Quand le chat n'est pas là

Le chat sorti, pour une grande tournée d’exploration, à des kilomètres parfois dit-on,

Le chat sorti traîner la gueuse, qui reviendra affamé dans quelques jours ou quelques mois,

Le chat sorti chasser la mésange ou le mulot, qu’il me ramènera en cadeau

Le chat sorti, parti retrouver sa précédente maison, son ancien maître,

Le chat sorti par la chatière, la fenêtre, la porte de derrière

Le chat sorti, dans le champ, le jardin, perché dans l’arbre ou sur le toit, roulé en boule sous le sapin, nourri par les voisins

Quand le chat n’est pas là, je peux vous le confier, l’âme de la maison s’est envolée

A ses moustaches, accrochée

21. Mémoire

J'ai des prothèses de mémoire en guise de garde-robe. 

Pour quelqu'un a la mémoire quasi parfaite, je suis obsédée par les garde-fous, perfectionnisme de la mémoire. 

J'ai une forêt de post-its-miel-pop accroché à mon bureau, ils portent mémoire qu'il faudra faire laver les bronzes et du numéro de la bibliothèque, ils portent mémoire qu'on m'aime et qu'on me souhaite une bonne journée, mémoire de petit poucet abandonné en mon absence.  Jour après jour, je prends note de mon existence pour empêcher qu'elle ne s'efface. L'élastique maintient ma mémoire bien close : la liste des cadeaux de noël offerts et des expos à faire, les films vus au cinéma, et les parfums des glaces. Je délègue, je recopie des citations pour qu'elles deviennent des boules à neige de papiers. 

J'arrache les souvenirs comme d'autres effeuillent les paquerettes, vorace d'un amour qui s'effrite. Je veux remplir ma caboche de souvenirs, je veux les voler au temps, construire des forteresses d'expériences partagées, de vies partagées, plus que des mots échangés autour d'un verre, va-et-vient de paperasses, dans l'espoir qu'ils servent de mémoire. de vie. 

Le désir immobile

Ce n’est pas tellement que je ne bouge pas : c’est que je n’ai plus d’instinct. Je fais taire mon instinct, en le recouvrant de mille attitudes empruntées. Il n’y a aucun geste qui ne soit pas calculé, aucun espace qui ne soit pas maîtrisé. Je ne désire que le contrôle, du corps, des mots, des actes. Je ne désire que ce que les autres désirent. Inadaptée, j’ai copié leur rire, leurs expressions, leur humour. C’est pour plaire à des inconnus, c’est pour ne plaire à personne, et encore moins à moi-même. C’est étrange, cette sensation de ne pas s’appartenir. Je ne promène que des choses cassées sous mes doigts. Je ne sens aucune consistance dans ma présence. Irréelle, j’aurais aimé franchir cette vitre épaisse, derrière laquelle se trouve une femme spontanée. Je reste devant et je ne suis qu’un être au désir factice. Je reste muette entre mes quatre murs, avec mes carnets et mes fleurs séchées, à réprimer mes colères et mes envies silencieuses. Comment ravive-t-on ce qui a été endormi pendant des années ?

Mémoire

Un souvenir doux et tendre Des éclats de rire à travers la porte Un sourire fatigué sur ton visage Des conversations joyeuses Des desserts à ravir les papilles Des couleurs qui scintillent Des bougies qui flambent Et toi, toi qui est partout

Le 5 juillet 1194, lors de la bataille de Fréteval, l'armée française, commandée par Philippe Auguste, subit une lourde défaite face aux troupes anglo-normandes et angevines de Richard Cœur de Lion. Dans sa fuite, le roi de France perd ses équipages, ses trésors, ses archives et les sceaux permettant de garantir l'authenticité des documents officiels du royaume. Cette mésaventure est à l'origine de la fonction de garde des sceaux.

-from #inktober theme #day21 #fuzzy -#happyfoxtober21 #jour21 #wolf Still at the bad place, at the bad moment... (Where is wald-fox?) Years after big wolf wears the granma’s glasses, his eyes no longer see this clearly… thats how I see the world without my glasses ^^. #headache #whereiswaldo #redhood #spinningaround #craftspire  #craftpaper #papiercraft #worldofartists #paintingfromlife #artwork #instaart #myoc #creative #dioramas #dioramart #instaart (à Wolf Creek Pass) https://www.instagram.com/p/CVSOul5qEyt/?utm_medium=tumblr

#30jourspourécrire #jour21 #sorcière

Il fallait bien qu'un jour tout s'arrête. On ne retient pas le temps. La corde me mord les poignets et les chevilles, mais c'est ton regard qui me fait mal. Je peux sentir à distance ton coeur se fissurer. On aurait pu fuir si...tu n'avais pas été Roi. Regarde-toi, coincé dans tes conventions, tes responsabilités, tes protocoles. Regarde-toi, regarde-moi! Je vais mourir mon roi. Et ton âme avec moi. Ils sourient, tous ceux qui t'entourent, ils pensent avoir gagné. Mais vois ton peuple, entends-le, ça gronde, ça sourde, ça remue. Ce n'est pas vers moi qu'il est tourné, c'est de toi qu'il se détourne. Il ne me sauvera pas mais il va se libérer. Après moi. Je dois leur montrer.

Le Roi baissa son regard quand ils enflammèrent le bûcher. Les flammes léchèrent le bas de la robe de la jeune femme et semblèrent hésiter un instant avant de se propager plus haut. La jeune femme leva la tête, ses cheveux dansaient autour d'elle et pourtant il n'y avait pas une once de vent. Des larmes coulèrent le long de son visage. Elles se cristalisèrent et tombèrent dans les braises. Elle sembla grandir avec le feu, puis sans bruit, elle l'aspira par la bouche, fut illuminée de l'intérieur et se consuma d'un coup sous les yeux ébahis de la population. Poussière retournant à la terre. Les soldats firent évacuer la foule sonnée. Le roi rentra les épaules basses dans son château, il avait pris mille ans.

Le lendemain, des enfants qui jouaient sur la place, trouvèrent de petites perles bleues au pied du bûcher qui n'avait pas encore été débarrassé. Une idée les traversa au même instant. Tous les avalèrent. Ils grandirent avec une même et étrange particularité. Une tâche bleu nuit sur l'iris de l'oeil gauche. Tous ceux qui avaient bien connu la jeune femme, reconnurent ce qui la caractérisait si bien mais ils se gardèrent bien de le dire.

Regarde-toi mon roi, regarde-les! Ils portent ma colère. L'un d'eux te punira de ta trahison. Une sorcière ne pleure jamais. Sauf par amour.

#confinement #saison2 #jour21 Fin d'une journée de travail #vert #rose #pink #green #sunset #picoftheday #photodujour #photoduconfinement2 #paysage #village #Gard #Occitanie #ondiraitlesud (à Méjannes-lès-Alès) https://www.instagram.com/p/CHx3YldnlnT/?igshid=3nh23frgvk5z

OFFRIR. En nuances de rose , c’était plus facile,elles adoucissaient les séparations. Elle avait laissé sa capeline sur son lit. Ça lui donnait un air trop sérieux. Elle offrait au plus insistant, le chat, le chien qu’elle avait dorloté tout l’hiver. Elle avait bien fait d’habiller Bougnette d’un nouveau costume:elle aurait plus de chance d’être choisie. Son neveu lui avait dit d’acheter des cages roses. Il avait eu bien raison. On ne voyait qu’elle en sortant du métro. #mood#jour21#aufonddelaminejepoussedeswagonnets#montpellier#manhattan#chien#chat#pink#rose#streetphotography#street#picoftheday#moocphoto#taintedmag#taintedfilm (à Union Square Park) https://www.instagram.com/p/CHwv5sIFZut/?igshid=1hh0cj659ba8d

Jour 21 : sommeil. Et je ne parle pas de ceux qui étaient cachés sous le lit, dans mon placard et des poupées possédées!

JOUR 21 DU DÉFI 30 JOURS. Dans ma vidéo précédente, je vous expliquais comment arriver à jouer les accords du couplet de la fameuse chanson pour guitaristes : Wonderwall d'Oasis. Seulement voilà, les accords en eux-mêmes ne suffisent pas. Ce qui permet de donner le caractère à une musique, à la faire vivre et qui lui donne sa particularité, c'est la puissance de sa rythmique. C'est pour ça que j'en avais assez de voir tous ces guitaristes en herbe gratter des accords n'importe comment (accords entendus encore et encore au passage), sans utiliser la bonne rythmique comme dans le morceau original... Et que j'ai décidé de vous expliquer tout ça en une seule vidéo! Un peu longue, certes, mais qui en vaut la chandelle. 😉 Alors, à vos médiators, Let's WonderRock les amis ! 😎 https://www.youtube.com/watch?v=PuYVJgOQjQk #enseignerlamusique #musique #day21 #jour21 #guitare #wonderwall #oasis #rythme #30daychallenge #défi30jours https://www.instagram.com/p/CAkezr_HeMw/?igshid=iyuj3wjbn7tb

lundi, 6 avril | jour 21 | maison richmond

21. Lâcher prise

L’envie d’hurler jusqu’au mutisme. Les rouages qui vrillent et s’enrayent, ils cognent contre les touches avec teigne, les mêmes, encore et encore, la même phrase, cent fois identique sur l’ouvrage, même police, même mots. Tapisserie de Pénélope, effacée, détissée, remise à travailler (têtue) à l’identique, dans l’espoir d’un résultat différent. 

Je ferais tout sauf ce que je veux. Horizon couleur page blanche.

J’ai des envies de violence, de plonger mes avant-bras dans ce bouillonnement d’iridescence, lui créer son petit golem de corporalité, à l’éphèbe palpitant comme un feu-follet. Je jure que je pourrais lui briser le nez, les tempes, arracher ses ailes, le secouer par ses épaules, pourvu qu’il existe. Je veux juste que cela sorte. Comment lâche-t-on prise ? Comment l’acte-t-on ?

C’est par bribes lâchées dans le vent. Il ne faut pas les regarder en face, toujours du coin de l’œil, lâcher prise ou plutôt lâcher la bride. Entrouvrir les doigts, pour laisser fuser la bête. Et s’effondrer sur le clavier suppliant les mots épars de ne pas courir trop vite, de ne pas devenir évanescents.

C’est débilitant. Débile aussi. Foutrement frustrant. Le mur en face. La trachée entravée, sensation d’étouffement. Ce sont des éclairs déchirant la tourmente à la dérobée – dans les bois, coincé entre deux chimères. Sous la mousse de la vaisselle, petit résidu de paroles. Ils coulent, sous la douche les mots, et s’entassent en vrac (le temps de tourner le dos, paf ils sont dans le siphon, à brailler sans que personne ne les entend).

Pourquoi perdre du temps ? C’est l’instant fuyant, une seconde, un mot qui n’est pas écrit, un mot qui n’est plus, un mot perdu. Jetons de scrabble, course chronométrée. Je tourne comme un lion en cage, général des armées que personne n’écoute. J’exige de se mettre en branle, et j’en brûle. Je veux les retenir, les emprisonner dans une cage dorée de perfection. L’un après l’autre. Briser la grammaire, trouver un autre moyen qu’un verbe de perception en guise filtre humide de café. La magie ne peut pas se trouver avec un sujet verbe COD. Les ajuster un à un, en thiase dyonisiaque et regarder la mosaïque faire sens quand on s’éloigne. De dos, de loin, en nuit noire ;

Me les arracher du cœur, pour les infuser là, sur le texte, tel quel. Instinct indicible, impossibilité ineffable. Ils perdent leurs couleurs, ce ne sont que des silhouettes trop convenues, saut de l’ange retenu d’un élastique trop court. 

Lâcher prise

On me dit de me détendre, on me dit de me laisser faire, on me dit d’arrêter de tout contrôler (la nourriture, les relations, les idéaux) ; mais rien n’y fait et je suis toujours moi. Moi qui réfléchis : je ne fais qu’observer, analyser, découper, classer, rationnaliser. Je ne peux pas être autre chose qu’une machine à penser. Toutes les fois où j’ai voulu tromper cette nature passive, je me suis heurtée à un mur. J’aurais aimé être impulsive, flamboyante et spontanée : j’aurais voulu être courageuse. Mais je ne réponds qu’à des lâchetés. Je me cache : derrière mes mains, derrière mes mèches folles, derrière les autres, derrières des demi-sourires de timide. Je reste entre les lignes, là où ça ne se voit pas. Je ne veux pas que l’on me remarque. Je ne suis pas de celles que l’on retient et c’est délibéré. Il me dit de lâcher prise ; c’est qu’il ne comprend pas les indécisions qui m’habitent, qui dépassent parfois dans les inflexions de ma voix, mais que j’ai si bien appris à dissimuler. C’est qu’il ne connaît pas mes gouffres. J’attendais de lui qu’il me ressuscite, peut-être, mais il ne m’a laissé que des interrogations, et je ne suis plus sûre de savoir les raisons qui m’ont poussée à l’y autoriser. Tout se brouille. Je me sens obligée de me justifier (comme à chaque décision que je prends) : comme si tout était explicable par la raison. Mais voilà. C’était irrationnel et ce n’était pas grave. Rien n’est grave. Tout est à apprendre. Il ne me manque plus que la confiance pour lâcher prise sur mes peurs bien trop envahissantes.

une lettre à

T.

Si tu pouvais lire ces quelques mots, mettre des mots sur les douleurs que nous partageons, peut-être que les choses seraient plus aisées. Quand je te vois, certaines fois, mon cœur bat plus vite ; à d’autres moments, j’ai l’impression de prendre un coup dans le ventre. La bonheur d’être avec toi et la douleur de vivre à tes côtés. Les deux sentiments liés me rendent folles, s’alternant et ne me laissant aucun moment de répit. Je ne sais pas si je veux rester à tes côtés mais j’ai le sentiment que je mourrais en t’abandonnant. Comme si j’étais vouée à souffrir tout en t’aimant infiniment. Je pars un instant et je reviendrais celui d’après, respirer un autre air que le tien et entendre des voix différentes de la tienne.

A bientôt,

L.

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