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SHORT STORIES 4 - A l’abri de la pluie : Reprise - Chap. 05 : Livaï et Pyré
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[ Texte en anglais : ici ( @tsuki-no-ura​ ) ]
Une pluie soudaine se déversa sur la rue en fin de journée.
Livaï, qui avait accordé à ses subordonnés une journée de repos pour qu’ils puissent souffler, s’était lui aussi retrouvé à avoir l’après-midi de libre. Il s’était rendu dans un magasin général pour faire ses courses. Après avoir payé ses achats, il se rendit compte qu’une averse inattendue s’était mise à tomber et s’arrêta le temps de se demander s’il devait rentrer en courant ou attendre qu’elle passe.
« Le héros du Bataillon d’exploration qui s’abrite ici de la pluie : c’est une bonne publicité pour notre établissement. »
Rebuté par l’idée de salir ses vêtements civils à cause de la pluie, il eut un moment d’hésitation et, durant ce court laps de temps, le commerçant sortit une chaise de nulle part pour lui. Elle fut placée derrière la vitrine du magasin, près de l’entrée, et Livaï fut prié de s’assoir presque contre son gré.
« Oh… C’est bien vous ? Le caporal Livaï ? »
Quelques instants plus tard, la publicité fit son effet et la porte s’ouvrit.
Livaï connaissait cette voix. Il leva la tête et vit le journaliste qui enquêtait sans cesse sur le Bataillon d’exploration ces derniers temps. Il s’agissait de Pyré, de l’Agence de presse Berg.
*
Les relations avec la presse étaient gérées principalement par Erwin et Hansi.
Livaï n’avait rien contre la curiosité du jeune journaliste, mais il était un peu inquiet de sa manie à fourrer son nez partout et enquêter jusque dans les moindres détails.
Au moment où Livaï se fit cette réflexion, Pyré s’intéressa de près aux paquets qu’il tenait dans les bras après avoir fait ses courses.
« L’achat de matériel… C’est vous-même qui vous en occupez ?
- Non… J’achète de quoi m’adonner à mon hobby. Ce qui enrichit notre vie est bien considéré comme un hobby, non ?
- ...notre vie... »
Le journaliste avait sorti un stylo pour noter la réponse de Livaï. Ce dernier voulut lui demander d’arrêter, mais Pyré, de lui-même, ferma brsuquement son carnet et dit, l’air extrêmement déçu :
« …Je n’ai plus d’encre.
- …Vous vous êtes retrouvé sous la pluie parce que vous aviez des courses à faire ? »
Il suffisait simplement qu’il cesse de produire ce bruit désagréable de stylo qui frotte sur le papier pour que Livaï voie le journaliste comme un jeune homme sociable et respectable. Si seulement il était tout le temps comme ça, j’aurais une opinion différente de lui, pensa Livaï.
Il jeta un œil dehors. S’il devait rester plus longtemps ici, il existait peut-être un moyen pour qu’il s’en tire sans que le journaliste n’ait la possibilité de prendre une seule note et n’ait envie de lui coller aux basques tout à l’heure…
*
« …... et parmi les produits que la 1ère Division centrale des Brigades spéciales et les nobles mettent en circulation, se trouvait le thé de bonne qualité qu’ils cachaient. A haute altitude, les feuilles de thé dégagent un excellent arôme en se développant…... A l’intérieur des murs, plus on va vers le centre, plus on prend de l’altitude. Vous le savez déjà, n’est-ce pas ? Ainsi…….  sur les terres des nobles, lesquels ont totalement monopolisé le marché, se trouvent des plantations où l’on fait pousser ce type de thé. Même si, à ce qu’on dit, le sol est très fertile……  Au lieu de cultiver des aliments pour nourrir les habitants dont ils sont responsables et dont le ventre est vide, en sachant que le thé est cultivé…... »
« …Heu, Caporal ? Étant donné que votre histoire est très intéressante, je pourrais peut-être... »
Pyré jetait des regards incessants vers l’intérieur du magasin. Il était rare que Livaï se montre aussi bavard en présence d’un journaliste. Pyré devait certainement mourir d’envie de noter ce qu’il disait.
Livaï en était bien conscient. Il poursuivit cependant :
« …… puis, cette plantation a été détruite et on l’a transformée pour qu’elle produise de quoi nourrir les citoyens…... A ce propos, vous avez récemment publié un article sur le sujet……. Autrement dit, c’est actuellement le bon moment pour s’en procurer. »
De fait, il se trouvait que plusieurs variétés de feuilles de thé extrêmement rares venaient d’être mises sur le marché, et Livaï avait examiné chacune d’entre elles de très près : c’est ainsi qu’il put continuer à parler jusqu’à ce que la pluie cesse.
C’était au détriment de Pyré, désireux quant à lui de publier n’importe quel article en rapport avec le Bataillon d’exploration dont les soldats étaient à présent des héros. Mais Livaï avait disserté longuement sur un sujet qui l’intéressait pendant tout le temps où il avait plu, et le journaliste n’était désormais plus en état de poser des questions, ni la stratégie militaire ni sur des sujets plus personnels.
*
Il n’y avait alors plus aucune goutte de pluie.
Au moment où il s’apprêtait à sortir du magasin, Livaï, qui avait échappé par miracle à la catastrophe, entendit derrière lui la voix du journaliste qui s’adressait au commerçant :
« Une boîte de chaque stylo avec de l’encre pour stylo-plumes. Vous mettrez la facture au nom de l’Agence Berg. Par ailleurs… quel thé le caporal Livaï a-t-il acheté ?
- Hé… toi ! »
Pyré se retourna instinctivement, son carnet ouvert. Le stylo qu’il venait d’acheter était en train de noter l’endroit où se situait la plantation de thé. Le journaliste avait même osé se procurer un échantillon de quelques feuilles. Il se défendit :
« Ce ne sont pas des informations personnelles sur le caporal Livaï. En réalité, ce sont des informations concernant le magasin. Nous avons beaucoup d’articles sur des sujets de société, mais étant donné que notre lectorat a augmenté dernièrement, j’ai pensé que nous pourrions peut-être créer une rubrique Sujets divers à partir de telles informations. »
Il avait en outre l’intention de faire de la publicité pour le magasin généraliste, grâce à une formule bien tournée telle que le thé que le héros a acheté, ou autre. De plus, si l’article était écrit du point de vue du journal, il n’avait pas nécessairement besoin de récolter des informations auprès de Livaï.
Pyré prit plaisir à constater qu’il venait de se sortir habilement de la situation, à la manière de Livaï qui, lui, excellait au combat. Le journaliste était sans nul doute un expert dans la rédaction d’articles.
« … Je vois. »
Livaï tourna le dos à Pyré et à son air nonchalant. Il préféra penser à ce qui l’attendait : rentrer chez lui et prendre le temps de savourer le thé qu’il venait d’acheter.
La pluie s’était complètement arrêtée. Les pierres de la chaussée séchaient et reflétaient la lumière de la lune basse dans le ciel.
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