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#auteur roumain
fleurdusoir · 5 months
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Douleur après douleur, souffrance après souffrance, supplice après supplice, blessure après blessure sur nos corps et dans nos âmes, tombe après tombe : ainsi vaincrons-nous.
— Corneliu Zelea Codreanu, Journal de prison
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orbitofdesire · 9 days
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Pourquoi Jacques Rivette, cinéaste de la Nouvelle Vague, peut-il être un bon guide pour décrypter la politique ? À cause de la place du marginal chez Rivette. Essentielle. Mais ce n’est que le début. En cherchant bien, on découvre tout ce qu’il y a de pertinent à regarder les films de Rivette d’un point de vue politique par tous les sujets qu’il aborde : la philosophie, la littérature, le cinéma classique. Mais surtout, en termes de révolution totale, la place des acteurs et leur émancipation, l’émancipation des personnages par rapport à la trame narrative, l’émancipation des spectateurs par rapport au réalisateur. L’opération révolutionnaire, c’est que le spectateur est d’emblée un personnage de son film. Il est mis à une place de témoin privilégié qui étudie les relations entre les êtres presque comme un ethnographe amateur dans la faune que montre le cinéaste. La scène spécifique qu’il va reprendre et qu’il va affiner, c’est la répétition de théâtre, un thème très fréquent chez Rivette, que l’on trouve par exemple dans L’Amour fou (1969) ou Out 1. Car quand l’acteur joue un acteur qui répète une pièce, il ne joue presque plus. Il est presque collé à la réalité. C’est comme dans un documentaire. Ce qui transforme le regard du spectateur. [...] Rivette se démarque-t-il d’une position quelque peu viriliste que l’on peut reprocher à la « politique des auteurs » ? C’est tout le problème. Rivette a été méconnu en son temps et il l’est encore aujourd’hui, mais j’espère que ça ne va pas durer parce qu’il déjoue dès le départ tous les pièges de la Nouvelle Vague. Le premier, c’est la fascination pour l’extrême droite. Parce que ni Truffaut, ni le jeune Godard d’avant Mao, ni Chabrol, ni Rohmer n’ont échappé à une certaine fascination pour les petits mecs d’extrême droite, à l’instar de Paul Gégauff, scénariste pour Chabrol et figure typiquement viriliste, un peu hussard, qui a accompagné le mouvement. Et on peut penser à Jean Parvulesco [interprété par Jean-Pierre Melville dans À bout de souffle, de Jean-Luc Godard – ndlr], écrivain d’origine roumaine, fasciste convaincu et tourné vers l’occulte, qui a longtemps gravité autour du groupe des Cahiers du cinéma.Rivette a toujours refusé de le saluer. Mais Rivette n’a pas fait comme Godard. Il est resté modeste par rapport à cette prise de parole possible. Mais fondamentalement, ce qui a nourri Out 1, c’est l’après-Mai-68. Le film sort en 1971, c’est trois ans plus tard. Ce qu’il filme, c’est la bourgeoisie de gauche, ce sont des gens qui n’ont pas de souci pour le lendemain, des metteurs en scène de théâtre, une avocate, un homme d’affaires, un intellectuel. Je vois ce film comme une sorte de remake de La Règle du jeu. C’est-à-dire qu’il va montrer l’inconvénient de la posture collective de son milieu qui finalement s’arrange de cette révolution ratée, tandis que les victimes sont les marginaux. Et eux, ils ne s’en arrangeront pas. C’est Frédérique, le personnage de Juliet Berto, qui va se retrouver, comme dit Renoir, à la place de « l’innocent sacrifié pour qu’une société puisse continuer ».
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yespat49 · 2 months
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Sarcelles (95) : un homme tabassé en pleine rue par six migrants roumains, l’un des agresseurs a tenté de lui éclater « la tête avec un marteau » alors qu’il était déjà inconscient par terre
(…) L’alerte a été donnée par des témoins vers 20h30. Un homme tombé au sol était roué de coups par six individus sur l’avenue de la Cascade. A l’arrivée des forces de l’ordre, l’agression était toujours en cours. “L’un des auteurs a tenté de porter un coup de marteau à la tête de la victime qui était inconsciente par terre”, explique une source proche de l’affaire. Continue reading Sarcelles…
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wiwsport · 2 years
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theflyingelectra · 2 years
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N O U V E L LE C H R O N I Q U E⁣ « Café Europa, Life after communism » de Slavenka Drakulić ◊ Je continue de lire des auteurs/autrices de l’ex-Yougoslavie. Slavenka, née en Croatie en 1949, a publié cet essai en 1996 quelques années après la chute du communisme. ◊ Celle qui a grandi après la deuxième guerre, dans la Yougoslavie de Tito où elle se sentait privilégiée (ils avaient le droit de voyager en Italie et en France pendant les vacances), découvre l’Europe - rêvée, fantasmée par tous ces peuple subissant le joug soviétique pendant des décennies. ◊ Mais qu’en est-il réellement ? Quel regard portent les Européens de l’Ouest sur leurs frères ? Un regard plutôt condescendant. Si le mur de Berlin est bien tombé, les divisions demeurent. Et lorsque la guerre éclate en ex-Yougoslavie, l’Europe détourne la tête… Attention, en tant que Française, il y a des choses qui ne font pas plaisir à lire, mais tout est criant de vérité. Slavenka n’oublie pas non plus de juger ses compatriotes, de Vienne à Budapest, de la capitale roumaine à Prague, elle fait un tour de ces pays et explique ce que 50 ans de communisme a laissé comme trace sur les peuples, sur leur mentalité. J’en dis plus sur mon blog. 👉🏻…(www.lanuitjemens.com) (à Nantes, France) https://www.instagram.com/p/CgRasv1KD2o/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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netalkolemedia · 2 years
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Revivre Jacques Roumain à travers une création inspirée de son œuvre Bois d’Ébène suivi de Madrid 
Le mois de juin marque les 200 ans d’anniversaire du célèbre auteur haïtien, Jacques Roumain. L’Institut Français d’Haïti a consacré tout le mois de juin à lui rendre hommage, ainsi, le jeudi 30 juin 2022, le metteur en scène Kenny Laguerre de concert avec les Ateliers Encriture ont présenté un hommage à ce grand auteur dans une création inspiré de son œuvre, le recueil de poésie intitulé Bois…
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thinkingimages · 3 years
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Dialectique de la Dialectique. Message Adresse au Mouvement Surrealiste International. by Luca, Gherasim; Trost [Dolfi].
Edizione di 559 esemplari complessivi suddivisi in 3 tirature: una tiratura di testa di 25 esemplari su papier Parchemin numerati con lettere dell'alfabeto da A a T; 203 esemplari su vélin Chamois numerati da 1 a 203; infine 330 esemplari su Vergé numerati da 204 a 534. "Le contact brutal avec le point de vue du communisme réel, soviétique, sur l’avant-gardisme, bien que choquant, ne change pas totalement ses illusions [di Gherasim Luca]; preuve en est la tentative de 1945, la plus audacieuse, de fournir au matérialisme dialectique une infusion de découvertes (idées, techniques) avant-gardistes. Il s’agit du manifeste – écrit en collaboration avec Trost, en Roumanie, mais en français «Dialectique de la dialectique», un texte éblouissant, où les concepts hégéliens, déformés par Marx et Lénine (la négation, la négation de la négation, la dialectique etc.) sont distillées dans la cornue alchimique du surréalisme. Le surréalisme même y est conçu de manière marxiste, en tant que révolution permanente: « Le premier point sur lequel nous voudrions insister concerne la nécessité de maintenir le surréalisme dans un état continuellement révolutionnaire, état qui puisse nous offrir les solutions synthétiques (hégéliennes, matérialistes, inouïes), vainement attendues jusqu’à aujourd’hui d’ailleurs»; « nous pensons que le surréalisme ne peut exister que dans une opposition continuelle envers le monde entier et envers lui-même, dans cette négation de la négation dirigée par le délire le plus inexprimable et cela sans perdre… son pouvoir révolutionnaire immédiat». Concrètement, les deux auteurs du manifeste proposent, en tant que «méthode générale révolutionnaire propre au surréalisme», «l’amour», «la puissance destructrice de l’amour envers tout ordre établi» et «l’érotisation sans limites du prolétariat». L’amour même doit être tout neuf, révolutionnaire, c’està-dire «non-œdipien» car c’est seulement par l’érotisation sans limites que le prolétariat peut échapper aux complexes inconscients qu’il a par rapport à la bourgeoisie" (Marta Petreu, «Les idées politiques de Gherasim Luca dans sa période roumaine»SYNERGIES ROUMANIE, n. 2, 2007; pp. 57-64).
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haitilegends · 2 years
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Prix Deschamps 2021
Luis Bernard Henry, Prix Deschamps 2021
Le Prix Deschamps 2021 est décerné au roman « La petite fille bleue » de l’écrivain Luis Bernard Henry. Originaire de la ville des Cayes, cet étudiant en philosophie et en sciences politiques, âgé de 24 ans, est devenu le plus jeune récipiendaire de ce prix, considéré comme le Goncourt haïtien.
Publié le 2021-11-19 | lenouvelliste.com
«Comment nommer l’émotion que je ressens en ce moment ? C’est un mélange de beaucoup de choses : à la fois une grande euphorie et une satisfaction intense. Ce prix annonce un aboutissement et un commencement. L’aboutissement d’une parole intime portée par mes absents, ma grand-mère et deux de mes amis d’enfance, qui m’ont laissé récemment. Et c’est, je l’espère, le commencement d’une œuvre qui se veut un dialogue profond et sincère avec l’autre ». Ce sont les réactions à chaud de notre nouveau Prix Deschamps, joint au téléphone par le Nouvelliste.
Émotion. Gaieté. Surprise incroyable. L’heure est à la joie pour Luis Bernard Henry, qui nous parle de son rapport avec la littérature : « La littérature est un espace d’altérité par excellence. C’est le premier domaine qui m’a fait réfléchir sur ce que des hommes peuvent faire à d’autres, sur l’importance des espérances, des rêves et des blessures qu’ils portent. Mon rapport à la littérature commence avec l’enfance, la littérature comme cri du monde et des autres. »
Né aux Cayes le 3 août 1997, Luis Bernard Henry est un ancien du Collège Frère Odile Joseph et du Collège La Providence de sa ville natale. Passionné de littérature dès son enfance, il fréquente la bibliothèque de l’Institut pour la promotion et le développement de l’éducation et de la culture (IPDEC) et découvre Jacques Roumain, Jean Fernand Brière, Jacques Stephen Alexis, Jean Métellus, James Baldwin, Albert Camus... tout un monde littéraire!
Il a commencé à lire à 16 ans. Il était en classe de seconde/secondaire II, le jour où Mme Prisca Céliscar, sa professeure de littérature, lui a recommandé sa première lecture : ''Zoune chez sa ninnaine'' de Justin Lhérisson. Depuis lors, les livres sont devenus une vraie passion pour lui. Quand on lui demande qu’est-ce qu’écrire? il répond : « Luis Bernard écrit pour habiter le monde et toucher les individus dans leur part secrète et intime. La littérature est une parole. Une parole esthétique. Une parole pour aller à la rencontre de l’autre ».
Luis Bernard a été longtemps fasciné par les histoires que lui racontait sa grand-mère, la nuit. « Je viens d’une ville de province. On passait souvent nos soirées assis aux pieds des adultes à écouter des histoires de Maitre-minuit, des légendes d’hommes et des dieux, qui m’ont appris à me méfier du réel. C’est ma grand-mère qui racontait les histoires. Et les grand-mères ne mentent jamais ». Un roman fantastique, son livre alors ?
« La petite fille bleue ». Selon l’auteur, le texte part de deux questionnements : Quelle part de nous est à l’autre ? Et qu’est-ce que la violence peut faire des hommes ? Le prétexte ? Une jeune journaliste souhaite faire un livre ; elle est hantée par la mémoire de son enfance et des absents. L’enfance, l’absence, la violence sont les thèmes principaux qu’aborde le récit. « J’ai écrit ce roman pour reprendre un dialogue que j’ai interrompu avec moi-même, interrompu à cause de certains drames intimes. Ce texte s’inscrit dans la filiation des auteurs qui me portent, de cette grande idée communiste que la terre peut être à tous les hommes. Ce prix me permet donc de reprendre avec moi-même ce dialogue urgent sur mes convictions politiques et mes convictions d’homme. »
Prix Littéraire Henri Deschamps
Signalons que le Prix littéraire Henri Deschamps a été créé en 1975 par les membres du Conseil d’administration de la société « Maison Henri Deschamps Les Entreprises Deschamps-Frisch S.A.» en mémoire du fondateur de l’entreprise. Le Prix, qui porte le nom de Henri Deschamps (né à Poitiers, en France, le 5 février 1897, et décédé à Port-au-Prince, en Haïti, le 12 octobre 1958), fondateur de la Maison Henri Deschamps, est destiné à récompenser une œuvre de grand public.
Pour cette édition, le jury était composé des membres suivants : Évelyne Trouillot (Présidente), Marie Laurence Jocelyn Lassègue (Secrétaire générale), Evains Wêche, Rhoody Attilus, Emmelie Prophète, Ronald C. Paul et Fédia Stanislas.
Auteur: Marc Sony Ricot
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capjuby · 5 years
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Pauline Gravel Le Devoir 20 avril 2019
Jusqu’à maintenant, on croyait que l’éventail de milliers de sons du langage humain existait depuis l’émergence de notre espèce, Homo sapiens, il y a 300 000 ans. Mais voilà qu’une recherche faisant appel aux outils les plus récents de la science contredit cette théorie et révèle que les consonnes f et v seraient apparues assez récemment, soit au moment de l’invention de l’agriculture, au Néolithique, en raison du changement d’alimentation qui aurait entraîné une modification de la morphologie des mâchoires et, de ce fait, de l’appareil phonatoire.
En 1985, le linguiste américain Charles Hockett faisait remarquer que les sons « f » et « v » qui sont produits en posant la lèvre inférieure sur les dents supérieures, d’où leur nom de sons labiodentaux, étaient absents des langues parlées par les populations ayant un régime alimentaire de chasseurs cueilleurs. Un groupe de chercheurs l’Université de Zurich, de l’Université de Singapour et de l’Université Lumière Lyon 2 en France s’est appliqué à vérifier cette hypothèse.
Dans un premier temps, les récentes observations paléo-anthropologiques ont permis aux chercheurs de confirmer que la morphologie et la position des mâchoires des humains ont changé à partir du Néolithique. Les crânes adultes datant d’avant cette période marquée par l’adoption de l’agriculture présentent une denture dont les incisives supérieures et inférieures sont situées exactement les unes au-dessus des autres, engendrant ce qu’on appelle une occlusion bord à bord. Par contre, les crânes d’adultes ayant vécu au Néolithique ou plus récemment ont conservé quant à eux la surocclusion dentaire présente durant l’enfance, où les incisives supérieures sont légèrement décalées vers l’avant par rapport à celles de la mâchoire inférieure et les surplombent quelque peu.
Les êtres humains naissent tous avec une surocclusion, mais comme l’alimentation du chasseur-cueilleur se composait d’aliments fibreux, granuleux, somme toute plutôt durs, qui usaient rapidement les dents et nécessitaient d’importants efforts de mastication, la denture de ces hommes préhistoriques se transformait à l’âge adulte et acquérait par des mécanismes compensatoires une occlusion bord à bord.
« Quand on mange des aliments qui sont durs, les dents subissent une importante érosion. Or, les dents sont des structures vivantes qui ont toutes sortes de processus d’adaptation permettant un réajustement. Une éruption continue des dents et un changement de leur orientation dans les alvéoles pouvaient survenir au cours de la vie de l’individu afin de compenser l’usure », précise Dan Dediu, linguiste à l’Université de Lyon 2 et coauteur de l’étude qui a été publiée dans Science. « De plus, si les aliments sont plus durs à mâcher, l’os de la mandibule [mâchoire inférieure] répond à ce stress mécanique en grossissant afin de devenir plus puissant. Or, c’est ce grossissement qui a contribué au développement d’une occlusion bord à bord. Mais quand apparaît l’agriculture, la nourriture devient plus molle, et n’induit plus cette érosion des dents et cette pression mécanique sur la mâchoire, qui n’a alors plus besoin de croître. La surocclusion est donc conservée à l’âge adulte, ce qui augmente la probabilité d’émettre des sons labiodentaux. »
Dans un second temps, les chercheurs ont développé deux modèles biomécaniques des structures oro-faciales et musculaires, l’une associée à une occlusion bord à bord et l’autre à une surocclusion. Ils ont ensuite procédé à une simulation par ordinateur de la production des sons labiodentaux « f » et « v » par ces deux modèles d’occlusion. Les simulations ont ainsi indiqué que la surocclusion nécessitait 29 % moins d’effort musculaire que l’occlusion bord à bord, et ce, probablement en raison de la plus courte distance que les lèvres inférieures doivent parcourir pour rejoindre les incisives supérieures (pour produire un « f » et un « v ») dans le cas d’une surocculsion (0,8 mm) comparativement à celle d’une occlusion bord à bord (3,4 mm).
Le fait que la production de consonnes labiodentales était facilitée en surocclusion a, du même coup, accru la probabilité qu’elles soient prononcées accidentellement. « Cette probabilité est en soi relativement faible, mais sur de nombreuses générations, et des milliers d’énonciations accidentelles, les sons labiodentaux ont fini par être retenus [et incorporés au langage] », explique Balthasar Bickel, linguiste à l’Université de Zurich et auteur principal de l’article.
Qui plus est, « ces sons voyagent très bien acoustiquement et sont perçus très clairement. On peut donc imaginer que sur des générations et des générations, ces sons qui sont faciles à produire et faciles à entendre se sont transmis plus aisément [d’un locuteur à l’autre] et ont été assimilés au langage », ajoute Steven Moran de l’Université de Zurich et coauteur de l’article.
Les chercheurs ont pu confirmer une grande partie de leur hypothèse lorsqu’ils ont étudié en détail les langues parlées par des populations indigènes du Groenland, d’Afrique du Sud et d’Australie qui présentent pour la plupart une occlusion bord à bord et dont les dents antérieures sont fortement usées. Les linguistes ont en effet observé que les dialectes parlés par ces populations de chasseurs-cueilleurs ne contenaient aucun son labiodental ou presque. Seuls les jeunes membres de certaines petites sous-populations, comme celle de l’ouest du Groenland, qui a eu des contacts fréquents avec des Européens (Danois, Allemands et Norvégiens) depuis le XVIIIe siècle, ont adopté certains sons labiodentaux qui, le plus souvent, se retrouvent dans des mots empruntés au danois.
Pour étoffer leur hypothèse, les chercheurs se sont également appliqués à retracer l’apparition et la diffusion des sons labiodentaux dans l’histoire de la famille des langues indo-européennes qui sont parlées dans une vaste zone géographique allant de l’Islande à l’Inde orientale.
L’évolution linguistique de cette famille de langues ayant été abondamment étudiée et comprise, il a été possible de reconstituer à l’aide de modèles statistiques comment certains sons étaient produits et sonnaient phonétiquement par le passé. On sait ainsi qu’en latin, les labiodentales faisaient déjà partie de l’inventaire phonologique, comme dans filius (fils), frater (frère). Alors qu’en grec ancien, il n’y en avait pas. Le φ, par exemple, était un p aspiré, précise le linguiste Paul Widmer de l’Université de Zurich, qui est également coauteur de l’étude.
Les chercheurs ont ainsi pu estimer que le nombre de sons labiodentaux a commencé à s’accroître entre 3500 ans et 4500 ans avant aujourd’hui, une période durant laquelle les produits laitiers (lait, fromage, yogourt, etc.) et les céréales ont commencé à devenir des denrées importantes pour les premières sociétés indo-européennes. Les modélisations suggèrent aussi que l’utilisation de labiodentales aurait connu une augmentation spectaculaire il y a environ 2500 ans. Ce foisonnement serait survenu surtout dans les branches italo-celtique (à l’origine de l’irlandais, du latin, du roumain, de l’italien, de l’espagnol et du français), germanique (à l’origine du suédois, de l’islandais, de l’anglais et de l’allemand) et grecque de l’arbre indo-européen. De plus, ce foisonnement coïncide avec l’avènement du moulin à eau (pour moudre les grains), il y a environ 2300 ans, et une utilisation croissante des techniques de transformation du lait — pour en assurer la conservation — qui ont entraîné une diffusion massive d’une alimentation molle.
Pour expliquer comment les labiodentales ont pu s’intégrer au langage de certaines sociétés, les chercheurs supposent que « lors de l’introduction des technologies agricoles innovatrices, l’accès régulier à une alimentation raffinée était probablement réservé à une élite privilégiée qui avait les moyens et le pouvoir d’organiser et de contrôler ces processus de production complexes. C’est parmi cette élite que les labiodentales se sont d’abord développées », avance, comme hypothèse, M. Widmer.
« Généralement, les classes sociales inférieures, par exemple la nouvelle bourgeoisie et les classes ouvrières, essaient de copier le langage des classes supérieures, poursuit Dan Dediu. C’est un mécanisme qui permet à des mots et à des sons de se répandre dans le langage, et nous pensons qu’il pourrait expliquer l’adoption des labiodentales » qui sont présentes dans 76 % des langues indo-européennes parlées aujourd’hui. « Ce processus est assez répandu dans le langage. On suppose que dans le français standard, c’est ainsi que le “r” ancien, qui ressemblait au “r” prononcé par les Espagnols et les Écossais et qui est plus roulé, a été remplacé au XVIIIe siècle par le “r” parisien [comme on le prononce aujourd’hui]. »
Cette étude a eu l’effet d’une petite révolution en linguistique, soulignent les auteurs, parce qu’elle met en évidence une cause extralinguistique à l’évolution du langage humain. « Traditionnellement, on pensait que les changements linguistiques venaient strictement du langage lui-même. Or, cette fois, nous proposons qu’un changement culturel, en l’occurrence l’introduction de l’agriculture, a eu un impact sur l’anatomie du tractus vocal, et que ce changement biologique a, à son tour, eu des conséquences sur le langage.
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gaiasanchez-blog · 5 years
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Mythes célèbres, dans la publicité et l’art (part I)
Mythe de Dracula
Dracula est sans conteste l'un des plus grands mythes du fantastique, en littérature comme au cinéma. Né sous la plume de l'écrivain irlandais, Bram Stoker (1847-1912) et paru en roman en 1897, le comte Dracula n'est pas vraiment issu de l'imagination de cet auteur. En effet, il existait Vlad l'Empaleur,  personnage historique du XVème siècle très connu en Roumanie mais aussi dans toute l'Europe, pour ses actes de cruauté et l'histoire de ses crimes. Il ne signait  pas « l'Empaleur », mais « Dracula » qui était le nom d'une branche de la dynastie princière que son père utilisait déjà. Il est important de noter que « dracul » en roumain signifie « le Diable » ou « le dragon », symbole du diable.
Les différences entre le personnage historique et le symbole qui en a découlé dans la littérature et le cinéma de vampires. D'une part, Vlad, prince du XVème siècle, oublié puis redécouvert au XIXème siècle, symbole de pouvoir fort, lutte acharnée, d'indépendance dans le combat de la Valachie contre les Turcs. D'autre part, le personnage imaginaire (irlandais) crée par Bram Stoker dans son roman écrit en 1897.  L'auteur s'est inspiré d'éléments réels pour inventer et décrire Dracula. Comme par exemple le portrait de Vlad l'Empaleur et la description du château du comte, similaire à celui du prince de Valachie. Ce sont deux personnages différents. Le personnage historique est un marginal mythifié qui régnait sur la Valachie. Le personnage imaginaire est né en Transylvanie ; tous deux ont vécu dans deux régions très différentes de la Roumanie actuelle (le nord et le sud).
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Dracula de Coppola
Dracula dans la publicité
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Publicité AirBnB, qui offre à ses consommateurs une nuit dans le château mythique de Dracula
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Publicité Oréo, qui met en scène des illustrations enfantines de Dracula
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babelinguiste · 6 years
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INTRODUCTION A L’INDO-EUROPEEN
Il a déjà été de nombreuses fois question d’étymologie et de comparaisons entre différentes langues sur ce blog, notamment l’étymologie latine d’un grand nombre de mots français, et le vocabulaire apparenté en espagnol ou en italien. Nous avons également tracé l’évolution du français depuis ses origines, et ce n’est donc pas un mystère ou une information nouvelle : les langues évoluent et changent au fil du temps ; tout comme les espèces biologiques, elles apparaissent, se développent, et finissent par mourir, en laissant potentiellement derrière elles une ou plusieurs descendances.
On peut alors regrouper le français, l’occitan, l’espagnol, le catalan, le portugais, l’italien et le roumain dans la famille des langues romanes, descendantes du latin ; ou bien l’anglais, l’allemand, le néerlandais, le danois, le norvégien, le suédois, l’islandais et le féroïen dans la famille des langues germaniques. On peut ainsi s’amuser à faire d’autres regroupements entre différentes langues d’Europe en se basant sur leurs ressemblances et les traces historiques d’une origine commune.
La question de regrouper des langues de par leurs similitudes et leur passé commun attesté ou suggéré ne date pas d’hier ; en effet si Aristote et Socrate ont dès le Ve siècle avant notre ère émis l’hypothèse d’une évolution linguistique avec modification par insertion, suppression, transposition et substitution de mots, sens et morphèmes, et si Giraud de Barri affirme au XIIe siècle que le gallois, le cornique et le breton descendent d’une langue commune, le premier travail de grande ampleur a lieu au XVIe siècle lorsque français Joseph Scaliger compare et remarque beaucoup de similitudes sur le mot Dieu dans différentes langues romanes, germaniques, slaves, ainsi qu’en grec.
Au XVIIe siècle, Marcus van Boxhorn est pourtant le premier à soupçonner une langue d’origine commune (qu’il appelle le scythique) au grec, au latin, au perse, ainsi qu’aux langues germaniques, slaves, celtes et baltes. En 1786, William Jones donne une conférence sur le sanskrit (la langue liturgique de l’Inde) et émet l’hypothèse d’une origine commune aux langues d’Europe et du sous-continent indien, remarquant la proximité du latin, du grec ancien et du sanskrit.
« La langue sanskrite, quelle que soit son ancienneté, est d’une structure merveilleuse ; plus parfaite que le grec, plus riche que le latin, et plus exquisément raffinée que ce soit, mais en gardant de chacune d’elles une affinité plus forte, à la fois dans les racines verbales et les formes grammaticales, et qu’un accident aurait créé ; aussi fort en effet, qu’aucun philologue ne pourrait examiner toutes les trois, sans croire qu'elles sont issues à partir d’une source commune, qui, peut-être, n’existe plus. » William Jones, 1786
L’hypothèse indo-européenne se développe ensuite dans le courant des XIXe et XXe siècles, bien que le nom donné à la langue origine et à la famille de langues concernées varie au fil des siècles. De langues scythiques ou japhétiques (de Japeth, personnage biblique frère de Sem et Cham, et fils de Noé ; pour les personnes défendant à l’époque le terme japhétique, la descendance de Sem serait à l’origine des langues sémitiques), le XIXe siècle va voir émerger les termes « langues indo-germaniques », dû aux premières langues étudiées et considérées dans l’hypothèse ainsi qu’à un fort nationalisme naissant en Europe, et « langues aryennes ». Ce terme servira sur la deuxième moitié du XIXe et sur la première moitié du XXe siècle à l’idéologie nationaliste allemande puis nazie sur la race aryenne.
Le terme aryen dérive du sanskrit आर्य arya « noble » et est utilisé dans certains textes sanskrits par les auteurs pour parler d’eux-mêmes et de leur peuple. Le terme de « langues aryennes » a donc été dans un premier temps utilisé de par l’hypothèse selon laquelle les ancêtres communs des indo-européens se nommaient également ainsi. Pourtant, il semble être plus une évolution spécifique à la branche dont vient le sanskrit, et à cause de sa connotation raciste aujourd’hui, il n’est plus utilisé en linguistique que pour désigner un groupe spécifique de langues indo-iraniennes, localisées dans le nord de l’Inde : les langues indo-aryennes. D’ailleurs, l’expression antique avestique (langue liturgique de la religion zoroastrienne) Aryānam xshathra « royaume des Nobles », a dérivé en Ērān shahr, puis Iran.
Aujourd’hui donc le terme « indo-européen » a remplacé ses prédécesseurs et est plus que largement accepté et utilisé dans la communauté scientifique. Il désigne à la fois la langue d’origine commune (l’indo-européen commun, ou également dans la littérature anglaise le proto-indo-européen ou PIE) et le ou les peuples qui ont parlé des langues indo-européennes au cours de l’histoire (les Indo-Européens, avec majuscules).
Les langues indo-européennes sont regroupées en dix familles :
les langues albanaises, dont le seul représentant actuel est l’albanais avec 5,4 millions de locuteurs ;
les langues anatoliennes, originaires de l’actuelle Turquie au IIe millénaire avant notre ère et éteintes au cours du Ier millénaire avant notre ère, desquelles faisait partie le hittite ;
les langues arméniennes, dont le seul représentant actuel est l’arménien avec entre 7 et 8 millions de locuteurs ;
les langues balto-slaves, originaires de la vallée de la Volga, bien que certains linguistes séparent encore les langues baltes (le lituanien et le letton) des langues slaves (comme le russe, le polonais ou le serbe) et attribuent les proximités linguistiques des deux groupes plus à des interférences linguistiques dues à une proximité géographique qu’à une origine commune dans la famille indo-européenne ;
les langues celtiques, originaires de la région de Hallstatt au nord des Alpes sur la fin du IIe millénaire avant notre ère et s’étant étendues sur l’Europe continentale et les îles britanniques entre 750 et 250 av. EC, ne sont aujourd’hui plus représentées que par la branche des langues celtiques insulaires avec le gaélique irlandais, le gaélique écossais, le mannois, le gallois, le cornique et le breton, et sont toutes en danger d’extinction ;
les langues germaniques, originaire des rives de la mer Baltique et du nord de l’Allemagne actuelle, et aujourd’hui représentées sur tous les continents, majoritairement par l’anglais ;
les langues helléniques, représentées par le grec moderne et ses 15 à 22 millions de locuteurs, les autres langues de la famille étant aujourd’hui considérées comme éteintes ;
les langues indo-iraniennes, présentes dans l’actuel Turkménistan dès la fin du IIIe millénaire avant notre ère puis s’étendant vers l’Afghanistan et le nord de l’Inde au début du IIe millénaire avant notre ère, et desquelles font partie le sanskrit, l’hindi, l’urdu, le persan et le kurde ;
les langues italiques, originaires du sud des Alpes vers la fin du IIe millénaire avant notre ère, et liées selon certains linguistes aux langues celtiques dans une famille appelée langues italo-celtiques, desquelles le latin deviendra le seul représentant au Ier siècle avant notre ère, supplantant et faisant disparaitre le vénète, le falsique, le picène, l’osque, l’ombrien et le sicule, avant de diverger autour du Ve siècle de notre ère vers les différentes langues romanes que nous connaissons actuellement ;
et les langues tokhariennes, peut-être parlées dès le IIe millénaire avant notre ère mais attestées avec plus de certitude (grâce à des écrits en koutchéen et en agnéen retrouvés) entre 300 et 500 dans le bassin du Tarim en Chine actuelle, avant de disparaître vers l’an 900 lors des invasions Ouïghours.
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Évolution du proto-indo-européen vers les différentes familles de langues indo-européennes, d’après « Two-point-equidistant-asia », par Mdf, licence CC-0, et « Kurgan map », par  Dbachmann, licence CC-0.
L’hypothèse actuellement la plus acceptée par la communauté scientifique concernant l’origine des Indo-Européens est l’hypothèse kourgane (du russe курган kurgan « tumulus », terme d’origine tatare de même sens), basée sur des preuves linguistiques et archéologiques : le proto-indo-européen aurait été parlé par un peuple originaire des steppes pontiques (au nord de la mer Noire et de la mer d’Azov) entre 5500 et 4000 av. EC, où ils auraient domestiqué le cheval ; ils se seraient ensuite étendus dans toute la région pontique entre 3000 et 2500 av. EC, puis auraient atteint les Balkans et les rives de la mer Caspienne avant 2000 av. EC, l’Asie centrale et le nord de l’Inde entre 2000 et 1500 av. EC, l’Europe centrale et la péninsule italique vers 1000 av. EC, et le nord de l’Europe avant 500 av. EC.
D’autres hypothèses existent, plaçant le point de départ des Indo-Européens et le foyer de locuteurs du PIE en Anatolie entre les VIIe et VIe millénaires avant notre ère (théorie anatolienne de Colin Renfrew, 1987), ou en Inde vers le VIe millénaire avant notre ère (théorie de la Sortie de l’Inde ou de l’Invasion Aryenne) ; certains remontent aussi loin que le Xe millénaire avant notre ère (théorie de la Continuité Paléolithique). Cependant, ces théories sont principalement basées sur des données uniquement archéologiques, sans forcément prendre en compte les langues parlées, et la plupart des linguistes rejettent ces hypothèses. Nous nous concentrerons donc sur l’hypothèse kourgane.
Toujours selon cette hypothèse, entre 3500 et 3000 av. EC a lieu le processus de satemisation et le proto-indo-européen commence à diverger selon deux groupes de dialectes (je tiens à rappeler qu’à l’époque il s’agissait certainement de dialectes, mais aujourd’hui ce sont les ancêtres de plusieurs familles de langues) : ceux dans lesquels la consonne palatale *ḱ (sans doute le son /c/) perd sa palatalisation et devient /k/, et ceux dans lesquels elle dérive vers la fricative /s/. On parle alors de langues centum pour les premières (prononcé /ken.tum/) et de langue satem pour les secondes (prononcé /sa.tɛm/), d’après le mot pour « cent » en PIE : *ḱm̥tóm.
Or, c’est à peu près à l’époque où le proto-indo-européen diverge et disparaît que commence à se développer l’écriture. Cette technologie arrivant à des stades différents de l’évolution des peuples en Europe, certaines langues beaucoup plus récentes n’ont, elles non plus, pas de trace écrite : c’est le cas par exemple du proto-germanique, encore parlé vers l’an 200 mais jamais écrit, alors que le latin par exemple s’écrit dès le VIIe siècle avant notre ère.
Le vocabulaire du PIE ainsi que sa grammaire sont donc reconstruits grâce à un procédé que nous détaillerons la semaine prochaine : la linguistique comparée. Cela étant, retenez que c’est cette ignorance du terme initial exact et sa reconstruction qui amène la notation étoilée des termes indo-européens que nous voyons depuis le premier article. Cette notation n’est d’ailleurs pas spécifique à l’indo-européen commun et s’applique pour toute forme non-attestée et reconstruite d’un mot.
Le proto-indo-européen est une langue complexe et ayant énormément de flexion : on compte 25 consonnes (les nasales *m et *n, les occlusives sourdes *p, *t, *k, *ḱ et *kʷ, les occlusives sonores *b, *d, *g, *ǵ et *gʷ, les occlusives aspirées *bʰ, *dʰ, *gʰ, *ǵʰ et *gʷʰ, la fricative *s, les liquides *r et *l, les semi-voyelles *y et *w, ainsi que trois sons laryngaux notés *h₁, *h₂ et *h₃) et 2 ou 3 voyelles (*e, *o, et selon Manfred Mayrhofer peut-être *a, ainsi que leurs équivalents longs, les diphtongues et les consonnes *h̥₁, *h̥₂, *h̥₃, *m̥, *n̥, *l̥, *r̥, *i, *u à valeur vocalique) ; les noms sont classés selon 3 genres (masculin, féminin et neutre), 3 nombres (singulier, duel et pluriel) et se déclinent selon 8 cas (nominatif, vocatif, accusatif, locatif, génitif, ablatif, datif et instrumental).
« *Hoi(H)nos, *duoh₁, *treies,*kʷetuōr, *penkʷe, *(s)uéks, *séptm, *h₃eḱteh₃, *(h₁)néun, *déḱmt, *duidḱmti, *trih₂dḱomth₂, *kʷeturdḱomth₂, *penkʷedḱomth₂, *ueksdḱomth₂, *septmdḱomth₂, *h₃eḱth₃dḱomth₂, *h₁neundḱomth₂, *ḱm̥tom, *ǵheslo. » Les nombres de 1 à 10, 20, 30, 40, 50, 60, 70, 80, 90, 100 et 1000 en proto-indo-européen, d’après Sihler et Beekes
En près de 7000 ans, l’indo-européen a évolué pour donner près de 600 langues dont on possède une trace aujourd’hui (soit un peu moins de 10% du nombre total de langues répertoriées), et plus de 56% de la population mondiale parle une langue indo-européenne. Lorsque j’ai découvert ce qu’était le proto-indo-européen, ce qu’il représentait pour l’évolution des langues d’Europe et que je me suis renseignée sur ses origines, je suis tombée en admiration devant tant de complexité et de beauté, et devant le travail des linguistes pour faire revenir des Oubliés de l’Histoire cette langue qui est devenue l’une de mes préférées. Je n’ai pu ici qu’effleurer la surface de ce que représentent l’indo-européen et sa culture, et j’espère pouvoir y revenir dans de futurs articles.
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clubdefi · 3 years
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Cette ambition réussie des feujs de posséder 98 % de la presse mondiale pour nous intoxiquer à la sauce marketing... pro israël ! A tué l'escroc Maxwell...
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Grandeur et décadence de Robert Maxwell
Sa mort, il y a trente ans, reste un mystère mais un nouveau livre de l’auteur britannique John Preston lève le voile sur la vie extraordinaire de ce patron de presse anglais
By ROBERT PHILPOTToday, 6:35 pm LONDRES — Quand le yacht de quatre étages de Robert Maxwell avait amarré à New York, au début du mois de mars 1995, l’homme semblait être au sommet de son pouvoir et de son influence. Avec une richesse estimée entre un et deux milliards de dollars, le patron de presse britannique se trouvait dans la ville pour conclure définitivement l’achat de l’un des plus vieux tabloïds américains, le New York Daily News, réalisant ainsi son rêve de se hisser enfin à la hauteur de son rival de toujours, Rupert Murdoch, alors à la tête d’un empire médiatique. Au cours des jours et des semaines suivantes, « Bob the Max » – c’est le nom qu’il s’était donné – avait savouré chaque moment de ce triomphe, en divertissant les célébrités new-yorkaises à bord de son bateau, Lady Ghislaine ; en côtoyant l’élite à Washington à l’occasion du dîner Gridiron annuel et en se tenant aux côtés du général Colin Powell lors du défilé offert par les troupes américaines après leur victoire au cours de la guerre du Golfe.ADVERTISEMENT Quelques mois après, Maxwell était tombé du pont de son yacht dans des circonstances mystérieuses. Son empire de presse s’était rapidement effondré sous le poids d’un endettement terrible ; sa réputation avait été salie à jamais par la révélation que, dans un effort désespéré visant à tenir à distance les banquiers, il avait volé des millions dans les fonds de pension de ses entreprises. L’histoire de l’ascension et de la chute brutale de Maxwell – qui est au cœur du livre Fall: The Mystery of Robert Maxwell, un ouvrage brillamment écrit par l’auteur britannique John Preston et absolument passionnant – ressemble à un drame shakespearien. « C’est très difficile de trouver une personnalité du 20e siècle s’étant autant éloignée de ses racines que l’avait fait Maxwell, » dit Preston au Times of Israel au cours d’une interview. C’est dans la petite ville de Solotvino, dans la province de Ruthénie (qui faisait alors partie de la Tchécoslovaquie) que Maxwell avait vu le jour, en juin 1923 – il avait été le premier des neuf enfants que devaient avoir ensuite Mehel et Chanca Hoch. L’antisémitisme était omniprésent et la famille vivait dans la misère, dans une bicoque en bois de deux pièces avec un trou qui faisait office de toilettes à l’arrière de la cabane. Pendant l’hiver, deux enfants se partageaient une seule paire de chaussures.
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Le Dancing Hare, précédemment connu sous le nom de Lady Ghislaine, au mois de janvier 2020. (Crédit : Wikimedia commons/ CC-BY-SA-4.0/ Andrewrutherford) Mensonges, demi-vérités et exagérations Jan Hoch – c’est le nom sous lequel il était connu à ce moment-là – faisait ses études dans une yeshiva de Bratislava quand les nazis avaient envahi la Tchécoslovaquie, en mars 1939, avant de livrer la Ruthénie à leurs alliés hongrois. Hoch avait fait couper ses papillotes – une rupture symbolique avec le judaïsme qui ne devait jamais se réparer pendant plus de quatre décennies – et il avait quitté Solotvino trois mois plus tard. Il ne devait jamais revoir sa mère, son père, son grand-père, trois de ses sœurs ou son plus jeune frère. L’ensemble de ses frères et sœurs devaient mourir à Auschwitz, à l’exception d’un seul. Sa fuite et la destinée réservée à sa famille devaient finalement hanter Maxwell pendant tout le reste de sa vie, pense Preston.
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John Preston, auteur de ‘Fall: The Mystery of Robert Maxwell’. (Crédit :Justine Stoddart) L’enfance et l’adolescence de Maxwell restent mystérieuses. L’animateur Michael Parkinson devait remarquer, presque un demi-siècle plus tard, que ce mystère « vient soutenir la théorie que souvent, la vérité est plus exotique encore que ne l’est la fiction ». En réalité, comme le détaille Preston dans son livre, cet exotisme présumé doit beaucoup au penchant qu’avait toujours nourri Maxwell pour les mensonges, les demi-vérités et les exagérations. Après avoir fui Solotvino, par exemple, l’adolescent avait rejoint la résistance antinazie mais il avait été capturé, accusé d’espionnage et condamné à mort. Maxwell avait affirmé, plus tard, qu’il était parvenu à s’échapper « assez facilement » après avoir eu le dessus sur un gardien manchot qui l’accompagnait à une audience devant le tribunal. Caché sous un pont, avait-il raconté à une autre reprise, il avait été aidé par une « gitane » qui lui avait ôté ses menottes. « Aussi intriguant que ce récit puisse être », écrit Preston, « il soulève un certain nombre de questions. Indépendamment de la surcharge de travail imposée au service des prisons hongrois, il semble étrange qu’il n’ait pu affecter à la surveillance du prisonnier qu’un seul gardien manchot ». La « gitane » énigmatique n’avait pas non plus figuré dans les narrations précédentes de Maxwell. « Pourquoi n’avait-il pas jugé utile de mentionner son existence auparavant ? Avait-il simplement oublié qu’elle était là ? », s’interroge l’auteur. Ou, se demande-t-il, « est-elle née… dans l’un des nombreux recoins colorés de l’imagination de Maxwell ? » « Maxwell a créé ses propres mythes », continue Preston, « et l’une des raisons expliquant la création de ces mythes, c’est qu’ils ont pu servir d’écran de fumée derrière lequel il s’est toujours dissimulé ».
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‘Fall: The Mystery of Robert Maxwell,’ écrit par John Preston. (Crédit : Justine Stoddart) Ce qui n’ôte rien, par ailleurs, à l’héroïsme authentique dont avait fait preuve Maxwell pendant la guerre. Après avoir échappé à son « gardien manchot », il était parvenu à gagner la Grande-Bretagne viaBelgrade, Beyrouth et Marseille. Trois semaines après le D-Day, il avait embarqué pour la France et il avait été promu officier après sa première bataille. Maxwell — qui avait déjà, à ce moment-là, adopté une teinte d’accent anglais parfaite en écoutant les discours de Winston Churchill et qui se présentait dorénavant sous le nom typiquement British de Caporal suppléant Leslie Smith — devait recevoir la croix militaire pour avoir sauvé un régiment allié qui s’était fait piéger. Sa bravoure se mélangeait à une certaine cruauté : Ainsi, à une occasion, avait-il tué de sang-froid le maire d’une ville allemande pour étouffer toute résistance. Il avait, une autre fois, retourné sa mitrailleuse contre des soldats allemands qui s’étaient rendus. Néanmoins, ce que Preston dépeint, chez Maxwell, comme un « flair naturel pour le subterfuge » – à l’âge de 23 ans, il avait déjà changé d’identité quatre fois – devait être clairement apprécié par ses supérieurs. Parlant couramment le français, l’allemand, l’anglais, le tchèque, le roumain et le yiddish, l’homme devait être envoyé à Paris, au mois d’octobre 1944, pour rassembler des renseignements sur un soulèvement communiste qui était alors redouté. Après la fin de la guerre, il avait été envoyé en Allemagne et, sur les ruines de Berlin, il avait mené des missions d’espionnage pour le compte des services de renseignement britanniques. Il avait aussi effectué des voyages sous couverture en Tchécoslovaquie, qui devaient se répéter pendant toutes les années 1940 et 1950. La construction d’un empire des médias  Berlin et sa relation avec les services secrets britanniques devaient s’avérer ultérieurement être les deux fondations sur lesquelles Maxwell devait construire son empire médiatique. Par le biais de son travail avec les forces britanniques occupantes, Maxwell avait rencontré Ferdinand Springer, propriétaire de la maison d’édition Springer-Verlag. L’entreprise, qui avait été la plus importante maison d’édition de livres et de journaux scientifiques dans le monde, avait un grand nombre de publications en retard et il y avait, à cette époque, un public avide d’ouvrages universitaires internationaux – autant d’ouvrages dont il avait été privé pendant la guerre.
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Photo non-datée du magnat britannique de la presse Robert Maxwell. (Crédit : AP Photo)
Entre autres joyeusetés dont les dédommagements de guerre à Israel les Allemands subissent des restrictions injustes... qui profitent aux feujs...
La malheur de Springer – qui était que les citoyens allemands avaient l’interdiction de procéder à d’importantes livraisons à l’étranger – avait été la chance de Maxwell. Après s’être assuré des droits de distribution dans le monde entier de cette multitude de livres en attente, le jeune homme de 24 ans avait organisé leur transport vers Londres, par chemin de fer et par camion. Les liquidités nécessaires pour cette opération logistique massive semblent avoir provenu, en grande partie, des services secrets britanniques – cela avait été la seule et unique fois, avait déclaré un responsable des renseignements après le décès de Maxwell, que le M-16 avait agi ainsi pour un entrepreneur. Toutefois, cela ne devait pas être la dernière occasion où les liens de Maxwell avec les services secrets devaient être utiles et profitables.
Pendant toutes les années 1950, le réseau commercial de Maxwell et son entreprise-amiral, Pergamon Press, avaient prospéré et s’étaient développés. « A de nombreux égards, Maxwell était un homme d’affaires brillant », commente Preston. « Il était devenu le plus grand éditeur de journaux scientifiques des années 1950 et le plus riche aussi – et ce n’est pas arrivé par hasard ». Mais la propension, selon Preston, de Maxwell a utiliser « des coups bas » – ce sont les termes employés par l’auteur – est déjà évidente. Par exemple, en 1955, il avait été révélé qu’il avait procédé au démembrement des actifs de l’une de ses entreprises principales en transférant et en utilisant les prêts auxquels il avait souscrit en son nom pour renforcer d’autres sociétés de son empire naissant – ce qui avait amené des créanciers furieux à entrer en contact avec le Service des faillites du Royaume-Uni. C’est ainsi qu’avaient débuté la crainte et la haine que Maxwell devait vouer à l’establishment britannique durant toute sa vie. Il devait conserver en permanence le sentiment que cet ennemi n’aurait de cesse de le faire tomber. Un échec politique  Néanmoins, dans les années 1960, Maxwell vivait au Headington Hill Hall, une demeure au style italien située aux abords d’Oxford et sa femme, Betty, une Française d’origine protestante que l’homme d’affaires avait épousée en 1945, avait donné naissance au neuvième et dernier enfant du couple, Ghislaine. Maxwell se préparait alors à se lancer dans une carrière politique, et il avait déclaré pompeusement à ses amis : « J’ai décidé de devenir Premier ministre ».
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Headington Hill Hall. (Crédit : Wikimedia Commons/ CC-BY-1.0/Donegalscott) Mais, comme devaient le démontrer les événements de l’année 1991, pour Maxwell, triomphe et désastre devaient être toujours deux éléments facilement appelés à se conjuguer. La carrière de l’homme d’affaires au Parlement – il avait été élu député Travailliste, pour le siège marginal de Buckingham en 1964 – devait être brève et peu illustre. Le monde à la fois élitiste et fidèle à la tradition de Westminster s’était révélé inconfortable pour un tempérament ombrageux, flamboyant et avide de reconnaissance comme celui de Maxwell, et les médias avaient tourné en ridicule ses performances parlementaires. Réélu lors du raz-de-marée Travailliste en 1966, Maxwell avait perdu son siège quatre ans plus tard et il devait encore échouer à le reconquérir lors d’une nouvelle tentative, en 1974.
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Robert Maxwell, à droite, parle avec Henry Kissinger, au centre, et des responsables hollandais au forum économique mondial d’Amsterdam, le 11 avril 1989. (Crédit : Domaine public) La tragédie frappe encore et encore  Deux tragédies survenues dans son environnement proche avaient été, malgré tout, plus dévastatrices encore pour l’homme d’affaires. En 1957, le couple avait perdu sa petite fille de trois ans des suites d’une leucémie. Quatre ans plus tard, l’aîné de la famille, Michael, avait été grièvement blessé dans un accident de la route et il devait rester dans le coma avant de s’éteindre au début de l’année 1968. L’accident qui, selon Preston, « a fait planer un terrible nuage noir sur la famille, un nuage qui ne s’est jamais dissipé » avait détaché émotionnellement Maxwell de son épouse et de ses autres enfants. « Maman, j’existe », avait dû ainsi déclarer Ghislaine à sa mère alors qu’elle n’était âgée que de trois ans.
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Ghislaine Maxwell, fille de feu Robert Maxwell, patron de presse britannique, lit un communiqué en espagnol dans lequel elle exprime la gratitude de sa famille aux autorités espagnoles à bord du Lady Ghislaine à Santa Cruz de Tenerife,le 7 novembre 1991. (Crédit : AP Photo/Dominique Mollard, File) Alors que Maxwell ne savait plus rien refuser à sa fille, la gâtant outrageusement et la marquant ainsi comme sa préférée, son épouse et ses autres enfants avaient ressenti de plus en plus le poids de son tempérament volcanique, de son dédain facile et de sa désapprobation. Maxwell devait prendre un coup supplémentaire au mois d’octobre 1969 quand il s’était retrouvé, sans plus de cérémonie, exclu du conseil d’administration de la société Pergamon Press après la conclusion d’un accord lucratif avec Saul Steinberg, le plus jeune multimillionnaire et self-made manaméricain, qui avait très mal tourné. Il avait été impossible pour l’homme d’affaires de ne pas s’attribuer la responsabilité de cet échec cinglant : Steinberg avait découvert que son nouveau partenaire avait mensongèrement gonflé ses profits en s’engageant dans des pratiques de comptabilité s’apparentant à des tours de passe-passe. « Une fois encore », écrit Preston, « il avait utilisé une partie de son empire pour renflouer une autre ». Mais il ne devait pas abandonner ce type de pratique pour autant. Dix-huit mois plus tard, un rapport gouvernemental établi sur cette débâcle avait déclaré que Maxwell « n’est pas une personnalité fiable pour diriger de manière appropriée une compagnie cotée ». La réponse qui avait été avancée par l’homme d’affaires – qui avait été d’affirmer qu’il faisait l’objet d’une « chasse aux sorcières » lancée par le « soi-disantestablishment de la City »- s’était avérée peu convaincante.
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Robert Maxwell, président de Pergamon Press qui publiait alors la biographie de l’homme le plus riche du monde à l’époque, Ryoichi Sasakawa, à droite, le 29 octobre 1980. (Crédit : AP Photo) Maxwell était tombé à terre – mais pas longtemps. Moins de cinq années après avoir été écarté de ses fonctions, il était parvenu à reprendre le contrôle de Pergamon. « Il est remonté à une vitesse étonnamment rapide », note Preston. Mais ce retour avait été précipité par une ruse : Steinberg n’avait pas remarqué, dans l’accord original qui avait été signé en 1969, que Maxwell avait conservé la mainmise sur la filiale américaine – très rentable – de Pergamon. Le « Tchèque sans provision », comme la presse l’avait surnommé, était alors parvenu à priver de liquidités la compagnie parente, la plaçant au bord du gouffre et obligeant finalement Steinberg à rendre les armes – une retraite qui s’était avérée humiliante et coûteuse pour le jeune Américain. Pas Murdoch Une décennie plus tard, l’homme d’affaires – qui était, dans l’intervalle, devenu l’heureux propriétaire d’un club de football et de la plus grande entreprise d’impression d’Europe – avait enfin atteint l’objectif qui lui avait échappé pendant les quinze années précédentes : l’acquisition d’un journal national. Cela n’avait pas été faute d’avoir essayé – en 1968, il avait bien tenté d’acheter News of the World, le journal du dimanche le plus lu en Angleterre ; en 1969, il avait tenté sa chance avec The Sun; et, en 1981, il s’était efforcé d’acquérir The Times. Mais, à chaque fois, il avait été pris de court par Murdoch. La bataille pour News of the World avait été particulièrement laide : Dans un éditorial, le journal avait déclaré que « ce ne serait pas une bonne chose que M. Maxwell, qui s’appelait dans le passé Jan Ludwig Hoch, prenne le contrôle de ce journal… Il s’agit d’un journal britannique écrit par des Britanniques. Faisons en sorte que les choses ne changent pas ». Murdoch, qui a été interrogé par Preston pour le livre, se souvient : « J’ai senti que l’establishment ne lui permettrait pas de faire son entrée dans le sérail ».
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Robert Maxwell lors d’un panel économique mondial à Amsterdam. (Crédit : Domaine public) Preston convient, de manière plus large, du fait que le sentiment de Maxwell d’avoir été dédaigné et bloqué par l’establishment n’a pas été un sentiment de « pure paranoïa ». « Il y avait beaucoup d’antisémitisme et même s’il niait être Juif, tout le monde savait qu’il l’était », explique Preston. « Il était un étranger, il était considéré comme un arriviste arrogant et ces aspects de sa personnalité n’étaient vraiment pas appréciés ». L’achat du Daily Mirror par l’homme d’affaires en 1984 – le journal arrivait à l’époque derrière le Sun en termes de circulation – avait ouvert la voie au combat titanesque contre Murdoch qui était devenu chez lui de plus en plus obsessionnel au cours de son existence. « Il fut un temps où les deux seules personnes qui respiraient le même air étaient mon père et Murdoch, », a confié Ian, le fils de Maxwell, à Preston. Read the full article
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tourismesenegal · 3 years
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@tourisme_senegal_ L'ouvrage, dont les travaux ont débuté en 2002, a coûté entre 9 et 15 milliards de francs CFA (15 à 23 millions d'euros). Il fait partie des grands projets du président Abdoulaye Wade qui veut en faire le symbole de la « dignité du continent ». Il s'agit de montrer au travers d'une famille dressée vers le ciel, l'homme portant son enfant sur son biceps et tenant sa femme par la taille, « une Afrique sortant des entrailles de la terre, quittant l'obscurantisme pour aller vers la lumière ». Le monument figure en effet une famille africaine résolument tournée vers le Nord-Ouest. La statue aurait été conçue par le sculpteur d'origine roumaine Virgil Magherusan. Le projet du monument a été confiée à l'architecte sénégalais Pierre Goudiaby Atepa, auteur « notamment » de la Porte du Troisième millénaire qui surplombe la route de la Corniche. L'œuvre a été « dessinée » par le président Wade qui en détient 35 % des droits d'auteur, mais l'œuvre avait été initiée par le célèbre artiste sénégalais Ousmane Sow qui s'est depuis retiré du projet suite a une mésentente avec Abdoulaye Wade. #tourisme_senegal #tourismesenegal #destinationsenegal #voyages #voyagesdetective #comptoirdesvoyages #voyagesorgun #voyagescolaire #untoldvoyages #voyagesurmesure #voyagesolo #voyagesport #bonvoyageseason4 #virginvoyages #voyageursdumonde #voyager #travelaroundtheworld #travel #vacances #voyage #tourisme #travelgram #bestdestinations #travelphotography #paysagemagnifique #instavoyage #vacancesenfamille #voyageurdumonde #voyageurs @taamusenegal @destinationsenegal_sn @grain2folie (à Monument de la Renaissance africaine) https://www.instagram.com/p/CQ1WI-gr4mP/?utm_medium=tumblr
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lookatthescreen · 3 years
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Chronique #34 : L’héritage des films de troupe (Thème du mois : Les films de troupe)
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Les années 1980 en France ont été l’apogée de la culture du sketch à la télévision. Avec un duel entre deux groupes qui ont indubitablement marqué leur époque : Les Inconnus et Les Nuls. Le premier groupe, composé de Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Légitimus, fait ses gammes sur scène en produisant plusieurs spectacles grâce auxquels ils font le tour de France dans des tournées de plus en plus couronnées de succès. Si bien qu’en 1990, ils sont embauchés par Antenne 2 (la grand-mère de France 2) pour présenter une émission de télé bien nommée : La Télé des Inconnus, où l’on retrouvera leurs sketchs les plus cultes et les plus connus.
Dans la même décennie, Alain Chabat et Dominique Farrugia se rencontrent par l’intermédiaire de la nouvelle chaîne, Canal +. Ils sont rejoints peu de temps après par Chantal Lauby et Bruno Carette. Le quator s’autoproclame Les Nuls, et est chargé d’animé la pastille Objectif Nul sur la chaîne cryptée, juste avant le journal télévisé. Le succès est immédiat, et on leur propose des passages de plus en plus longs dans des émissions phares comme Nulle Part Ailleurs. Les Nuls finiront par avoir leur propre programme, Les Nuls l’émission, au début des années 90. Là aussi, le public sera au rendez-vous et propulsera la bande à Chabat vers la notoriété et la reconnaissance. Les Inconnus et les Nuls ont donc atteint leur apogée à la même époque, sur deux chaînes concurrentes, et avec deux styles d’humour différents. L’équivalent de l’époque de la lutte entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo si vous me permettez la comparaison.
La suite est toute tracée et, il faut le dire, inévitable. Les deux troupes, qui ont fait le tour du petit écran, se lancent à l’assaut des salles obscures. Et ce sont Les Nuls qui dégainent les premiers. En 1994 sort leur premier film, La Cité de la Peur, entièrement écrit de leurs mains et réalisé par leur ami Alain Berbérian. Cette comédie absurde, parodique, presque burlesque, enchaîne les gags à un rythme impressionnant en parvenant à ne jamais s’essouffler. Le film réussit même l’exploit de ne jamais être barbant ou lourd, il encourage le spectateur à le revisionner pour voir les blagues cachées ou les deuxièmes voire troisièmes lectures. Mais La Cité de la Peur n’est pas qu’un foutoir à bouffonneries, aussi excellentes soit-elles. Les Nuls y révèlent leur grande cinéphilie et leur amour du cinéma. L’intrigue qui se déroule pendant le Festival de Cannes, la présence de grands acteurs français au casting et les nombreuses références à d’autres films (Terminator, Basic Instict, Les Incorruptibles, Pretty Woman, Les Aventures de Rabbi Jacob, etc...) montrent une troupe clairement motivée à poursuivre vers le septième art, comme si c’était ce dont ils avaient toujours voulu. La Cité de la Peur est un immense succès au cinéma et même encore de nos jours. Il a acquis aujourd’hui le statut de film culte et est régulièrement cité par les jeunes comiques ou auteurs comme une référence ultime pour la comédie.
Le public français n’a pas le temps de se remettre de cette vague de fraîcheur qui a déferlé sur le cinéma national. 1 an plus tard, en 1995, l’autre duo mythique sort lui aussi son film. Une comédie nommée Les Trois Frères, écrite et réalisée par Didier Bourdon et Bernard Campan. Un film bien plus ancré dans la société de l’époque que La Cité de la Peur. Il est question d’héritage, de misère sociale, de lutte des classes et de paternité. Des thèmes bien plus sérieux, mais traité avec légèreté, dans un monde finalement bien moins hostile que celui de la vraie vie. Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Légitimus crèvent l’écran dans trois rôles très différents, chacun dans leur style propre. Pas de mise en scène recherchée comme dans l’objet filmique des Nuls, mais des scènes incontournables par leur esprit et leur finesse, comme par exemple celle chez le notaire qui les embrouille avec son charabia juridique. Une écriture très en phase avec les années 1990 et ce qui était toléré en humour lors de cette période. A l’instar de La Cité de la Peur, Les Trois Frères est un énorme succès au box office et propulse les trois protagonistes au rang d’incontournables en France.
Cependant, si on devait continuer la comparaison entre ces deux film, l’un des deux se détache irrémédiablement de l’autre. La Cité de la Peur est toujours vu comme une référence aujourd’hui et fait indubitablement mouche à chaque visionnage. On continue d’admirer l’écriture, les références et on s’amuse à chercher les blagues que l’on a toujours pas vu passer. Et du côté des Nuls, ça se passe bien également. Dominique Farrugia est devenu un producteur reconnu et influent, Chantal Lauby enchaîne les premiers et second rôles dans des films à succès et Alain Chabat n’a de cesse d’augmenter son rayonnement au fil des générations, que ce soit en tant que réalisateur, auteur ou acteur. Les membres des Nuls ont donc magnifiquement transformé l’essai de leur premier film et peuvent s’asseoir aujourd’hui sur une solide carrière solo.
Qu’en est-il des Trois Frères et des membres des Inconnus ? Pour avoir revu le film récemment, il est indiscutable de constater que le film a mal vieilli. Malgré certaines scènes toujours aussi drôles comme le dîner de Didier chez ses beau-parents ou le faux ticket gagnant du Millionnaire, une grande partie des blagues du film se réduisent à un racisme gras et une misogynie crasse, toujours justifiés par des raisons bancales qui étaient monnaie courante à l’époque. Les Inconnus capitalisent sur la présence de Pascal Légitimus, acteur racisé, pour s’autoriser des réflexions graveleuses sur ses origines ou sa couleur de peau. Lui-même, dans une des dernières scènes du film, prend part à un amalgame identitaire en prenant un accent antillais lors d’un plaidoyer du personnage de Pascal en faveur des droits des immigrés, accent qu’il n’a pourtant jamais utilisé durant le film. Nul doute que Les Trois Frères pose grandement problème en 2021 et ne peut absolument pas contester la suprématie de La Cité de la Peur. Et contrairement aux Nuls, la suite de la carrière des trois membres est bien inégale. Un seul film majeur entre 2002 et 2014 pour Bernard Campan et Pascal Légitimus (Banc Publics de Bruno Podalydès, et encore, il ne s’agit que d’un caméo). Seul Didier Bourdon semble réussir tant bien que mal à tirer son épingle du jeu avec Madame Irma en 2006, où là aussi, « l’origine » roumaine d’Irma sera sujette à des blagues.
La carrière des Inconnus a donc pris un gros coup de frein après la sortie du film. Et pour se relancer, ils font ce qui est à la mode et ce que Le Splendid (troupe à l’origine des Bronzés et du Père Noël est une Ordure) avait déjà fait avant eux avec Les Bronzés 3 : Amis pour la vie, une suite. Les Trois Frères : le retour sort en 2014 et est à nouveau réalisé par Didier Bourdon et Bernard Campan. Les acteurs ? Les mêmes. La recette ? La même. La mise en scène ? La même. Le résultat ? Un fiasco. Seulement 2 millions de nostalgiques viennent s’aventurer en salles. La critique allume l’objet qu’elle juge daté, ringard, lourd. Bizarre, c’est pourtant le même long-métrage que le premier. Les acteurs ont juste pris 20 ans dans la figure. Le problème c’est que les auteurs aussi. Dans les années 90, Les Inconnus se sont distingués en tant que croqueurs de leur époque. Tous leurs sketchs et parodies étaient un condensé de leurs observations de leur société, qu’ils couchaient avec grand talent sur le papier, avant de l’amplifier pour le tourner en dérision à l’écran. Cependant, les codes et les mœurs ont évolué et ils ont totalement manqué le train. Bernard Campan a disparu de la circulation, Pascal Légitimus est devenu has-been et n’a aucun projet artistique d’envergure. Quant à Didier Bourdon, celui qui s’en sort le mieux du trio, il n’a de cesse de se plaindre « qu’on ne peut plus rien dire ». En bref, Les Inconnus sont devenus des « boomers », à l’image de leur film. L’opportunité de se renouveler que représentait la suite des Trois Frères a été complètement gâchée.
Que retient-on donc en 2021 de La Cité de la Peur et des Trois Frères ? D’un côté une comédie atypique délurée, ultra référencée et écrite par des auteurs qui ont su garder le vent en poupe pendant toute leur carrière, tout en ayant l’intelligence de se renouveler. Des auteurs, symbolisés par leur figure de proue Alain Chabat, qui ont élargi leur champ d’action en travaillant avec des artistes de la nouvelle génération (le Palmashow, Quentin Dupieux, Alexandre Astier). Un film culte qui ne fait pas son âge et qui continue d’être partagé au fil des années.
De l’autre, un film qui, s’il reste efficace, est sur la corde raide et semble sur le point de basculer vers le statut de blague lourde prononcée par les fameux oncles bourrés en fin de dîner de famille après un débat sur Benzema qui ne chante pas La Marseillaise. Une blague qu’on ne veut pas répéter par peur de passer pour un bouffon et à laquelle on ne veut pas rire pour ne pas être assimilé à ce type d’humour, symbolique d’un autre temps. Ce symbole que sont en train de devenir Les Inconnus.
Une chronique par Axel Blandel
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jacquesmaget · 3 years
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Les pistolets du dimanche (6)
Sept heures et demie. Une ambulance silencieuse sort du CHR tous gyros dehors, histoire de bleuir le boulevard qui s’éveille sous un ciel orangé. En passant au-dessus des Grands-Malades (ça ne s’invente pas !), je croise les doigts mentalement.
Le trottoir, le file, la vitrine, déjà très tentante à cette heure où les saint-honoré, les paris-brest et les brésiliennes sont de sortie. La vieille dame roumaine chantonne en tripotant son gobelet, les yeux perdus vers la gare déserte. On sent venir l’hiver, elle a pris un coussin et une petite couverture.   « Bonjour Monsieur, ça va Monsieur ? ». Elle essaye de me raconter un morceau de sa vie. Mais avec le masque et son accent, et malgré force gestes, je ne comprends que des malheurs : douleurs au genou, enfants, faim, opérations, … Ses beaux yeux couleur mer Noire, ne reflètent qu’un ciel désespérément fataliste, immensément agrandi par des lunettes hors d’âge. La file se tait, chacun de ses maillons humains gardant ses idées pour lui. La tempête qui arrive par l’ouest, l’alerte jaune, le match contre l’Angleterre, les chiffres de la pandémie, Trump qui traite les anti-fascistes de terroristes,… Les premiers cougnous réveillent-ils soudain les inquiétudes liées à un réveillon qui s’annonce pas ordinaire ? Un décembre sans calendrier de l’après ? Une saint-sylvestre « take away » ? Oui bien sûr. Ils doivent y « tûzer » à ces  joyeusetés. Mais aujourd’hui  c’est dimanche. Les pistolets d’abord.
J’essaie d’imaginer les savoureuses « ratournures » offertes à mes oreilles, comme des bonbons d’ici, par la bande des trois de six heures et demie… Mais ça non plus, ça ne s’invente pas comme ça…
« Trois pistolets, un cougnou sans raisins, et un éclair… au café et à part ! »
Le regard de la vendeuse sourit bruyamment à mon : « Vous allez bien ? ». Un effet collatéral du port du masque : l’obligation de se regarder dans les yeux sous peine d’éloignement social à perpétuité.
Ce qu’il y a de bien avec des  feuilletons (pas les séries !)  du style  PBLV (« Plus belle la vie » ) ou  USGS (« Un si grand soleil »,)  c’est l’économie de décors (todi les min.mes ! ) et la multiplicité interchangeable des personnages. Les dialogues de l’histoire semblent s’écrire tout seuls au hasard des rencontres des personnages et des idées des 17 auteurs  (pour PBLV). Et oui, ils s’y mettent à dix-sept, les bougres ! Mais il ne suffit pas de s’asseoir sur un des  bancs du vieux port en ouvrant grand les oreilles pour que se meublent quatre mille et des épisodes … Idem pour les pistolets du dimanche. Un trottoir, une file, des gens, des mots… .
Le semaine prochaine, faudra absolument me lever plus tôt pour recroiser la bande des trois « tchafiaux » et nourrir cette petite chronique de cris du cœur aux accents de vérité.
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haitilegends · 3 years
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Une Légende est Partie!
Décès le dimanche 04 juillet 2021 de Dieudonné Fardin, journaliste, professeur, éditeur, crtique littéraire, directeur fondateur de ''Le Petit Samedi Soir''
Repose en Paix!
Biographie.
http://ile-en-ile.org/fardin/
Dieudonné Fardin est un nom qui sonne fort dans l’historiographie de la littérature haïtienne et marquera encore longtemps les cœurs et les esprits de moult générations. Passeur de mémoire, de livres et d’idées, il représente à lui seul le fer de lance de la vulgarisation de l’histoire et de l’évolution de plus de deux siècles de la production intellectuelle haïtienne. Ce trésor national a le mérite de réaliser, en l’espace d’une cinquantaine d’années, avec les maigres moyens mais beaucoup d’efforts, de passion et de volonté, l’un des plus grands exploits de toute l’histoire du livre et de l’édition en Haïti en mettant en circulation les œuvres rares, entendre par-là les fondamentaux de cette si vaste et riche production.
De son vrai nom Louis-Marie Benoit Pierre, Dieudonné Fardin naît à Saint-Louis-du-Nord, dans le département du Nord-Ouest, le 18 novembre 1936. Journaliste, professeur, éditeur et critique littéraire, il est le petit-fils du général Thimoléon Jadotte, ancien chef de la maison militaire du Président Florvil Hyppolite et cousin de Benoît Batraville, grande figure de la résistance face à l’occupation américaine de 1915. Il fait avec brio ses études primaires et secondaires chez les Frères de l’Instruction chrétienne et au Lycée Tertulien Guilbaud de Port-de-Paix. Il devient par la suite, instituteur dans un établissement scolaire primaire de la ville, puis secrétaire de direction et professeur au Lycée Tertulien Guilbaud. Sa passion pour les livres lui est venue sur les bancs de l’école, car déjà à 12 ans il commence à griffonner des vers sur son cahier d’écolier.
En 1953, à 17 ans, on le retrouve comme apprenti imprimeur chez l’ingénieur Byron Donat Bouzi, un ancien directeur du lycée Tertulien Guilbaud. Animé des idéaux du progrès, du sens du développement et du vivre-ensemble, il met sur pied en 1961, avec la collaboration des jeunes de sa génération dont Cauvin Paul, Hérodote Mégalos, Gilbert Gayot, Lhérisson Alezi, Jérôme Mazard, Jean Théagène, le Mouvement de la Régénération du Nord-Ouest d’Haïti. Une structure qui, comme son nom l’indique, entend travailler pour l’avancement de ce département en proie à toutes les formes de sous-développement. C’est ainsi qu’il crée les Vendredis littéraires, sorte de rencontres hebdomadaires agrémentées de conférences, sketchs, spectacles de toutes sortes mettant en valeur la richesse des lettres haïtiennes. Naît également Le Petit Samedi, journal hebdomadaire qui donne la parole aux plus belles plumes de l’époque. Avec la complicité de ses collègues, il crée de petites bibliothèques scolaires en vue d’inciter les jeunes écoliers à la lecture.
En 1964, il entre à Port-au-Prince et s’installe à la ruelle Vaillant. Il fait la rencontre de son cousin Hérard Jadotte, et s’entoure de personnalités qui marqueront plus tard la production littéraire et culturelle du pays : Théodore Achille Jr, Max Cantave, son ancien professeur de latin à Port-de-Paix, Charles Alexandre Abellard, homme de théâtre, le poète et romancier Gérard Étienne, le comédien François Latour, l’homme de radio Gérard Résil. Il entre à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques pour des études de Droit qu’il abandonne trois ans plus tard. À la Faculté d’Ethnologie, il commence des études de Sociologie qu’il abandonne également. Professeur de lettres dans plusieurs écoles publiques et privées dans la capitale, il fonde les Éditions Fardin en vue de la libre circulation des textes d’auteurs haïtiens. Dans cette capitale regorgée de belles figures de l’intelligentsia du pays, il côtoie des aînés tels Léon Laleau, Pompilus, Fouché et Roumer. Boursier, il part pour des études en planification de l’éducation à l’Université Catholique de Louvain, en Belgique et c’est là dans une imprimerie en face de sa pension qu’il découvre et apprend à fond le métier d’imprimeur.
De retour au pays, il se lance corps et âme dans l’édition et travaille sans relâche pour donner un nouveau souffle au secteur. Pour marquer sa ténacité, sa croyance en l’avenir et la vitalité des éditions, Pierre-Raymond Dumas écrit à son sujet :
Par sa volonté, mais aussi par son talent, Dieudonné Fardin a beau avoir affaire à un milieu difficile, hostile même, il ne renoncera jamais à sa passion. Les Éditions Fardin qui portent son nom ont subi non seulement l’épreuve du temps, mais aussi celle des hommes. Avec horreur, parfois, et dépit, souvent.
En 1991, Dieudonné Fardin assiste à l’un des évènements les plus tristes et les plus douloureux ayant marqué sa vie. Après avoir échappé de justesse à une tentative d’assassinat lors des scènes de violence et de dechoukage du mois de janvier, des individus ont mis le feu à sa maison de Butte-Boyer et vandalisé les ateliers des Éditions Fardin à Fontamara 27. En dépit de tout, il ne se laisse pas faire. Sans l’aide du gouvernement, avec ses maigres ressources, il recolle les morceaux et remet tout en marche. Plus loin, Pierre-Raymond Dumas salue son courage et lui rend un hommage à la hauteur de sa dimension d’homme animé d’une vision et d’un patriotisme hors du commun :
Que Dieudonné Fardin ait été un promoteur assidu et solitaire de l’héritage mémoriel haïtien lui vaut aujourd’hui une réputation méritée de clairvoyance et de patriotisme. […] En mettant sur le marché plus de 400 titres de la littérature haïtienne des XVIIIe, XIXe, XXe siècle totalisant environ 3 000 000 d’exemplaires à des prix dérisoires, il donnait une leçon de survie par la littérature et la culture parce qu’en face il n’y avait pas, ou presque, d’alternative.
Dumas n’est pas insensible aux multiples travaux réalisés par ce garçon de la province, sans fortune et sans recherche de gloire, qui a su promouvoir avec quel talent et quelle énergie la production littéraire et culturelle d’Haïti :
Il faudrait un jour écrire dans les détails l’histoire à la fois passionnée et agitée de ces Éditions qui, au fil du temps, ont fait revivre pour la jeunesse des années 60 – 80 – 90 la richesse cachée (et à un prix de vente misérable), des œuvres littéraires haïtiennes vieilles souvent de deux siècles, et jalousement gardées dans les rares bibliothèques de familles aisées ou dans les sanctuaires des écoles congréganistes. Il nous faut saisir comment le jeune Fardin, issu de la province, de condition modeste, devient après plus de soixante ans une incontestable figure de la défense et de l’illustration de notre culture.
Le Dr Eddy Arnold Jean avant son départ pour l’Orient éternel considère toujours Fardin, l’homme derrière les grosses lunettes, comme :
Une bête de somme, un homme qui a vendu son âme aux diables pour faire avancer la cause du livre en Haïti. Au Petit Samedi Soir, Fardin a été pour moi un guide, celui qui, avec Jean-Claude Fignolé mon maître, m’a insufflé le goût de l’écriture. Je n’oublierai jamais le premier jour où je suis arrivé au Petit Samedi Soir en 1973, et c’est Pierre Clitandre qui m’avait emmené, Fardin m’avait pris sous sa garde en publiant mon premier article. C’est un homme de bon cœur, un valeureux travailleur et un grand intellectuel qui a toujours cru au relèvement de son pays.
En plus d’un demi-siècle, Dieudonné réalise avec la maison d’édition un travail gigantesque. Dans des conditions extrêmement difficiles, il publie des auteurs qui sont devenus plus tard des célébrités des lettres et de la pensée haïtiennes : Jean-Claude Fignolé, Franckétienne, René Philoctète, Pierre Clitandre, Gerson Alexis, Aubelin Jolicoeur, Maurepas Auguste, Pauris Jean-Baptiste, Alix Mathon, Max A. Etienne, Pierre Bambou, Dominique Batraville, Gérald Dorval, Jean Robert Simonise, Wilhem Roméus, Emile Célestin Mégie, et tant d’autres. C’est grâce à lui également que plus d’un ont pu lire les classiques comme Bergeaud, Hibbert, Lhérisson, Hibbert, Alexis, Roumain, Marcelin, Boisrond Tonnerre, Bellegarde, Firmin, Delorme, Janvier et Price-Mars. Éditeur, Dieudonné Fardin a beaucoup enrichi le patrimoine écrit haïtien, mais ne s’est pas pour autant enrichi personnellement.
En signe d’hommage et de reconnaissance de son travail d’éditeur, Le Nouvelliste et la Unibank l’ont choisi, en 2018, comme l’un des deux invités d’honneur de la 24e édition de Livres en folie, la plus grande foire du livre du pays.
– Mirline Pierre et Dieulermesson Petit Frère
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