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#vitre blindée
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Au Canada, la société 3M qui fabrique des vitres blindées a installé une vitre en verre contenant 3 millions de dollars à un arrêt de bus, avec le slogan si vous pouvez la casser gardez l’argent 💸
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zehub · 3 months
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VIDÉO - La Joconde aspergée de soupe par des militantes écologistes au musée du Louvre à Paris - France Bleu
Deux militantes écologistes ont jeté de la soupe sur la vitre blindée protégeant "La Joconde" au Louvre ce dimanche matin. Elles ont justifié leur action par leur volonté de promouvoir "le droit à une alimentation saine et durable". Leur action n'a pas endommagé le chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci.
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OM-OL : les compos probables de ce remake sous haute tension !
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Ce soir, l'affiche OM-OL tant attendue pourrait bien être à nouveau reportée, plongeant les supporters dans l'incertitude. De nouveaux rebondissements risquent de perturber le déroulement du match. En attendant, découvrons les dernières mises à jour, ainsi que les compos probables du choc OM-OL au scénario plus que mouvementé. Des incidents qui persistent Lors du premier match, le bus transportant la délégation lyonnaise avait été la cible d'actes de vandalisme, les supporters marseillais ayant caillassé le véhicule. Ces incidents avaient entraîné une série de répercussions, dont une interdiction de déplacement des supporters lyonnais à Marseille émise par le ministère de l'intérieur. Voir aussi :  - Grand ménage à l'OM : Benatia veut se séparer de sept joueurs ! Interdiction de déplacement pour des raisons de sécurité Le ministère a invoqué des comportements inacceptables tels que des saluts nazis, des propos racistes et homophobes. Ce qui justifie l'interdiction de déplacement des supporters lyonnais. Selon les autorités, un risque réel et sérieux d'affrontements entre les deux camps persiste, motivant cette décision drastique. Le dilemme de l'OL : entre boycott et jeu Suite à ces événements, l'Olympique Lyonnais avait envisagé sérieusement de boycotter le match contre l'OM. La commission supérieure d'appel de la FFF s'est déclarée non compétente pour juger le recours de l'OL, alimentant ainsi les interrogations au sein du club. Bien que des réflexions internes aient été initiées, le club a finalement écarté l'idée du boycott, principalement pour des raisons sportives et la crainte de sanctions au classement. OM-OL : Sécurité renforcée pour le déplacement de l'OL Malgré la décision de jouer le match, l'OL prend des mesures drastiques pour assurer la sécurité de son équipe. Fabio Grosso, victime principale de l'attaque précédente, a été limogé, et la délégation lyonnaise prendra l'avion mercredi matin pour passer la journée dans un nouvel hôtel, plus éloigné du Vélodrome. Mesures exceptionnelles pour éviter les incidents lors de ce choc OM-OL La préfète de police des Bouches-du-Rhône a pris des mesures exceptionnelles pour éviter un nouveau chaos. L'OL utilisera un car neutre avec des vitres blindées et un délégué de la LFP sera présent dans le bus pour rendre compte d'éventuels incidents. Malgré ces précautions, les joueurs lyonnais restent moyennement rassurés, exprimant des craintes légitimes après l'attaque précédente. Voir ensuite :  - OL : Une enveloppe de 50M € prévue par Textor pour le Mercato ! Compos probables OM-OL : Gattuso et Sage dévoilent leurs cartes Selon les informations de L'Équipe, voici les compositions probables des deux équipes. Gennaro Gattuso devrait aligner une défense type pour l'OM, avec Jonathan Clauss dans le couloir droit. Au milieu, Azzedine Ounahi et Jordan Veretout seraient associés, avec Amine Harit en soutien de Pierre-Emerick Aubameyang. François Mughe et Ismaïla Sarr sont attendus dans les couloirs. Malgré la défaite face au RC Lens, Pierre Sage devrait aligner une équipe similaire pour l'OL. Henrique remplacerait Nicolás Tagliafico dans le couloir gauche, et Paul Akouokou débuterait à la place de Skelly Alvero. Marseille : Pau Lopez – Clauss, Mbemba, Gigot, Lodi – Veretout, Ounahi, – Mughe, Harit, Sarr – Aubameyang. Lyon : Lopes – Mata, Lovren, O’Brien, Henrique – Akouokou, Caqueret – Nuamah, Cherki, Moreira – Lacazette ________ Retrouvez toute l'actu foot sur notre page Facebook et sur notre page Twitter ! Read the full article
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pdj-france · 9 months
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BMW a dévoilé des versions blindées de sa berline phare, dotées de vitres de protection, d'un châssis plus solide et d'une carrosserie capable de protéger contre les explosifs. La nouvelle BMW Série 7 Protection représente la première fois que la génération actuelle de la Série 7 reçoit une édition blindée. La BMW i7 électrique gagne aussi un modèle Protection. Chaque voiture est dotée d'une carrosserie en acier blindé, appelée BMW Protection Core, qui renforce les portes, le soubassement et le toit. La firme a affirmé qu'elle offrait une "protection maximale" contre les explosifs, les balles, les attaques de drones et les grenades à main. De plus, il est doté d'un verre de protection classé VPAM 10 - le plus haut niveau de protection pour les véhicules de protection civile. La protection de la série 7 est classée VR9, ce qui signifie qu'elle peut repousser les attaques balistiques des armes se déplaçant jusqu'à des vitesses de 820 mètres par seconde. Il offre aussi une résistance au souffle PAS 300, de même qu'un réservoir de carburant auto-obturant pour éviter les pertes de carburant. Les autres équipements comprennent un ensemble de jantes en alliage léger PAX 20 pouces spécialement développées, qui sont équipées d'un anneau de roulage à plat pour permettre de rouler jusqu'à 50 mph quand les pneus sont dépourvus d'air. À cause de la carrosserie protectrice, les performances des deux voitures sont réduites. La protection i7 obtient 536 ch et 549 lb-pi de couple à partir de deux moteurs électriques. Dans l'i7 standard, cela signifierait un sprint de 0 à 62 mph de 4,7 secondes, mais cela double dans la protection i7 à 9,0 secondes. La vitesse maximale est limitée à 99 mph. La protection de la série 7, quant à elle, est équipée d'un moteur à essence hybride doux V8 de 4,4 litres développant 522 ch et 553 lb-pi. Son sprint de 0 à 62 mph passe de 6,6 s à 4,2 s. La vitesse maximale est limitée à 130 mph.
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photos-car · 1 year
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lesombresdeschoses · 1 year
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USA MESS
Rien qu'un mois aux States, c'est déjà trop long.
J'enquêtais sur un cas de phénomènes étranges, s’avérant particulièrement problématique. L’affaire impliquait le grand patron de WCB (Warren & Cleare Business). Certains cadres haut-placés étaient soupçonnés de solliciter les services de sorciers vaudou. Quand j'ai entendu Stacy Carlton, la cliente, me raconter son histoire, je reconnais que j'ai eu beaucoup de mal à me retenir de rire. J'ai dû, cependant, me coltiner l'affaire : j'étais à New York pour aider un ami. J’avoue que j'en ai eu pour mon arrogance. J'ai moins ri, lorsque je me suis retrouvée au milieu d'une affaire de pouvoir, d'argent sale, de magie noire... Et pas de la mystification de pacotille comme on nous la sert dans les films. J'ai vu des choses très étranges en Haïti, mais là, ça se passait au cœur du monde occidental, où la seule magie reconnue est la technologie, où la poupée vaudou est le Blackberry. Bref je m'étais bien plantée et je commençais à regretter d'avoir accepté de dépanner Pete.
Peter Murphy, un ancien collègue du Yard : il vivait à Londres à l'époque où l'on s'est connu. Je travaillais encore dans la police en ce temps-là. J'avais été fraîchement transférée d’Édimbourg. Pete était le DCI de Brixton. Il avait perdu son équipier lors d'une sale affaire. L'accueil chaleureux type du flic mal dégrossi : il m'avait montré ses crocs pour me faire comprendre que je ne remplacerais jamais son ami. Tout ceci ne me rajeunissait pas. Pete s'était installé, depuis quelques années, comme privé aux USA. Quelle bêtise ! Mais il m'avait payé le billet d'avion, je n'allais pas dire non.
Revenons à cette pauvre Stacy Carlton. C'est tout de même le genre d'enquête merdique dont personne ne veut. Non seulement tu passes pour un cinglé si t'en parles, mais tu finis par le penser, limite le devenir. Les objets se brisaient sous mes yeux comme si j'étais poursuivie par un Djiin. Des personnes sans aucun antécédent suicidaire mettaient fin à leurs jours, sans raison. Histoire de se mettre dans l'ambiance : déjà du grand n'importe quoi au bout d'une semaine et demie à fureter dans ce merdier. C'était un jeudi. J'interrogeais Marc Holding, chargé de la comptabilité. Un homme sans problème, une vie tout ce qu'il y a de plus normale. Il me montrait le registre des comptes, quand soudain, sa tête a basculé sur le côté, ses yeux sont devenus vitreux. Il a posé calmement le carnet, boutonné sa veste, puis s'est retourné face à la vitre pour finalement la traverser comme une balle de quarante-cinq. Je n'en croyais pas mes yeux. Je même claqué mon élastique au poignet pour voir si je ne dormais pas.
Je ne picolais pas comme un trou à cette époque et ce morceau de caoutchouc me servait à virer mes pensées sinistres quand je tournais en rond dans ma tête.
La vitre était blindée ! J'ai donné un coup avec une chaise en métal sur celle d’à côté pour vérifier ma théorie : oui, la vitre était blindée ! Je suis vite partie en espérant passer inaperçue. Ils se servaient de la magie noire pour contrôler les gens. Les tuer lorsqu'ils dérangeaient. La situation était plutôt glauque. J'ai l'habitude de l'étrange, mais dans ce cas, c'est l'humain qui m'écœurait. Tout ça pour du fric, du vulgaire papier ! Au Royaume Uni, c'est sûr que du glauque on en bouffe tous les jours dans la police. Mais bon sang, on ne tue pas systématiquement pour du pognon ! Ce serait plutôt par manque de pognon. Bref, finalement, on est tous de gros cons, d'un bout à l'autre de cette pauvre planète. Le PDG de la société tirait les ficelles, mais je ne pouvais pas prouver qu'il était la source de cette horreur. Les cadavres s'accumulaient autour de lui telles les grenouilles des plaies d’Égypte et moi je pataugeais comme une débutante, noyée sous une montagne d'informations, toutes plus bidons les unes que les autres. Et toujours zéro témoin (tous achetés, sous camisole ou morts. Essentiellement morts). Non, le PDG n'était pas un grand black ! Aux États-Unis ce sont les blancs qui sont clients du vaudou : il sert bien le business. Je reconnais qu'entre le KKK, les psychopathes et la sorcellerie, je n'aurais aucune chance de finir au chômage dans ce pays ! Mais, non merci. Cette société est trop tordue ! C'est bien pour cela que je suis restée à Londres : les British sont tout de même plus sophistiqués.
Enfin, c'est ce qu'on veut bien faire croire aux restes du monde, à vrai dire.
Bon, là, je rendais service à Murphy. J'étais impliquée jusqu'au cou et ne pouvais pas le lâcher en plein merdier. Je me suis donc acharnée sur cette société WCB pour trouver des preuves contre son PDG et ses sbires. J'avais même réussi à trouver le sorcier qui travaillait pour eux. Cependant je me suis bien ridiculisée au commissariat. Pete n'en pouvait plus lui non plus, sa cliente se faisait harceler. Des actes anodins, en apparence, mais cumulés, il y avait de quoi perdre l'esprit. Des coups de fil réguliers, en pleine nuit. Le saccage systématique des fleurs sur son balcon. Et non, aucun des voisins n'avait de chat ! Puis, franchement, je vois mal un chat bouger un pot de fleurs plein de terre. Pire encore ! Dans l'appartement, des objets étaient déplacés. Elle les remettait à leur place, ils bougeaient de nouveau. Comme si quelqu'un avait la clé de chez elle. Le concierge n'était au courant de rien ! Puis cette sensation d'être épiée en permanence. Étrange qu'ils ne s'en soient pas débarrassés de la même façon que des autres. Je compris plus tard qu'ils voulaient se servir d'elle comme tête de turc, pour leurs magouilles. La faire plonger par la suite. Que leur plan ait porté ses fruits ou pas, ils étaient couverts. Classique. Un peu ridicule tout de même. Une petite secrétaire de direction s'avérant être un grand cerveau criminel !
Quoique, j'ai déjà vu le scénar dans une série... Elementary ? Je ne sais plus... La meuf, une vrai psychopathe. Elle butait tout les gars pour lequels elle bossait. En fait, c'était elle le cerveau du bizness... Bref, non. Carlton, est une victime. Fin de l'histoire. J'ai le pif pour les enfoirés et autres cinglés du genre. Je les attire comme un aimant industriel...
Donc, Stacy, le grand cerveau criminel ? À d'autres ! Mais dans ce pays, la thune c'est Dieu sur Terre. Les flics ne vont pas se casser la cervelle pour démêler le vrai du faux. Ici c'est « affaire bouclée, quota effectué, au suivant et surtout on ne dérange pas les puissants » ! On se croirait sous l'Empire, fin 1800. Quelle usine à cons ! Je me disperse. Bref, Il me fallait un témoin vivant et une preuve irréfutable, qui me permettraient de faire le lien dans ce foutu sac de nœuds. Il était absolument inutile d'espérer une quelconque collaboration de la part du sorcier. En désespoir de cause, je dus perquisitionner la WCB, sans mandat, bien sûr. « On endosse son costume de monte en l'air et c'est parti ! »
Comme Sherlock, j'aurais fait un bon criminel, qu'est ce qui m'a pris de choisir le côté des anges, c'est nul : ça paie que dalle et on s'en prend plein la gueule, parce qu'il faut forcément un coupable !
C'était la caverne d'Ali Baba ! L'espionnage industriel c'est l'avenir ! Je me suis gavée ! J'ai trouvé pléthore d'informations croustillantes dans les dossiers de la WCB avec lesquelles je pouvais jongler pour faire plonger cette ordure de Warren et toute sa smala. Murphy avait un ami avocat, un vrai requin, absolument pas regardant sur les méthodes employées pour pêcher LE tuyau, qui ferait pencher la balance de son côté. Du coup on se foutait totalement de la façon dont je récupérais l'info. J'étais seule dans l'obscurité de ce bâtiment des enfers. Je n'étais pas rassurée, et cet ordinateur qui ramait pour transférer les données. Avec le papier c'est plus simple : « clic photo » et c'est dans la poche. Je décidai de sortir par la passerelle qui donnait accès au building d'en face. Belle erreur. Dean Warren m'attendait dehors, avec la ferme intention de me supprimer. Le Big Boss de la WCB ! Je l'avais tellement poussé à bout qu'il était venu, en personne, pour me liquider. Je reconnais qu'à cet instant, j'étais à des lieues d'avoir peur, je me sentais très importante ! Puissante. Excitant !
— Vous cassez pas, j'ai deviné. Vous voulez me faire faire le saut de l'ange.
Je poussai l'ironie dans le ton de ma voix. Warren quant à lui, resta impassible.
— Exact.
— Et qui vous dit que je ne sais pas voler ?
— Vous sortez de mes bureaux…
— Ah ouais, elle est bonne celle là !
Je n'ai pu m'empêcher de pouffer de rire. Une fois calmée, je le regardai avec insistance, sourire en coin.
— Vous allez moins rire une fois en bas, me lança-t-il, froidement.
— Hm ! Non mais pardon ! Je n'arrive pas à rester sérieuse !
Je pris une grande bouffée d'air frais et à ce moment précis, j'eus une soudaine envie de l'embrasser. Drôle d'effet, quand on sait qu'on va mourir de la main de celui qui vous provoque cette pulsion. J'ai sorti mon paquet de cigarettes de la poche de ma veste.
Oui je me suis mise à fumer, le stress. Mais c'est un autre chapitre de ma vie, on y reviendra plus tard. Peut-être...
Je lui tendis le paquet, d'un mouvement de la tête, il refusa mon offre.
— On n'a pas pris le temps de se présenter. Vous avez deux minutes ?
Il resta stoïque, attendant la suite de mes réflexions. Je n'allumai pas encore ma cigarette, je ne savais pas pourquoi, j'attendais sans doute un signe.
— Cigarette du condamné. Ça se savoure. Impressionnant votre tour de passe-passe.
Il me dévisageait étrangement, je sentais bien qu'il voulait me tuer, cependant quelque chose le retenait, mais sûrement pas la peur de la chaise électrique Ou l’injection létale, je ne sais plus. Pour ma part, j'avais eu mon compte de galères, alors mourir maintenant ou mourir demain... Je m'approchai de lui pour lui chuchoter à l'oreille.
— Il me manque le Whisky. J'ai horreur de la cigarette sans Whisky.
Oui, je me suis mise à boire, mais pas encore comme un trou normand, la suite au prochain épisode...
Soudain, il décida d’entamer une véritable conversation :
— Vous voulez donc connaître le fond de l'intrigue... Pourquoi j'ai dû déchaîner les foudres sur autant d'innocents ? Vous devez vous douter que ce n'est pas qu'une question d'argent ?
Son parfum m'enivrait, je n'avais plus envie de parler. Il me provoquait du regard. Il m'attirait vraiment.
Le danger de mort m'excite toujours autant ! Et cette manie d’être attirée par les mauvais garçons ! Les très mauvais garçons.
— À vrai dire je m'en fous un peu du pourquoi. Et à quoi bon franchement, je le saurai bien assez tôt. Vous n'allez pas me tuer.
— Vous êtes bien sûre de vous.
— Vu votre position sociale, êtes-vous vraiment certain de vouloir tout détruire sur une impulsion ? Non. C’est irrationnel et ce n’est pas votre genre.
Je m’approchai de lui, encore, et lui susurrai :
— Vous êtes poussé par la curiosité, vilain garçon. Qu'est ce qu'un sujet de la reine vient foutre en colonie ?
Cette phrase eut un effet pervers sur Warren : ce jeu de pouvoir prenait des dimensions de guerre des mondes, comme si nous jouions nos empires aux échecs. Mes lèvres frôlèrent sa joue, il sentit monter cette tension déstabilisante. Quelle sensation étrange.
Décidément je suis attirée par les « très » mauvais garçons.
*
Law frappe d'un coup sec la table, puis s'adresse à son ordinateur :
— Bon sang t'as de la chance que j'ai besoin de toi, sinon tu passais, fissa, par la fenêtre !
La jeune femme sort un câble du tiroir de son bureau en marmonnant sur un ton fortement agacé :
— Une heure de charge ! Batterie de gonzesse !
Elle rallume son portable, puis retrouve son fichier, mais au préalable il lui semble judicieux de s'allumer une cigarette. Elle ouvre la fenêtre. Le bureau, situé au rez-de-chaussée, rehaussé de quelques marches, donne sur une petite cour carrée. Le sol est pavé de pierres blanches, entourant un petit lopin de terre, égayé de quelques pivoines roses. Law jette sa cigarette à peine entamée dans son cendrier improvisé : une boîte de conserve métallique, à moitié remplie d'eau et retourne à son exercice d'écriture.
*
Je reconnais que j'aurais bien continué après le baiser, mais il était vraiment temps de rentrer. J'ai posé ma main sur son torse, puis j'ai reculé lentement. Je me suis retournée, puis m'en suis allée tranquillement. Il aurait pu me suivre pour me balancer du haut de la passerelle. Il n'en fit rien. Je transmis les fichiers à Murphy, son enquête fut bouclée en quelques jours. Il allait sortir d'affaire Stacy Carlton, sa cliente. Dean Warren, s'en tirerait sans grands dommages, grâce à sa brochette d'avocats. Je suis rentrée à Londres avec le premier avion. Je n'attendis pas le procès. Il n'était pas question de rester une seconde de plus dans ce pays de dingues.
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go-poirier · 2 years
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Camion dans la nuit Camion bâché Comme un ballon lâché D'illusions, d'espoirs Et le sang taché Sangles attachées Ne plus rien vouloir D'une époque à vomir Ne plus rien dire Rouler dans le noir Par les rêves attaqués Sur les bas-côtés Du désespoir Camion dans le noir S'en va ce soir Pour ne plus revenir Sur la banquette arrière De skaï noir Un enfant respire Une fille aux yeux clairs Aux membres fragiles Dort dans un linge Comme une plume d'ange Dans un lange Tombé des cieux Et dans le bruit des essieux Le vacarme d'enfer Du camion de fer Camion dans la nuit Que savez-vous de lui De ce qu'il laisse encore De tristes décors Piétiner le reste Quand le monde a la peste Ce qu'il lui reste C'est la forme endormie Dans une couverture Sur la banquette dure C'est la seule figure Le seul paysage Debout comme un mirage Le visage de l'ange Qui dort dans son lange Tombe des cieux Et dans le bruit des essieux Le vacarme d'enfer Du camion de fer Camion Tout ce qu'il lui reste Quand le monde a la peste C'est la forme endormie Camion dans la nuit Camion blindé Depuis tant d'années Tant de coups bas Sans lumières et sans mats Lampes arrachées Camion s'en va D'une époque à vomir L'histoire dira Ce qu'il faut retenir Sur un tronc d'acacias Hurlement de pneus Vitre en éclats Camion broyé Et sur son cahier Trois lignes encore Trois mots rayés Les trois mots d'un noyé Dont on repêche le corps Par une nuit sans lune Une main passée Dans les boucles brunes Sur le front de l'ange Dans son lange Tombé des cieux Et dans le bruit des essieux Le hurlement d'enfer Du camion de fer Camion dans la nuit Camion brisé Vitres irisées Jonchant le sol Dans un creux chemin Ecrasant la main Dont l'âme s'envole Qui respire encore Comme ensorcelé Caressant le corps Et la nuque grise D'adulte broyé Où les os se brisent Dans le camion bâché Eclaté devant Où passe le vent Pour aller sécher Le front de l'enfant De larmes mouillé Dans le camion bâché Eclaté devant Où passe le vent Pour aller sécher Le front de l'enfant De larmes mouillé Camion sanctifié De terre soulevé Droit vers les cieux Le reste effacé L'arbre enfoncé En son milieu L'habitacle ouvert Sur le tapis vert De mousse indolore L'ange aux cheveux clairs Regarde son père Conduire encore Camion dans la nuit Camion Camion Camion Camion Camion
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littlesun050 · 2 years
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Prologue de Jeunesse Sauvage
TW : VIOLENCE
Nous sommes pris au piège.
La seule chose qui nous sépare de la haine et de la fureur, ce sont des vitres et un peu d'acier. J'ai du mal à respirer tant la peur me serre les entrailles. J'entends une voix masculine demander au chauffeur de nous sortir de là, mais ce dernier ne peut rien faire : nous sommes encerclés.
Je vois des visages déformés par la rage et j'entends des obscénités, quand soudain, quelqu'un lance un pavé contre ma vitre, je crie mais heureusement, le verre tient bon, il est blindé. Mais qui dit qu'il résistera à la prochaine attaque...Que se passera t-il si le verre cède ? Non, je refuse d'y penser.
Voyant qu'ils n'ont pas réussi à briser notre protection, les gens se mettent à secouer notre voiture de tous les côtés. Puis, des sirènes se mettent à retentir, elles se rapprochent de plus en plus et la foule commence à se disperser. Les gens courent. Et protégés derrière leurs boucliers, brandissant des matraques, la police antiémeute fonce sur eux.
Tout n'est plus qu'une masse floue de gens et de sang.
Une jeune fille s'écroule alors près de ma portière mais la foule grouillante ne s'arrête pas pour autant. Mon dieu, elle va se faire piétiner, il faut faire quelque chose ! Je plaque alors mon visage contre la vitre sans parvenir à la voir.
- Baisse toi Esther, m'ordonne cette même voix masculine.
Nos pneus crissent, le chauffeur a réussi à faire demi-tour en montant sur le trottoir. Il accélère, ouvrant ainsi un passage dans la cohue, les gens s'écartent en hurlant et moi, j'ai fermé les yeux, priant pour que ce cauchemar s'arrête enfin.
Nous avons réussi et nous avons fini par emprunter une route dégagée. Nous sommes en vie, la fille de tout à l'heure n'a pas eu cette chance, mais malgré tout, rien ne peut défaire le nœud qui me serre les entrailles.
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Au Canada, la société 3M qui fabrique des vitres blindées a installé une boîte en verre de 3 millions de dollars à un arrêt de bus, avec le slogan "Si vous pouvez la casser, vous gardez l’argent". 💸
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garancequatorze · 3 years
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# 7
Il pleuvait des clous de charpentier depuis le début de la matinée, et ce n’était pas près de se lever. J’ai pris le grand couvercle en bois dans la penderie, mis les chaussures renforcées. Il était vraiment temps de faire les courses. Nous n’avions presque plus d’eau dans la réserve, les robinets commençaient à se vider. Dehors, le ciel était chargé de menue ferraille, il pleuvait des boulons, des clefs, des circuits d’ordinateurs hachés et des pièces de cinq francs comme on n’en voit quasiment plus. Je marchais lentement, le grand couvercle en protection au-dessus de la tête. Le métal avait largement recouvert la chaussée, et les morceaux en tombant projetaient des éclats qui me cinglaient les mollets. J’ai tourné vers la rue Dassault jusqu’à l’hyperciterne. Sous l’auvent blindé, les gens attendaient patiemment leur ration d’eau pour la semaine, deux litres par jour et par personne. J’ai tiré 28 litres, je n’aurais pas pu porter plus sur le dos. Au retour, j’ai croisé Ellen et Chloé. Elles souffrent du rationnement. Vu ce qu’elles mettent dans les cultures, avec deux litres d’eau par jour, il ne leur reste pas grand-chose à la fin de la journée. Elles n’ont qu’une toute petite citerne de réserve, l’aide sociale leur fournit un demi-litre par-ci par-là, mais ça reste difficile. J’ai reposé le grand couvercle dans la penderie en rentrant, et j’ai remis mon casque anti-bruit. Le métal qui tombe sur la maison fait un bruit infernal qui donne la migraine. J’ai signé aux enfants d’aller jouer au sous-sol puis j’ai écrit un message à ma mère : son toit a été endommagé au début du mois, lors de la dernière averse. J’ai promis de venir l’aider avec les petits dès que possible, mais pour l’instant, pas question de sortir avec les mômes, pas sous ce temps. Nous avons partagé un verre d’eau tous les deux en regardant par la vitre grillagée les nuages qui arrivaient par l’est : de gros paquets noirs chargés de moteurs électriques, de batteries, d’engins découpées, de wagonnets, et derrière, qui sait, de vieilles Tesla, de pelles mécaniques, d’ensileuses ou de remorques agricoles. Nous avons fini le verre en nous demandant quand nous pourrions dormir. Il faudra se résoudre, comme les voisins, à louer un caisson pour quelques nuits. Les enfants vont devenir fous avec l’orage. À contrecœur, j’ai dit oui.
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vitrierstrasbourg · 3 years
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Vitrier miroitier Strasbourg
Bienvenue sur la présentation de Vitrier Strasbourg. Notre entreprise artisanal(e) est compétente dans toutes les réhabilitations et les installations de vitre : meubles en verre, vitrine, fenêtre, baie vitrée etc?Nous pouvons nous déplacer en urgence du lundi au dimanche et à chaque heure du jour et de la nuit si besoin. Nous pouvons aussi nous déplacer pour une demande de devis gratuite. Les qualités dont font preuve nos ouvriers : soigneux, attention aux détails, expertise, explications aux clients. Nous ne faisons que des prestations d’excellente qualité. Double ou triple vitrage pour les fenêtres, voire blindé si vous le souhaitez. Même en faisant des prestations d’excellente qualité, nos devis restent corrects et alignés voire moins chers que ceux de la concurrence. C’est grâce à cette combinaison de qualité à des prix bas, que nous sommes devenus les leaders  à Strasbourg.?Contactez-nous pour toute intervention de vitrier : en urgence ou non, pose de vitre, vitrine, baie vitrée, meuble en verre, table en verre etc. Contactez-nous maintenant pour une demande d’intervention ou de devis.
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Business Hours: 24h/7d (all the time, every day)
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alexar60 · 4 years
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Discordia dea Venus
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La découverte fit sensation. Elle était allongée sous les fondations d’un temple gallo-romain comme si on avait voulu l’enterrer. Les archéologues ne crurent pas de leurs yeux quand elle apparut encore magnifique presqu’étincelante ; de la taille d’un homme, elle était intacte, aucun morceau de cassé, la chevelure flamboyante, les plis de sa tunique très bien détaillés. Dès qu’elle fut mise à la lumière du jour, la beauté irradia hors de la statue au point de rendre les hommes amoureux. Personne n’osa la laver ou passer un simple chiffon pour nettoyer la terre encore incrustée dans les recoins de la statue. Finalement, après quelques efforts, elle partit pour un musée célèbre.
Les spécialistes annoncèrent qu’il s’agissait d’une représentation de Vénus, la déesse de l’amour, de la séduction et de la beauté. Pour cela, ils n’ont pas cherché bien loin : L’apparence sexy, la poitrine généreuse affichée à peine caché sous un linge transparent laissant apparaitre la pointe de ses seins… les fesses rebondies fermes aussi recouvertes par cette robe trop légère pour cacher la raie. Et cette gestuelle, la marche déterminée, le regard envoutant, le visage assuré et le désir qui appelle du bord des lèvres ! Juste après la trouvaille de ce trésor, un grand historien définit la statue comme un appel à l’amour. Forcément, c’était Venus et personne d’autre !
Quelques jours avant son exposition officielle, les médias s’intéressèrent indirectement à elle. En effet, un garde de nuit fut retrouvé mort à ses pieds. Sa tête était déformée, elle avait été défoncé, réduite en bouilli à coup de barre de fer. L’homme n’avait aucune chance de survivre à une telle violence. On nettoya de nouveau la statue afin de retirer les morceaux d’os et de cervelle qui l’avaient éclaboussée. L’un des employés du musée remarqua que la Vénus souriait plus qu’à son arrivée. On ne retrouva pas l’assassin bien qu’un autre gardien fut suspecté. Puis, vint le grand jour.
Ils étaient nombreux à répondre à l’invitation. L’événement sembla plus important que de monter les marches du festival de Cannes. Ils voulaient tous voir la déesse, ils voulaient tous tomber sous son charme. Pendant une bonne heure de discussions, d’explications, ils attendirent en se moquant royalement de ce qu’est un temple romain et quel rôle cette statue jouait dans le folklore de l’époque. La jetset présente sirotait leur champagne comme du petit lait en baillant sur leur chaise. Puis, le dernier conférencier laissa le pupitre au directeur du musée qui tout fier, demanda au ministre de la culture de couper un cordon tendu devant un rideau rouge. Au moment de sectionner la corde à coup de ciseaux, le rideau s’ouvrit laissant apparaitre la statue toujours rayonnante. Les applaudissements accompagnés d’acclamations retentirent. Les gens s’approchèrent de la statue et des objets exposés découverts sur le même site archéologique. Ils s’épanouissaient dans des faux-semblants d’intérêts pour les trésors pourtant inestimables. Tous, voulurent défier la statue, l’admirer, la toucher si possible. Un artiste contemporain vint avec une bombe de peinture, il voulait la peindre à sa façon. Un autre sortit un canif afin de graver un mot comme faisaient les romains de Pompéi sur les murs. Mais devant la déesse, il pensa à sa fiancée et à la relation qu’elle a entrentenue avec un politicien présent. La colère monta, il hésita entre défigurer l’œuvre et crever les yeux de cet enculé qui se pavanait avec arrogance. La sécurité intervint lorsqu’il bondit sur le député lui tailladant profondément la joue.
Le scandale de cette cérémonie continua avec une jeune femme qui insulta un acteur célèbre allant jusqu’à l’accuser de viol en lui jetant son verre au visage. L’homme fit mine d’être blessé, un de ses proche gifla la féministe. Une bagarre enchaina, elle fut violente, des blessés graves furent transférés à l’hôpital. L’un d’eux décéda pendant la nuit. Le lendemain, une femme de ménage lava le sang coagulé répandu sur le sol, le mur et les artefacts. En posant son éponge sur la robe de la statue, elle ressentit un énorme frisson. Elle crut entendre un rire mais surtout, la déesse semblait sourire plus que d’habitude. Durant les prochains jours, tout redevint normal jusqu’à ce qu’un groupe d’élèves appellent les gardiens à cause de leurs professeurs qui se battaient. Soi-disant que l’un aurait dénoncé l’autre à l’académie pour manquement à son travail. Deux jours plus tard, un couple attira l’attention en s’engueulant publiquement après avoir admiré la statue. Les amoureux étaient entrés main dans la main en s’embrassant, ils ressortirent sans plus jamais se revoir.
Plusieurs autres incidents eurent lieu devant la statue au point de la croire maudite. Surtout que l’anecdote de son sourire affiché après chaque incident fut révélée au public. Afin de rassurer les visiteurs et la protéger des importuns, la statue fut mise sous verre. Une cloche blindée éloigna ainsi les démons qui habitaient la statue. Cela dura plusieurs jours avant qu’un homme ne tente d’étrangler un jeune garçon sans aucune raison alors qu’ils ne se connaissaient pas. Le père du garçon intervint et frappa le crane de l’agresseur à l’aide d’une statuette. Malgré l’alarme, malgré les cris personne ne réagit, ils étaient tous occupés, obnubilés par un détail agaçant de leur vie, une rancœur envers une personne présente pour les uns, un contentieux à régler selon les autres. La salle devint ce jour un lieu de bataille où tous les coups furent permis. Encore une fois, on dénombra des victimes. De plus, la sécurité fut mise à pied, certains agents arrêtés car en entrant dans la salle, ils participèrent à cette violence gratuite. La direction du musée ne sut pas quoi faire, le ministère de la culture s’en mêla en annonçant une réunion d’urgence.
Superstitieux, le ministre demanda l’étude de la statue avec des détecteurs EMF, les fameux compteurs qui grésillent dès qu’un fantôme apparait. Mais cela ne donna rien ni les autres machines à deux balles utilisés dans le but de détecter un esprit. Durant l’étude, il visita le musée avec l’épouse d’un chef d’état étranger en voyage et qui croyait au surnaturel. Elle voulait voir de ses propres yeux la fameuse Vénus de la discorde. La beauté de la statue submergea la femme en tailleur, elle était admirative de cette œuvre magnifique et devina qu’elle n’était vraiment pas commune quand elle aperçut un sourire apparaitre sur le visage en bronze de la statue. Dès lors, le ministre de la culture interpela l’épouse du dirigeant au sujet des droits de l’homme peu respectés dans son pays. Il l’accusa de meurtrière, de complice à un régime autoritaire, il la bouscula et surprenant la délégation présente, il sortit le révolver de l’étui de son garde du corps, puis tira plusieurs fois dans la tête de la pauvre innocente. Le silence régna jusqu’à ce que les autres gardes du corps se tirent dessus jusqu’à s’entretuer. Le sourire immense de la déesse se cacha derrière les traînée de sang venue éclabousser la vitre blindée.
Toutes les excuses ne furent pas suffisantes pour empêcher une nouvelle guerre mondiale. Elle ne dura pas longtemps mais fut catastrophique pour la civilisation. Les survivants durent vivre en acceptant les vagues de nuages irradiés qui traversaient régulièrement les pays. D’ailleurs, de nombreuses zones sur terre devinrent inhabitables. Mais une société nouvelle fit son apparition, une société mondiale basée sur le respect de la terre et des anciennes croyances. L’une d’elle concerna la statue de Vénus apportée dans un temple pour y être adorée. Et quand elle réclamait sa contribution, les hommes organisaient à ce moment, une fête à ses pieds avec un sacrifice humain pour lui montrer leur totale dévotion. A ce moment, la statue sourit, heureuse de voir le sang couler à ses pieds.
Max entra dans le temple avec ses fils pour se prosterner et la saluer. C’était la première fois que son second fils venait la voir. Ils s’agenouillèrent tout en priant la déesse de réaliser leurs vœux. Il avait prévenu ses fils de fermer les yeux et de ne pas la regarder. Mais le petit dernier dit tout-à-coup : « C’est drôle, elle vient de me sourire ». Il n’eut pas le temps de réagir que deux prêtres vinrent et emmenèrent son fils avec eux. Le matin suivant, les médias annoncèrent que le prochain sacrifice aura lieu dans une semaine. Malgré la boule au ventre et les larmes qui montèrent, Max pria pour que son enfant soit béni. Car, grâce à lui, le soleil continuera de briller, la paix règnera et la grande déesse sera comblée.
Alex@r60 – avril 2020
Photo : Bathsheba, sculpture de Benjamin Matthew Victor.
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David Eubank, protestant de 58 ans et ancien membre des forces spéciales américaines, est engagé depuis 25 ans auprès des peuples chrétiens de Birmanie. Depuis 2016, son organisation des Free Burma Rangers intervient régulièrement en Irak et en Syrie, où nous l’avons suivi lors de sa dernière mission, tenant son fusil d’une main, la Bible de l’autre.
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De nos envoyés spéciaux Vincent Jolly (texte) et Antoine Agoudjian (photos)
«Les hommes de Daech et moi, on a un point en commun. Ils sont prêts à mourir pour leur dieu. Comme moi. Simplement, eux, ils ont choisi le mauvais.» Assis dans la fraîcheur bienvenue d’un Range Rover blindé, fusil d’assaut coincé contre le fauteuil passager, David Eubank s’interrompt quelques instants pour répondre au talkie-walkie grésillant accroché au pare-soleil. Derrière les épaisses vitres poussiéreuses du véhicule défilent des steppes tapissées de champs de blé au milieu desquels se dressent, picorant frénétiquement le sol, les pompes à tête de cheval des forages pétroliers du Kurdistan syrien.
Nous passons Hassaké en direction de Deir ez-Zor, ville à une centaine de kilomètres du dernier bastion de l’Etat islamique où, quelques semaines auparavant, les Forces démocratiques syriennes livraient l’ultime bataille contre l’organisation terroriste. «Ça a l’air calme comme ça, mais il ne faut pas s’y tromper, reprend David en soulevant l’accoudoir pour y attraper une canette de soda. Depuis qu’on est arrivés, il y a un mois, le rythme des attentats et des accrochages a augmenté dans la région.»
Ancien béret vert
A 58 ans, cet ancien militaire a la voix de ceux que l’on écoute avec attention lorsqu’il parle, des muscles tendus comme la corde d’un arc et des traits qui inspirent naturellement le respect. Baghouz, David y était. Ainsi qu’à Raqqa et Mossoul où, aux côtés des soldats kurdes et irakiens, il apporta le soutien de son organisation, les Free Burma Rangers (FBR). Engagé depuis vingt-deux ans auprès des différents peuples chrétiens en Birmanie, cet ancien ranger du second bataillon et ancien béret vert de l’armée américaine a décidé en 2016 d’exporter son action au Proche et au Moyen-Orient. «Nous nous sommes d’abord rendus à Sinjar, en Irak, après avoir reçu l’e-mail d’un ami nous demandant de venir en aide aux Yézidis, raconte Eubank. A partir de ce moment, nous avons accompagné la bataille contre l’Etat islamique.»
David Eubank sur le front à Mossoul, après avoir porté secours à une fillette prise sous le feu des snipers. - Crédits photo : ANTOINE/AGOUDJIAN
A Mossoul, ce vétéran passe près de neuf mois sur la ligne de front à combattre dans cet entrelacs meurtrier de venelles et de maisons piégées par les hommes de Daech. Avec lui, sa femme Karen, ses deux filles Sahale et Suuzanne, son fils Peter et une dizaine de membres des FBR, composée de rangers birmans et de volontaires venus du monde entier. «Pendant que j’étais sur le front pour me battre, ils apportaient un soutien médical et logistique aux soldats et aux civils.»
Installée à Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande où David passa son enfance avec ses deux parents missionnaires chrétiens, l’ONG Free Burma Rangers compte plus de 450 rangers bénévoles, une quinzaine d’employés à plein temps et opère sur un budget d’environ 2 millions de dollars par an - exclusivement rassemblés via des donations privées. «Lorsque nous avons besoin de fonds pour une opération, en Birmanie ou ailleurs, nous prions Jésus et espérons que le Seigneur nous réponde, ajoute ce Texan de naissance sans rentrer dans plus de détails. Mais j’ai aussi la chance d’avoir des amis qui ont beaucoup d’argent.»
«Quand j’ai débuté ma carrière de militaire, je me suis posé cette question : est-ce possible d’être chrétien tout en étant quelqu’un qui prend des vies ? J’ai prié. Et j’ai réalisé que l’on pouvait servir Jésus en étant un bon soldat»
David Eubank
Chrétien convaincu, David assure voir la main de Dieu dans ses choix et dans les événements qui ponctuent sa vie. «Je n’aime pas galvauder son nom quand je raconte mon histoire, poursuit celui qui ne se réclame d’aucune obédience particulière, mais un disciple de Jésus. Mais je sais que c’est Lui qui guide mon cœur.» Et de poursuivre: «Quand j’ai débuté ma carrière de militaire, je me suis posé cette question: est-ce possible d’être chrétien tout en étant quelqu’un qui prend des vies? J’ai prié. Et j’ai réalisé que l’on pouvait servir Jésus en étant un bon soldat.»
Sur la ligne de front de Mossoul, alors qu’il apporte un soutien logistique aux hommes de l’armée irakienne, il se retrouve nez à nez avec quatre combattants de Daech qui ouvrent le feu sur eux. L’un des soldats est touché six fois, le casque de David reçoit deux autres balles dans son casque en kevlar. «Tout s’est passé en un instant, raconte-t-il. Je me suis relevé et mis à couvert alors qu’ils continuaient de nous arroser. J’ai visé, j’ai tiré. Le premier est tombé, puis le deuxième, puis le troisième… et le quatrième a pris la fuite.» L’Evangile selon saint Colt. «Ce jour-là, Jésus m’a sauvé la vie. Et celle du soldat blessé aussi car il a survécu à ses blessures.»
Base militaire du FDS, près de Raqqa, composée exclusivement de combattantes kurdes du YPG, (milice kurde inféodée au FDS). Dave Eubank s’agenouille et effectue une prière à la gloire de femmes kurdes pour célébrer leur courage et leur engagement. - Crédits photo : Antoine Agoudjian pour le Figaro Magazine
Une enfance dans la jungle
Intervention divine ou non, c’est aussi sa formation d’élite qui l’a tiré de cette situation et de toutes celles qu’il a connues auparavant. Pour ce seul garçon d’une fratrie de quatre, éduqué par un vétéran de la guerre de Corée et une chanteuse de Broadway, l’entraînement a débuté dès l’enfance passée à courir dans la jungle thaïlandaise aux côtés des tribus chrétiennes. «J’ai appris à tirer dès l’âge de 5 ans, se souvient Eubank. J’étais boy-scout, et j’ai passé le plus clair de mon temps avec des soldats américains engagés dans la guerre du Vietnam, ou avec des peuples tribaux. Ça m’a appris que plus on en sait, moins on a besoin de choses.»
Les années passent et il est alors temps de rentrer aux Etats-Unis. 1979, direction son Texas natal et Texas A & M, l’une des plus prestigieuses universités militaires du pays où il devient cadet. Engagé en 1983 dans l’infanterie, il intègre le 2nd Ranger Battalion puis le 1st Special Forces Group des bérets verts. Son premier théâtre d’opérations? L’Amérique latine, en pleine guerre des narcos. «J’étais de retour dans la jungle, s’amuse Eubank. C’était comme la Thaïlande, mais avec des gens qui parlent espagnol.» Puis il rencontre sa femme, Karen, qu’il épouse sur une plage de Malibu, en Californie, une semaine avant de repartir en Thaïlande où le couple fonde les Free Burma Rangers en 1997 - la junte birmane repousse alors l’armée vers la frontière birmano-thaïlandaise.
«Ce voyage, cette mission, c’est surtout pour créer des liens avec la communauté chrétienne et essayer de consolider les remparts face à Daech»
David Eubank
Le talkie-walkie se remet à grésiller, interrompant Eubank dans son récit: «Changement de programme: nous avons trouvé un endroit où dormir à Hassaké finalement. Et demain, nous irons au camp d’al-Hol.» Le convoi de sept véhicules se dirige alors vers le centre-ville où les FBR ont rendez-vous avec la communauté chrétienne et les responsables de l’organisation de la Croix syriaque, une ONG locale qui tente notamment de construire un centre pour enfants. «L’idée est de construire un parc de jeux pour qu’ils puissent avoir un endroit où se retrouver, et ne pas traîner n’importe où», explique Malek Jakoud Hanna, responsable de la Croix syriaque pour la ville d’Hassaké lors d’une visite d’un terrain vague d’où nous apercevons les dômes d’une église assyrienne. «Les combats sont terminés, mais l’emprise idéologique de l’Etat islamique est toujours très forte ici. Particulièrement sur les jeunes.»
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Plus tard dans la soirée, David et Karen donneront 25.000 dollars pour aider à la construction de ce centre pour enfants. Une transaction en espèces sonnantes et trébuchantes faite devant témoins. Une semaine plus tôt, c’est une liasse de 7000 dollars que le FBR remettait à la petite communauté chrétienne de Raqqa pour la reconstruction d’une église détruite. En un peu moins de deux mois sur place, David aura distribué près de 80 000 dollars.
David n’hésite pas à distribuer de l’argent pour aider à la reconstruction du pays. - Crédits photo : ANTOINE/AGOUDJIAN
«Ce voyage, cette mission, c’est surtout pour créer des liens avec la communauté et essayer de consolider les remparts face à Daech, résume Eubank. Il y avait 200 000 chrétiens dans cette zone avant, maintenant ils seraient moins de 60 000. Alors on fait ce que l’on peut, mais ce n’est pas assez. Ils ont besoin d’un lion pour les aider face à l’islamisme, et nous, nous sommes une souris.»
Conscient que, depuis la chute de Baghouz, l’attention du monde et des médias sur la situation en Syrie s’est, - comme d’habitude -, considérablement résorbée, et que les combats ne sont finalement que l’écume de la guerre, David a souhaité retourner sur le terrain pour poursuivre son action. Pour lutter contre les courants de fond qui, eux, sont toujours en œuvre.
Alors qu’une lumière vespérale vient caresser les toits écorchés de la ville d’Hassaké, les rangers préparent le camp pour la nuit. Les Birmans cuisinent dans la petite cour du bâtiment que la Croix syriaque leur a prêté pour la nuit tandis que les enfants de David font leurs devoirs sur des canapés. Les autres volontaires s’offrent un moment de repos, consultent leurs e-mails et écoutent de la musique.
«Tu n’as pas besoin de croire en Dieu pour voir les bonnes actions qu’ils font. Je voulais faire de l’humanitaire, et je suis tombé sur eux»
Adam, un soldat dano-américain
Beaucoup sont chrétiens, d’autres non. C’est le cas d’Adam, un Dano-Américain membre de l’armée danoise qui a pris une année de congé pour venir aider les Free Burma Rangers. «Tu n’as pas besoin de croire en Dieu pour voir les bonnes actions qu’ils font, témoigne ce soldat de 28 ans. Je voulais faire de l’humanitaire, et je suis tombé sur eux. Ce n’est pas une énorme machine, mais justement: ils sont plus libres et plus efficaces.»
Chaque matin, le FBR débute la journée par les dévotions. David, Karen ou un ranger y prononce un sermon avant de demander s’il y a des requêtes de prières. «Aujourd’hui, nous allons dans un endroit plein de petits démons, s’amuse Eubank pour conclure la prière, debout au centre de la pièce où la vingtaine de membres du FBR est rassemblée. Ce sont les femmes et les enfants des combattants de Daech. Je sais qu’ils ne sont pas sympathiques, qu’ils nous détestent. Mais nous n’avons pas à être comme eux. Et les enfants sont innocents.»
Venir en aide aux réfugiés
Nous filons vers le camp d’al-Hol, près de la frontière irakienne, où 73.000 personnes vivent dans un champ de tentes blanches surplombées par des réservoirs d’eau en plastique rouge. David, qui souhaite se concentrer sur les orphelins, négocie l’accès à l’intérieur du camp avec les autorités kurdes. «Ailleurs, les gens seraient ravis d’avoir de l’aide en plus, commente-t-il en s’amusant. Mais ici, c’est toujours compliqué. Ils nous disent de leur donner l’argent et de les laisser faire.» Une heure plus tard, l’accès est autorisé.
A l’intérieur d’une tente plombée par la chaleur, les rangers rencontrent les orphelins, leur donnent des gâteaux, montent une pièce de théâtre et procurent des fournitures aux responsables du centre. L’un des Birmans, guitare à la main, entonne Take Me Home, Country Roads, de John Denver. Parmi les enfants, des étrangers. Et une Française: Amina Amedjar. Elle a 12 ans, vient d’Angers et a été emmenée en Syrie par sa mère, Rahma Amedjar, tuée dans les combats à Baghouz. En 2009, Rahma Amedjar protestait avec Réseau éducation sans frontières contre l’expulsion au Maroc de son mari (et père d’Amina), dénonçant «la condamnation de toute une famille», sept ans avant d’emmener sa fille en Syrie. A ce jour, les grands-parents et la tante d’Amina manquent à l’appel en France. «Nous n’arrivons pas à les retrouver», explique un membre de l’association de l’antenne du Maine-et-Loire.
Suuzanne, la cadette de la famille, aide à la distribution de matériel dans le camp d’Aïn Issa. - Crédits photo : ANTOINE/AGOUDJIAN
De retour aux véhicules garés dans les allées du camp, les rangers se font interpeller par plusieurs femmes vêtues de niqab. «On nous laisse là sans nouvelles de nos maris», déplore l’une d’entre elle. «Il fait chaud, on n’a pas assez à boire et à manger», ajoute une autre. «On ne sait pas ce qu’on va devenir», témoigne une dernière. «Je me demande si elles se souciaient de ça pour les esclaves yézidies de leurs maris», commente, amer, l’un des rangers tout en continuant de distribuer des bouteilles d’eau en arborant un sourire forcé.
«Le souci, c’est que, dans ces camps, une sorte de mafia s’est organisée, analyse David. Des femmes nous ont raconté qu’elles ne pouvaient pas retirer leur niqab par peur de représailles, d’autres sont toujours fidèles à l’idéologie de Daech.» Un témoignage qui rejoint celui d’une autre Française, Anissa Bruneau, que nous avions retrouvé en février dernier lors du siège de Baghouz. Toujours enfermée dans le camp de Roj, elle et sa famille en France tentent toujours d’obtenir son retour dans l’Hexagone.
Sur la question du retour éventuel des combattants et de leurs familles dans les pays d’origines, David Eubank avoue ne pas avoir d’opinion tranchée. «Mais l’Europe doit agir, observe le vétéran. En gardant ces gens dans cette situation, on laisse l’idéologie de Daech végéter et incuber. On sait ce qu’il se passe lorsque l’on abandonne des populations après les conflits.»
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Deux jours plus tard, près de Qamichli, le FBR rencontre Elizabeth Koriya, responsable de l’Association culturelle syriaque et très proche de l’administration kurde. Au détour de la conversation surgissent l’Europe et la France. «On ne compte plus sur eux pour l’avenir, assène cette femme d’une soixantaine d’années. On a rencontré des membres du Parlement européen de passage dans la région, ils n’ont apporté aucune réponse. C’était juste de la communication.»
«Aujourd’hui, l’Europe est trop faible face à l’islamisme. Il n’y a que les Etats-Unis qui peuvent nous aider»
Elizabeth Koriya, responsable de l’Association culturelle syriaque
Et d’ajouter sans transition: «L’histoire se répète. Le Sayfo (le génocide assyrien de 1915 par l’Empire ottoman), c’était il y a un siècle. Ils ont juste recommencé. Et aujourd’hui, l’Europe est trop faible face à l’islamisme. Il n’y a que les Etats-Unis qui peuvent nous aider.»
Et David Eubank de renchérir: «C’est terrifiant de voir l’inertie des pays occidentaux. Ils ne se rendent pas compte de ce qui se passe ici.» Le FBR quittait la Syrie peu de temps après pour retourner en Thaïlande et s’occuper d’une nouvelle session de formation de rangers. «Je ne sais pas quand nous reviendrons en Syrie, admet Eubank. Dans un an, sans doute, si rien de grave n’arrive avant.»
Avant de le quitter, quelques jours après l’opération de libération des otages au Bénin ayant coûté la vie aux soldats français Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, nous lui faisons part de la situation alarmante au Sahel qui voit grandir le danger islamiste. «Peut-être que nous interviendrons là-bas un jour, répond Eubank. Si Dieu le veut.»
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carotte121234-blog · 5 years
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La Fin Du Monde...
Nouvelle uchronique
  Nihil entrevoit déjà l'astre divin, plus imposant que jamais, apparaître derrière les monts. Elle peut deviner sa trajectoire précise et ronde, bien loin au-dessus d'elle, dans le ciel azur et l'air épais, chargé d'un air brûlant et de carbone incandescent. Plus une once d'oxygène n'y demeure, et la douce couleur bleu clair n'est plus qu'une illusion dans ce monde brûlé, cette Terre en voie d'extinction. L'étoile a d'ores et déjà détruit les forêts, enflammé les plantations, craquelé la terre grisâtre qui a subsisté à la perte de l'herbe verdoyante qui la protégeait des rayons mortels.
 Elle appuie ses paumes moites contre la vitre épaisse et y colle son front brûlant, la fraîcheur du verre la rafraîchissant provisoirement. Hélas, cela ne suffit pas à faire baisser sa température interne qui avoisine les quarante degrés, augmentant chaque jour un peu plus, la faisant succomber sous la nocivité des rayons ultraviolets. Elle sent approcher la fin, la destruction, l'anéantissement du monde qu'elle chérit tant. Pourtant, au-delà du dôme de verre qui protège la population des quatre-vingt-quinze degrés Celsius extérieurs, ce n'est plus que désolation. Des ruines bouillonnantes émergent deçà delà de la terre enflammée, et les montagnes aux sommets déchiquetés parsèment l'horizon.      
 Mais elle sourit à ce paysage qu'elle connaît tant. Un sourire empreint de nostalgie et de tristesse. Un brouillard vient obstruer sa vision alors qu'une larme rebelle dévale sa joue rouge. Elle ferme les yeux et écoute les sons de la ville et les derniers chants des oiseaux protégés dans son enceinte. Elle écoute le grondement des voitures, le crissement des pneus sur la chaussé, la rumeur qui monte des ruelles, comme un murmure étrange qui s'élève dans l'atmosphère. Les voix des passants se superposent, se mêlent en un fourmillement étrange et incompréhensible. Elle tente d'imprimer ces bruits dans sa mémoire, les derniers sons terriens qui l'atteindront. La fin approche.
 La jeune fille tourne son visage vers les cieux, plissant les yeux pour contrer la luminosité solaire. Mais où est-elle donc passée ? Elle ne pourra pas l'apercevoir, dans ce brouillard de chaleur et de lumière. Mais il le faut. Elle ne peut se résigner à partir sans lui dire adieu.
 Alors, elle fouille l'azur du regard, pénétrant la fine pellicule nuageuse dans l'espoir d'imprimer une dernière fois son croissant dans sa rétine. C'est alors qu'elle la voit. Non pas grise comme elle est supposée l'être, mais d'une couleur rougeoyante, dévorée par les flammes de son opposé. La Lune se dresse pourtant toujours, vaillante. Mais si minuscule ! Les vents solaires la malmènent, la promènent, la balayent. Mais le satellite lutte et combat encore. Combat pour adresser un ultime adieu silencieux à sa consœur, sa mère, sa planète de toujours.      
 Nihil lève les bras en signe de salut au moment même où Lune rend l'âme. Une aurore boréale strie le ciel de couleurs bleues et vertes, roses et violettes. Et le satellite terrien se craquèle sous la forte chaleur. Alors, lentement, il lâche la main de la Terre, se délie de la gravité et, avec la douceur et la lenteur d'une feuille morte, se laisse emporter par la bourrasque céleste.      
 Dans les rues, les passants ont cessé toute activité. Ils se sont arrêtés en travers de la route, les yeux levés vers le ciel, la main en visière pour se protéger des rayons du soleil, adressant un dernier signe reconnaissant pour le satellite symbolique qui vient de les quitter, cette lune qui représentait tant pour les hommes, qui a tant déteint sur eux et animée la mer. Mais, désormais, plus personne pour jouer avec les vagues. Les océans sont calmes, attristés, pleurant des larmes salées pour leur amie disparue. Et les humains, aussi silencieux que des ombres, baisse la tête, dévastés par cette perte, respectueux pour ce satellite qui a tant donné. Le silence est seulement troublé par quelques reniflements, et l'atmosphère, saturée d'électricité statique. La fin est proche, si proche...
 * * *
 Lorsque l’adolescente aperçoit les valises aux tailles incommensurables acheminées vers la piste, elle ne peut retenir un sifflement de dépit. Elle n'emportera rien. Toutes ses affaires resteront ici, sur cette terre qui leur a donné une consistance et une existence. C'est un nouveau départ qui s'annonce, une nouvelle vie. Celle-là pourra bien demeurer derrière elle et mourir avec le système solaire. Elle inspire à fond, ferme les yeux un court instant et se dirige d'un pas las vers les résidences blanches, cubiques et identiques alignées le long d'une interminable ruelle, à l'extrémité du quartier des affaires. Première à gauche, numéro quarante-neuf. Elle entre sans frapper et monte à l'étage. Nihil ne veut pas passer devant la cuisine, d'où s'échappent les senteurs âcres de petits plats brûlés, signe de la désolation paternelle, et les éclats de verre qui éclaboussent le sol carrelé, cette fois signature du chagrin maternel. Elle ferme la porte de sa petite chambre, qui ne parvient cependant pas suffisamment à isoler ni les sanglots qui remontent du salon ni les coups de frustration frappés contre les murs - pourtant innocents et condamnés - de la maison lui parvenant de la chambre de son frère. Elle se bouche les oreilles, ne veut plus rien entendre, plus rien écouter, plus rien comprendre. Elle se laisse choir sur ses édredons immaculés et plonge tête la première dans son oreiller. Elle hurle dans la taie, son cri étouffé par les épaisseurs de tissu. Et elle n'a plus d'autre désir que d'oublier, tout oublier. Soudain, l'inconscience et la naïveté lui paraissent comme la plus douce délivrance, et elle en envie les oiseaux, elle les envie d'un rêve maladif prisonnier de son corps impuissant. Plus rien n'a d'importance, plus rien n'a de saveur, d'odeur, plus rien n'existe mis à part sa Terre bien-aimée qu'elle va devoir lâchement abandonner. Plus aucune couleur ne subsiste dans son cœur, en dehors de celles de cette vie qui bat sourdement, inlassablement, inextricablement à ses oreilles...
 * * *
 Un océan de larmes. Une mer de sanglots. Voilà en quoi se résume la foule embarquant à bord des navettes de secours. Évacuation prévue dans vingt minutes. Nihil contemple la planète, sa planète, au travers de l'ouverture de la porte blindée. Elle inspire. Après tout, ce territoire brûlé ne sera bientôt plus que néant. Elle expire. Leur nouvelle planète terra-formée sera idéale et propice à la vie. À sa droite, une femme pleure à chaudes larmes sur l'épaule de son mari, les yeux rivés sur le sol craquelé et consumé. À sa gauche, un homme martèle la paroi de métal de ses poings, le visage fermé, la bouche serrée, les traits crispés. Elle tourne la tête en direction de ses parents. Ils sanglotent tous deux en berçant doucement leur fils cadet. La jeune fille détourne le regard pour ne plus avoir vue sur cet univers de chagrin, se concentrant sur les fentes qui entaillent la terre grisâtre pour ne plus entendre le désespoir des derniers êtres humains.      
 « Départ dans trois... », annonce une voix dans les hauts-parleurs.      
 La porte bascule sur ses gonds. Nihil jette un nouveau regard en direction de sa famille, qui ne se préoccupe pas le moins du monde de la proche mort du soleil. Tout ce qui leur importe, c'est le fait de devoir abandonner derrière eux tous leurs biens. La jeune fille sent une colère sourde engourdir ses membres. Quelle joyeuse bande d'égoïstes, ces êtres humains ! Entièrement concentrés sur leur bien-être personnel. Et la Terre ? Et la planète ? Et Mars ? Et Jupiter ? Et Saturne ? Et Uranus ? Et Neptune ? Ne voient-ils donc pas que ces géantes sont vouées à périr ? Ne voient-ils donc que la perte de leur foyer, de leur ancienne vie ?      
 « Deux... »
 Ne voient-ils donc pas ce qui importe le plus ? Cette Terre, cette planète bleue devenue grise, si belle auparavant, et désormais dévastée, cette Terre qui a vu naître les hommes, créatures vaniteuses et narcissiques qui n'ont fait que la détruire, c'est celle qui a su leur accorder la chance de vivre. C'est celle qui a permis l'existence, la vie, celle qui a supporté tous les méfaits humains sans broncher, avant de finir par se rebeller, envoyant raz-de-marée et tsunamis, tempêtes et séismes. Mais il en fallait plus pour éliminer la présence humaine, bien plus... C'est celle sur laquelle reposera à jamais les souvenirs de la vie et de l'humanité, poussière d'un temps révolu, fragments d'un passé instable, et dessin d'un lendemain incertain. Et, désormais, c'est à une nouvelle planète qu'incombe la tâche de supporter les Hommes.      
 « Un... »
 Sans réfléchir, ignorant les cris et les avertissements, les hurlements et les interdictions, Nihil s'envole. Elle bat des ailes et fuit. Fuit, vole. S'échappe de la cage qui la retenait prisonnière. Elle saute par l'embrasure de la porte blindée qui se referme dans un claquement sec à peine l'a-t-elle franchie. Adieu, humanité ! Adieu, rêves éternels ! La porte close et étanche l'isole du capharnaüm, du chaos qui règne à l'intérieur du vaisseau. Par un hublot, elle peut voir ses parents et son frère. Peu leur importe son départ précipité. Cette fille était bien trop étrange, bien trop différente... Et ils ont raison, dans un sens. La navette prend son envol dans un vrombissement assourdissant qui fait s'effondrer quelques maisons. Et Nihil reste là, seule. Dernière humaine sur cette planète inerte, ce désert mourant de dunes incandescentes.
 La jeune fille, coeur lourd, observant sa planète, sa Terre s’effondre du jour au lendemain. Elle est furieuse. Nihil ne sait comment expliquer sa rage envers l’humanité. Elle repense à toutes les fois où ils avaient eu l’occasion de faire quelque chose de bien pour la Terre, pour le futur. Elle se rappelle la journée en 1972, la création simultanée du Programme des Nations unies pour l'environnement et d'instances gouvernementales correspondantes dans les pays développés. Si seulement tous les pays pollueurs, destructeurs, sans-cœur avaient accepté le contrat, la planète ne serait pas comme ça.... Nihil ferma ses yeux et s’endormit.
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mister-snake · 6 years
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Cardiaque
En prison, là où se trouve cet homme, il se rendit. Il alla le voir au parloir, prenant le téléphone dans sa main, le fixant à travers la vitre blindée. «Qu'est-ce que tu veux sale pute?» lui demanda l'homme. Éric souria en restant silencieux. L'homme s'impatienta et cria dans le téléphone jaune «Tu me veux quoi Éric?!» Éric rigola aux larmes, puis répondit après avoir sèquement arrêté de rire «Ta mort.» L'homme devint nerveux en entendant Éric dire ces deux mots de cette voix si sinistre. Il rigola nerveusement. «Tu peux rien faire tant que je suis derrière les barreaux...» dit-il en respirant difficilement. «Tu ne seras pas toujours protégé mon gros porc.» Il regarda cet homme, un sourire brisé au visage, des larmes de rages coulant sur ses joues. L'homme rigola, puis mis fin à la conversation en retournant à sa cellule. Éric se leva, laissant son banc tiré, marchant doucement les mains dans les poches vers la sortie pour quitter les lieux, en affichant un visage dément. La nuit même, l'homme ne parvînt pas à dormir, il entendait la voix d'Éric répéter sans cesse «Ta mort» dans sa tête. Il stressait, se tortillant de tous les côtés dans son lit. Tard dans la nuit, il entendit un grattement contre la porte de sa chambre de détention. Il se leva en tremblant et glissa la visière pour voir qui c'était. La seule chose qu'il vît, ce fut deux grands yeux noirs le regardant si fixement qu'il en sentit son cœur s'arrêter. Cause du décès? Crise cardiaque.
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Que faire pour protéger votre habitation sans trop dépenser ?
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A chaque départ en vacances, c'est une angoisse qui étreint plusieurs d’entre nous: la peur d'être cambriolé pendant une période censée être consacrée à la détente. Quelques gestes peuvent garantir la sécurité de votre maison. Dans cet article, on va vous donner des conseils utiles pour protéger votre maison sans trop dépenser.
Utilisez votre ancien téléphone portable comme caméra connectée
C’est une bonne solution pour sécuriser votre habitation d’une manière rapide et simple.
Son avantage est sa gratuité car il suffit de paramétrer votre ancien Smartphone et de télécharger une application ne nécessitant aucun abonnement.
Pour votre Smartphone, vous devez le connecter au wifi de votre box Internet et à le brancher sur secteur pour éviter les coupures si la batterie est déchargée.
Rendre vos fenêtres plus sûres
Il est possible d’installer des vitres antieffraction, super résistantes aux chocs.
Aussi, vous pouvez renforcer vos volets.
Les portes vitrées sont par ailleurs privilégiées par les malfaiteurs.
opter pour des serrures multipoints peut s'avérer un investissement utile.
Des fermetures présentes et fermées
Une porte blindée, une fenêtre sécurisée ou un portail d’entrée ne sont efficaces que s’ils sont fermés. Mais les propriétaires négligent parfois ces aspects…
Avant de quitter votre habitation et aussi la nuit, vous devez verrouiller tous les accès à la maison, à commencer par les éventuelles grilles, les barrières et les rideaux métalliques qui séparent le jardin de la rue. Si votre rideau métallique est bloqué, vous devez contacter rapidement un spécialiste pour intervenir et pour vous garantir un service de déblocage de rideau métallique de haute qualité.
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