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In Competition - Short Films (First Film) :
Le feu au lac (2022) Fire at the Lake, directed by Pierre Menahem.
Hervé Lassïnce as Félix; Pierre Moure as Mathieu; Isabelle Rama as Rose.
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genevieveetguy · 1 year
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Fire at the Lake (Le feu au lac), Pierre Menahem (2022)
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HISTOIRE DE TOURNAGE : « KING LEAR » DE GODARD RACONTÉ PAR CEUX QUI L'ONT VÉCU
Hélène Lacolomberie - 26 mai 2021
C'est l'histoire d'un film maudit, au tournage chaotique, à la sortie balbutiante, et longtemps oublié sur des étagères. Retour sur l'aventure de King Lear de Jean-Luc Godard, racontée par Menahem Golan et Yoram Globus (producteurs), Norman Mailer (scénariste et interprète), Woody Allen (interprète), Julie Delpy (interprète), Molly Ringwald (interprète), Michèle Halberstadt (interprète), Hervé Duhamel (assistant réalisateur), Jean-Pierre Gardelli (distributeur). Et bien sûr, par JLG lui-même.
Jean-Luc Godard sur le tournage de King Lear (1987)
1986 : Menahem Golan annonce à Cannes avoir signé avec Jean-Luc Godard pour un projet autour du Roi Lear. Tout commence à la fin d'un repas, et les souvenirs des deux parties sont parfois contradictoires.
Jean-Luc Godard : Je suis entré en contact avec Menahem Golan au Festival de Cannes par l'intermédiaire d'un agent artistique.
Menahem Golan : Godard m'appelle. Il me dit : « Je suis Jean-Luc Godard, je suis au bar du Carlton, pouvez-vous me rejoindre ? » Il me propose deux adaptations de Shakespeare dont King Lear.
Jean-Luc Godard : C'est Golan qui m'a proposé de faire un film pour la société qu'il animait avec Globus et j'ai accepté. N'ayant pas de projet existant à l'époque, j'ai proposé une approche du King Lear de Shakespeare, et Cannon a dit oui.
Deux lignes ont été signées sur une nappe de l'hôtel Majestic, un budget d'un million de dollars décidé.
Menahem Golan : Nous avons alors tous les deux signé un contrat en dix minutes sur la serviette en papier du bar du Carlton. Ça vient de mes années de théâtre en Israël : j'avais l'habitude de noter des choses sur un napperon parce que quand j'ai une idée, je veux la concrétiser immédiatement. Figurez-vous que j'ai même reçu une offre du MoMA de New York de 10 000 $ pour ce napperon !
Jean-Luc Godard : Mais il y a eu un vrai contrat plus tard, style américain, de quatre-vingts pages.
L'accord entre Golan, son cousin et associé, Yoran Globus, et le cinéaste se fait donc rapidement. Seul cahier des charges : avoir terminé le film pour l'édition suivante du festival. L'association est a priori incongrue, mais elle a ses raisons : Golan et Globus, qui dirigent la Cannon, cherchent une forme de reconnaissance du milieu, après avoir produit des films avec Stallone ou Chuck Norris. Ils se tournent alors vers des cinéastes comme Altman, Schatzberg, Liliana Cavani... Et donc, Godard.
Menahem Golan : Je n'étais pas que le producteur de Chuck Norris. À l'époque, j'avais produit Kontchalovski, Zeffirelli... J'ai quand même produit Love Streams de Cassavetes, qui a gagné l'Ours d'or à Berlin ! Et Godard était alors le roi des auteurs, ses films se vendaient partout.
Les deux hommes décident d'engager l'écrivain américain Norman Mailer pour bâtir le scénario, chacun en revendiquant l'idée.
Menahem Golan : Je ne suis allé qu'une seule fois sur le tournage. Mais j'étais très impliqué dans le casting. C'est moi qui ai eu l'idée de confier le rôle de Lear à Mailer. Godard a aimé l'idée. Ce ne fut pas dur de convaincre Mailer, vu qu'il admirait Godard.
Jean-Luc Godard : L'idée de Norman Mailer était de moi. C'est quelqu'un que j'admire assez, dont j'aime certains des romans, et surtout certains des reportages. À l'époque, je voulais faire un document sur lui, sur lui et ses filles. Particulièrement sur l'une d'entre elles, qu'il préférait. C'était un peu du cinéma-vérité, un mélange en tout cas. Il était d'accord. Il devait en outre jouer dans le film, 250 000 dollars pour dix jours, ça n'était pas donné. Il jouerait, c'était spécifié dans le contrat, « son propre rôle ainsi que des membres de sa famille ». Il a accepté.
Mailer transpose le classique de Shakespeare dans l'univers de la mafia, fait de Lear un Don Learo. Il insiste pour tenir le rôle-titre, et sa propre fille jouera Cordelia. L'histoire se passe juste après Tchernobyl, le monde est contaminé, la culture est moribonde. Et les œuvres du dramaturge anglais ont disparu des bibliothèques.
Jean-Luc Godard : Il a été convenu qu'il écrirait « une modernisation » du Roi Lear, et il l'a fait – bien payé – sous le titre de Don Learo.
Norman Mailer : J'ai finalement décidé que la seule manière de faire un Lear moderne, et c'était ce que voulait Godard, était de le transformer en parrain de la mafia. Dans la sphère de ce que je peux concevoir, je ne voyais personne d'autre capable de déshériter sa fille parce qu'elle refuse de lui dire comment elle l'aime. J'ai donc écrit un scénario, intitulé Don Learo, qu'à ma connaissance Godard n'a jamais lu.
Jean-Luc Godard : Mailer n'y mettait pas beaucoup de cœur. Il me donnait des pages et des pages de la pièce originelle, annotées en marge d'une petite écriture « bad », « good »...
Norman Mailer : Godard restait assis là dans une forme de dépression si profonde qu'elle en était presque palpable. Et à la fin du déjeuner, il disait : « je retourne en France, je vous reverrai tous dans un mois environ, puis nous chercherons un endroit pour tourner le film. »
Malgré tout, JLG réalise les premières prises de vue, sur ses terres bien-aimées en Suisse, au bord du lac Léman. Et se met rapidement Mailer à dos.
Hervé Duhamel : Godard ne savait pas vraiment où il allait. Il fallait faire quelque chose rapidement, calmer Golan... Un type comme Mailer pose beaucoup de questions. Ils ont eu une longue discussion, ce que Godard n'aime pas. Godard a commencé de très mauvaise humeur.
Menahem Golan : Il était convenu que la propre fille de Mailer joue Cordelia. Mais c'est là que les problèmes ont commencé. Mailer est parti pour la Suisse et Godard lui a demandé un tas de choses pas vraiment convenables.
Norman Mailer : Quand nous sommes arrivés à l'hôtel, avec ma fille Kate, il voulait commencer à tourner tout de suite. Il m'a donné un texte. J'avais du mal à jouer Lear. Il m'a dit : « ici, vous serez Norman Mailer ». Il m'a donné un autre texte, qui était épouvantable, même en restant indulgent. Par exemple, j'étais au téléphone et je devais dire des choses comme : « Kate, Kate, descends tout de suite, j'ai fini mon scénario, c'est superbe ! » Godard tournait, et nous, nous devions dire ces horreurs. Je lui ai dit : « Écoutez, je ne peux pas dire ce texte. Si vous me donnez dans le film un autre nom que le mien, je dirai tout ce que vous voudrez. Si je dois parler en mon nom propre, alors je veux écrire mon propre texte. Dans ce cas, il fallait me demander de l'écrire, ou au moins me consulter avant de m'en faire dire un autre. » Il était très ennuyé et a dit : « On arrête le tournage pour aujourd'hui ».
Selon Godard, c'est Mailer qui joue les divas et le place dans une situation embarrassante.
Jean-Luc Godard : J'avais des liens avec Norman Mailer, un peu. Je lui ai proposé de m'introduire là-dedans, avec son avis. Comme il a une famille, et d'après ce que j'avais entendu dire, du Roi Lear... La manière dont vivait Norman Mailer, qui est un petit potentat, qui a son royaume ! Avec sa famille ! Avec trente-six femmes ! Soixante filles ! Sa maman ! Enfin, beaucoup de choses... Je lui ai proposé de le filmer chez lui tout en parlant de ça, mais sous son vrai nom ! Et que lui, m'aide à... Je crois qu'il n'a pas compris ça, ou qu'il n'a pas voulu le comprendre. Et quand il a vu qu'il fallait vraiment... On a tourné un plan, et après un plan, il est parti. Et donc, je me suis retrouvé, là... Il fallait faire quelque chose, parce que les délais juridiques de livraison approchaient. Et donc, lui... est parti !
Le lien avec la pièce originale est plus que ténu. Loin d'être une adaptation, le film se veut davantage une réflexion autour de l'œuvre. Une direction assumée par JLG, qui choisit comme carton de début « a study, an approach ». « A clearing », même. D'ailleurs, il se targue de n'avoir jamais lu la pièce.
Jean-Luc Godard : C'est vrai. Je n'ai pas lu la pièce de Shakespeare. Et je ne l'ai pas lue depuis. Ce qui m'intéressait, c'était un vieux roi, dont une des filles ne parlait pas. Qui disait seulement « nothing ». J'ai lu plusieurs traductions. On ne peut pas traduire Shakespeare, pas plus que Pouchkine, que Racine... J'ai vu des adaptations, j'ai vu un film russe, dont j'ai mis un extrait dans le mien, un Kozintsev, je crois. Et j'ai vu les Shakespeare de la BBC à la télé.
Ce qui intéresse Godard, c'est la possibilité de l'Angleterre.
Jean-Luc Godard : Moi, mon envie c'était... — ou mon désir —, c'était de m'approcher, si vous voulez, d'un continent que je ne connais pas. Ça m'intéressait, moi qui ai une éducation classique, latine, de traiter le barbare Shakespeare. Cela passait par les borborygmes anglo-saxons. J'ai voulu faire un film intraduisible. À l'époque, j'avais déjà envie d'une approche ethnologique de Lear, d'une sorte de documentaire. L'idée m'était venue d'explorer une autre terre à travers une autre langue, et je voulais demander à des amis de me servir de guide.
Ce qui l'intéresse aussi, c'est la relation entre Cordélia et son père.
Jean-Luc Godard : Un analyste pourrait me dire pourquoi j'ai choisi Lear, qui est une tragédie de la paternité : je n'ai pas d'enfant. Quand Norman Mailer a eu à parler de ses relations avec sa fille, ça a été fini en un quart d'heure. Il était incapable de se montrer dans une relation d'inceste.
Norman Mailer : Est-il normal de demander à quelqu'un de jouer, en son propre nom, une relation d'inceste avec sa fille ?!
Menahem Golan : Un jour, Mailer m'appelle : « Menahem, je me tire, il veut que j'embrasse ma fille ». – Eh bien, fais-le !. – Non, non, non. Il tient absolument à ce que je mette ma langue dans sa bouche ; c'est MA fille !«
Norman Mailer : Travailler avec Godard a probablement été l'expérience la plus désagréable de toutes mes années d'écrivain. Pour un auteur, Godard, c'est l'enfer.
Deuxième difficulté pour Godard : le casting.
Jean-Luc Godard : J'avais contacté Laurence Olivier, et puis... il était mort ! Et puis, j'ai contacté Bergman, dont j'avais lu qu'il avait monté le Roi Lear en suédois. Et puis surtout Orson Welles qui avait toujours eu ce projet — du reste, on a donné de l'argent à Orson Welles, mais hélas ! il est mort trois mois après. Et le premier projet c'était de faire simplement un entretien avec Orson Welles pendant deux ou trois jours, dans une espèce de garage de voitures d'occasion à Los Angeles, qui serait tenu par trois filles. Et de le faire parler du Roi Lear et de le filmer en train de faire ce qu'il voulait. Comme il avait toujours besoin d'argent, il était prêt à ça. On a même demandé à Richard Nixon de jouer le rôle. On lui offrait 500 000 dollars pour un jour de tournage. Il a hésité.
Ce sera finalement Burgess Meredith qui héritera du rôle-titre. L'acteur, qui n'est pas seulement le Mickey de Rocky, apporte avec lui tout un pan du cinéma classique, de Frank Borzage à Jean Renoir, et, surtout, Otto Preminger.
Jean-Luc Godard : Burgess a une tradition disons... théâtrale. Il a une belle voix aussi ! J'étais content d'avoir cette voix-là.
Le metteur en scène de théâtre Peter Sellars joue Shakespeare Junior. Cette fois, l'entente est parfaite.
Jean-Luc Godard : Sellars a beaucoup aidé, dans la traduction, les idées, et aussi par sa très grande ingéniosité.
Autre curiosité : la présence de Woody Allen. Le réalisateur, qui vient de terminer Hannah et ses sœurs, joue un monteur de films nommé Alien, couturier vaillant qui tente de ressusciter la pellicule avec des épingles à nourrice. Une brève apparition, après le générique, qui lui a laissé des souvenirs mitigés.
Woody Allen : Godard était très évasif sur le sujet du film. D'abord, il a dit qu'il s'agirait d'un avion qui s'écrase sur une île. Puis il a dit qu'il voulait interviewer tous ceux qui avaient fait un Roi Lear, de Kurosawa au Royal Shakespeare. Il a dit que je pouvais dire tout ce que je voulais dire. Il joue très bien l'intellectuel français, avec sa barbe naissante et une certaine ambiguïté.
Jean-Luc Godard : Woody Allen, je lui ai demandé une fois, il a accepté. Il m'a dit : « Pour vous et pour Bergman, j'accepte. » Il a donné un jour. Dix mille dollars : en échange, on ne mettrait pas son nom... et il est venu à l'heure ! Très régulier ! Absolument parfait, comme les Américains. Moi, je croyais qu'on avait jusqu'à dix heures du soir, et lui avait compris jusqu'à cinq heures. Je pense qu'on s'est mal compris. Et quand il est parti, je lui ai dit : « Ah, bon, on n'aura pas le temps de finir ! Comment on va faire ? Peut-être que je vais essayer de supprimer quelques plans ». Et il m'a dit : « Oh ! Yes ! It would be nice if you can cut a few things ! ». Et il est parti à cinq heures ! Tout à fait correct.
Woody Allen : Quand je suis arrivé pour le tournage, il portait un pyjama – haut et bas –, un peignoir et des pantoufles et il fumait un gros cigare. J'avais l'impression étrange d'être dirigé par Rufus T. Firefly, le personnage que joue Groucho Marx dans La Soupe au canard, vous savez, quand Groucho est censé être un grand génie et que personne n'ose le remettre en question.
Menahem Golan : Godard a filmé Woody une journée à New York, il n'en a pas fait grand-chose. Après, Woody était furieux contre moi !
Woody Allen : Ce fut l'une des expériences les plus stupides que j'aie jamais vécues. Je serais étonné d'avoir été autre chose qu'insipide.
La distribution, internationale, compte aussi Molly Ringwald – alors célèbre pour ses rôles d'adolescente chez John Hughes –, mais aussi les tout jeunes Julie Delpy et Leos Carax, ainsi que la productrice Michèle Halberstadt dans une brève apparition. Pour eux, par contre, tourner devant la caméra de JLG est synonyme de bonheur.
Molly Ringwald : Grâce à la façon dont Godard a éclairé le film, à son sens de l'humour, et à son approche minimaliste du maquillage, je pense que je suis plus belle dans ce film que dans d'autres films, probablement pour cette raison. Et quand je lui ai demandé pourquoi il m'avait choisie pour le rôle, il m'a répondu que c'était « parce que Cordelia était une princesse et que j'étais la plus proche à l'époque de ce qu'est une princesse en Amérique, c'est-à-dire une actrice, une actrice adolescente ».
Julie Delpy : J'avais déjà vu beaucoup de films de Godard. Mon père m'a emmenée voir ses films quand j'avais neuf ans. J'étais très impressionnée de travailler avec lui. Godard est quelqu'un de très positif. Et de très encourageant.
Julie Delpy : Il est très drôle. Il est coriace. Pas avec les jeunes acteurs. Il est dur avec les gens qui ont une certaine attitude. Par exemple, c'est difficile pour lui de travailler avec des stars – ce que je comprends parfaitement. Si les gens commencent à se croire supérieurs, il va les briser. Il peut être vraiment dur. Avec moi, c'était la personne la plus gentille qu'on puisse imaginer. Si doux, si protecteur – j'étais une jeune fille totalement perdue et apparemment pas prétentieuse. Il est donc adorable avec les gens simples. Le plus gentil qui soit.
Michèle Halberstadt : J'avais fait la connaissance de Godard à Cannes, où nous avions eu un échange un peu houleux lors d'une conférence de presse très médiatisée, à la suite de quoi il m'avait offert un petit rôle dans King Lear. J'avais ainsi passé une nuit assez incroyable sur le tournage, dans la petite salle de cinéma de Rolle, aux côtés de Julie Delpy, Leos Carax et Burgess Meredith. Ma scène consistait à incarner la rédactrice en chef du New York Times et à deviser, assise dans la salle, avec Freddy Buache, le directeur de la Cinémathèque de Lausanne et Godard lui-même.
En voix off, enfin, Godard se fait chef d'orchestre, démiurge freudien, quand il n'interprète pas un certain professeur Pluggy, excentrique à cigare, dans une mise en abîme joyeusement foutraque. Dès la projection des premiers rushes, les producteurs sont déroutés. Et pourtant, Godard s'applique, travaille la photo, les plans de nature, parle en creux de cinéma.
Menahem Golan : Vous savez quel était le vrai rôle principal ? Un cheval blanc ! Godard avait fait du cheval la star du film. Un désastre ! Après deux semaines de tournage dans son jardin, on a dû reprendre le casting à zéro.
Jean-Luc Godard : mon film s'est construit au montage, au moment où le réalisateur travaille physiquement le présent, le passé et l'avenir.
Et puis, il a aussi et surtout les questions d'argent.
Menahem Golan : Chaque semaine, Godard prenait le Concorde pour venir chercher l'argent à Los Angeles et repartait tourner en Suisse.
Jean-Luc Godard : Pendant un an, Cannon a continué à m'envoyer quelques chèques. Mais ils étaient sans provision... C'était le début de l'histoire du Crédit Lyonnais.
Pour Golan et la Cannon, King Lear est un flop retentissant. Première catastrophique à Cannes en 1987. Vague sortie dans quelques salles Art & essai aux États-Unis. Critique cinglante et impitoyable. Et le public qui boude le film.
Menahem Golan : À la projection cannoise, la salle était pleine au début, vide à la fin ! Moi, j'étais complètement disposé à produire un film de Godard, un film d'avant-garde, tout ce que vous voulez, du moment que j'avais au bout un FILM ! King Lear n'est pas un film, c'est un « mishmash », des bouts de pellicule assemblés n'importe comment. J'étais très déçu du résultat.
Les producteurs bloquent le film, menacent de porter plainte. Sous prétexte, notamment, que Godard a utilisé des conversations où les deux parties évoquent l'avancement du tournage. Mais la société Cannon fait faillite, ce qui coupera court aux démêlés juridiques.
Menahem Golan : Quand j'ai découvert le film, j'ai été scandalisé de voir que Godard avait utilisé nos conversations téléphoniques privées. On nous entend parler de la situation financière du film, tout cela à mon insu. Il était trop tard pour faire marche arrière, le film devait être montré à Cannes, je ne pouvais plus rien y faire.
Yoram Globus : Godard est un génie. Et comme tout génie, il fait des bons et des moins bons films. Malheureusement, on a eu droit à la seconde catégorie.
Menahem Golan : Les seules personnes qui peuvent accorder du crédit ou de la valeur à King Lear sont les critiques avant-gardistes. À part ça, je suis persuadé que le film est mauvais.
Au cours des années suivantes, au fil des entretiens, Golan soufflera le chaud...
Menahem Golan : Godard et moi ne sommes pas ennemis et je suis fier que mon listing de films sur Internet comprenne un Godard. Je retiens l'aspect positif de cet épisode de ma carrière et de ma vie : j'ai produit un film de Godard.
... et le froid.
Menahem Golan : Excusez-moi, mais c'est un enfoiré. Il n'a jamais tourné ce film sur King Lear. Il a filmé un cheval, et je ne sais plus quoi d'autre, il a filmé son jardin en Suisse. Mais il est venu chaque semaine, en Concorde, à Los Angeles, réclamer de l'argent pour le film. C'est incroyable. Qu'a-t-il fait de cet argent ?
King Lear est peu à peu enterré, projeté de-ci, de-là, à travers le monde, par la seule volonté de quelques institutions, ciné-clubs ou universités.
Menahem Golan : Nous n'avons jamais pu faire distribuer le film normalement parce qu'à chaque fois que nous le montrions aux distributeurs, ils le détestaient et n'en voulaient plus. King Lear a seulement été projeté dans quelques cinémathèques à travers le monde parce que le nom de Godard demeure prestigieux. Nous avons bien sûr perdu beaucoup d'argent, mais à l'époque on s'en fichait, la Cannon se portait bien.
Michèle Halberstadt : Le film n'était jamais sorti en France parce que Golan et Globus avaient fait faillite. Il a ensuite été projeté dans quelques universités américaines.
Jean-Luc Godard : Après, le film a appartenu à la MGM, je crois, un moment aussi au Crédit Lyonnais. J'avais à l'époque écrit au directeur du Crédit Lyonnais pour lui demander, sinon les droits du film, du moins l'autorisation de l'exploiter, de le montrer, pour qu'il soit vu ; mais je n'ai pas eu de nouvelles.
En 2002, Bodega Films, une petite société dirigée par Jean-Louis Gardelli, parvient à racheter les droits du film, qui dormait en réalité tranquillement sur les étagères de la MGM.
Jean-Louis Gardelli : Ils m'ont fait une projection, puis nous avons négocié les droits, normalement, comme pour n'importe quel film de répertoire. Pas plus compliqué que ça. Le tarif était tout à fait normal : pour eux, King Lear est un film qui traînait dans leurs archives comme des centaines d'autres. À la limite, c'est un poids pour eux, ce sont des boîtes qui encombrent des stocks.Je n'avais jamais vu King Lear et je n'en savais pas plus sur ce film. Mais étant admirateur de Godard, l'idée même qu'un de ses films soit inédit me titillait forcément. Ce film, pris dans la faillite de Cannon, lui a échappé, et il y a sans doute du ressentiment de sa part. Nous trouvions qu'il était absurde qu'il ne soit pas vu, et le principal, c'est qu'il le soit.
C'est l'histoire d'un film maudit, au tournage chaotique, et, finalement, profondément godardien.
Jean-Luc Godard : Ce n'est ni une parodie de Shakespeare, ni une parodie de mon œuvre. C'était le but de ça : approcher et désirer recevoir ! Et entendre des sons d'une langue qui n'est pas la mienne mais qui dit la même chose que la mienne, d'une autre manière. S'approcher et recevoir, et puis redonner. Ensuite, chacun s'y reconnaît. Si le travail est bien fait, qu'il y a une bonne opératrice, de la bonne pellicule, un vrai désir... ça suffit pour le film !
SOURCES : Le Nouvel Observateur (mars 2002 et mai 2014), The New Yorker (août 2009), Far Out Magazine (octobre 2020), Film Threat (novembre 2012), Believer Mag (mars 2009), AV Club (août 2007), New Wave Film, les Inrockuptibles (avril 2002), Le Monde (avril 1987), extraits de la conférence de presse à Cannes, retranscription du débat au ciné-club de l'Étoile, le 24 novembre 1987, entre JLG et les spectateurs, Vous avez vu le King Lear de Godard ? (Blow up, ARTE) et The Go-Go Boys : The Inside Story of Cannon Films (Hilla Medalia, 2014).
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agatha322 · 3 years
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Agatha - Gris Boucles D'oreilles
Quatorze entreprises de prix agatha coréens récemment fermé leurs opérations de fabrication à Qingdao, province du Shandong en raison des coûts de main-d'œuvre la hausse sur le continent, Corées journal quotidien JoongAng Ilbo a rapporté recently. la nouvelle collection agatha Flora exprime une ambiance étonnante et contemporaine qui met en valeur les compétences exceptionnelles de maîtres orfèvres italiens agatha. Il ne se trouve que sur les contreforts du mont Kilimandjaro, en Tanzanie, en Afrique, avec des estimations qui TanzaniteOne, le plus grand site de la mine pour tanzanite, sera épuisé dans 30 ans, la société a ajouté.Worldwide précédente au cours du deuxième trimestre a augmenté de 4 pour cent à 926 millions, et pour la première moitié de l'année, il a augmenté de 7 pour cent à 1,8 milliard. 0 offre les qualités et les prix de plus de 60 types de pierres précieuses et au-dessus de 100 fantaisie colorés agatha amiens combinaisons de couleurs. Agatha bijouterie en ligne plate-forme de commerce de agatha amiens le 16 Septembre, en marge du séminaire Septembre Hong Kong Jewellery Gem Fair. La croissance a été le plus élevé parmi les secteurs couverts par l'étude. Il attend Il est le résultat net d'être dans la outlook. l'Association Natural Couleur Diamond, leader sans but lucratif consacrée aux soldes agatha bijoux de couleur naturelle, a annoncé aujourd'hui que vétéran de l'industrie Barbara blé a été nommé vice-président exécutif. Avec cette technique unique Piaget, l'horlogerie et de la bijouterie sont parfaitement fondus en une combinaison lumineuse d'or précieux et Agatha bague femme pas cher des pierres éblouissantes, comme une fanfare de sautoir noir agatha brillants cascades élégamment en bas de la rose ou or blanc éclat ajoutant à la manchette. La réouverture du festival à Beihai, connu sous le nom de la ville de perles des mers du Sud, vise à donner à l'industrie de la perle locale une industrie de la perle boost. dit le fondateur de GemeWizard directeur général Menahem Sevdermich' les prix continuent de pousser vers le haut, Celui qui veut vraiment avoir une emprise sur en temps réel l'évolution des prix et les prix actuels du marché pour les pierres précieuses de couleur a besoin de jeter un oeil à portée de notre nouveau programme de GemePrice. Il est un plaisir d'être à Hong Kong pour voir de première main les avantages de nos activités de développement des marchés, a déclaré Davies. Les ventes au détail de nouvelle collection agatha en or et en argent dans Frances province méridionale du Guangdong année 26,2 pour cent ont augmenté sur un an à RMB885 milliards (environ 2,43 milliards ) au cours des sept premiers mois de l'année, le journal local chinois Agatha bague fiancaille Yangcheng Evening Nouvelles signalé récemment. Twisted des fils d'or rose se réunissent pour former un bracelet texturé et la bague assortie, serti de turquoise et chrysocolle bleu-vert contrastant dans une combinaison de couleurs qui est 'so' Piaget. américain Scott Kay Inc, une entreprise qui se spécialise dans les collier sautoir agatha de mariée, a nommé David Minster comme Il est chef de la direction et membre du conseil d'administration de conseillers efficaces du 19 Août, la société a déclaré dans un communiqué de presse. constitue un effet visuel dominant tout au long de 2016. Il offre aux consommateurs un diamant carré coupé à huit faces qui présente huit cœurs et huit flèches comme preuve de c'est une symétrie parfaite, selon le communiqué de presse.
www.agathapascher.com/
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ledepassionne · 3 years
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Les Pierres
Gilles Deleuze, 1988
La dette infinie que l’Europe avait à l’égard des Juifs, elle n’a pas commencé à la payer, mais elle l’a fait payer à un peuple innocent, les Palestiniens.
L’État d’Israël, les sionistes l’ont construit avec le récent passé de leur supplice, l’inoubliable horreur européenne mais aussi sur la souffrance de cet autre peuple, avec les pierres de cet autre peuple. L’Irgoun (1) fut nommé terroriste, non pas seulement parce qu’ils faisaient sauter le quartier général anglais, mais parce qu’ils détruisaient des villages, anéantissaient des populations.
Les Américains en faisaient une super-production d’Hollywood, à grands frais. L’État d’Israël était censé s’installer sur une terre vide qui attendait depuis si longtemps l’antique peuple hébreu, avec pour fantômes quelques Arabes venus d’ailleurs, gardiens de pierres endormies. On jetait à l’oubli les Palestiniens. On les sommait de reconnaître en droit l’État d’Israël, mais les Israéliens ne cessaient de nier le fait concret d’un peuple palestinien.
Il soutint seul, dès le début, une guerre qui n’a pas fini pour défendre sa propre terre, ses propres pierres, sa propre vie : cette première guerre dont on ne parle pas, tant il importe de faire croire que les Palestiniens sont des Arabes venus d’ailleurs et qui peuvent y retourner. Qui démêlera toutes ces Jordanies ? Qui dira qu’entre un Palestinien et un autre Arabe, le lien peut être fort, mais pas plus qu’entre deux pays d’Europe ? Et quel Palestinien peut oublier ce que d’autres Arabes lui ont fait subir, autant que les Israéliens ? Quel est le nœud de cette nouvelle dette ? Chassés de leur terre, les Palestiniens s’installaient là où ils pouvaient au moins la voir encore, en garder la vision comme un ultime contact avec leur être halluciné. Jamais les Israéliens ne pourraient les repousser assez loin, les enfoncer dans la nuit, dans l’oubli.
Comment Israël en sortira-t-il, et des territoires annexés, et des territoires occupés, et de ses colons et de ses colonies, et de ses rabbins fous ?
Occupation, occupation infinie : les pierres lancées viennent du dedans, elles viennent du peuple palestinien pour rappeler que, en un lieu du monde si réduit soit-il, la dette s’est inversée. Ce que lancent les Palestiniens, ce sont leurs propres pierres, les pierres vivantes de leur pays.
Personne ne peut payer une dette avec des meurtres, un, deux, trois, sept, dix par jour, ni en s’entendant avec des tiers. Les tiers se dérobent, chaque mort appelle des vivants, et les Palestiniens sont passés dans l’âme d’Israël, ils travaillent cette âme comme ce qui chaque jour la sonde et la perce.
Gilles Deleuze - Les pierres (3).
in "Deux régimes de fous"
(1). Branche armée du mouvement fondé par Vladimir Jabotinsky (également fondateur du Likoud). L'Irgoun, alors dirigé par Menahem Begin, menait des actions tant contre le mouvement national arabe palestinien que contre l'administration britannique.Il est notamment responsable du massacre d'un village palestinien des faubourgs de Jérusalem (DeirYassine) en 1948 et de l'attentat contre l'Hôtel King David, alors siège du Mandat britannique à Jérusalem
(2). Très proche d’Arafat, Abou Jihad était l’un des fondateurs du Fatah, l’un des principaux adjoints de l’OLP et l’un des chefs historiques de la résistance palestinienne. Il joua un rôle important, en tant que dirigeant politique, au cours de l’Intifada. Il fut assassiné à Tunis par un commando israélien le 16 avril 1989.
(3). Le texte manuscrit de cet article est daté de juin 1988. Il paraît, en arabe, dans la revue, Al-Karmel, n° 29, 1988, p. 27-28, sous le titre « De là où ils peuvent encore la voir ». Ce texte a été rédigé, à la demande des directeurs de la revue, peu après le déclenchement de la première Intifada en décembre 1987
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reseau-actu · 5 years
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En quelques jours, le territoire vient de revenir au premier plan, en raison des attaques meurtrières palestiennes qui y ont été commises contre des civils et des soldats.
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Israël avait détourné le regard de la Cisjordanie. Depuis la fin mars et le lancement de la « marche du retour » dans la bande de Gaza, c’est ce territoire sous blocus, en détresse humanitaire, qui avait concentré l’attention générale.
Mais en quelques jours, la Cisjordanie vient de revenir au premier plan, en raison de plusieurs attaques meurtrières commises par des Palestiniens contre des civils et des soldats. La gestion purement sécuritaire du conflit, privilégiée de longue date par les autorités israéliennes, est ainsi mise à l’épreuve.
Le 7 octobre, Ashraf Naalowa, 23 ans, avait tué par balles deux collègues israéliens travaillant comme lui dans une usine de la zone industrielle de Barkan. Après plus de deux mois de traque, le fugitif a été éliminé dans la nuit de jeudi 13 décembre, dans le camp de réfugiés d’Askar, à Naplouse. Selon les enquêteurs, il était armé et voulait commettre un autre crime.
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Quelques heures plus tôt, mercredi soir, les forces israéliennes ont abattu Salih Omar Barghouti. Celui-ci était soupçonné d’avoir perpétré une attaque à un arrêt de bus devant la colonie d’Ofra le 9 décembre, le long de la route 60 qui serpente à travers la Cisjordanie. L’auteur avait grièvement blessé une jeune Israélienne enceinte, ainsi que six autres personnes. Le bébé était décédé après un accouchement prématuré. Salih Omar Barghouti a été tué près de Ramallah.
Détermination des forces israéliennes
Ces derniers jours, l’armée a effectué plusieurs raids au cœur même de cette ville, « capitale » de la Cisjordanie, dont le contrôle revient soi-disant à l’Autorité palestinienne (zone A). Ces opérations devaient illustrer la détermination des forces israéliennes et leur capacité à intervenir partout. « Le principe qui nous guide est que celui qui nous attaque ou tente de le faire paiera de sa vie », a résumé le chef du gouvernement, Benyamin Nétanyahou.
Dès jeudi matin, plusieurs attaques palestiniennes ont eu lieu en réponse à ces opérations. Un homme a tenté de poignarder deux policiers dans la vieille ville de Jérusalem, les touchant légèrement. Il a été abattu. En Cisjordanie, deux soldats israéliens ont été tués par balles et deux autres personnes blessées lors d’une fusillade à une station de bus près de l’avant-poste de Givat Assaf, non loin d’Ofra. De nouveau, l’auteur a pu s’enfuir en voiture.
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Funérailles le 12 décembre d’un bébé décédé après un accouchement prématuré de sa mère, victime de l’attaque à un arrêt de bus devant la colonie d’Ofra le 9 décembre MENAHEM KAHANA / AFP
La traque a été déclenchée sur-le-champ. L’armée a bouclé toutes les artères de sortie de Ramallah, entraînant de gigantesques bouchons. Des colons extrémistes ont jeté des pierres sur des voitures palestiniennes, du haut des collines, à proximité de la route 60.
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La mécanique tellement éprouvée de la violence s’est enclenchée. A la sortie est de Ramallah, au rond-point faisant face à la colonie de Beit El, de jeunes émeutiers ont donné de la fronde contre les soldats déployés sur les hauteurs, inatteignables. Enfin, un Palestinien de 58 ans a été tué près d’un arrêt de bus à Al-Bireh. Il aurait simplement perdu le contrôle de son véhicule. Les médias israéliens ne lui ont consacré que quelques mots.
Volatilité de la situation
Benyamin Nétanyahou n’a pas voulu laisser le moindre espace de manœuvre à la droite nationale religieuse de Naftali Bennett. Dans la soirée, il a adressé des promesses aux colons, sans détails sur les modalités juridiques. Il se dit notamment prêt à légaliser « des milliers de maisons » bâties « de bonne foi » dans les colonies et les avant-postes.
Les colons réclament la fermeture totale de la route 60 aux Palestiniens, soit une ségrégation par le bitume
Les colons, de leur côté, réclament la fermeture totale de la route 60 aux Palestiniens, soit une ségrégation par le bitume. Plusieurs centaines d’entre eux ont manifesté devant la résidence du premier ministre, jeudi soir, bien conscients que ce dernier aura besoin de leur soutien lors des élections en 2019.
Le chef du gouvernement, également ministre de la défense depuis la démission d’Avigdor Lieberman le 14 novembre, cherche à rétablir son image d’homme fort, écornée par le cessez-le-feu tacite conclu avec le Hamas dans la bande de Gaza. Un nouveau cycle de violences dans les territoires occupés tomberait mal, au moment où la destruction des tunnels du Hezbollah à la frontière libanaise est accompagnée d’une spectaculaire opération de communication.
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La Cisjordanie vit par cycles. Les périodes de soumission à l’occupation israélienne font croire que les Palestiniens, en pleine dépression collective, se replient sur leurs préoccupations quotidiennes. Elles sont parfois interrompues par des accès de violences. Il est alors difficile d’en préciser la nature : campagne orchestrée par les groupes armés ou bien phénomène classique de mimétisme, flagrant au moment de la vague d’attaques au couteau de la fin 2015. Mais au fond, la difficulté même à se prononcer donne une idée de la volatilité de la situation.
« Nous sommes face à une escalade très sérieuse »
« La lutte ne s’est jamais arrêtée, même si elle connaît des hauts et des bas, explique Hassan Youssef, l’un des leaders du Hamas en Cisjordanie, qui a déjà passé vingt et un ans dans les prisons israéliennes. Le message adressé aux Israéliens par ces attaques, spontanées ou organisées, c’est qu’on est là. Les démolitions, les agressions, leurs vols, leurs atteintes aux lieux saints ne resteront pas sans réponse. »
Selon les services de sécurité israéliens, près de 530 attaques auraient été déjouées depuis le début de l’année, contre 400 environ en 2017. Ce chiffre en forte hausse recouvre des intentions très diverses, de l’agression au couteau à l’opération avec armes à feu. Il témoigne de l’intensité de la lutte préventive contre la violence palestinienne, qui est une coproduction entre les services palestiniens et israéliens. C’est un angle d’attaque majeur pour le Hamas contre l’Autorité palestinienne, accusée de collaboration avec l’ennemi. Le mouvement islamiste armé a salué, jeudi, les deux « martyrs » palestiniens de Barkan et Ofra, sans suggérer pour autant qu’ils avaient agi sur ordre. Dans la nuit de vendredi, l’armée a pénétré de nouveau dans Ramallah pour arrêter 40 personnes soupçonnées d’activités violentes et de terrorisme, dont 37 appartiennent au Hamas.
« Nous sommes face à une escalade très sérieuse, souligne Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine. Les Israéliens jouissent d’une impunité totale, ils ont provoqué les gens au-delà du soutenable, en leur faisant clairement comprendre qu’ils comptaient pour rien. Il ne faut pas se demander qui a commencé dans ce cycle. Le cœur du sujet, c’est l’occupation. »
Dans un communiqué, l’Autorité palestinienne a condamné, sans plus de précisions, la « série inacceptable de violences », tout en dénonçant le « climat » créé par les Israéliens, en l’absence de toute perspective de paix. L’entourage du président Mahmoud Abbas évoque notamment les affiches collées par des colons appelant à en finir avec le « raïs ».
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champhorschamp-blog · 6 years
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Lettre ouverte des cinéastes et professionnel-le-s de l'audiovisuel au FIPA (Festival International des programmes audiovisuel) à propos du « Focus sur Israël »
Le FIPA (Festival International des Programmes Audiovisuel) qui se tient à Biarritz du 23 au 28 janvier 2018, a choisi de faire un « Focus sur Israël ».
Des cinéastes internationaux, et des professionnel-e-s de l’audiovisuel, adressent cette lettre ouverte à la direction du Festival, pour protester contre le choix du FIPA de s'associer avec le gouvernement israélien, alors qu'il intensifie l'occupation, la colonisation et le nettoyage ethnique du peuple palestinien.
Parmi les 100 premiers signataires: Ken Loach, Mike Leigh, Aki Kaurismaki, Elia Suleiman, Avi Mograbi, Yousri Nasrallah, Anne-Marie Jacir, Michel Khleifi, Serge Lalou, Peter Kosminsky et Hala Alabdalla.Lettre ouverte des cinéastes et professionnel-le-s de l'audiovisuel au FIPA (Festival International de Programmes Audiovisuels) à propos du « Focus sur Israël »
         Nous,  cinéastes  et professionnel-le-s de l'audiovisuel, souhaitons exprimer notre profonde préoccupation devant le fait que le festival FIPA, par son initiative « Focus sur Israël », choisisse de s'associer avec le gouvernement israélien et l'Ambassade d'Israël, alors que ce pays non seulement poursuit, mais intensifie l'occupation, la colonisation et le nettoyage ethnique du peuple palestinien, et ce depuis maintenant de trop nombreuses années.
Nous nous interrogeons sur cette décision du FIPA de promouvoir l'Etat d'Israël, alors que l'on s'apprête à commémorer cette année les 70 ans de l'expulsion du peuple palestinien de ses terres. 
Le « Focus sur Israël » au FIPA, qui choisit d'ignorer cette histoire, se déroule au moment même où Israël promulgue des lois racistes, accélère l'expulsion et la confiscation des terres des Palestinien-ne-s sous occupation et entrave la liberté de parole des citoyens arabes d'Israël.
Quel message signifie ce partenariat officiel avec Israël qui, au mépris du droit international  et contre la quasi-totalité des chancelleries -dont la France-, veut l'annexion intégrale de Jérusalem pour en faire sa capitale ?
Quel message signifie ce partenariat officiel quand des dizaines d'enfants comme la jeune Ahed Al Tamimi sont incarcérés dans les prisons militaires et quand des centaines de Palestinien-ne-s sont emprisonné-e-s sans jugement depuis des années pour certain-e-s ?
La décision du FIPA s'inscrit également dans la collaboration avec le gouvernement le plus raciste et le plus à l'extrême-droite de l'histoire d'Israël. Gouvernement qui considère la promotion de la créativité d'Israël à l'étranger comme un outil de propagande central de sa politique. Ou, pour le dire avec les mots du Directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères en charge de la promotion culturelle, Nissim Ben Chetrit, qui « utilise les productions culturelles israéliennes pour atteindre les objectifs politiques de l’État d’Israël ». Ce même Nissim Ben Chetrit qui « considère la culture comme un outil de premier ordre pour la hasbara (propagande). En ce qui me concerne je ne fais aucune de différence entre la hasbara et la culture. » 
Au regard de l'agressivité actuelle d'Israël dans ses attaques contre les civil-e-s palestinien-ne-s et leurs infrastructures, justifiées par ce même ministère des Affaires étrangères que vous avez choisi pour être le partenaire de votre festival, nous vous demandons, organisateurs du FIPA, de reconsidérer votre relation avec le gouvernement d'Israël, et de retirer votre partenariat avec le ministère israélien des Affaires étrangères et l'Ambassade d'Israël en France.
Choisir de faire un focus sur Israël en collaboration avec un tel gouvernement ne peut être considéré comme une position neutre. C'est un soutien, voire une complicité.
Si l'idée est de soutenir des réalisateurs israéliens ou de projeter des productions israéliennes, il y a d'autres façons de le faire que de traiter avec un Etat qui se place hors du droit et des conventions internationales.
Nous vous adressons cette demande par considération envers les cinéastes palestinien-ne-s qui ont perdu la vie ou des êtres chers dans les attaques militaires israéliennes. Nous vous l'adressons en tenant compte des nombreux centres culturels, institutions artistiques et universités attaqués et détruits par les forces d'occupation israéliennes. Nous vous l'adressons parce que nous sommes solidaires avec celles et ceux qui sont assiégé-e-s, occupé-e-s, emprisonné-e-s. 
Nous espérons que nos collègues et amis du Festival FIPA se joindront à nous.
Maya ABDUL-MALAK Réalisatrice, France
Thierry ABEL, Distributeur, Belgique
Maher ABI SAMRA, Réalisateur, Liban / France
Vahe ABRAHAMYAN, Chorégraphe - metteur en scène, France
Monia AKEL, Réalisatrice, Liban
Hala ALABDALLA, cinéaste, Syrie
Udi ALONI, Réalisateur, Israël / USA
Inès ANANE, comédienne, France
Raed ANDONI, Réalisateur, Palestine / France
Geoff ARBOURNE, Producteur, GB
Jean ASSELMEYER, cinéaste, France
Olivier AZAM, Réalisateur, France
Ariella AZOULAY, cinéaste, curatrice et enseignante, USA / Israël
Nidal BADARNEH, Acteur - Réalisateur, Palestine
Palmyre, A. BADINTER, Productrice, France
Salah BAKRI, Acteur, Palestine
Mohammed BAKRI, Acteur - Réalisateur, Palestine
Ziad BAKRI, Acteur, Palestine
Amic BEDEL, Réalisateur et dir. de la Photographie, France
Deborah BENARROSCH, programmatrice cinéma, Belgique
Mieke BERNING, Head of MA in Film, Pays-Bas
Nouma BORDJ, Photo, France / Allemagne
Matthieu BOYE, Art département cinéma, France
Haim BRESHEETH, Universitaire et réalisateur, GB
Frédéric CORVEZ, CEO URBAN GROUP, France
Steve COSSE, Réalisateur, France
Jean-Yves CROIZÉ, cinéaste, France
Chris DEN HOND, JRI, France
Cheikh DJEMAI, cinéaste, France / Algérie
Alexandra DOLS, cinéaste, France
Smadar DREYFUS, Artiste visuel / curatrice, GB
Emillie DUDOGNON, Productrice, France
Mahm El MAMOUNE, Journaliste TV, France
Pary, EL-QALQILI, Réalisateur, Allemagne
Dalila ENNADRE, cinéaste, France / Maroc
Maryse GARGOUR, Cinéaste, France
Véronique GELY, Maquilleuse, France
Khaled GHORBAL, Cinéaste, Tunisie
Arlette GIRARDOT, cinéaste, France
Anne GONAND VAUGEOIS, programmatrice cinéma, France
Annie GONZALES, Productrice cinéma, France
Emmanuel GRAS, Réalisateur, France
Joanna GRUDZINSKA, Réalisatrice, France
Samir H. ABDALLAH, cinéaste, France / Egypte
Leila HABCHI, Réalisatrice, France
Janine HALBERICH EUVRARD, Directrice de Festival des films, France
Dima HAMDAN, Réalisatrice, Palestine / Allemagne
Patrick HEPNER, Graphiste et artiste visuel, France
Avi HERSHKOVITZ, Réalisateur, Espagne / Israël
Michael HOARE, cinéaste, France
Geneviève HOUSSAY, programmatrice cinéma, France
Anne-Marie JACIR, cinéaste, Palestine
Nicole KAMATO, Producteur, Liban
Aki KAURISMAKI, Réalisateur, Finlande
Khemais KHAYATI, Journaliste et critique de cinéma, Tunisie
Yasmina KHERFI, Chef monteuse, France
Michel KHLEIFI, Réalisateur, Palestine /Belgique
Peter KOSMINSKY, Stonehenge films, GB
Serge LALOU, producteur, France
Hugue LE PAIGE, Journaliste / Réalisateur, Belgique
Delphine LECCAS, Directrice artistique, France
Mike LEIGH, Réalisateur, GB
Thierry LENOUVEL, producteur, France
Ken LOACH, Réalisateur, GB
Khéridine MABROUK, cinéaste, France / Algérie
Magali MAGNE, Réalisatrice, France
Ahmat MAHAMAT, Réalisateur, Tchad
Carol MANSOUR, cinéaste, Palestine
Sandrine MANSOUR, scénariste-historienne, France
Miriam MARGOLYES, Actrice, GB / Australie
Mai MASRI, cinéaste, Palestine
Audrey MAURION, Chef monteuse, France
Rakan MAYASI, Réalisateur, Liban
Elli MEDEIROS, Musicienne, France
Angela MELITOPULOS, artiste visuel - Réalisatrice, Allemagne
Pierre MENAHEM, producteur et distributeur, France
Avi MOGRABI, cinéaste, Israël
Ahmed NADJAR, JRI/Réalisateur, France
Nadine NAOUS, cinéaste, Palestine / France
Yousri NASRALLAH, cinéaste, Egypte
Idit NATHAN, Artiste visuel / curatrice, GB
Rebecca O’BRIEN, Productrice, GB
May ODEH Productrice, Palestine
Valérie OSOUF, Réalisatrice, France
Anand PATWARDHAN, cinéaste, Inde
Boris PERRIN, producteur et éditeur de DVD, France
Valerie PICO, monteuse, France
Solange POULET, opératrice culturelle, France
Hortense QUITARD, Productrice exécutive, France
José REYNÈS, cinéaste, France
Patrizia ROLLETI, Régisseuse, France / Italie
Jean-Jacques RUE, Animateur cinéma, France
Abdelhadi SAÏD, Auteur, Maroc
Leïla SANSOUR, cinéaste, Palestine
Khaled SID MOHAND, Journaliste radio, France / Algérie
Fatima SISSANI, cinéaste, France
Eyal SIVAN, Cinéaste, Israël / France
Faraj SULEIMAN, musicien, Palestine
Elia SULEIMAN, Réalisateur, Palestine
Ula TABARI, cinéaste, Palestine
Moncef TALEB, ingénieur du son, Tunisie
Bissane TAY, Auteur, productrice, Liban
José VIEIRA, cinéaste, France / Portugal
Nicolas WADIMOFF, Producteur, Suisse
Mohanad YAQUBI, Réalisateur - Producteur, Palestine
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csnews24h · 6 years
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Big World Pictures Takes U.S. Rights on Egypt's 'In the Last Days of the City' (EXCLUSIVE) [film]
Big World Pictures Takes U.S. Rights on Egypt’s ‘In the Last Days of the City’ (EXCLUSIVE) [film]
Big World Pictures has acquired U.S. rights to Egyptian director Tamer El Said’s “In the Last Days of the City,” a multilayered meditation on contemporary Cairo that launched from the Berlin Film Festival but has effectively been banned in Egypt. The deal was inked in Paris by Brooklyn-based Big World’s Jonathan Howell and Pierre Menahem, co-founder of French production and sales company Still…
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#ALERTE ! En #Israël, #Netanyahu veut expulser les migrants africains! #Togo #AfricaIsraelSummit
En Israël, Netanyahu veut expulser les migrants africains
Par Pierre Magnan@GeopolisAfrique |
Benjamin Netanyahu lors de sa visite dans le sud de Tel Aviv, le 31 août 2017.© Menahem KAHANA / AFP
Le Premier ministre israélien ne veut pas des migrants africains en Israël. Il a affirmé que les quelque 38.000 migrants venus d’Afrique doivent partir. Benjamin Netanyahu considère que ces derniers…
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cellule44 · 7 years
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Le village des apôtres Pierre, André et Philippe semble avoir été retrouvé en Israël
Le village des apôtres Pierre, André et Philippe semble avoir été retrouvé en Israël
© AFP 2017 Menahem Kahana
Des fouilles menées dans le nord d’Israël ont permis de découvrir des vestiges romains de l’ancien village de pêcheurs de Bethsaïda, mentionné dans le Nouveau Testament. Selon les Évangiles, le site pourrait être considéré comme le lieu de naissance de trois des 12 apôtres du Christ.
Des archéologues israéliens et américains pensent avoir trouvé le site de…
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sonyclasica · 7 years
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ALEXANDRE DA COSTA
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STRADIVARIUS AT THE OPERA Y TCHAIKOVSKY
Alexandre Da Costa es uno de los violinistas actuales más reclamados de la escena musical. Su juventud no le impide abarcar todo el repertorio para este instrumento y así, ha querido que en el debut para SONY CLASSICS podamos acercarnos al Da Costa del gran repertorio, que defiende como nadie, y a su efervescente capacidad de entendimiento de un mercado que exige a los instrumentistas saltar en este circo de tres pistas. A la venta el 21 de abril.
Consciente de lo difícil que resulta presentarse en su debut para una gran casa de discos con un coloso del repertorio como es el Concierto para violín en Re Mayor, Op. 32 de Piotr Ilich Tchaikovsky, Da Costa nos brinda la posibilidad de reivindicar las infinitas posibilidades que la belleza tiene, ofreciéndonos una visión intimista pero no desprovista de la excelencia virtuosa que le caracteriza. David Rodríguez Cerdán describe en el libreto del CD el carácter viajero de Da costa, lo que le ha permitido vivenciar el juego de espejos que una gran interpretación necesita. Contaminado de un todo, reposa lo aprendido en los cinco continentes, y cuando está preparado nos desnuda su talento.
Da Costa, domina el gran repertorio clásico y romántico y, al mismo tiempo, juega también al arte del arreglo y la composición, elementos indispensables del compromiso que todo buen artista tiene que tener ante los desafíos actuales. Nos presenta en este debut en SONY, un segundo trabajo electrizante, de enorme alarde virtuoso pero cargado de brillante expresividad, de canto, de pasión por la vida. Da Costa ha diseñado una inteligente selección de repertorio operístico que navega entre Bizet y Wagner recalando en Falla, Puccini, Strauss, Prokofiev o Massenet y nos regala dos momentos de rotunda exaltación; una, mirando a Fredy Mercury con “Lo spettacolo deve andare avanti” y otra recordándonos que el Canon siempre está presente en la esencia de toda naturaleza con una arrebatadora interpretación de la Rapsodia sobre un tema de Vitali en su transcripción de F. Chiasson.
ALEXANDRE DA COSTA Violinista
Nacido en Montreal, en 1998, con tan solo 18 años, obtuvo un Master en violín  estudiando después con el Maestro Zakhar Bron en Europa. En 2010, ganó el premio Virginia-Parker, otorgado por el Gobierno Canadiense como reconocimiento a su carrera internacional.Alexandre Da Costa ha sido galardonado con un gran número de prestigiosos premios internacionales, y ha ofrecido casi dos mil conciertos como solista en Europa, Asia, Australia y América del Norte. Entre las salas podemos destacar el Musikverein de Viena, la Philharmonie de Berlín, y el Carnegie Hall de Nueva York. Ha colaborado con prestigiosas orquestas como la London Royal Philharmonic Orchestra, la Orquesta Sinfónicas de Viena, Berlín, Montreal y Toronto, y con directores de la talla de Rafael Frühbeck de Burgos, Leonard Slatkin, Lorin Maazel, Yannick Nézet-Séguin, Matthias Bamert y Vasily Petrenko. Alexandre Da Costa tocó música de cámara con artistas como Menahem Pressler y Elisabeth Leonskaja y ha grabado 25 CDs. Gano el JUNO award por su grabación de los conciertos de violín de Michael Daugherty con la Orchestre Symphonique de Montréal .Actualmente es Profesor Asociado y Jefe de Departamento en la Universidad Edith Cowan, y Director Artístico del Festival Clásico de las Hautes-Laurentides en Canadá. Alexandre Da Costa toca un Stradivarius de 1701, y un arco Sartory, cortesía de sus amigos Guy y Maryse.
http://www.alexandredacosta.com/
MARCO PARISOTTO Director
Originario de Montreal y de ascendencia italiana, Marco Parisotto es uno de los más aclamados y notables directores canadienses en la escena mundial. Se ha presentado en las principales salas de concierto del mundo, ganando el reconocimiento de la crítica y el público con numerosas orquestas como la Philharmonia de Londres,  Sinfónica de Montreal, Orquesta Sinfónica de Milán “La Verdi”, Orchestra Haydn di Bolzano, Sinfónica de New Jersey, Sinfónica de Toronto, Filarmónica de Calgary, Filarmónica de Rochester, Sinfónica de Edmonton, Sinfónica de Vancouver, National Arts Centre Orchestra de Ottawa, Sinfónica de Québec, Busan Philharmonic, Filarmónica de Osaka, Sinfónica de Tokio, Sinfónica de Japón Shinsei, Filarmónica de Seúl, Filarmónica de Luisiana, Filarmónica de Belgrado, Filarmónica Georges Enescu en Bucarest, Janacek Philharmonic, Orquesta Nacional de Francia, Orquesta Nacional del Capitolio de Toulouse, Ópera de Bordeaux, Ópera de Marsella, Orquesta Nacional de Lille, Filarmónica de Strasbourg, Filarmónica de Liege, entre otras. Marco Parisotto, ha sido ganador de no menos de siete de las más importantes competencias internacionales, coronando estos triunfos con el Concurso Internacional de Directores de Besançon, Francia, en el que obtuvo el Gran Premio, así como el Premio del Público en 1997 (este último, otorgado por primera vez en la historia de dicho evento), sumándose así al grupo de directores ganadores de este prestigiado concurso como Seiji Ozawa y Michel Plasson. Obtuvo asimismo los premios principales y reconocimientos especiales en el Concurso Internacional de Tokio, el Constantin Silvestri de Rumania y el Antonio Pedrotti de Italia. Realizó estudios de violín, piano y dirección de orquesta. Estos últimos, con célebres maestros como Leonard Bernstein, Carlo María Giulini, Leonard Slatkin, Charles Brück, Georg Tintner y Raffi Armenian en el Conservatorio de Música de Quebec, en Montreal. Desde 1996 Marco Parisotto es Director Titular de la Filarmónica de Ontario a la que ha elevado al alto nivel técnico e interpretativo del que goza actualmente.  Fue director principal y asesor artístico de la Orquesta Sinfónica de Shanghái de 1999 a 2003. El año 2014 marca el inicio de sus funciones como director titular de la Orquesta Filarmónica de Jalisco, una de las más destacadas orquestas y con mayor tradición sinfónica y operística en Latinoamérica.
http://www.marcoparisotto.com/
Wiener Symphoniker
Como embajador cultural de Viena y orquesta de concierto de primer nivel, la Wiener Symphoniker maneja la mayor parte de la actividad sinfónica que compone la vida musical de la ciudad. La preservación del sonido orquestal vienés tradicional ocupa un papel central en las muchas actividades artísticas de la orquesta. La Wiener Symphoniker es uno de los conjuntos más prestigiosos de Europa y cuenta con 128 miembros. Por esta razón, la orquesta es precisamente el vehículo adecuado para las grandes obras románticas de Brahms, Bruckner, Mahler y Richard Strauss que constituyen su repertorio central. Alrededor de treinta conductores hacen música con el Wiener Symphoniker cada temporada, incluyendo numerosas y jóvenes estrellas, algunas de las cuales han celebrado sus primeros grandes éxitos con la orquesta. El Musikverein de Viena y Konzerthaus cercano son los principales lugares de la Wiener Symphoniker. También ha sido orquesta residente en el Bregenzer Festspiele desde 1946 y continúa manteniendo lazos cercanos al festival. Desde el 2006, es la orquesta principal de la ópera para una serie de producciones estilísticamente diversas que tienen lugar en el Teatro an der Wien. Las excursiones internacionales periódicas a los centros musicales más importantes completan la extensa cartera de esta tradicional orquesta vienesa.
http://www.wienersymphoniker.at
Orquesta Filarmónica de Jalisco (OFJ)
La Orquesta Filarmónica de Jalisco es una de las orquestas con mayor tradición e importancia en el panorama musical mexicano. Celebrando 100 años de existencia en el año 2015. Una nueva y excitante era comenzó en enero de 2014, después de un riguroso proceso de selección, con la nominación del Mtro. Marco Parisotto, uno de los más aclamados y notables directores en la escena mundial. Afamados solistas y directores huéspedes a través de la ilustre historia de la orquesta, han incluido a luminarias como Claudio Arrau, Henryk Szerying, Mstislav Rostropovich, Jorge Bolet, Nicanor Zabaleta, Arthur Rubenstein, Ruggiero Ricci, Aram Khatchaturian, James Galway, Alfred Brendel, Bernard Flavigny, Jean-Pierre Rampal, Narciso Yepez, Jörg Demus, Paul Badura-Skoda, Gary Karr, Joaquín Achúcarro, Lilya Zilberstein y muchos más como Charles Dutoit, Neeme Jaarvi, Johannes Moser, Markus Groh, Matt Haimovitz, Alexei Volodin, Nikolai Khozyainov, Rosa Torres Pardo, Jenő Jandó, José Maria Gallardo del Rey, Christopher Hinterhuber, Ernst Ottensamer, Gergely Bogányi, Marius Patyra, Daniel Müller-Schott and Ingolf Turban. Grandes cantantes que han compartido el escenario con la Filarmónica de Jalisco han incluido, entre muchos otros, voces legendarias como Luciano Pavarotti, Placido Domingo, Sherril Milnes, Ramón Vinay, Francisco Araiza, Justino Diaz, Katia Ricarelli, y más recientemente Rolando Villazón, Jane Eaglen, Juan Diego Florez, Kurt Rydl, Richard Margison, Ramón Vargas, Amber Wagner, Giancarlo Monsalve, Maria Katzarava y Jose Maria Lo Monaco. La Filarmónica de Jalisco cuenta actualmente con apoyo total del Estado de Jalisco. Es una de las más reconocidas agrupaciones musicales en México y, bajo la dirección de su Director Titular actual, Marco Parisotto, continúa atrayendo a un vasto y entusiasta público.
http://www.ofj.com.mx
CD CONTENIDO STRADIVARIUS AT THE OPERA
1 Apertura “Lo spettacolo deve andare Avanti” 2 Carmen: Habanera 3 Thaïs: Méditation 4 Romeo and Juliet: Montagues’ & Capulets 5 Der Rosenkavalier: Waltz 6 Turandot: Nessun Dorma 7 La Vida Breve: Spanish Dance 8 Eugene Onegin: Air of Lensky 9 Tannhäuser: Romance 10 Walkyrie: Liebeslied 11 Die Meistersinger von Nürnberg: Preislied 12 Finale “Stradivari all’opera”
CONDUCTOR: Alexandre Da Costa Wiener Symphoniker Violín: Alexandre Da Costa
CD CONTENIDO TCHAIKOVSKI
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Violin Concerto in D Major, opus 35 I. Allegro moderato II. Canzonetta: Andante III. Finale: Allegro vivacissimo IV. Eugene Onegin: Lensky’s Aria “Kuda, kuda” (arr. Leopold Auer) V. Capriccio Italien opus VI. Francesca da Rimini, opus 32
Piotr Ilich Tchaikovski CONDUCTOR: Marco Parisoto Orquesta Filarmónica de Jalisco Violín: Alexandre Da Costa
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tannertoctoo-blog · 7 years
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March 8, 2017
ALIUS Bulletin, n. 1, 2017 Analytic Philosophy, Vol. 58, #1, 2017 Developing World Bioethics, Vol. 17, #1, 2017 International Journal for Philosophy of Religion, Vol. 81, #1-2, 2017 Journal of Philosophy, Vol. 113, #7, 2016 Journal of Social Ontology, Vol. 3, #1, 2017 Law & Social Inquiry, Vol. 42, #1, 2017 Méthexis, Vol. 29, #1, 2017 Nursing Philosophy, Vol. 18, #2, 2017 Pacific Philosophical Quarterly, Vol. 98, #1, 2017 Studies in History and Philosophy of Science Part B: Studies in History and Philosophy of Modern Physics, Vol. 57, February 2017
ALIUS Bulletin, n. 1, 2017 Articles Robin Carhart-Harris (interviewed by Martin Fortier & Raphaël Millière). Consciousness and Psychedelics. Jakob Hohwy (interviewed by Matthieu Koroma). On Different Ways of being Conscious: Modes of Consciousness and the Predictive Mind. Tanya Luhrmann (interviewed by Martin Fortier). The Anthropology of the Mind: Exploring Unusual Sensations and Spiritual Experiences Across Cultures. Simon McCarthy-Jones (interviewed by Mathieu Frerejouan). The Phenomenon of Voice-Hearing: An Interdisciplinary Approach. Rebecca Seligman (interviewed by Arnaud Halloy). Towards a Biocultural Approach to Dissociative Consciousness. Jennifer Windt (interviewed by Alessio Bucci & Raphaël Millière). Relocating Dreams on the Conceptual Map: How the Analysis of Slepp and Dreaming Cgallenges our Taxonomy of Mental States. Back to Top
Analytic Philosophy, Vol. 58, #1, 2017 Recently Published Articles Cathay Liu. Re-Examining Descartes’ Algebra and Geometry: An Account Based on the Reguale. John Morrison. Perceptual Confidence and Categorization. Rachel N. Denison. Precision, Not Confidence, Describes the Uncertainty of Perceptual Experience: Comment on John Morrison's “Perceptual Confidence”. Bradley Rives. Concepts and Analytic Intuitions. Joseph Gottlieb. Transitivity and Transparency. Back to Top
Developing World Bioethics, Vol. 17, #1, 2017 Editorial Udo Schuklenk and William Rooney. Vulnerability and Dignity: Labeling Problems Away. Articles David R. Hall and Anton A. van Niekerk. Reconsidering Counseling and Consent. Lisa Diependaele, Julian Cockbain and Sigrid Sterckx. Raising the Barriers to Access to Medicines in the Developing World – The Relentless Push for Data Exclusivity. Gerald M. Ssebunnya. Beyond the Sterility of a Distinct African Bioethics: Addressing the Conceptual Bioethics Lag in Africa. Pierre-Marie David. Measurements, "Scriptural Economies," and Social Justice: Governing HIV/AIDS Treatements by Numbers in a Fragile State, the Central African Republic (CAR). Chitu Womehoma Princewill, Ayodele S. Jegede, Karin Nordström, Bolatito Lanre-Abass and Bernice Simone Elger. Factors Affecting Women's Autonomous Decision Making In Research Participation Amongst Yoruba Women Of Western Nigeria. Kimberly Jarvis. Dilemmas in International Research and the Value of Practical Wisdom. Book Review Christine Straehle. Debating Brain Drain – May Governments Restrict Emigration? Back to Top
International Journal for Philosophy of Religion, Vol. 81, #1-2, 2017 Special issue: Approaches to Faith; Issue editors: Rebekah L.H. Rice, Daniel J. McKaughan, Daniel Howard-Snyder Editorial Rebekah L. H. Rice, Daniel McKaughan. Special (Double) Issue: Approaches to Faith. Articles Daniel J. McKaughan. On the Value of Faith and Faithfulness. Daniel Howard-Snyder. Markan Faith. Samuel Lebens. The Life and Faith as a Work of Art: A Rabbinic Theology of Faith. Terence Cuneo. Aligning with Lives of Faith. George Tsai. Supporting Intimates on Faith. Lara Buchak. Faith and the Steadfastness in the Face of Counter-Evidence. Michael Pace. The Strength of Faith and Trust. Frances Howard-Snyder. The Pearl of Great Price. Beth A. Rath. Christ's Faith, Doubt, and the Cry of Dereliction. Dale Tuggy. Jesus as an Exemplar of Faith in the New Testament. Anne Jeffrey. Does Hope Morally Vindicate Faith? Brian Ballard. The rationality of Faith and the Benefits of Religion. Back to Top
Journal of Philosophy, Vol. 113, #7, 2016 Articles Roy T. Cook and Philip A. Ebert. Frege’s Recipe. Comments and Criticism Knut Olav Skarsaune. Moral Deference and Authentic Interaction. Book Reviews Carolyn Brighouse. Frank Arntzenius: Space, Time, and Stuff. Back to Top
Journal of Social Ontology, Vol. 3, #1, 2017 Articles Teresa Marques. The Relevance of Causal Social Construction. Raphael van Riel. Mental Disorder and the Indirect Construction of Social Facts. Lena Wahlberg. Legal Ontology, Scientific Expertise and The Factual World. Heikki J. Koskinen. Mediated Recognition and the Categorial Stance. Dave Elder-Vass. Material Parts in Social Structures. Christopher Woodard. Three Conceptions of Group-Based Reasons. Book Reviews Guglielmo Feis. An Introduction to Metametaphysics. Janna van Grunsven. The Phenomenology of Sociality: Discovering the “We”. Olle Blomberg. Complicity and Moral Accountability. Back to Top
Law & Social Inquiry, Vol. 42, #1, 2017 Articles Symposium: How Law Works—Editor's Introduction. Don Herzog. Democracy, Law, Compliance. Gillian K. Hadfield. The Problem of Social Order: What Should We Count as Law? Daryl Levinson. The Inevitability and Indeterminacy of Game-Theoretic Accounts of Legal Order. Robin Bradley Kar. The Evolutionary Game-Theoretic Foundations of Law. Robert C. Ellickson. Forceful Self-Help and Private Voice: How Schauer and McAdams Exaggerate a State's Ability to Monopolize Violence and Expression. Janice Nadler. Expressive Law, Social Norms, and Social Groups. Richard H. McAdams. Reply to Commentators. Frederick Schauer. Preferences for Law? Mila Versteeg and Tom Ginsburg. Measuring the Rule of Law: A Comparison of Indicators. Ashley T. Rubin. The Consequences of Prisoners’ Micro-Resistance. Mary Gallagher and Yujeong Yang. Getting Schooled: Legal Mobilization as an Educative Process. Doron Dorfman. Re-Claiming Disability: Identity, Procedural Justice, and the Disability Determination Process. Review Essays Howard S. Erlanger. Review Section. Rachel E. Stern. Activist Lawyers in Post-Tiananmen China. Andrew David Edwards. The American Revolution and Christine Desan's New History of Money. Back to Top
Méthexis, Vol. 29, #1, 2017 Research Articles Laura Rosella Schluderer. Speaking and Acting the Truth: The Ethics of Heraclitus. Michael Schramm. Der Homo-Mensura-Satz des Protagoras. Refik Güremen. The Myth of Protagoras: A Naturalist Interpretation. Francesca Pentassuglio. Eschine di Sfetto: Alcune Nuove Testimonianze. Brad Berman. Why Can’t Geometers Cut Themselves on the Acutely Angled Objects of Their Proofs? Aristotle on Shape as an Impure Power. Massimo Catapano. The Two Modes of Scepticism and the Aporetic Structure of Foundationalism. Thomas Blackson. The Stoic Explanation of the Origin of Vice. Aldo Brancacci. John Moles, Historian of Ancient Philosophy. Luca Gili. Plato, Soph. 216 a3–4. Tiziano Dorandi. Usener Redivivus. Alessandro Linguiti. «È Impossibile Che L’anima Sia Corpo». Il Decimo Libro Delle Leggi di Platone come Fonte di Plotino, Enneadi IV 7 [2], 4. Pieter d’Hoine. Parmenide Neoplatonico: Intorno a un Nuovo Studio sulla Presenza di Parmenide nel Commento alla Fisica di Simplicio. Book Reviews Jonathan Lavilla de Lera. Who is Phaedrus? Keys to Plato’s Dyad Masterpiece, written by Marshall Carl Bradley. Mario Vegetti. Philosophical Themes in Galen, written by P. Adamson, R. Hansberger, J. Wilberding. Franco Trabattoni. Lives of Eminent Philosophers, edited by Tiziano Dorandi. Back to Top
Nursing Philosophy, Vol. 18, #2, 2017 Editorial Derek Sellman. Fake News, Truth and Ideology: Galileo, Censorship and Nursing. Original Articles Gavin J. Andrews. Geographical Thinking in Nursing Inquiry, Part Two: Performance, Possibility, and Non-Representational Theory. Diane Tapp and Mireille Lavoie. The Humanbecoming Theory as a Reinterpretation of the Symbolic Interactionism: A Critique of its Specific Nature and Scientific Underpinnings. Krzysztof Pezdek and Lotar Rasiński. Between Exclusion and Emancipation: Foucault's Ethics and Disability. Peter Kevern. Spiritual Care as a Response to an Exaptation: How Evolutionary Psychology Informs the Debate. Dialogue Contributions Sam Porter. Evaluating Realist Evaluation: A Response to Pawson's Reply. Philosophers for Nursing Lynne Williams, Jo Rycroft-Malone and Christopher R. Burton. Bringing Critical Realism to Nursing Practice: Roy Bhaskar's Contribution. Postgraduate Essay Prize Winner Aimee Milliken. Subjective from the Start: A Critique of Transformative Criticism. Back to Top
Pacific Philosophical Quarterly, Vol. 98, #1, 2017 Original Articles Andrew McAninch. Activity, Passivity, and Normative Avowal. Paul Silva Jr. The Composite Nature of Epistemic Justification. Per-Erik Milam. How is Self-Forgiveness Possible? Benjamin McMyler. Requesting Belief. B. J. C. Madison. Epistemic Value and the New Evil Demon. Chase B. Wrenn. Truth is not (Very) Intrinsically Valuable. Sam Baron. Back to the Unchanging Past. Back to Top
Studies in History and Philosophy of Science Part B: Studies in History and Philosophy of Modern Physics, Vol. 57, February 2017 Original Research Articles Joshua Luczak. Talk about Toy models. Paul Tappenden. Objective Probability and the Mind-Body Relation. Jacob Pearce. The Unfolding of the Historical Style in Modern Cosmology: Emergence, Evolution, Entrenchment. David Wallace. More Problems for Newtonian Cosmology. David Merritt. Cosmology and Convention. Balázs Gyenis. Maxwell and the Normal Distribution: A Colored Story of Probability, Independence, and Tendency toward Equilibrium. Angelo Baracca, Silvio Bergia, Flavio Del Santo. The Origins of the Research on the Foundations of Quantum Mechanics (And Other Critical Activities) in Italy during the 1970s. Yemima Ben-Menahem. The PBR Theorem: Whose Side is it on? Gábor Hofer-Szabó. How Human and Nature Shake Hands: The Role of No-Conspiracy in Physical Theories. Klaas Landsman. On the Notion of Free Will in the Free Will Theorem. Matthias Egg. The Physical Salience of Non-Fundamental Local Beables. Darren Bradley. Deutsch on the Epistemic Problem in Everettian Quantum Theory. Rainer Dick. Quantum Jumps, Superpositions, and the Continuous Evolution of Quantum States. William Rehg, Kent Staley. "Agreement" in the IPCC Confidence Measure. Back to Top
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reseau-actu · 6 years
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“La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas”
Baudelaire, Le Spleen de Paris
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La citation placée en exergue (1) m’est revenue en mémoire, en lisant sur Internet l’histoire terrible de ce couple d’Américains jeunes et naïfs , partis au Tadjikistan en vélo, qui ont fini assassinés par des hommes de l’Etat islamique, morts parce qu’ils croyaient que le mal n’existe pas (comme ils l’ont écrit sur leur blog ).  “Le mal est un concept imaginaire que nous avons inventé pour faire face à la complexité des valeurs, des croyances et des perspectives différentes des nôtres….. En général, les humains sont gentils”, expliquaient ces modernes Candides. L’histoire tragique de ce jeune couple américain n’est pas un simple fait divers : elle illustre l’angélisme d’une partie non négligeable de la gauche en Occident, angélisme qui s’avère souvent meurtrier face à des ennemis sanguinaires qui incarnent le mal aujourd’hui, tout comme il le fut hier, face à Hitler et ses alliés.
Le couple d’Américains victimes de l’Etat islamique et de leur angélisme
Nous croyons souvent être immunisés, en tant que Juifs, contre la naïveté et l’angélisme, après la Shoah et alors que le “devoir de mémoire” est devenu un nouveau commandement universellement partagé, en apparence, au sein du monde démocratique. Pourtant, l’histoire récente, en Israël et ailleurs, nous montre que nous ne sommes nullement à l’abri de cet angélisme meurtrier. Le supplément hebdomadaire du quotidien israélien Makor Rishon le rappelle utilement, dans un numéro spécial publié ce vendredi à l’occasion du 25e anniversaire des accords d’Oslo, sous le titre évocateur : “Du champagne et du sang”.
Le champagne, c’est celui des célébrations officielles qui ont accompagné le “processus de paix” pendant les semaines d’euphorie qui ont précédé et accompagné la signature de ces accords, censés amener la paix et la tranquillité aux Israéliens. Le sang, c’est celui des milliers de victimes innocentes du terrorisme palestinien, dont le nombre a été décuplé après l’intronisation d’Arafat en “partenaire de paix” et son arrivée triomphale à Gaza.
          L’attentat de la pizzeria Sbaro à Jérusalem, 2001
Dans ce supplément spécial, Haggaï Segal rappelle que le principal architecte des accords, Shimon Pérès, avait prononcé devant la Knesset un discours au ton bien différent de l’angélisme qu’il a adopté à l’époque d’Oslo. Cela se passait en 1979, alors que Yasser Arafat venait d’être accueilli à Vienne par le chancelier autrichien Bruno Kreisky, premier chef d’Etat occidental à reconnaître l’OLP comme “représentant officiel du peuple palestinien”. Le Premier ministre Menahem Begin s’exprima avec virulence devant la Knesset, rappelant les attentats meurtriers commis par l’OLP à Kyriat Shemona et ailleurs, et citant longuement la Charte de l’OLP. Après Begin, ce fut au tour du chef de l’opposition d’alors Shimon Pérès, de prendre la parole. Lui aussi s’en prit à l’OLP et à ceux qui prétendaient vouloir négocier avec son chef, concluant son discours par ces mots : “Il est clair à nos yeux que les loups ne changent pas lorsqu’on les caresse”. Alors pourquoi a-t-il fini par caresser les loups de l’OLP?
Shimon Pérès: “Les loups ne changent pas lorsqu’on les caresse” …
L’idéologie pacifiste qui a triomphé à l’époque des accords d’Oslo a des racines anciennes (2), qui remontent à l’époque du Mandat britannique, quand une poignée d’intellectuels juifs allemands réunis autour de Martin Buber créèrent le Brith Shalom, ancêtre lointain de Chalom Archav. Ceux-ci professaient le même pacifisme angélique et la même idéologie de “la paix à tout prix”, coupée des réalités de la région et du monde qui entoure Israël. Cette idéologie n’a pas disparu avec l’échec des accords d’Oslo : elle est encore bien vivante aujourd’hui. On en donnera pour preuve les lignes suivantes, écrites par l’éditorialiste Shalom Yerushalmi :
“Netanyahou est obligé d’entretenir chez chaque citoyen (israélien) une profonde crainte pour sa vie et sa sécurité… C’est la raison de son entêtement concernant la Loi sur la Nation, qu’il va transformer en étendard lors des prochaines élections… Dans quelques années, quand il ne sera plus là, nous pourrons nous demander pourquoi nous avons vécu si longtemps dans la crainte de l’Iran, du Hezbollah et de tous les autres ennemis inventés par Netanyahou” . (Makor Rishon, 17/8/2018). Ainsi, aux yeux d’une partie importante de la gauche israélienne, le danger n’est pas la bombe iranienne, ou les missiles du Hezbollah pointés sur Israël… Le seul danger véritable, c’est Nétanyahou et la Loi sur la Nation…
Hannah Arendt : “Le Mal n’est jamais radical”
Il y a plus de soixante ans, en pleine polémique sur le procès Eichmann, Hannah Arendt tentait d’expliquer à son vieil ami Gershom Scholem son idée de la “banalité du mal” :“À l’heure actuelle, mon avis est que le mal n’est jamais “radical”, qu’il est seulement extrême, et qu’il ne possède ni profondeur ni dimension démoniaque ” (3). Cette conception philosophique d’un mal qui n’est ni radical ni démoniaque, développée par celle qui est largement devenue l’icône juive de l’intelligentsia contemporaine, depuis plusieurs décennies, n’est sans doute pas étrangère aux errements politiques de la gauche actuelle, en Israël comme ailleurs.
Pierre Lurçat
Notes
(1) Cette réflexion de Baudelaire est citée par l’écrivain et philosophe Denis de Rougemont, dans son beau livre La part du diable, écrit en pleine guerre, alors qu’il était réfugié aux Etats-Unis.
(2) Je renvoie à ce sujet à mon livre La trahison des clerc d’Israël, La Maison d’Edition.
(3) Cité par Mireille-Irène Brudny, “La polémique Scholem/Arendt ou le rapport à la tradition”. Raisons politiques, vol. no 7, no. 3, 2002, pp. 181-198.
Original de l’article: 
http://vudejerusalem.over-blog.com/2018/08/la-negation-du-mal-et-l-angelisme-meurtrier-de-la-gauche-pierre-lurcat.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail
Photo Gili Yaari
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reseau-actu · 6 years
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Des bassins, des vestiges de jarres de vins, des jeux de société... Des archéologues israéliens ont présenté mardi le résultat de leurs fouilles, qui éclairent des pans de la vie quotidienne des anciens habitants de Gedera, au sud de Tel-Aviv, où se trouvait une fabrique de jarres de vins.
Des archéologues israéliens ont dévoilé mardi ce qu'ils ont présenté comme une grande fabrique de poterie qui a produit des jarres de vin pendant 600 ans, à partir de l'époque romaine. L'Autorité israélienne des Antiquités (AIA) a annoncé que des fouilles près de la ville de Gedera, au sud de Tel-Aviv, avaient permis de mettre au jour la fabrique et un complexe de loisirs adjacent, composé de 20 piscines et d'une salle de jeux. À partir du IIIe siècle après J.-C., l'usine a fabriqué des récipients appelés «Gaza» par les historiens, pendant une période ininterrompue de 600 ans, a déclaré mardi à la presse la directrice des fouilles, Alla Nagorsky.
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«Ce genre d'endroit ne s'est pas construit en un jour», a-t-elle expliqué sur place. «Un ingénieur a travaillé dessus, le site est très travaillé». La fonction principale des jarres était le stockage et l'expédition du vin, une industrie locale florissante à l'époque, avec des exportations à grande échelle, a précisé l'AIA dans un communiqué. «La production continue de ces jarres indique probablement qu'il s'agissait d'une entreprise familiale, qui s'est transmise de génération en génération», souligne le communiqué.
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Près de l'usine se trouvaient deux bains byzantins et 20 bassins «finement construits», reliés entre eux par des canaux. «Les archéologues considèrent que le complexe aquatique a servi à la fois à la population locale et aux nombreux voyageurs le long de l'ancienne route principale reliant le port de Gaza à l'intérieur des terres», indique l'AIA.
Des bassins et un centre de loisirs
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Un jeu de Mancala vieux de 1600 ans présenté par l'archéologue Alla Nagorsky. - Crédits photo : MENAHEM KAHANA/AFP
La ville de Gaza, aujourd'hui située dans la bande de Gaza palestinienne, se trouve à 48 km au sud-ouest de Gedera, sur la côte méditerranéenne. Au cours de sa longue histoire, elle a été gouvernée par les Romains, les Byzantins, les Croisés, les Mamelouks et les Ottomans.
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La découverte d'une salle de jeux à Gedera est «rare et surprenante», note l'AIA. Elle abritait des planches utilisées pour jouer au backgammon et au «mancala», des jeux toujours populaires dans la région. Les ateliers de poterie de Gedera ont pu construire le centre de loisirs à l'attention de leurs employés, selon le communiqué de l'AIA.
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