#ré mi fa sol sol sol ré do | Explore Tumblr Posts and Blogs

sparklyrascallawyerpalace · 2 years

Text

L'Odeur de la Mort

Ézékias roi d’Israël

L’Odeur de la Mort

De Steve Gauthier

Dieu est lumière

LIVRE 1

Ch. 1, Montréal

L’organisation O’Brian.

Chapitre 1

Ça parle tout de la même chose. J’aimerais parler de quelque chose. Je ne tournerai pas autour du pot, j’ai vu l’archange Gabriel. Ce n’est pas donné à tout le monde. Vous ne me ferez pas accroire que n’importe qui peut avoir eu ça. Je ne voudrais pas parler contre monsieur McCartney, mais son chien est mort. Il a chanté « Yesterday ». Ce n’est pas seulement pour moi qu’il est apparu, mais aussi pour vous autres, les fidèles, qui écoutez ce que je vais dire. Saviez-vous que le premier article de la règle des Jésuites est : acceptes-tu de passer pour fou toute ta vie? Je ne suis pas mental. Ils pensent tous que je suis mental. Je n’aime pas parler de suicide, mais je vais en parler. Je sais que j’ai manqué me suicider aux résidences Bonaventure quand je travaillais à la Coterie à Robert-Giffard, parce que je me suis dit : si je m’étais suicidé, les gens n’auraient jamais su que j’avais une plus belle voix que Paul McCartney. Il y en a deux qui veulent que je me jette en bas du pont de Québec : Bernice Gauthier et Céline Blouin, et les étudiants de l’université Laval veulent que je me jette dans le vide à Fabrique, l’ancien Dominion Corset, le pavillon des arts-plastiques.

Quand j’étais jeune j’ai été malade. Vous le savez, j’ai été empêché. Maintenant que je suis à la retraite, j’ai 67 ans, je peux faire de la musique comme je veux dans Logic Pro. J’ai enregistré « Yesterday ». Des gens bien informés m’ont appris que monsieur McCartney utilise un subterfuge pour la jouer. En 97, je ne savais même pas sur quel accord il la prenait. Vous savez de quoi je veux parler. Il la prend sur un fa. L’ange Gabriel est apparu en 1989, huit ans auparavant. McCartney accorde sa guitare sur un accord plus bas. Il n’a pas besoin de faire de « si bémol ». C’est une tounne vraiment impossible à jouer. Au lieu de faire un « fa » pour commencer, il fait un « sol ». Et au lieu de faire un « la 7e » il fait un « si 7e ». C’est bien moins dur. Il fait un « do » à la place du « si bémol » de la chanson. Dans le refrain il fait : « mi, ré, do, mi ». C’est pour ça que dans « Wings over America » on le voit changer de guitare, il prend une de ses premières guitares qui viendrait de Liverpool, elle est noire, et c’est celle sur laquelle il l’a enregistrée; et au Japon, en spectacle, il commence sur ce qui semble être un « sol 7e ». J’avais acheté l’album de partitions des chansons des Beatles chez Archambault juste pour avoir les notes de violoncelle dans le refrain, et puis en fin de compte, je me suis pratiqué à la jouer à la guitare avec les vrais accords. Il y en a beaucoup. Le livre était assez cher. Il faut payer pour avoir du service. Le fait est probablement authentique. Ce n’est pas tout le monde qui a mes relations, pour citer Steve Jobs. Il y a tant de gens qui voudraient voir ce que je vois.

J’ai été empêché toute ma vie. Ma nouvelle guitare reste accordée. Je l’ai échappé avant d’avoir eu le temps de m’acheter un pied de guitare. Elle s’est désaccordée quand je l’ai échappée. Et elle a une belle finition. Ce n’est pas comme l’autre, la guitare électrique usagée que j’avais acheté chez le pan broker, il fallait l’accorder tout le temps. Maintenant, je prends confiance en mon instrument. Je le sens. C’est important si on veut aimer faire de la musique. Je ne suis pas un musicien professionnel. J’ai fait ça toute ma vie, je jouais de la batterie. J’ai rêvé toute ma vie de faire la tournée des hôtels au Québec et de jouer de la batterie. Même au Canada. Pour cela, il va falloir faire du cover. J’ai déjà fait « Yesterday ». Il y a juste à en faire d’autres.

C’est l’archange Gabriel qui a chanté « Yesterday ». On l’entend tout fort. On était au 211 Latourelle à Québec, moi pis lui. Ce n’est pas donné à tout le monde. J’ai l’impression que je suis photogénique. Mais c’est mon opinion personnelle. Je l’ai eu devant moi. C’est pour ça que je veux faire du vidéo. Ils se forcent tellement sur YouTube. Il y a un prof qui l’a trouvé à l’université : un site web faut que ce soit délirant un petit peu, et qu’on s’aperçoive que tu n’es pas fou, mais que tu vas avoir des problèmes. J’ai ma chaîne sur YouTube. Pour l’instant, je suis trop cassé pour m’abonner, mais d’habitude je suis abonné. Même chose sur SoundCloud, Tom on SoundCloud, pareil comme à Hauterive, ils m’appelaient Tom.

Il y avait un saine rivalité entre Baie-Comeau et Hauterive. À cause des usines d’écorçages de la compagnie des pâtes et papiers, on disait, à Hauterive, qu’à Baie-Comeau ça sentait. C’est pour ça que je l’appelle encore Hauterive. Maintenant les deux villes ont fusionné. Ça s’appelle Baie-Comeau maintenant.

Le Cégep du Vieux-Montréal

Laissez-moi vous parler un peu de Montréal. Montréal est un centre culturel international. On y parle aussi bien anglais que français. On est au Canada. Ça voyage bien pour aller à New York de Montréal, il n’y a pas de transfert comme à partir de Québec, où on transfert à Berry de Montigny pour aller à New York, seulement un arrêt à Albany dans l’état de New York. Le Cégep du Vieux Montréal est situé sur la rue Ontario à un pâté de maison de la rue St-Denis. C’est un quartier où on parle français et où il y a beaucoup d’animation, des lumières, des restaurants, des terrasses, des bars. Ma chambre quand j’allais au Cégep du Vieux était située sur la rue Ontario à quelques pas du Cégep.

Je cherchais à devenir indépendant, à vivre de mes propres moyens. Pour moi c’était important d’être tout seul pour la première fois à Montréal. À Hauterive, ce n’était pas pareil, lorsque je suis parti de chez-nous, je pouvais toujours me fier sur mes parents. Mais on ne voulait pas que je suive le droit chemin. J’aurais pu devenir pusher, ou faire quelque chose d’autre. On m’avait même offert un contrat, ma femme, que j’ai refusé. Où est-ce qu’elle est ma femme? Vous pouvez vous imaginer les problèmes que cela a pu causer. Refuser un contrat à Montréal. Montréal est une métropole. Montréal est une ville dure, où il y a beaucoup de criminalité. Je m’intéresse tout le temps aux cas d’homicides qui ont l’air d’avoir été faits par des tueurs à gages à Montréal. Je ne suis pas le frère André. Je n’irais pas me réfugier à l’Oratoire St-Joseph. Je me creusais les méninges. J’étais un des artistes les plus talentueux au monde à l’école. C’est là que j’ai fait mon Charlie Chaplin. On n’a jamais vu un aussi bon Charlot fait au fusain sur papier Ingres. Je me forçais tellement. C’était servile. Vendre ainsi son âme pour vivre de son art. Même chose quand je faisais de la musique avec les Matricules à Hauterive. Je voulais faire de la musique. C’est pour ça que j’avais apporté mon drum dans mon char à Montréal.

Quand le Seigneur m’a demandé d’écrire un livre sur la transformation qui s’était opérée en moi en 1978 une semaine après avoir été malade au Parisien à Montréal sur la rue Boucher, je me suis dit que j’allais faire ce que je pourrais. Mais lorsqu’il m’a montré le livre de l’évangile qu’il avait écrit où il parlait de lui à la troisième personne du singulier, et de Pierre, au 211 Latourelle, en 1990 dans la seconde partie du livre, et que Gabriel Archange est apparu dans ma chambre, j’ai su ce que j’allais avoir à faire, écrire et jouer de la guitare, mais ce n’était pas facile. Si c’est lui qui connaît Pierre, donc c’est lui qui est descendu sur terre, autrement dit, c’est lui le Christ. Mais c’est le « Quand les hommes le requérir… » Qu’est-ce que ça veut dire? Ils ne voulaient pas qu’il suive le droit chemin.

Il faudrait que j’arrête de fumer. Si je vous disais que je fume mes butches. T’es là et tu fumes tes butches. J’ai arrêté 25 ans et, j’ai recommencé. Parce que ça coûte trop cher, j’arrive serré. C’est pour ça que je me roule. J’ai appris ça en me roulant des joints. Je ne fume plus, mais en 1978, ça fait 44 ans de ça, je fumais à Montréal. Le soir, j’allais sur la rue St-Denis et je m’achetais du stock, ô pas de drogue dure, de la marijuana, du pot. Tu croises un gars sur la rue et il t’en offre. C’est pour ça que je fais attention quand je me promène sur la rue St-Jean asteur. Je ne retourne jamais de bord. J’étais tellement connu qu’aussitôt qu’il arrivait du bon stock, ils m’en offraient. Du colombien, du jamaïcains, du pot de Californie. Des noirs des fois. Ils m’offraient la fleur du plant de pot. Un gramme. L’été il y avait des champignons magiques. Des français qui allaient en Colombie-Britannique et qui revenait le vendre sur la rue St-Denis. Ça pousse sur l’Île de Victoria. J’en ai déjà pris avec mon voisin à Vancouver au 2720 Columbia street. Il m’a offert de prendre un thé avec lui dans sa chambre et il a mis des champignons magiques à infuser dans le thé. Il venait de Terre-Neuve. Un type assez grand, bien bâti, les cheveux en brosse. Ça pousse dans le champ sur des bouses de vaches. He trains my fingers to the war. Ça ne coûtait pas cher. Je pouvais avoir trois grammes de hasch pour $27. La chambre sur la rue Ontario coûtait $15 par semaine. Il n’y avait pas d’internet, pas de câble dans ce temps-là. J’étais sur le prêt et bourse. J’avais assez d’argent pour acheter des revues. J’allais sur la rue Ste-Catherine, tout près de Peel. J’avais des fichus de bonnes notes. Je passais mon temps dans mon lit à récupérer de mon AVC. La chambre était verte. Je n’avais pas d’amis. Mes amis étaient les pushers de la rue St-Denis. Je ne les connaissais pas personnellement. J’avais les cheveux longs. Je pesais 150 lbs. J’étais grand, je mesure 5’, 9’’. Il y a beaucoup de monde plus petit que moi. J’aurais voulu entrer dans les resto-bars de la rue St-Denis quand j’allais prendre ma marche le soir, c’était plein de monde en dedans, chez Mike’s par exemple, mais je n’avais pas les moyens de me payer un sous-marin ou une bière. L’Axe est encore ouvert. Je regardais les revues dans ma chambre. Je ne m’en inspirais pas dans mon travail. Je ne répondais pas au courrier dans les revues non plus. Ça ne paraît pas mais on apprend les bases de l’anglais dans ces revues.

J’ai fini ma session au Cégep du Vieux sur la rue Ontario en avril avec $700 dans les poches. J’ai été à Hauterive, mais je ne suis pas arrêté chez-nous. Gervais n’était même pas au courant que j’étais à Hauterive. J’ai pris un taxi et je me suis pris un appartement à Baie-Comeau. C’était un Chevrolet Impala rouge vin pareil comme le mien. J’ai recommencé à fumer la cigarette dans l’appartement même si je n’avais pas d’argent. J’avais arrêté un an. C’était prévu que je recommencerais. Après un mois il ne me restait plus d’argent pour le loyer du deuxième mois à Baie-Comeau. Ça fait que je suis parti. La femme du propriétaire, elle avait une petite fille mineure. Ça faisait un mois que je restais là et je ne l’avais pas vu. Elle la cachait. Elle est venue me voir m’en aller quand je suis parti. J’ai pris l’autobus pour Montréal. C’est là que j’ai vu la petite fille qui lisait les pancartes sur le bord du chemin. Ensuite ça été le monastère des franciscains à Châteauguay, le motel Oscar, l’h��pital Charles Lemoine à Longueuil où on ne s’est pas occupé de moi, puis j’ai traversé les frontières et je suis parti pour les États-Unis sur le pouce. En juin j’étais à Los Angeles comme tous les étudiants.

Magnéto man, l’archange Gabriel 1, 7

L'instant de psychose

J’ai appelé cela : « un instant de psychose »; mais ce n’en était pas un du tout. Seulement, je n’étais pas sûr de mon coup. Qui s’assemble se ressemble.

Comme je l'ai déjà dit, le cœur possède des facultés étonnantes qui demandent une certaine préparation, une connaissance particulière de la souffrance, et une grande expérience des échecs répétés, ou du moins, de l'incompréhension de son entourage et des hommes en général.

Avant que je ne cesse de me tenir à l'Acropole, donc avant que je ne déménage au 211 Latourelle en juillet 1988, pendant l'hiver 87/88, alors que je restais encore sur la 24e rue à Limoilou, un beau soir de fin de semaine, alors que l'hôtel était plein à craquer, et que nous étions au plus fort de la soirée, on passe une chanson de Pink Floyd dans le système de son de l’établissement. J'étais assis sur un banc au bar du petit salon et il y avait des clients tout autour, dont une fille à ma droite, un peu grassette. Je lui fais la conversation, pour socialiser, et pendant la chanson « Learning to Fly » je lui mentionne :

Pink Floyd, c'est vieux ça, je suis capable de faire bien mieux que ça.

Croyant avoir affaire à un fou, elle saisit l'occasion, et, sûre d'elle, elle se lève, et se met à crier tout fort pour que tout le monde entende, et elle dit:

Hey! Tout le monde! Écoutez! J'ai quelque chose d’important à vous dire : (elle criait assez fort pour enterrer la musique, et que tous les clients de l'hôtel entendent, elle voulait attirer l'attention de toute la salle, ce qu'effectivement elle était parvenue à faire). « Il y a quelqu'un ici, lui, à côté de moi, (comme si tout le monde ne me voyait pas), qui dit qu'il peut faire mieux que Pink Floyd ».

J'aurais voulu me cacher en dessour du bar.

J'ai attendu qu'elle se taise, puis je lui ai dit, sans m'occuper des yeux de toute la salle qui étaient rivés sur moi : Guy Burden, le grand blond, ainsi que Tom, son fidèle écuyer, étaient là, au bar, qui jouaient au billard, et écoutaient la musique eux aussi, dans l'expectative qu'il se passe quelque chose. Je lui dis alors, un peu moins sûr de moi:

Je sais bien que tu me crois, et même si je ne le fais pas, ce n'est pas bien grave.

Sainte Thérèse d'Avila, docteur de l’Église, dit dans son livre, que si un homme en venait à prétendre qu'il a entendu une parole comme venant de Dieu, eh bien, ça ne me surprendrait pas qu'il serait assez fou pour dire qu'il l'a entendu de ses deux oreilles. Les élèves à l’école ont trouvé une substitution : « On l’entendait tout fort ».

C’est le genre d'imprécation que j'utilise à l’occasion à l'insu de mon interlocuteur. Il veut dire: « Que le Seigneur me fasse tel mal et y ajoute tel autre si jamais je mens. » Et laisse mes entrailles être étampées sur l'asphalte si jamais ça arrive : C’est ce que Guy Burden a essayé de faire. « je l’ai entendu de mes deux oreilles. »

C'était l'automne 1989, en septembre ou octobre. Je demeurais au 211 Latourelle. J'avais travaillé au Vieux-Moulin dans la réserve des Laurentides cet été-là. Et le cuisinier, Alain Trudel, faisait jouer la musique pendant les heures de travail dans la cafétéria. Je lui ai demandé de cesser la musique, mais c'était inutile, c'est lui qui décidait, et il remettait la radio, et je me disais: « Les haut-parleurs me sont une réelle souffrance. »

Saint Michel

J'ai vu l'archange Saint-Michel, pour quelqu'un qui avait passé sa vie à Saint-Michel Archange, ce n’était pas si pire, je n'allais pas refuser une aide aussi précieuse. En m'éveillant, alors que je couchais encore dans la chambre, en me levant, avant que je n'ouvre les yeux, je le vis à travers mes paupières. Il est extrêmement vieux. C’est l’un des premiers anges du Ciel. Il a le visage de Dieu, à vrai dire, on se demande si ce n'est pas l'ange de Dieu lui-même. Il a de longs cheveux sur les épaules, blancs, comme une femme, parsemés à cause de son âge, tout comme sa barbe, qui est très longue et divisées en deux pointes. Il est vêtu d'une robe délavée toute déchirée et il a un glaive fulgurant « Escalibur ». Il se mit à faucher tous ceux qui étaient entrés dans l’appartement sans permission, tous les intrus. À chaque coup d'épée il faisait mouche, et une nouvelle victime tombait au bout de son glaive. Il ne manquait jamais son coup. Il était plus expérimenté et plus rapide qu'un samouraï japonais ou de tout ce qu'on pouvait avoir vu dans les films de Kung Fu. En un instant, la chambre s'est remplie de cadavres. Ils gisaient par terre et ils agonisaient comme des homards hors de l’eau. On voyait leurs silhouettes, ils étaient fantomatiques, il n’y en avait pas un qui n’était touché à mort et qui ne réussissait à se relever, ils étaient tous touchés, gisant par terre, agonisant, si bien qu'ils ont tous expiré pour leurs péchés. Il n'y avait absolument aucune raison à son ardente colère, sinon qu’ils étaient dans l’appartement où ils n’avaient pas d’affaire. C'était l'ange Exterminateur. Alors je reconnus plusieurs de ceux qu'il avait frappés à mort et ils se mirent à mourir l’un après l’autre, tous ceux qui avaient passé outre et n’avaient pas écouté mes paroles.

Surtout Patrick Laberge. Il avait poussé l’audace jusqu’à dormir sur la job. J’ai vu sa photo dans la chronique nécrologique sur le journal de Québec au Laboratoire DentaPlus. Il avait ramassé une faux au Vieux-Moulin et l’avait embarqué dans le char avec lui. Donc il savait que ça marcherait même mort. C’était sans compter sur la COVID 19. C’est de valeur hein la COVID 19!

La vallée des ossements

Tout de suite quand je suis arrivé au 211 Latourelle à Québec j’ai eu cette vision : Il y avait une fosse, une grande fosse, c'était une cave, le soubassement d’une maison, et je fis le tour de la fosse et je regardai ce qu’il y avait dedans. Elle était pleine d'ossements, de vieux ossements desséchés, des squelettes démembrés, des crânes, des cages thoraciques, des colonnes vertébrales, des bassins, des tibias, des péronés, des phalanges, des pieds, des omoplates, des fémurs; ils étaient tous dispersés à la grandeur de la cave, mais la cave n’était pas remplie, comme s’il y avait eu du monde, la cave était en béton et il n’y avait pas de plafond, pas de maison au-dessus.

Puis, comme je les regardais, ils se mirent à bouger et à se mettre en mouvement. Il se fit un rassemblement d’un squelette des diverses parties dispersées un peu partout. On voyait une rotule venir d'un coin de la fosse, une cage thoracique du milieu de la place se mettre à ramper, une clavicule de l'autre extrémité du sous-sol se mettre en mouvement, une colonne vertébrale, et tous s'assembler en un seul squelette à un bout de la fosse, au milieu, à gauche.

Et le squelette était celui d'une femme. Elle était couchée sur le ventre, appuyée sur ses bras, les jambes repliées. Alors, sans que rien ne nous avertisse, elle se mit à glisser, à avancer, à ramper à travers la fosse, sur le ventre, vers la droite, les jambes repliées, en hogtied. Tous ses os étaient desséchés, blanchis à la chaux, sauf ceux de son tibia, qui suintaient, sur toute sa longueur, ce qui lui faisait penser qu’elle avait des bas de nylon noirs, ça faisait un reflet lumineux sur la jambe. Elle parcourut toute la fosse d’un seul coup, toujours en rampant, et elle se rendit à l'autre extrémité au milieu des autres ossements qui étaient toujours dispersés comme si elle était devenue plus grande.

C'était la vision de la vallée des ossements d'Ézéchiel. Ez 37, 1-14. À la dernière mise à jour, il ont appelé ça la plaine dans la Bible de Jérusalem. C'était Juda. « Notre espérance est détruite disent-ils ». C'est ce qu'ils font dans les caves de leurs bungalows. Ils rampent parmi les prisonniers pour payer leurs termes et leurs dettes.

Le vœu se réalise 

Comme je l'ai déjà dit, j'avais détruit tout ce que je possédais et vidé l’appartement. Par exemple, j'avais monté ma petite télévision noir et blanc que Gervais m’avait donné aux Portes de l'enfer dans la réserve des Laurentides pendant la saison estivale. Comme les ondes ne se rendaient pas dans la vallée, je l'ai montée pour rien. Au retour de mon dernier voyage, à la fin de la saison, l'automne venue, je l'avais avec moi au poste de l'Étape, au restaurant l’Étape, avant qu’il ne passe au feu, en attendant l'autobus pour rentrer à Québec. Un client qui pétait plus haut que le trou essaya de me l'acheter et me demanda même si je voulais lui vendre, en sortant du restaurant. Ayant déjà pris ma résolution de la mettre en morceaux, je refusai net, sans même hésiter, et la ramenai à Québec. Rendu à la maison, je pris ma hachette, celle qui servit aux Matricules pour couper leur hasch, et je la passai à travers l'écran, je réduisis en poudre le verre de l'objectif et le prisme de mon 35 mm Olympus, je pris des pinces, et je m'acharnai sur tout le matériel électronique jusqu'à ce qu'il ne fut plus qu'un amas de mille morceaux, en répétant que ce n'était que de l'argent de pacotille. Donc l’appartement était vide. Il n’y avait ni images, ni journaux, ni radio.

2 Ch. 29, 16 Les prêtres entrèrent dans le Temple de Yahvé pour le purifier. Ils emportèrent sur le parvis du Temple de Yahvé toutes les choses impures qu'ils trouvèrent dans le sanctuaire de Yahvé, et les lévites en firent des tas qu'ils allèrent déposer à l'extérieur, dans la vallée du Cédron. 18 Ils se rendirent alors dans les appartements du roi Ézéchias et lui dirent: "Nous avons entièrement purifié le Temple de Yahvé, l'autel des holocaustes et tous ses accessoires, la table des rangées de pains et tous ses accessoires. 19Tous les objets qu'avait rejetés le roi Achaz durant son règne impie, nous les avons réinstallés et consacrés; les voici devant l'autel de Yahvé."

C'est vrai que c'est un peu enfantin de penser que ces idoles étaient des petites statuettes d'Astarté du British Museum et des vibrateurs dans les sex-shops.

C'est là, à cette époque, quand je restais au 211 Latourelle à Québec, après la saison de la pêche aux Portes de l’Enfer dans la réserve des Laurentides, (j’étais aide-domestique, je lavais la vaisselle), en octobre ou novembre 1989 à peu près, que l’ange du Seigneur m’est apparu, et que la bonne nouvelle me parvint. C’est l’ange du Jugement Dernier. Je me suis fait réveiller par quelqu'un qui chantait très fort dans l'appartement, on l’entendait tout fort. C’était un beau jour, je pensais que j’étais seul dans l’appartement. J’étais tout seul quand je me suis couché la veille au soir. Il était tard le matin, vers 10 ou 11 heures, je faisais la grasse matinée, je récupérais, les voisins d’en haut m'ayant empêché de dormir pendant toute la nuit comme d'habitude, lorsqu'il se mit à chanter « Yesterday ». Bernice m’en a déjà chanté un bout. C’est peu vous dire. Elle se prend pour Maria Calas. C’est Robert de Montigny qui fait ça en français. Elle l’a chanté au complet à Marlène quand elle est venue rester chez-nous. J'étais couché et je dormais. En fin de compte, je lui tournais le dos. Immédiatement quand il se mit à chanter, son chant m'emplit le cœur, cela me réveilla, même si je n'étais pas en train de rêver, et qu'il n'y avait pas d'autre bruit dans l'appartement, ou dans la rue devant les fenêtres. Je me suis retourné pour voir qui faisait ce bruit et je vis un ange assis dans les marches de l'escalier dans l'entrée de l’appartement. Il chantait, c’était lui qui chantait, et il avait une guitare acoustique entre les mains. Il était comme brun, et il était en train de composer de nouvelles paroles pour « Yesterday ».

Yesterday, l’Apparition de Gabriel archange. 1, 8

Je dormais. Il commença par:

“Why she had to go…” pour me réveiller.

Comme je l’ai dit, c'est ce qui me réveilla, il parlait très fort quand je l'entendis. Je dormais profondément. Il avait une voix incroyable, claire comme du cristal, il chantait aussi fort qu’il pouvait, il accentuait chaque mot, sans jamais marquer d’arrêt, et il chantait si juste.

Je me suis dit : « Que j’aimerais ça avoir une belle voix de même, et chanter aussi juste. » Je sais cependant que je n'ai pas manqué une seule partie au début, parce qu'il chantait assez fort pour que les voisins madame Vézina et la voisine d’en haut entendent, et il chantait vers moi, dans ma direction, vers la porte d'entrée, pour les gens dans la rue à l’extérieur.

(Gervais m'arrive une fois. Il dit :

Veux-tu bien baisser la musique, on t'entend du coin de la rue.)

Il accentuait bien chacune des syllabes, et je les ressentais jusque dans mon être.

“I don't know, she wouldn't say”.

C’était tellement bien fait et tellement clair que je me suis dit quand il a commencé la deuxième partie du refrain, « I said something wrong » il recommence encore.

Puis il dit: « now I long for yesterday ».

Curieux, je me suis retourné à ce moment-là, pour regarder qui faisait cela dans l'appartement, d'où venait cette voix, qui c’était qui chantait de même, et je l'aperçus, assis dans les marches de l’entrée, derrière les barreaux de la rampe.

Il continuait toujours à chanter même pendant que je le regardais. Je le voyais et il disait :

« Yesterday, love was such an easy game to play »,

Je l'entendais tout fort, et je voyais sa guitare, mais tout allait si vite, j'avais à peine eu le temps de me réveiller, même si je m'étais appuyé sur mon bras droit pour me redresser un peu et tourné le thorax pour mieux voir, lorsqu’il changea une rime, il dit en lieu de la chanson:

« Now I need to find something to say »,.

Et, comme s'il parlait de ce qui se passait et qu’il ne savait plus quoi dire, il se volatilisa, et il s'évanouit pour disparaître, pendant que je le regardais encore, et j'étais à nouveau seul dans l'appartement. Si on peut dire.

C'était l'ange du Seigneur de saint Pierre, qui l'avait libéré de la prison d'Hérode.

Le fait est qu'en plus d'avoir fait tout un miracle, il avait trouvé le moyen de l'expliquer, d'expliquer ce qui s'était passé, il m'avait réveillé. Car la chose n'est pas aisée à expliquer, naturellement. Je ne pouvais pas avoir été victime d'une hallucination ou d'une quelconque autosuggestion, (comme dans la majorité des cas de visions de la sainte vierge par exemple, où les sujets se disent : ah! si je pouvais voir la sainte vierge, et ils la voient) ce ne pouvait être le cas puisque l'intervention était extérieure à ma volonté. C'est lui qui m'avait réveillé et non pas moi qui rêvais à lui.

J'ai pu réaliser combien de temps il avait chanté. On pouvait chronométrer la durée de la performance en écoutant le disque. Il avait interprété exactement trente-deux secondes de Yesterday, à la perfection. On a quand même le temps de se réveiller comme il faut en trente secondes, chronométrez-le sur votre montre et vous verrez bien. Je n'ai pu m'empêcher de remarquer la rime qu'il avait changée à la fin, parce qu'elle était plus belle que l'originale, et qu'elle donnait un nouveau sens à la chanson, avec plus de profondeur: « Now I need to find something to say », (Je dois maintenant trouver ce qu'il y a à dire.) L'originale est : Now I need a place to hide away (Il me faudrait maintenant un endroit où me retirer à l'écart.) Il cherchait ce qu'il fallait lui dire pour la retenir maintenant qu'il s'était trompé en lui parlant et qu'il l'avait déjà égarée, et il n'y avait rien à dire. Il chantait pour Sainte Marie. Ça, c'est pour la chanson. Mais dans la réalité, il n’y avait plus rien dire dans la situation où l'on se trouvait, et il ne savait plus quoi dire dans la situation où moi je me trouvais, et il disparut.

Actes 12:11 Alors je me suis dit comme Pierre, revenant à lui, qui dit: Maintenant je sais réellement que le Seigneur a envoyé son ange et m'a arraché aux mains du docteur Johnson et à tout ce qu'attendaient les gens de Québec et de son personnel infirmier de Saint-Michel Archange.

Il ne s'agit pas d'une hallucination quelconque de quelque patient psychiatrique destinée à déranger tout le monde ou à jeter la confusion parmi la population. Le matériel est tangible, c'est un véritable artiste, la performance était impeccable et d'une qualité supérieure, et la nouvelle version est meilleure que l'originale. Le résultat est là, la nouvelle version est meilleure que l'originale.

(Pis j'ai vu Marie attachée en hogtied) Chut, c'est un secret.

0 notes