Le fils de bourgeois proposa Au jeune paysan une sortie. Celui-ci déclina, Disant qu'il lui était interdit De s’éloigner des lieux. Et qu’il lui en fallait peu, Vraiment peu, pour que la moindre chose D’une fessée soit la cause. Qui ignore que les pires gelées Vous saisissent moins que le martinet ? Je vous le dis : ni froidure ni venture Ne mordent autant qu’une ceinture. « Pour vous qui n’êtes pas battu, Rien n’est défendu. Mais je n’ai pas votre chance, Mes jambes sont sans défense. – Je vous mettrai à l’abri, croyez-moi, Répond le fils de bourgeois. Si quelque matière dure Menace vos fesses d'aventure, Entre deux je m’élèverai Et des coups vous protègerai. » Le jeune paysan hésite Mais cette proposition l’incite. Le fils de bourgeois est fort charitable De se montrer aussi secourable. Et les voilà partis. Mais le jeune paysan n’a pas fait cent pas Que par son père il est saisi, Et devant son ami, est fessé à grand bruit. Que n’est-il resté tranquillement Avec les autres fils de paysans ? Ne nous associons qu'avec nos égaux, Ou il faut craindre de tomber de haut. La place d’un jeune paysan Est avec les siens, dans les champs.
(D'après la fable “Le pot de terre et le pot de fer” de Jean de la Fontaine)
psychosexualism in tom à la ferme (2013) / michel-marc bouchard ‘tom a la ferme’, sonya vatmosky ‘pseudomonarchia lacrimae’, ocean vuong ‘no one knows the way to heaven’, richard siken ‘little beast’