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#Luttes ouvrières
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Colette Magny : Les petites chansons communistes
Présentation de la bande dessinée Colette Magny : Les petites chansons communistes imaginée par Yann Madé pour retrouver ou découvrir une chanteuse engagée.
Yann Madé Colette Magny, Les petites chansons communistes, est une bande dessinée que Yann Madé prédit qu’elle ne devrait pas lui rapporter un euro ! Pourtant, il fallait bien réhabiliter une voix, qu’on disait chantante comme une noire dans un corps d’une blanche, pour ceux qui ne connaissent pas sa voix, étrange, chaude et pourtant complètement intransigeante et engagée ! Seulement, le…
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stackslip · 11 months
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on parle de convergence des luttes surtout durant et après les gilets jaunes mais je vois pas beaucoup de gros syndics appeler à la manif en solidarité à la mort de nahel et la répression policière en banlieue, et encore moins de syndicats d'ouvriers en train de dénoncer les syndicats de police pour leur appel à la lutte armée contre les manifestants et à la répression raciste
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vincentreproches · 1 year
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Autre temps et négation de style
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tasoeurlamilitante · 2 months
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"Ce n'est pas ma main qui doit être embrassée, mais la lutte de ma classe ouvrière."
Dolores Ibárruri, connue sous le nom de "La Pasionaria", est née le 9 décembre 1895 à Gallarta, une petite ville minière du Pays basque en Espagne. Dès son plus jeune âge, elle est confrontée aux dures réalités de la vie ouvrière. Inspiré par les luttes ouvrières et les mouvements sociaux de son époque, à l'âge de 15 ans, elle rejoint le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), et rejoint en 1931 le Parti communiste espagnol (PCE).
Elle lutte pour la justice sociale contre le fascisme et les droits des femmes, plaidant pour leur autonomie économique, leur participation politique, l'amélioration de leurs conditions de vies, de santé, d'éducation et de travail.
Pendant la guerre civile espagnole elle joue un rôle crucial en tant que propagandiste et organisatrice notamment avec son célèbre discours à Madrid en novembre 1936, où elle lance le cri de ralliement "No Pasarán".
Après la défaite des républicains, Ibárruri s'exile en Union soviétique où elle continue de militer pour les droits des Femmes et contre le fascisme. Après la mort de Franco et la transition démocratique en Espagne, Ibárruri retourne dans son pays en 1977. Elle est élue députée au Parlement espagnol.
Dolores Ibárruri décède le 12 novembre 1989 à Madrid, laissant derrière elle un héritage de lutte, de courage et de détermination. Son engagement en faveur de l'égalité des genres a contribué à ouvrir la voie à de nouvelles avancées dans la reconnaissance et la protection des droits des femmes en Espagne et dans le monde entier.
📚Quelques-unes de ses œuvres les plus connues :
1. "Memorias de Dolores Ibárruri, La Pasionaria" : Ce livre autobiographique retrace sa vie. Elle y raconte son engagement politique, sa participation à la guerre civile espagnole et son combat pour les idéaux communistes.
2. "Ante el peligro fascista, uníos" : Dans cet ouvrage, Ibárruri analyse la montée du fascisme en Espagne et en Europe.
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leehamwriting · 1 year
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Radium girls1 - L'affaire des cinq condamnées à mort - Anne -Sophie NEDELEC - 2020 - Ed. Le lézard bleu
Quatrième de couverture Découvrez l’histoire des Radium Girls, ces femmes sacrifiées par l’industrie de l’Amérique des années 20 et 30… Au printemps 1917, la United States Radium Corporation recrute en masse de très jeunes filles comme ouvrières peintres de cadrans de montres à destination de l’armée. Elles utilisent une invention révolutionnaire, la peinture Undark, à base de radium, qui permet…
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rrrisingtide · 1 year
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Arlette Laguiller, Campagne Présidentielle, 27 avril 1974
Mademoiselle Arlette Laguiller
Diffusion le 27 avril à 20h35
Pourquoi, dans ces élections, présenter la candidature d'une femme, d'une travailleuse du rang ?
C'est d'abord pour dénoncer la duperie fondamentale de ces élections. Ce que nos gouvernants appellent “la démocratie” n'est que le droit pour les travailleurs de choisir, tous les cinq ou
sept ans, les hommes des classes dirigeantes qui, au parlement, au gouvernement, ou à la présidence de la République, décideront de quelle façon nous devrons, nous les opprimés, être
accommodés dans les années qui suivent. Avec la droite c’est amer, avec la gauche, c'est saumâtre, mais nous sommes accommodés quand même. La droite nous dit « travaillez » et la gauche « retroussez vos manches », c'est une question de style.
Le choix présenté aux travailleurs dans ces élections est toujours un choix truqué, il n'en va pas autrement aujourd'hui. D'un côté, Chaban et Giscard. Depuis 16ans, ils font partie de ceux qui assument le pouvoir, ils sont responsables des inégalités criantes, des bas salaires, de l'inflation, de la menace de chômage, d'un système d'impôt qui épargne les riches mais qui frappe durement les plus pauvres, des milliards dilapidés, des scandales retentissants. Ces gens-là peuvent bien aujourd'hui essayer de se donner un visage social, nous les connaissons trop bien pour seulement hésiter. Il n'est pas utile d'en dire plus à leur sujet. Ils incarnent un régime que nous vomissons et voter pour eux, ce serait voter pour le patron aux élections de délégués du personnel.
Face à ces politiciens de droite, il y a Mitterrand. Pour un grand nombre de travailleurs et de petites gens, il représente l'espoir de mettre enfin un terme au règne de la droite. Ils se disent « Mitterrand ne peut pas être pire, donc nous avons intérêt à voter pour Mitterrand pour que ça change ». Pire, Mitterrand ne peut sûrement pas l'être, effectivement. Mais mieux, eh bien la question se pose. Croyez vous réellement, travailleurs socialistes, que Mitterrand vous représente ? Vous savez bien qu'il est un socialiste de fraîche date. Il a mis la main sur le Parti Socialiste comme un bourgeois fait une opération en bourse, mais est-il devenu socialiste pour autant ? Représente-il pour autant les travailleurs socialistes ? Je pose la question. Ouvriers du Parti Communiste, vous dont le parti a choisi de soutenir Mitterrand sans réserve, rappelez-vous qu'il a commencé sa carrière dans le cabinet Ramadier qui chassa les ministres communistes. Il a continué dans la plupart des gouvernements de Guerre Froide de 1947 à 1956. Il était dans le gouvernement Guy Mollet, élu pour faire la paix en Algérie, qui a obtenu des pouvoirs spéciaux de l’Assemblée et en a profité pour intensifier la guerre en y envoyant le contingent, le même gouvernement qui fut responsable de l'expédition de Suez…
Mais vous vous dites, travailleurs socialistes et communistes, qu'il faut bien faire un compromis et qu'il vaut mieux Mitterrand, qui a peut-être une chance de renverser l’UDR, plutôt qu'un homme vraiment de gauche, mais qui lui, n'aurait aucune chance de réussir. C'est peut-être vrai. Mais c'est justement pourquoi ces élections sont un choix truqué, car les travailleurs n'y ont le choix qu'entre des hommes vraiment de droite et un faux homme de gauche. « Pile, je gagne, face, tu perds », c'est « bonnet blanc et bonnet rose ». Alors, si nous sommes solidaires des travailleurs qui voteront malgré tout pour Mitterrand parce que la logique électorale ne leur donne pas d'autre choix, c'est en gardant les yeux ouverts, sans taire ce que nous avons à dire sur ce qu'est l'homme, sur ce que pourra être sa politique, et nous voulons qu'au moins une voix s'élève pour dire qu'une fraction importante de la classe ouvrière est méfiante et sur ses gardes.
Mitterrand ne doit pas pouvoir dire que nous savions bien, quand nous avons voté pour lui, qui il était et ce qu'il voulait, et que nous n'avons plus qu'à accepter en silence la politique de son choix. Il faut bien qu'une voix s'élève du rang pour dire qu'il y a des milliers de travailleurs, des milliers de gens de gauche qui savent que la gauche est trop souvent venue au pouvoir pour y faire la politique de la droite.
Certains ont demandé si ma candidature (et ce que je dis de Mitterrand) n’allait pas faire le jeu de la droite. Mais en quoi dire la vérité pourrait-il servir la droite ? C'est la droite qui a intérêt au mensonge, pas la gauche, pas les travailleurs. Et le vrai problème, c'est de savoir si Mitterrand, une fois élu, ne risque pas lui, pendant sept temps, de faire la politique de la droite. Voter au premier tour pour ma candidature, c’est montrer à Mitterrand que nous n'accepterons pas cela, que nous ne marcherons pas pour être roulés une fois de plus.
De plus, dans ce jeu truqué, il n’est pas sûr que la gauche l’emporte, car ceux qui travaillent, qui produisent tous les biens, qui font vivre toute la société, sont minoritaires sur le plan électoral, et nous devons aussi avertir la bourgeoisie qu'elle n'a pas à se réjouir trop si la droite l'emporte à ces élections.
La droite, si elle l'emporte, compte nous dire « vous êtes minoritaires, acceptez votre sort pendant les sept ans à venir, c'est la règle du jeu ». Eh bien, il faut que la bourgeoisie sache que la classe ouvrière ne se résignera pas.
Minoritaires ou pas aux élections, les travailleurs utiliseront leur force et leur rôle économique pour obtenir la satisfaction de leurs revendications légitimes. Face à la hausse galopante des prix, les travailleurs exigeront de tout gouvernement une véritable échelle mobile des salaires automatique, mensuelle, et calculée à partir d’indices établis par la classe ouvrière et ses organisations, et non pas à partir des indices officiels truqués. Pour compenser la dépréciation de leur niveau de vie ces derniers mois, les travailleurs exigent une revalorisation générale de leurs salaires. Face aux menaces qui pèsent sur l'emploi, les travailleurs exigeront l'interdiction de tout licenciement collectif, l'expropriation de toutes les entreprises qui passeraient outre à cette interdiction et leur remise aux mains des travailleurs qui les gèreront dans le cadre d'un plan de production visant en priorité à satisfaire les besoins de la population laborieuse.
Il nous faut dire à la droite que nous saurons la contraindre à nous céder notre dû, et il nous faut dire à la gauche que nous n'accepterons pas de voir nos revendications repoussées aux calendes sous prétexte de ne pas gêner Mitterrand…
Parce qu'avec Mitterrand, ça commence bien, ou plutôt mal pour les travailleurs : il y a un mois, la CGT et la CFDT, les deux grandes centrales ouvrières qui soutiennent Mitterrand, réclamaient avec raison que le SMIC soit porté à 1500 francs minimum par mois. Or, Mitterrand dit que s'il vient au pouvoir il portera avant six mois le SMIC à 1200 francs. Pourquoi ce rabais ? Pourquoi d'ores et déjà la CGT et la CFDT exigent-elles moins de Mitterrand qu'elles n’exigeaient de Pompidou ? Est-ce que [le coût de] la vie a baissé depuis deux mois ? Est-ce aux travailleurs ou aux patrons que Mitterrand veut plaire en démontrant que lui peut obtenir des syndicats plus de docilité que n’en obtenait Pompidou ? Qu'est-ce que ce sera après, quand il n'aura plus besoin de nos suffrages ?
Les exigences des travailleurs ne vont pas à l'encontre des intérêts des autres catégories sociales qui vivent de leur travail. Essayer de dresser les petits commerçants ou les petits paysans contre les travailleurs, ou inversement, est une vieille politique.
Les véritables profiteurs de la société dans laquelle nous vivons, ceux qui ne travaillent pas et gagnent des milliards, ont tout intérêt à dresser les uns contre les autres tous ceux qui gagnent leur vie en travaillant eux-mêmes. Ouvriers, artisans, petits paysans, et petits commerçants ont au contraire des intérêts communs. Ils peuvent même se battre pour des revendications communes. Je n'en citerai qu'un exemple : chaque année, des tonnes et des tonnes de fruits et de légumes frais sont détruits parce que les réseaux de distribution, aux mains des gros capitalistes, préfèrent vendre peu et cher plutôt que beaucoup avec une marge réduite. Une bonne récolte devrait se traduire par une amélioration et pour les consommateurs et pour les petits paysans, mais c'est exactement le contraire qui se produit. Les prix à la consommation ne baissent pas, par contre, les paysans n'arrivent plus à vendre leurs produits parce que les réseaux de distribution ne leur achètent plus.
Eh bien nous, les travailleurs révolutionnaires, nous revendiquons que les sociétés de transports, la SNCF, et les grosses sociétés de distribution, c'est à dire les grandes surfaces, aient un cahier des charges qui leur impose de transporter à prix réduit et de vendre sans bénéfices les produits agricoles excédentaires au moment de la saison. Les travailleurs des villes savent quel prix ils paient d'ordinaire et quel prix ils paient lorsque les paysans viennent vendre directement leurs produits à la ville pour attirer l'attention sur leur situation. La différence est énorme, colossale.
Eh bien, il est possible d'imposer aux capitalistes de prendre à leur charge le transport et la distribution à prix coûtant des produits agricoles dont les prix baissent parce qu'ils sont excédentaires. Les grandes surfaces qui font des bénéfices colossaux toute l'année ne pourraient-elles faire quelques sacrifices lorsque ce sont les intérêts de la collectivité qui sont en cause ? Mais qui imposera cela ? Ceux qui nous gouvernent et qui sont au service des trusts, des banquiers, les Chaban, les Royer, les Giscard ? Non, bien sûr. Est-ce Mitterrand, qui se présente comme l'homme de la gauche ? Pas plus, car il ne veut pas toucher à la société capitaliste. Ce qui pourrait imposer cela aux hommes politiques qui seront demain au pouvoir, qu'ils soient de droite ou de gauche, c'est la lutte revendicative des travailleurs et des petits paysans si les uns et les autres, dépassant les barrières qu'on essaie de dresser entre eux, découvrent que sur ce terrain comme sur bien d'autres, leurs intérêts sont communs.
Oh, j'entends d'ici les hommes de la droite dire que nous avons bonne mine, nous l'extrême-gauche, de nous proclamer du côté des petits paysans et des petits commerçants, nous qui sommes contre la propriété.
Eh bien nous, les travailleurs révolutionnaires, nous sommes contre la propriété privée des trusts pétroliers qui peuvent priver un pays d'énergie jusqu'à ce qu'il soit contraint d'accepter les tarifs qu’ils lui imposent, nous sommes contre la propriété privée d'un trust industriel comme la CGE qui licencie les travailleurs de Rateau à la Courneuve sans s'occuper de ce qu'ils deviendront. Nous sommes contre la propriété privée qui fait que Chaban et Giscard peuvent consacrer plus de 5 milliards d'anciens francs à leurs campagnes et que personne ne puisse savoir d'où proviennent ces fonds, à quels travailleurs et au prix de quels sacrifices il a été imposé de travailler avec des bas salaires pour que leurs patrons puissent disposer et utiliser ainsi de tels fonds comme on parie sur Une de Mai [jument de course], mais je devrais dire Cinq de Mai [5 Mai, date du premier tour] au prix du Président de la République.
Nous sommes contre cette propriété là. Nous sommes contre le fait que des hommes puissent dire à leurs milliers d'employés qui gagnent le SMIC que leurs revendications de salaires risquent de mettre l'économie en péril alors qu'ils sont capables de consacrer des milliards à des investissements qui, il faut le croire, en méritent l'enjeu. Car celui qui sera élu, que donnera t-il en échange aux hommes qui ont parié sur lui ? Ce n'est pas le tiercé, il n’y aura qu'un gagnant. Des milliards sur Chaban, autant sur Giscard, c'est du combien contre un pour les capitalistes qui ont parié, pour les bourgeois qui ont donné cet argent ? Et ce n'est pas le PMU, c'est l'argent de qui, qui servira à payer les paris gagnants ? L'argent de l'Etat, l’argent des contribuables. Alors, nous sommes contre la propriété privée de l'Etat par les capitalistes, les trusts, et les monopoles.
Quant aux petits commerçants et aux petits paysans, qui est-ce qui les exproprie à l'heure actuelle ? Nous ? Qui oblige les petits commerçants à travailler 15 à 18 heures par jour, les révolutionnaires ou les grandes surfaces ? Arlette Laguiller ou Carrefour, Suma, Mammouth, tous ces noms folkloriques qui cachent la dictature de fer du capital, dont les hommes politiques sont actuellement en course pour l'Elysée ? Qui a provoqué la réduction du nombre d'exploitations agricoles de 50 % en vingt ans ? Les trotskistes ou les capitalistes, dont les hommes politiques actuellement au pouvoir sont les serviteurs ? Alors je peux vous dire que nous, les travailleurs révolutionnaires, nous ne sommes pas les ennemis, bien au contraire, de tous ceux qui travaillent de leurs mains sans exploiter quiconque. Les hommes politiques au pouvoir se posent en défenseurs de la propriété, mais ils sont les ennemis du travail. Ils sont en fait les défenseurs de la propriété mal acquise, car la propriété acquise par le travail, c’est eux qui la détruisent, c’est eux qui en sont les adversaires.
Nous, nous sommes contre la propriété de toute la société par quelques-uns. Nous sommes peut-être les seuls véritables défenseurs de la propriété individuelle au sens humain du terme, à commencer par la propriété de soi-même ce qui, dans cette société, ne nous est même pas permis à nous, les exploités. Et puis, dans cette campagne, nous révolutionnaires, avons beaucoup de choses à dire, des choses justement qui ne sont dites par personne. Pas par la droite, évidemment, puisque cela irait à l'encontre de ses intérêts, mais ce sont des choses qui ne sont pas dites non plus par la gauche.
Qui parle par exemple de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Réunion, de Djibouti pour dire qu'ils sont toujours des colonies de la France, où l’oppression n'a pas disparu parce qu'on les a baptisés « départements ou territoires d'outre-mer » ? Ce n'est pas Giscard ou Chaban, dont l'ami Debré doit se faire élire à la Réunion parce que c'est plus facile qu'en France [métropolitaine]. Ce ne sont pas eux qui pourraient dénoncer cette oppression. Mais Mitterrand, l'auteur de la formule « l’Algérie c'est la France » ne la dénonce pas non plus, sans doute par fidélité à son passé de ministre de l'Intérieur.
Je veux parler un peu de la Martinique et de la Guadeloupe, départements français dit-on, où 50 % de la population active est au chômage, où ceux qui ont la chance d'avoir du travail gagnent moins qu'en France [métropolitaine] alors que les prix sont supérieurs, où les allocations familiales sont réduites de moitié, et où l’allocation chômage n'existe même pas. De département français où les libertés démocratiques sont bafouées, où les élections sont notoirement truquées, de département quadrillés par une police qui là-bas donne libre cours à sa hargne anti-ouvrière attisée par le racisme et tire sur les manifestations ouvrières : plusieurs dizaines de morts en 1967 à Pointe-à-Pitre, deux morts il y a seulement trois mois dans la commune du Lorrain à la Martinique. Un candidat de la gauche aurait dû au moins s'engager à retirer immédiatement toute force de répression de toutes les colonies.
En Guadeloupe et en Martinique, des militants tels ceux regroupés autour du journal Combat Ouvrier, se battent pour l'émancipation de leur peuple et pour le pouvoir des travailleurs, pour le socialisme. Il faut que les colonialistes français sachent que quels que soient les résultats des élections, les travailleurs Antillais, Réunionnais, et les autres leur imposeront de tenir compte de leurs aspirations.
Et comment ne pas parler des milliers de travailleurs originaires de ces pays obligés de s'expatrier pour gagner leur vie ? Oh bien sûr, leur carte d'identité est française et on ne cesse de leur répéter que c'est un privilège, mais leur peau est noire et cela suffit pour qu'ils soient traités en émigrés dans ce pays qu'on prétend le leur. Cela suffit pour qu'ils aient plus de mal à trouver un logement, du travail, cela suffit pour donner libre cours au racisme ouvert ou insidieux. Il y a aussi les travailleurs immigrés qui n'ont pas eux, une carte d'identité française dans leur poche, des travailleurs Espagnols, Portugais, Yougoslaves, Africains, Arabes, Turques, et bien d'autres. Des travailleurs taillables et corvéables à merci, sous-payés, contraints de loger dans des bidonvilles, dans des usines désaffectées, dans des foyers infects et auxquels tous les droits sont refusés.
Elle est ignoble, cette société qui cherche à leur faire sentir qu'ils devraient être reconnaissants du pain qu'ils mangent en France. Pourtant ce pain, ils le gagnent, ils le gagnent d'ailleurs plus à nos yeux que les bourgeois français, bien plus que les oisifs de toutes sortes qui vivent de notre travail, bien plus que les profiteurs, que les spéculateurs en tout genre qui ont la loi pour eux, et une carte d'électeur dans la poche. Ils sont 2 millions de travailleurs immigrés en France, 2 millions sans qui l'industrie française ne serait rien, parce qu'elle a besoin de leurs bras et aussi parce qu'elle ne serait pas compétitive, figurez-vous, si elle ne leur payait pas des salaires dérisoires.
Eh bien je dis qu'une société qui condamne des travailleurs aux conditions de vie qui sont celles des travailleurs émigrés en France aux bidonvilles et aux foyers-taudis, je dis qu'une telle société est une société qui doit céder la place.
Les jeunes aussi sont des étrangers dans leur propre pays. Eux aussi sont victimes d'une certaine forme de racisme, eux aussi sont en butte aux vexations des policiers qui considèrent que les individus les plus dangereux dans cette société sont les jeunes en vélomoteur et de temps en temps, comme il y a huit jours à Marseille, l'un d'eux meurt dans un commissariat ou dans une prison. Officiellement on ne saura jamais de quoi, mais tout le monde se doute bien de ce qu’il s'est passé. Eh bien, si je me présente, c'est pour que tout cela soit dit nettement, pour appeler un chat un chat, Giscard et Chaban ; des bourgeois de droite dont les travailleurs n'ont rien à attendre, et Mitterrand ; un faux homme de gauche qui peut trahir les travailleurs à la moindre occasion.
Alors à tous ceux qui sont révoltés par ces iniquités, aux femmes à qui on refuse parmi d'autres droits celui de décider elles-mêmes si elles peuvent ou non interrompre une grossesse non désirée, aux travailleurs, aux paysans, à tous ceux qui vivent de leur travail et qui sont les plus mal lotis, à tous ceux qui ne veulent plus revoir les Chaban et les Giscard, qui veulent élire Mitterrand mais qui ne sont pas dupes, ni de l'homme ni de ses promesses, je dis « en votant pour moi au premier tour, le 5 mai, vous affirmerez un choix, vous ferez de votre vote un avertissement aussi bien pour la droite que pour ceux qui se prétendent de gauche». Je me présente parce que mes sentiments, mes espoirs en un changement social profond sont partagés par une fraction importante de la population laborieuse. Alors je ne dis pas « pour que ça change, votez pour moi » , je dis « vous qui voulez que ça change pour les plus pauvres, pour les travailleurs, pour la majorité de la population laborieuse, vous qui aspirez à une société plus démocratique, vous qui savez que l'état opprime et que la loi triche, montrez-le, dites-le en votant le 5 mai pour ma candidature ».
Plus nous serons nombreux à nous compter sur mon nom, plus nous saurons que l'espoir nous est permis et qu’une société différente est possible, et plus cet avertissement sera entendu par la bourgeoisie, par ses hommes politiques, et par tous ceux qui prétendent parler au nom des travailleurs.
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La Cour des Voraces, c'est un peu comme un vieux parrain du quartier de la Croix-Rousse, un genre de patriarche en escaliers tellement escarpés qu'ils donneraient des courbatures à un chamois. Six étages d'escalier, c'est un truc à te faire regretter d'avoir oublié ton pain en bas. Ici, les Canuts, ces gars du tissu, tissaient pas que de la soie, ils tissaient aussi des révoltes. Des vrais durs, avec des poings pas seulement faits pour passer le fil dans le chas de l'aiguille. Ces bonshommes, ils avaient le cœur aussi serré que leur métier à tisser, et quand ça débordait, ça faisait des vagues jusqu'au sommet des pentes. Des révoltes ? Oh, quelques-unes, juste de quoi écrire un chapitre ou deux sur la lutte des classes dans les livres d'histoire. La Cour des Voraces, c'est aussi un joyau d'architecture, avec ses traboules mystérieuses où l'on pourrait presque s'attendre à croiser le fantôme d'un Canut en train de ruminer sur la condition ouvrière. Ces traboules, parlons-en. Pendant la guerre, ces galeries ont servi de cachettes aux résistants, un vrai jeu du chat et de la souris avec les nazis. Les gars de la Résistance connaissaient ces traboules comme leur poche, filant entre les mailles du filet comme des anguilles. La Cour des Voraces, c'était pas seulement le cœur battant des Canuts, c'était aussi le pouls de la Résistance, un lieu où chaque recoin murmurait des plans de sabotage et des messages codés. Aujourd'hui, c'est un lieu touristique où les gens flânent en se demandant combien de calories ils brûlent en gravissant cet escalier monumental. Mais tu sens encore dans l'air ce parfum de rébellion, comme un vieux cognac qui aurait gardé son caractère. La Cour des Voraces, c'est un coin de Lyon où l'histoire parle plus fort que les guides touristiques. Et crois-moi, entre les pierres et les souvenirs, y a de quoi écrire un livre avec du caractère et une bonne dose de réalité sociale.
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lupitovi · 1 year
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Que nous apprend le projet politique qu’on appelle néolibéralisme ? Puisant ses racines idéologiques dans La Route de la servitude de Friedrich Hayek et les développant au sein de l’École de Chicago, le néolibéralisme a atteint l’Europe à la suite des luttes ouvrières des années 1970. Le cadre a été fixé par les représentants politiques du grand capital. En Grande-Bretagne, ce fut le gouvernement de Margaret Thatcher. Liberté et capitalisme, dit-on, sont indissociables. La moindre intervention de l’État pour modérer le « libre » marché serait le premier pas sur la voie de la dictature. En conséquence, le capitalisme doit réussir et les profits doivent être garantis. Cela signifie, inévitablement, un effort constant pour accroître l’exploitation de la classe ouvrière. Thatcher s’est employée à cette tâche avec une précision militaire en menant son attaque sur trois fronts : retirer les subventions de l’État aux industries défaillantes et permettre une augmentation massive du chômage ; promulguer des lois afin de restreindre la capacité des syndicats à résister ; et provoquer des grèves que le gouvernement savait pouvoir briser. Les choses se sont passées comme prévu. Alors que les usines étaient obligées de fermer les unes après les autres et que les industries tombaient en faillite, le chômage augmentait rapidement. La plupart des dirigeants syndicaux, des sociaux-démocrates de droite, ont choisi de ne pas mobiliser les militants alors que beaucoup étaient prêts à se battre. Cet échec, largement passé sous silence dans l’histoire écrite par la classe dominante, a joué un rôle important dans le succès de Thatcher. Avec tant de personnes sans emploi, il était plus difficile de défendre les salaires et les conditions de travail. « Si vous ne voulez pas travailler dans ces conditions, dix autres personnes sont prêtes à prendre votre place. » Les nouvelles lois ont été violentes. Les travailleurs ne pouvaient pas décider la grève lors d’une assemblée générale. On devait voter par correspondance, l’employeur se donnait ainsi le temps de se préparer et la presse pouvait faire campagne contre un éventuel débrayage. Seule une poignée de piquets de grève pouvaient s’opposer aux briseurs de grève lorsqu’ils essayaient de se rendre au travail. Le rapport de force entre classes sociales tournait fortement à l’avantage des employeurs. Les grèves étaient manipulées de telle sorte que les syndicats les plus fragiles étaient entraînés dans des combats qu’ils ne pouvaient pas gagner, à commencer par les sidérurgistes. Le syndicat le plus puissant et le plus politisé a été le dernier à rendre les armes. La grève des mineurs, en 1984, a duré un an et cette bataille a été cruciale. Le mouvement ouvrier a bénéficié d’un grand soutien de la base, mais, là encore, les leaders syndicaux se sont tenus à l’écart. Les dirigeants du parti travailliste, Neil Kinnock et Roy Hattersley, ont refusé d’apporter leur soutien aux grévistes. Ils se sont joints à la longue et honteuse liste de ceux qui ont accédé au pouvoir sur le dos des travailleurs et des travailleuses, mais qui les ont abandonnés quand ceux-ci avaient besoin d’eux. Les mineurs ont été vaincus. Et le néolibéralisme s’est poursuivi sans autre obstacle sur sa route. Les leçons ? Premièrement, le conflit entre les intérêts du capital et ceux du travail est au cœur même du capitalisme. Le grand capital cherchera toujours de nouvelles façons d’exploiter les travailleurs. C’est dans son ADN. La coexistence pacifique est vouée à l’échec. Le marché à vocation sociale est un mythe. Deuxièmement, le peuple se défendra toujours. La pauvreté, l’injustice, l’inégalité et le fait de savoir que l’on vous trompe – tout cela fera l’objet de résistances. Le peuple est courageux et a le sens de ce qui est juste et équitable. Mais cet engagement n’est pas suffisant et conduit à la leçon suivante... Troisièmement, il est essentiel qu’un mouvement de rupture avec le néolibéralisme soit guidé par de solides principes tout en ayant une stratégie politique avisée. Les responsables de ce mouvement doivent comprendre que la classe dominante est impitoyable. Toutes les avancées que les travailleurs peuvent conquérir doivent être consolidées et sécurisées et, en fin de compte, ne peuvent être sauvegardées que par la prise du pouvoir politique. Nos acquis de 1945, à savoir les nationalisations, le service de santé publique, l’éducation gratuite pour tous et bien d’autres choses encore, ont soit disparu soit sont en train d’être balayés à mesure que le capital continue de se développer. Le militantisme sans un puissant mouvement politique de rupture est comme la vapeur d’une bouilloire, il se dissipe dans l’air. Quatrièmement… pourquoi faut-il garder espoir ? Le capital n’est jamais rassasié. Il peut gagner une bataille, trouver de nouveaux modes d’exploitation, mais la concurrence acharnée oblige les gros employeurs à toujours trouver d’autres moyens de tirer des profits. Il faut alors mener une nouvelle lutte. Le cycle se répète sans cesse. Chaque tour de roue est donc une opportunité. Pouvons-nous nous organiser, nous défendre et gagner la prochaine fois ? Et, pour finir, mon avertissement. Il n’est plus possible que cette lutte se poursuive indéfiniment. Le changement climatique et la menace qui pèse sur l’environnement nous mettent en danger de façon imminente et rendent d’autant plus urgente la nécessité d’un changement fondamental. Rosa Luxemburg posait cette question : « Socialisme ou barbarie ? » Aujourd’hui, la question est celle-ci : Le socialisme ou la mort ?
Ken Loach - Socialisme ou la mort ? 
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thegalievthought · 1 year
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The General Strike In France
In the past weeks' workers in France and particularly in Paris have been protesting and clashing with government forces over President Macron's raising the retirement age by two years. This has led to multiple unions striking over the week. This all culminated with more violence from police and the government and came to a head when the major union leaders all over France called for general strike action against the government.
Today that has led to in Paris alone eight-hundred thousand workers going on strike. According to France 24 “hundreds of thousands of French workers on Thursday rallied in a new show of rage against president Emmanuel Macron” -France 24. Outside of Paris, an extra 2.7 million workers all over the rest of France have joined the general strike and protests with reports from police stations and an extra 200 demonstrations have taken place compared to yesterday's numbers. In the midst of this in the French government, conservative legislatures have released a plan that would further raise the retirement age to 70 which would be an extra 4 years on top of the originally proposed 2 years.
All this should show the French working class and international workers that the government has no plans of backing down and nor do the striking workers. But I doubt this will remain for long as the number of protesters increases across all major cities in France and the economy begins to suffer from the General Strike. The unions also announced they plan to remain on strike and to protest into the next coming week. Which will coincide with King Charles III’s visit to France. And specifically, many unions called for protests on March 28th the day he is set to arrive in France. The main unions organizing the general strike are 8 unions across France, but the most vocal radical voice is led by the CGT (General Confederation of Labour) has been organizing many strikes and protests and cooperating with the other 7 unions especially cooperating with the CDFT and CFTC unions as well as the UNSA, FSU, Force Ouvrière, FO, the SUD, and of course CNT-F. All of these unions have worked together to coordinate and execute the General Strike and coordinate protests all over France. As well as the Unions, the protests are getting support from socialist and communist parties all over France including NUPES (New Ecological and Social People's Union), PCF (French Communist Party), NPA (New Anticapitalist Party), Lutte Ouvrière, and Gauche révolutionnaire.
What we need to take away from this is that everywhere across the world we can resist capitalism taking our rights to live and survive with action not just in France workers across the world need to look to France as a long-standing example whether it be the General Strike now. Or May 69 which this is shaping up to look like a second of. Just like on May 69, the French workers must sow fear into the hearts of the bourgeois. On May 69 Charles de Gaulle fled to occupied Germany fearing revolution or civil war. The working class everywhere must know and remember that when they run scared it means they know the power you hold and they are powerless to stop you. So in conclusion I will end will a line from the French version of the Internationale as a reminder of the hope we as the working class have and must maintain for freedom one day will shine.
“Ouvriers, paysans, nous sommes Le grand parti des travailleurs La terre n'appartient qu'aux hommes L'oisif ira loger ailleurs Combien de nos chairs se repaissent Mais si les corbeaux, les vautours Un de ces matins disparaissent Le soleil brillera toujours.”
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icariebzh · 2 months
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"Dans l’est de la France, une femme au passé mystérieux rencontre un ex-toxicomane devenu marxiste et met sa science du kung-fu au service de la lutte ouvrière... Avec Margot Bancilhon et JoeyStarr, une série détonante mêlant action et humour sur fond de colère sociale.Activement recherchée par les services secrets de l’armée, une jeune marginale revient incognito dans sa ville natale. Elle espère se réfugier chez sa grand-mère, mais découvre que celle-ci est décédée durant son absence. Elle décide pourtant de rester dans l’appartement de la défunte, et trouve du travail dans une usine d’électroménager. Récemment rachetée par un industriel coréen, l’entreprise se trouve en pleine tourmente. La jeune femme y fait la connaissance d’un ouvrier fort en gueule, JP, ancien toxicomane adepte de Karl Marx, qui lui donne un surnom : "Machine". À la faveur de la révolte qui gronde dans l’usine, la nouvelle recrue dévoile de surprenantes aptitudes en matière de combat… Ovni explosif Créée par Thomas Bidegain (Soudain seuls) et Fred Grivois (La résistance de l’air, L’intervention), réalisée par ce dernier avec une jubilation communicative, Machine apparaît comme un ovni. À travers la rencontre entre "Machine" et JP se joue en effet une alliance improbable : celle du kung-fu et de la lutte communiste. Si on ajoute au cocktail une dose d’humour décalé et une BO survitaminée (Anastacia, K. Maro, Menelik…), on obtient une série explosive où se croisent, pêle-mêle, des syndicalistes bornés, un influenceur complotiste, un businessman sentimental, un ancien barbouze ou un militaire à la psychologie fragile… Entre pop culture et conscience sociale, Machine avance sur un fil, et fait mouche – à l’instar de son héroïne. Dans ce rôle très physique, Margot Bancilhon, qui a exécuté la plupart des cascades elle-même, impressionne. En quête de sens, à la fois implacable et tourmentée, cette mystérieuse femme sans nom trouve son salut dans l’amitié qu’elle noue avec l’attachant JP (JoeyStarr, impeccable), lui-même sauvé par la lecture de Marx et la pratique du vélo. Comment renverser l’équilibre entre les faibles et les puissants ? Ici, la réponse est claire : à coups de poing !" 
Source ARTE TV
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congratulationsgeorge · 2 months
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la joie & la rage
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Dans ce texte, je parlerai de mon rapport à la joie et à la rage d’un point de vue politique, et ce depuis mes intersections (artiste / Noir / métis / transmasc / au RSA / issu de classe moyenne basse ~ ouvrière / neurodivergent).  Avec recul, l’écrire m’a permis de chasser les dernières réminiscences de la queerness blanche que j’avais internalisée. Les milieux queers blancs sont ceux qui prennent le plus de place et ont le plus de visibilité en France (pas que). Quand on ne s’identifie pas comme une personne cis het, on finit toujours par s’y frotter. Souvent ces espaces prônent un rejet (ou plutôt un effacement) des privilèges de chacun·e en voulant déconstruire le patriarcat et le capitalisme. Se crée alors une ambiance propice à la honte et à la culpabilité dès lors que l’on possède un privilège. Je ne crois pas que ce soit une façon saine de gérer le problème (et ces dynamiques créent des situations absurdes d’ailleurs). Par extension, c’est aussi quelque chose qui peut se retrouver au sein de milieux 2slgbtqia+ racisés. M’enfin bon, c’est un sujet que je garderai pour une prochaine fois. Quoi qu'il en soit, le fait de m’être construit en partie avec ce type de narratif a fini par générer en moi un sentiment de culpabilité et de honte quant à mes choix de (sur)vie matérielle qui n'allaient pas toujours dans le sens de la lutte anticapitaliste*.
*****
Hier j’ai réalisé que je culpabilisais de poursuivre mon confort plutôt que de le sacrifier au profit d’un lifestyle plus radical et militant. & je me sentais coupable d’avoir opté pour le Chemin de la joie, plutôt que celui de la rage. 
Je ne cherche plus la pureté militante dure et parfaite. Je cherche à être heureux et pour moi ça nécessite d’avoir accès à un minimum de confort et de stabilité économique. Pouvoir faire des courses, manger à chaque repas, manger copieusement si je le souhaite, m’acheter des habits, investir dans du matériel de création, aller au restaurant, avoir la possibilité de faire des activités payantes avec mes ami·e·s/x, payer mes soins choisis de testostérone, avoir un suivi psy ou psychiatrique quand j’en ai besoin, partir en vacances, retourner voir ma famille à la Réunion, globalement : avoir du choix de consommation, des possibilités d'actions. Je ne suis pas encore parvenu à atteindre tous ces objectifs (pas de surprises en étant au RSA et handi lol x)), mais j'y compte bien.
Et ben, y a une partie de moi qui avait honte de ce désir de confort. 
“Mais ce n'est pas un échec mon brave et joli George. Ce n'est pas un échec de vouloir prendre soin de soi et de sortir du hardship. T’es pas moins politisé pour autant. Tu continues à créer des espaces pour, et à te mobiliser avec tes communautés en plus. C’est juste que t’as compris et que tu respectes que t’as besoin d’un confort et d’une routine pour bien fonctionner et pour être heureux, tout simplement. And that’s ok. Tout comme il y en a qui s’adonne à cultiver la rage, à la chérir et à la faire fructifier lors d’actions politiques et militantes, toi tu t’adonnes à cultiver la joie et les rires à travers ton art que tu partages avec tes communautés.” 
Je ne considère pas la rage et la joie comme des valeurs antagonistes. Elles partagent au cœur la même notion et nourrissent le même élan d’espoir. La rage et la joie sont indispensables pour fonctionner en tant que communauté opprimée. Et même, si je pousse la joie plus loin, je veux aussi rentrer dans les côtes de l’insouciance, voire de l’ignorance (comme me disait Ibra en citant Kendrick Lamar : « Ignorance is a bliss »), parce que nous aussi on en a besoin. Cultiver la rage, la joie et l’insouciance, ça me semble être une base solide pour vivre heureusement sous un régime oppressif. Que ciels qui peuvent et veulent entretenir la rage le fassent et que ciels qui peuvent et veulent entretenir la joie et l’insouciance le fassent. C’est ça qu’est cool dans la communauté, chacun·e apporte sa pierre à l’édifice. On n’est pas obligé·e·s/x de tout faire ou de tout porter tout·e seul·e, tout le temps. On se complète.
La rage on peut : 
1) l’exprimer de façon brute en criant, en tapant dans des objets, en grognant, en cassant (lors de manifestations par exemple), ou encore 
2) l’exprimer partiellement en la transformant en art. Le problème c’est que quand on est Noir·e·s, on n’a pas le droit de s’exprimer pleinement dans la rue ou en public, alors on ne le fait pas. On a intériorisé le fait que prendre de la place ce n’est pas ce qu’on attend de nous, et prendre de la place concrètement c’est aussi nous mettre en danger de fait. Alors crier ! Frapper ! Agir en dehors du cadre normé / neurotypique et attendu de ce qu’un corps peut ou ne pas faire dans l’espace public – encore plus s’il s’agit d’un corps perçu comme noir – c’est très dangereux. 
Je pense à la police qui assassine, mais aussi aux fachos, et aux Karen en roue libre. 
Choisir de cultiver la joie plutôt que la rage, c’est une décision politique, mais c’est aussi une question de survie physique.
Par conséquent, il y a aussi un enjeu de survie mentale. Être enragé et ne pas avoir l’espace total pour exprimer sa rage (puisqu’on ne l’exprime que partiellement à travers la création artistique), c’est rageant. C’est comme des piles de journaux, de nouvelles douloureuses et assourdissantes, qui s’entassent dans une pièce, puis une autre, puis encore une autre, jusqu’à envahir tout le bâtiment et le faire péter de l’intérieur.
Moi, ma rage à une certaine période de ma vie, elle m’a mordu la main et ça m’a rendu malade dans moi. Malade de solitude et de tristesse. Au point d’en bâtir ma solitesse, ma forteresse de solitude, aux murs érigés hauts de méfiance et de colère qui ne laissaient passer personne, ni même une goutte d’Amour. A ce moment là, je flirtais régulièrement avec l’envie de me tuer. Une rage mal évacuée, ça peut me faire ça. 
Choisir de laisser ce dragon de colère dormir en paix, dans un jardin en fleurs aéré dans mon ventre, c’est pas un vrai choix au final. Oui, je pourrai décider de le laisser rugir, m’envelopper de ses écailles frémissantes et cracher de concert avec lui des glaires de feu. Mais en même temps ce serait consumer mes équilibres, brûler tous mes jardins au passage lentement cultivés, et me faire mourir de l’intérieur, à petits feux.
 Moi je choisis de vivre, de m’amuser et de kiffer le temps qu’on me donne sur cette planète. Je choisis d’aimer vivre, d’aimer cette vie, et de m’aimer. C’est un choix plus lourd qu’il n’y paraît. Être authentique envers moi-même et mon entourage, persévérer dans ma quête du bonheur, du respect, de l’honnêteté et de ma paix intérieure quand je fais partie des personnes à éliminer dans cette société : ça, c’est mon accomplissement révolutionnaire.
Pendant longtemps j’ai eu le rôle de celui qui (ap)porte la rage, quitte à choquer les autres mous du genou qui ne voulaient pas vraiment faire le taf ou appliquer les théories. Eh !! Maintenant je kiffe ! Faites vos devoirs vous aussi ! C’est moi qui régale ! Je vais m’asseoir peeeeeendant ! Et faire des jeux de société avec mes ami·e·s/x ! Bye x
Remerciements à Ibra, Nes, Soleil, Gilda pour leurs précieuses relectures et leurs encouragements. Love you!!! <3
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*Ajout du 16.04.2024.
je recommande l'émission de Kiyémis "Rends la joie" sur Médiapart, particulièrement l'épisode avec Fania Noël dans lequel elles pointent les limites des notions de "prendre soin de soi" et de "joie", labelisées comme étant forcément politiques ou formes de résistance.
Parmi les limites évoquées qui m'ont touché, il y a :
un rappel que les endroits de lutte sont avant tout des espaces qui se pensent en collectif
les notions de joie ~ de soin ne devraient pas se limiter à de la consommation, du matérialisme ou de l'esthétisme ; globalement à une récupération capitaliste
je cite Fania Noël : "ce qui serait honnête et radicalement honnête, c'est de se dire qu'on est des êtres humains qui désirent, qui veulent, qui aspirent à des choses qui ne sont pas forcément radicales ou révolutionnaires dans le sens d'un changement du système, et c'est juste ok. [...] Là où la tension est, c'est le fait que beaucoup de gens ont un malaise d'assumer ce qu'ils veulent."
Perdre de vue cette réalité c'est jouer le jeu du néolibéralisme
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Une histoire populaire de la France
Une histoire populaire de la France
BD Tome 2 Des gueules noires au Gilets Jaunes Ce tome 2 d’Une histoire populaire de la France plonge au cœur des luttes ouvrières du milieu du XIXè siècle jusqu’à notre XXIè siècle et ses Gilets Jaunes. Et c’est savoureux ! Évidemment, les tomes peuvent se lire en ne respectant pas l’ordre chronologique, selon ses envies ! C’est au côté de Gérard Noiriel, lors d’une de ses conférence, que nous…
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one-divides-into-two · 8 months
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'D'abord qu'il faut construire un parti qui prenne en compte dès maintenant l'existence du révisionnisme moderne, de la restauration du capitalisme en URSS : un parti communiste de type nouveau. Ce qui signifie, quant à là question de l'édification de ce parti : combattre 1 anarcho-syndicalisme, le syndicalisme. le spontané ouvrier. Et ceci non seulement parce qu'ils ne permettent pas d'aller jusqu'à la victoire, ce que montrait déjà Lénine, mais aussi parce qu'ils sont des déviations internes de la force ouvrière, qu'ils la conduisent à négliger les alliances, la force des masses révolutionnaires, du mouvement ; par- ce que l'ouvriérisme conduit tout droit à la constitution du prolétariat au pouvoir en classe dominante, et donc en fin de compte à la dictature d'une nouvelle bourgeoisie d'Etat. L'ouvriérisme, le culte de l'ouvrier, qui fit tant de ravages, et qui fut bien plus que le gauchisme, notre maladie infantile, c'est du point de vue politique, l'incapacité à manier réellement la question du parti comme noyau dirigeant du peuple tout entier. C'est l'incapacité à faire de la classe ouvrière et de son parti, une classe et une organisation réellement dirigeantes. C'est le mépris des paysans, mais aussi des luttes étudiantes, le mépris des intellectuels petits bourgeois associé à l'incapacité totale de les diriger. L'ouvriérisme et le syndicalisme comme idéologies, l'une de certains militants, l'autre de certains ouvriers, c'est le refus de diriger, le refus de l'indépendance politique prolétarienne. Indépendance qui se manifeste, quand elle existe, dans la capacité à orienter, à diriger pleinement les autres couches et classes sociales du peuple.'
UCFml on Maoism and the concept of the party
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vincentreproches · 2 years
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Le petit Parti de gauche a une plus grande affiche que le gros candidat de gauche.
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bienvenuechezmoi · 2 years
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Le syndicalisme comme arme de destruction de l'intérieur
Putain un jour faudra créer des syndicats pour les cadres. Des vrais syndicats pas des trucs genre le medef. Pour qu'ils s'engagent. Pour qu'ils créent leur droits. Pour l'instant les droits salariales des cadres ont été amené par les syndicats des ouvriers par ricochet.
Il faut que les cadres s'unissent pour porter des vrais changements au lieu de fuir à la première occasion vers une autre entreprise hypothétiquement mieux pour 1K de plus.
L'individualisme des cadres les tuera. Certains "meurent" déjà de l'intérieur au vu des floppés de burnt out.
Franchement je crois dur comme fer que si les cadres étaient moins individualistes on pourrait changer beaucoup de chose. Mais il faut qu'iels soient prêt.e.s à abandonner 1K par ci par là pour le collectif.
Je pense que pour le moment c'est compliqué car les cadres ne sont pas prêt.e.s à se petit sacrifice car iels sont biberonné.e.s à la méritocratie. Cependant, je suis persuadée que les prochaines générations de bac+5 seront plus enclines à ce sacrifice individuel. Pour des raisons de valeurs mais aussi de realité que la richesse personnelle des moyens+ ne s'améliorera plus.
Il faut évidemment remettre une image plus jeune et dynamique au syndicalisme qui reste ancré dans une période qui a été très importante mais qui n'attire plus la jeunesse, car une jeunesse de moins en moins ouvrières mais davantage employé. Il faut de la belle com pour attirer et un vrai discours pour qu'iels restent. Mon angle sera celle de l'écologie. L'écologie, j'ai pu l'observer en ayant trainé en écoles de co, est une évidence pour tout le monde dans cette classe supérieur et elitiste bien plus que les droits sociaux.
Le syndicalisme vert pour attirer les cadres vers les luttes sociales.
Il est temps que l'entreprise devienne un terrain de combat pour les bac+5 aussi. Ils veulent des Responsable RSE engagé.e.s. ; ils en auront, mais des vrais engagé.e.s. Je n'ai pas peur de stagner dans mes k euros par an, je n'ai pas peur de finir au placard car je ne veux pas faire carrière. Je ne rêve pas d'être manager d'une équipe et de ne pas compter mes heures pour une pseudo reconnaissance. Je veux aventure humaine et non pas 30 ans de travail identique.
Franchement allez matter la convention collective de la publicité, elle fait peine à voir. La "jeunesse" du secteur peut en être la cause mais je pense que une industrie remplie de cadres n'a simplement pas été capable de faire évoluer ses droits. Quand il avait été temps de monter au créneau du patronat, iels ont quitté le bateau avant la première bataille.
C'est ce que l'on doit changer. On doit changer le mécanisme de survit. Les solutions peuvent être plus ou moins radicales. Chacun à son idéal. Le miens est cette idée de syndicat pour les cadres.
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oasis-hexagonale · 2 years
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Sur les dangers du débat avec les fascistes
Oasis Nadrama, 08/09/2022 ' ' Une fois de plus revient la sempiternelle ritournelle : "Non mais parfois on peut parler avec l'extrême droite, ça dépend des circonstances !". ' Hé bien NON. ' Pourquoi ? Hé bien... ' ' ' ' A] LE DÉBAT PUBLIC AVEC LES F-SCISTES : UNE DÉFAITE SYMBOLIQUE ' ' Le débat avec les f-scistes constitue EN SOI une défaite symbolique permanente et une validation de leurs idées. ' C'est un message envoyé au monde : "Il est acceptable de débattre de ces questions". ' C'est une position politique catastrophique, peu importe les "bénéfices" que l'on pense en retirer par ailleurs. ' Ce point a déjà été développé par votre servante. Plus de détails sur l'inutilité et la nocivité du débat public sur cet article de 2019, ‘Les limites du débat public’. ' ' ' ' B] "ACCEPTER LE DÉBAT" SE FAIT À GAUCHE... ET LE RÉSULTAT EST TOUJOURS CATASTROPHIQUE ' ' On vient de voir passer que le refus du débat avec les f-scistes serait une position "hégémonique à gauche"... C'est une contre-vérité totale. Nous voyons TOUS LES JOURS des personnes socdéms, des personnes de gauche plus forte, et même quelques personnes d'extrême gauche se lancer dans des débats avec les fafs. ' En 2019, Dorian Chandelier, engagé dans l'anarchisme depuis des années, a commis cette erreur ; il a fait des déclarations "pas très malignes" (pour employer un aimable euphémisme), car il a été pris dans la machine rhétorique de l'extrême droite en tentant de leur transmettre des concepts. Il a exprimé tous ses regrets sur la question. ' Mais on pourrait faire une liste interminable de militant-e-s de terrain, d'intellectuel-le-s et de politicien-ne-s de gauche qui ont considéré que le dialogue avec les f-scistes pouvait amener de bonnes choses de manière "circonstancielle". Et ça ne s'est JAMAIS bien terminé. ' Historiquement, il y a une myriade d'exemples de "l'ouverture au dialogue" qui tourne très mal. ' Pour commencer, c'était ni plus ni moins l'une des stratégies de recrutement du parti n-zi que de prétendre "discuter" avec des intérêts "socialistes" (d'où son nom). ' Un exemple plus français. En 1981, le Front National faisait 0,2% des voix et les médias ne se déplaçaient pas pour ses congrès... Le FN était un non-parti, une ombre mourante du f-scisme version SS. On a vu à l'époque Le Pen père se plaindre à la radio d'être ignoré et censuré (notez le paradoxe, encore en vigueur à l'heure actuelle, de la personne réactionnaire qui emploie un moyen de grande écoute pour prétendre qu'on efface sa parole.) Entendant ces plaintes, le président Mitterrand a commandé explicitement à tous les médias de se focaliser sur l'extrême droite au nom du "pluralisme des idées". Résultat ? Quarante ans plus tard, le FN se retrouve TOUJOURS au second tour des présidentielles. Notons que comme d'habitude, l'argument de la "liberté d'expression" ne vaut apparemment QUE pour la défense des idées réactionnaires. Mitterrand ne se préoccupera jamais d'ouvrir le dialogue avec l'extrême gauche (d'autant qu'il boostait le FN pour diviser la droite). "La Ligue communiste révolutionnaire d'Alain Krivine et Lutte ouvrière d'Arlette Laguiller n'auront pas la divine surprise d'être propulsés sous les projecteurs au nom du “pluralisme des opinions”." ('La Main droite de Dieu : enquête sur François Mitterrand et l'extrême droite') ' En 1978, le même Mitterrand avait défendu lors de ses procès Robert Ménard, activiste "de gauche", qui affichait alors l'ouverture aux opinions de "tout le monde". De cette histoire, on connaît déjà l'issue : Ménard f-sciste. ' Il y a des mécanismes bien connus qui emportent les gens vers le f-scisme. ' Pour commencer, le f-scisme est très compatible avec les "valeurs" profondes que l'on nous inculque, car il ne constitue qu'une caricature des sociétés actuelles. Le f-scisme est tyrannique parce que la société est étatiste, industriel et bourgeois parce que la société est capitaliste, viriliste/misogyne/queerphobe parce que la société est patriarcale, r-ciste jusqu'au gén-cide parce que la société est colonialiste, etc. Notre vision des choses est fondamentalement biaisée par cette atmosphère générale... Nous restons des enfants des systèmes de domination (étatisme, capitalisme, patriarcat, colonialisme...) et à ce titre nous sommes câblé-e-s pour excuser l'écrasement et l'exploitation des catégories opprimées. Nous allons hélas avoir une morale à tiroirs, une indignation sélective et une haute capacité à la violence invisible par le soutien et la normalisation des discours oppressifs et, inversement, à la dénonciation et au refus des discours de libération. Le f-scisme pousse donc en terrain fertile, et son implantation est également aidée par toute une rhétorique d'extrême droite qui se nourrit selon les situations d'une aura "sulfureuse", de l'appel au "respect" et au "bon sens", du déni, de la dissonance cognitive... Le degré de malhonnêteté intellectuelle et de capacité à la manipulation du f-scisme est fréquemment sous-estimé. Se reporter à l'Alt-Right Playbook ou à son excellente localisation française, Le guide de la fachosphère, pour quelques clefs de compréhension. ' On pourrait remplir un annuaire de ces histoires "d'ouverture au dialogue" qui tournent mal. Depuis plus d'un siècle, l'histoire du f-scisme c'est aussi celle d'individus de "gauche" séduits par l'extrême droite, et/ou qui lui offrent une plate-forme d'expression. "La vulnérabilité des n-zis ne peut pas être révélée par le débat. De nombreux-euses penseur-euses qui ont traversé la Seconde Guerre Mondiale, de Karl Popper à Hannah Arendt en passant par Jean-Paul Sartre, ont été très clair-e-s quant aux raisons pour lesquelles l'échange d'idées calme et sans passion avec des hommes tels que Richard Spencer [alt right] n'est pas seulement inutile, mais activement dangereux." ('Why Punching Nazis Is Not Only Ethical, But Imperative') ' Parler avec les f-scistes constitue pour iels une victoire symbolique permanente, et contribue également à la diffusion de leurs thèmes. Par exemple, répondre aux f-scistes sur l'immigration, c'est déjà faire de l'immigration une "question". ' ' ' ' C] QUE FAIRE DE L'OMNIPRÉSENCE DES "FASCISÉ-E-S" ? COMMENT LES OUVRIR SUR AUTRE CHOSE ? ' ' Un constat est souvent fait, un constat bien réel : le f-scisme a pignon sur rue aujourd'hui. La fenêtre d'Overton a glissé à l'extrême droite à un point surréaliste. On entend effectivement souvent des idées infâmes, d'un r-cisme, d'une mis-gynie, d'une queerphobie, d'un classisme, d'un validisme (etc) confondants, dans tous les milieux : au travail, avec des ami-e-s, en famille, dans un bar, dans la rue... Sans parler des médias. ' De cela, certaines personnes de gauche tirent la mauvaise conclusion. Elles se disent "On ne peut plus affronter le f-scisme directement, on ne peut plus refuser la conversation avec lui, il faut changer les stratégies et OUVRIR LE DIALOGUE" (on y revient !). ' Nous avons vu plus haut "qu'ouvrir le dialogue" par un débat public ne marche pas, pour beaucoup de raisons. Mais qu'en est-il des discussions privées ? ' Dans un cadre calme et SANS AUDIENCE, il est possible parfois de parler aux personnes réactionnaires, f-scisantes voire f-scistes en utilisant des termes et des concepts qu'iels comprennent davantage. Des discussions (rares) avec certain-e-s f-scistes ont toujours fait partie de l'arsenal de l'antif-scisme... Les opérations pour extraire des personnes piégées dans des groupes de skinheads néon-zis, par exemple, se font depuis toujours. Les antifas SAVENT que les f-scistes ne sont pas des démon-e-s. Tout comme Arendt le savait. C'est spécifiquement PARCE QUE les f-scistes sont des humains comme les autres qu'il faut s'opposer fortement au f-scisme à tout prix, éviter la compromission ! Parce que si "les f-scistes sont des humains", le corollaire s'ensuit : les humains comme les autres peuvent devenir f-scistes. D'où l'importance de refuser le moindre espace de parole aux f-scistes, de les combattre, de rendre le coût social du f-scisme trop élevé. ' Le problème est le suivant : plus les personnes sont enfoncées à l'extrême droite, plus ça prend du temps, de l'énergie, de la concentration de leur transmettre des données et de les amener à changer leur position. D'où la difficulté du dialogue privé. Il faut des circonstances précises et rares pour ramener un-e f-sciste à la raison et à la décence. Derek Black, jeune membre du KKK, a abandonné son idéologie de haine parce qu'il était détaché de TOUTES ses influences f-scistes et plongé dans un milieu progressiste. ' En bref, si vous voulez "dé-f-sciser" quelqu'un : ' 1- C'est un gros projet. Qui va prendre du TEMPS, de la documentation et énormément d'énergie. 2- Un résultat positif est extrêmement rare. 3- Vos ressources seraient généralement mieux employées à combattre ailleurs. ' C'est malheureux, mais je conseillerais plutôt aux gens de "faire le deuil" de leurs ami-e-s en dérive f-sciste (cela inclut les personnes qui votent RN "sans savoir"). Protégez les personnes opprimées de votre entourage. Protégez-vous vous-même. Rendez votre démarche claire : LES F-SCISTES NE SONT PAS VOS AMI-E-S. Pour reprendre le proverbe allemand : "S'il y a un n-zi à table et neuf personnes assises qui parlent tranquillement avec lui, il y a dix n-zis à table." ' Donc : - Le débat public, c'est mort. - La discussion privée, c'est quasi-mort (ou en tout cas très compliqué). On voit que l'échange direct avec les f-scistes n'est pas le bon outil ici. C'est un siphon à énergie qui en plus comprend des dangers politiques constants. Et pour revenir à la croyance comme quoi "il faut changer la stratégie face à l'omniprésence du f-scisme", oui, bien sûr qu'une stratégie s'adapte aux situations, mais dans certaines limites... Les principes des luttes pour la liberté et l'égalité restent incontournables. La bonne praxis, ce n'est pas de céder du terrain politique à mesure que les nombres de l'ennemi grandissent ; ça, c'est une logique de capitulation voilée. Au contraire, il faut faire preuve de fermeté, renforcer le respect de la dignité humaine ! Ne pas laisser dire "Il y a un problème d'immigré-e-s en France" ou "parfois le lobby LGBTQIA+ ça va trop loin", c'est important de s'opposer à ces discours de violence directe ou indirecte... et de s'y opposer par des ACTES, plutôt que par de grands débats qui font le jeu du f-scisme et donnent l'illusion à certain-e-s que leurs positions f-scistes seraient tolérables. ' ' ' ' LES PISTES DE L'ANTIF-SCISME ' ' La situation actuelle n'a rien d'unique. Pendant la totalité de l'histoire connue, des tyrannies et des proto-tyrannies ont tenu les rênes des sociétés occidentales. Et le patriarcat, le colonialisme etc sont là depuis tellement longtemps. Ces systèmes de domination ont développé des idéologies extrêmement puissantes et omniprésentes pour justifier et invisibiliser l'exploitation économique, l'écrasement des individus, etc. De tous temps, pour la société, seule doit être écoutée la "vérité" des tyrans. Et toujours, des parts réduites de la population se sont élevées contre les injustices. Toujours elles se sont battues. Les activistes anarchistes, anticapitalistes, antiracistes, féministes, queers, écologistes, et leurs prédécesseurs avec d'autres noms encore ont lutté. Le monde n'est pas seulement le résultat d'une histoire des tyrannies : nous avons hérité d'innombrables droits et libertés via les combats passés. Il nous en manque encore (et pour les personnes et catégories les plus opprimées, tout manque). Mais nous en avons. ' Le f-scisme n'a rien de nouveau. Il ne constitue qu'une caricature de la société telle qu'elle est. Et l'antifascisme l'a toujours combattu, et l'a toujours affaibli ou vaincu, et c'est ce qui se répète encore à l'heure actuelle. ' La première solution, c'est le fameux "punch a n-zi". L'article 'Why Punching N-zis Is Not Only Ethical, But Imperative' est une très bonne lecture. Si vous avez des doutes sur l'utilité concrète du tabassage de n-zis, que vous vous dites que ça va desservir la cause ou créer des martyrs, je vous recommande un autre texte : 'A History of Antif-scists Beating the Shit Out of the National Front'. Pour résumer les deux : - Une personne qui participe à une idéologie destructrice et oppressive perd son droit à être traitée correctement, et il est important de lui refuser l'espace public - On réduit de 90% les rangs des f-scistes en les frappant à chaque sortie Ajoutons dans les bonnes lectures 'Comment la non-violence protège l'état', de Gelderloos. (Éviter l'actuelle version papier : le traducteur français est transphobe et il s'est d'ailleurs fait botter le cul pour ça par Gelderloos en personne.) Gelderloos y explique que le débat "violence ou non-violence" est une opposition facile et erronée : en réalité, le militantisme constitue une large palette de techniques souvent complémentaires. Historiquement, la non-violence seule ne fait pas bouger les choses, mais le militantisme non-violent peut beaucoup aider. ' Quant à ce conseil "punch a n-zi" : on ne vous demande pas de -forcément- frapper des n-zis. Vous n'avez rien à prouver, et exiger que vous frappiez des n-zis, ce serait une injonction irréaliste et viriliste. Par contre, il peut être bon de comprendre que c'est important et nécessaire qu'il y ait des gens qui frappent les n-zis. Ne participons pas à une culture de la violence invisible qui donne priorité à la paix sociale par rapport à la lutte contre l'injustice ! On peut discuter de ces méthodes et soutenir la violence activiste par le dialogue, par la symbolique, on peut en parler avec notre entourage socdém ou centriste (ou même avec des personnes de "droite douce", pourquoi pas ?), développer la culture de l'antif-scisme, tout en comprenant bien que plus les personnes sont à droite, plus le dialogue devient difficile, souvent vain, jusqu'au point où il ne sert plus à rien (on retombe sur l'idée que ça ne sert à rien de discuter avec les f-scistes)... Nous devons toustes choisir nos combats. Outre frapper les n-zis, soutenir la violence antifa, il est bon de s'informer sur la violence policière, de s'y opposer. De créer des mouvements, des lieux de lutte. De refuser l'autorité, la violence de l'autorité. Bref, de rejoindre/mettre en place toute une communauté. ' Mais l'antif-scisme en soi ne fait pas tout. Le f-scisme n'est que le sommet de l'iceberg. Le visage déformé de la société telle qu'elle est, d'inégalités plus profondes ; tant qu'elles existeront, il sera impossible de déraciner réellement cette herbe démoniaque. Aussi, pour combattre le f-scisme, il est important de rejoindre les luttes anarchistes, anticapitalistes, anti-état, féministes, queer, antiracistes, écologistes, anti-validisme, anti-grossophobie, etc. Toutes les luttes progressistes contre les systèmes de domination. Ce sont de longs combats. Nous n'en verrons pas le bout de notre vivant. Et peut-être qu'ils ne triompheront jamais vraiment. Mais même sans aboutir à un paradis progressiste, ces luttes en valent la peine. Elles rendent les gens plus libres et le monde meilleur. ' Dans la limite de notre temps, de notre concentration et de notre énergie, informons-nous. Discutons ensemble. Rassemblons-nous. Et luttons. Pour le changement que nous voulons voir dans le monde.
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