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#Dolores Foncée
folprrune · 2 years
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Dolores Foncée
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Mercredi 8 avril 2020
Le soleil a brillé toute la journée sur le flanc de la côte trouvillaise. C’est la fin d’après-midi, et j’attends patiemment que Dolores nous appelle pour dîner. Plongée successivement dans Giono, Colette, et le Figaro Madame, je lézarde au soleil depuis des heures.
Comme je n'ai presque plus de fièvre et que mes toux sont de plus en plus anodines et espacées, je suis sortie de confinement. Je respecte à la lettre les gestes barrière, et de toute façon à ce stade la charge virale n’est plus suffisamment importante pour que je sois contagieuse pour qui que ce soit. J’avais entendu un expert en parler à la télévision avec beaucoup de clarté.
J’ai enfin pu serrer mes enfants dans mes bras. Et Victor a pu me serrer dans les siens. Je sentais bien que je leur avais manqué à tous les trois. La douceur de ma peau, la chaleur de mon corps, l’odeur de mes cheveux, les courbes de ma silhouette.
Mes trois hommes.
Mon grand homme et mes deux petits.
C’est important pour des garçons que leur mère prenne soin d’elle, et qu’ils la voient toujours au meilleur d’elle-même. Mon baromètre à moi, c’est le regard de Victor. Quand je me sais désirable à ses yeux, quand je vois dans son regard et dans ses attitudes qu’il me désire, je sais, alors, que je suis pour mes garçons une figure féminine exemplaire. Car c’est cela, au fond, le rôle d’une mère. Une mère doit montrer à ses garçons ce que c’est qu’une vraie femme – une femme idéale. Un parangon de féminité.
Après tout, la beauté des femmes est ce qui donne aux hommes l’impulsion de faire, d’entreprendre, de bâtir.
Lundi, avant de revoir mes hommes pour la première fois après plusieurs jours de quarantaine, j’ai pris une douche dans la jolie salle de bain exigüe du second étage. C’est un lieu charmant coincé dans une des tourelles du manoir, flanqué d’une petite fenêtre avec vue sur la mer. Un lieu simple, comme une petite salle de bain de campagne au fond d’un jardin, où l’on se laverait à l’onde d’un ruisseau en contrebas.
Cette petite pièce me donne l’impression d’être une princesse prisonnière d’un donjon isolé tout en haut d’une abrupte falaise. J’aime bien ce lieu et les idées qu’il me donne. Si je m’écoutais, je prendrais mes cahiers et je viendrais m’y cacher pour écrire en paix. Mais lundi, donc, c’était jour de beauté. Je m’étais bien démêlé les cheveux avant d’entrer sous la douche, et je les ai lavés d’un geste appliqué, mes mains fines et délicates dessinant des cercles infinis sur mon cuir chevelu. J’aime ce rituel beauté plus que tout autre. Quand le shampoing coule sur mes épaules, mon ventre, mes jambes, j’en ai partout, je me lave les mains avec ce liquide blanc, je patauge dedans.
Soudain, j’ai pensé à Pierre-Emmanuel. Puis à Philippe, son meilleur ami et associé, dont j’ai longuement parcouru le profil Facebook. Le pauvre homme. Je me suis savonné le corps de la tête aux pieds sans en oublier la moindre cachette. Puis j’ai rincé abondamment à l’eau claire et je suis sortie de cette vieille baignoire sabot en émail pour aller me lover dans une serviette géante, un drap de bain blanc et doux.
J’ai pensé à Estelle Halliday. J’étais petite fille ou adolescente quand je la voyais dans des publicités pour des produits de beauté bas de gamme. Mais sa beauté me subjuguait. Pour moi, elle était à la fois la mère que j’aurais voulu avoir et la femme que j’avais envie de devenir. Et je ne sais pas pourquoi le fait de m’essuyer la peau avec cette serviette douce et immaculée m’a fait penser à Estelle.
J’avais l’esprit rêveur. J’avais hâte de retrouver ma famille, et pourtant, dans la salle de bain, je laissais passer les minutes sans rien faire vraiment. Assise sur le rebord de la baignoire, cachée dans ma serviette comme dans les bras d’une mère, mes yeux verts perdus dans le bleu du ciel, je vivais cette évolution – le déconfinement – comme un petit deuil. Comme une séparation.
Après tout, j’avais vécu comme une princesse dans son donjon pendant plusieurs jours – un rêve de petite fille devenu réalité. Les souffrances abominables que j’avais endurées avec beaucoup de courage ne m’avaient pas permis d’être aussi sereine qu’Aurore dans mon sommeil, mais malgré tout, ce séjour avait eu des airs de contes de fées – n’y a-t-il pas toujours une part de cauchemar dans ces histoires qu’on raconte aux enfants ?
J’étais maintenant sommée de m’extraire de cette paisible retraite, contrainte et forcée par la triste réalité qui m’avait rattrapée jusque dans ma grotte d’ermite. Un homme était mort. Un homme généreux. Un homme de goût. Il fallait l’accompagner dans sa dernière demeure et montrer à ses proches que nous étions là pour eux.
L’enterrement devait avoir lieu aujourd’hui, mais Phil a annoncé mardi sur sa timeline qu’il était reporté à jeudi, en précisant bien que seules les personnes les plus proches étaient attendues. Beaucoup de gens ont commenté que ce serait pour eux une double peine, que de ne pas pouvoir venir lui faire leurs adieux. Je suis agréablement surprise de constater que tous ces gens savent au fond d’eux que leur présence n’est pas indispensable. Qu’ils sont secondaires. Cela me réchauffe le cœur.
Notre regretté Pem savait manifestement choisir ses amis.
Ce décalage de l’inhumation est une bonne nouvelle pour nous. En effet, la voisine de ma mère (Aline ? Agathe ? Je ne sais plus) ne nous a livré nos masques qu’aujourd’hui. C’est fou, ce pays. Personne n’est fichu de faire son travail correctement, dans les temps, en respectant le cahier des charges. 
J’avais demandé un tissus noir brillant, je me retrouve avec du brun très foncé. Alors certes, elle a mis un peu de dentelle, mais elle n’avait que du marron, et des motifs très basiques en plus. Quand je le porte, on dirait qu’un ravisseur fétichiste de la maroquinerie pour nouveaux riches m’a bâillonnée avec un portefeuille Vuitton des années 2000. C’est d’un goût !
Pour celui de Victor, elle a pris un tissus marine, alors que j’avais explicitement demandé gris anthracite.
Elle n’en avait pas, dit-elle.
Je crois que celui de Victor m’irait mieux à moi, mais Victor refuse de récupérer mon Vuitton. Tant pis.
Sans doute un peu commère – comme le sont souvent les gens en province, qui par définition s’ennuient plus que de raison – la voisine m’a présenté ses condoléances en déposant les masques à l’entrée de la propriété. J’ai bien senti que quelques confidences de ma part lui donneraient quelque chose à se mettre sous la dent, suffisamment de potins pour lui tenir un bout de temps. Alors je lui ai parlé de Pem,
– Les mots me manquent pour vous parler de la qualité de nos échanges sur Facebook et de ce sourire rayonnant – ce sourire aux yeux rieurs – qu’il ne manquait jamais d’afficher sur son visage à chaque fois qu’il me voyait entrer dans une pièce où il se trouvait. Il y a peu de phénomènes au monde aussi agréables que voir un homme sourire quand il vous voit. C’est biblique, d’ailleurs. Le premier mot prononcé par Adam dans l’ancien Testament, c’est “Waouh”, lorsque pour la première fois, il pose les yeux sur Ève. Ce n’est pas précisément le texte retenu dans la traduction officielle du verset 23 du chapitre 2 de la Genèse, mais quand on sait lire entre les lignes et qu’on examine la version originale, c’est bien cette exclamation admirative qui transpire du texte.
Je me suis tue, sentant bien que le niveau de la conversation lui devenait trop inaccessible.
– J’espère que les masques vous conviendront, m’a-t-elle répondu, comme humiliée par la beauté de mon discours élégiaque.
– Ils sont parfaits, vous n’avez pas idée du service que vous nous rendez. Sans vous, nous ne pourrions tout simplement pas aller faire nos adieux à cet ami qui était comme notre frère.
Et à son visage, j’ai vu qu’elle était heureuse. Heureuse d’être parvenue à satisfaire une “dame” comme moi. Soudain, mon regard s’est assombri, et j’ai posé les yeux sur les masques, d’un air contrit.
– Qu’est-ce qu’il y a ? m’a-t-elle demandé sans prononcer le “L” de “il”.
– C’est que... je crois bien que ces masques me rappelleront toujours Pierre-Emmanuel.
J’ai laissé un soupir s’échapper de mes lèvres entrouvertes.
– Agathe,
– C’est Aline...
– Oui, Aline, c’est ce que j’ai dit. Aline...
– Oui ?
– Vous pensez que vous pourriez me faire un autre masque pour quand nous reviendrons ? Quelque chose de plus printanier pour la fin du confinement. Du Liberty, ou du Laura Ashley. Auriez-vous cela dans vos coffres à trésors ?
– Oh, si c’est que ça, ça doit pouvoir se trouver !
– C’est vraiment gentil à vous, Aline. Vraiment. Merci, Aline. Donc j’attends votre visite à notre retour vendredi, c’est ça ?
– Peut-être plus samedi...?
– Hum, non, samedi, le temps se couvre, donc si on sort se promener ce sera plutôt vendredi. Mais vraiment, merci beaucoup. Votre générosité vous honore. Des gens comme vous, il y en a peu, vous savez !
– Oh, pensez-vous, il y a des centaines de femmes qui prennent leurs machines à coudre pour envoyer des masques aux hôpitaux et à leurs proches. C’est bien normal...
– Ah oui, tiens, c’est vrai. Enfin, merci tout de même.
J’ai attendu un quart d’heure avant de ramasser les masques, puis je suis allée me reposer sur ma chaise longue. Ma mère a ouvert la fenêtre de la dépendance (ou je l’ai sommée de rester le temps que je suis dehors, afin de la protéger au mieux) pour me demander s’ils me plaisaient.
Je sais combien mon avis compte à ses yeux, et rien ne m’attriste plus que de lui faire de la peine. Alors j’ai très sobrement répondu :
– Oui Maman. Ils sont très beaux.
Puis j’ai ramassé le Figaro Madame qui traînait près de ma chaise et je me suis laissée emporter dans cette débauche de beauté féminine véritable et de produits de beauté. Le genre de produits dont Estelle Halliday ne fait pas l’article. Le genre de produits qu’elle porte, et que je porte moi aussi.
Des petits concentrés de féminité vraie.
—Ludivine de Saint Léger
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goodbearblind · 5 years
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(Francaise en bas)
Un altro morto. Un'altra persona uccisa dalla frontiera e dai suoi sorvegliatori. Un altro cadavere, che va ad aggiungersi a quelli delle migliaia di persone che hanno perso la vita al largo delle coste italiane, sui treni tra Ventimiglia e Menton, sui sentieri fra le Alpi che conducono in Francia.
Tamimou Derman, 28 anni, originario del Togo. Questo è tutto quello che sappiamo per ora del giovanissimo corpo trovato steso al lato della strada tra Claviere e Briancon. Tra Italia e Francia. È il quarto cadavere ritrovato tra queste montagne da quando la Francia ha chiuso le frontiere con l'Italia, nel 2015. Da quando la polizia passa al setaccio ogni pullman, ogni treno e ogni macchina alla ricerca sfrenata di stranieri. E quelli con una carnagione un po' più scura, quelli con un accento un po' diverso o uno zaino che sembra da viaggiatore, vengono fatti scendere, e controllati. Se non hai quel pezzo di carta considerato "valido", vieni rimandato in Italia. Spesso dopo minacce, maltrattamenti o furti da parte della polizia di frontiera.
Giovedì è stato trovato un altro morto. Un'altra persona uccisa dal controllo frontaliero, un'altra vita spezzata da quelle divise che pattugliano questa linea tracciata su una mappa chiamata frontiera, e dai politicanti schifosi che la vogliono protetta. Un omicidio di stato, l'ennesimo. Perché non è la neve, il freddo o la fatica a uccidere le persone tra queste montagne. I colpevoli sono ben altri. Sono gli sbirri, che ogni giorno cercano di impedire a decine di persone di perseguire il viaggio per autodeterminarsi la loro vita. Sono gli stati, e i loro governi, che di fatto sono i veri mandanti e i reali motivi dell'esistenza stessa dei confini.
Un altro cadavere. Il quarto, dopo blessing, mamadu e un altro ragazzo mai identificato. Rabbia e dolore si mischiano all'odio. Dolore per un altro morto, per un'altra fine ingiusta. Rabbia e odio per coloro che sono le vere cause di questa morte: le frontiere, le varie polizie nazionali che le proteggono, e gli stati e i politici che le creano. Contro tutti gli stati, contro tutti i confini, per la libertà di tutti e tutte di scegliere su che pezzo di terra vivere!
Abbattiamo le frontiere, organizziamoci insieme!
Un autre mort. Une autre personne tuée par la frontière et ses gardes. Un autre cadavre, qui s'ajoute aux milliers de personnes mortes au large des côtes italiennes, sous des trains entre Vintimille et Menton, sur les chemins alpins qui mènent en France. Derman Tamimou, 28 ans, originaire du Togo. C'est tout ce qu'on sait pour le moment du très jeune corps retrouvé allongé sur le bord de la route vers Briançon entre l'Italie et la France. C'est le 4e corps trouvé dans cette vallée depuis que la France a fermé ses frontières avec l'Italie en 2015. Depuis que la police contrôle chaque bus, chaque train, chaque voiture, à la recherche acharnée d'étrangers. Et celleux qui ont la peau plus foncée, celleux qui ont un accent un peu différent, ou se trimballent un sac à dos de voyage, on les fait descendre et on les contrôle. Si tu n'as pas les papiers qu'ils considèrent valides, tu es ramené directement en Italie. Souvent, tu es victime de menaces et de vols de la part de la PAF (police aux frontières). Le 7 février 2019, un corps a été retrouvé. Une autre personne tuée par le contrôle frontalier. Une autre vie brisée par ces uniformes qui patrouillent autour d'une ligne tracée sur une carte, appelée frontière. Tuée par des politiciens dégueulasses qui veulent protéger cette frontière. Encore un homicide d'État. Parce que ce n'est pas la neige, ni le froid, ni la fatigue qui a tué des personnes dans ces montagnes. Les coupables sont tout autres. Ce sont les flics, qui essaient tous les jours d'empêcher des dizaines de personnes de poursuivre leur voyage pour l'autodétermination de leur vie. Ce sont les États et leurs gouvernements qui sont les vrais responsables et les vraies raisons de l'existence même des frontières. Un autre corps, le quatrième après Blessing, Mamadou, et Ibrahim. Rage et douleur se mêlent à la haine. Douleur pour une autre mort, pour une autre fin injuste. Rage et haine envers les véritables coupables de cette mort : les frontières, les différentes polices nationales qui les protègent, les États et les politiques qui les créent. Contre tous les États, contre toutes les frontières, pour la liberté de toutes et tous de choisir sur quel bout de terre vivre. Abattons les frontières, organisons-nous ensemble !
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myrachidh · 2 years
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Black Knight Scabiosa ~ Scabiosa atropurpurea ~ Sixalix atropurpurea ~ Pincushion ~ Scabieuse pourpre foncé ~ Scabieuse des jardins ~ Dolores Park ~ San Francisco, California #Scabiosa #BlackKnightScabiosa #Scabiosaatropurpurea #Sixalix #Sixalixatropurpurea #Pincushion #Scabieuse #Scabieusepourprefoncé #Scabieusedesjardins #DoloresPark #SanFrancisco #SF #SFO #SanFran #California #CA #Flowers #Blossoms #Blooms # #Blossom #plants #flowersofinstagram #macrophotography #macros ~ https://www.flickr.com/photos/rachidh/albums (at Dolores Park, San Francisco) https://www.instagram.com/p/CSh04afLaaC/?utm_medium=tumblr
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lmv-h · 7 years
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 La robe de Dolores est tendue entre deux arbres et, quand elle vise le coeur et appuie sur la détente sans réfléchir un instant, elle se révèle être une tireuse d’élite émérite. Le coeur, le pubis, puis le foetus. Puis elle lâche l’arme et court étudier la tache foncée et brûlée que la balle a laissée dans le motif de rose tandis qu’un Richard impressionné la regarde avec larme levée et le cran de sécurité désenclenché. C’est son tour à présent et il a à nouveau du gaz carbonique dans le sang ainsi qu’un étrange et soudain vertige. ll n’a qu’un désir : dégommer la robe de Dolores jusqu’à ce qu’il ne reste plus la moindre rose, dézinguer ces cinquante-six petites roses stupides engendrées grâce à la production de masse dans les usines textiles. Dolores exulte : son exploit et sa précision inattendue la rendent euphorique. Elle caresse et renifle le trou percé par la balle dans ce qui était il y a un instant encore une robe.
 La robe aux motifs de roses et aux boutons nacrés qu’elle a héritée de sa mère. Quiconque la revêt ressemblera toujours à un nuage. Ressemblait à un nuage. Car elle est désormais réduite à un cadavre de robe écartelé entre deux bouleaux, avec ses volants calcinés et noircis, avec ses senteurs de mort et de fumée qui flottent autour d’elle. Sa mère la portait pour son mariage.
 Puis c’est au tour de Richard de tirer. Dolores se déshabille de ses sous-vêtements qu’elle fixe au tronc de l’arbre.
“Pas tes sous-vêtements, Dolores.”
“Si, on prend mes sous-vêtements.”
 Le chargeur vidé il fait tomber le revolver dans l’herbe. Se répand alors un parfum de poudre et de sous-vêtements correctement mis à profit. La rose anthracite qui jaillit devant ses yeux l’aveugle pendant quelques secondes. Le coeur est téléporté dans l’espace interstellaire pour aussitôt reprendre sa place dans le corps de Dolores. Ces brefs instants d’oubli et de grâce qu’elle ne perdrait pour rien au monde, durant lesquels est définitivement aboli ce désir de retrouver la tombe de sa mère quelque part sur le continent, d’avoir la permission de descendre dans le cercueil et de s’allonger tout contre son corps puis d’observer le ciel défiler au-dessus d’elle avant que ses yeux et sa bouche ne se remplissent de terre.
Darling River — Sara Stridsberg  [+]
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laurent-bigot · 7 years
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Reine de beauté et sex-symbol, Marilyn a aussi incarné pour toute une génération la quintessence du chic « made in Hollywood ». Entre luxe, mode et falbalas, petite revue de détail de la panoplie d’une superstar…
Plus que tout autre produit de luxe, Marilyn adorait les produits de beauté. Dès ses débuts, la starlette dilapide ses premiers cachets dans l’achat de crèmes, onguents et autres lotions, au grand dam de ses proches, qui considèrent qu’elle pourrait faire un meilleur emploi de ses maigres revenus… En fait, celle passion pour les cosmétiques lui a été transmise par sa tutrice Grace McKee qui, dès l’âge de dix ans, lui enseigne l’art de se faire belle. A l’époque, Marilyn, vit encore à l’orphelinat, où elle rentre un jour en oubliant de se démaquiller. Elle tremble alors en croisant l’une des sévères directrices de l’établissement, mais celle-ci se contente de lui déclarer : « tu as une peau ravissante, et je comprends que tu ne veuilles pas avoir le visage qui brille, mais tu forces un peu sur le fard…» Un conseil que Marilyn gardera en mémoire, devenant au fil des ans une véritable spécialiste de la question. Comme s’en souvient son maquilleur attitré, Allan Snyder, « Marilyn connaissait chaque truc de maquillage. Elle était magnifique, bien sûr, mais ce n’était qu’une illusion, Elle était très jolie sans maquillage, mais quelconque, et elle le savait. » Que ce soit pour un tournage ou un événement privé, les séances devant le miroir pouvaient durer jusqu’à trois heures, la star poussant le perfectionnisme jusqu’à exiger des faux cils faits mains. [Éric Quéméré – Les Légendes d’Hollywood – Marilyn Monroe dans La Joyeuse Parade – 2004]
BLONDE(S)
Mais le vrai souci de Marilyn, ce sont ses cheveux. Leur ondulation naturelle rend la tâche ardue à tous ses coiffeurs, qui avant toute nouvelle coupe doivent d’abord défriser les boucles rebelles, Autre sujet de préoccupation : quelle blondeur adopter ? Alors qu’elle est encore mannequin, Marilyn se bat longuement contre Emmeline Snively, la directrice de l’agence à laquelle elle appartient : cette dernière souhaite que sa nouvelle recrue renonce à sa belle chevelure châtain. Mais malgré son immense désir de devenir actrice, Marilyn refuse d’être « une décolorée de plus ». Elle finit pourtant par céder, et… convient elle-même de la réussite de la transformation ! Dès lors, Marilyn va passer par toutes les nuances de blond : cendré dans Quand la ville dort, solaire dans Niagara, platine dans Certains l’aiment chaud, et presque blanc dans Something’s Got to Give, son dernier film. Seule exception à la règle : la chevelure presque rousse arborée par la star dans Le Prince et la danseuse… Lors du tournage d’Arrêt d’autobus, la blondeur est tellement devenue la « marque de fabrique » de Marilyn, que celle-ci exigera que les cheveux naturellement blonds de sa partenaire Hope Lange soient un peu foncés, afin de ne pas ternir l’éclat de sa propre chevelure ! Mais qu’on ne s’y trompe pas : les cheveux n’ont d’importance pour Marilyn qu’à titre d’écrin. Comme l’a déclaré l’un de ses coiffeurs, Ceorge Masters : « si je l’avais coiffée de manière à provoquer des remarques du type: « vos cheveux sont superbes », je ne l’aurais jamais revue. Elle ne voulait pas qu’on lui dise « votre coiffure est magnifique », mais « vous êtes magnifique » ! [Éric Quéméré – Les Légendes d’Hollywood – Marilyn Monroe dans La Joyeuse Parade – 2004]
VÊTEMENTS…
Bien sûr, l’élégance vestimentaire faisait également partie des armes de séduction de Marilyn. Mais pour autant, la star n’a jamais collectionné les tenues, préférant porter pour les séances de photos ou les soirées de galas des robes empruntées au studio. Certes, au début de sa carrière, cette pratique s’expliquait avant tout par un niveau de vie modeste, mais même plus tard, Marilyn ne fut jamais une « fashion victim » bourrant ses placards de vêtements jamais portés. Ce qui ne l’empêchait pas d’aimer faire du shopping chez Sak’s ou dans le grand magasin new-yorkais Bloomingdales, ni d’apprécier le style du créateur Emilio Pucci, mais les robes rendues célèbres par Marilyn sont en fait des modèles créés par des couturiers de cinéma, tels Jean-Louis ou William Travilla. Fidèle collaborateur de la star, avec qui il tourna huit films, ce dernier a notamment signé la fameuse robe en lamé or, qu’il dut quasiment coudre à même le corps de Marilyn pour la remise du prix Photoplay. Comme Brigitte Bardot, Marilyn jouissait alors d’une telle aura que les tenues qu’elle portait devenaient instantanément à la mode, qu’il s’agisse de la robe à dos nu de Sept ans de réflexion ou des jeans décontractés des Désaxés. Peu de spectatrices purent en revanche s’offrir la robe à 12 000 dollars conçue sur mesure pour le gala d’anniversaire du président Kennedy. Le vertigineux fourreau de perles avait été commandé à Jean-Louis en ces termes : « une robe que seule Marilyn Monroe oserait porter »… [Éric Quéméré – Les Légendes d’Hollywood – Marilyn Monroe dans La Joyeuse Parade – 2004]
PARTITION A DEUX VOIX
Petite bizarrerie toute hollywoodienne : si Marilyn interprète elle-même les chansons de La Joyeuse parade, ce n’est pas sa voix que l’an retrouve à l’époque sur le disque de la bande originale du film. En effet, suite à ses prestations vocales dans Niagara, Les Hommes préfèrent les blondes et Rivière sans retour, la compagnie RCA venait tout juste de signer avec elle un contrat d’exclusivité. C’est donc une vedette de Broadway, Dolores Gray, qui fut chargée de « doubler» Marilyn pour l’édition commerciale des chansons du film.
  …ET ACCESSOIRES
Mais, en digne star d’Hollywood, Marilyn ne limite pas le glamour à son apparence physique : tout dans son environnement obéit au même luxe. Lorsqu’elle n’habite pas une villa à Beverly Bills, la star réside dans un de ces hôtels dont le simple nom fait rêver : le Waldorf-Astoria à New-York, le Château-Marmont à Los Angeles, Le Fontainebleau à Miami… Marilyn ne dédaigne pas non plus les voitures de luxe, conduisant successivement un cabriolet Ford, une Cadillac ou une Jaguar – quand elle ne loue pas une somptueuse limousine avec chauffeur. Même ses animaux de compagnie s’avèrent du dernier chic, qu’il s’agisse du chihuahua offert par le patron de la Columbia ou de Maf Honey, le caniche blanc qui dispose de sa propre chambre et dort sur un vieux manteau de fourrure. Mais la touche ultime qui distingue définitivement Marilyn de toutes les divas du cinéma américain, c’est sa passion pour le Chanel n° 5. Un parfum dont elle versait, selon la légende, des litres entiers clans son bain, afin de s’y engloutir totalement… Éric Quéméré – [Éric Quéméré – Les Légendes d’Hollywood – Marilyn Monroe dans La Joyeuse Parade – 2004]
  Marylin : Glamour girl Reine de beauté et sex-symbol, Marilyn a aussi incarné pour toute une génération la quintessence du chic « made in Hollywood ».
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