Tumgik
#extrait de rêve
globule-noir · 1 year
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Extrait de mon rêve dont je me souviens : Je suis à New York dans un magasin de nourriture (pâtissier, traiteur, je ne sais plus). À un moment tout d'un coup je me rends compte que je suis unijambiste. Ma jambe est par terre devant le comptoir, congelée car il fait très froid. Je décide de la prendre pour m'en servir de canne.
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La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin,
une fenêtre ouverte,
une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille,
désir à combler,
faim à satisfaire,
un cœur généreux,
une main tendue,
une main ouverte,
des yeux attentifs,
une vie : la vie à se partager.
Paul Éluard, extrait du recueil Derniers poèmes d’amour
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coolvieilledentelle · 9 months
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“Au lieu de rêver ta vie, vis ton rêve !"
Extrait du livre " petit livre du bonheur "
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shakeskp · 16 days
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Encore un bout de fic
Parce que je viens de le corriger et qu'il y a un truc thématique avec le bout que j'ai mis hier, un extrait du monstre nom de code "It was only a kiss", et plus précisément du chapitre 3 qui fait plus de 7000 mots - pas vraiment spoiler (c'est la conséquence directe et évidente de la toute première scène de la fic), et lisible sans contexte.
Content warning: la scène se passe à l'infirmerie du Temple, avec description de quelqu'un qui sort du coma et n'est pas au meilleur de sa forme (mais rien de gore)
*
Étant donné tout le temps qu'Obi-Wan allait passer dans la cuve à bacta, on l'avait rasé pour des raisons d'hygiène avant de l'y plonger. Cet acte avait semblé à la fois d’une violence épouvantable et d'une parfaite logique. Mais en suspension dans le bacta comme dans la Force, Obi-Wan n'avait pas eu l'air tout à fait lui-même, n'avait même pas paru là. Alors, quelque part, ça avait été supportable. Ses cheveux et sa barbe avaient repoussé lentement, informes, mais encore une fois, ça n’avait pas été tout à fait lui.
Maintenant qu’il était réveillé, assis dans un lit, c’était différent.
On l'avait rasé à nouveau. Ses yeux bleu-vert semblaient immenses, presque lui manger le visage. Ses joues creusées par l'amaigrissement inévitable rehaussaient encore ses pommettes déjà hautes et lui donnaient une apparence fragile qu'Anakin n'avait jamais associée à Obi-Wan. Il ne restait de ses cheveux que quelques millimètres de rousseur, et rien de sa barbe.
Pendant un instant déroutant, Anakin eut l'impression d'être revenu douze ans en arrière.
— Sois sincère, dit Obi-Wan d'une voix éraillée, un sourire aux lèvres. Est-ce que je fais toujours trop jeune ?
— Je suis à deux doigts de te proposer de devenir mon padawan, répondit-il, la voix tout aussi rauque.
Obi-Wan voulut de toute évidence rire, mais une grimace de douleur y coupa court. Anakin s'avança comme dans un rêve et, arrivé au lit, tomba à genoux.
— Anakin.
— Je suis désolé, souffla-t-il, la gorge serrée. Je suis tellement désolé.
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D'amour danse ma délivrance
à la cadence des ailes et des voyelles
.
Au solfège du Rêve mon coeur ruisselle
d'un refrain qui m'improvise
.
Je ne m'appartiens plus
Il me semble ouïr toutes les ruches de l'île
.
de connivence chanter
--------
... Car toute nostalgie n'est que collier de lianes
au cou des chimères de l'âme ...
---------
... ici il n'est fragment qui ne me donne jour
.
Louis-Axel Montlouis Elmin, A l'aquarelle des mers, extraits, édition Aux Cailloux des chemins
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satinea · 4 months
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Fais-moi quitter mon corps visible.
J’escaladerai les échelles
Des épreuves et des blessures,
Je traverserai les systèmes,
Incube de tous les soleils,
Goutte de feu, goutte de boue,
Dans ma soif de te reconnaître.
Sans toi, sans ta douceur sévère,
Ma vie est le rêve d’un rêve
Hanté de fantômes trop tendres.
Léon-Paul Fargue, Extrait de “L’Exil”.
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equipe · 1 year
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Oh, Tumblr, Tumblr, Tumblr.
Les réactions ont rencontré un tel succès, que c'en est déconcertant. Votre humble (et modeste, de surcroît) serviteur ne s'en remet toujours pas.
Mais en tant que Président Intérimaire des Réactions Emojiesques (ou P.I.R.E., pour la famille), je me rends compte que cela aurait pu être encore mieux. Vous ne savez pas à quoi vous attendre - et d'ailleurs, vous n'attendez rien - et pourtant, je vais réussir à vous le faire désirer. Une chose si parfaitement parfaite que seule une étincelle de génie (la mienne) pourrait la faire exister.
Mais pour commencer, je vais prendre une année sabbatique.
Il ne s'agit pas de vacances forcées sur l'île Crabiland cette fois-ci, mais plutôt d'un séjour en montagne suggéré par Pikaman qui souhaite me faire visiter sa grotte. J'en trépigne d'impatience !
En sa compagnie, je me nourrirai exclusivement de jus de chenille (du jus pressé par des chenilles, pas le jus d'une chenille - je suis végétarien) et de pur extrait de vanille. Cette retraite commencera par une méditation silencieuse de longue durée, qui me mènera sans nul doute aux confins spirituels de la Fédération Internationale des Amoureux Secrets des Clics et des Objets (F.I.A.S.C.O.) !!!
En mon absence, mon frérot Roberd continuera de s'occuper de l'Emporium et de faire tourner la boutique comme sur des roulettes. Hélas, vos réactions adorées ne seront (temporairement) plus de la partie. Mais elles existeront pour toujours dans votre esprit… et dans votre cœur.
Et, qui sait, peut-être même dans vos rêves !
Méditativement vôtre,
Brick Whartley Ex-Président Intérimaire des Réactions Emojiesques - P.I.R.E. Ex-Président Intérimaire des Produits et Objets - P.I.P.O.
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Psychanalyse, enfance et sexualité …ou sexuation?
(Partie 1)
«Nous nous sommes détachés d’une origine qui ne nous lâche pas. Il faut rater, s’y remettre, et rater mieux.»
Samuel Beckett
1 - Comment aborder ce que depuis Freud on appelle — au risque des pires confusions et de leurs désastreuses conséquences — ladite "sexualité infantile"?
En faisant retour à Freud.
2 - Le lecteur attentif y découvrira que les traductions françaises (tout comme celle de la Standard Edition) sont laxistes, consternantes et même catastrophiques, ne faisant pas la différence entre les termes allemands Sexualtrieb – que Freud emploie pour désigner la pulsion sexuelle adulte (ou pulsion sexuelle devenue autonome)  – et Geschlechtstrieb, que Freud utilise dans ses propos sur la "sexualité infantile", ce dernier syntagme lui-même étant à manier avec précaution car dans tout l’enseignement freudien, il n’apparaît jamais comme signifiant directement "la sexualité des enfants" (ce qui laisserait croire que les enfants ont une sexualité effective, rapportable à celle des adultes), mais est toujours inclus dans une dimension à proprement parler psychique, répondant de l’ordre symbolique: théorie, rêve, rêverie, pensée, fantasme… comme par exemple dans les Trois essais sur la théorie sexuelle de 1905 (Drei Abhandlungen zur Sexualtheorie)... Car ce "sexuel" qui apparaît sous la plume de Freud ne vise pas tant "la sexualité" dans l’acception courante que lui donnent les adultes (à savoir la jouissance indépendamment de la procréation) mais est plutôt à entendre au sens de la sexuation (même étymologie que sectionner ou sécateur) c’est à dire la coupure qui logiquement débouche sur la question de l’origine, toujours au travail dans le psychisme des enfants, point d’origine du fantasme: «D’où est ce que je viens?», «Où étais-je avant d’être né?» « D’où viennent les enfants ? » (Woher die Kinder kommen ?)
3 - Les termes Sexualtrieb et Geschlechtstrieb sont donc restés indistinctement traduits par «pulsion sexuelle» (ou «sexual instinct» en anglais) jusqu’à la traduction des Œuvres complètes de Freud aux PUF, première édition à différencier les deux types de pulsion, mais où malheureusement Geschlechtstrieb est traduit par «pulsion sexuée», ce qui est encore une erreur, la pulsion dite Geschlechtstrieb n’étant ni sexuelle ni sexuée…
En effet le terme Geschlecht étant traduit par "genre" au sens de "l’espèce humaine" (qui n’a rien à voir avec l’usage anglo-saxon du mot "gender" qui désigne la façon dont seraient vécus "l’être homme" ou "l’être femme"), Geschlechtstrieb la "pulsion de genre" ou "pulsion identitaire" est à considérer comme visant l’image du corps humain unifié, antérieurement à la différence des sexes et à l’apparition des objets, renvoyant à la seule dimension du fantasme, et donc du sujet, réalisé seulement au plan symbolique, à savoir du langage (les "pensées" au sens freudien), tandis que "Sexualtrieb" désigne l’expérience sexuelle réelle…
4 - Traduire Geschlechtstrieb par «pulsion sexuelle» ou «pulsion sexuée», trahit donc une profonde méconnaissance de la lettre comme de l’esprit de Freud, en particulier la découverte freudienne que cette pulsion prend racine dans le psychisme enfantin qui n’est pas embarrassé de la division sexuelle, ni des objets, et encore moins de la sexualité adulte…
5 - Essayons dans un premier temps de nous rapprocher de la forme de la pensée de Freud, puis nous tenterons de retrouver la logique qui prévaut à l’apparition de cette Geschlechtstrieb…
La démarche de Freud n’est pas de l’ordre d’une spéculation abstraite, la psychanalyse est toujours et en premier lieu une praxis, une cure par la parole (une clinique du discours et un discours pourra-t-on en déduire de l’enseignement de Lacan) d’où peut être extraite, après-coup, une théorie…
Freud s’appuie toujours d’abord sur ce qu’il a pu et peut observer lui-même, ce qu’il en tire en termes conceptuels reste parcellaire, non-définitif, soumis à réexamen et réinterprétation constante dans une démarche d’expérimentation et de recherche logique permanentes, comme en témoigne sa lettre à Lou Andreas-Salomé: «L’élaboration systématique d’une matière m’est impossible, la nature fragmentaire de mes expériences et le caractère sporadique de mon inspiration ne le permettent pas. Mais si je vis encore dix ans, que durant cette période, je reste capable de travailler, ne meurs pas de faim, ne suis pas tué ni trop fortement étreint par la détresse des miens ou de ceux qui m’entourent – trop de conditions peut-être – je peux vous promettre d’y ajouter d’autres contributions. (Une des premières de ce genre sera contenue dans Au-delà du principe de plaisir sur lequel je m’attends de votre part à une appréciation synthético-critique).»
La précautions de Freud, son souci de précision lexicale placent délibérément son travail de recherche sous le signe du "symbolique", à savoir la dimension psychique à proprement parler, comme en témoigne son invention de la Geschlechtstrieb: approximativement traduite par "pulsion de genre".
6 - La "pulsion de genre" que je préfère traduire par "pulsion d’espèce" est en tant que telle a-sexuée, c’est à dire qu’à la différence de la pulsion sexuelle, elle ne se définit pas en rapport à des objets externes et donc déjà ex-(s)istants, elle va au contraire permettre de constituer des objets dans un souci d’adéquation imaginaire au sujet en cours de construction…
Nous voilà dès lors en mesure de lever une autre erreur de traduction et de lecture: on lit un peu partout que pour Freud l’enfant est un "pervers polymorphe", mais Freud constatant que chez l’enfant la pulsion (Geschlechtstrieb) antécède les objets, cela a pour conséquence que les modalités de sa jouissance n’étant pas fixées, l’enfant est dit «polymorphiquement pervers», à savoir pas encore déterminé par des choix d’objet, ce qui le situe à l’opposé du pervers tel qu’il apparaît dans le langage courant, notamment ce qui se couvre des noms de "sadisme", "masochisme", "fétichisme", "transvestisme", etc. qui définissent une palette d’attitudes et de comportements par rapport à un objet sexuel extérieur…
7 - Pour saisir quelque chose de la genèse de la (mal nommée et mal traduite) "sexualité infantile", à laquelle il serait nécessaire de substituer "pulsions corrélatives de la sexuation chez l’enfant" pour nommer mieux les choses, encore convient-il de revenir aux premières observations freudiennes selon lesquelles c’est à partir de l’expérience de la séparation du corps maternel que l’image du corps propre peut commencer à s’élaborer chez l’enfant, notamment au travers de ce que Freud appelle les "théories sexuelles infantiles" que l’enfant élucubre en secret pour arriver à penser la séparation (Scheidung) du corps maternel, et grâce auxquelles il fait l’expérience de son corps séparé comme unité signifiante…
8 - Il est ici nécessaire d’ouvrir une parenthèse pour rappeler que si la fin d’une analyse menée jusqu’à son terme logique amène le sujet à assumer la castration symbolique — à savoir que ce n’est pas seulement la castration qui est symbolique mais bien le symbolique qui est castration, l’Autre lui-même étant castré — cela suppose qu’il aura dû dépasser, selon les mots de Freud, «le refus de la position féminine (l’action qui constitue à adopter une attitude passive) pour les deux sexes» (que Lacan traduira par: "se faire la dupe du Discours Analytique"), compte tenu qu’au départ, la mère aura été considérée comme le premier objet libidinal des enfants des deux sexes, qui auront donc — qu’ils soient fille ou garçon! — commencé par occuper une position phallique-active vis à vis de leur mère, et que cela n’avait pour autant rien avoir avec la "sexualité" dans son acception courante puisqu’il ne s’agissait pas du tout d’une quête de jouissance indépendamment de la procréation, mais simplement la continuation des effets de la pulsation propre aux contractions maternelles qui ayant expulsé l’enfant hors d’elle, l’erre du mouvement lui-même aura porté l’enfant à retourner d’où il vient… Ne pouvant "rentrer" dans la mère d’où il est sorti, son recours est de la faire littéralement entrer en lui en tétant et en avalant son lait, par une de ces inversions logiques (transposition) qui caractérise, avec le déplacement et la condensation, le mouvement propre aux rapports substitutifs du fantasme (pensées) au réel (être)…
9 - Cette séparation progressive du corps originel, du corps de la mère [« l’enfant ne connaît qu’à partir de son propre corps » (der Knabe von eigenen Körper kennt), écrit Freud dans « Les théories sexuelles infantiles»] ne saurait être opérée sans une séparation des pensées. Un autre corps implique une autre pensée… et c’est là que l’enseignement lacanien, s’inscrivant dans le strict prolongement de la découverte freudienne, en dégage les perspectives induites et inédites: si la mère en tant que corps parlant incarne le premier Autre pour l’enfant (l’Autre avec un grand A en tant que lieu des signifiants), ce qui est corroboré par l’expérience, c’est que cela se sera passé dans un moment inaugural que nous pouvons considérer comme la véritable naissance du sujet, celui où l’enfant s’aperçoit que sa mère ne connaît pas ses pensées: en effet, jusqu’à ce moment là — les mots appartenant à l’Autre! — l’enfant ne pouvait pas dissocier ses pensées de celles de l’autre, et ne pouvait pas ne pas croire que l’Autre savait ce qu’il pensait, mais l’expérience lui ayant montré qu’elle ne sait pas (ce qu’il pense), il sait désormais qu’elle n’en sait rien! Les adultes ne savent pas! Et apparemment, ils ne savent pas qu’ils ne savent pas… (l’inconscient – das Unbewußte – restant toujours corrélé à un "ne-pas-savoir" qui le précède partout comme son ombre)
10 - Cette émergence du sujet, corrélative de l’élaboration de l’image du corps, passe donc par plusieurs étapes, l’enfant aura commencé par se sentir en osmose avec des bouts du corps maternel qui lui procurent apaisement et satisfaction après qu’un certain manque se sera fait sentir, avec la désagréable sensation d’avoir subi une perte initiale qui heureusement peut se trouver compensée par l’autre maternel secourable dont les soins viennent colmater son corps vécu comme incomplet, fragmenté, troué. Ainsi la première rencontre du plaisir chez le nourrisson apparaît-elle non pas sous la forme d’une recherche active de plaisir, mais bien plutôt sous la forme de l’expérience plaisante d’une cessation du déplaisir. Raison pour laquelle Freud l’évoque en terme de satisfaction (Befriedigung), et non pas de plaisir (Lust) ni de jouissance (Genuss)…
11 - Cette expérience vécue de satisfaction (satisfaire signifie étymologiquement: faire assez, indiquant une "juste mesure") du nourrisson passe par l’action maternante d’un apaisement psychique et physique des tensions internes.
À ce stade (et bien que le corps maternel, rappelons-le, soit originellement à considérer comme le premier objet libidinal pour le nourrisson) il ne saurait être question du fantasme d’un "objet sexuel" externe qui viendrait combler les sensations de vide éprouvées de son corps, c’est l’amour de la mère, ses paroles aimantes, le fait qu’elle le nourrisse avec attention, qu’elle prodigue des soins affectueux au corps du bébé vécu comme inachevé… que se calme l’excès de tensions traversant l’enfant, ses états d’hyperexcitation faisant écho à une séparation de corps assimilable à un déchirement, le soin maternel transforme ses trous en orifices, lui ménageant ainsi la possibilité d’apprendre à distinguer progressivement extérieur et intérieur. «Je suis né troué» note Henri Michaux dans un saisissant raccourci.
12 - Pour pousser un peu plus loin la précision, remarquons que Freud évoque cette «expérience vécue de satisfaction» mettant en scène l’action spécifique maternelle comme introduisant une modification dans le monde extérieur qui consiste en l’introduction de nourriture, produisant le double apaisement, physique et psychique, action qui sera une fois de plus trahie dans la transcription: Freud écrit d’abord Nahrungseinfuhr (introduction de nourriture), qui sera curieusement "corrigé" dans les deux éditions allemandes (Anf. et NB) par Nahrungzufuhr (apport de nourriture), terme plus courant qui passe sous silence la dimension de l’intrusion (du sein ou de la tétine) susceptible de provoquer chez le nourrisson une première différenciation entre son corps propre et les fragments du corps maternel qui jusqu’alors ne pouvait avoir lieu. Cette différenciation trouve sa correspondance dans l’écart entre son état corporel et son vécu psychique que sera venu corroborer l’écart progressivement instauré entre extérieur et intérieur…
13 - C’est ainsi que commence à se mettre en place pour le nourrisson le passage de la chair (der Körper) au corps animé (der Leib) et c’est aussi ici que die Lust (le plaisir) fait son apparition en tant que terme complexe puisqu’il désigne à la fois les excitations, sources de tension et l’apaisement de ces tensions dans l’expérience de la satisfaction.
Pour Freud, en effet, le plaisir du petit enfant ne fait pas d’emblée l’objet d’une recherche orientée vers l’extérieur, il arrive toujours d’abord comme cessation des tensions ayant provoqué le déplaisir, la satisfaction se manifestant de prime abord comme abolition du déplaisir.
14 - Il n’y a donc pas a priori dans la perspective freudienne de quête active du plaisir, et c’est seulement après avoir pu établir une première différence entre les bouts du corps maternel et les fragments du corps propre qu’entre en jeu la première possibilité du plaisir (Lust) à proprement parler, avec l’apaisement des tensions dans le fait de sucer, téter ou aspirer (saugen) que l’enfant peut désormais provoquer pour lui-même par l’action de suçoter (lutschen) son pouce ou un objet extérieur.
Il sera dès lors entré de plain-pied dans ce qui a été annoncé plus haut comme pulsion de genre (der Geschlechtstrieb) qu’il est encore tout à fait fautif de traduire par "pulsion sexuée" pour la bonne raison que que le genre que signifie Geschlecht n’est rien d’autre que le genre humain, l’espèce humaine en tant qu’elle est corrélée à l’image d’un corps humain unifié (Françoise Dolto parlera d’"image inconsciente du corps"), qui antécède la division sexuelle, non-encore intervenue à ce stade des possibilités de conceptions et représentations infantiles.
15 - La Geschlechtstrieb constitue donc une découverte décisive de Freud dans la saisie de la construction de l’enfant: « Aucun auteur à ma connaissance n’a clairement reconnu la régularité d’une pulsion de genre (der Geschlechtstrieb) durant l’enfance. […] Une fois adulte, nous ne savons rien de tout cela par nous-mêmes» remarque-t-il dans ses Trois essais sur la sexualité infantile.
Or cette "pulsion de genre" freudienne reste encore à ce jour non seulement négligée dans les traductions mais encore pratiquement jamais prise en compte par la littérature psychanalytique.
Or Freud insiste pour différencier la Geschlechtstrieb et la Sexualtrieb, la "pulsion de genre" lui apparaissant à proprement parler comme anobjectale, non marquée à priori par des objets extérieurs, comme c’est le cas dans la culture grecque antique où la pulsion antécède les objets et prévaut donc sur eux, à la différence de la pensée judéo-chrétienne pour qui l’objet extérieur est valorisé aux dépens de la pulsion en la surdéterminant au point de faire oublier que la pulsion tourne toujours autour d’un trou…
16 - Ouvrons ici une autre parenthèse: pour observer, à travers une illustration empruntée à Slavoj Zizek, combien l’apparition du boomerang peut illustrer le premier moment d'émergence de la subjectivité, son "invention" marquant la division élémentaire entre désir et pulsion. Le maniement particulier du boomerang, qui consiste à savoir rattraper l'arme lorsque j'ai raté la cible, annonce le temps de la culture, le passage "impossible" d’un instinct (animal) à la pulsion (mythique).
Le simple fait de lancer le boomerang met en scène la division entre le but et la cible; le vrai but n'est plus d'atteindre la cible mais de perpétuer le mouvement circulaire répétitif qui consiste à la manquer.
Voilà comment la pulsion, qui consiste à tourner sans fin autour d’un objet — ou de sa place vide – sans jamais l'atteindre, génère par ce mouvement même une jouissance dont il devient impossible de se défaire.
Le désir vise un objet impossible à atteindre (l'objet petit a de Lacan qui "n'existe pas" dans la réalité) et ne renonce jamais à réussir - ce qui fait que le désir est tragique ; tandis que la pulsion, qui trouve sa jouissance dans l'échec même à atteindre l'objet, ne renonce jamais à échouer, ce en quoi la pulsion ouvre à la dimension comique. La vie est donc, dans sa dimension la plus fondamentale, de l'ordre d'une expérience comique.
Ce comique qui s’articule au tragique tient à la substitution de la chose par le mot, ou du "monde extérieur" par la pensée, du réel en tant qu’inaccessible à l’imaginaire qui vient sur un mode compensatoire y simuler un accès, à l’image du nourrisson qui s’imagine en train de téter un sein absent et jouit du mouvement pulsatile de ses lèvres qu’il associe à un certain type de pensées…
17 - Ces pensées qui apparaissent comme compensatoires représentent pour l’enfant les premiers moments de la formation de son psychisme, où se conçoit l’image du corps en construction, un corps ressenti comme manquant, troué, incomplet, à réparer après la séparation du corps maternel, dans une élaboration fantasmatique à partir de la façon dont ce corps aura été affecté, apaisé, érotisé par les attentions maternantes (ses substituts dans le soin).
Dans ses Trois essais sur la théorie sexuelle (1905), et Les théories sexuelles infantiles (1908), Freud met en évidence que «L’enfant ne connaît qu’à partir de son propre corps » (der Knabe von eigenen Körper kennt), soulignant ainsi que l’enfant ne cherche ni ne reconnaît aucun objet sexuel extérieur à lui. C’est là qu’il convient encore d’insister sur le fait que cette décidément mal nommée "sexualité infantile", qui pourrait être plus justement décrite par "la compensation psychique — à savoir imaginaire et destinée à rester au strict plan du fantasme — des effets réels de la sexuation" ouvre à l’enfant l’espace psychique pour des élaborations fantasmagoriques qui lui permettent de se donner une image du corps propre, antérieure à toute division sexuelle, avant l’apparition des objets…
18 - Voilà comment il convient d’entendre le "sexuel" lorsque Freud parle de l’enfant. «Le but sexuel, écrit Freud, est soumis d’abord à la domination d’une zone érogène qui sera comblée par un fragment du corps maternel», à savoir le pouvoir de colmatage et d’apaisement des sein, bouche, peau, main, etc. Les pulsions dites "sexuelles" sont partielles et se mettent en place indépendamment de tout objet sexuel externe pour permettre à l’enfant de produire les "théories sexuelles infantiles" qu’il s’invente à partir des stimulations symboliques lui permettant de compenser la séparation (die Scheidung) d’avec le corps de la mère.
Dans Les théories sexuelles infantiles, Freud avance: «Il me semble découler de nombreuses informations que les enfants refusent de croire à la théorie de la cigogne, mais après avoir été ainsi une première fois trompés et repoussés, ils en viennent à soupçonner qu’il y a quelque chose d’interdit que les “grandes personnes” gardent pour elles, et, pour cette raison, ils enveloppent de secret leurs recherches ultérieures.»
19 - Freud repère trois types de scénarios dans lesquels s’inscrivent les "théories sexuelles infantiles" élaborées par l’enfant, hors les propos lénifiants des adultes, à des fins d’élucidation du mystère d’où viennent les bébés:
-la mère dotée d’un pénis (déni de la division sexuelle)
-l’enfant comme bout du corps excrété de sa mère (représentation cloacale de la naissance)
-un coït sadique mettant en scène une tension fort-faible (le fort ex-siste, le faible n’est rien)…
20 - Ce que démontre à l’évidence la survenue précoce de ces "théories sexuelles infantiles" c’est que l’activité symbolique, le fait même de penser, de s’imaginer par devers soi, indépendamment des parents, comment viennent les enfants, est cruciale dans la construction du corps propre en tant que séparé du corps maternel, et que si ces pensées s’élaborent en secret (Geheimnis), à l’abri du regard parental tout en produisant une mise en scène intérieure, c’est que les premiers scénarios fantasmatiques apparaissent comme une défense contre le «corps étranger» (Fremdkörper) qui vient de l’extérieur, les parents, les autres et «préviennent le retour d’événements redoutés» en fantasmant un corps déjà consolidé, unifié.
Ses élaborations secrètes ne vont pas sans engendrer chez l’enfant un conflit psychique entre ce qu’il considère comme un savoir issu de son corps propre et le savoir des grandes personnes, cette tension générant un clivage (Spaltung) chez l’enfant qui navigue entre l’obligation de faire plaisir aux adultes en leur obéissant (ce qui dispense de l’effort de réflexion), et se laisser porter par ses imaginations (tout en dissimulant ses recherches).
Ainsi s’élaborent les "théories sexuelles infantiles" qui tentent de percer le mystère de la venue des bébés tout en permettant à l’enfant d’élaborer une image du corps par le fantasme, afin de prévenir et anticiper les rencontres avec d’autres corps.
21 - Ces élucubrations infantiles participent de la construction du corps propre par élaboration d’une image qui vient en compensation de la sexuation, de la coupure, de la césure d’avec le corps maternel.
Pour Freud ces "théories" comportent, selon ses propres termes, un «fragment de pure vérité». Examinons de plus près les trois scénarios:
1/ La mère dotée d’un pénis ou le fantasme qui consiste à attribuer un pénis à tous les êtres humains, y compris féminins, préserve l’enfant de la question de la différence des genres (Geschletsunterschiede) en figurant un corps plein, entier, sans trous, sans vide…
2/ La représentation cloacale de la naissance marque une continuité avec ce qui précède. En niant l’existence de la cavité vaginale, il n’y a qu’un orifice par lequel  l’enfant doit être évacué comme un excrément, une selle. Freud cite la formule latine abusivement attribuée à Saint Augustin : «Inter urinas et faeces nascimur» (nous naissons entre l’urine et les fèces). Cette représentation élude la différence entre le corps maternel et celui de l’enfant en modulant la séparation par l’idée que l’enfant serait un bout détaché du corps de la mère excrété. Que l’enfant se considère comme un fragment du corps de sa mère indique que la séparation entre sa pensée et celle de sa mère n’a pas encore eu lieu. L’unité corporelle mise en scène dans la première "théorie sexuelle infantile" s’est déplacée au niveau psychique: il n’y pas de séparation des psychés, l’enfant en est au stade d’un appareil psychique pour deux corps…
3/ La troisième "théorie" poursuit la logique compensatoire des deux premières, en préservant l’idée du "un", de la place unique. Cette conception plus tardive est étiquetée de "sadique", le coït est perçu comme une violence dont l’enfant trouve témoignage par les cris et gémissements qu’il aura cru entendre, les traces suspectes sur la couche des parents… Cette représentation met en scène ce qui semble une opposition ou le faible-passif disparaît sous la domination du corps fort-actif. La poursuite de l’idée d’unité du corps propre se soutient du déni de la différence sexuelle car il n’est question ici que d’affirmer une position identitaire répondant de la pulsion identitaire (Geschleschtstrieb) mise à jour par Freud et traduite par pulsion de genre, qui ne saurait être confondue avec la pulsion sexuelle puisqu’elle antécède, et de fait dénie la différence des sexes. Cette pulsion qui permet à l’homme-en-devenir – au sens générique du terme – de s’imaginer un corps à partir d’une image.
(à suivre…)
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kabbal · 25 days
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Curieuse de Utopirate !!
C'est une fiction originale sur laquelle j'avance très lentement, mais sur laquelle je vais devoir me botter le cul à un moment parce que c'est une réponse à un appel à texte avec une deadline lol
Il y a des pirates queer et un rêve impossible, + plein de drama
Petit extrait :
Angie était large et noueuse, ses longs membres scarifiés perpétuellement ramenés sur elle-même comme une brassée de cordage attendant le moment opportun pour se déplier. Elle sentait le tabac, et en dessous de ça une odeur d’huile, qu’elle mettait dans ses cheveux. Madeleine se rappelait en avoir senti le goût sur sa langue, une éternité auparavant, lorsqu’elle s’amusait à embrasser un crâne autrefois rasé dont Angie chérissait la repousse.
le gros suspense c'est est-ce que j'arriverai à le finir lmao
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musenemesis · 1 year
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Extrait de : Sarah Moon, le noir, le rêve
Coffret de cinq livres sur le travail de la photographe Sarah Moon
…revisiter des Contes de Perrault ou d’Andersen.
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Il est un pays superbe, un pays de Cocagne, dit-on, que je rêve de visiter avec une vieille amie. Pays singulier, noyé dans les brumes de notre Nord, et qu’on pourrait appeler l’Orient de l’Occident, la Chine de l’Europe, tant la chaude et capricieuse fantaisie s’y est donnée carrière, tant elle l’a patiemment et opiniâtrement illustré de ses savantes et délicates végétations.
Un vrai pays de Cocagne, où tout est beau, riche, tranquille, honnête ; où le luxe a plaisir à se mirer dans l’ordre ; où la vie est grasse et douce à respirer ; d’où le désordre, la turbulence et l’imprévu sont exclus ; où le bonheur est marié au silence ; où la cuisine elle-même est poétique, grasse et excitante à la fois ; où tout vous ressemble, mon cher ange.
- Charles Baudelaire - Extrait L’invitation au voyage
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est-ce · 2 months
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Extraction\ : Over the hill
 Diable la jungle appelle mobilisation des esprits la muraille protectrice du sang et du verre le quelque-chose perdu music forms a new circle le reste de la nuit sous le soleil ne sommes-nous pas patriotes yeux vides de pensée l'alto concetto je demande le frère la bête honnie maiden voyage empreintes de footprints l'énervé du total le gâté de mots ration de dévorations en colère on passe trop trop de réel escalator over the hill il y a un homme qui prend des noms oh il y a un homme il y a une femme délibérer fleurs forcées fleurs forcées trappe de fonte réunion forcée character concept du berceau de la lutte fait d'émettre plus grand que la musique la fonction de la ligne prévenance toile peinte taudis de l'autel le définitif mourir en mer spécial reste de chemin le dieu de la trahison polar d'art rêve toujours no l'univers des mentalités les grosses difficultés elle vous en dit attache-toi à moi l'heure facile du côté des conservateurs du plus grand bonheur extrapolation dans le calme il y a là vision à péage le plus indispensable.
(Professeur Stump, Extrait de L'Annuaire officiel des titres du Le Compost, 2023)
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annlocarles · 4 months
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Ciel et terre se ressemblent et portent des moissons de rêves Tous dansent au passage de la légende et chantent des refrains de Noël Tous songent à de fabuleux mariages Tous croient que le printemps revient pour toujours Tous s'imaginent déjà semant les graines de la beauté Tous enfin s'accordent à la profonde couleur de l'éternité.
Michel Cosem - extrait du recueil Les mots de la lune ronde - Ed l'Harmattan 2017
via blog laboucheaoreille
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ladyniniane · 1 year
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Camp NaNo : le bilan
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43,7k ! C’est vraiment pas mal ! Surtout que ça a été un mois chaotique mais j’ai bien avancé sur toutes mes fics et voyagé grâce à chaque ambiance très différente. Je ferai aussi celui de juillet parce que ça offre un gros boost de productivité à chaque fois.
En avant pour de nouvelles aventures ! 
Un petit extrait pour fêter ça :
“Les remparts s’éloignaient progressivement, les drapeaux n’étaient plus que des tâches diluées. Un violent pressentiment s’empara de Maude : elle contemplait les rivages de Dagda pour la dernière fois. Rien ne pouvait ébranler cette certitude. Ce n’était pas comme lors de son départ pour Morfis. Les goûts et les couleurs de son pays natal ne seraient bientôt plus que des souvenirs. Elle se pencha alors pour ne rien perdre de cette séparation.
Le grand air lui parlait d’aventure mais son coeur entonnait une élégie. La mer avait revêtu son blanc manteau d’écume. Une goutte salée s’échoua sur ses lèvres, mais elle ne venait pas des flots.
— Tout va bien ? Questionna une femme d’équipage. On vous a importunée ?
— Non, c’est juste de la tristesse. Je crois que je ne reviendrai jamais, expliqua Maude en essuyant vigoureusement ses yeux.
— Le monde est vaste. Si vous ne rentrez pas, c’est sans doute que vous aurez trouvé votre bonheur ailleurs. Je vous le souhaite !
Maude approuva en silence et se tourna vers le large malgré l’appel de la côte. C’était dans cette optique qu’elle faisait voile vers l’inconnu, il n’appartenait qu’à elle de façonner l’issue de son périple.
Sa tante devait être penchée sur son boulier et son livre de comptes. Shen Liangyu dirigerait ses élèves jusqu’à ce que le soleil embrasse la mer. La nuit tomberait et Morfis s’éveillerait. Wuji irait au marché de nuit, Zoé sortirait avec ses collègues sur la terrasse. Leurs vies poursuivaient leurs cours, comme autant de fils destinés à ne pas jamais se recroiser. Cette pensée réconforta pourtant la magicienne.
Maude respira le parfum du grand large, se souvint de son rêve du vent sur son visage. La voyageuse volait désormais au-dessus des flots et Faerghus l’attendait de l’autre côté de la mer.”
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fart2heart · 7 months
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dj tabor
cher emrys -
je réordonne les chansons de la playlist spotify, quel boulot!! je n'arrive pas à dormir et ça se montre très consommateur de temps
J'ai mis les chansons dans différents passages qui suivent pour moi l'histoire du livre telle qu'elle se déroule en temps "réel" (pas la chronologie dont le récit est raconté). Je pense que je me suis surtout concentré sur l'histoire entre pauli et mona, voir un peu plus sur le pov mona.
Là j'ai ordonné dans un ordre qui est:
la vie solo avant et son insatisfaction, la rencontre de l'autre, infatuation, amour et attachement, rêves d'un autre monde, imaginaire, quitting the internet world pour tabor, débuts à tabor, envie de reussir malgré les challenges, force dans leur union, les difficultés s'enfoncent et remontent à la surface, c'est fort mais c'est aussi illusoire, découverte de la tromperie, silence/déni, colère, douleur, trahison énorme, incompréhension du babe et d'envies qui n'ont pas de sens dans leur contexte, efforts de tentative d'acceptation malgré l'incompréhension, FROM HERE C ENCORE FoUILLIS (et surtout ça dépend de la fin du bouquin lol)
J'aimais trop ton idée de déclamer des morceaux du textes. Peut-être que cela pourrait venir renforcer les différentes "parties" par moments. Je dis "parties" parce que je pense qu'on a choisi de se focaliser sur certains évènements plus que d'autre, à travers les émotions musicales, les moments qui nous ont le plus touchés. Donc les extraits qu'on a choisi je pense suivront cette logique. Ça permet donc de souligner les passages qui traduisent notre absorption du livre. Ça fait un peu spoiler mais bon yolo.
J'aimerai aussi rajouter des textes/chansons écrites par nous (ou pas), comme tu avais dit, pour rajouter nos perspectives au récit. genre ce que ça nous fait ressentir.
et en fait après avoir écrit tout ça je doute sur l'odre chronologique comme approche. mdrrr idk anyways on en parle bientot!
Love you so so much
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satinea · 7 months
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Sous les feux que juin verse,
Comme l’éclair, Mireille court, et court, et court !
De soleil en soleil et de vent en vent, elle voit
Une plaine immense : des savanes
Qui n’ont à l'œil ni fin ni terme ;
De loin en loin, et pour toute végétation,
De rares tamaris ... et la mer qui paraît...
Des tamaris, des prêles,
Des salicornes, des arroches, des soudes,
Amères prairies des plages marines,
Où errent les taureaux noirs
Et les chevaux blancs : joyeux,
Ils peuvent là librement suivre
La brise de mer tout imprégnée d’embrun.
La voûte bleue où plane le soleil
S’épanouissait , profonde , brillante,
Couronnant les marais de son vaste contour ;
Dans le lointain clair
Parfois un goéland vole ;
Parfois un grand oiseau projette son ombre,
Ermite aux longues jambes des étangs d’alentour.
C’est un chevalier aux pieds rouges ;
Ou un bihoreau qui regarde, farouche,
Et dresse fièrement sa noble aigrette,
Faite de trois longues plumes blanches...
Déjà cependant la chaleur énerve :
Pour s’alléger, de ses hanches
La jeune fille dégage les bouts de son fichu.
Et la chaleur, de plus en plus vive,
De plus en plus devient ardente ;
Et du soleil qui monte au zénith du ciel pur,
Du grand soleil les rayons et le hâle
Pleuvent à verse comme une giboulée :
Tel un lion, dans la faim qui le tourmente,
Dévore du regard les déserts abyssins!
Sous un hêtre, qu’il ferait bon s’étendre!
Le blond rayonnement du soleil qui scintille
Simule des essaims, des essaims furieux,
Essaims de guêpes, qui volent,
Montent, descendent et tremblotent
Comme des lames qui s’aiguisent.
La pèlerine d’amour que la lassitude brise
Et que la chaleur essouffle,
De sa casaque ronde et pleine
A ôté l’épingle ; et son sein agité
Comme deux ondes jumelles
Dans une limpide fontaine,
Ressemble à ces campanules
Qui, au rivage de la mer, étalent en été leur blancheur.
Mais peu à peu devant sa vue
Le pays perd sa tristesse ;
Et voici peu à peu qu’au loin se meut
Et resplendit un grand lac d’eau :
Les phillyreas, les pourpiers,
Autour de la lande qui se liquéfie,
Grandissent, et se font un mol chapeau d’ombre.
C’était une vue céleste,
Un rêve frais de Terre-Promise !
Le long de l’eau bleue, une ville bientôt
Au loin s’élève, avec ses boulevards,
Sa muraille forte qui la ceint,
Ses fontaines, ses églises, ses toitures,
Ses clochers allongés qui croissent au soleil.
Des bâtiments et des pinelles,
Avec leurs voiles blanches,
Entraient dans la darse ; et le vent, qui était doux,
Faisait jouer sur les pommettes
Les banderoles et les flammes.
Mireille, avec sa main légère,
Essuya de son front les gouttes abondantes ;
Et à pareille vue
Elle pensa, mon Dieu ! crier miracle !
Et de courir, et de courir, croyant que là était
La tombe sainte des Maries.
Mais plus elle court, plus change
L’illusion qui l’éblouit,
Et plus le clair tableau s’éloigne et se fait suivre.
Œuvre vaine, subtile, ailée,
Le Fantastique l’avait filée
Avec un rayon de soleil, teinte avec les couleurs
Des nuages : sa trame faible
Finit par trembler, devient trouble,
Et se dissipe comme un brouillard.
Mireille reste seule et ébahie, à la chaleur...
Et en avant dans les monceaux de sable,
Brûlants, mouvants, odieux !
Et en avant dans la grande sansouire, à la croûte de sel
Que le soleil boursoufle et lustre,
Et qui craque, et éblouit !
Et en avant dans les hautes herbes paludéennes,
Les roseaux, les souchets, asile des cousins !
Avec Vincent dans la pensée,
Cependant, depuis longtemps
Elle côtoyait toujours la plage reculée du Vaccarès;
Déjà, déjà des grandes Saintes
Elle voyait l’église blonde,
Dans la mer lointaine et clapoteuse,
Croître, comme un vaisseau qui cingle vers le rivage.
De l’implacable soleil
Tout à coup la brûlante échappée
Lui lance dans le front ses aiguillons : la voilà,
Infortunée! qui s’affaisse,
Et qui, le long de la mer sereine,
Tombe, frappée à mort, sur le sable.
Ô Crau, ta fleur est tombée!... ô jeunes hommes, pleurez-la !...
📷 Sur le Vaccarès
Un extrait du chant X de Mirèio (Mireille), de Frédéric Mistral. Mireille s'est enfuie de chez elle pour implorer les Saintes-Maries-de-la-Mer d'infléchir la décision de son père qui refuse de la voir mariée au vannier Vincent, ce qui équivaut pour lui à une inacceptable mésalliance. Elle traverse la Camargue écrasée de soleil et est frappée d'insolation sur les rives de l'étang de Vaccarès...
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