“… Büyüdüm ve belirsiz beklentilerime cevap verecek bir şey bulamadım; aksine, etrafım daraldı ve karardı, geçmişe dair belirsiz hatıralarım silikleşti, önümdeki ufuklar yavaşça kapandı ve gri bir karanlıkla doldu. Yakında zamanım gelip sonsuz dinlenmeye dönecek ve bu dünyayı çocukluğumun gizemli seraplarının sebebini hiç anlamadan terk edeceğim; beraberimde, bulamadığım kayıp bir yuvanın ve maalesef hiç kucaklayamadığım, özlemle beklediğim bilinmeyen varlıkların hüsran dolu bir özlemini taşıyacağım.”
Raymond Roussel voyageait dans sa roulotte automobile « à cultiver sa mélancolie de poète reclus » . Se tenir à l’écart de la banalité impersonnelle du voyage en train et de ses arrêts prévisibles, voilà qui explique son souci de singularisation. Ce grand lecteur de Jules Verne, amateur de vulgarisation scientifique, dessinera lui-même les plans de cette « villa nomade » qui se déplace à quarante kilomètres heure. Elle lui permet de voyager au coeur de son intimité au monde, faisant de ce « yacht sur terre » selon l’expression d’un journaliste, la métaphore de son travail d’écrivain. Traduction du Nautilus ou encore « métaphore du bateau et de sa cabine, symbole de clôture et d’enfermement » , très vite la « maison roulotte » subit le destin de toute métaphore. Admirée , elle est poursuivie par le public, rompant avec l’intimité recherchée. Raymond Roussel l’abandonne sur une voie de garage.
En marge de la création littéraire, dans les coulisses de l'écriture, ou en écho avec elle, nombre d'écrivains ont nourri des passions, des marottes, voire de drôles de manies. S'y attacher, c'est explorer la part d'intime et les pans d'existence sinon méconnus, du moins souvent cités et regardés "de loin". Thierry Le Rolland se penche avec tendresse sur ces singulières aventures humaines intensément vécues, et nous en révèle les bizarreries, les plaisirs et les audaces, les promesses tenues ou non, et l'étonnante part de mystère qui préside souvent à l'engagement d'une vie.