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#ça fait pschit
mllenugget · 22 days
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Iconic.
(English translation in alt)
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yaminahsaini · 2 years
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Mardi 8 novembre 2022:
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Aujourd’hui on m’a donc placé une nouvelle sonde. Tout d’abord ils avaient une heure de retard donc plus j’attendais et plus c’était stressant.. une fois mon tour on m’installe dans la salle d’examen habituelle puis on me met d’abord le « pschit pschit » pour anesthésier la gorge sauf que ça ne fait absolument rien.. à part m’avoir fait beaucoup craché. Ensuite on m’allonge, on me met le cale dent, et du coup pour une fois le masque de gaz hilarant. C’était une sensation très bizarre, j’avais l’impression de m’endormir/d’être dans un rêve. En fait j’ai trouvée la sensation très agréable, sauf que ça n’a pas duré car étant donné qu’on me plaçait l’endoscope dans la bouche et la sonde dans le nez et bien le masque ne couvrait plus mon visage; je ne recevais donc plus de gaz. Le reste c’était comme d’habitude: une atrocité. Sentir l’endoscope allait jusqu’aux intestins via la bouche et pareillement avec la sonde via le nez.. c’est comme être déchiré de l’intérieur. Je ne faisais que vomir et saigner du nez. C’était très moche à voir et assez gore si je puisse dire. Mais au moins ils ne se sont pas acharné comme certaines fois. Une fois fini je me suis débarbouillée le visage dans la salle de bain. La sonde a cette fois-ci était placée dans l’autre narine (la gauche) comme ça au moi le côté droit va se « reposer »! Ils l’ont enfoncé tellement loins que maintenant elle est courte. Les heures qui ont suivi j’avais très mal dans tout le système digestif et au nez mais franchement ça passe! Habituellement j’avais tellement mal que je pouvais rester une semaine au lit à faire que dormir/baver et avoir des spasmes de douleurs. À l’instant où j’écris ça je n’ai plus mal ou alors de petite douleurs. Je pense donc que le gaz a dû faire son effet. Quoiqu’il en soit même si j’ai énormément souffert, ce n’est pas pire que d’habitude alors ça va! Ps: dans la salle d’attente il y’avait une patiente abonnée à moi qui m’a reconnue! Alors on a beaucoup parlé c’était sympa.
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littlechaggrin · 1 year
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carnet 3, (1) aurora
120 bladziiden pages seiten
105x16mm
les limbes (tâche de gras)
casque antibruits *lonely (ssr) +/- bureau
c. du chant d'oiseaux on dirait qu'on est dans une télé réalité
hier non, high énergy!!! quelques croquettes à 7h30
-> start agence ok 38+2 shapeshifter
shiai/game (page qui a pris l'eau) 25 pour moi -> music note
météores* (mots effacés) pschit pschit décembre pas ok, mardi
la nuit tombe c'est un triangle de cyclope, qu'est-ce que?
est-ce que tu me raconteras ton histoire favorite? toi (qui s'efface)
c'est ça qui m'a fait retrouver c'est la version longue faut faire ça irl
dans le 1er cas j'écoute en boucle (mot qui bave) est-ce que les mots sont une musique? alarme qui sonne, enregistre le fichier.
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revapkr · 1 year
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la tête dans les chouquettes et les volets qui crient
tout tremble, mes yeux ne sont plus chez eux j'ai envie d'appuyer dessus tellement forts pour qu'ils puissent entrer dans mon cerveau et voir ce qu'ils ne peuvent pas percevoir de l'extérieur.
j'aimerais qu'ils voient le brouillon dans lequel je baigne. chaque chose présente autour de moi existe comme si elle était seule. tout prend tellement de place, chaque son raisonne infiniment fort, chaque couleur me semble plus belle que sa voisine alors je regarde, je regarde, en me disant que je perds du temps, il faut que je travaille, je pense à mon âge, je me dis que le temps passe vite, trop vite, que j'ai encore jamais vu les étoiles ni touché les nuages,
la bougie s'éteint et la fumée embaume la pièce, j'adore et je pense au palo santo que j'ai envie de faire brûler - je me dis que ça ferait trop de fumée trop d'odeurs j'aurais la nausée et si j'ai la nausée je ne pourrai plus travailler, ah oui, il faut que je travaille, - je m'y remets, j'ouvre mon écran d'ordinateur, tous les onglets de la veille sont encore là, je me replonge compulsivement dedans, il n'y a rien de pertinent, ce qui m'intéressait hier n'est plus rien aujourd'hui - je vois la liste de mails que j'ai à écrire, j'aime écrire des mails ça ne me dérange pas ça me donne une raison d'appuyer sur les touches du clavier et j'aime le bruit des touches je pourrais passer ma journée à les écouter - j'aime écrire des mails mais j'oublie toujours la moitié des envois, je culpabilise, je regarde la liste de mes oublis, je check l'écran de mon téléphone pour voir si je n'ai pas loupé un appel, car si je loupe l'appel que j'attends je n'oserai pas rappeler, il faudra dire que je suis désolée d'avoir manqué l'appel et ça me fait stresser, que dois-je dire, dois-je expliquer pourquoi j'ai loupé l'appel ? l'interlocuteurice s'en fout alors je m'excuse d'avoir parlé trop longtemps, puis j'arrête de parler car je me vois parler et je me dis que c'est tellement chiant, d'être face à une personne qui s'embrouille toute seule dans ses noeuds pour dire de la merde, je me dis que c'est pour ça que je saoule tout le monde, je parle pas ou alors je coupe la parole pour dire des choses qui n'intéressent que les yeux que j'ai dans le cerveau. je pense à toutes les personnes que j'ai annulé au dernier moment, iels doivent m'en vouloir, je culpabilise, j'ai envie d'envoyer un message d'excuses à tout le monde alors je commence à écrire des mots à mes meilleur.es copaines puis je me dis qu'iels s'en foutent, que ça va les embêter, qu'iels vont juste se demander de quoi je parle car en fait iels n'ont même pas remarqué mon absence. le téléphone sonne, je me concentre sur l'appel, je reçois une bonne nouvelle, je raccroche, la vie me semble si belle. j'écris à mes parents, à mélo, pour annoncer cette bonne nouvelle, puis je vois l'heure, je ne voulais pas voir l'heure, non, maintenant je panique, je calcule sans pouvoir m'en empêcher qu'il me reste 3 heures avant que la nuit tombe - et la nuit qui tombe tous les soirs, ne se fait-elle jamais mal ? 3 heures avant le début de ma soirée, 3 heures pour écrire une partie de mon mémoire et l'envoyer déjà trop en retard. je panique, je repense à cette matinée que j'ai passé à aimer, observer, regarder parfois mon écran dans le vide en ayant des éclairs d'idées par intermittence. j'écris, pendant une minute, autant que possible, puis j'entends les volets battre contre les parois trop larges, c'est répétitif et toujours surprenant, le vent n'est pas régulier et heureusement ce serait pire. je pense aux surprises, à l'homme qui sonne de bon matin pour la prévention des cafards, j'étais en culotte j'ai eu peur mon coeur a bondit j'ai voulu me cacher puis je me suis dit que ne pas ouvrir c'était repousser le problème alors j'ai enfilé une jupe et j'ai ouvert à cet homme très gentil qui sentait le sebum d'homme qui perd ses cheveux alors il a été faire ses pschits de produits dans la cuisine et dans la salle de bain puis il est parti en blaguant ; moi j'ai tout nettoyé tout désinfecté car j'avais l'impression d'être imbibée de son odeur et pourtant c'est impossible j'imagine mais personne ne m'a dit que je ne sentais pas le sébum de cet homme dégarni de 54 ans
je hais les hommescishet vraiment je les hais allez vous laver ou n'entrez plus chez moi mais ça vous vous en fichez même un non vous ne l'entendez pas
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sauvesparlekong · 3 years
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From Peak to Pier 🌋———🇭🇰——> 🚢 *** Extrait 3️⃣ *** Plein soleil – Hauts du Peak. Surplomb en bas, mercure en haut. « Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, Doux comme des hautbois, verts comme des prairies, Et d’autres corrompus, riches et triomphants, […] Correspondances in les Fleurs du Mal – Charles Baudelaire (1857) La torpeur décuple les fragrances, l’humidité les retient dans l’air. George et son gogol de nez sont prêts à dévaler ce “Peak to Pier” comme l’itinérance incroyable, verticale et parfumée du Port odoriférant. French flair. Fragrances flagrantes, chaque spot exsudera les parfums particuliers de Hong-Kong. Et en déversera sa poésie. Puisqu’il se le dit. George la veille se gorgeait de quelques certitudes parmi lesquelles Denver le dernier dinosaure n’était pas un diplodocus mais bien le Corythosaurus le plus cool de tous les temps. De tout cela tabula rasa. Seule prime la Fragrance à présent. Pleine conscience, pleins poumons, il respire à fond et appuie sur le triangle de son iPod – No Line on the Horizon de U2.  Le shuffle fait si bien les choses. I know a city who’s like the sea I watch her changing every day for me  Fort de ça, il s’élance toutes narines dehors. Il va littéralement s’envelopper du présent. Une durée à la Bergson. Piger enfin ce que sont ces synesthésies dont on le bassine depuis Correspondances de Charly B. Quel plus bel endroit que le Port aux parfums ? Bauhinia l’emblème, le bois de santal, les flamboyants en cascade, pschit- pschit de ilang-ilang, cotonnier dépassé, à présent le bois de rose puis le rhododendron cantonais. Viennent le magnolia carmin de Hong-Kong, le laurier des verts sombres et son cousin le camphrier. George se sent comme Des Esseintes au dixième chapitre d’À Rebours alors qu’il dévale de cadence effrénée les hauteurs d’un port aux baumes qui seules respirent. Ses orgues sont pleines à rabord. Le Peak est calme mais George est d’humeur strombolienne. Sven Larsonn 🦑 🗣 WWW.SAUVESPARLEKONG.COM #sauvespourlebac #sauvesparlekong #sauvepourlebac #sauvesparlapoesie #alchimieduverbe #carnetmagique #sauvesparlequiz #bac2022 #bacfrancais #baccalauréat #sauvespourlaphilo (à 𝙃𝙊𝙉𝙂 𝙆𝙊𝙉𝙂) https://www.instagram.com/p/CVpaAyalezX/?utm_medium=tumblr
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mercredi-world · 6 years
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Devenir Nonna
« C’est la maison de la grand-mère en fait. Elle voulait s’installer juste en face de la nôtre.» Les meubles sont restés emballés dans leurs tissus. Il y a encore de la vaisselle dans les armoires. Un petit bol à motifs rouges dont un des côtés est usé parce que mon père y portait ses lèvres, enfant, est resté posé sur une toute petite table en olivier. Ma mère explique l’histoire du lieu, le goût de la grand-mère pour le confort et son soucis de garder tout en ordre et dans le respect des normes françaises. « Elle a travaillé dans une agence immobilière, elle avait un certain savoir-faire dans l’aménagement d’intérieur. » Elle savait le rendre accueillant mais personnel, comme ces antiques maîtresses de maisons qui tenaient du maître d’hôtel et de la pythie. « Elle n’était pas si superstitieuse pour une italienne, non, mais elle aimait les belles peintures. » Au-dessus du lit conjugal, le visage du christ encrouté de sang et de peinture écaillée. Je revois l’enfant qu’a été mon père, une moustache de lait sur le commissure des lèvres. Je me demande s’il croisait cette vision de la mort tous les matins quand il partait à l’école, dans la chambre de ses parents. Ma grand-mère ouvre toutes les portes pour prévenir des odeurs de moisissures, dès qu’elle se réveille. C’était tous les jours à 6 heures du matin. Je me suis toujours levée après elle. Je ne l’aurais jamais appelée grand-mère, ni mamie, ni mamema. Elle, s’était la nonna, et il n’y en avait pas d’autre au village. Elle était attendue comme la cigogne, elle venait avec le beau temps et se faisait chasser par les premiers nuages d’octobre. C’est alors qu’elle partait retrouver ses quartiers méridionaux, dans les rues rêvées de Genova. « Nous allons la voir de temps en temps, là-bas. Elle ne peut plus venir ici, c’est devenu trop fatiguant. Le seul inconvénient que nous avons avec cette maison, c’est le vis à vis. Faites attention en descendant les escaliers, la rambarde est encore à refaire. » Maman a fini sa visite, je l’entends saluer nos potentiels futurs voisins dans la cour.
En guise de cadeau d’adieu, et de promesses de retrouvailles, elle m’avait déposée une deuxième langue dans la bouche, mot après mot, comme elle composait méthodiquement ses napperons brodés.
Devenir Nonna, évider douces les syllabes assassines et ne garder gue ce gui est doux, ce gui est doux pour le palais et ainsi faire de la langue française un bon plat de spassachiouta. La langue française, comme elle est difficoleuse, comme elle s’accroche au fond du palais avec ses longues syllabes, ses parfums, sa peine, ses avalanches, ses dimanches et ses pingouins dingues, ses emmerdantes consonnes et ses geignements en fin de phrase. Je mettais au défi Nonna, peste, en lui demandant de me répéter plusieurs fois le pain, la jupe, la crotte, la salopette, la nièce, le lapin, le chiotte, le peigne, la baleine et la grotte, le schloupf, les schlops, et sans parler des sproutz ou du coq qui dans la cour crie trop fort. J’exerçais sur Nonna la domination par la bouche et elle se vengeait en remplissant la mienne avec des choses délicieuses.Elle disait presque délichieuse, sans que je ne sache jamais jusqu’où allait son degré de maîtrise en matière d’insultes françaises.
Tiens mangia ça ma petite délichieuse enfant.
Nous habitions dans la même cour, à cinq pas exactement de porte à porte. La sonnette qui donnait sur la rue ne nous servait jamais. Elle était réservée à l’étranger, straniero ou auslander. Les fenêtres de la cour intérieure s’ouvraient en cascade du matin au soir. Je n’ai jamais compris pourquoi on avait prévu d’y déposer du double-vitrage car il n’y aucune surface qui puisse résister au bazar que nous produisions depuis nos intérieurs. Quand je me promenais dans la rue, j’entendais les bruits de la maison à plusieurs mètres. Il y avait, au 8 rue de l’école, la télévision italienne, au 10 la radio allemande et au 6 un vinyle de Mylène Farmer qui passait en boucle. Dans notre cour, en fin de journée, on pouvait entendre crier les noms et surnoms des uns et des autres. Les animaux de compagnie, les enfants et les parents égarés étaient rappelés à l’ordre domestique. Il était temps pour chacun de nous de retrouver son territoire personnel. Le chat avait son salon, la petite-fille sa chambre et la Nonna sa petite maison au parfum de basilico et de rose-marino alsacien. Nonna dans la cuisine dévidait les aubergines et Maman dans la sienne faisait ‘’pschitter ‘ la soupe de poireaux-pommes de terre. Ma mère était une incroyable pédagogue. Elle m’avait expliqué le fonctionnement de la cocotte-minute par l’invention de ce nouveau verbe qui illustre le bruit de la vapeur s’échappant de la machine. Quand ça ‘’pschitte’’, c’est là qu’on sait qu’il faut baisser immédiatement la température des plaques et mettre en marche la tomate-compte-minute. Si tu enlèves tout de suite la cocotte de son nid elle explose et c’est la mort. Heureusement que le compte-minute existe. C’est grâce à son sifflement caractéristique qu’on peut annoncer ‘’à table’’.
Je pschitte, tu ‘’pschittes’’, il ‘’pschitte’’. La cocotte pschitte sur le feu et je nettoie les vitres avec le pschitt bleu. Dans les arbres, les oiseaux font ‘’pschit pschit’’ et ‘’cui cui’’ quand enfin les carottes sont cuites. Je ‘’pschitte’’, tu ‘’pschittes’’, il ‘’pschitte’’, nous ‘’pschittons’’, vous ‘’pschittez’’, ils ‘’pschittent’’. Bien sûr, on s’était moqué de moi à l’école à cause de ce néologisme circonscrit à la région de nos deux maisons, au coeur d’un village alsacien. Chaque famille parlait sa propre langue, il n’y avait pas tellement de village ou de région, mais des familles, qui chacune, avait aménagé  sa langue comme on aménage sa cuisine : d’une façon pratique et conviviale. Nous apprenions tous le même français, celui que nous entendions à la télévision ou à la radio. ça portait un nom d’ailleurs :  Le cours de français, comme il y avait un cours d’allemand et d’anglais ou d’italien, de mathématiques ou de géographie. J’ai appris qu’il y avait des verbes, dont certains existent et d’autres non. J’ai appris qu’il en allait de même pour tous les morceaux de la phrase, ainsi que pour la totalité d’un livre. On  avait donné un nom aux mers, aux villes, aux fleurs, aux animaux et à tous les membres d’une famille sans que j’ai mon mot à dire. Nonna ou Mamema, ça n’existait pas, au contraire de Maman ou de Grand-mère. Certains mots étaient de pierre et d’autres de vapeur. Une fois que la tomate les avait bien comptés, ils disparaissaient en petites gouttes sur la vitre de la fenêtre.
Devenir Nonna, jouer sans cesse avec les relations de familiarité entre les mots de plusieurs langues, comme pour recoudre le tissu irrégulier des métissages, des jumelages et des conflits tribaux modernes. Les grand-mères sont bien souvent multi fonction : ce sont des consoleuses, emmerdeuses, délichieuses, cuisineuses et repriseuses de mots cassés. Elles ignorent toute espèce de frontière entre les différentes disciplines. Elle savent réécrire la langue avec des erreurs et reprendre certains termes trop malintentionnés. Elles trouvent les mots justes, mais bourrés de fautes d’orthographe, pour mettre en ordre un sentiment ou un chagrin. Il n’y a rien de moins intimidant pour un enfant que la voix d’un étranger qui écorce la langue. L’adulte s’effondre, il n’est que celui qui a survécu à un millier de chutes, comme ces assiettes en verre ornementées de coups de couteau. C’est ainsi que je voyais ma Nonna, une femme seule à parler sa langue, dans un univers qui n’était pas le sien, exception faite de la cuisine.
Elle me gardait pendant que mes parents partaient au travail. Avant de fréquenter les bancs de l’école, j’ai usé celui de la cuisine familiale. Les différents plats et tous leurs composants, du plus cru, sale au plus sophistiqué, les fruits, les légumes, les liquides, solides, objets mous ou tranchants formaient la base de mon vocabulaire d’enfant et l’essentiel de mes conversations avec Nonna.  Ainsi, j’ai appris à parler comme j’ai appris à manger, par la bouche. C’est par elle que sont passés les premiers affres de la souffrance. Les larmes, dont le goût se confond toujours pour moi avec celui du bouillon de poule, formaient une sorte de sérum concret et fluide. C’était plus efficace que n’importe quelle phrase pour exprimer ma peine. Les enfants pleurent aussi facilement qu’on coupe un oignon et sans donner d’explications valables. On peut dire qu’ils se complaisent, par une sorte de jeu mélodramatique, dans la manifestation de leur tristesse et de leur colère. Les larmes sont comme le sang menstruel, un fait aussi normal que dangereux. Chacun doit construire un jour ou l’autre sa petite digue intérieure, au risque parfois de ne plus ressentir le plaisir d’une bonne louche de souffrance aromatisée dans la bouche. A chaque larme versée, il faut s’imaginer que ma Nonna est en train de préparer la soupe. Et que les démons retournent immédiatement sous leurs lits.
Après l’école, je m’affalais sur la grande table de la cuisine, où généralement, elle préparait le repas du soir. Il y avait une nappe cirée à carreaux rouges où j’aimais enfoncer mes ongles pour y former des dessins ou des lettres. Elle taillait les carottes et faisait bollire l’eau pour les pâtes. Je me souviens que j’ai mis beaucoup de temps à accepter le terme bouillir dans mon vocabulaire. Je ne sais pas si c’est parce qu’il s’agit de l’un des verbes les plus difficiles à conjuguer ou si je trouvais sa version italienne plus comestible. J’observais également mes deux soeurs, de plusieurs années mes cadettes, avec intérêt. Elles parlaient aussi leur propre langue, fruit de la déformation d’une bouche inexperte. Certains mots, résultats de ces problèmes d’orthophonie et d’interprétations, sont restés importants dans l’histoire familiale. Plus je grandissais, moins je la voyais cette table, puisqu’il me fallait travailler mon cours de français, rejoindre à l’école l’univers des langues non-imaginaires, en papier et en marbre. Je devais abandonner mon goût pour la cuisine linguistique et me consacrer à l’accumulation des connaissances scientifiques.
Tout a recommencé avec la cuisine, une bonne vieille table, une tavola, une favola, une table fabulable où Nonna déposait son sac tous les matins. Je ne l’avais plus vue depuis longtemps. Ses petits enfants alsaciens avaient trop grandi pour elle. Elle était retourné de l’autre côté du monde, peu de distance pour un oiseau mais beaucoup pour un enfant, encore plus pour un adulte en prise avec l’édification de son petit empire personnel. J’étais devenue étudiante chercheuse, je n’avais vraiment plus besoin de ma grand-mère pour parler, je n’avais pas de soucis de prononciation. Je creusais mes propres armes dans une matière dure, exigeante, mais infiniment plus valorisante.  J’étais revenue en coup de vent, dans le village de mon enfance. On m’avait annoncé la vente de la maison d’en face, celle de ma grand-mère.
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mmepastel · 7 years
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Chronique de parfum n°267. J'ai finalement craqué pour Glacialis Terra de L'Artisan Parfumeur. C'était assez inattendu, et c'est un parfum totalement particulier, clivant diraient certains. Imaginez, voyons, l'odeur de la toundra au matin. Ca ne vous fait pas rêver ? Eh bien moi si. Le Parfumeur parle d'un jardin de fleurs givrées, et oui, c'est cela, mais plus encore. Au premier pschit, vous sentez l'odeur d'un glaçon légèrement anisé (on parle de fleurs de fenouil et de molécules savantes), saturé, avec un froid polaire qui est selon la marque dû à des racines de vétiver plongées dans une liqueur d'absinthe. Il y a donc tout d'abord quelque chose de vif, de mordant, de piquant même qui coupe un peu le souffle, comme une bourrasque venue de loin. C'est déjà assez génial. Ensuite, le voyage se poursuit car se superpose une note forte, iodée. Je n'ai pas l'habitude d'aimer les parfums "marins". Et ici, c'est sa combinaison avec l'odeur de racine (je ne sais pas comment elle fait ça la magicienne Daphné Bugey, mais elle le fait !), qui rend l'ensemble magique. Puis au fur et à mesure des heures, le parfum s'adoucit, légèrement, sans perdre de sa fraîcheur, mais avec une note fleurie, presque sucrée. Je dirais même que cette dernière note donne un côté chic au sauvage assemblage qui précédait, et réconfortant. Je ne sais pas quel est cet ingrédient supplémentaire. Mais c'est le dernier que l'on sent, dans ses cheveux, le matin, sur un foulard posé la veille, et j'y retrouve la patte de la Maison de L'Artisan Parfumeur, sa signature. Bref, j'ai voyagé, en terres inconnues et glacées, puis je suis revenue dans un giron plus connu, qui m'évoque par exemple Fleur de Lianes, que j'ai adoré. Ca va être top pour les beaux jours. Photographies de fleurs givrées par Grazina Palaszewska et celles de la toundra, à préciser (trouvées sur la première page Google "toundra").
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rentoraanyan · 5 years
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tout à l'heure je nettoyais ma voiture ds la rue (pcq elle est noire et le @*!%# de sable du sahara se pose partout dessus comme des mouches sur une plaquette de beurre, c'est dégueulasse et ça me TEND)
brf je suis la avec mon chiffon et mon vaporisateur (pschit pschit pour les intimes) et ya un mec qui arrive derriere moi et il fait "BONJOUR ??!!" du coup je me retourne super flippée et je lui dit bonjour avec l'air de la personne confuse du style "je peux vous renseigner ??"  et la il me fait "ce temps là. ça sent le PRINTEMPS"
 et il repart. comme ça.
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razki030775 · 5 years
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Éric Ciotti: "C'est à l'image du Macronisme. il y a un grand effet d'annonce et, à la sortie, ça fait pschit." //rmc.bfmtv.com/mediaplayer/video/eric-ciotti-c-est-a-l-image-du-macronisme-il-y-a-un-grand-effet-d-annonce-et-a-la-sortie-ca-fait-pschit-1134617.html
Éric Ciotti: "C'est à l'image du Macronisme. il y a un grand effet d'annonce et, à la sortie, ça fait pschit." //rmc.bfmtv.com/mediaplayer/video/eric-ciotti-c-est-a-l-image-du-macronisme-il-y-a-un-grand-effet-d-annonce-et-a-la-sortie-ca-fait-pschit-1134617.html
— razki030775 (@razki030775) January 24, 2019
via Twitter https://twitter.com/razki030775 January 24, 2019 at 09:01AM
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lalignedujour · 6 years
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Richesse de l’individu. En discutant 3 heures avec, on n’a gratté que son épiderme. Il est beaucoup plus profond que ça. Le nombre de connexions possibles dans son cerveau est supérieur au nombre de reprises live de Nirvana dans le monde entier. Il pourrait remplir 8 carnets de psychothérapeutes. Lui-même ne connaît pas toute sa complexité.
Tout petit petit individu. Paf, boum, pschit et ça en fait plein en moins. Anéantis les efforts des parents pour le garder en vie. Ciao les 5 fruits et légumes et les 30 minutes de marche rapide. Une catastrophe naturelle, beaucoup crèvent comme des fourmis, et l’humanité ne sent rien.
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