Tumgik
#Il y a toujours des personnes très ouvertes d'esprit et des personnes très étroites d'esprit
randomnameless · 1 year
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Oh mon dieu. T'a trop raison. Mais sinon c'est vrai, le japon et beaucoup de culture ne voit pas le mariage entre cousin comme de l'inceste. En France aussi, c'est autorisé. En réalité y'a plus de culture qui considere ca comme non incestuexu que de culture qui considère ça comme de l'inceste. Par contre si Intsys doit utiliser le mutlivers pour enlever l'inceste dans ses pairings c'est pas demain la veille que un Avatar va pouvoir se marier avec sa soeur biologique. Après tout Veyle est la demi soeur biologique de Alear et elle est platonique. geneaolgy ca promet
Mais c'est pas sa sœur parce que l'avatar est un bébé recueilli par un type qui a ensuite eu une fille et on le saura dans une convo spéciale où il sera question d'une lettre !!!
Plus sérieusement, c'est vrai qu'une majorité du Fandom, que ce soit ici ou sur reddit/SF est composée d'utilisateurs américains, du coup il y a des points de vue et des cultures/notions qui peuvent nous paraître complètement étranges, c'est bien quand ça permet d'échanger et d'en découvrir plus et apprendre sur, genre, les autres/le monde (par exemple quelque chose qui peut nous sembler vraiment ultra borderline ici, que même le patriarche Le Pen ne sortirait pas, peut être acceptable aux États-Unis parce que la notion de race est différente, genre "il parle comme un noir" c'est banni ici, mais là bas pas forcément ?) mais parfois ça peut être à sens unique comme sur la question de l'inceste entre cousins, et même si certains expliquent que dans le monde et plusieurs cultures ce n'est pas vu comme un tabou, tu peux être sûr que cette personne recevra des blagounettes d'une partie du Fandom du style "sweet home Alabama" ou pire venant de dedelstans-like en mode "oui mais le monde devrait être comme chez moi".
Bref pour en revenir à FE, mis à part les entourloupes avec les lettres à la fe14, ou du multivers comme Fe17, je pense que l'inceste entre frères c'est mort, et jugdral pourrait passer justement parce que ça provoque le retour de Satan. Peut-être qu'un remake ferait en sorte de rendre le Npc qui dit que l'inceste pour avoir des bébés super forts c'est interdit plus accessible, voire, d'un point de vue plus matériel, mettre un pegi plus élevé aux États-Unis pour la sortie du jeu à cause de ça, ou alors, dans le pire des cas, sabrer une release occidentale si c'est vraiment pas possible aux us (et nous on serait le dindon de la farce, comme d'habitude même si Nintendo regarde de plus près le marché européen en ce moment, apparemment Nintendo Europe va disparaître pour revenir sur des branches locales, genre Nintendo France, Nintendo Benelux etc etc ?)
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ekman · 4 years
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Vingt-six minutes de souffrance, ou la méchanceté occidentale expliquée aux Médiapartistes.
Au hasard d'une navigation numérique par temps calme, je tombe sur une émission de Mediapart intitulée "Blanc et Occidental, un privilège à Dubaï", qui présente un ouvrage écrit par Mademoiselle Amélie Le Renard, sociologue de son état. Vous dire qu'une sociologue qui intitule son étude "Travail, intimité et hiérarchies professionnelles post-coloniales à Dubaï" est la bienvenue sur le plateau de Mediapart, c'est un peu enfoncer une porte ouverte. Elle est reçue par Rachida El Azzouzi, elle-même journaliste chez Edwi, dont la nature des convictions est assez rapidement décelable. Bien entendu, l'ouvrage est publié aux éditions Sciences-Po.
À elles deux, ces fans de l'égalitarisme totalitaire vont tricoter – en une demi-heure – une camisole intellectuelle qui pourrait servir d'étendard aux gauchistes de tous crins. Aucun cliché ne va nous être épargné, aucune critique convenue, aucun non-argument, aucune négation de la réalité. De la pure pensée gauchiste. Un concentré, un élixir même !
Sachez-le, pour Amélie Le Renard, la vie ne vaut d'être vécue qui si elle se positionne autour de postulats. Les siens sont assez clairs : les Occidentaux présents à Dubaï sont d'affreux néo-libéraux qui se croient très supérieurs au reste du monde. Ces gens – presque toujours des Blancs – mènent là-bas une vie faite de privilèges indus et pourtant recherchés, ce qui prouve leur profonde nature colonialiste. Ils mènent une vie fondée sur le gain d'argent, les apparences et l'entre-soi, construite sur des inégalités insupportables. Leur mépris du reste du monde montre bien à quel point ils sont eux-mêmes méprisables. Voilà pour les postulats d'Amélie, sans doute façonnés par des années d'études en fac marxiste, agrémentées de militantisme féministe. Car Amélie déclare se placer "dans une perspective féministe et critique", ce qui définit bien cette double chapelle intellectuelle. Pour l'anecdote, Amélie semble très attachée à la cause de la minorité homosexuelle, ce qui ajoute une corde supplémentaire à son arc socio-culturel.
Ce qui frappe dans les propos d'Amélie Le Renard, c'est la facilité avec laquelle elle emploie des mots comme "Blancs" ou "Occidentaux", locutions hautement suspectes dans les esprits de gauche, du moins quand ils sont hasardés par des gens qui ne sont pas de gauche. Elle ose même le mot "race", ce qui confine à l'iconoclastie, tant il est vrai que les races n'existent pas. L'Occidental, donc, s'identifie à Dubaï sur les critères suivants : statut social favorisé, salaire supérieur. Cela vaut également pour les "non-Blancs"[1], ce qui atteste que par delà la couleur de la peau, c'est bel et bien l'appartenance à une nation occidentale qui façonne l'avantage.
Pour Amélie, l'Occidentalité se définit principalement – voire essentiellement – par ces biais matériels. La journaliste El Azzouzi plussoie en évoquant le cas d' “une ingénieure lybienne, employée sous qualifiée par rapport à son CV”...entendez qu'elle n'aurait pas accès aux gratifications matérielles du fait de la nature de son passeport. À propos de ses éventuelles compétences, on est prié de les croire sur parole, nous qui vivons dans un monde terrible bâti sur les inégalités socio-culturelles.
Pour Amélie, les entreprises locales recherchent exclusivement des Occidentaux, avant tout pour une question de vitrine, d'image de marque. “Il y a une occidentalité professionnelle stéréotypée (...) les hommes en costume-cravate, les femmes très féminines, en talons, en jupe...", s'émeut-elle. Elle remarque : "il faut manier des traits d'humour et d'esprit en anglais, ce qui n'est pas à la portée de tout le monde”. Cette petite phrase illustre parfaitement le fond de la pensée d'Amélie : le privilège vient du fait que certains parviennent à réaliser des choses qui ne sont pas à la portée de tout le monde. C'est la graine de l'inégalité qui est plantée là, et c'est très mal. “Être Blanc et Occidental est un sésame”, renchérit Rachida, qui visiblement sait de quoi elle parle.
Pour mieux nous faire toucher du doigt le drame de cette discrimination qui se joue tous les jours à Dubaï, Amélie nous relate le témoignage d'un expatrié dont on devine les affinités. “Il s'est dit dégoûté parce qu'il avait un salaire supérieur et une voiture de fonction par rapport à son chef hiérarchique qui était Indien”. Fermez le ban. C'est Pretoria en 1970. Pas une seule fois, Amélie va tenter d'avancer une explication rationnelle et factuelle autour de ce genre de réalité. Elle ne va surtout pas expliquer ce que sont les packages réservés aux "expatriés" Français, si difficiles à trouver et à convaincre d'aller passer trois à cinq ans à presque 7000 kilomètres de chez eux, au cœur d'une mégalopole néo-libérale implantée dans un émirat où l'islam est religion d'État. Dans le même temps, il se trouve (hélas ?), que les Indiens d'Inde sont sans doute moins exigeants parce que leurs diplômes sont moins prisés, leur réputation moins établie, leurs entreprises moins solides. Pour une personne comme Amélie, dans l'esprit de laquelle il est inscrit une fois pour toutes que "tout vaut tout", l'accumulation de ces "moins" est juste insupportable.
Pourtant, elle n'ignore rien des réalités socio-économiques d'un pays où les Émiriens ont accès à la couverture sociale, aux aides et services publics, mais où n'importe quelle prestation – de santé par exemple – est lourdement facturée à l'immigré sous visa de travail. On imagine les conditions de vie des travailleurs étrangers non-Occidentaux ne bénéficiant pas d'une aubaine salariale... Mais dans l'esprit d'Amélie, l'injustice ne vient pas des Émiratis eux-mêmes (qui décident chez eux des lois qui leur conviennent), mais des Occidentaux et de leurs fameux privilèges statutaires. Un Khmer rouge n'aurait pas mieux tourné les choses.
Mais alors... c'est quoi ce système dubaïote, au fond ? Eh bien, nous explique-t-on, Dubaï c'est la vitrine commerciale des Émirats Arabes Unis, l'endroit où se consolident les profits pétroliers, le lieu où l'Occident commerçant et affairiste vient faire fructifier les capitaux du monde arabe. C'est une Mecque néo-libérale, pour tout dire. Et cela expliquerait que les dirigeants locaux refusent catégoriquement de recruter des femmes voilées ou des hommes barbus, images déplaisantes d'un monde qui n'a pas droit de cité dans une enceinte capitaliste. Paradoxal ? Oui, mais pas pour les bonnes raisons... dans l'esprit d'Amélie en tout cas : “il y a une croyance en la supériorité des compétences occidentales”. Pire encore : “le recrutement de dirigeants Blancs correspond à un enjeu de représentation”. Pourrait-on en déduire que les Arabes fortunés se “payent” leur petit Blanc comme, jadis, les Blancs se payaient un portier Nègre pour conférer une image cordiale et bon enfant à leur établissement ? Amélie n'ira jamais jusque là, du moins pas avec ces mots-là.
Et les femmes, dites donc ? Ces pauvres épouses esclaves de la carrière de leur ambitieux conjoint ? Rachida – qui a tout lu le livre d'Amélie – nous donne son éclairage : “leur mari étant entièrement dédié au travail, elles sont obligées de se consacrer à la vie de famille”. Pensez... "obligées de se consacrer à la vie de famille". Honteux, dégradant, dégueulasse d'oppression. Pire encore : les épouses ont un visa spécial qui les rend encore plus dépendantes de ce mari mâle, tellement privilégié dans son coin. Car pour Amélie, les notions de famille, de bien commun, de destin volontairement partagé n'existent pas. On ne joue pas "ensemble", mais l'un contre l'autre, statut contre statut. On comprend mieux un autre de ses postulats : "j'ai croisé les rapports de genre, de classe, de race". Ça résume bien la façon dont Amélie voit le monde.
Enfin, dans un élan d'humanité bienvenu, Amélie nous explique l'étroitesse d'esprit de ces Occidentaux repus et insolents : “les Occidentaux vont tous habiter dans des quartiers Occidentaux qui sont des quartiers chers. Ils n'ont pas l'idée d'aller habiter dans des quartiers vus comme des quartiers pour Indiens”. Refus de la mixité... crime suprême. Boboïtude foulée au pied, ségrégationisme urbain. C'est le coup de grâce qui clôture l'entretien.
J'ai tout supporté de bout en bout et soyez certain d'une chose : je n'achèterai pas l'ouvrage de cette Amélie Le Renard, petite CNRsiste étroite d'esprit dont la coiffure à la garçonne, le look de cow-boy et la voix chevrotante confirment ce qu'elle est au fond d'elle : une militante minoritaire qui a mis son intelligence au service de sa haine sociale et, plus largement, de ses multiples frustrations.
[1] Attention Amélie, l'apartheid commence avec les mots, comme le pense Edwy.
J.-M. M.
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lociincerti · 6 years
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Le cercle et le vampire
L'album s'ouvre sur une chanson assez prog, un peu heavy, qui a souvent été analysée comme une chanson sur le rapport entre Bowie et ses personnages, qui l'écraseraient, l'empêcheraient d'être pleinement lui-même. Ce que Bowie a toujours contesté, et pour cause, cette lecture plaque sur Width of a circle ce qui peut être dit de Man who sold the world.
Le titre est d'essence mathématique ; width, c'est le diamètre. Le diamètre divise une forme géométrique sur sa plus grande longueur. En deux parties égales. Il y a donc l'idée ici d'un être qui se divise intérieurement en deux, qui donne naissance en lui à deux être opposés mais pourtant identiques, comme la scissiparité au sein d'une cellule qui meurt en donnant naissance à deux nouvelles cellules identiques à elles-mêmes. Il y a donc bien un rapport aux créations intérieures de Bowie, à ses personnages, mais plus rigoureusement, la chanson est sur son évolution, son développement et la manière dont il devient chanteur. Ce qui pour lui est aussi une manière de devenir lui-même. Il y a division, mais il est important de noter qu'il n'est pas question de scission, de séparation, peut-être plus justement d'introspection et d'un regard rétrospectif porté par un David Bowie qui ne se reconnaît pas dans ce qu'il regarde, c'est à dire dans qui il a été et qui évoque, de manière poétique, impressionniste, les étapes qui lui ont permis d'être plus en accord avec lui-même. Ce qui est confirmé par les propos de Bowie, qui a écrit cette chanson et plusieurs autres de l'album à un moment de grande dépression, comme des moyen d'introspection, de retour sur lui-même, afin de résoudre des conflits qui lui pesaient, afin, comme on dit, de se retrouver.
In the corner of the morning in the past I would sit and blame the master first and last All the roads were straight and narrow And the prayers were small and yellow And the rumour spread that I was aging fast
Ainsi la chanson s'ouvre sur une évocation de l'enfance de Bowie, de ce qui semble être une révolte précoce face à Dieu et à l'hypocrisie de la religion, révolte qui permettrait de comprendre son attrait de jeune enfant et d'adolescent pour le bouddhisme, attrait si fort qu'il envisagea même un temps de devenir moine plutôt que chanteur. C'est peut-être aussi une révolte plus globale face au monde et à la société, face à une absence de perspective réjouissante ouverte devant lui. Toutes les routes qu'il voit s'étendre devant lui sont étroites, faites pour ceux qui n'ont aucune ouverture d'esprit. Ce qui l'amène à éprouver haine et ressentiment, à devenir ce monstre qu'il croise au bord du chemin, mais un monstre endormi, qui n'exprime pas sa révolte. À cause de la timidité de Bowie, cette colère reste intérieure et il se consume dans cette haine qu'il garde en lui.
Then I ran across a monster who was sleeping by a tree And I looked and frowned and the monster was me Well, I said hello and I said hello And I asked Why not?" and I replied "I don't know So we asked a simple black bird, who was happy as can be And he laughed insane and quipped Khalil Gibran
S'ensuit un dialogue entre les deux moitiés identiques, dans l'esprit des textes de Gibran, relativement comique et qui ne peut aboutir. Alors ils demandent de l'aide à un oiseau noir qui refuse de leur répondre et, hilare, parodie ou se moque du poète libanais. Au delà de la volonté de paraître dans le coup, qu'est-ce que cette drôle de scène peut bien vouloir dire ?
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Gibran accorde beaucoup d'importance aux oiseaux, qui sont pour lui en général tout à la fois symbole de libre pensée et d'être accompli.
Dans un de ses textes en effet, il dit que les émotions, la haine comme l'amour, sont comme des oiseaux nichés dans un murs. Les pensées positives sont des oiseaux blancs, qui ne peuvent nicher que dans des niches faites pour eux, les pensées négatives des  oiseaux noirs qui ne peuvent nicher que dans des niches faites pour eux. Dès lors, dès qu'on maudit quelqu'un, qu'on le hait, et Gibran a écrit quelques histoires en ce sens, on envoie vers la personne un oiseau noir, libérant ainsi en soi une niche mauvaise, la laissant ouverte aux oiseaux de mauvaise augure, leur permettant d'altérer notre être et nos pensées, de faire de nous des personnes mauvaises et nous menaçant directement (Gibran fait le récit par ailleurs d'un homme qui a maudit son gendre et l'a tué ainsi de son oiseau noir. Mais d'autres lui ont assombri l'âme, car alors même qu'il se lamentait d'avoir ainsi perdu gendre et fille, tirait orgueil de la puissance de ses malédictions, ruinant toutes ses chances d'absolution). Alors que si on garde pour soi ses malédictions, on devient insensible à la haine des autres, inattaquables. Purement bon et bienheureux, non dévoré par la haine.
D'où certainement la précision sur la couleur de l'oiseau. Ils lui ont ainsi certainement demandé de porter leur haine, et leur débat à la Beckett aurait alors été un débat sur la pertinence de haïr et maudire le monde, une haine de pure façade, comme un premier rôle déjà, dans laquelle aucune des deux moitiés ne croit. C'est pour cela que l'oiseau s'envole en riant, parce qu'il n'a aucune haine à porter. C'est une révélation pour Bowie, qui prend alors en pitié ceux qu'ils détestaient, prenant par là la mesure de leur misère et faisant l'étrange découverte que « Dieu, lui aussi, est un jeune homme ».
And I cried for all the others untill the day was nearly through For I realized that God's a young man too So I said "So long" and I waved bye-bye And I smashed my soul and traded my mind Got laid by a young bordello Who was vaguely half asleep For which my reputation swept back home in drag And the moral of this magic spell Negotiates my hide When God did take my logic for a ride
Peut-être là encore une réminiscence de Nietzsche et du bouddhisme, les deux de toute façon n'étant pas nécessairement à opposer. Bouddhisme et hindouisme ont été redécouverts en Europe à la fin du XVIIIe siècle, en Allemagne surtout, où ces spiritualités nouvelles ont joui d'une importance considérable sur tout le XIXe siècle, jusqu'au début du XXe siècle, avec un moment ésotérique, new age déjà, considérable, qui opposait les religions abrahamiques à ces religions orientales, faisant même du Christ un représentant de l'hindouisme (un aryen) récupéré et détourné par les sémites, important aussi pour la philosophie, pour un penseur comme Schopenhauer en particulier, qui fut le maître à penser de Nietzsche. La haine vient de ce que l'on a une idée trop figée et par nature mensongère de soi et des valeurs. On va haïr ce qui s'oppose à des valeurs que l'on croit fixes et sûres, écrites dans le marbre par un dieu ancien et donc sage, la sagesse étant attachée à la barbe blanche. Mais si Dieu est un jeune homme, s'il est plus fils que père et plus Christ au torse nu qu'autre chose, il est un dieu qui se cherche et se réinvente, un dieu qui doit se transformer, qui doit évoluer, qui ne peut donc pas inscrire ses lois dans le marbre. Il est le dieu enfant, créateur, qui réinvente les règles, qui change les tables de la loi, il est le Dieu enfant que Nietzsche emprunte à Héraclite. Ce pour quoi Bowie éclate son âme et échange son esprit, on pourrait dire, sa personnalité. Parce qu'elle-même n'est qu'une illusion et jouer avec cette illusion est un moyen d'atteindre une vérité plus profonde.
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Et c'est très intéressant parce que cela, ce qu'annonce faire Bowie ici, au niveau du rock, c'est très exactement ce que fait Andy Kaufman dans l'univers de la comédie. Bowie est la moitié musicale de Kaufman, ou Kaufman la moitié pince-sans-rire de Bowie, ils sont les deux moitiés scissipares d'une même entité dont le but avoué est de changer les représentations et libérer les individus de l'individualité qu'ils croient devoir endosser, des règles qu'ils s'imposent et dont ils souffrent parce qu'ils les croient immuables. Entité dont le but est de jouer avec la tête des gens, comme le dit Kaufman. Pas pour les ridiculiser. Pour les libérer. Bowie le disait à sa manière, évoquant la période hippie : il disait que beaucoup de jeunes avaient besoin de ces groupes exubérants, de ces expériences radicales pour se libérer des règles et pouvoir imaginer d'autres manières d'être et de faire, pour se dire que finalement « il y a une place dans ce monde pour celui que l'on veut être et pour ce que l'on veut faire, aussi folle que cette chose soit. »
Et donc, avec cette personnalité en miettes, Bowie se livre à une réinvention bisexuelle de lui-même avec un être bohème, cette entité primordiale qui l'enfantera comme un double et qui se faisant ruinera dans un premier temps sa réputation. Mais d'un autre côté, cette conversion, ces nouvelles idées l'aident profondément à dépasser sa timidité. Elles trouvent un moyen de déchirer le voile, de surmonter cette tendance qu'il avait à se dissimuler (negociates my hide) ; il est ainsi prêt à être une rockstar, à être un porteur de masques populaires.
C'est là que sa logique est déjouée ; qu'il devient donc soit un être fantasque, si cette logique est la logique au sens où on l'entend, un esprit de conséquence et de responsabilité, soit qu'il commence à souffrir de ce choix Kaufmanien qu'il a fait, si la logique et celle de l'impermanence des choses. Ce qui est sûr, c'est que la logique de la chanson est perturbée, elle change d'allure à ce moment là. Totalement. Et de récit. Et de personnage. Et se concentre sur ce Bordello, ce prostitué bohème à la fois Dieu, artiste et magicien.
He swallowed his pride and puckered his lips And showed me the leather belt round his hips My knees were shaking my cheeks aflame He said, you'll never go down to the Gods again
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Cet être pourrait bien être Lindsay Kemp, mais cette description pourrait tout aussi bien se rapporter à Mick Jagger, avec qui, quelques temps après la chanson, il connaîtra une passion torride et bien connue. Mick Jagger, connu surtout pour la manière très caractéristique qu'il a de tordre ses lèvres, a littéralement émerveillé le tout jeune Bowie quand ce dernier l'a vu en concert, qui voyait dans le jeune chanteur hypersexualisé l'avenir de la musique, un spectacle en parfaite rupture avec tout ce qui avait précédé. Ce qui servi peut être en partie de modèle à Bowie pour se lancer. Mais après on se croirait retombé dans un récit de Khalil Gibran : ce dieu serpent l'emmène, ou ce diable serpent, l'emmène dans les profondeurs de la terre dans un circuit de montagnes russes magiques qui l'excite au plus haut point, dans lequel les évocations bibliques ou ésotériques le disputent aux sous-entendus sexuels.
He struck the ground, a cavern appeared And I smelt the burning pit of fear We crashed a thousand yards below I said, do it again, do it again His nebulous body swayed above His tongue swollen with devil's love The snake and I, a venom high I said, do it again, do it again Breathe, breathe, breathe deeply And I was seething, breathing deeply Spitting sentry, horned and tailed Waiting for you
Métaphore appuyée des amours mâles (la caverne, le corps qui « sway », qui se balance d'avant en arrière au dessus, le serpent, le fait de respirer bruyamment, répété deux fois qui mime littéralement le souffle haletant de l'amant, le crachat du corps au garde à vous, le fait d'être excité et baisé (horned and tailed, etc.), évocation lointaine du serpent de Khalil Gibran qui connaît tous les secrets de la terre, ou de la vipère qui empoisonne le Zarathoustra de Nietzsche alors que ce dernier dort sous un arbre ? Mélange orgiaque de tout cela et pirouette narrative.
Le récit de Gibran, le savant et le poète, présente un serpent et un oiseau qui discutent, mesurant leurs mérites respectifs. Le serpent a vu « les cavernes où la sève de la vie coule en silence », a aperçu « les secrets des profondeurs, a évolué parmi les trésors des empires souterrains », « il connaît une plante qui s'enracine dans les entrailles de la terre et qui mange de ces racines devient plus beau encore que la déesse Astarte » et poursuit de la sorte, alors que l'oiseau moqueur (Lark, l'alouette, est aussi la chose que l'on fait pour s'amuser) ne trouve à répondre, pour énerver le serpent, que « tu es bien savant c'est sûr, mais quel dommage que tu ne sache ni voler ni chanter », montrant ainsi le manque d'élévation et de gaîté du serpent, qui s'en retourne mécontent à ses études. Une référence qui semble malgré tout renvoyer ce bordello à l'image de Kemp, qui était une véritable créature mythique pour Bowie, qui l'étudia comme une curiosité, comme un artiste accompli et parfait. Mais qui prenait sa relation avec son élève Bowie très au sérieux, même au tragique, là où Bowie se voulait très libre, absolument libre, comme les oiseaux de Gibran.
Le récit de Nietzsche est plus étrange encore. Zarathoustra dort sous un arbre et un serpent le mord au cou. Zarathoustra se réveille et plutôt que de s'énerver le remercie de l'avoir réveillé, car il a encore beaucoup de route à faire. Le serpent le prévient qu'il va mourir bientôt, à cause du poison. Ce à quoi répond Zarathoustra que jamais un dragon n'est mort du venin d'un serpent, et lui conseil de reprendre son poison, car il n'en n'a pas assez pour se permettre de lui en offrir. Ce à quoi le serpent s'enroule autour du cou de Zarathoustra pour le lui sucer. La morale de cette histoire, Nietzsche la donne tout de suite, mais comment la comprendre ? Bowie lisait beaucoup Nietzsche mais n'y comprenait pas grand chose, de son propre aveu. Quel usage fait-il alors de ce passage ? Il en manifeste l'aspect sexuel et insiste sur la proximité entre les deux personnages, le serpent et le dragon, l'un pensant donner quelque chose à l'autre, qui en manquerait, alors qu'il en a à profusion. Ce n'est évidemment pas du venin, ni des éjaculats, mais peut-être du talent. Bowie a beaucoup pris à Kemp, beaucoup appris de lui. À bouger, à transmettre des émotion en restant pourtant immobile. De l'expérience. Mais au fond, ce qu'il a tiré de Kemp, c'est ce que Kemp avait déjà trouvé en lui, ce que Bowie a tiré, il ne l'a pas tiré de Kemp, mais de lui-même, sous la direction de Kemp. Ainsi, le serpent n'est pas tellement Kemp ici que Bowie, face à un monstre plus fabuleux encore, plus puissant et plus grand ; c'est Bowie voulant terrasser le dragon. Les rôles, les places et les personnalités sont ici confondues, entremêlées. Plutôt : interchangeables.
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Mais le plus intéressant, c'est que cette référence à Nietzsche tord la chanson sur elle-même, la replie et l'achève de cette manière étrange qui rappelle les films de Lynch, perturbés par un twist terrifiant qui ramène le film au début, répète l'histoire, mais d'un autre point de vue. Une manière de refermer le cercle. Au début, Bowie rencontre un monstre et ce monstre est lui-même. Mais on découvre ici que ce monstre en fait est probablement un autre artiste, plus grand que lui, qui l'initie et le fait grandir. Artiste que Bowie avait intériorisé comme modèle, à partir duquel il s'était don dédoublé. Bowie serpent croit vampiriser Kemp, aspirer son talent, le mettre à mort, lui petite créature face au grand monstre sacré, mais il se rend compte que Kemp est plus puissant. Si Bowie a grandi, c'est parce qu'il a « avalé cette furieuse gorgée de poison » comme dit Rimbaud, qu'il avait lui-même sécrété. Grandissant de la sorte en arrachant à son modèle ce qu'il y avait lui-même projeté, il devient lui-même un grand artiste, en développant son propre talent, devient lui-même un dragon. Et c'est ce dragon qu'il envoie dormir sous un arbre, près d'un chemin, attendant que passe un nouvel individu, l'auditeur, afin de l'aider à déployer son potentiel.
C'est le sens des personnages qu'incarne David Bowie, montrer que ses auditeur ont du génie en eux et qu'ils ne doivent pas hésiter à l'exprimer à leur manière, ce que les Mamas and the papas chantaient pendant la période hippie. Or dans cette chanson, il y a des rôles : le jeune qui se cherche, le pygmalion, l'artiste qui se réalise, et trois personnes : Bowie, l'auditeur, et Kemp (ou Mick Jagger, ou un mélange des deux). Et tous occupent les divers rôles alternativement, comme sur un théâtre. On suit d'abord Bowie, il change de rôle au contact du pygmalion, mais ce pygmalion, il l'a déjà rencontré sous une autre forme, ne le sait pas encore ; il ne peut le savoir qu'à la fin, lorsque lui-même, devenu artiste accompli, s'apprête à changer de rôle pour guider de nouvelles personnes, mais pas de nouveaux personnages : les personnages sont immuables, les personnes elles s'écoulent en eux et changent, les endossent pour un temps avant d'en changer, si bien qu'en eux-mêmes ils ne sont rien, seuls les rôles sociaux sont et sont importants.
Sans doute Zarathoustra dit quelque chose de cette sorte, lorsqu'il dit qu'en terme de disciples il ne veut pas des suiveurs, qui admirent qui il est, mais des créateurs ingrats qui s'inspire de ce qu'il dit pour faire ce qui leur convient de leur côté.
Si bien qu'à la fin de la chanson, Bowie s'égale à Nietzsche, à travers la figure du Zarathoustra endormi sous l'arbre, comme le bordello lui-même était à moitié endormi, et fait de l'auditeur son disciple transitoire, se faisant lui-même bordello, prostitué bohème, tel qu'il apparaît sur la pochette de l'album.
Et ça, c'est cosmique. Et c'est tordu.
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egliseherault · 5 years
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John Main { – Word into silence}
John Main – Word into silence
(Morceaux choisis de Un mot dans le silence, un mot pour méditer - Le jour, 1995).
( Pour celle ou celui qui se dit chrétien, la méditation est une mise en pratique de la foi, un acte de foi et un chemin pour grandir dans une foi plus profonde et plus libre. Cependant, la méditation est ouverte à tous ! Pour celle ou celui dont la foi est distancée par rapport à l'Eglise ou qui se dit agnostique ou « non-croyant » sans être pour autant complètement fermé à la Transcendance, la méditation peut être aussi un chemin de découverte inattendue de la présence de la vie de Dieu en son coeur. NDLR)
Ce qui fait la beauté de la vision chrétienne de la vie, c'est qu'elle est une vision d'unité. En effet, dans la perspective chrétienne, toute l'humanité a été unifiée dans Celui qui est uni au Père. Dans l'union, nous devenons ce que nous sommes appelés à être. Et ce n'est que dans l'union que nous prenons la pleine mesure de notre être (p.7). Le véritable défi pour les chrétiens contemporains consiste à retrouver une voie de prière profonde qui les amènera à faire l'expérience de l'union en se détournant des distractions superficielles et de toute forme de piété imbue d'elle-même (p.10). L'expérience personnelle de Jésus est la réalité éternellement présente au cœur de chaque conscience humaine. Notre quête de connaissance, de moyens ou d'enseignements secrets est devenue inutile en raison du dévoilement du secret ultime : « le secret, c'est que le Christ est en vous ». Ainsi, lorsque nous prions, nous ne nous efforçons pas de faire advenir quelque chose, car ce quelque chose s'est déjà produit. Nous réalisons ce qui « est » en entrant toujours plus profondément dans la conscience unifiée de Jésus, dans la merveille de notre propre création. La fixation sur soi qui nous emprisonne et qui nous empêche d'entreprendre ce cheminement s'estompe lorsque nous reconnaissons que « nous possédons l'Esprit du Christ » (p.11).
Apprendre à méditer ne consiste pas uniquement à maîtriser une technique, mais davantage à prendre conscience et à faire l'expérience directe de la profondeur de sa propre nature. Le terme de « méditation » est employé dans le sens de contemplation, prière contemplative. La méditation permet essentiellement d'approfondir la relation fondamentale de notre vie : celle qui nous relie à Dieu, notre Créateur. Toutefois, la majorité d'entre nous ne peut prendre conscience de cette relation, de sa pleine merveille et de son glorieux mystère, avant d'avoir rempli une condition préalable : nous devons apprendre à être présents à nous-mêmes d'abord, à développer une relation profonde avec nous-mêmes avant de pouvoir aborder avec sincérité notre relation avec Dieu (p.15). Beaucoup de gens considèrent la méditation comme une méthode de relaxation qui les aide à conserver leur paix intérieure malgré les pressions de la vie moderne. Cette conception n'est pas fausse, mais elle est trop limitative. A mesure que nous nous adonnons à la méditation et que nous en ressentons les effets apaisants, nous nous rendons compte que la source du nouveau calme que nous éprouvons dans notre vie quotidienne est justement la vie de Dieu en nous (p.16). La méditation est un processus d'apprentissage. C'est une activité par laquelle on apprend à porter attention et à être présent. (Elle) nous permet de prendre conscience de notre infini potentiel en faisant l'expérience de la présence du Christ (p.18). Quand on médite, l'intention n'est pas d'avoir des pensées sur Dieu, sur son Fils Jésus, ou sur l'Esprit Saint. En nous détournant de tout ce qui est éphémère et sans importance, nous ne cherchons pas seulement à penser à Dieu, mais à être avec lui (p.20). Pour entrer dans cette mystérieuse et sainte communion avec la Parole de Dieu en nous, nous devons trouver le courage de devenir de plus en plus silencieux (p.21). La méditation est un état d'éveil total et attentif à la merveille de notre être ainsi qu'à celle de Dieu, lui qui crée l'être et le maintient dans l'existence ; une prise de conscience absolue que nous faisons un avec Dieu.
Voici quelques conseils simples pour bien méditer : s'asseoir confortablement...le dos bien droit...la respiration doit être calme et régulière...prenez le temps de détendre tous vos muscles. Mettez votre esprit au diapason de votre corps (p.23). Lorsque nous commençons à méditer, nous sommes aux prises avec le tourbillon de nos pensées. Le but poursuivi par la prière n'est pas d'ajouter à cette confusion en essayant de la remplacer par quelque autre flot de paroles, mais d'amener notre esprit distrait et agité au silence. Jean Cassien recommandait à toutes les personnes désireuses d'apprendre la prière continuelle de répéter sans cesse un simple et court verset (p.24) (Jean Cassien vivait au quatrième siècle ; il est le maître et la source d'inspiration de saint Benoît, et ainsi de tout le monachisme occidental). Dans la tradition orientale, on appelle ce mot mantra (p25). Dès le début, l'Église a utilisé certains mots comme mantras pour la méditation chrétienne, et je recommande à la plupart des débutants d'utiliser l'un d'eux : « Maranatha », mot araméen qui signifie : « Viens Seigneur ». Je préfère la forme araméenne à toute autre, car elle ne possède aucune connotation verbale ou conceptuelle pour la plupart d'entre nous, ce qui facilite la méditation. On pourrait aussi bien opter pour le nom de « Jésus », ou encore pour le mot que Jésus utilisait dans sa prière : « Abba ». Mais ce qu'il y a de plus important au sujet du mantra, c'est qu'il faut en choisir un et le conserver. Ne le modifiez en aucune manière, votre progression dans la méditation en serait retardée. Selon Jean Cassien, le but de la méditation est de restreindre son esprit à la pauvreté d'un humble verset. En persévérant dans la répétition fidèle du mantra, vous apprendrez de manière très concrète le sens du terme fidélité (p.26). Le processus de la méditation est la simplicité même (p.27).
Pour acquérir une conscience toujours plus claire de la présence de l'Esprit Saint priant en nous, il suffit de réciter de plus en plus fidèlement notre mantra. La répétition fidèle de notre mot intègre tout notre être (p.29). Le mantra constitue le moyen qui nous amène à vivre l'expérience chrétienne centrale, qui nous fait réaliser par notre expérience personnelle que « l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné » (Rm 5, 5) (p.34).
Pour quiconque en entend parler pour la première fois, la méditation peut sembler n'être qu'une autre forme d'introversion égocentrique à la mode. Pour le non-méditant, celui qui médite s'absorbe tellement en lui-même, et si souvent, qu'il semble plutôt faire preuve d'un narcissisme profond et malsain. En méditant, nous affirmons notre foi dans ce don qu'est notre propre création (p. 35). En devenant pleinement conscients de l'union de notre nature avec le Christ, nous devenons pleinement nous-mêmes. Nous apprenons à reconnaître qui nous sommes, et que notre vocation consiste à regarder, à contempler la divinité de Dieu lui-même, et, de ce fait, à être nous-mêmes divinisés. Pour les grands maîtres chrétiens, la prière est une découverte de soi qui transcende l'égocentrisme étroit en édifiant en nous comme un tremplin (p.36). Le seul fait de ramener le mantra à notre esprit à n'importe quel moment de la journée nous permet de nous retrouver immédiatement en présence du Créateur qui habite en nous. Apprendre à prier, c'est apprendre à vivre le plus pleinement possible dans le moment présent, à vivre le plus pleinement possible avec le Seigneur ressuscité qui est éternellement présent et nous aime d'un éternel amour. Et pour cela, nous renonçons à toute pensée et à toute image. Nous ne pensons ni au passé ni à l'avenir (p.38). La méditation est une prière de foi justement parce que nous nous abandonnons avant que l'Autre se manifeste, et cela sans aucune garantie que l'Autre se manifestera en effet (p.39). Puis vient un moment critique. (Il) survient lorsque nous commençons à prendre conscience de l'engagement total exigé par la prière qui est dépouillement de soi, lorsque nous prenons conscience de la pauvreté absolue à laquelle nous exerce le mantra (p.40).
Lorsque nous récitons le mantra, nous renonçons à notre vie pour aimer Celui que nous n'avons jamais vu. La répétition du mantra nous plonge dans un silence qui explore notre infinie pauvreté de pensée et d'esprit, un silence révélateur de notre dépendance totale envers l'Autre. Nous sommes guidés sur la voie d'une simplicité toujours plus profonde qui nous purifie (p.49). Il nous est impossible de demeurer la personne que nous étions, ou celle que nous croyions être. Dans le silence, nous nous préparons à cet éveil, un éveil qui n'est rien d'autre que la rencontre avec la plénitude et la splendeur de Jésus ressuscité (p.50). Lorsqu'il s'adonne à sa pratique de méditation quotidienne, le chrétien porte en lui cette mort à lui-même, non pas de manière obsessionnelle ou dramatique, mais en prenant conscience avec une joie grandissante que plus il meurt à lui-même dans ce vide, plus il est revivifié dans la vie transcendante de celui qui est entièrement libre : Jésus. « Bien eu contraire, encore que l'homme extérieur en nous s'en aille en ruines, l'homme intérieur se renouvelle de jour en jour » (2 Co 4, 16). Nous sommes littéralement renouvelés lorsque nous entrons toujours plus profondément au centre de notre être. « Si quelqu'un est dans le Christ, écrivit Paul aux Corinthiens, c'est une création nouvelle » (2 Co 5, 17) (p.51). Dans sa signification essentielle, la méditation consiste à réaliser ceci : notre incorporation totale à Jésus-Christ, c'est-à-dire notre entrée dans le cycle de sa venue et de son retour vers le Père. Les qualités nécessaires à cette rencontre primordiale entre nous-mêmes et le fondement de notre être sont l'attention et la réceptivité (p.53). La méditation n'exige aucun talent ou don spécial, si ce n'est la détermination et le courage de persévérer (p.75).
Dans l'Évangile de saint Marc, Jésus déclare : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive » (Mc 8,34). Voilà exactement pourquoi nous méditons, pour obéir à cet appel absolument fondamental de Jésus qui constitue la base de toute notre foi chrétienne : renoncer à soi-même pour pouvoir cheminer avec le Christ dans son retour vers le Père (p.80). De nombreuses personnes, aujourd'hui comme hier, ont confondu renoncement à soi et rejet de soi. Or, la méditation n'est pas une fuite de soi, une tentative d'échapper à la responsabilité de son être, de sa vie et de ses rapports à autrui. La méditation est davantage une affirmation de soi-même, non pas du soi engagé dans telle ou telle responsabilité particulière, ou du soi qui désire ceci ou cela – ces aspects du soi sont illusoires – mais du soi où notre être irréductible existe en complète harmonie avec l'Autre, cet Autre qui est la source de notre être et celui par qui nous existons. C'est ce véritable soi, le soi complet que nous affirmons dans le silence de la méditation (p.81). L'obsession de soi-même restreint et limite le soi. Au contraire, le renoncement à soi le libère afin qu'il puisse atteindre son véritable objectif : aimer l'Autre (p.82). Faire confiance à un autre, c'est renoncer à soi et placer son centre de gravité dans cet autre. Voilà la liberté et voilà l'amour (p.88).
Le but de la méditation est de nous amener à prendre conscience de qui nous sommes, d'où nous sommes, de mettre fin à nos éternelles remises à plus tard. Nous devons demeurer immobiles. Il nous faut apprendre à porter une attention constante et continuelle à la réalité de notre être ici et maintenant. Le mantra constitue notre sacrement du moment présent (p.96). Dieu n'est pas un reflet de notre conscience, mais nous sommes son reflet, son image, par notre incorporation en Jésus, son Fils, notre frère. Le moyen de découvrir cette vérité se trouve dans le silence de notre méditation (p.101). Dans la méditation, nous développons cette capacité de tourner tout notre être vers l'Autre. Tout comme nous permettons à Dieu d'être, nous apprenons à permettre à notre prochain d'être également. Nous apprenons à ne pas le manipuler, mais à le vénérer ; en d'autres mots, nous apprenons à l'aimer (p.102).
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reseau-actu · 5 years
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Pour son premier entretien depuis l'arrestation surprise de Carlos Ghosn, le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, souligne l'importance « cruciale » de l'Alliance à ses yeux.
Cela fait deux mois que Carlos Ghosn a été arrêté. Quel sentiment éprouvez-vous ?
Je dois vous dire que je suis toujours profondément sous le choc. J'ai encore beaucoup de mal à digérer ce qui s'est passé.  J'ai travaillé de nombreuses années avec Carlos Ghosn , nous avons traversé des périodes difficiles ensemble et j'ai beaucoup appris à son contact. Il a été un dirigeant remarquable pour redresser Nissan et mettre ce groupe sur de bons rails. Je suis très reconnaissant du travail qu'il a fourni depuis 20 ans chez Nissan et je crois que peu de gens dans le monde auraient été capables de réaliser ce qu'il a accompli. Je continue de penser que ce qu'il a fait dans ce groupe est considérable.
C'est un fait, c'est l'histoire et  ce que nous avons découvert n'y changera rien. Mais ce que nous avons découvert, justement, est grave et contraire à l'éthique si bien que, lorsque j'ai eu connaissance de ces allégations, à la mi-octobre, je n'ai pas eu d'autre choix que de lancer une enquête interne et d'informer le conseil d'administration de ce qui avait été mis au jour. De nouveau, ces événements me peinent sincèrement et heurtent la fierté de tous ceux qui travaillent pour notre groupe.
L'enquête judiciaire est en cours. Doit-on s'attendre à d'autres révélations ?
Carlos Ghosn a été mis en examen par le procureur sur certains faits. L'enquête interne a fait apparaître un certain nombre d'autres éléments qui donneront lieu, ou non, à d'autres mises en examen. Ce sera au procureur de décider. Ce que suggère l'enquête interne, c'est que nous avons affaire à des manipulations et à des dissimulations intentionnelles.
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Comment peut-on imaginer cela ? C'est absurde et je ne peux pas comprendre que l'on puisse croire une seconde à un tel scénario ! Regardez les faits. Ils sont graves. J'ai été le premier choqué par ce que l'enquête a montré. Je peux vous dire que ce n'est pas facile à encaisser pour nous moralement, et que les conséquences de l'audit interne et des investigations pèsent sur toute l'organisation. Je veux redire ici que je tiens plus que tout à l'Alliance avec Renault, et que je suis très reconnaissant envers Carlos Ghosn pour ce qui a été fait.
Il semble que la soeur de Carlos Ghosn ait reçu des paiements de la part de Nissan depuis de nombreuses années. Comment est-il possible que personne n'ait été au courant en dehors de Carlos Ghosn et de son bras droit Greg Kelly ?
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Je comprends que l'on puisse se poser cette question. Mais il faut comprendre que Carlos Ghosn avait, du fait de ce qu'il a accompli, un très grand crédit au sein du groupe. Il était très respecté et avait acquis de plus en plus de pouvoir. Encore plus parce qu'il représentait aussi d'une certaine façon  Renault, le principal actionnaire de Nissan. C'est un facteur culturel qui n'excuse pas le défaut de surveillance, mais qui peut expliquer le fait qu'il n'y ait pas eu d'alerte plus tôt. Mais il est facile de refaire l'histoire après coup. Ce qui est sûr, c'est que nous devons encore renforcer la gouvernance de Nissan. Nous ne sommes pas au meilleur niveau mondial, or nous devons l'être.
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  Mais pourquoi ces affaires qui sont parfois anciennes, comme celle des couvertures de change de Carlos Ghosn remontant à 2008, sont-elles sorties aujourd'hui ?
La justice a été alertée cet été par  une procédure de lanceur d'alerte qui est récente et qui a été déclenchée sur des faits récents. Mais, depuis, le procureur a enquêté et découvert d'autres faits plus anciens. Pour ma part, je n'ai été informé de ces procédures internes et judiciaires qu'à l'automne.
Comment expliquer alors ces soudaines révélations ?
En 2017, à la suite des inspections défectueuses sur certains modèles qui ont dû être rappelés, j'ai fortement renforcé et plus largement fait connaître notre système interne de lanceur d'alertes ouvert de manière anonyme à tous les employés pour dévoiler d'éventuels dysfonctionnements.  Je n'imaginais évidemment pas que cela allait déboucher sur de telles révélations ! Mais cela a contribué à changer l'état d'esprit en interne, à susciter une plus grande attention aux questions de conformité.
Les Français opposent la présomption d'innocence...
Je ne discute évidemment pas ce point en termes de responsabilité pénale. Nous respectons parfaitement  la présomption d'innocence. A cet égard, ce n'est pas à nous mais à la justice de se prononcer, cela va de soi. La question que je pose, c'est celle de l'éthique : compte tenu des faits mis au jour, et comme en a jugé le Conseil d'administration de Nissan à l'unanimité, il était impossible que Carlos Ghosn conserve son mandat.
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Nous avons partagé ces informations avec  les avocats de Renault mais à ce stade, nous comprenons que le conseil d'administration de Renault n'a pas eu accès au contenu du dossier lui-même, semble-t-il en vertu de ce principe de présomption d'innocence. De nouveau, je reconnais la complète validité de ce principe mais je considère aussi que, quelles que soient les qualifications pénales, il y a des comportements qui ne sont pas acceptables pour un dirigeant si bien qu'il était de notre devoir de mettre fin à ses fonctions. Tout ce que je souhaite, c'est que  les administrateurs de Renault aient eux aussi accès au dossier complet, aux faits. Je pense que, lorsque ce sera le cas, ils tireront la même conclusion que nous.
Certains vous soupçonnent d'avoir cherché à l'évincer parce qu'il était sur le point de vous pousser dehors ?
Nous avions bien sûr parfois des points de désaccord
Je ne sais pas s'il cherchait à me mettre dehors, comment le saurais-je ? Je n'en ai jamais entendu parler. Nous avions bien sûr parfois, comme cela arrive dans toute équipe de direction, des points de désaccord mais je peux vous assurer qu'ils n'étaient absolument pas d'un niveau tel que je me sentais menacé.
L'Alliance reste-t-elle importante pour vous ?
L'Alliance n'est pas importante, elle est cruciale ! J'ai été, il y a pratiquement vingt ans, parmi ceux qui ont travaillé à la conception même de l'Alliance. J'ai grandi avec elle et, aujourd'hui, je suis persuadé que l'Alliance est un avantage compétitif clef pour nos entreprises. Cela renforce considérablement notre efficacité. Je ne ferai jamais rien qui serait de nature à nuire ou à fragiliser cette structure, bien au contraire. Et vous ne ferez croire à personne que je pourrais chercher à nuire à l'Alliance.
L'Alliance va donc continuer ?
Bien sûr ! Plus que jamais. Nous continuons d'ailleurs de travailler ensemble au quotidien et nous préparons l'avenir, c'est essentiel. Il n'y a personne chez Nissan, Renault ou Mitsubishi qui envisage de se passer de cette Alliance. C'est elle qui nous permet de rivaliser avec les géants de l'industrie automobile. Nous travaillons ensemble dans le respect mutuel et il n'y a rigoureusement aucune raison de remettre cela en cause.
Mais ne faut-il pas faire évoluer les choses sur le front de l'actionnariat ?
Les marchés financiers ou certains analystes estiment que l'actionnariat croisé immobilise trop de cash. D'autres estiment qu'il faudrait faire évoluer la structure de notre actionnariat. Mais ça n'est absolument pas la priorité du moment. Notre histoire commune a prouvé qu'avoir un actionnariat croisé nous permettait d'inscrire notre partenariat sur la durée. Mais l'important aujourd'hui c'est de stabiliser les choses et de travailler en confiance, pas de savoir si Nissan doit pourvoir exercer des droits de votes chez Renault ! On parlera du capital et de l'actionnariat dans le calme. L'heure n'est pas venue.
Un jour ne faudra-t-il pas que les entreprises fusionnent ?
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L'Alliance telle qu'elle existe aujourd'hui fonctionne parfaitement sur les principes établis dès le départ : coopération étroite et mutuellement bénéfique dans le respect de l'identité et de l'autonomie de chacun des partenaires, ce qui nous permet de bénéficier de tous les avantages d'un grand groupe. Ce qui compte avant tout, ce n'est pas le lien juridique ou capitalistique, c'est le lien opérationnel quotidien entre les équipes. C'est une structure originale et complexe que nous avons appris à faire fonctionner. Nous avons réussi à l'élargir à Mitsubishi et on pourrait un jour l'élargir à un quatrième partenaire. Notre préoccupation du jour n'est pas une fusion, mais de renforcer en permanence l'Alliance pour que les générations futures de managers puissent en bénéficier comme nous en bénéficions aujourd'hui. Nous avons accumulé ensemble des années d'expérience. C'est cette expérience qu'il faut continuer à valoriser, d'autant que notre industrie fait face à des défis technologiques considérables.
Redoutez-vous l'influence de l'Etat français ?
Le fait que l'Etat soit un actionnaire de Renault ne nous pose aucun problème. L'Etat n'impose rien à Nissan. Lorsque nous prenons une décision, comme de produire des Micra en France ou des Nissan Rogue en Corée du Sud dans des usines Renault, par exemple, ce n'est pas parce que l'Etat français nous l'a demandé mais parce que cela a un sens pour nous du point de vue de notre business ! Cela n'a rien à voir avec des décisions politiques.
Quelles sont vos priorités chez Nissan ?
Avant tout restaurer la confiance dans la gouvernance de Nissan. Nous devons la faire évoluer pour être certains que ne se reproduiront pas les erreurs qui ont été commises. La seconde priorité est commerciale. Nous devons poursuivre et amplifier notre relance aux Etats-Unis. Nous avons trop vendu, par le passé, à des flottes ou dans des conditions de rentabilité inacceptables. Nous devons être plus concentrés sur nos marges que sur nos volumes. Un plan a été mis en place, mais les efforts ne payeront pas significativement avant notre prochain exercice fiscal. Il faut parfois accepter de ne pas trop se préoccuper uniquement des performances à court terme. Nous souffrons aussi sur le marché européen mais nos positions sont fortes sur le marché chinois. Nos ventes progressent plus vite que le marché et nous bénéficions d'une marge à deux chiffres. Mais la concurrence locale progresse et la montée en puissance de la voiture électrique nous oblige à rester vigilants.
Allez-vous renvoyer les Français qui travaillent aujourd'hui chez Nissan ?
Certainement pas ! J'ai entendu parler de je ne sais quelle « chasse aux sorcières », c'est ridicule. Nissan ne va pas se rejaponiser ! Au contraire, nous avons besoin de nous internationaliser encore plus, et j'y travaille activement. Nous n'allons pas revenir en arrière, au Nissan des années 1990. Et les Français ou tous ceux qui travaillent aujourd'hui pour Nissan et qui viennent de chez Renault peuvent être rassurés, vous avez ma parole. Nous comptons plus que jamais sur eux et sur tous ceux qui peuvent contribuer à rendre Nissan et l'Alliance plus forts.
Souhaitez-vous devenir le nouveau président du conseil de Nissan ?
Le choix du nouveau président du conseil de Nissan n'est pas une question urgente, et il attendra que les conditions nécessaires soient réunies pour que se dégage un consensus au sein du conseil d'administration. Cela ne se fera peut-être qu'après notre prochaine assemblée générale, une fois que notre conseil aura été en partie renouvelé.
Et le Brexit ?
Pour Hiroto Saikawa, le Brexit ne menace pas l'existence de la grande usine Nissan de Sunderland, un site dont « l'avenir n'est pas en question » et qui « restera une plateforme de production importante ». En revanche, « le niveau de production risque d'être impacté ».
Nicolas Barré, David Barroux et Yann Rousseau, à Tokyo
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