05.05.2017 au 09.05.2017 Arequipa (PÉROU)
Très belle ville, Arequipa fut un sacré coup de coeur!
Nous y avons visité le musée Santuarios Andinos où nous avons eu la chance de rencontrer Juanita la Blanche Neige andine, pauvre petite princesse des glaces qui fut offerte à l’Apu, dieu du volcan Ampato.
Nous avons appris de nombreuses choses sur les incas, peuple qui nous impressionnera à chacune des différentes découvertes. Ils maîtrisaient avec succès la trépanation, utilisaient leur propre cordon ombilical pour se soigner (chaque maman en avait la garde), (étaient-ils au courant de la présence dans le cordon des cellules souches et de leur importance??), escaladaient des montagnes jusqu’à 6300m d’altitude avec des chaussures en peau de Lama et l’aide de quelques feuilles de coca pour faire des offrandes à leurs dieux, construisaient des bâtiments en granite, sans “ciment” et où les pierres s'emboîtent parfaitement les unes dans les autres (leurs techniques de construction dépassent largement les techniques espagnoles de l’époque, les bâtiments incas résistant bien mieux aux nombreux tremblements de terre que subit le pays.)
Autre belle découverte: le couvent Santa Catalina! Du 5étoiles!!!
Notes
Juanita, princesse des glaces... (http://www.trek-cordillere.com/perou-colca/juanita.html). C’est au musée Santuarios Andinos que l’on admire la célèbre momie Juanita, émouvante princesse des glaces.
Celle-ci fut découverte le 8 septembre 1995 dans la calotte glaciaire du Nevado Ampato, à 6 380 mètres d’altitude, par le guide aréquipénien Miguel Zarate et l’archéologue américain Johan Reinhard, pour une mission financée en grande partie par le National Geographic Magazine. Suite à l’éruption du volcan Sabancaya, les glaces de l’Ampato se mirent à fondre sous l’effet de la chaleur. Les deux explorateurs vont alors extraire la célèbre momie, dont la conservation était presque parfaite, en raison des très grands froids qui sévissent à ces altitudes.
Le cadavre de la fillette était recouvert de fines étoffes incaïques. Ses tissus et liquides organiques étant pratiquement intacts, les bactéries et les virus qu’ils contenaient permirent de livrer des indications sur l’état sanitaire des populations indiennes de l’époque et le contenu de son estomac donna un aperçu de l’alimentation d’alors. À ses côtés, ils retrouvèrent également un petit sac rempli de feuilles de coca et plusieurs types d’offrandes : vases à chicha (bière de maïs), lamas en argent, figurines couvertes de tissu.
RECIT SUR LE VOLCAN AMPATO :
Les premiers alpinistes ?
Les occidentaux sont avides de premières. Le premier à fouler le sommet du Mont Blanc. Le premier à gravir un 6000 m. Le premier à réaliser l’ascension de tous les sommets dépassant 8000 m.
Tant d’orgueil à toujours vouloir écrire l’histoire. Et si d’autres que nous avaient déjà visité ces hauts lieux ? La question est élucidée le 8 septembre 1995, au sommet de l’Ampato, volcan de 6310 m au Sud du Pérou, à 80 km au Nord d’Aréquipa. Ce jour-là, 2 archéologues, Johan Reinhard et Miguel Zárate arpentent les flancs du volcan à la recherche de vestiges incas. Un ancien sentier inca visible sur l’arête ouest se perd à l’approche du glacier.
Tout donne à penser que cette montagne fut le lieu de cérémonies pour demander de l’eau et de bonnes récoltes au volcan ou pour apaiser sa fureur.
Or depuis quelques mois, le Sacanbaya, volcan de 6000 m est entré en éruption crachant un épais nuage de cendres sur son proche voisin l’Ampato. Cette cendre grise a tôt fait de recouvrir son glacier favorisant ainsi l’absorption du rayonnement solaire et accélérant brutalement la fonte de la glace. C’est le moment d’aller explorer la montagne !
Arrivés au bord du cratère, non loin du sommet, Johan voit son compagnon, devant lui, entailler de son piolet la glace avec insistance. Il vient de découvrir un objet rougeâtre qui a la forme d’un petit éventail de plumes.
Ils comprennent qu’il s’agit là d’une coiffe, comme l’on en trouve d’ordinaire sur les statuettes incas servant aux cérémonies.
Une, puis deux autres figurines apparaissent à leur tour, décorées d’or et d’argent. Dispersées le long d’un couloir raide, des pierres plates, reliques d’une ancienne plateforme située en amont, ont été entrainées vers le bas par la fonte de la glace.
Près de l’une d’elles apparaît un étrange ballot de chiffon que Miguel prend d’abord pour un sac abandonné par un grimpeur. Très vite, ils comprennent que ce doit être une momie. Tout autour, éparpillés sur la glace, des objets divers, des pièces de tissu, une figurine féminine, des os de lama, des tessons de poteries, des feuilles de coca, deux sacs en tissu contenant des graines et un épi de maïs.
Dégageant au piolet le paquet d’étoffes, ils peuvent voir enfin le visage, celui d’une fillette de 12 ou 14 ans environ. Sacrifiée rituellement au sommet de l’Ampato, la fillette fut recouverte par les voiles de neige successifs, jusqu’à ce que, la fonte exceptionnelle aidant, la glace la restitue cinq siècles plus tard un peu en dessous de l’endroit d’origine.
Venue peut-être de la capitale de l’Empire, Cuzco, ou d’un village alentour, elle est montée le long de ce chemin escarpé qui escalade le flanc ouest du volcan, sans doute accompagnée d’une partie du village, des prêtres, de musiciens, des hommes conduisant les lamas avec sur leurs dos les offrandes et le matériel nécessaire à une ascension de plusieurs jours. Le premier campement a été installé au pied du cône, à 4950 m où sont encore visibles des murettes et des poteries incas. Le lendemain, une douzaine de personnes sont restées avec elle, l’accompagnant sur ce long chemin qui suit l’arête sur 1000 m de hauteur.
Une plateforme à 6100 m sur le glacier a servi de campement supérieur : de nombreuses touffes d’herbe utilisées comme tapis isolant sur la neige, des piquets en bois, de la corde et des lambeaux de couverture de laine ont été retrouvés -certainement des restes de tentes-, avec de la poterie pour préparer la nourriture. Sans doute les lamas sont-ils montés jusque là, car ils ont laissé des traces de leur passage, avec les porteurs et quelques personnes, parmi lesquelles peut-être des membres de sa famille. Après une nuit à plus de 6000 m d’altitude, seuls les prêtres et la jeune fille sont montés vers le sommet. Sans doute affaiblie par la montée, une nuit passée à haute altitude dans le froid, peut-être anesthésiée par un breuvage fort ou une drogue, elle aura sombré rapidement dans un profond sommeil. Après la cérémonie, la fillette morte, ils se sont affairés à la préparer au mieux pour son ultime voyage, l’installant au centre de sa tombe en position fœtale, comme c’était la coutume, disposant autour d’elle ses objets familiers et recouvrant sa petite niche de pierres plates pour mieux la protéger.
A l’heure où les Occidentaux découvraient le Mont Aiguille, les Incas crapahutaient sur les glaciers à plus de 6000 m pour vénérer les montagnes comme des divinités pourvoyeuses d’eau et de fertilité, et leur faire offrandes et sacrifices. Nombreux sont les vestiges de cérémonies retrouvés sur les hauts sommets andins comme le cerro El Plomo au Chili, le Llicancabur ou le Sajama en Bolivie, le Salcantay au Pérou. Alpinistes avant l’heure, les Incas montaient là-haut pour rencontrer leurs Dieux. Les vrais explorateurs de la Cordillère des Andes ne sont pas les Occidentaux mais bien les Quechuas et les Aymaras, descendants des Incas et gardiens des traditions et des croyances liés à ces sommets.
D’après National Geographic, juin 1996, “Peru’s ice maidens” par J. Reinhard et Cordillères andines par Bernard Francou et Patrick Wagnon
Le couvent Santa Catalina, un monastère hors norme!!
Le couvent de Santa Catalina a été fondé en 1580 par une riche veuve, Maria de Guzman et s’étend sur 20.000 km2. Durant quatre siècles, 170 nonnes (des carmélites) et leurs servantes y vécurent coupées du monde, comme des reines! Véritable ville dans la ville, le couvent est une citadelle murée avec ses ruelles, ses passages, ses perrons et ses petites places. Ce sont surtout les couleurs bleu, rouge et orange qui attirent l’œil.
Le monastère accueillait les novices en échange du versement d’une dot importante, en pesos d’or ou bien en mobilier, tableaux, bijoux et pièces d’orfèvrerie Au temps de sa splendeur, début 18e s., cet enclos chatoyant abritait plus de 500 personnes, pour moitié des religieuses, pour l’autre des servantes et esclaves (noires), la congrégation comptait aussi des petites orphelines ou des filles abandonnées, des femmes battues cherchant refuge, etc. Le nom des nonnes les plus illustres - la plupart issues de l'aristocratie de la ville, telles Ana de Los Angeles Monteagudo, María Murtado, Rosa Cardenas, Dolorès Llamosas, etc, demeure gravé à l'entrée des cellules, on devrait dire des "suites" car les recluses pouvaient conserver leur train de vie et disposer d’un véritable petit appartement, incluant parfois salon meublé et décoré, chambre principale et chambre de service pour leur servante, cuisine et jardinet….
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