Tumgik
#the gamine of greenwich village!
rosepompadour · 6 months
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I wish you would have been the one to kiss me first — but now I only wish that you might kiss me soon, and again, and last.
Edna St. Vincent Millay in her diary entry for January 10, 1913
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lecorcure · 4 years
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Ode à ce regard fuyant happé au cœur de nous
(#30jourspourécrire - Day 27 - thème : « Regard fuyant »)
Juillet 1842. Thoreau écrit dans la fièvre d’un été chaud, déjà effrayant de chaleur. À peine son encre séchée que ses notes filent au 13th West Street de Greenwich village - NYC -, siège de la rédaction du nouveau magazine transcendantaliste, « The Dial », né deux ans plus tôt.
Thoreau écrit sur ces citadins qui échappent aux battements quotidiens du cœur de la nature et font les fanfarons dès qu’ils sortent de leurs cages ou quand la nature leur fait l’honneur de les visiter un peu, par bribes, illusoirement, dans leurs grands ensembles gris.
Regard fuyant sur les « civilisés » et, en contrepoint, retour aux racines transcendantales de l’accord du corps en fusion harmonieuse avec son élément naturel, sa matrice. Petit coup de pied de l’âne qui nous fait dire que 178 années plus tard, rien n’a tant changé dans les illusions du « monde moderne » : « J’arrête mon embarcation au milieu du courant et scrute l’eau ensoleillée pour observer les mailles de ses filets, et je me demande comment les fanfarons de la ville auraient pu réaliser ce travail d’elfe. »
Scruter l’eau ensoleillée.
S’y inscrire.
Délier la langue.
Regard fuyant sur les citadins en goguette parfois l’été pour réaliser combien cette vie auprès des choses de la nature est si précieuse. Puis mensonges de citadins qui retournent à leurs petites affaires comme ce chien docile qui le soir, rentre dans sa niche. Regard fuyant sur eux, encore.
Retour primitif à un regard si précis, si ancré dans la réalité de la vie. Les yeux dans les fleuves, les herbes, les insectes, vents, marées, courants, héron, aigrette, martin-pêcheur, chants d’oiseaux hostiles à la seule idee de s’établir au cœur des villes, bref les éléments (ceux qui fuient les cages qui les enferment), forêts primaires, cimes, étoiles... avec une telle précision, une telle acuité sincère et fidèle qu’un citadin sera forcément assommé par la lecture didactique du bon sens et de la poésie qui se nichent dans ses inventaires.
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C’est une autre langue. La langue qui se délie et que l’on reconnaît en écho quand on vit au cœur de la nature. C’est aussi l’écriture qui se déplie quand la langue se délie. C’est une clé. Un sésame. Un cadeau.
La retranscription en langage de ce qui peut paraître inaccessible a bien des mortels, c’est un sacré exercice aussi. Ça me fait penser au merveilleux patchwork de réinvention des langages du « Trésor de la guerre d’Espagne » de Serge Pey. On y rencontre cette vieille qui sait parler le chien, la langue des chiens. Ces prisonniers qui suivent couchés la nuit, les yeux fermés dans le noir, une partie d’échecs du fond de leur cellule grâce aux codes des déplacements tapés sur une tuyauterie dans une autre cellule à l’autre bout de la prison qui court jusqu’à eux ; il y a aussi cette femme des Pyrénées que tout le monde prend pour une folle parce qu’elle étend son linge d’une étrange manière (une jambe de pantalon en l’air, l’autre en bas; un drap étendu dans l’herbe; une manche de chemise relevée; pas l’autre), tout le monde la croit azimutée sauf les Républicains qui savent les codes de ce langage pour les prévenir de la présence ou non du danger; ou encore ce gamin pauvre dont on se demande pourquoi il ne sait lire les mots qu’à l’envers jusqu’au jour où on réalise que, faute de moyens, il ne pouvait être que derrière l’écran des projections ciné publiques des nantis sur la plage et n’avait d’autre choix que de parcourir les sous-titres à l’envers, au point d’apprendre ainsi sa langue.
Quelqu’un qui vous aime d’un amour profond, saura toujours vous délier la langue (coquin que je suis, allez soyons fous, j’y mets même le sens propre). Son regard confiant, sa bienveillance, son écoute attentive en somme, est l’une des machines à coudre les plus magiques pour délier les noeuds des fils. Bobin encore, dans « Geai » cette fois : « Quand on aime quelqu'un, on a toujours quelque chose à lui dire ou à lui écrire, jusqu'à la fin des temps ».
Et on se retrouve (au sens intime du retour à soi), pile sur ce point infime qui d’un coup, d’un seul, happe notre regard fuyant du pays des mensonges pour l’immortaliser profondément... au cœur de nous. Notre regard inscrit dans notre plus profonde vérité. C’est un somptueux chemin à accomplir. Un voyage vers cette profondeur de la nature qui, elle, ne se ment jamais, ne nous ment jamais.
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