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#Louis Lefranc (d)
newmic · 1 year
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Immeuble de la Société Théosophique de Paris Square Rapp Paris VII
Building of the Theosophical Society of Paris Square Rapp Paris VII
Théosophie : étude comparée des religions
Theosophy: Comparative Study of Religions
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utopiedujour · 6 years
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Le colloque Walter Lippmann : aux origines du « néo-libéralisme », par Serge Audier (IV) La réinvention du mot « néo-libéralisme » en France
Le colloque Walter Lippmann : aux origines du « néo-libéralisme », préface de Serge Audier – Penser le « néo-libéralisme », éditions Le bord de l’eau, 2012. Madeleine Théodore nous propose un résumé en plusieurs parties de cette réflexion essentielle. Ouvert aux commentaires.
La réinvention du mot « néo-libéralisme » en France.
Que pouvait évoquer le mot « néo-libéralisme » à un individu des années 1930 ?
Une des toutes premières apparitions de théorisation au plan international est celle d’un Allemand, le socialiste modéré Karl Marlo. Il parle de l’école « néo-libérale » dans son livre monumental sur l’organisation du travail, publié entre 1848 et 1859. Il évoque une série d’économistes qui ont rompu avec certains dogmes du libéralisme classique, dont la critique du capitalisme a joué un rôle important dans la conscience sociale de leur époque, comme Jean Charles Léonard Simonde de Sismondi, qui influença notoirement l’histoire du socialisme ou encore le chrétien social Alban de Villeneuve-Bargemont, connu pour sa critique des conditions de travail des ouvriers. L’ouvrage distingue 1° le monopolisme dans l’ordre politique et social 2° le libéralisme qui se divise chronologiquement en vieux libéralisme (école mercantile), libéralisme pur (école d’Adam Smith), néo-libéralisme (l’auteur écrivait en 1848) 3° les communistes divisés en demi-communistes et en communistes 4° le fédéralisme dans l’ordre politique et dans l’ordre social.
Le mot « néo-libéralisme » ne connaîtra toutefois pas dans ce milieu du XIXe siècle une très grande fortune. En grande-Bretagne, ce sera le terme « New Liberalism » qui apparaîtra. Dans la France de la 3ème République, au temps de l’affaire Dreyfus, une formulation très confidentielle apparaîtra sous la plume de Mécislas Goldberg, un militant dreyfusard proche des milieux anarchistes. Il s’agit du « libéralisme nouveau ».
Un cas intéressant est celui de l’historien Sébastien Charléty, dans sa contribution à l’ouvrage collectif dirigé par Ernest Lavisse, « Histoire de France contemporaine depuis la révolution jusqu’à la paix de 1919 ». Le spécialiste du pré-socialisme saint-simonien, qui traite de la période de la Restauration, consacre tout un chapitre de son livre au « néo-libéralisme ».ll s’agit pur lui de décrire la nébuleuse intellectuelle réunie autour du journal Le Globe, avec Théodore Jouffroy et Pierre Leroux, avant le tournant socialiste de celui-ci. Ce néo-libéralisme lui paraît exprimer toutes les insatisfactions de la jeune génération face au vieux libéralisme dominant. Il soutient que « le mouvement saint-simonien eut les mêmes causes morales que le néo-libéralisme, à savoir « le dégoût inspiré par les insuffisances doctrinales du libéralisme officiel ». Sans doute les saint-simoniens, par leur projet  audacieux, dépassent le néo-libéralisme selon Charlety mais leur geste participe d’une tentative commune de critique du libéralisme alors hégémonique.
Le  néo-libéralisme connaîtra bientôt une résurrection indissociable de la grande vague du « néo » qui se déploie entre le milieu des années 1920 et les années 1930, dans un climat de révision généralisé des doctrines, comme le marxisme : Charles Gide parle de « néo-marxisme ». Dans sa synthèse « Les systèmes socialistes », Hubert Bourgin parle de « néo-guesdisme », pour désigner une fraction des successeurs de Jules Guesde. Il parle plusieurs fois de « néo-syndicalisme » qui emprunte un chemin depuis les origines du marxisme jusqu’au bord de l’anarchisme. Dans le champ esthétique, après le « néo-romantisme » et le « néo-impressionnisme », on voit surgir le « néo-plasticisme », théorisé par Piet Mondrian.
Au sein du champ politique, il y a le néo-socialisme défendu par Marcel Déat. le mot se répand au cours des années corrélativement à un autre mot, celui de révision, sous l’influence en Belgique de de Man et de Paul van Zeeland. En 1933 », le philosophe catholique Jean Lacroix, membre majeur de la rédaction de la revue Esprit, publie un article sur le socialisme de de Man : il porte le titre « Révision du socialisme » et évoque le dernier livre de de Man : « Le libéralisme constructif ».
En 1932, le groupe de jeunes réformateurs planistes au sein de la SFIO, autour de Georges Lefranc, Claude Lévi-Strauss, Pierre Boivin et Robert Marjolin, futur membre du colloque Lippmann, se faisait connaître aussi sous la formule de « Révolution constructive ».
Plus tard, quand Louis Rougier, père de l’offensive dite « néo-libérale » défendra ses positions, il reprendra le même vocabulaire en diffusant les concepts de « libéralisme constructif », ou encore de « libéralisme constructeur », et en parlant de « révision du libéralisme ». On parlait également de « néo-marxisme », « néo-saint-simonisme », « néo-babouvisme », de « néo-syndicalisme », de « néo-radicalisme ». Ainsi le « néo-libéralisme » était-il dans l’air, mais son sens restait à définir.
Un de ses ancêtres directs est sans doute le « néo-capitalisme », dont Pirou explique dans sa synthèse sur les « néo », ce qu’il représente. Il s’agirait, pour cette doctrine portée surtout par quelques patrons, de procéder à une révision doctrinale afin de redéfinir le libéralisme et le vieil individualisme. Porté surtout par Edmond Giscard d’Estaing, dans son article « Le néo-capitalisme », publié en 1932 par la Revue des deux mondes, ce courant entend moderniser la doctrine en lui donnant un contenu plus social. Par exemple, le néo-capitalisme rejette la méfiance envers l’action collective des syndicats. Selon Henri de Peyerimhoff, « l’individualisme anarchique doit céder progressivement la place à la discipline de la profession organisée ».
C’est aussi dès la fin des années 1930 que le concept de néo-libéralisme fait une apparition assez importante en France, sous la plume du libéral conservateur Alfred Fabre-Luce, dans « Europe nouvelle », dirigée par Louise Weiss, revue représentant l’un des lointains foyers intellectuels du néo-libéralisme et comptant parmi ses plus fidèles collaborateurs deux importants futurs membres du colloque Lippmann, Roger Auboin et Robert Marjolin. Fabre-Luce va dégager une philosophie nouvelle, qui se veut centriste, en quête du dépassement des oppositions entre libéralisme et socialisme. Il prend en exemple les Etats-Unis, qui selon lui développent ensemble les bénéfices du capitalisme et le salaire de l’ouvrier. De son côté, le mouvement socialiste est la proie de fortes contradictions liées au démenti que le capitalisme a apporté à la doctrine de Marx : il est déchiré entre réforme et révolution, comme en atteste le fait que « ceux des projets socialistes qui sont susceptibles d’améliorer le sort de la classe ouvrière impliquent toujours pour leur réalisation un développement du capital ». De même, il est apparu que « l’assainissement des finances publiques importait aux classe laborieuses », alors que «  le réaliser, c’était de fait consolider le régime capitaliste ». Pour Fabre-Luce, le vieux socialisme comme le vieux libéralisme sont morts.
Le traducteur d’un livre important paru en 1922, « Socialisme libéral », du militant socialiste et antifasciste Carlo Rosselli emploie le mot néo-libéralisme pour la forme italienne « libéralisme renouvelé », pour expliquer que « la social-démocratie tendait vers une nouvelle synthèse entre les Lumières bourgeoises et le socialisme prolétarien ».
En 1932, un futur membre du Colloque Lippmann, Bernard Lavergne, professeur d ‘économie respecté, disciple libéral du grand théoricien de l’économie coopérative Charles Gide, contribue à diffuser le mot dans le monde savant. Il participe à de nombreux combats en faveur du socialisme coopératif et s’intéresse aux travaux de Gaëtan Pirou, collaborateur de la « Revue des études coopératives », que Gide et Lavergne ont fondée. Dans un compte-rendu du livre de Pirou, « Les doctrines économiques en France depuis 1870 », il relève la montée des différents «  néo » dont aucun ne le satisfait pleinement.
Lavergne n’aime guère le « néo-capitalisme » mais il se méfie aussi du « néo-socialisme » et surtout du « néo-radicalisme ». En 1932,il propose un autre mot, le « néo-libéralisme » ou plutôt il parle favorablement des thèses d’un économiste allemand de renom, Julius Bonn, et de son livre sur « La destinée du capitalisme allemand ». Un peu comme plusieurs de ses collègues de l’époque qui deviendront des chefs de file de l’« ordo-libéralisme », Bonn dressait le bilan du capitalisme allemand à l’ère de l’interventionnisme et des cartels et, plus largement, des liens incestueux entre les groupes d’intérêts économiques et l’Etat. Lavergne essaie de tirer les leçons doctrinales de cette recherche. En tant que défenseur des consommateurs, le coopératisme socialiste libéral Lavergne est choqué, à la lecture de Bonn, par les connivences désastreuses -notamment en Allemagne – entre l’Etat et les groupes d’intérêts formés par les monopoles, les cartels, les trusts, etc. Pire, à la façon de l’U.R.S.S., l’Allemagne serait sur une pente interventionniste dangereuse. Il appelle de ses voeux un libéralisme renouvelé, sorte de nouvelle synthèse entre l’école libérale et l’école interventionniste.
Le mot de « néo-libéralisme » lancé par Lavergne dans l’« Année politique française et étrangère » sera repris ensuite, notamment dans la « Revue d’économie politique ». Avec le « néo-libéralisme », il s’agit de substituer à une économie autocratiquement dirigée une économie concertée à l’amiable entre les intéressés. Le néo-libéralisme groupe la plupart des économistes français, et le mot commence à apparaître dans l’idéologie politique. C’est Pierre-Etienne Flandin, homme de centre-droit, qui défend la formule dans le journal conservateur « Le temps » : «  la doctrine du néo-libéralisme, qui ne dissocierait plus l’économie du politique ». Il évoque, en tendant à rétablir dans l’économie un maximum de liberté, une « doctrine libérale-nationale ».
A la même époque, le mot commence à se diffuser dans le champ politique en Suisse et en Belgique avec des sens différents.
Côté suisse, c’est autour du Parti libéral vaudois, au coeur des années 1980, que la thématique néo-libérale connaît un certain succès dans une perspective chrétienne conservatrice. Le programme de 1934 pr��ne le retour à l’homme, la personne plutôt que l’étatisme, dans un contexte de dialogue et de concurrence avec le mouvement d’extrême-droite Ordre et Tradition.
Le « néo-libéralisme » belge, qui perce entre 1934 et 1936, a un sens tout à fait différent. Pour son numéro d’août 1936, la rédaction de « l’Europe nouvelle » salue le travail important de « gestation » qui s’effectue au plan idéologique en Belgique. La revue donne ainsi l’occasion de s’exprimer à Marcel-Henri Jaspar, cadet des membres du gouvernement van Zeeland, qui serait le chef et le porte-parole brillant et incisif du néo-libéralisme, ainsi qu’à son collaborateur et secrétaire particulier Henri Janne un sociologue disciple d’Eugène Dupréel, situé plutôt à gauche, qui rejoindra le Parti socialiste en 1946, lui aussi promoteur du « jeune libéralisme ». A Bruxelles, à Liège ou à Gand, des Comités de Vigilance des Intellectuels Antifascistes avaient  poussé à la constitution d’une concentration antifasciste, baptisée « Front populaire » qui visait à regrouper des communistes, des libéraux et des démocrates chrétiens. En 1935, lors d’un meeting tenu au Cirque Royal de Bruxelles, Jaspar, Janne et Henri Mot avaient pris la parole. Jaspar insista sur deux dimensions à propos des thèses du « mouvement néo » : d’abord la valorisation de l’Etat comme gardien des règles du marché, ensuite l’élévation du pouvoir d’achat et les correctifs sociaux. Enfin, il insiste sur le fort contenu social et moral du message néo-libéral mis en oeuvre par le gouvernement van Zeeland, afin de couper l’herbe sous le pied à la réaction rexiste.
Un an plus tard, le terme revient dans le débat français, mais plus conservateur, sous la plume de Louis Salleron, écrivain de sensibilité catholique, paysanne et traditionaliste. Dès 1937, dans « Un régime corporatif pour l’agriculture », il souligne que « si le libéralisme est impuissant face au problème agricole, il peut évoluer en associant les organisations professionnelles ». Il voit dans le néo-libéralisme une synthèse combinant corporatisme et protectionnisme, sorte de troisième voie entre économie dirigée et « pur libéralisme ».
Dans la même période, le mot se diffuse avec une nuance péjorative chez les néo-socialistes. Marcel Déat accuse le Front populaire de vouloir trouver une sorte de compromis entre interventionnisme social et libéralisme. Le risque auquel s’expose le Front populaire, selon lui, est de céder aux « apologies du néo-libéralisme » et de perdre ainsi la gauche de son électorat.
Le mot « néo-libéralisme » n’est pas bien perçu non plus dans les cercles « personnalistes » du groupe Ordre Nouveau mais il commence à pénétrer dans la littérature des non-conformistes des années 1930. Dès 1933, dans « La Révolution nécessaire », Armand Dandieu et Raymond Aron le mobilisent pour renvoyer à l’idée d’une refonte doctrinale. C’est encore plus le cas en 1935, quand Aron redéfinit les positions d’Ordre Nouveau dans « Dictature et Liberté » : Aron cite un discours de Robespierre sur la réégilibilité des députés du 16 mai 1791, qui contraste avec son intervention antérieure sur la liberté de presse du 24 août 1789. Alors que l’Incorruptible s’était fait le défenseur d’une liberté intégrale, il souligne cette fois la nécessité de la protéger et de la restreindre au besoin. Pour Aron, on touche là à un type d’évolution comparable à celle menant, dans les années 1930, du vieux libéralisme au néo-libéralisme : « Ce texte de Robespierre fait pressentir tout l’effort que, jusqu’à nos jours, tentèrent les libéraux pour se sauver eux-mêmes et se sauver d’eux-mêmes. Il introduit deux notions nouvelles dans la recherche de la liberté : une hiérarchie des libertés d’une part, une technique de la liberté d’autre part ». Aron conteste le fait que la liberté puisse être assurée par un principe hiérarchique externe ou par des moyens techniques. Au nom d’Ordre Nouveau, il plaide pour une réforme intérieure de l’individu et pour des communautés locales et autres groupes spontanés en soulignant que « le rôle de la France, c’est d’organiser un Etat social qui maintienne la tension nécessaire entre discipline et liberté.
En 1938, Henri Noyelle met le terme en valeur et souligne que « l’économie dirigée connaîtrait trois modes principaux: le mode néo-libéral, le mode communiste et le mode planiste ».
Dans d’autres milieux, à gauche, René Capitant, futur protagoniste de la Résistance, défend « un néo-libéralisme qui adapterait à notre époque et à nos conditions sociales la pensée et les principes de ses fondateurs du 18ème siècle et qui se rapprocherait sans doute beaucoup plus d’un néo-socialisme ».
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laurent-bigot · 7 years
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Avec ses héros romantiques, ses femmes abandonnées, ses petits commerçants, le cinéma français des années 30 a favorisé la popularité d’un grand nombre d’acteurs qui ont prêté, avec talent, leur visage à une série de personnages inoubliables.
Françoise Rosay, grâce à son indéniable présence à l’écran, a marqué certains des films français les plus importants de cette époque. Née en 1891, elle fit ses débuts au cinéma en 1913 et joua ensuite dans 94 films. En 1925, elle travailla avec Feyder dans Gribiche, l’histoire exemplaire d’une femme de la grande bourgeoisie américaine qui adopte l’enfant d’une ouvrière. Comédienne de talent, douée d’une forte personnalité, elle s’imposa en 1931 dans un film de Bernard Deschamps, Le Rosier de madame Husson, et elle obtint un succès total et mérité dans le film de Jacques Feyder La Kermesse héroïque (1935), où elle jouait le rôle d’une Flamande qui organise la résistance des femmes de sa ville contre l’envahisseur espagnol. Elle parvint aussi, grâce à son autorité naturelle, à s’imposer dans le face à face de Louis Jouvet et Michel Simon, les deux « cousins » terribles de Drôle de drame (1937) de Marcel Carné. Dans un film de Claude Autant-Lara fortement teinté d’humour noir, L’Auberge rouge (1951), elle sut camper parfaitement la tenancière du sinistre hôtel de province où son non moins sinistre mari assassinait les clients afin de s’emparer de leur argent. Françoise Rosay ne joua pas seulement en France : elle travailla aussi en Angleterre et en Allemagne. Dans L’Auberge fantôme (The Halfway House, 1944) de Basil Dearden, comme dans Les Gens du voyage (Farhendes Volk, 1938) de Jacques Feyder, elle donna la preuve des nombreuses facettes de son talent. Elle mourut le 28 mars 1974.
Michèle Morgan, née à Neuilly en 1920, fréquenta l’école d’art dramatique à Paris, où elle fut découverte par Marc Allégret qui avait besoin d’une toute jeune actrice pour son film Gribouille (1937). Sous sa direction, elle joua aussi Orages en 1937, un film qui lui permit d’affirmer son talent malgré la préférence donnée à son partenaire, Charles Boyer. Mais ce fut Marcel Carné qui mit en valeur son jeu dans Le Quai des brumes. Sa photogénie, l’intensité de son regard, son visage énigmatique contribuèrent à rendre fascinant le personnage de la jeune et timide Nelly, au point que sa silhouette enveloppée de l’imperméable transparent et son béret emboîtant ses cheveux lisses sont devenus un stéréotype du cinéma français des années 30. Après deux films assez insignifiants, elle consolida son succès avec Remorques (1939) de Jean Grémillon. Pendant la guerre elle joua en Amérique une série de films mineurs, puis revint en France en 1946 pour interpréter La Symphonie pastorale de Jean Delannoy, d’après le roman d’André Gide. Son talent lui valut une récompense lors du premier festival de Cannes ; le film remporta un tel succès en France et à l’étranger que l’on compara l’actrice française à Greta Garbo, notamment grâce à son regard. Par la suite sa popularité fut confirmée par de nombreux films dont les plus marquants restent Les Grandes Manœuvres (1955) de René Clair et Le Miroir à deux faces (1958) d’André Cayatte. Michèle Morgan mourut le 20 décembre 2016.
Michel Simon naquit à Genève en 1895 ; à seize ans, il monta à Paris où il vivota en vendant des briquets de contrebande au coin des rues et en donnant des leçons de boxe. Il débuta au théâtre comme acrobate, puis comme clown, et commença à faire du cinéma à l’âge de trente ans. Son premier rôle important remonte à 1925 dans Feu Mathias Pascal de Marcel L’Herbier, mais ce fut avec le parlant qu’il s’imposa comme un des plus grands interprètes du cinéma français. Sa voix très particulière et son physique « impossible », comme on le qualifiait à l’époque, lui acquirent facilement la sympathie du public. Personne n’a oublié ses interprétations dans La Chienne et Boudu sauvé des eaux, deux films de Renoir dont il fut un des acteurs de prédilection. En 1934, il joua un des rôles qui comptent dans la vie d’un acteur, celui du Père Jules, le marin bougon de L’Atalante, le poétique film de Jean Vigo. Sa diction singulière, son visage peu banal faisaient de lui un acteur tout à fait à part. Grâce à d’autres films de cette époque, réalisés par les cinéastes français les plus connus, il put révéler les différentes facettes de son talent : Drôle de drame, Le Quai des brumes, sans oublier Les Disparus de Saint-Agil (1938) de Christian-Jaque, Le Dernier Tournant (1939) de Pierre Chenal, La Comédie du bonheur (1940) de Marcel L’Herbier et Panique de Julien Duvivier (1947). Michel Simon est mort en 1975.
Michel Simon et Jean-Louis Barrault dans “Drôle de drame” de Marcel Carné (1937) – Photographie : Eugen Schüfftan, Louis Page, Henri Alekan
Raimu (Jules Muraire, César Raimu) naquit à Toulon, en Provence, où il débuta dans des revues et dans de petits music-halls. Il remporta son premier grand succès à Paris en 1929, dans « Marius» de Marcel Pagnol, un triomphe qui se répéta deux ans plus tard avec l’adaptation cinématographique de la pièce. Pendant les années 30, on le vit dans un certain nombre de films qu’il marqua de son talent indiscutable, plus raffiné qu’on le pense parfois, de Faisons un rêve de Sacha Guitry (1934) à L’Etrange M. Victor deJean Grémillon (1937). Mais c’est en Pagnol qu’il trouva l’auteur idéal pour le mettre en valeur. De forte corpulence, l’air renfrogné, capable d’être agressif et vulnérable avec la même force de conviction, Raimu excella à rendre l’esprit du midi de la France. Bien plus que sa très belle interprétation dans Un carnet de bal de Julien Duvivier, son meilleur rôle restera celui du boulanger dans La Femme du boulanger (1938). Deux ans plus tard, il connut aussi un grand succès avec La Fille du puisatier. La dernière période de sa carrière, jusqu’à sa mort en 1946, présente de  peu d’intérêt, car les rôles qui lui étaient confiés étaient très inférieurs à ses capacités, à l’exception de deux films : Les Inconnus dans la maison (1941) d’Henri Decoin, sur un scénario de Clouzot, et L’Homme au chapeau rond (1946) de Pierre Billon, où il donnait la réplique à Fernand Ledoux et redoublait de cynisme vis-à-vis de sa petite fille. Raimu faisait partie de ces acteurs qui se mettent tout entier dans la peau de leurs personnages, et sont capables d’être crédibles même dans des films médiocres.
Louis Jouvet, célèbre metteur en scène, acteur et directeur de théâtre fit ses premiers pas sur un plateau de cinéma en 1913, à vingt-six ans dans le rôle antipathique de Shylock (personnage du « Marchand de Venise », de Shakespeare), mais ses vrais débuts à l’écran dans un rôle d’une certaine importance eurent lieu dix -neuf ans plus tard quand il interpréta la version cinématographique du Topaze de Pagnol, dirigé par Louis Gasnier. Le film eut un succès modéré et Jouvet dut attendre l’année suivante et son triomphe personnel dans Knock (1933) pour connaître la popularité. Par la suite, son visage émacié mais non sans noblesse, sa diction saccadée et sarcastique furent admirablement utilisés dans les films les plus importants des années 30. Son excellente interprétation dans La Kermesse héroïque, où il tenait le rôle d’un moine sensuel et peu respectueux des règles de la vie religieuse, occupa dans sa carrière une place à part. L’année suivante Jean Renoir le choisit pour Les Bas-Fonds, où il incarnait un aristocrate ruiné par le jeu. Des 19 films interprétés entre 1938 et 1940 – et qui lui permirent (il ne s’en cachait pas) de financer ses productions théâtrales -, les plus remarquables furent Drôle de drame de Carné, Un carnet de bal de Duvivier – il y fut inoubliable dans le rôle d’un propriétaire de night-club particulièrement sournois-, Hôtel du Nord de Carné et La Fin du jour (1939), toujours de Duvivier, où il donnait la réplique à Michel Simon et à Victor Francen. Il connut ses derniers grands succès avec Un Revenant (1946) de Christian-Jaque et Quai des Orfèvres (1947) de Clouzot. En 1951, peu de temps avant sa mort, il fut à nouveau l’interprète de Knock, un remake du film qui l’avait rendu célèbre à l’écran et qui était cette fois-ci réalisé par Guy Lefranc. Le romancier Jules Romains en écrivit les dialogues.
“Un Carnet de bal” de Julien Duvivier (1937) avec Marie Bell, Françoise Rosay, Louis Jouvet, Fernandel, Harry Baur, Raimu, Pierre Blanchar,
Arletty est sans aucun doute l’actrice qui a su le mieux exprimer l’atmosphère grinçante et sombre des films du tandem Carné/Prévert. Sa voix « pointue », son regard provocant, son élégance et son raffinement convenaient parfaitement à la psychologie de l’amante entraînée par un destin inexorable, personnage quasi mythique des films de Marcel Carné. Léonie Bathiat est née à Courbevoie-sur-Seine en 1898. Avant de faire du théâtre elle a été dactylographe (jusqu’en 1920). Elle travailla d’abord dans des music-halls puis fit ses vrais débuts à l’écran dans Un Chien qui rapporte (1931) de Jean Choux. Mais ce fut son succès personnel dans Hôtel du Nord qui marqua le début de sa collaboration artistique avec Marcel Carné Son personnage se fit plus dense avec Le Jour se lève (1939), où elle interprétait le rôle complexe de Clara, et avec Les Visiteurs du soir (1942), où elle apparaissait en troubadour. Elle pouvait tenir des rôles très différents tout en restant parfaitement convaincante, comme le prouvent des films tels que Désiré (1936) de Sacha Guitry, Fric-Frac (1939) ou Huis clos (1954). C’est cependant son interprétation de Garance dans Les Enfants du paradis qui fit d’elle un grand personnage de l’écran. La carrière d’Arletty fut tragiquement interrompue par la cécité (après un premier arrêt en 1945 pour cause d’ « épuration »). Ajoutons qu’elle a merveilleusement raconté les péripéties de son existence dans un livre magnifique, « La Défense », dont le style est assez célinien. Arletty mourut le 24 juillet 1992.
Jules Berry est né à Paris en 1889. Il débuta au cinéma après une longue expérience sur les scènes de théâtre bruxelloises. Avec sa silhouette élégante, toujours tiré à quatre épingles, sa voix charmeuse et suave, il fut l’un des acteurs les plus demandés des années 30. Au cours de l’année 1936, on le vit dans 11 films, puis dans 14 en 1938, alors qu’il poursuivait parallèlement sa carrière théâtrale. Si son refus d’apprendre les répliques par cœur surprenait, son talent d’improvisateur était encore plus étonnant, et seuls les acteurs qui jouaient avec lui pouvaient se rendre compte des changements qu’il apportait au manuscrit. Il joua dans 90 films et ses meilleures interprétations se situent justement dans les années 30, âge d’or du cinéma français. Il fut industriel malhonnête dans Le Crime de monsieur Lange de Renoir, gentleman dans Voleur de femmes (1936) d’Abel Gance, dresseur de chiens dans Le Jour se lève de Carné puis diable facétieux dans Les Visiteurs du soir, une interprétation qui lui apporta la célébrité et la consécration. Pendant les cinq dernières années de sa vie (il est mort en 1951), il joua encore dans 5 films.
Fernandel (Fernand-Joseph-Désiré Contandin) naquit à Marseille en 1903 et se dirigea vers le cinéma après une longue expérience sur les scènes des vaudevilles et des revues. Il remporta son premier succès cinématographique en 1932 dans Le Rosier de madame Husson. Il jouait le rôle de l’unique célibataire d’un village où une dame (Françoise Rosay) de la bonne société organisait une fête pour lutter contre l’immoralité. Après avoir gagné le premier prix il le gaspillait en menant une vie dissolue ; certains ont vu dans cet excellent film une dénonciation ironique et spirituelle de l’hypocrisie d’une certaine bourgeoisie française. Son air gauche et innocent lui servit dans Fric-Frac de Claude Autant-Lara, où il incarnait l’employé d’une bijouterie affrontant un couple de petits escrocs parisiens (Michel Simon et Arletty). C’est avec Marcel Pagnol que Fernandel a pris place parmi les meilleurs acteurs du cinéma français en campant avec un immense talent les personnages masculins d’Angèle (1934), de Regain (1937), du Schpountz (1937), de La Fille du puisatier (1940) de Nais (1945) et de Topaze (1950). Après Tu m’as sauvé la vie (1950) de Sacha Guitry, ses apparitions se firent plus rares, malgré le succès retentissant de L’Auberge rouge de Claude Autant-Lara. Son personnage le plus populaire reste sans doute celui du prêtre Don Camillo dans la fameuse série à succès. Il mourut en 1971.
Mireille Balin est née le 20 juillet 1911 à Monte-Carlo. Elle fait des études secondaires à Marseille, où sa famille s’est fixée, puis «monte» à Paris où elle devient modèle pour des photographies de mode et ensuite mannequin de Haute Couture. C’est le réalisateur Maurice Cammage qui la «découvre» et lui fait tourner un petit rôle dans Vive la classe, (1932). Pabst, qui cherchait une Dulcinée pour son Don Quichotte, lui fait jouer ce rôle aux côtés du célèbre chanteur d’opéra Fedor Chaliapine (1933). La jeune comédienne est lancée : elle a à peine plus de vingt ans et sa silhouette impeccable, son visage juvénile est mis au service de personnages de ravissantes ingénues dans quelques films oubliés. C’est Julien Duvivier qui va pressentir en elle un talent encore inexploité. Il lui propose d’abord le rôle d’Aïcha dans La Bandera (1935) ; mais Mireille tombe malade et Annabella la remplace. L’année suivante, Duvivier lui confie le soin d’incarner Gaby, la créature de rêve dont l’amour sera fatal à Pépé le Moko, la femme du monde pour laquelle Pépé le Moko (Jean Gabin) se suicide. Après Pépé le Moko, c’est une autre grande réussite : Gueule d’amour, de Jean Grémillon (1937), où elle est encore la partenaire de Gabin. Dans ce film, elle est “l’instrument de l’inéluctable car de ce traits sans défauts sourd la mort, de ce visage acéré, de ces sourcils arqués, de ces paupières profondes, de cette bouche parfaite mais ironique, à la lisière du mépris, de ces mains fines aux phalanges démesurées.” Devenue une grande vedette, Mireille Balin est alors appelée à Hollywood…pour rien ! De retour en France, où elle se trouve cantonnée dans des rôles de femme fatale Macao, l’enfer du jeu, Menaces, Dernier atout. Mais, en même temps que ces films de qualité, elle ne cesse de tourner dans des productions moins flamboyantes, du genre Le Roman d’un saphi (1936), ou Naples au baiser de feu (1937), qui la rendent très populaire mais étouffent – en la limitant aux rôles de «femme fatale» – son talent de comédienne. Inoubliable star de l’entre-deux guerres et après avoir été la vedette d’une trentaine de films, Mireille Balin, subit, en 1945, les foudres des comités d’épuration pour avoir trop aimé un bel officier de la Wehrmacht. Malade, ruinée, prématurément vieillie, l’actrice fera une ultime apparition dans La Dernière chevauchée, de Léon Mathot en 1946 et, jusqu’à sa mort (1968), elle mènera une vie solitaire, partagée entre l’errance et la réclusion, il ne lui restera plus rien de la grande fortune qui avait été la sienne au temps de sa splendeur.
Visages familiers du cinéma français Avec ses héros romantiques, ses femmes abandonnées, ses petits commerçants, le cinéma français des années 30 a favorisé la popularité d'un grand nombre d'acteurs qui ont prêté, avec talent, leur visage à une série de personnages inoubliables.
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