacité à s'épanouir tout en gagnant de l'argent. https://savoirentreprendre.net/?p=13090&feed_id=6072
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jeanchristophegilbert · 5 months
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Penser comme un stratège chinois
Une autre vision de la stratégie et de l'efficacité
Un texte de Matthieu Dardaillon
La stratégie, pour moi, c’est l’art de choisir où investir son énergie.
Et en la matière, les stratèges chinois ont beaucoup à nous apprendre.
J’ai lu il y a 3-4 ans un petit livre, "Conférence sur l'efficacité" de François Jullien, philosophe, helléniste et sinologue français (= spécialiste de la Grèce antique et de la Chine), qui a eu un grand impact sur moi.
Dans ce livre très court - qui est en fait la retranscription d'une conférence - il explore la notion d'efficacité en comparant les approches occidentales et chinoises.
J’ai été fasciné par cette autre manière de voir le monde, le leadership, la stratégie, mais aussi le temps ou l'histoire. Je me suis depuis passionné pour la philosophie chinoise et le wu wei (on y vient plus loin !).
Bienvenue dans un mini-voyage dans nos manières de penser.
Au programme : La stratégie dans la pensée occidentale La stratégie dans la pensée chinoise Deux visions du monde Qu’en retenir pour l’action ?
La stratégie dans la pensée occidentale 🏺
La pensée occidentale est fortement influencée par la philosophie grecque.
Pour François Jullien, la façon grecque de concevoir l'efficacité peut se résumer comme ceci : "Pour être efficace, je construis une forme modèle, idéale, dont je fais un plan et que je pose en but ; puis je me mets à agir d'après ce plan."
Autrement dit, en règle générale :
Nous définissons un but
Nous établissons un plan
Nous passons à l'action
Planifier pour trouver la voie la plus courte
L’enjeu est donc d’identifier le meilleur plan pour atteindre l’objectif.
On le sait, les premiers penseurs de la stratégie sont des militaires. Et le premier grand théoricien de la stratégie militaire en Europe fut Carl von Clausewitz, officier général prussien au début du XIXème siècle.
Voici comment il formule la chose : "Tu viseras le but le plus important, le plus décisif, que tu sentiras la force d'atteindre ; tu choisiras à cette fin la voie la plus courte que tu sentiras la force de suivre."
Insister en cas de résistance
Le problème est que, dans la réalité, cela ne se passe jamais exactement comme imaginé. Il y a toujours de la friction, de la résistance, une différence entre le plan et les circonstances réelles.
Dans le domaine militaire, on voit bien l’image du général qui trace un plan des opérations sous sa tente avant d'engager ses troupes. Mais sur le terrain, cela ne se passe jamais vraiment comme prévu : la pluie peut s'inviter, il peut y avoir des retards, l'adversaire est imprévisible…
Après la théorie vient la pratique, pourrait-on dire. D’ailleurs, il est intéressant de voir que “pratique” vient de prattein en grec, "faire" ou "faire entrer", ce qui sous-entend toujours plus ou moins un forçage.
En politique ou en entreprise aussi, il est fréquent d’imaginer une forme idéale de quelque chose puis de passer à l’application, avec toujours plus ou moins de forçage.
Bien souvent, si le plan n'est pas bon, il faut néanmoins s'y tenir, coûte que coûte. A force d’effort et d’acharnement, le plan pourrait bien produire des effets ! Et puis, imaginez, si l’on change et que l’on se retrouve sans aucun plan, complètement démuni, ce ne serait pas bien pire…?
Ainsi, on peut compléter l’approche :Nous définissons un but Nous établissons un plan Nous passons à l'action En cas de résistance, nous redoublons d’efforts pour atteindre le but
Les limites de l’approche
J’en vois deux majeures :Planifier devient de plus en plus difficile, dans notre monde de plus en plus complexe - incertain - chaotique : la seule certitude est l’incertitude comme je l’ai déjà évoqué dans ce post sur les temps postnormaux. Comment prévoir un plan pertinent dans ce contexte ? On est à peu près sûr de rencontrer des résistances par rapport au plan initial… C’est une manière d’agir qui est coûteuse en énergie. On sent bien dans la citation de Clausewitz que l'effort dépensé est important (“que tu sentiras la force d'atteindre” ; “que tu sentiras la force de suivre"), que l’énergie disponible est un facteur limitant ; autrement dit, que cette approche n’optimise pas l’énergie investie.
La stratégie dans la pensée chinoise 🐉
Le stratège chinois a une toute autre approche.
Précisons que nous parlons ici de stratégie liée à la philosophie chinoise.
Cette pensée est très inspirée par Sun Tzu, général chinois du VIème siècle avant J.-C et auteur de l'ouvrage de stratégie militaire le plus ancien connu : L'Art de la guerre.
Elle a, je trouve, une modernité extraordinaire.
Détecter des facteurs porteurs
En philosophie chinoise, la stratégie consiste à tirer parti des circonstances.
L'enjeu n’est autre que de détecter des facteurs porteurs au sein de la situation pour se laisser porter par eux.
Évaluer le potentiel de situation
Ainsi, le stratège cherche à repérer où se trouve le potentiel à partir de la situation, et non d'une situation préalablement modélisée.
Il/elle voit comment la situation évolue et cherche à exploiter ce qui, en elle, est l'orientation favorable.
Dans le domaine militaire, le stratège va par exemple tracer un diagramme du potentiel de situation de chaque camp, qui révèle sur chaque point le rapport de forces. Par exemple : qui a les meilleures troupes, le meilleur général, le meilleur moral… ?
Faire mûrir les conditions
Le stratège n'a pas de but prédéfini, pas de plan, il ne projette pas. Ce serait une entrave au regard de l'évolution du contexte.
Ainsi, le rôle du grand stratège peut se résumer comme suit :Il détecte les facteurs qui lui sont favorables, afin de les faire croître ; En même temps qu’il cherche à diminuer ceux qui seraient favorables à son adversaire. Si la situation est défavorable dès le début, le stratège travaille à inverser la dynamique. Par exemple : si l'ennemi arrive reposé, il faut commencer par le fatiguer. S'il arrive rassasié, il faut commencer par l'affamer. S'il arrive uni, il faut commencer par le désunir. Chemin faisant, le potentiel s'inversera en notre faveur.
"Telle est la grande règle de la stratégie chinoise. Tant que ce n'est pas mûr, je favorise le mûrissement et ne force pas", résume François Jullien.
Chercher la victoire avec le moins d’effort possible
Puis, il cherche la victoire facile. "Si je n'engage le combat que lorsque j'ai déjà gagné, je gagne à tous les coups, sans dépense et sans résistance" résume le philosophe.
Cela rejoint la philosophie du wu wei, “philosophie du non-agir”.
On a vite fait de la résumer comme une approche du renoncement, de la passivité, du désengagement. C’est une réelle mécompréhension.
On aurait tort de ne retenir que "Ne rien faire" pour la décrire. La formulation complète la plus juste serait "Ne rien faire, mais que rien ne soit pas fait", que l'on pourrait même voir comme "Ne rien faire, de sorte que rien ne soit pas fait."
L’exemple ci-dessous aide à bien comprendre l’idée :
L’exemple de la poussée des plantes 🌱
Tirer sur les pousses ne fait pas pousser les plantes - voire même, en voulant accélérer la poussée, en agissant directement sur la plante, je peux aller à l'encontre du processus.
Alors, que faut-il faire ?Ni tirer sur la pousse, ni la regarder pousser. Il faut laisser faire le processus, sans pour autant le délaisser. Il faut biner, rendre la terre meuble, l'aérer... pour favoriser la poussée. En secondant le processus de poussée, on tire parti des processus à l'oeuvre et on les porte à leur plein régime.
Lao-Tseu, autre grand penseur chinois, écrit : "Aider ce qui vient tout seul".
Deux visions du monde 🧿
Ces différences de conception de la stratégie ont de nombreuses implications que je trouve vraiment passionnantes :
Efficacité vs Efficience
Dans la pensée occidentale, l’objectif est l’efficacité, le chemin le plus court. Le stratège chinois recherchera l’efficience, qui prend en compte l'énergie déployée. Il cherchera à repérer les facteurs porteurs, pour se laisser porter tel un surfeur, pour prendre appui sur les transformations silencieuses à l’oeuvre.
Direct vs Indirect
Le général occidental agit directement sur la situation. Le général chinois agit sur les conditions, sur l’indirect.
Par exemple, lors de la guerre du Vietnam, les Américains cherchaient “la grande bataille” avec un maximum de puissance focalisée. Face à cela, les Vietnamiens ont eux cherché à déjouer en faisant en sorte qu’“il n’y ait pas de bataille”, pour les décontenancer.
Visible vs Discret
L’efficacité est visible, spectaculaire, héroïque. Elle découle de l'action, remarquable, qui transforme le monde. L'efficacité chinoise est discrète. Elle est le fruit d’une transformation. La grande victoire ne se voit pas. On ne voit pas le général opérant en amont, faisant mûrir les conditions. On ne voit pas la plante pousser.
Grande victoire vs Victoire facile
Le stratège à la Napoléon recherche la grande victoire, le coup d’éclat, l’action épique. Le stratège chinois recherche la victoire facile."Si je n'engage le combat que lorsque j'ai déjà gagné, je gagne à tous les coups, sans dépense et sans résistance" écrit François Jullien, résumant l’approche.
"Nous pourrions le méditer en politique comme dans le domaine de l'entreprise", ajoute-t-il.
Moi vs La situation
Pour Clausewitz, l'efficacité consiste dans “la voie la plus courte” entre le sujet et son but. L’efficacité part de soi. La pensée chinoise part de la situation plutôt que de soi. Ce n’est pas moi qui veut, ce sont les les conditions, opportunément utilisées, qui aboutiront au résultat. Les conditions travaillent pour moi.
Action vs Transformation
Alors que l'action :Est délimitée dans le temps, Se voit - l'action est visible, Est locale - elle se passe ici et maintenant, Renvoie à un sujet - celle, celui, ceux qui agissent.
Le maître-mot de la pensée chinoise est Transformation.
Non pas agir, mais transformer. La transformation s'étend dans le temps - c'est un processus progressif et continu,
Ne se voit pas - on ne voit pas le fruit en train de mûrir mais on constate un jour qu'il est devenu mûr, prêt à tomber,
Est globale - c'est l'ensemble qui se transforme, ne renvoie pas à un sujet spécifique.
Vision de l’Histoire
En tant qu'Occidentaux, nous voyons généralement l'Histoire à partir d'événements, autour de dates clés : 1789, la guerre 14-18, le 11 septembre... Traditionnellement, les Chinois sont indifférents aux "Grands récits". Le Sage est attentif au non-événement, au mode silencieux de la transformation.
Note : dans notre culture, il y a aussi des exceptions comme Fernand Braudel qui a pensé le temps long des mutations, en étudiant par exemple la montée du capitalisme en Europe.
Le bon moment
C’est peut-être mon préféré :)
En Europe, nous cherchons le kairos, le bon moment pour engager l'action. La pensée chinoise déplace la pensée de l'occasion pour la reporter en amont. Cela se joue en 2 temps :
Le moment initial : c'est le réel point de départ de l'occasion, son amorce, le "ji". Par exemple, pour les pousses, cela se joue en février, la sève est déjà dans les racines mais pas encore dans les branches, et il n'apparaît pas de bourgeon. Le rôle du stratège est d'accompagner le processus de mûrissement.
Le véritable moment stratégique est là : un essor est à venir, le facteur porteur est à peine perceptible, c'est le moment décisif. Sans précipitation ni hésitation, c’est le moment d’accompagner son émergence. Vient ensuite le moment final, où "la victoire est facile" : il suffit de tendre le bras pour cueillir le fruit.
Et s'il n'y a pas de facteur favorable ? Si, en cherchant à détecter un facteur porteur, je ne trouve rien… qu'est-ce que je fais ?
"Rien !" réponds le stratège chinois, "car ce sera peut-être beau, tragique, héroïque, mais de peu d'effet."
Dans ces conditions, il est urgent d'attendre. Le monde ne cesse de se renouveler. Du potentiel se réamorcera, des opportunités émergeront. En attendant, il est sage de se retirer et de s'épargner une débauche d'énergie !
Qu’en retenir pour l’action ? ✌️
Alors, que faire de tout ça, concrètement ?
François Jullien conclue en nous invitant à "circuler à travers ces intelligibilités différentes et les faire dialoguer", car "c'est sans doute cela l'intelligence."
Il n’y a pas un mode d’action meilleur que l’autre.
Voici deux jambes sur lesquelles s’appuyer.
Il donne l'exemple du général de Gaulle qui, par son parcours, a su remarquablement combiner les deux : Il a su avoir le courage héroïque du Non, dans une France humiliée par la défaite de 1940, avec un potentiel de situation équivalent à zéro, en mobilisant celles et ceux qui ne voulaient pas se résigner. Plus tard, entre 1953 et 1958, le général vit une sorte de “traversée du désert”. Il choisit de se mettre en retrait car les conditions politiques ne sont pas réunies avec l’instabilité politique de la Quatrième République. Il se retire et attend que “la situation vienne le chercher” : avec la Guerre d’Algérie, de plus en plus répètent “Il faut rappeler le général de Gaulle”. Il revient, avec un maximum de potentiel de situation, ce qui lui permet d’aller jusqu’à changer la Constitution.
Le général de Gaulle aura réussi à coupler les deux : “s’appuyer sur les facteurs porteurs mais aussi mobiliser les volontés.”
De mon côté, je disais que ces idées m’avaient beaucoup marquées.
Voici comment elles nourrissent mes actions au quotidien :
Je trouve que l’alliance de ces deux approches est particulièrement pertinente pour répondre aux grands défis de notre époque, ou pour engager des transformations en entreprise par exemple : La stratégie chinoise résonne énormément pour moi avec l’approche systémique, qui valorise l’indirect, l’invisible, les transformations profondes, le long terme…
Je cherche de plus en plus à “créer les conditions” vs agir directement (quand cela est pertinent). En même temps, il faut réussir à faire des avancées concrètes, visibles, et les raconter pour montrer qu’il est possible de faire différemment. Pour cela il faut focaliser notre énergie au bon endroit, et ne pas se disperser. Ainsi, je le vois comme une invitation à trouver des points d’acupuncture dans le système : “Où est-ce qu’avec peu d’efforts, nous pouvons créer de grands effets ?”.
C’est une question qui m’accompagne en permanence au quotidien. Un de mes nouveaux mantras est “Effortless Impact” : je cherche des moyens d’avoir le plus d’impact, avec le moins d’effort. Ce n’est pas de la fainéantise, mais un regard stratégique par rapport à toutes les transformations à mener. Ainsi, paradoxalement, s’inspirer du “non-agir” du wu wei me paraît particulièrement bénéfique pour les acteurs de changement, pour plus efficience dans l’action. Je suis sans cesse en observation du “Ji”. Je trouve passionnant le fait de chercher à sentir ce qui émerge, mais n’est pas encore visible. Au fond, je crois que c’est ce que je viens de faire pendant un an. J’aime accompagner les émergences pour les amplifier. Je suis vigilant là où j’investis mon énergie. Avant de me lancer dans quelque chose, je m’assure que les conditions sont réunies, que les facteurs sont porteurs. Sinon j’investis mon énergie autre part, il y a tellement de défis et de projets passionnants à mener !
A très vite pour continuer à redessiner le monde ! ✍️
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Source + intégralité du texte : https://matthieudardaillon.substack.com/p/penser-comme-un-stratege-chinois
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[INTERVIEW CINÉ] TODD FIELD
Après seize ans d’absence, le réalisateur américain Todd Field est de retour au cinéma avec le vertigineux film ‘Tár’ centré sur une cheffe d’orchestre prise dans la tourmente. Son interprète Cate Blanchett a remporté le prix de la meilleure actrice aux Golden Globes et à la Mostra de Venise. Todd Field nous a parlé des détails de conception du long-métrage. Quand avez-vous commencé à penser au film ? Et quelles ont été vos premières idées ? Todd : Je pense au personnage principal depuis une dizaine d’années. J’avais en tête un personnage qui est en haut d’une structure de pouvoir. Elle devait gérer tout un environnement, mais je ne savais pas où la mettre au départ parce que cela devait alors impliquer d’écrire un script original. [Ses deux précédents films ‘In the Bedroom’ (2001) et ‘Little Children’ (2006) sont respectivement des adaptations d’une nouvelle et d’un roman]. J’ai une large famille mais pas un large compte en banque. (Rires) J’ai donc toujours fait des petites missions basées sur des propriétés intellectuelles d’autres personnes, leurs mondes et leurs personnages. [Depuis 2006, Todd Field a réalisé plusieurs publicités et a eu quelques projets de films et séries avortés qui étaient tous eux aussi des adaptations]. J’ai pu avoir une vie raisonnable de cette façon ces seize dernières années. Au début de la pandémie, le studio [Focus Features] est venu me voir en me disant : « On veut faire un film avec toi. Que voudrais-tu faire ? » Je leur ai dit que j’avais cette idée, mais que je ne pouvais pas donner plus de détails. Ils m’ont répondu : « OK, écris ce que tu veux. » Quatre mois plus tard, je leur ai transmis le script et ils m’ont dit : « OK, on veut le faire. » Je leur ai répondu : « Vous êtes dingues ! Pourquoi voudriez-vous faire ce film ? Je l’ai écrit pendant la pandémie. Laissez-moi écrire autre chose pour vous. Vous ne devriez clairement pas faire ce film, c’est un film dangereux. » Ils ont persisté et ils m’ont en presque forcé à faire le film. Je ne voulais pas le faire au départ ! (Rires)
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Le scénario évoque largement la “cancel culture” [dite aussi “culture de l’effacement”, plus d’infos par ici] sans la citer explicitement. Il évoque des éléments de la vie privée de grands compositeurs classiques comme Jean-Sébastien Bach (1685-1750) [qui a eu une vingtaine d’enfants, à noter néanmoins que plus de la moitié est décédée en très bas âge] ou Gustav Mahler (1860-1911) [qui a interdit à sa femme Alma d’être compositrice] ainsi que du philosophe Arthur Schopenhauer (1788-1860) [qui a poussé une femme dans les escaliers]. Le long-métrage évoque également l’histoire du compositeur allemand Wilhelm Furtwängler (1886-1954) qui a produit de nombreuses œuvres durant la période nazie, à laquelle il n’adhérait pas, largement oubliées dans les années qui ont suivi du fait du travail de “dénazification”. A la fin du film, Lydia Tàr vit une chute vertigineuse à cause de sa sombre histoire privée révélée au grand jour. Est-ce que cet aspect de “cancel culture” était un des éléments principaux dans le script ? Todd : Le film a lieu sur l’espace de trois semaines en novembre 2022. Quelques soient la dialectique, le mouvement et les noms qui s’y trouvent, ce sont des choses qui sont dans les airs. Pour moi, le long-métrage est plus à propos du pouvoir, de la complicité au pouvoir et ce qui est requis pour qu’une structure de pouvoir puisse exister. Ces choses sont éternelles, elles se sont toujours produites dans l’histoire, même déjà dans la Grèce antique et auparavant. Cela fait partie intégrante de tout système politique. Il y a toujours une figure de proue, des courtisans, certaines personnes qui suivent les courants et qui n’hésiteront pas à retourner leur veste si cela leur est profitable. Il y a toujours une disparité entre comment le pouvoir est manié et comment il peut changer de mains. A propos des éléments dont vous parlez, si ce n’était pas aujourd’hui et avec les termes que vous utilisez, il y aurait une autre façon d’exploiter le scandale. Là aussi, ce sont des choses éternelles. Quelqu’un trébuche politiquement, moralement, n’est plus à la mode ou quoi que ce soit… L’élément principal est que la personne qui est assise en haut de la structure de pouvoir va tomber.
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Le personnage de Lydia Tár / Linda Tarr semble très réel. Le film débute avec une description précise de sa vie et ses accomplissements, avec même une page Wikipédia fictive qui lui est dédiée. Tár mentionne d’autres cheffes d’orchestre au début du film [Marin Alsop, JoAnn Falletta, Laurence Equilbey et Nathalie Stuzmann]. Est-ce que la protagoniste est basée de façon plus ou moins éloignée sur une personnalité publique ? Ou au contraire vouliez-vous qu’elle puisse vivre sa propre vie sans qu’on ne la rattache à quelqu’un en particulier ? Todd : Comme je disais, cela fait très longtemps que je pense à ce personnage. En termes de vocation du personnage et dans ce cas le fait qu’elle soit cheffe d’orchestre d’un orchestre allemand majeur, il n’y en a jamais eu en vrai. Il n’y a pas non plus eu de cheffe d’orchestre dans ce qu’on appelle le « Big Five » des orchestres américains [New York, Boston, Chicago, Philadelphie et Cleveland, plus d’infos par ici]. Dans ce sens, rien n’est réel à propos de cela. C’est complètement un conte de fées. Maintenant, vous pouvez vous demander pourquoi cela existe en dehors de la conversation sur le film. Il y a le pouvoir patriarcal, qui à nouveau existe depuis tous temps. Pourquoi les hommes ont toujours détenu le pouvoir ? Cela vaut le coût de poser cette question et d’avoir une conversation à propos de cela, mais ce personnage n’a jamais existé parce que personne n’a jamais eu ce travail. Concernant la spécificité de son arrière-plan, c’était utile parce qu’on raconte un conte de fées. On parle de quelqu’un dont on pourrait généralement rattacher les accomplissements à un homme et non une femme, comme par exemple Leonard Berstein (1918-1990) [Lydia Tár le surnomme “Lenny” et le définit comme son "mentor” dans le film], Herbert Von Karajan (1908-1989), Claudio Abbado (1933-2014) ou pleins d’autres. Je voulais que ce soit juste un fait. C’est une femme, une lesbienne, une génie. Ce sont des faits, mais ce n’est un film à propos d’aucune de ces choses. C’est un film à propos du pouvoir. Je voulais avoir un nouvel angle pour regarder le phénomène du pouvoir et sa nature mortelle. Ce n’est pas à propos de l’être humain. D’un côté, c’est très spécifique sur cet être humain bien précis, mais c’est uniquement un moyen d’avoir un angle différent pour regarder cela. Si c’était un homme, ça aurait été plus dur de regarder le pouvoir en lui-même parce qu’on est si atteints et si engourdis par le fait que les hommes abusent constamment du pouvoir. Cela aurait été difficile de trouver une autre façon de voir le pouvoir pour ce qu’il est vraiment.
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La musique est composée par la violoncelliste et compositrice islandaise Hildur Guðnadóttir [qui a notamment composé les bandes-origines des films ‘Prisoners’ (2013), ‘Sicario’ (2015) et ‘Premier Contact’ (2016) de Denis Villeneuve ainsi que de la série ‘Chernobyl’ (2019)]. Elle est même citée dans la scène de présentation du parcours de Lydia Tár au début du film. A un moment, le personnage d’Olga envoie une vidéo Youtube à Lydia. Pourriez-vous nous parler du travail de réalisation de la bande-originale ? Et cette vidéo Youtube est-elle un enregistrement du véritable orchestre qui a composé la bande-originale ? Todd : Olga lui envoie une vidéo Youtube dont elle dit qu’elle a été enregistrée alors qu’elle avait 13 ans avec l'Orchestre de la Jeunesse de Moscou à jouer le Concerto d’Elgar (1919) [plus d’infos sur l’œuvre par ici, l’enregistrement vidéo n’est pas disponible mais l’audio est présent sur la bande-originale du film à écouter par là ; plus tard dans le film, Lydia Tár choisit cette œuvre comme pièce d’accompagnement de la ‘Symphonie n°5’ (1902) de Gustav Mahler]. A ce moment, Olga a en fait 19 ans donc six ans de plus en réalité. Sophie Kauer, qui interprète Olga, avait bien joué cela au violoncelle avec l’Orchestre de la jeunesse de Moscou avant même qu’on ait commencé le tournage ! [Sophie Kauer est actrice et réelle violoncelliste, plus d’infos par ici] On l’a filmée faisant cela. Elle avait 19 ans et elle venait d’avoir 20 ans ce jour-là, c’est un enregistrement live. C’est réel. La musique qu’on entend est la musique qui a été jouée. Plus généralement, toute la musique qu’on voit dans le film est réelle ! Note après note, ce que vous voyez est ce que vous entendez en temps réel. Que ce soit Cate qui dirige l’Orchestre philharmonique de Dresde ; Cate qui joue ‘Le Clavier bien tempéré’ (1722) de Jean-Sébastien Bach au piano pendant le cours à Juilliard ; Sophie Kauer qui joue le Concerto d’Elgar (1919). C’est intégralement de la musique diégétique. Tout est là, rien n’a été fait en post-production ! Pourriez-vous nous parler de votre relation de travail sur le plateau avec Cate Blanchett ? Vous l’aviez en tête depuis toujours pour le script ? Todd : Oui, j’ai écrit le script exclusivement pour Cate Blanchett. D’ailleurs, j’étais anxieux qu’elle puisse refuser le rôle. C’est une actrice incroyable et aussi une collaboratrice fantastique à tous les niveaux. Elle est très ouverte aux possibilités. Il y a vraiment eu une relation de confiance où on pouvait se dire tout ce qu’on voulait et on n’avait pas peur d’essayer des choses. C’était un grand privilège pour moi. Elle a aussi des compétences mises en avant dans le rôle : elle dirige un orchestre, joue au piano et parle allemand ! Todd : C’est vrai, mais elle aurait été la première à vous dire qu’elle a appris ces compétences spécifiquement pour le rôle. Elle a appris en un an ce que ce personnage aurait appris en vingt-cinq ans. Elle peut diriger un orchestre, jouer au piano ou parler allemand, mais je crois que ce dont elle aimerait plus parler c’est plus l’interprétation du personnage et pas les compétences qu’elle a du acquérir. On a remarqué qu’il y a de nombreux miroirs dans le film : dans les appartements / chambres d’hôtel, les toilettes, les ascenseurs... Était-ce quelque chose d’intentionnel et que pouvez nous dire à leur propos ? Todd : Oui, ils sont bien intentionnels. C’est un personnage qui regarde en arrière sur un héritage. Il s’agit en quelque sorte de sa recherche artistique. Elle regarde aussi son propre reflet. C’est également le public qui regarde le reflet du personnage qui regarde son reflet, et ainsi de suite. Ce n’est certainement pas quelque chose de nouveau, les films adorent les miroirs pour justement ces raisons que j’évoque. Je pense que le personnage a une certaine vanité qui ne lui fait pas de faveurs.
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On a aussi remarqué la présence d’anagrammes que distinguent les personnages eux-mêmes sur papier : ‘TAR’ -> ‘RAT’ ; ‘KRISTA’ -> ‘AT RISK’. Y a-t-il des anagrammes à chercher pour les autres personnages, comme par exemple Sharon [Goodnow], Francesca [Lentini] ou Olga [Metkina] ? Todd : Je crois que si quelqu’un allait voir le film vingt-cinq fois au cinéma, il serait en capacité de trouver tous les anagrammes ! Au vingt-cinquième visionnage, vous les aurez tous vous aussi ! Je vous garantis également que si vous ne les avez pas tous à ce moment-là, je vous enverrai la liste ! (Rires) Il y a donc bien des anagrammes à trouver, vous confirmez cela ? Todd : Tout à fait ! [Il y aurait par exemple : ‘LYDIA TAR’ -> ‘I, ART LADY’ ou ‘DAILY ART’] On peut parler du rythme du film. Comme le dit la protagoniste dans la quasi-scène d’ouverture : « Tout dépend du tempo. Le tempo est l’élément essentiel d’interprétation. Vous ne pouvez pas commencer sans moi. Je fais démarrer le pendule. » Y avait-il pour vous une attention particulière portée sur le rythme du film, sachant qu’il s’agit d’un long-métrage sur une cheffe d’orchestre ? Todd : Oui, bien sûr ! A la fois de ma part, de mon incomparable monteuse Monika Willi [qui a notamment monté la quasi-intégralité des films de Michael Haneke depuis ‘La Pianiste’ (2001)] mais aussi de Cate Blanchett. Il y a plusieurs scènes où c’est la protagoniste qui définit le rythme, jusqu’à ce qu’elle perde le contrôle du temps. Plusieurs scènes ont été faites en une seule prise. Il y avait une raison pour cela qui était le sens de l’urgence. Elle contrôle le tempo, la dynamique de pouvoir dans une pièce avec d’autres personnages. Puis cela commence graduellement à échapper à son emprise. Ce temps est alors repris par Monika au niveau du montage. Plus tôt dans cet entretien, vous avez parlé de “conte de fées”. Le film s'apparente plutôt à une histoire de fantôme qui hante la protagoniste. On peut même apercevoir ce fantôme brièvement à deux reprises en arrière-plan de les appartements de la protagoniste [plus d’infos par ici]. Des événements de plus en plus troublants se déroulent. On pourrait en ce sens dire qu’il s’agit plus d’une histoire horrifique que d’un conte de fées, non ? Todd : Je dirais que les contes de fées sont des histoires horrifiques. Les contes de nos jours ont été nettoyés par le filtre Disney. Prenez par exemple ‘La Petite Sirène’ de Disney (1989, réalisé par John Musker et Ron Clements) à la fin sur son rocher à avoir des orgasmes sexuels ! Si vous relisez l’histoire originelle de ‘La Petite Sirène’ (1837) de Hans Chrstian Andersen, c’est un vrai spectacle horrifique. Elle meurt sur la plage sacrifiée par le prince qui finit avec celle qu’il aime. Cela ne finit pas bien. Il y a également une sorcière à laquelle on met des chaussures en métal pour lui brûler les pieds. A l’époque, ces histoires étaient dites aux enfants pour leur faire des leçons, elles n’étaient pas faites pour être des dessins animés du samedi matin. En cela, mon film est donc vraiment un conte de fées, comme ont pu l’être les contes d'Andersen (1805-1875) et des frères Grimm (1785-1863 & 1786-1859).
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Le film commence avec une histoire très ancrée dans le réel. Plus il avance et plus les évènements deviennent étranges : cris dans la forêt, métronome qui s’active tout seul, cadeaux bizarres qu’elle reçoit... Certaines personnes ont même pu avancer que la protagoniste rêverait parfois, comme sur le dernier segment du film. Dans le script, vous aviez toujours eu cela en tête, de commencer de façon très réaliste et que le spectateur soit par la suite de moins en moins sûr si les choses sont réelles ou imaginaires ? Todd : Tout est là pour une raison, bien sûr.   Par exemple, la protagoniste rencontre à un moment dans le sous-sol vétuste et labyrinthique de l’immeuble d’Olga un chien noir. Y a-t-il un symbole qu’on peut lier à ce chien noir ? Il y a notamment un chien noir dans le film ‘Stalker’ (1979) d’Andreï Tarkovski (1932-1986) [scène à voir par ici]. Todd : Il y a une large mythologie à propos des chiens noirs. Bien sûr, Andreï Tarkovski a utilisé un chien noir de façon illustre dans ‘Stalker’. Je dois avouer que je n’ai jamais lu le livre sur lequel est basé le film, donc je ne sais pas si c’est un ajout d’Andreï Tarkovski. Je sais pas exemple que le berger dans ‘Nostalghia’ (1983, également d’Andreï Tarkovski) en a un par exemple sur le beau tableau de lui avec les villageois qui viennent au début dans cette grande fumée et la levée du soleil. J’ai utilisé des chiens dans mes deux autres longs-métrages et je n’y ai jamais donné de signification particulière. Cela me semblait juste être un bon choix. J’ai eu mes propres rencontres personnelles avec des chiens dans des endroits inattendus. (Rires) Je vous mettrais en garde de faire des analyses trop profondes, honnêtement je ne sais pas vraiment pourquoi il est là mais j’espère que cela est ouvert aux interprétations.
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Il y a beaucoup de références dans le film à des compositeurs, que ce soit à leurs carrières professionnelles et à leurs vies personnelles. Est-ce que c’est un domaine que vous connaissiez ou vous avez fait des recherches pour cela ? Todd : Je me suis beaucoup renseigné avec le chef d’orchestre John Mauceri (né en 1945) qui fut l’assistant de Leonard Bernstein (1918-1990) pendant quinze ans. Il a été d’une ressource incroyable et il m’a enseigné ce qu’il savait pendant environ quatre semaines avant que je commence l’écriture. ‘Tár’ est maintenant en salles et hautement recommandé ! Bande annonce : https://bit.ly/3J4WQYR A&B
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philoenphilosophie · 1 year
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Comment les philosophes l’ont dit
Malgré les différences qui existent quand ça vient à la définition de la beauté et la nature de l’art, les philosophes s’accordent sur de nombreux termes utilisés dans les débats sur l’esthétique. Ils parlent souvent d’une attitude esthétique.
Il faut aussi remarquer que désintéressé n’est pas un synonyme de non intéressé. Ça signifie plutôt impartial. Kant plaidait en faveur d’une approche désintéressée pour émettre un jugement artistique.  
La question de savoir comment émettre un jugement artistique fait partie de l’histoire de l’esthétique. Les débats sur la valeur font souvent appel à deux termes importants: 
I. objectivité: qui concerne des jugements basés sur certaines caractéristiques ou relations qu’on considère comme faisant partie de l’objet lui-même. 
II. subjectivité: qui concerne des jugements basés sur les émotions, la quantité de plaisir ou de déplaisir que la personne réceptrice ressent face à l’objet.  
Souvent dans les débats philosophiques on associe souvent art et moralité. Kant faisait un rapprochement entre l’expérience esthétique et la bonté morale. Il croyait qu’on ne pouvait pas réellement comprendre l’expérience esthétique sans mettre en relation avec la moralité. Selon Kant, cela est dû au fait que la nature humaine possède deux facettes: facette sensorielle, qui est considérée comme l’esthétique et la facette rationnelle qui est considérée comme morale.  
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Il y a eu une violente dispute à la Sorbonne à la fin du XIIIe siècle au sujet de l’intellect agent. C’est fou de penser ça. Mais dans le milieu universitaire, c’était un scandale aussi violent que balance ton porc ou black lives matter.
Les philosophes arabes, Averroès parmi d’autres, avaient leur propre interprétation d’Aristote qu’ils accordaient aux principes de leur religion : lâ ilaha illa ‘llah : il n’y a qu’un seul DIEU (ça fait penser à Spinoza ; IL N’Y A QU’UN SEUL ETRE). DIEU est la puissance active du monde, et donc il n’y a pas d’autre puissance active. Si tu te brosses les dents, si tu te coupes les ongles, si tu vas pisser, ça n’est pas toi qui le fait c’est DIEU qui le fait en toi.
Et ça, ça s’accorde tout à fait avec la conception de l’intellect agent d’Aristote. Si tu as une idée, ça vient de l’INTELLECT AGENT. Notre intelligence est comme un œil. Elle ne fait que recevoir les IDEES de manière totalement passive. C’est L’INTELLECT AGENT qui donne les idées. Dans le Traité de l’âme, Aristote dit que l’INTELLECT AGENT est d’une certaine manière extérieur à l’âme. Et il dit qu’il est éternel, puisque c’est lui qui produit les idées.
C’est, sans mauvais jeu de mot, du pain béni pour les philosophes arabes. Le Coran est jonché de verset qui t’explique que tout ce que tu penses, c’est parce Dieu le veut. Voici ce que dit le Coran dans la sourate de la lumière : DIEU est la Lumière des cieux et de la terre (…) DIEU guide vers Sa lumière qui Il veut… Le coran et Aristote ont sur ce point une correspondance étonnante. Pour Averroès, ça ne fait aucun doute, l’INTELLECT AGENT, c’est DIEU.
Or, cette idée (notre intuition est totalement passive, quand nous pensons, c’est en fait DIEU qui pense en nous) ça ne passe pas du tout, mais alors pas du tout chez les chrétiens.
Les chrétiens ont vu dès le IIIe siècle et Saint-Augustin une contradiction flagrante entre le fait supposé que DIEU, de par sa toute-puissance, agit et pense en nous, et le fait que nous devions mériter notre place au Paradis ou en Enfer. Si j’ai une mauvaise pensée et que Dieu l’a voulu, est-ce juste que j’aille en Enfer ?
Saint-Augustin rédige le livre SUR LE LIBRE ARBITRE DE LA VOLONTE. Il invente une instance, le libre arbitre de la volonté, et il l’attribue à Dieu. Mais Dieu le donne aux hommes de par son infinie bonté. Comme ça, ils sont responsables du bien et du mal qu’ils font sur Terre. Alors oui : c’est à cause du libre-arbitre que certains hommes vont en enfer, puisque du coup ils le méritent, mais c’est un moindre mal, nous dit Saint-Augustin : le libre-arbitre, c’est cool en fin de compte. C’est à peu près sa conclusion.
Or, dix siècles plus tard, les musulmans apportent le traité de l’âme d’Aristote et leur compréhension de l’INTELLECT AGENT qui rentrent en totale contradiction avec le concept du libre-arbitre. Pour contrer les musulmans, Saint Thomas d’Aquin rédige SUR L’UNITE DE L’INTELLIGENCE. On rentre dans de la très grosse ratiocination. Mais enfin pour résumer il arrive à prouver, en commentant le Traité de l’Ame d’Aristote, que notre intelligence est entière et d’un seul tenant. Aristote la découpe en 3 mais c’est uniquement une façon de parler pour mieux se faire comprendre (c’est vrai : Aristote le dit effectivement, j’ai lu le bouquin). Et l’intellect agent ne peut pas être extérieur au reste de l’intelligence, puisque toute l’âme va ensemble. Par conséquent, si Aristote dit que l’intellect agent est en quelque sorte extérieur à l’âme, c’est uniquement une façon de parler. C’est bel et bien une partie intégrante de notre âme (celle qui est éternelle et qui va rejoindre DIEU à notre mort). Le débat sur l’intellect agent laisse autant de mystère qu’un roman d’Agatha Christie. On ne sait entre la vision chrétienne et la vision musulmane laquelle choisir.
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yes-bernie-stuff · 2 years
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octobre 20, 2022
Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. Romains 10.17
Derrière notre quartier à Firminy, c’est la campagne avec les premiers monts de la Haute Loire pour décor. Nous laissons les bruits de la ville et, en cinq minutes, nos pas s’enfoncent dans la forêt. Nous ramassons des pommes de pin, les fameux « babets » du gaga¹ de Saint Étienne ! Concentrés sur notre tâche, les mots s’espacent, les bouches se taisent. Alors nous entendons ce que nos voix recouvraient… Les oiseaux gazouillent leurs strophes. Le ruisseau coule au fond du val en une multitude de sonorités. Le vent murmure ses friselis à la cime des arbres. Un autre langage devient audible : celui de la nature que les spécialistes appellent savamment la bioacoustique et que les philosophes nomment le reflet de l’âme… L’apôtre Paul écrit : La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. Pour ne pas être sourds à sa voix, faisons d’abord taire les autres qui veulent l’étouffer ! Ouvrons la Bible et offrons-nous une écoute hors des bruits du monde. Dans les évangiles, Jésus parle aux hommes. Quand nous les lisons, sa parole résonne à l’intérieur du cœur. Nous entendons alors la nature de Dieu parler. Notre amour s’éveille à son amour. Nos aveux trouvent son pardon. Sa consolation répond à nos pleurs. Nos blessures s’apaisent. Notre confiance en Christ naît…
Dominique Moreau
¹ langage populaire stéphanois
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_________________ Lecture proposée : Lettre aux Romains, chapitre 10, versets 6 à 17.
6 Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi: Ne dis pas en ton coeur: Qui montera au ciel? c'est en faire descendre Christ;
7 ou: Qui descendra dans l'abîme? c'est faire remonter Christ d'entre les morts.
8 Que dit-elle donc? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur. Or, c'est la parole de la foi, que nous prêchons.
9 Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé.
10 Car c'est en croyant du coeur qu'on parvient à la justice, et c'est en confessant de la bouche qu'on parvient au salut, selon ce que dit l'Écriture:
11 Quiconque croit en lui ne sera point confus.
12 Il n'y a aucune différence, en effet, entre le Juif et le Grec, puisqu'ils ont tous un même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui l'invoquent.
13 Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.
14 Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru? Et comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler? Et comment en entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche?
15 Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés? selon qu'il est écrit: Qu'ils sont beaux Les pieds de ceux qui annoncent la paix, De ceux qui annoncent de bonnes nouvelles!
16 Mais tous n'ont pas obéi à la bonne nouvelle. Aussi Ésaïe dit-il: Seigneur, Qui a cru à notre prédication?
17 Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ.
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panelun · 3 years
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La dispute saine dans Kaamelott
La nourriture n’est pas le seul élément typiquement français de Kaamelott. Il y a la dispute et le désaccord aussi.
Je pense que les anglo-saxons qui regardent Kaamelott doivent-être particulièrement perturbés par les relations dépeintes car ils ont un rapport à la dispute  et au conflit très différent du nôtre. 
Nous avons une représentation saine des désaccords. La dispute peut être bonne : elle permet de libérer les tensions, de dire ce qu’on a sur le coeur. Elle montre qu’on n’a pas peur de se dire ce qu’on pense. Exprimer un désaccord en public ne révèle pas la fragilité des relations mais au contraire, témoigne de leur solidité. On voit des exemples de ce style dans Astérix, notamment, où les gaulois passent leur temps à se battre entre eux pour ses broutilles, sans se détester pour autant, ou bien lorsque Astérix et Obélix se hurlent dessus avant de se rabibocher. Pour ceux que ça intéresse, je vous renvoie à “Éloge de la bagarre” dans Astérix chez les philosophes (numéro spécial de philosophie magazine), qui l’explique très bien.
Dans Kaamelott, c’est la même chose. Si on prend la famille de Léodagan par exemple, il me semble évident (tout comme aux autres spectateurs français il me semble) que dame Séli et Léodagan ne se détestent pas et ne détestent pas leurs enfants, bien qu’ils passent beaucoup de temps à s’insulter, à se critiquer ou à se disputer. Les conflits ouverts à la table du roi entre le couple ont même tendance à renforcer un sentiment de complicité. Ce n’est pas un couple d’amoureux transits, mais c’est bien un couple solide, et lorsqu’ils disputent leurs enfants, c’est un signe qu’ils les aiment. 
De même, Arthur passe son temps à s’énerver sur Perceval mais l’aime malgré tout. Il lui confère quelques privilèges et le considère même comme son préféré. Lorsque la dispute va trop loin et que Perceval doute, Arthur s’efforce de montrer son affection et le rassure suffisamment pour pouvoir à nouveau l’engueuler sans prendre le risque de le faire douter de la solidité de leur amitié. Autre exemple, la dispute entre Karadoc et Perceval pendant le livre V n’étiole pas leur relation mais la renforce lorsqu’ils se réconcilient. 
Et le seul personnage qui ne participe pas à ce petit manège avec le roi, c’est Lancelot. Lancelot ne dit jamais ce qu’il a sur le coeur, ce qui explique pourquoi ses relations avec Arthur finissent pas se dégrader. La dispute a vocation à consolider les relations parce que, tôt ou tard, il est inévitable d’avoir un désaccord. Lorsque cela arrive, il n’est pas sain de garder sa rancoeur pour soi sans l’exprimer franchement. 
Aussi, quand les personnages de Kaamelott se disputent, c’est un effet comique, mais c’est aussi un moyen de montrer leur complicité. Arthur ne serait pas si familier avec des gens qu’il n’apprécie pas ou des quels il ne se sentirait pas proche. On voit d’ailleurs qu’il n’est pas si virulent envers ses ennemis (dans le premier épisode où Élias apparaît par exemple, il s’emporte davantage contre Merlin que contre le mage qui vient le menacer. Lorsqu’il reçoit diplomatiquement des chefs, il marche sur des oeufs…) qu’envers ses alliés. La dispute est donc un signe de familiarité, de confiance, d’attachement et parfois, de respect mutuel entre les personnages. 
D’un autre côté, si on prend les comédies anglo-saxonnes (Les Monthy Python, les grosses comédies américaines…), même s’il peut y avoir des désaccords, le conflit n’est pas un ressort central dans la relation et si c’est le cas, il ne dépeint jamais une relation saine. Surtout, on ne se dispute pas en public, sauf pour effet dramatique. On ne critique ou on ne conteste pas sa moitié n’importe comment. C’est culturel. À ce sujet, j’étais tombée sur la vidéo édifiante d’une américaine en couple avec un français. Elle avait très mal pris une remarque de son copain, sans grande conséquence, parce qu’il lui avait fait savoir qu’il n’aimait pas son tee-shirt (sans lui demander d’en changer pour autant.) Ce n’est pas quelque chose qui vexeraient un couple de français très stable, il me semble, même si cela pourrait perturber un jeune couple encore incertain de l’avenir de cette relation.
 Les conflits dans Kaamelott ne paraitraient sans doute pas très sains pour un spectateurs anglophone, car pour eux, la dispute révèle une fragilité des relations, et surtout, elle doit rester privée. Dans une conférence sur les relations franco-américaines, une intervenante revenait sur la dispute qui avait opposé la France aux États-Unis, quand nous avions refusé de participer à la guerre en Irak. L’universitaire expliquait à cette occasion que le refus ouvert de la France de soutenir les USA avait été vécu comme une trahison d’autant plus grande qu’elle s’était clairement affirmée aux yeux de tous, ce qui avait été perçu comme une dégradation des relations internationales entre nos deux pays. D’un autre côté, la France n’avait pas ce problème puisque être honnête sur ses sentiments, même en public, est vu comme une bonne chose, même si cela doit révéler un désaccord. Cela montre au contraire qu’on n’a aucune crainte de voir nos rapports se dégrader.  
C’est donc bien quelque chose de typiquement français (oserais-je dire latin ?) que les spectateurs anglophones ont, je pense, un peu de mal à appréhender.
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christophe76460 · 4 months
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Les Proverbes - Chapitre 30 Verset 1 à 33
Nous arrivons au chapitre 30 qui est en majeure partie composé de proverbes à nombres (Proverbes 6:16-19) écrits par Agour, un sage inconnu, humble, curieux et observateur. Je commence à lire.
Paroles d’Agour (collecteur), fils de Yaqé (homme pieux). La sentence. Voilà ce que doit déclarer tout homme. Je me suis fatigué, ô Dieu ; je me suis fatigué, ô dieu, et je me suis épuisé. Je suis, certes, le plus bête des hommes et je ne possède pas l’intelligence d’un homme. Je n’ai pas appris la sagesse, et je ne connais pas la science des saints (Proverbes 30:1-3).
(Proverbes 9:10)
Après des recherches infructueuses, ce sage a constaté que l’on ne peut pas arriver par soi-même à la sagesse, et que, pour l’homme, la première chose à faire est d’admettre les limites étroites de ses capacités naturelles. Le philosophe grec Socrate a dit qu’il n’était sage que dans la mesure où il savait ne rien savoir (Diog. Laert. II, 5-7).
Agour est sincèrement préoccupé par le désir de connaître la vérité, mais il déplore ne pas avoir un intellect capable de percer le voile qui dérobe à sa vue les choses cachées en Dieu (Job 11:7-9; Romains 11:33).
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Qui est jamais monté au ciel puis en est redescendu ? Qui donc a recueilli le vent dans ses deux poings ? Qui a enveloppé les eaux dans son manteau ? Qui a fixé les limites de la terre ? Quel est son nom et quel est le nom de son fils ? Dis-le, si tu le sais ! (Proverbes 30:4).
L’homme est limité dans ses capacités d’investigations parce qu’il est un être créé et fini. Il ne peut prétendre arriver à une connaissance parfaite de son Créateur. La seule réponse possible à ces cinq questions rhétoriques est Dieu. Lui seul peut monter aux cieux et de là, descendre pour communiquer avec sa créature (Genèse 11:7). Jésus a dit :
Personne n’est monté au ciel, sauf celui qui en est descendu : le Fils de l’homme (Jean 3:13).
C’est aussi pour cela qu’il fait autorité en ce qui concerne l’origine de l’univers. Personne d’autre que Jésus ne possède la clé de l’énigme. L’évolution n’est qu’une théorie qui essaie d’expliquer la présence des êtres vivants en amputant le Créateur de sa création. Jésus a confirmé le récit de la Genèse (Matthieu 19:4) qui dit : Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre (Genèse 1:1-2), mais Dieu ne nous a pas dit comment il a fait. J’aime bien la question qu’il pose à Job :
Où étais-tu quand je posai les fondations du monde ? (Job 38:4).
Et aussi celle d’Agour :
Qui donc a recueilli le vent dans ses deux poings ? (Proverbes 30:1).
Dieu les serre dans ses mains, le vent et tout le reste, comme moi je tiens un objet. Jésus a dit :
Le vent souffle où il veut, tu en entends le bruit, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va (Jean 3:8).
Dieu seul peut faire souffler et arrêter le vent (Psaume 104:7), enfermer l’eau dans les nuages (Job 26:8) ou la répandre à son gré (Job 38:37). Et c’est encore lui qui a fixé les limites de cette terre (Job 26:7; Proverbes 8:29).
Précédemment, les proverbes ont personnifié la Sagesse comme participante à l’œuvre de la création (Proverbes 8:30). Agour mentionne le Fils de Dieu pour des raisons poétiques, mais sans le savoir il est prophète. Dieu a un Fils, Jésus, qui possède sa nature et ses attributs.
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omagazineparis · 27 days
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La médecine des sorcières : entre peur et remède naturel
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Siècles de peur de la magie noire et pourtant, il y a une vérité : derrière la médecine des sorcières, des fois, il se cache un remède de grand-mère contre quelques maladies. Et oui ! On ira à la découverte des plantes médicales, à partir de l’époque de la sorcellerie jusqu’au présent, pour comprendre l’histoire de la médecine primitive et son emploi moderne. En somme, les poisons aussi, peuvent avoir des bénéfices.La mandragore et la médecine des sorcières: la plante de la fertilité Plante de la famille des Solanacées, la mandragore présente des racines bizarres à la forme qui rappelle le corps humain, avec sa tête, ses bras et ses jambes. A cause de cette particularité, on pensait que cette plante naissait du sperme des pendus lors de leur décès. A l’époque des sorcières, la mandragore était connue pour son pouvoir de transformer les hommes en loups garous. Heureusement, en 1700, quelqu’un avait compris les propriétés bénéfiques de ce produit de la terre : le médecin Linné l’appelait Atrope, à cause de sa nature vénéneuse, mais en même temps, il avait découvert que la mandragore présentait les caractéristiques d’un analgésique. Son emploi, donc, devient pendant les siècles, une aide contre la douleur. De même, Hippocrate avait parlé de cette plante qui, selon lui et ses études, montrait des vertus aphrodisiaques. La mandragore était devenue la plante de la fertilité. A lire également : Faites l'expérience de la numérologie La belladone : le poison des sorcières qui guérit (mais attention aux doses !) Dans la médecine des sorcières, la belladone occupe une place très importante : elle était le premier poison, facile à trouver dans les bois, avec de plus, des effets létaux pour la vie. En fait, elle était véritablement connue comme la plante des sorcières. Cependant, on reconnait à présent, beaucoup d’avantages de l’emploi de la belladone. Il faut, comme toujours, qu’elle soit prise avec attention. Cette plante peut être utilisée en toute sécurité comme aide homéopathique: grâce à ses granules, vous pouvez soulager vos douleurs et quelques maladies, comme des inflammations de la peau et les brûlures,  la fièvre avec délire, les bouffées de chaleur et des troubles gastro-intestinaux. Petite remarque: si vous prenez de médicaments comme antidépressifs, antihistaminiques, (même chose pour les médicaments contre le Parkinson) c’est interdit de prendre la belladone. La médecine des sorcières : la ciguë La plante qui notamment avait tué Socrate. Le grand philosophe grec, maitre de la philosophie morale, condamné à mort pour avoir, selon ses accusateurs, corrompu la jeunesse et introduit des nouvelle divinités. Son fléau fut la ciguë. Platon, son disciple, nous raconte sa mort mais il nous a pas dit les détails : Socrate était mort entre vomissement, nausée et contractions musculaires. Ce sont ceux-ci les terribles effets de la ciguë, connus par les sorcières. Par ailleurs, cette plante montre des bénéfices aussi: actuellement elle est employée en tant que analgésique contre la douleur. En lien : Comment choisir son huile de CBD ? La datura : la fleur du diable On arrive au comble de notre histoire: la datura. Elle appartient à la famille des Solanacées, comme la mandragore, et elle était employée par les sorcières pendant leurs sabbats. Elle a, en fait, des propriétés hallucinogènes, sédatives et narcotiques, essentielles, selon l’avis des sorcières, pour communiquer avec le diable dans une atmosphère de fureur. La personne qui prenait la datura, avait l’impression de voler, et ça commence par ici la tradition qui voit les sorcières voler dans le ciel. La médecine moderne et la phytothérapie ont revalorisé cette plante qui, à travers les doses indiquées, peut guérir l’asthme bronchique et certains troubles du comportement. Les médecins ont remarqué que la datura peut rétablir les équilibres dans des sujets (adultes et enfants) qui montrent anxiété et agressivité. Je vous conseille, de plus, deux publications très intéressantes où vous pouvez vous informer sur l’histoire de la sorcellerie et sur ses remèdes naturels. Et vous, est-ce que vous connaissez d’autres remèdes de grand-mère aux racines anciennes ? On a hâte de connaitre vos histoires ! Vos réponses, dans les commentaires ! Read the full article
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naliya · 2 years
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Je suis contente de voir le French side se réveiller un peu sur le Covid, les mesures censées lutter contre Omicron ont l'air d'être la goutte d'eau qui fait déborder le vase et c'est tant mieux. Le fait est que ce virus est une saloperie qui circule trop vite pour qu'on puisse vraiment lutter contre. Je doute qu'on en soit jamais débarrassés, c'est pourquoi la politique actuelle n'a strictement aucun sens. Je bosse à mi-temps en pharmacie et je vois bien que tous les jours, on fait environ 100 tests, et une personne sur deux est positif. À longueur de journée on voit venir des enfants de plus en plus jeunes qui ne comprennent pas pourquoi on leur fait mal en leur enfonçant des trucs dans le nez et pourquoi on leur crie dessus quand ils pleurent. C'est révoltant !
@mandragores
Comme je l'ai dit dans un post en anglais sur ce sujet il y a quelques jours, le Covid est probablement devenu endémique. Essayer de le stopper revient à tenter d'éradiquer le rhume; on y arrivera pas, et encore moins dans les délais promis et préconisés par notre gouvernement afin de retrouver une vie "normale".
Pour moi, c'est aussi là que le mensonge d'état a commencé, quand on a essayé de faire croire aux gens que le vaccin serait une baguette magique permettant à tout le monde de retrouver ''la vie d'avant'' en un claquement de doigt, comme si il ne s'était rien passé. Il est évident depuis le départ que ça n'allait jamais se dérouler de cette manière, pour une bonne et simple raison: construire une immunité collective ne se fait pas en un jour, ce genre de chose prend du temps, et il était illusoire et malhonnête de promettre une telle chose. Et je suis tout bonnement dégoûtée de les voir en profiter pour faire passer de plus en plus de lois liberticides tout en cachant leur échec derrières des boucs émissaires désignés. Ce n'est sûrement même pas de la faute du vaccin par ailleurs (qui semble fonctionner contre les formes graves), car si les vaccins ont bel et bien permis d'éradiquer nombre de maladies mortelles, ce genre de choses se fait rarement du jour au lendemain, et quelque part, dans toute cette hystérie collective, on a oublié de vraiment écouter la science et notre bon sens afin de nourrir une illusion qui n'allait jamais se réaliser.
Personnellement, ma méfiance vis a vis des décisions prises autour du Covid ne date pas d'hier, j'avais déjà fait un post sur ce sujet il y a plus d'un an, quand de confinements en confinements et de couvre-feux en couvre-feux, j'avais osé poser la question de proportionnalité vis a vis des mesures ''sanitaires'' et alerté sur le fait qu'il fallait faire très attention aux portes qu'on était entrain d'ouvrir car il allait être très compliqué de les refermer. Autant te dire qu'à l'époque, je n'avais pas eu la même réception qu'aujourd'hui, pourtant, force est de constater que mes peurs étaient plutôt fondées et qu’après deux ans, on en voit toujours pas le bout.
Toute cette affaire m'a fait réaliser une chose : la plupart des gens ne comprennent pas ce qu'est un état de droit ni même comment il fonctionne. Si c'était le cas, les sophismes répétés de notre cher président auraient beaucoup plus de mal à convaincre les masses. Le pire de tout c'est que quand il débite des trucs du genre ''ma liberté s’arrête là où la mise en danger des autres commence'' [paraphrase], il n'y croit même pas lui-même, personne ne me fera croire qu'un homme ayant une formation de philosophe ne se rend pas compte de la débilité de cette phrase – si j'avais le temps, j'expliquerais pourquoi, mais ce n'est pas le sujet de ce post – et pourtant les gens continuent de se faire avoir.
Pour la même raison, j'en ai un peu marre des comparaison nazes telle que ''on oblige bien les gens a mettre une ceinture de sécurité'', à chaque fois, j'ai envie de leur hurler d'apprendre ce qu'est le principe de proportionnalité et après de revenir en discuter. Mais bon, si ils pensent tous sincèrement que l'état de droit, l'indivisibilité et le caractère inaliénable de nos droits est optionnel en temps de crise pour une durée illimitée, grand bien leur fasse, mais j'espère sincèrement qu'ils savent dans quoi ils sont entrain de mettre les pieds. Si demain Le Pen ou pire encore, Zemmour, arrive au pouvoir et qu'il/elle décrète un état d'urgence migratoire, il ne faudra pas venir chouiner après la ''procédure établie'' et les ''droits de l'homme'' par exemple. J'ai conscience que beaucoup me diront que je compare des pommes et des oranges, sauf que ce n'est pas le cas, ce que je dis c'est que vous avez mis des outils dans les mains du gouvernement auxquels il n'aurait jamais du avoir accès, et penser que ce ne sera jamais qu'utilisé à des fins que vous pensez personnellement être justifiées est illusoire.
Donc oui, je pense qu'il est temps de se poser vraiment la question de savoir quel type de société vous voulez laisser a nos enfants, car nous sommes lentement mais sûrement entrain de glisser d'une société de libertés à une société d'autorisations. Aujourd’hui il s'agit d'un virus, mais demain ? Au risque de me répeter ; le gouvernement a maintenant des outils dans les mains qu'ils vont pouvoir utiliser à d'autres fins si ils leur en prend le désire. Croire qu'on ne risque pas de se retrouver avec un pass citoyen à la chinoise serait d'une naïveté dangereuse. Que diriez vous si demain le pass commence par devenir écologique ? Que d'un seul coup on vous limite dans vos déplacements, dans vos émissions, que si vous dépassez votre quota autorisé on vous ''désactive'' de la même manière dont le gouvernement vient de ''désactiver'' des centaines de milliers de Français, devenus ''mauvais citoyens'' car ayant refusé la troisième dose. Le risque est là que vous le vouliez ou non.
Soyons très clairs:commencez par vous demander si il est vraiment proportionnel d'aller emmerder à ce point des enfants pour une maladie qui ne les tue pas (et non, aller chercher l'exception ne change rien à la règle, le pourcentage de morts du Covid chez les 0-44 ans est actuellement à 0 en France!). Une société qui pense sincèrement qu'il est justifié d'utiliser des enfants comme bouclier pour les peurs des adultes est une société qui s'est perdue. Il ne s'agit même pas de santé ; sinon le gouvernement en aurait quelque chose a faire des 300% d'augmentation du taux de suicide chez les mineurs, et l'épidémie de bronchiolite qui a fait bien plus d'hospitalisations pour cette tranche d'age provoquerait une plus grande inquiétude.
La santé ne se résume pas au Covid, il est temps de s'en souvenir, et donc il ne s'agit pas ici de santé publique, ça va beaucoup plus loin que ça.
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