Tumgik
#'OH MON DIEU! SACRÉ BLEU!'
sacrer-blu · 2 months
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I am wondering how mon team is holding up, ah, des thoughts of an sleepless head...
I miss them
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nuit-pourpre · 3 years
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Lune & l’Autre [Nouvelle]
L’écran de fumée retombe. L’amertume sèche fait tousser la gorge de Lune. Elle franchit la barrière qui sépare le boulevard de l’ancienne voie ferrée. Son souffle est court. Toutes les rues du côté du fleuve sont quadrillées. Il ne reste que la zone industrielle désaffectée.
Résidus d’éjaculat de fond de chiotte… 
Elle crache un filet de bave empoisonné par les gaz. Ses yeux sont noyés, mais elle s’oriente au bruit. Ou plutôt au silence.
Les vagues bruissements des ronces et des feuilles l’attirent comme un maquis providentiel où elle se cache. Elle déambule, parmi les stries métalliques de la vieille gare de triage. Le ciel a toujours sa couleur verte.
L’émeute a commencé tôt, ce matin. Fut un temps où on appelait encore ça une manif. Fut un temps aussi où des gens, des vrais gens de la vraie vie, parlaient encore de “forces de l’ordre”.
À s’en souvenir, elle se sent absurdement vieille d’avoir connu ce temps-là. C’était il y a moins d’un an.
Un coup de feu éclate. Pas comme les autres. Un vrai. D’une arme de poing. Elle jette un œil sur le terrain vague où certain·es se sont dispersæs et y surprend un corps, au milieu de l’espace vide, et les essaims en bleu foncé qui avancent avec confiance. Sa gorge se noue. Elle fuit par le tunnel.
Et le ciel a toujours sa couleur verte. Personne n’a vraiment cherché après ce phénomène, dans le squat. La matinée était chargée. Il y avait autre chose à faire.
Une pluie tombe et les cheveux de Lune se chargent de lourdes gouttes qui évoquent à la fois l’essence et la rouille. Ce ne sont que les odeurs de la friche, rien de plus. Les pluies ne sont pas encore toxiques. Pas à sa connaissance.
Le tunnel l’engloutit dans son calme monstrueux. Elle s’en indignerait presque, tant l’obscurité semble parfaitement indifférente à ce qui se passe dehors.
Ces ruines vivent leur plus paisible vie, un sanctuaire construit jadis par les mêmes capitaux qui sont en train de littéralement tuer tout le monde dehors, en ce moment même. Mais les rails sont toujours là, fonctionnels, bien agencés. Et la galerie… Pas une fissure, pas un seul bruit d’écoulement, une fraîcheur à peine moite. Une pureté d’air digne d’une forêt de montagne. Un appartement avec ces conditions, ailleurs dans la ville, ça coûte un joli loyer de social-traître.
Dans le noir un fracas retentit. Lune tressaille. Autour d’elle les ténèbres se font totales. On vient de refermer à l’entrée du tunnel une très large porte métallique qui rebondit encore sur ses tympans. Elle ne perçoit qu’un très subtil encadrement qui a la forme de l’arche sous laquelle elle vient de passer. Une peur sourde la saisit, irréelle, et elle repense au ciel vert comme à un signe premier de sa folie, dont ce tunnel serait la confirmation. Elle pourrait en parier la vie de ses amours, toutes les vies : il n’y a pas de porte à l’entrée de ce tunnel.
Elle panique, les bottes engoncées dans les cailloux sablonneux qui recouvrent les bois du rail. Elle se précipite, en marche rapide, pour revenir à l’entrée qu’elle a franchie il y a trente secondes à peine. Dans l’ombre, sa main trouve la porte… Une porte sans poignée ni loquet, lisse, bien oxydée, qui vrombit sous ses coups acharnés. Les larmes montent. La panique avec elles.
Elle se retourne. La lumière point de l’autre côté de ce tunnel qu’elle a tant de fois emprunté, mais ce n’est pas une lumière blanche. Elle est verte. Verte comme le ciel d’aujourd’hui. Elle forme, non pas un encadrement bien net, comme d’habitude, mais deux points. Deux phares ? Elle écarquille les yeux, sidérée, le dos suintant d’une sueur froide contre la tôle qui ferme le tunnel. Et un carillon résonne. Comme une petite cloche de tram, pas très forte, mais que l’écho et l’espace confiné rendent assourdissante.
Y’a quelqu’un ?
Elle tremble et balbutie, les yeux s’accoutumant à la pénombre. Le carillon reprend, une seconde fois, plus forte. Presque douloureuse à l’oreille.
Elle s’approche, maîtrisant tant bien que mal les flots puissants d’adrénaline qui parcourent ses tendons.
Il y a un tram, sur ces rails. Il est excessivement long. Une sorte de lumière phosphorescente, très ténue, en remplit l’intérieur, caressant les banquettes d’un tamis verdâtre. Les portes sont ouvertes. L’engin se perd dans une infinité qui lui donne le tournis. Sa perspective sans fin s’allonge, dans l’obscurité.
Elle pose un œil terrifié sur la cabine de tête, et le siège, à côté du bouton de la cloche. Il n’y a personne. Un automatisme désespéré la pousse sur le marchepied. La plateforme grince.
L’odeur dans le wagon a quelque chose de floral. Comme l’air paisible et à peine poussiéreux d’un columbarium entretenu.
Une figure maigre et terne bouge son ombre fatiguée derrière un carré de banquette, depuis un siège du fond.
Lune retient l’air dans ses poumons. Un frisson, comme un coup de matraque électrique, l’immobilise au centre de l’allée.
La chose, surmontée d’un haut de forme élégant, étend sa carcasse indistincte pour découvrir un cou et un visage pâles, une mâchoire osseuse et affûtée qui, dans la pénombre, pourrait tout aussi bien être un grand nez, très effilé. Des doigts griffus et aux mouvements terriblement fluides s’installent sur le dossier et la silhouette se lève sans le moindre bruit.
Son père le flic, merde, merde, merde… articule-t-elle, le ventre noué.
Bonjour, Lune. Vous pouvez m’appeler l’Autre.
La voix est douce, caricaturalement virile. Elle reconnaît la voix de ce comédien de doublage… Celui qui est mort d’un cancer et dont elle a encore oublié le foutu nom.
Bonjour ? Je peux savoir ce que je fais là ?
Elle s’étonne de ses propres mots, prononcés avec la même banalité provocante que les fois où elle s’est retrouvée au comico.
Vous êtes morte, Lune.
Sa certitude flanche. La matinée repasse dans son esprit comme une série en accéléré, avec dans le même temps, certains extraits clés, au ralenti.
L’action commençait bien.
Les courses allaient de rue en rue, le rythme maintenu, mais les instants de répit de plus en plus courts.
Une intersection mal gérée, et la spontanéité collective désagrégeant le bloc. Elle avait suivi cette meuf… Cylie. Carrément son type. Une bombe à enthousiasme révolutionnaire et à phéromones qui lui faisait sous-évaluer l’idée même de discrétion et d’anonymat en guérilla urbaine. Rousse, en veste bordeaux et en jean bien clair, pas en noir comme tout le monde… Grande, charismatique, sans masque ni lunettes de protection. Elle se revoit lui coller le train avec un air un peu amoureux pendant une bonne heure, avant de la suivre jusqu’à un parc, d’où elles devaient allumer les fourgons avec un petit mortier caché à proximité. Sacrée idée de merde. Un flash. Un tir. Elle se souvient de son œil comme d’un petit globe dispersé vers l’intérieur de son crâne avec une douleur lancinante, et elle, voyant Cylie s’éloigner entre les buissons, qui frappe la première silhouette venue à tenter de l’agripper par la manche. Un coup lui est rendu. Elle se revoit perdre connaissance pour de bon avec une sale sensation de rouleau compresseur qui lui déchire la nuque. Elle se souvient, en vérité, que le ciel est devenu vert à ce moment-là.
Et elle n’a pas pu dire au revoir. À personne.
Les longues minutes passent, en compagnie de la créature qui, silencieuse, se tient toujours devant elle, attendant qu’elle digère la nouvelle. Elle se laisse tomber sur une banquette.
Je n’ai pas bu depuis ce matin.
Désirez-vous un verre d’eau ?
Je n’ai pas soif.
C’est un constat tout à fait lucide et pertinent, pour lequel je vous félicite.
Ah… Si ! Je me souviens. Vous faites la voix de Dr House, non ?
Le silence rôde à nouveau.
Il s’installe pour lui faire face. L’allée qui les sépare rayonne toujours très faiblement de ce halo mystique, qui ne semble pas avoir de source, comme si l’air lui-même était… saturé ? Peu importe le terme technique.
J’ai laissé Lou, et Mael, et Saddos… Les autres du squat, le collo, mon frère, ma cousine, tout le monde. Tout le monde m’a perdue, aujourd’hui. À cause de moi.
Oui.
Donc vous êtes là pour autre chose que me réconforter ?
Vous n’avez pas besoin de réconfort. Vous constaterez par vous-même que vos émotions ne sont plus que des coquilles vides qui portent le nom de ce qu’elles contenaient. Ces personnes que vous mentionnez, vous les aimiez, vous aviez peur pour elles, leur pensée vous arrachait un sourire tendre. Vous avez non seulement perdu tout cela, mais vous avez également perdu la capacité à ressentir le regret de l’avoir perdu. Vous êtes, en quelque sorte, un peu décédée, Lune.
Cool. C’est quoi, l’au-delà, du coup ? On part sur une éternité dans un tram qui pue les visites de l’urne de ma grande tante quand j’avais huit ans ? Ou alors ça a été privatisé, ça aussi ? Vous allez m’emmener dans une sorte de paradis néolib où on passe le temps à faire des bilans de compétence avec un coach le temps de trouver quelle prochaine réincarnation nous correspond le mieux ? Quelle angoisse… J’étais qui, avant ? Je suis née en… oh mon dieu, il est mort la même année, ce con ! Je ne suis pas la réincarnation de Sarkozy, hein ?
La créature la regarde. Enfin “regarde”, c’est vite dit. Ses arcades et ses pommettes sont si étrangement saillantes qu’elle ne saurait dire si ces deux zones de ténèbres sous son chapeau en feutre abritent bel et bien des yeux, ou seulement deux trous béants.
C’est étrange, traîne sa voix profonde comme s’il réfléchissait. Quand on traverse ce que vous venez de traverser, on garde toujours une émotion, une seule, une signature personnelle qui reste. Quelque chose qu’on est capable de ressentir à l’exception de tous les autres affects superflus pour un cadavre. On découvre cette émotion quand on prend conscience qu’on est de l’autre côté. Pour beaucoup c’est la peur, pour d’autres, la colère, la mélancolie ou l’agitation. Pour vous, c’est la fierté piquée au vif dans sa pureté immaculée. Vous ne deviez pas être une personne très bienfaisante pour votre entourage.
Pardon ? bondit-elle avec indignation.
Une irrésistible envie de fondre en larmes l’écrase de l’intérieur. Tout se disloque en elle. Le coup fatal sur sa nuque était plus supportable. Elle plisse les yeux et bascule en avant, prenant sa tête entre ses mains.
Vous n’avez pas le droit de me dire des choses pareilles… 
C’est bien ce que je pensais, murmure le passager du tram. Ne vous en voulez pas d’être esclave de ce sentiment qui vous était auparavant un léger désagrément du quotidien. Le reste est parti. Cette émotion va prendre toute la place laissée vacante. Désormais, ce n’est plus que ça, que vous ressentirez, Lune. La douleur de l’ego blessé.
Je vais passer l’éternité comme ça ?
L’enjeu est que vous surmontiez cela. Que vous corrigiez ce qui vous faisait tant défaut de votre vivant, et qui vous hante autant que vous hanterez le cœur de vos êtres pseudo-aimés…
“Pseudo-aimés” ? Mais allez vous faire foutre en fait ! Je les aime vraiment !
C’est là ce que vous ressentirez quand vous aurez accompli votre purification. Et cette fois, vous le ressentirez pour de vrai. Vous méritez le repos. Comme toute âme de ce monde.
Même Sarkozy ?
J’ai grand peine à le dire, mais… oui. Oui, Lune. Même Sarkozy.
La vache… 
Comprenez-vous, Lune ? Il n’y a pas de bon au-delà. Pas de purgatoire. Il n’y a que les démons qui vous empêchaient de vivre pleinement, et que l’oubli, désormais, vous autorise à affronter.
C’est la définition même de l’enfer.
Il existe une alternative, poursuit l’Autre. Deux options s’offrent à vous.
Wow, attendez… J’ai jamais été croyante mais avec toutes les possibilités qu’on a explorées, toutes les merveilles et tous les supplices mythologiques que les religions ont inventées depuis des millénaires, en fait, la mort, c’est juste un “Tu Préfères” ? Allez-y, c’est un sacré jeu de merde mais si on a que ça à faire… 
Vous allez être renvoyée dans le monde que vous connaissiez. Vous vivrez. Vous retrouverez toutes les balivernes sentimentales qui vous faisaient vous sentir humaine.
C’est touchant comme vous avez l’air de tenir à moi. Vous éclaboussez de la bienveillance à chacune de vos phrases, c’est immonde, y’en a partout ! Merci beaucoup !
L’Autre ignore son sarcasme et poursuit son exposé, ouvrant sous ses yeux des paumes craquelées comme du papier qu’on aurait défroissé, et dont la pâleur d’ivoire tranche l’obscurité. Il lève ensuite un doigt, solennel, et annonce :
Vous ressentirez tout. Vous vivrez même les émotions des personnes auxquelles vous penserez, par procuration. Vous ne pourrez plus ignorer vos effets néfastes, et vous en ressortirez meilleure. Peut-être même deviendrez-vous décente.
C’est surévalué, la décence. Mais vous êtes sérieusement en train de me dire que je peux ressusciter ?
Vous pouvez… n’être pas morte dans cette rue.
Un peu tard, camarade. J’ai bien senti le cou sur mes cervicales, au mieux je serai un légume menotté à un lit d’hosto.
Je ne suis pas votre “camarade”.
Super. L’ange de la mort aussi est de droite… 
Non. Je suis apolitique.
C’est ce que je dis.
Et vous utilisez un terme effroyablement validiste. D’autant que vous vous trompez. Nous pouvons faire en sorte que cela ne soit jamais arrivé. Nous pouvons plier le cours des événements passés, raconter une autre histoire, revenir un peu en arrière. Vous retrouverez les gens que vous vous souvenez avoir aimés.
Comment vous comptez faire ça ?
Lune, ma chère… Demanderiez-vous à l’oiseau comment il sait voler ?
Il est arqué, penché vers l’avant comme un vieillard fatigué, mais un magnétisme malsain se dégage de sa carrure, comme s’il avait le poil hérissé. Une aura se diffuse autour de lui, et Lune sent le métal et les joints du tram, comme liés par l’évidence aux mouvements de son squelette, vibrer avec crispation. Comme si l’Autre tenait les rênes de la matière elle-même. Comme si, d’un instant à l’autre, sans un geste, sa volonté seule était capable de compacter le wagon comme une ruine de casse automobile. L’écraser, la disloquer, la démembrer. Réduire l’espace à néant.
Comme si l’écoulement du temps était sa respiration.
Au nom de quoi ? déglutit Lune en fixant l’entité avec bravade.
J’ai décidé de vous laisser une seconde chance. Si vous préférez la mort à la vie, vous serez laissée à votre calvaire. L’ego blessé pour seul affect. Jusqu’à ce que vous appreniez à l’accueillir comme un vieil ami et à l’accepter. Vous rejoindrez alors l’oubli. D’une façon ou d’une autre, vous trouverez la paix.
Et il lui tend sa palme griffue. Un sourire de courtoisie marque ses traits difformes, comme à un bureaucrate à 16h30 passées, qui attend poliment qu’on veuille bien foutre le camp de son bureau pour finir sa journée.
C’est le problème de ne ressentir que son orgueil… soupire-t-elle. Si je choisis la mort, je fuis les conséquences. Je peux continuer à me foutre de celleux que je laisse. Mais je serai seule. Peut-on guérir un ego blessé, et lui apprendre à ne plus avoir mal, si on le prive de ce qui peut lui faire du bien ?
Elle attrape la main de l’Autre. Elle veut vivre, sceller sa décision au plus vite. Il la regarde, presque surpris, un sourire grimaçant tordant la ligne minérale de son menton.
Vous êtes plus rusée que prévu.
C’est souvent ça.
Mais ce n’est pas une bonne nouvelle pour vous.
Le contact de la main est glacial. L’odeur des égouts saisit ses narines. Les atomes qui composent le tram, la pénombre et le tunnel sont peu à peu aspirés par une sorte de vide, et sa conscience même, avec une désagréable sensation de se transformer en autre chose que soi, se désagrège. Elle aurait préféré qu’il se paie d’un rire machiavélique. Mais seule la compassion transparaît dans la voix de l’Autre.
Elle s’éveille en crachant un liquide rouge, qui lui brûle l'œsophage. Des courbatures la tétanisent dans chaque muscle de son corps allongé sur l’herbe. Une civière repose sous elle, puant la transpiration. Et le ciel gris réapparaît. Sous ses deux yeux nettoyés au sérum phy, se dresse l’encadrement rondelet et attendrissant d’un visage familier. Elle se souvient. Cylie a été arrêtée, jetée dans le fourgon. Ils étaient déjà dans le parc. Elle-même a pris la fuite, trébuché et percuté un plot qui l’a assommée. Elle balbutie en prenant le visage qu’elle voit entre ses mains glacées.
Mael ? On est où ? Tu vas bien ?
Sa voix râpée lui répond en tremblant. Au contact de ses joues mouillées, elle sent un flot d’angoisse la saisir, mêlée d’un bonheur intense. Elle se voit à travers les yeux de son amant·e. Elle ressent avec une folie émue son soulagement de se voir elle-même revenue d’entre les morts. Mael pose une main sur son front.
On va bien, Lune. À part la grande gueule que t’as suivie bêtement, tout le monde a pu fuir. On a rien pu faire pour elle.
Comment est-ce qu’iel fait, pour ne pas exploser en ressentant tout ça ?
Elle réprime le plus possible le tsunami de joie et de peur mêlée qui envahit son cerveau contaminé. Elle se relève, écarte ses mains de son visage et l’embrasse.
Je suis désolée, j’aurais dû rester avec tout le monde. Je me suis jamais sentie aussi nulle.
Tu l’es, sourit Mael avec un rictus provocant. T’es super nulle. Mais t’es sympa quand même, des fois.
La blessure revient, lancinante, sous les affects d’un·e autre qui s’entrechoquent en elle. Elle ressent son amour. Un amour relatif, qu’on sait accidentel et soumis à l’entropie. Un amour à dimension humaine, qui fait d’elle une personne tout juste agréable à fréquenter, comme pourraient l’être tant d’autres individus par ailleurs détestables. Une personne qui était au bon endroit au bon moment pour quelqu’un qui en avait besoin.
Il lui fallait mourir pour prendre conscience de quelque chose que la plupart découvrent à l’adolescence.
Qu’on n’a rien d’exceptionnel.
Elle l’entend, maintenant. En sourdine. En hypothèse.
Le ricanement de l’Autre.
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lily-yvonne · 4 years
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LA CRUCIFIXION
Suite de la scène 18 - plans extérieurs de jour
Quatre hommes musclés, romains, mais plus bourreaux que soldats, dont deux étaient déjà présents lors de la flagellation de Jésus, sont tous vêtus de cuir marron avec une tunique blanche écrue en dessous et sans manche. Ils portent de larges poignets de force. Sur ordre du centurion, ils se divisent par équipe de deux, afin d’emboîter parfaitement les patibulum à une distance d’environ cinquante centimètres du sommet des poutres maîtresses déjà couchées sur le sol. La longueur de chacune des ces poutres maîtresses (palis) est de cinq mètres. Les trous dans la terre, plutôt rectangulaires, ont été creusés à un mètre de profondeur, afin que les poutres maîtresses avec leurs patibulum, formant ainsi une croix, puissent être parfaitement maintenues. Pendant qu’un des bourreaux maintient le patibulum, l’autre plante, au centre, quatre clous avec un gros marteau. Puis à deux ils retournent la croix, et l’un tord la pointe des clous de façon à ce que le patibulum ne bouge pas.1 Puis ils retournent les croix, prêtes à recevoir les condamnés. Pour la croix de Jésus, ils accrochent en plus au sommet le panneau avec les inscriptions remis par le soldat Vital et l’un place quatre clous, mais un peu moins gros que les autres. Pendant que les quatre hommes s’affairent à leur travail, Longin offre à Jésus l’amphore pour qu’il boive la mixture de vin myrrhé.2 Jésus fait un geste de refus. Par contre, les autres larrons, dénommés Dismas et Gistas, en boivent une certaine quantité. Longin est même obligé d’arracher l’amphore des mains de Gistas qui en buvait démesurément.
Le centurion donne l’ordre suivant : — Faites-les se déshabiller, mais pour celui-ci, aidez-le à ôter cette stupide couronne d’épines.
Puis, il repose sur une pierre plate l’amphore. Les deux larrons se déshabillent sans aucune pudeur. Ils s’amusent même à faire des actes obscènes vers la foule. Mais en particulier vers le groupe sacerdotal, en vêtements de lin blanc, se trouvant en contrebas. Avec les prêtres, se sont unis quelques pharisiens, ainsi que d’autres puissants personnages. Jésus est aidé par deux soldats pour retirer d’un geste vif la couronne qui est ensuite jetée sur le sol. L’un d’eux s’est d’ailleurs piqué au pouce, et, après avoir poussé un « aie !», il met aussitôt son doigt dans la bouche pour lécher le sang commençant à goutter. Quant à Jésus, le fait de lui avoir retirer la couronne a fait jaillir du sang par endroit, parce que certaines épines bouchaient des veines, ce qui a provoqué des hématomes violacés. Or le geste violent de retirer ces épines a expulsé ce sang sous pression. D’où cet effet hémorragique soudain, mais qui n’a duré que deux ou trois secondes. Toutefois, au sommet et au milieu du front, mais un peu excentré sur la gauche, apparaît nettement une trace de sang en spirale arrêtée par l’arcade sourcilière, bien proéminente et bleutée, ainsi que par les sourcils du Christ. Contrairement aux autres condamnés, Jésus se retourne pour se déshabiller, et les deux soldats présents pour l’aider font paravent. Les bourreaux offrent aux condamnés trois loques pour qu’ils se les attachent à l’aine et les larrons les prennent, mais Gistas insulte les hommes :
— Sales chiens ! Sales porcs ! Soyez maudits espèces de bâtards !
Jésus, qui se déshabille lentement, en grimaçant à cause de la douleur que provoquent ses blessures, prend aussi ce bout de chiffon déchiré et sale. Marie, voyant cela, enlève aussitôt le long linge blanc qui lui voilait la tête. Elle l’enlève sans faire tomber le manteau bleu foncé, le donne à Jean pour qu’il le remette à Longin. Le centurion comprenant la situation prend le voile et le donne directement à Jésus. Il s’en enveloppe en lui faisant faire deux tours de bassin et en le fixant bien. Jésus se retourne vers la foule et nous voyons son corps complètement contusionné et ensanglanté.
La foule le méprise en formant une sorte de chœur :
 — Oh ! Qu’il est beau ! Le plus beau des enfants des hommes ! Les filles de Ieroushalaîm t’adorent !... 
 Puis la foule moqueuse entonne le début d’un poème3 : — Mon bien-aimé est frais et vermeil, il se distingue entre dix mille. Sa tête est de l’or pur, ses boucles sont des palmes, noires comme le corbeau. Ses yeux comme des palombes au bord des ruisseaux, se baignant dans le lait, posées sur les rives. Ses joues sont comme des parterres d’aromates, des massifs parfumés. Ses lèvres sont des lys, elles distillent une myrrhe exquise. Ses mains sont des globes d’or, garnies de pierres de Tharsis. Son ventre est une masse d’ivoire, couvertes de saphirs. Ses jambes sont des colonnes d’albâtre, posées sur des bases d’or pur. Son aspect est celui du Liban, sans rival comme les cèdres. Ses discours ne sont que douceur, et toute sa personne n’est que charme…
À SUIVRE sur l’Ouvrage Sacré  “SCÉNARIO - L’ULTIME ALLIANCE”
EXTRAIT DE L’OUVRAGE  “SCÉNARIO - L’ULTIME ALLIANCE” : http://www.prophete-du-sacre-coeur.com/scenario-l_ultime-alliance.pdf
http://www.prophete-du-sacre-coeur.com/ https://www.youtube.com/watch?v=1qI8FeNbFsM&t=621s https://www.change.org/p/emmanuel-macron-dieu-ne-veut-pas-de-fl%C3%A8che-sur-notre-dame-098097a0-f72c-4021-9b66-cc9c78ecb8a8?lang=fr-FR
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MAUVAIS SANG
J’ai de mes ancêtres gaulois l’œil bleu blanc, la cervelle étroite, et la maladresse dans la lutte. Je trouve mon habillement aussi barbare que le leur. Mais je ne beurre pas ma chevelure.
Les Gaulois étaient les écorcheurs de bêtes, les brûleurs d’herbes les plus ineptes de leur temps.
D’eux, j’ai : l’idolâtrie et l’amour du sacrilège ; – oh ! tous les vices, colère, luxure, – magnifique, la luxure ; – surtout mensonge et paresse.
J’ai horreur de tous les métiers. Maîtres et ouvriers, tous paysans, ignobles. La main à plume vaut la main à charrue. – Quel siècle à mains ! – Je n’aurai jamais ma main. Après, la domesticité mène trop loin. L’honnêteté de la mendicité me navre. Les criminels me dégoûtent comme des châtrés : moi, je suis intact, et ça m’est égal.
Mais ! qui a fait ma langue perfide tellement, qu’elle ait guidé et sauvegardé jusqu’ici ma paresse ? Sans me servir pour vivre même de mon corps, et plus oisif que le crapaud, j’ai vécu partout. Pas une famille d’Europe que je ne connaisse. – J’entends des familles comme la mienne, qui tiennent tout de la déclaration des Droits de l’Homme. – J’ai connu chaque fils de famille !
Si j’avais des antécédents à un point quelconque de l’histoire de France !
Mais non, rien.
Il m’est bien évident que j’ai toujours été race inférieure. Je ne puis comprendre la révolte. Ma race ne se souleva jamais que pour piller : tels les loups à la bête qu’ils n’ont pas tuée.
...
Qu’étais-je au siècle dernier : je ne me retrouve qu’aujourd’hui. Plus de vagabonds, plus de guerres vagues. La race inférieure a tout couvert – le peuple, comme on dit, la raison ; la nation et la science.
Oh ! la science ! On a tout repris. Pour le corps et pour l’âme, – le viatique, – on a la médecine et la philosophie, – les remèdes de bonnes femmes et les chansons populaires arrangés. Et les divertissements des princes et les jeux qu’ils interdisaient ! Géographie, cosmographie, mécanique, chimie !…
La science, la nouvelle noblesse ! Le progrès. Le monde marche ! Pourquoi ne tournerait-il pas ?
C’est la vision des nombres. Nous allons à l’Esprit. C’est très-certain, c’est oracle, ce que je dis. Je comprends, et ne sachant m’expliquer sans paroles païennes, je voudrais me taire.
Le sang païen revient ! L’Esprit est proche, pourquoi Christ ne m’aide-t-il pas, en donnant à mon âme noblesse et liberté. Hélas ! l’Évangile a passé ! l’Évangile ! L’Évangile.
J’attends Dieu avec gourmandise. Je suis de race inférieure de toute éternité.
...
À qui me louer ? Quelle bête faut-il adorer ? Quelle sainte image attaque-t-on ? Quels cœurs briserai-je ? Quel mensonge dois-je tenir ? – Dans quel sang marcher ?
Plutôt, se garder de la justice. – La vie dure, l’abrutissement simple, – soulever, le poing desséché, le couvercle du cercueil, s’asseoir, s’étouffer. Ainsi point de vieillesse, ni de dangers : la terreur n’est pas française.
– Ah ! je suis tellement délaissé que j’offre à n’importe quelle divine image des élans vers la perfection.
Ô mon abnégation, ô ma charité merveilleuse ! ici-bas, pourtant !
De profundis Domine, suis-je bête !
Encore tout enfant, j’admirais le forçat intraitable sur qui se referme toujours le bagne ; je visitais les auberges et les garnis qu’il aurait sacrés par son séjour ; je voyais avec son idée le ciel bleu et le travail fleuri de la campagne ; je flairais sa fatalité dans les villes. Il avait plus de force qu’un saint, plus de bon sens qu’un voyageur – et lui, lui seul ! pour témoin de sa gloire et de sa raison.
Sur les routes, par les nuits d’hiver, sans gîte, sans habits, sans pain, une voix étreignait mon cœur gelé : « Faiblesse ou force : te voilà, c’est la force. Tu ne sais ni où tu vas ni pourquoi tu vas, entre partout, réponds à tout. On ne te tuera pas plus que si tu étais cadavre. » Au matin j’avais le regard si perdu et la contenance si morte, que ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu.
Dans les villes la boue m’apparaissait soudainement rouge et noire, comme une glace quand la lampe circule dans la chambre voisine, comme un trésor dans la forêt ! Bonne chance, criais-je, et je voyais une mer de flammes et de fumée au ciel ; et, à gauche, à droite, toutes les richesses flambant comme un milliard de tonnerres.
Mais l’orgie et la camaraderie des femmes m’étaient interdites. Pas même un compagnon. Je me voyais devant une foule exaspérée, en face du peloton d’exécution, pleurant du malheur qu’ils n’aient pu comprendre, et pardonnant ! – Comme Jeanne d’Arc ! – Prêtres, professeurs, maîtres, vous vous trompez en me livrant à la justice. Je n’ai jamais été de ce peuple-ci ; je n’ai jamais été chrétien ; je suis de la race qui chantait dans le supplice ; je ne comprends pas les lois ; je n’ai pas le sens moral, je suis une brute : vous vous trompez…
...
Connais-je encore la nature ? me connais-je ? – Plus de mots. J’ensevelis les morts dans mon ventre. Cris, tambour, danse, danse, danse, danse ! Je ne vois même pas l’heure où, les blancs débarquant, je tomberai au néant.
Faim, soif, cris, danse, danse, danse, danse !
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DESCRIPTION :
Cette image ne suit pas le motif jusqu’au moment avec l’eau-forte de Sloan et celle de Aldegrever. L’image du danseur de sang (blood dancer) de Wolfgang Tilmans, nous provient une autre perspective de comprendre la poésie de Rimbaud. Dans son poème Mauvais Sang, il dénonce son héritage, la culture française, et son histoire personnelle et familiale. « Connais-je encore la nature ? Me connais-je ? — Plus de mots. J’ensevelis les morts dans mon ventre. Cris, tambour, danse, danse, danse, danse ! Je ne vois même pas l’heure où, les blancs débarquant, je tomberai au néant. » Dans cette partie du poème, il est en train de dénoncer le jugement contre lui, d’annoncer sa piété personnelle. Ici, l’image de Tilmans fait référence à cette partie du poème, avec le danseur saignant. Avec l’atmosphère sombre, mais la visibilité de son corps, me rappelle à l’imagerie de Rimbaud.
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Crédit photo :
blood dancer (danseur de sang)
Wolfgang Tilmans, 1992. Print. National Gallery of Art
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CourchevHELL
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Je me suis retrouvée dans le train en direction de Courchevel, pour travailler en tant que saisonnière : ce n’était même pas dans mes plans…je voulais juste me tirer de Bourges…je revenais de l’Océanie, la douche de retour était plus que froide.
Job de serveuse/ barmaid dans un hôtel-restaurant de la station des riches et célèbres, logée (avec deux autres filles dans un 20 m²), nourrie (avec le surplus des menus du jour) , blanchie (une machine à laver pour toute l’équipe), payée 16 euros de l’heure (plus les pourboires) : Ok, cela fera l’affaire. Welcome dans le charmant royaume des saisons !
Je vis dans un 20m², que je partage avec deux de mes collègues du resto. T’as intérêt à bien t’entendre je te le dis… parce que non seulement tu te vois toute la journée au taf, mais quand tu rentres le soir et que tu veux juste décompresser, ben tu te retapes les mêmes personnes ! 
Notre appartement n’est pas grand, mais je le trouve plutôt cute et accueillant. 
Visite guidée : Entrée, couloir où sur ta gauche tu as l’accès à notre salle de bain, au bout de ce couloir tu atterris dans notre cuisinette où se trouve notre télévision, notre petite table, nos plaques de cuisson et notre micro-ondes. Sur la droite, ouverture qui donne sur la partie chambre. Trois lits simples, éparpillés aux 3 coins de la pièce. Voilà...la visite est déjà finie !
Chacune son espace, chacune son armoire, chacune sa table de chevet. L’une de mes collocs a clairement son espace privé selon la disposition des meubles, moi je partage l’autre partie avec Aurore. Aurore, qui devient mon coup de cœur, mon acolyte, ma Partner in crime de cette saison. Nos deux lits sont côte à côte. C’est le fun, parce qu’Aurore et moi, n’avons pas du tout les mêmes horaires. Donc, à nous deux, on couvre tous les shifts de la semaine. On est donc au courant de tout ce qui se passe. On potine, on jacasse, on critique, on fantasme (pas sur les mêmes mecs heureusement !), on se raconte tout quand on arrive le soir à notre QG. On a chacune nos clients favoris, on a chacune nos clients qu’on haït, on a les mêmes relations conflictuelles avec les mêmes collègues. Bref…on s’est bien trouvées !
Pour ceux qui malheureusement, ou heureusement, selon le point de vue, n’ont pas vécu l’expérience de travailler en saison, faut que je vous explique un peu le délire, pour vous mettre en tête quelles sont les conditions dans ce milieu.
Tu as le monde que tu vois en tant que vacancier, quand tu viens passer une ou plusieurs semaines dans un endroit de détente. Tu as l’impression que c’est vraiment génial, tu te dis que tu aimerais ça vivre ici tout le temps. Qu’on doit être bien, nous autres à travailler au milieu de ces paysages blancs et vierges…que c’est la vie de rêve d’évoluer dans des endroits comme Courchevel…hummmmmmmm .....je t’arrête tout de suite ! Tu as intérêt à tenir la cadence de travail, parce que c’est loin d’être des vacances. 
Je travaillais six jours sur sept, 10 heures par jour. Fait le calcul… 60 heures semaine si tu fermes l’établissement à l’heure indiquée sur la porte : c’est rarement le cas ! Sur les 10 heures par jour en pleine saison, tes pauses…tu peux les compter sur les doigts d’une main. Ta journée débute à 7h le matin, gros rush de 8 à 10, ensuite de 12 à 14h30, puis de 16h30 à 20h. Entre ces gros rushs, tu ranges, tu nettoies, tu manges, tu te pètes une clope vite fait entre deux commandes, tu réajuste ton inventaire, tu prépare tes commandes pour la semaine qui s’en vient, tu sers les quelques clients qui se font un break dans leur journée shopping, et tu essaies de caler ton linge sale dans un créneau où la laveuse sera disponible parce que tu arrives en cours de sous-vêtements… Quand tu es sur le service du soir, tu finis à 22h30 (et encore parce que je travaillais en brasserie…et que ce n’était pas l’endroit que les gens favorisaient pour leur soirée). Tu te dis que ton jour de congé, tu vas kiffer sur les pistes, aller patiner, ‘’enjoyer’’ la vie à la montagne ! Personnellement, mon jour de congé c’était : faire les courses, le ménage, et la sieste !!! Par contre la veille au soir du jour de congé…tu lâches la soupape ! tu sors ! tu picoles ! tu vas danser ! D’ailleurs ce genre de programme m’a valu une entorse de la cheville avec arrachement osseux cette année-là. Résultat des courses : Attelle pendant un mois…restreinte à travailler seulement au bar : plus de service en salle. Oui, oui j’ai continué à travailler 6/7, 10h par jour même avec une attelle… !! Je suis une grosse folle. J’en ai encore les séquelles de temps en temps. Un sacré beau souvenir que je me suis offert. Pour conclure ce [petit] interlude, vivre une saison équivaut à danser un rock acrobatique sans s’arrêter pendant 4 à 5 mois, et Dieu sait que j’aimais cette espèce d’adrénaline de rythme effréné qui fait que tu as pas une seconde pour penser...dans mon cas, penser à mon retour au pays.
Pendant ces fameuses soirées de dépressurisation mentale, le monde saisonnier s’entrecroise et se décroise. Terme politiquement correct pour éviter de dire que le monde saisonnier dans les bas-fonds nocturnes, c’est juste une grosse tournante… si si si, assumons ! Les gens se pé-chos  les uns avec les autres selon qui tu croisent et avec qui tu cliques dans les soirées. C’est rare que cela débouche sur des relations longues et durables, mais il y a des exceptions quand même, bien heureusement. Les soirées saisonnières, c’est de la grosse dépravation ! T’as intérêt d’avoir le cœur bien accroché pour la ride de l’enfer qui t’attends. Tu es coupé de la vie réelle pendant plusieurs mois. Ta seule activité, c’est le travail dans un décor de rêve. Donc quand tu as du temps libre, tes instincts primaires prennent le pas sur tout le reste. T’as intérêt tout simplement à t’en battre les reins et n’avoir aucune attente. Vu le conditionnement de travail dans lequel tu évolue en saison, tu t’en fous très facilement parce que tu n’as juste pas l’énergie à mettre dans une quelconque relation, on va se le dire. Tu vas prioriser ton lit et ton sommeil dès que tu en aura l’occasion. Le reste de ce que tu peux vivre , c’est juste un kiff et point final.
***
Je commence mon service.  Il est 7h45 le matin, je passe le balai, la serpillière, replace les tables et les chaises dans la salle principale…me fait couler un café, double dose, parce que sans la double dose, je suis inutile, je ne suis pas fiable, je ne suis pas parlable surtout, et dieu sait que dans la restauration si tu n’es pas aimable, et bien t’oublie le pourboire à la fin. Moi, j’aime ça les pourboires ! J’aime ça voir mon bocal transparent se colorer de jaune, de cuivre et quelques rares fois de bleu, vert ou violet selon la générosité du client. J’imagine toutes les choses que je vais pouvoir m’offrir avec le contenu de ce bocal : plus j’imagine, plus je suis aimable, plus je suis serviable, plus je suis parlable : Mon Mac à moi, c’est ce putain de bocal transparent : ouais, ouais…j’aime le cash et alors ?!
8 heures, j’ouvre les portes…et le bal commence.
Espresso ! Double allongé ! Cappucino ! Jus d’orange ! Croissant ! je te reprends un espresso ! Fais-tu du thé ? Possible de me mettre sur ma note ? Je te book une lasagne pour midi ! Trois cafés s’il te plaît ! Merde, j’ai qu’un billet de 100…je reviens tantôt te payer !
 9h15…j’ai eu la joie de servir tous les moniteurs et monitrices de ski de ce monde, les vendeurs, les serveurs, les chauffeurs, les caddies, toute la communauté saisonnière de la station…Station de riches et célèbres, moi je pogne le job dans l’établissement le moins glamour, mais le plus vivant, avec les vrais gens, de la vraie vie, comme moi qui aime autant voir leur bocal se remplir de mille et une couleur…mais qui du coup…évite de colorer le tien de bocal !
9h30…tu fais ton apparition dans le cadre de porte. Tenue de ski orange, bonnet vert, masque de ride blanc aux verres roses : le tout dans un ton de couleur fluo pour bien mettre en avant le bronzage orangé, issu de tes longues journées à arpenter les pistes. Tu n’es pas seul, tu es accompagné de deux de tes collègues. Tu prends place, au comptoir, retire tout ton attirail protecteur d’ UV nocifs. Tu m’interpelles: 
**Bonjour! Could I have a coffee please love?
Je suis dos à toi, et je pense :
**  Ok Dude, tu m’appelles love, mais tu vas te détendre…je ne te connais pas…
Je me retourne en étant prête à dégainer une remarque qui te ferait fermer ta trappe, mais je me la ravale bien vite quand je croise tes yeux. Ce n’est pas juste, d’avoir des yeux comme cela dans la vie…une espèce de vert/bleu/gris…deux billes hypnotisantes, qui s’illuminent dans le seul spot blanc de ta peau pas bronzée. T’es brun, t’es from ‘’England’’, et t’as un sacré sourire de ‘’mec qui va me mettre dans la merde’’.
Je m’approche de vous autres, je te réponds dans ta langue maternelle. Tu es interloqué.
- Oh well, you speak English love?
- Yes, I do Love! What can I do for you?
- Gonna have just a ‘’café’’ please.
- And for your friends?
- Oh, same for us, me répond l’un d’eux.
- So, three coffee!
- I love your earrings by the way...hummm...what’s your name ?
- Marine…my name is Marine. Well thanks for the compliment.
- Is it not too heavy? your earrings?
Faut dire que je porte des anneaux aussi grands que des bracelets…
- Ahah ! nope, it’s not.
- Where did you learn to speak English that good? You are not French…admit it! you look like Spanish girl ? From Argentina?
Ça, c’est l’effet que font mes anneaux aussi grands que des bracelets ....avec mes cheveux longs teints en noir, attachés en chignon, je dois dégager des airs de Flamenco, qui font qu’on me prend toujours pour une latine.
- I used to live in New Zealand and Australia during a long time. Just came back from there a few months ago. But I’m a pure Frenchie my dear…
- Really? Whaou, New-Zealand and Australia...Nice travel! And do you ski Marina?
- Marine…not Marina!
- Oh well sorry… Marine…Marina…Marine! Argh…easier for me to say Marina! So, I repeat…Do you ski?
- Yes, I do.
- You do not need some lessons? Ski or snowboard?
- I do ski. Never tried snowboard…I’m too frightening of it. Don’t want to break myself a leg or something!
- I can teach you if you want, sometimes…
- Yes, why not, we’ll see. But I need your name…if I want to book my lessons with you!
- Oh well, that’s true! Where are my manners! My name is James. Nice to meet you Marina! So, I’ve to go. See you around.
- I’ll be around until the end of the season so…sure! 
Tu as bu d’un trait ton espresso, replacé chaque élément de ton armure de montagne, en me faisant un petit clin d’œil avant de les cacher derrière ton gros masque de Snow. Mon cœur s’est serré dans ma poitrine. En se serrant, il a battu. En battant, il a fait beaucoup de bruit…tellement de bruit…c’était le bruit du gong qui annonçait le début de la partie de notre jeu. Jeu du chat et de la souris. Jeu du ‘’Suis moi je te fuis, fuis-moi je te suis’’. Jeu de séduction à sens contraire…Passion, fusion, intention où bien ascension ?
Début d’une séduction entrecroisée, qui fait vibrer, qui fait sourire, qui nous anime et nous embrase...
Qu’est-ce que je disais plus haut dans mon récit déjà? ...ah oui ! 
‘‘ T’as intérêt d’avoir le cœur bien accroché pour la ride de l’enfer qui t’attends. Tu es coupé de la vie réelle pendant plusieurs mois. Ta seule activité, c’est le travail. Donc quand tu as du temps libre, tes instincts primaires prennent le pas sur tout le reste. T’as intérêt tout simplement à t’en battre les reins et n’avoir aucune attente. ‘‘
Jamais comme prévu...encore une fois !
À suivre...
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wildoute · 7 years
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" Trace l'inégal palindrome. Neige. Bagatelle, dira Hercule. Le brut repentir, cet écrit né Perec. L'arc lu pèse trop, lis à vice versa. Perte. Cerise d'une vérité banale, le Malstrom,Alep, mort édulcoré, crêpe porté de ce désir brisé d'un iota. Livre si aboli, tes sacres ont éreinté, cor cruel, nos albatros. Être las, autel bâti, miette vice versa du jeu que fit, nacré, médical, le sélénite relaps, ellipsoïdal. Ivre il bat, la turbine bat, l'isolé me ravale : le verre si obéi du Pernod -- eh, port su ! -- obsédante sonate teintée d'ivresse. Ce rêve se mit -- peste ! -- à blaguer. Beh ! L'art sec n'a si peu qu'algèbre s'élabore de l'or évalué. Idiome étiré, hésite, bâtard replié, l'os nu. Si, à la gêne secrète -- verbe nul à l'instar de cinq occis --, rets amincis, drailles inégales, il, avatar espacé, caresse ce noir Belzebuth, oeil offensé, tire ! L'écho fit (à désert) : Salut, sang, robe et été. Fièvres. Adam, rauque ; il écrit : Abrupt ogre, eh, cercueil, l'avenir tu, effilé, génial à la rue (murmure sud eu ne tire vaseline séparée ; l'épeire gelée rode : Hep, mortel ?) lia ta balafre native. Litige. Regagner (et ne m'...). Ressac. Il frémit, se sape, na ! Eh, cavale ! Timide, il nia ce sursaut. Hasard repu, tel, le magicien à morte me lit. Un ignare le rapsode, lacs ému, mixa, mêla : Hep, Oceano Nox, ô, béchamel azur ! Éjaculer ! Topaze ! Le cèdre, malabar faible, Arsinoë le macule, mante ivre, glauque, pis, l'air atone (sic). Art sournois : si, médicinale, l'autre glace (Melba ?) l'un ? N'alertai ni pollen (retêter : gercé, repu, denté...) ni tobacco. Tu, désir, brio rimé, eh, prolixe nécrophore, tu ferres l'avenir velu, ocre, cromant-né ? Rage, l'ara. Veuglaire. Sedan, tes elzévirs t'obsèdent. Romain ? Exact. Et Nemrod selle ses Samson ! Et nier téocalli ? Cave canem (car ce nu trop minois -- rembuscade d'éruptives à babil -- admonesta, fil accru, Têtebleu ! qu'Ariane évitât net. Attention, ébénier factice, ressorti du réel. Ci-gît. Alpaga, gnôme, le héros se lamente, trompé, chocolat : ce laid totem, ord, nil aplati, rituel biscornu ; ce sacré bedeau (quel bât ce Jésus !). Palace piégé, Torpédo drue si à fellah tôt ne peut ni le Big à ruer bezef. L'eugéniste en rut consuma d'art son épi d'éolienne ici rot (eh... rut ?). Toi, d'idem gin, élèvera, élu, bifocal, l'ithos et notre pathos à la hauteur de sec salamalec ? Élucider. Ion éclaté : Elle ? Tenu. Etna but (item mal famé), degré vide, julep : macédoine d'axiomes, sac semé d'École, véniel, ah, le verbe enivré (ne sucer ni arrêter, eh ça jamais !) lu n'abolira le hasard ? Nu, ottoman à écho, l'art su, oh, tara zéro, belle Deborah, ô, sacre ! Pute, vertubleu, qualité si vertu à la part tarifé (décalitres ?) et nul n'a lu trop s'il séria de ce basilic Iseut. Il à prié bonzes, Samaritain, Tora, vilains monstres (idolâtre DNA en sus) rêvés, évaporés : Arbalète (bètes) en noce du Tell ivre-mort, émeri tu : O, trapu à elfe, il lie l'os, il lia jérémiade lucide. Pétard ! Rate ta reinette, bigleur cruel, non à ce lot ! Si, farcis-toi dito le coeur ! Lied à monstre velu, ange ni bête, sec à pseudo délire : Tsarine (sellée, là), Cid, Arétin, abruti de Ninive, Déjanire... Le Phenix, ève de sables, écarté, ne peut égarer racines radiales en mana : l'Oubli, fétiche en argile. Foudre. Prix : Ile de la Gorgone en roc, et, ô, Licorne écartelée, Sirène, rumb à bannir à ma (Red n'osa) niére de mimosa : Paysage d'Ourcq ocre sous ive d'écale ; Volcan. Roc : tarot célé du Père. Livres. Silène bavard, replié sur sa nullité (nu à je) belge : ipséité banale. L' (eh, ça !) hydromel à ri, psaltérion. Errée Lorelei... Fi ! Marmelade déviré d'Aladine. D'or, Noël : crèche(l'an ici taverne gelée dès bol...) à santon givré, fi !, culé de l'âne vairon. Lapalisse élu, gnoses sans orgueil (écru, sale, sec). Saluts : angiome. T'es si crâneur ! ** * Rue. Narcisse ! Témoignas-tu ! l'ascèse, là, sur ce lieu gros, nasses ongulées... S'il a pal, noria vénale de Lucifer, vignot nasal(obsédée, le genre vaticinal), eh, Cercle, on rode, nid à la dérive, Dèdale (M... !) ramifié ? Le rôle erre, noir, et la spirale mord, y hache l'élan abêti : Espiègle (béjaune) Till : un as rusé. Il perdra. Va bene. Lis,  servile  repu  d'électorat,  cornac,  Lovelace.  De  visu, oser ? Coq cru, ô, Degas, y'a pas, ô mime, de rein à sonder : à marin nabab, murène risée. Le trace en roc, ilote cornéen. O, grog, ale d'elixir perdu, ô, feligrane ! Eh, cité, fil bu ! ô ! l'anamnèse, lai d'arsenic, arrérage tué, pénétra ce sel- base de Vexin. Eh, pèlerin à (Je : devin inédit) urbanité radicale (elle s'en ira...), stérile, dodu. Espaces (été biné ? gnaule ?) verts. Nomade, il rue, ocelot. Idiot-sic rafistolé : canon ! Leur cruel gibet te niera, têtard raté, pédicule d'aimé rejailli. Soleil lie, fléau, partout ire (Métro, Mer, Ville...) tu déconnes. Été : bètel à brasero. Pavese versus Neandertal ! O, diserts noms ni à Livarot ni à Tir ! Amassez. N'obéir. Pali, tu es ici : lis abécédaires, lis portulan : l'un te sert- il ? à ce défi rattrapa l'autre ? Vise-t-il auquel but rêvé tu perças ? Oh, arobe d'ellébore, Zarathoustra ! L'ohcéan à mot (Toundra ? Sahel ?) à ri : Lob à nul si à ma jachère, terrain récusé, nervi, née brève l'haleine véloce de mes casse-moix à (Déni, ô !) décampé. Lu, je diverge de ma flamme titubante : une telle(étal, ce noir édicule cela mal) ascèse drue tua, ha, l'As. Oh, taper ! Tontes ! Oh, tillac, ô, fibule à reve l'Énigme (d'idiot tu) rhétoricienne. Il, Oedipe, Nostradamus nocturne et, si né Guelfe, zébreur à Gibelin tué (pentothal ?), le faiseur d'ode protège. Ipéca... : lapsus. Eject à bleu qu'aède berça sec. Un roc si bleu ! Tir. ital. : palindrome tôt dialectal. Oc ? Oh, cep mort et né, mal essoré, hélé. Mon gag aplati gicle. Érudit rossérecit, ça freine, benoit, net. Ta tentative en air auquel bète, turc, califat se(nom d'Ali- Baba !) sévit, pure de -- d'ac ? -- submersion importune, crac, menace, vacilla, co-étreinte... Nos masses, elles dorment ? Etc... Axé ni à mort-né des bots. Rivez ! Les Etna de Serial-Guevara l'égarent. N'amorcer coulevrine. Valser. Refuter. Oh, porc en exil (Orphée), miroir brisé du toc cabotin et né du Perec : Regret éternel. L'opiniâtre. L'annulable. Mec, Alger tua l'élan ici démission. Ru ostracisé,notarial, si peu qu'Alger, Viet-Nam (élu caméléon !), Israël, Biafra, bal à merde : celez, apôtre Luc à Jéruzalem, ah ce boxon ! On à écopé,ha, le maximum Escale d'os, pare le rang inutile. Métromane ici gamelle, tu perdras. Ah, tu as rusé ! Cain ! Lied imité la vache (à ne pas estimer) (flic assermenté, rengagé) régit. Il évita, nerf à la bataille trompé. Hé, dorée, l'Égérie pelée rape, sénile, sa vérité nue du sérum : rumeur à la laine, gel, if, feutrine, val, lieu-créche, ergot, pur, Bâtir ce lieu qu'Armada serve : if étété, éborgnas- tu l'astre sédatif ? Oh, célérités ! Nef ! Folie ! Oh, tubez ! Le brio ne cessera, ce cap sera ta valise ; l'âge : ni sel-liard (sic) ni master- (sic)-coq, ni cédrats, ni la lune brève. Tercé, sénégalais, un soleil perdra ta bétise héritée (Moi-Dieu, la vérole !) Déroba le serbe glauque, pis, ancestral, hébreu(Galba et Septime-Sévère). Cesser, vidé et nié. Tetanos. Etna dès boustrophédon répudié. Boiser. Révèle l'avare mélo, s'il t'a béni, brutal tablier vil. Adios. Pilles, pale rétine, le sel, l'acide mercanti. Feu que Judas rêve, civette imitable, tu as alerté, sort à blason, leur croc. Et nier et n'oser. Casse-t- il, ô, baiser vil ? à toi, nu désir brisé, décédé, trope percé, roc lu. Détrompe la. Morts : l'Ame, l'Élan abêti, revenu. Désire ce trépas rêvé : Ci va ! S'il porte, sépulcral, ce repentir, cet écrit ne perturbe le lucre : Haridelle, ta gabegie ne mord ni la plage ni l'écart. " Georges Perec, Au Moulin d'Andé, 1969
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feluz9 · 4 years
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Je lisais. Que lisais-je ? Oh ! le vieux livre austère, Le poème éternel ! — La Bible ? — Non, la terre. Platon, tous les matins, quand revit le ciel bleu, Lisait les vers d’Homère, et moi les fleurs de Dieu. J’épelle les buissons, les brins d’herbe, les sources ; Et je n’ai pas besoin d’emporter dans mes courses Mon livre sous mon bras, car je l’ai sous mes pieds. Je m’en vais devant moi dans les lieux non frayés, Et j’étudie à fond le texte, et je me penche, Cherchant à déchiffrer la corolle et la branche. Donc, courbé, — c’est ainsi qu’en marchant je traduis La lumière en idée, en syllabes les bruits, — J’étais en train de lire un champ, page fleurie. Je fus interrompu dans cette rêverie ; Un doux martinet noir avec un ventre blanc Me parlait ; il disait : — Ô pauvre homme, tremblant Entre le doute morne et la foi qui délivre, Je t’approuve, il est bon de lire dans ce livre. Lis toujours, lis sans cesse, ô penseur agité, Et que les champs profonds t’emplissent de clarté ! Il est sain de toujours feuilleter la nature, Car c’est la grande lettre et la grande écriture ; Car la terre, cantique où nous nous abîmons, A pour versets les bois et pour strophes les monts ! Lis. Il n’est rien dans tout ce que peut sonder l’homme Qui, bien questionné par l’âme, ne se nomme. Médite. Tout est plein de jour, même la nuit ; Et tout ce qui travaille, éclaire, aime ou détruit, A des rayons : la roue au dur moyeu, l’étoile, La fleur, et l’araignée au centre de sa toile.
Rends-toi compte de Dieu. Comprendre, c’est aimer. Les plaines où le ciel aide l’herbe à germer, L’eau, les prés, sont autant de phrases où le sage Voit serpenter des sens qu’il saisit au passage. Marche au vrai. Le réel, c’est le juste, vois-tu ; Et voir la vérité, c’est trouver la vertu. Bien lire l’univers, c’est bien lire la vie. Le monde est l’œuvre où rien ne ment et ne dévie, Et dont les mots sacrés répandent de l’encens. L’homme injuste est celui qui fait des contre-sens. Oui, la création tout entière, les choses, Les êtres, les rapports, les éléments, les causes, Rameaux dont le ciel clair perce le réseau noir, L’arabesque des bois sur les cuivres du soir, La bête, le rocher, l’épi d’or, l’aile peinte, Tout cet ensemble obscur, végétation sainte, Compose en se croisant ce chiffre énorme : DIEU. L’éternel est écrit dans ce qui dure peu ; Toute l’immensité, sombre, bleue, étoilée, Traverse l’humble fleur, du penseur contemplée ; On voit les champs, mais c’est de Dieu qu’on s’éblouit. Le lys que tu comprends en toi s’épanouit ; Les roses que tu lis s’ajoutent à ton âme. Les fleurs chastes, d’où sort une invisible flamme, Sont les conseils que Dieu sème sur le chemin ; C’est l’âme qui les doit cueillir, et non la main. Ainsi tu fais ; aussi l’aube est sur ton front sombre, Aussi tu deviens bon, juste et sage ; et dans l’ombre Tu reprends la candeur sublime du berceau.
- Victor Hugo
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plumedepoete · 5 years
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                               IUn jour, Robert de Baudricourt vit, devant lui,Paraître une jeune paysanne qui, réjouie,Lui dit " Moi, je suis Jeanne d'Arc, de Domrémy,Et j'ai à vous communiquer, comme une amie,Une chose extraordinaire. Le Ciel bleuM'a fait entendre sa voix et, comme de  Dieu,M'a ordonné de sauver la France bénie.Oui, il faut que je parle au roi qui n'aura niLa haine ni du dégoût pour moi ". " Une exaltée,Pensa-t-il, ou bien une menteuse effrontée "Mais Jeanne continua, ferveur dans les  yeux,Et le capitaine crut qu'elle était de Dieu.Finalement, il l'accompagna chez le roi.On marchait comme avoir une confiance en soi.Quelques bonnes semaines plus tard, on reçutJeanne d'arc qui entendit la voix si aiguëDe plusieurs seigneurs en lui montrant, de la cour,Un gentilhomme vêtu comme Roi d'amour." Voici le roi ". C'était juste pour la tromper.Le roi en personne l'avait fait pour taperSur les nerfs de Jeanne d'arc et la mettre enfinÀ l'épreuve. " Si ce qu'elle a dit est divin,Se dit le roi, elle saura me reconnaîtreParmi tous mes gentilhommes qu'il faut soumettre ".Or, Jeanne d'Arc ne se trompait pas. On la vitS'arrêter, après avoir parcouru, sévie,Toute la grande salle, devant un bonhommeQui essayait de se cacher comme un tel homme." Au nom de Dieu, s'écria Jeanne, c'est vous le roi.En ayant une confiance absolue en moi,Les Anglais seront tous chassés certainement,Et vous serez reconnu roi de France aimant.Donnez-moi des armes et soldats, car Dieu le veut "Devant un tel prodige, Charles VII, peureux,Demeurait étonné; mais pourtant convaincuQue Jeanne allait obéir à sa mission voulue.                              IIL'armée anglaise était bien massée près d'Orléans.Certes, la ville avait résisté comme un lion,Après s'être assiégée depuis plus de six mois.Mais elle semblait tout près de céder. "Ô moisDifficiles ! ". Les Anglais étaient en grand nombreEt toute résistance, face à ce grand nombre,Paraissait inutile. Et voilà Jeanne d'ArcQui conseillait d'attaquer cet ennemi braqueÀ Orléans ! Les chefs de l'armée française émusConsidéraient la jeune fille comme élue.Elle était jeune mais pourtant inébranlable.Les soldats enthousiasmés la voyaient capable,Alors ils étaient déterminés à la suivre.Vêtue d'une armure éclatante et tout en cuivre,Jeanne d'Arc conduisit tous ses hommes à l'assaut.La bataille était terrible. Comme des flots,Les deux armées ennemies, comme deux  lions,Luttaient si hardiment sous les remparts d'Orléans.Mais les Français parvinrent à ouvrir d'embléeUne grande brèche dans les rangs des Anglais.Les habitants de la ville, tout à fait là,Qui suivaient bien avec émotion le combat,Se lancèrent eux aussi à l'assaut, l'air franc.Hélas ! pris entre deux groupes de combattants,Les Anglais étaient contraints de se retirer.Par bonheur, Orléans était enfin libérée.La ville fêtait cet événement. Mais JeanneNe laissait pas de trêve à l'ennemi en panne :Elle le poursuivit jusqu'à Reims et la villeSe libéra. La jeune fille était habile.Une grande partie de sa mission divineÉtait désormais accomplie. L'air si câline,Le roi était reconnu roi de France aiméEt sacré en cathédrale de Reims aisée.                               IIICependant, tant que les Anglais, en défaillance,N'étaient pas encore tous boutés hors de France,Le règne de Charles VII n'était pas certain.Jeanne crut que la lutte allait prendre fin.Mais à Compiègne Jeanne d'Arc était captive.Les Anglais pouvaient maintenant, la mine vive,Se venger de celle qui, apparemment bête,Était bien à l'origine de leurs défaites.Confiée à un vrai tribunal ecclésiastiqueJeanne était soumise à un procès fatidique.Les juges la déclarèrent simple sorcière,Coupable d'une grande imposture grossière.Ces fausses accusations ne troublaient en rien Jeanne.Elle n'avait q'une réponse bien divine :" Tout ce que j'ai fait était sur l'ordre de Dieu "Mais quel poids pouvaient avoir ces mots pris de DieuDevant des juges volontairement hostiles ?La peine serait si terrible et non futile.Le matin, Jeanne était conduite sur la placeDu Vieux-Marché à Rouen. Apparemment de glace,Seule, calme, les yeux bleus tournés vers le ciel,Jeanne monta les degrés du bûcher tout miel.Tandis qu'un grand soldat l'enchaînait au poteau,Elle répétait à voix haute d'un moineau :" Tout ce que j'ai fait était sur l'ordre de Dieu ".Mais les flammes déjà l'entouraient. Oh mon Dieu !
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À moi. L’histoire d’une de mes folies. Depuis longtemps je me vantais de posséder tous les paysages possibles, et trouvais dérisoires les célébrités de la peinture et de la poésie moderne. J’aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d’église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l’enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs. Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n’a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de religion étouffées, révolutions de mœurs, déplacements de races et de continents : je croyais à tous les enchantements. J’inventai la couleur des voyelles ! — A noir, E blanc, I rouge, O bleu, U vert. — Je réglai la forme et le mouvement de chaque consonne, et, avec des rythmes instinctifs, je me flattai d’inventer un verbe poétique accessible, un jour ou l’autre, à tous les sens. Je réservais la traduction. Ce fut d’abord une étude. J’écrivais des silences, des nuits, je notais l’inexprimable. Je fixais des vertiges. ——— Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises, Que buvais-je, à genoux dans cette bruyère Entourée de tendres bois de noisetiers, Dans un brouillard d’après-midi tiède et vert ! Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise, — Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert ! — Boire à ces gourdes jaunes, loin de ma case Chérie ? Quelque liqueur d’or qui fait suer. Je faisais une louche enseigne d’auberge. Un orage vint chasser le ciel. Au soir L’eau des bois se perdait sur les sables vierges, Le vent de Dieu jetait des glaçons aux mares ; Pleurant, je voyais de l’or — et ne pus boire. — ——— À quatre heures du matin, l’été, Le sommeil d’amour dure encore. Sous les bocages s’évapore L’odeur du soir fêté. Là-bas, dans leur vaste chantier Au soleil des Hespérides, Déjà s’agitent — en bras de chemise — Les Charpentiers. Dans leurs Déserts de mousse, tranquilles, Ils préparent les lambris précieux Où la ville Peindra de faux cieux. Ô, pour ces Ouvriers charmants Sujets d’un roi de Babylone, Vénus ! quitte un instant les Amants Dont l’âme est en couronne. Ô Reine des Bergers, Porte aux travailleurs l’eau-de-vie, Que leurs forces soient en paix En attendant le bain dans la mer à midi. ——— La vieillerie poétique avait une bonne part dans mon alchimie du verbe. Je m’habituai à l’hallucination simple : je voyais très-franchement une mosquée à la place d’une usine, une école de tambours faite par des anges, des calèches sur les routes du ciel, un salon au fond d’un lac ; les monstres, les mystères ; un titre de vaudeville dressait des épouvantes devant moi. Puis j’expliquai mes sophismes magiques avec l’hallucination des mots ! Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit. J’étais oisif, en proie à une lourde fièvre : j’enviais la félicité des bêtes, — les chenilles, qui représentent l’innocence des limbes, les taupes, le sommeil de la virginité ! Mon caractère s’aigrissait. Je disais adieu au monde dans d’espèces de romances : CHANSON DE LA PLUS HAUTE TOUR. Qu’il vienne, qu’il vienne, Le temps dont on s’éprenne. J’ai tant fait patience Qu’à jamais j’oublie. Craintes et souffrances Aux cieux sont parties. Et la soif malsaine Obscurcit mes veines. Qu’il vienne, qu’il vienne, Le temps dont on s’éprenne. Telle la prairie À l’oubli livrée, Grandie, et fleurie D’encens et d’ivraies, Au bourdon farouche Des sales mouches. Qu’il vienne, qu’il vienne, Le temps dont on s’éprenne. J’aimai le désert, les vergers brûlés, les boutiques fanées, les boissons tiédies. Je me traînais dans les ruelles puantes et, les yeux fermés, je m’offrais au soleil, dieu de feu. « Général, s’il reste un vieux canon sur tes remparts en ruines, bombarde-nous avec des blocs de terre sèche. Aux glaces des magasins splendides ! dans les salons ! Fais manger sa poussière à la ville. Oxyde les gargouilles. Emplis les boudoirs de poudre de rubis brûlante… » Oh ! le moucheron enivré à la pissotière de l’auberge, amoureux de la bourrache, et que dissout un rayon ! FAIM. Si j’ai du goût, ce n’est guère
Que pour la terre et les pierres.
Je déjeune toujours d’air,
De roc, de charbons, de fer.
Mes faims, tournez. Paissez, faims,
Le pré des sons.
Attirez le gai venin
Des liserons.
Mangez les cailloux qu’on brise,
Les vieilles pierres d’églises ;
Les galets des vieux déluges,
Pains semés dans les vallées grises.
———
Le loup criait sous les feuilles
En crachant les belles plumes
De son repas de volailles :
Comme lui je me consume.
Les salades, les fruits
N’attendent que la cueillette ;
Mais l’araignée de la haie
Ne mange que des violettes.
Que je dorme ! que je bouille
Aux autels de Salomon.
Le bouillon court sur la rouille,
Et se mêle au Cédron.
Enfin, ô bonheur, ô raison, j’écartai du ciel l’azur, qui est du noir, et je vécus, étincelle d’or de la lumière nature. De joie, je prenais une expression bouffonne et égarée au possible :
Elle est retrouvée !
Quoi ? l’éternité.
C’est la mer mêlée
Au soleil.
Mon âme éternelle,
Observe ton vœu
Malgré la nuit seule
Et le jour en feu.
Donc tu te dégages
Des humains suffrages,
Des communs élans !
Tu voles selon…..
— Jamais l’espérance.
Pas d’orietur.
Science et patience,
Le supplice est sûr.
Plus de lendemain,
Braises de satin,
Votre ardeur
Est le devoir.
Elle est retrouvée !
— Quoi ? — l’Éternité.
C’est la mer mêlée
Au soleil.
———
Je devins un opéra fabuleux : je vis que tous les êtres ont une fatalité de bonheur : l’action n’est pas la vie, mais une façon de gâcher quelque force, un énervement. La morale est la faiblesse de la cervelle. À chaque être, plusieurs autres vies me semblaient dues. Ce monsieur ne sait ce qu’il fait : il est un ange. Cette famille est une nichée de chiens. Devant plusieurs hommes, je causai tout haut avec un moment d’une de leurs autres vies. — Ainsi, j’ai aimé un porc.
Aucun des sophismes de la folie, — la folie qu’on enferme, — n’a été oublié par moi : je pourrais les redire tous, je tiens le système.
Ma santé fut menacée. La terreur venait. Je tombais dans des sommeils de plusieurs jours, et, levé, je continuais les rêves les plus tristes. J’étais mûr pour le trépas, et par une route de dangers ma faiblesse me menait aux confins du monde et de la Cimmérie, patrie de l’ombre et des tourbillons.
Je dus voyager, distraire les enchantements assemblés sur mon cerveau. Sur la mer, que j’aimais comme si elle eût dû me laver d’une souillure, je voyais se lever la croix consolatrice. J’avais été damné par l’arc-en-ciel. Le Bonheur était ma fatalité, mon remords, mon ver : ma vie serait toujours trop immense pour être dévouée à la force et à la beauté.
Le Bonheur ! Sa dent, douce à la mort, m’avertissait au chant du coq, — ad matutinum, au Christus venit, — dans les plus sombres villes :
Ô saisons, ô châteaux !
Quelle âme est sans défauts ?
J’ai fait la magique étude
Du bonheur, qu’aucun n’élude.
Salut à lui, chaque fois
Que chante le coq gaulois.
Ah ! je n’aurai plus d’envie :
Il s’est chargé de ma vie.
Ce charme a pris âme et corps
Et dispersé les efforts.
Ô saisons, ô châteaux !
L’heure de sa fuite, hélas !
Sera l’heure du trépas.
Ô saisons, ô châteaux !
———
Cela s’est passé. Je sais aujourd’hui saluer la beauté.
Rimbaud _ 
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the-entangler · 7 years
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Le Grand Palindrome, Georges Perec
9691 ,EDNA' D NILUOM UA CEREP SEGROEG
Trace l'inégal palindrome. Neige. Bagatelle, dira Hercule. Le brut repentir, cet écrit né Perec. L'arc lu pèse trop, lis à vice-versa. Perte. Cerise d'une vérité banale, le Malstrom, Alep, mort édulcoré, crêpe porté de ce désir brisé d'un iota. Livre si aboli, tes sacres ont éreinté, cor cruel, nos albatros. Être las, autel bâti, miette vice-versa du jeu que fit, nacré, médical, le sélénite relaps, ellipsoïdal. Ivre il bat, la turbine bat, l'isolé me ravale : le verre si obéi du Pernod -- eh, port su ! -- obsédante sonate teintée d'ivresse. Ce rêve se mit -- peste ! -- à blaguer. Beh ! L'art sec n'a si peu qu'algèbre s'élabore de l'or évalué. Idiome étiré, hésite, bâtard replié, l'os nu. Si, à la gêne secrète verbe nul à l'instar de cinq occis--, rets amincis, drailles inégales, il, avatar espacé, caresse ce noir Belzebuth, ô il offensé, tire ! L'écho fit (à désert) : Salut, sang, robe et été. Fièvres. Adam, rauque; il écrit : Abrupt ogre, eh, cercueil, l'avenir tu, effilé, génial à la rue (murmure sud eu ne tire vaseline séparée; l'épeire gelée rode : Hep, mortel ?) lia ta balafre native. Litige. Regagner (et ne m'…). Ressac. Il frémit, se sape, na ! Eh, cavale! Timide, il nia ce sursaut.
Hasard repu, tel, le magicien à morte me lit. Un ignare le rapsode, lacs ému, mixa, mêla : Hep, Oceano Nox, ô, béchamel azur ! Éjaculer ! Topaze ! Le cèdre, malabar faible, Arsinoë le macule, mante ivre, glauque, pis, l'air atone (sic). Art sournois : si, médicinale, l'autre glace (Melba ?) l'un ? N'alertai ni pollen (retêter : gercé, repu, denté…) ni tobacco. Tu, désir, brio rimé, eh, prolixe nécrophore, tu ferres l'avenir velu, ocre, cromant-né ? Rage, l'ara. Veuglaire. Sedan, tes elzévirs t'obsèdent. Romain ? Exact. Et Nemrod selle ses Samson ! Et nier téocalli ? Cave canem (car ce nu trop minois -- rembuscade d'éruptives à babil -- admonesta, fil accru, Têtebleu ! qu'Ariane évitât net. Attention, ébénier factice, ressorti du réel. Ci-gît. Alpaga, gnôme, le héros se lamente, trompé, chocolat : ce laid totem, ord, nil aplati, rituel biscornu; ce sacré bédeau (quel bât ce Jésus!). Palace piégé, Torpédo drue si à fellah tôt ne peut ni le Big à ruer bezef. L'eugéniste en rut consuma d'art son épi d'éolienne ici rot (eh… rut ?). Toi, d'idem gin, élèvera, élu, bifocal, l'ithos et notre pathos à la hauteur de sec salamalec ? Élucider. Ion éclaté : Elle ? Tenu. Etna but (item mal famé), degré vide, julep : macédoine d'axiomes, sac semé d'École, véniel, ah, le verbe enivré (ne sucer ni arrêter, eh ça jamais !) lu n'abolira le hasard ? Nu, ottoman à écho, l'art su, oh, tara zéro, belle Deborah, ô, sacre ! Pute, vertubleu, qualité si vertu à la part tarifé (décalitres ?) et nul n'a lu trop s'il séria de ce basilic Iseut.
Il a prié bonzes, Samaritain, Tora, vilains monstres (idolâtre DNA en sus) rêvés, évaporés : Arbalète (bètes) en noce du Tell ivre-mort, émeri tu : O, trapu à elfe, il lie l'os, il lia jérémiade lucide. Petard! Rate ta reinette, bigleur cruel, non à ce lot ! Si, farcis-toi dito le coeur ! Lied à monstre velu, ange ni bête, sec à pseudo délire : Tsarine (sellée, là), Cid, Arétin, abruti de Ninive, Déjanire.. Le Phenix, eve de sables, écarté, ne peut égarer racines radiales en mana : l'Oubli, fétiche en argile. Foudre. Prix : Ile de la Gorgone en roc, et, ô, Licorne écartelée, Sirène, rumb à bannir à ma (Red n'osa) niére de mimosa : Paysage d'Ourcq ocre sous ive d'écale; Volcan. Roc : tarot célé du Père. Livres. Silène bavard, replié sur sa nullité (nu à je) belge : ipséité banale. L' (eh, ça !) hydromel à ri, psaltérion. Errée Lorelei… Fi ! Marmelade déviré d'Aladine. D'or, Noël : crèche (l'an ici taverne gelée dès bol…) à santon givré, fi !, culé de l'âne vairon. Lapalisse élu, gnoses sans orgueil (écru, sale, sec). Saluts : angiome. T'es si crâneur !
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Rue. Narcisse ! Témoignas-tu ! l'ascèse, là, sur ce lieu gros, nasses ongulées… S'il a pal, noria vénale de Lucifer, vignot nasal (obsédée, le genre vaticinal), eh, Cercle, on rode, nid à la dérive, Dédale (M.. !) ramifié ? Le rôle erre, noir, et la spirale mord, y hache l'élan abêti : Espiègle (béjaune) Till : un as rusé. Il perdra. Va bene. Lis, servile repu d'électorat, cornac, Lovelace. De visu, oser ? Coq cru, ô, Degas, y'a pas, ô mime, de rein à sonder : à marin nabab, murène risée. Le trace en roc, ilote cornéen. O, grog, ale d'elixir perdu, ô, feligrane! Eh, cité, fil bu ! ô ! l'anamnèse, lai d'arsenic, arrérage tué, pénétra ce sel-base de Vexin. Eh, pèlerin à (Je : devin inédit) urbanité radicale (elle s'en ira…), stérile, dodu. Espaces (été biné ? gnaule ?) verts. Nomade, il rue, ocelot. Idiot-sic rafistolé : canon ! Leur cruel gibet te niera, têtard raté, pédicule d'aimé rejailli. Soleil lie, fléau, partout ire (Métro, Mer, Ville…) tu déconnes. Été : bètel à brasero. Pavese versus Neandertal ! O, diserts noms ni à Livarot ni à Tir ! Amassez. N'obéir. Pali, tu es ici : lis abécédaires, lis portulan : l'un te sert-il ? à ce défi rattrapa l'autre ? Vise-t-il auquel but rêvé tu perças ? Oh, arobe d'ellébore, Zarathoustra! L'ohcéan à mot (Toundra ? Sahel ?) à ri : Lob à nul si à ma jachère, terrain récusé, nervi, née brève l'haleine véloce de mes casse-moix à (Déni, ô !) décampé. Lu, je diverge de ma flamme titubante : une telle (étal, ce noir édicule cela mal) ascèse drue tua, ha, l'As. Oh, taper ! Tontes ! Oh, tillac, ô, fibule à rêve l'Énigme (d'idiot tu) rhétoricienne. Il, Oedipe, Nostradamus nocturne et, si né Guelfe, zébreur à Gibelin tué (pentothal ?), le faiseur d'ode protège. Ipéca… : lapsus. Eject à bleu qu'aède berça sec. Un roc si bleu ! Tir. ital. : palindrome tôt dialectal. Oc ? Oh, cep mort et né, mal essoré, hélé. Mon gag aplati gicle. Érudit rosse-récit, ça freine, benoit, net. Ta tentative en air auquel bète, turc, califat se (nom d'Ali-Baba !) sévit, pure de -- d'ac ? -- submersion importune, crac, menace, vacilla, co-étreinte…
Nos masses, elles dorment ? Etc… Axé ni à mort-né des bots. Rivez ! Les Etna de Serial-Guevara l'égarent. N'amorcer coulevrine. Valser. Refuter. Oh, porc en exil (Orphée), miroir brisé du toc cabotin et né du Perec : Regret éternel. L'opiniâtre. L'annulable. Mec, Alger tua l'élan ici démission. Ru ostracisé, notarial, si peu qu'Alger, Viet-Nam (élu caméléon !), Israël, Biafra, bal à merde : celez, apôtre Luc à Jéruzalem, ah ce boxon! On à écopé, ha, le maximum !
Escale d'os, pare le rang inutile. Métromane ici gamelle, tu perdras. Ah, tu as rusé! Cain! Lied imité la vache (à ne pas estimer) (flic assermenté, rengagé) régit. Il évita, nerf à la bataille trompé. Hé, dorée, l'Égérie pelée rape, sénile, sa vérité nue du sérum : rumeur à la laine, gel, if, feutrine, val, lieu-créche, ergot, pur, Bâtir ce lieu qu'Armada serve : if étété, éborgnas-tu l'astre sédatif ? Oh, célérités ! Nef ! Folie ! Oh, tubez ! Le brio ne cessera, ce cap sera ta valise; l'âge : ni sel-liard (sic) ni master-(sic)-coq, ni cédrats, ni la lune brève. Tercé, sénégalais, un soleil perdra ta bétise héritée (Moi-Dieu, la vérole!)
Déroba le serbe glauque, pis, ancestral, hébreu (Galba et Septime-Sévère). Cesser, vidé et nié. Tetanos. Etna dès boustrophédon répudié. Boiser. Révèle l'avare mélo, s'il t'a béni, brutal tablier vil. Adios. Pilles, pale rétine, le sel, l'acide mercanti. Feu que Judas rêve, civette imitable, tu as alerté, sort à blason, leur croc. Et nier et n'oser. Casse-t-il, ô, baiser vil ? à toi, nu désir brisé, décédé, trope percé, roc lu. Détrompe la. Morts : l'Ame, l'Élan abêti, revenu. Désire ce trépas rêvé : Ci va ! S'il porte, sépulcral, ce repentir, cet écrit ne perturbe le lucre : Haridelle, ta gabegie ne mord ni la plage ni l'écart.
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lapsang-lisait · 7 years
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Un dieu un animal, Jérôme Ferrari
Est-ce que j'ai aimé ce livre ? Oui mais non. Il est minuscule, c'est presque une nouvelle, et pourtant l'auteur a réussi à en faire un pavé. Un vrai pavé, un de ceux qu'on lance pendant les révolutions, ou qu'on entasse pour faire des barricades….
Par quel miracle me direz-vous ? Je vous explique. Le truc, c'est qu'on dirait que Jérôme Ferrari ne connaît pas les chapitres, ni même les sauts de pages, ou les sauts de ligne tout simplement. Résultat, ce roman est tout bonnement irrespirable.  On est en apnée de la première ligne jusqu'à la dernière. Alors c'est vrai, il n'y a que 110 pages, mais en ce qui me concerne je n'ai pas l'entraînement pour le Grand Bleu et ça fait déjà une sacrée profondeur pour retenir sa respiration.
Pourtant, à part ça, j'aime beaucoup le style, j'aime beaucoup le thème (le sens de la vie, la quête de soi, la brutalité du monde et la rédemption, ouais rien que ça, très digeste n’est-ce pas ?), mais honnêtement ça m'a fatigué. Peut-être suis-je une grosse feignasse ? Oh, c'est tout à fait possible ne nous racontons pas d’histoire… Par contre, est-ce une raison suffisante pour jeter le bébé avec l’eau du bain ? Bah non justement et plus j’y pense plus je me dis que ça fait du bien parfois de fournir un petit effort. Parce que c’est comme ça la vie, compliqué. Difficile. Pas gagné (ceci étant la version optimiste de "perdu d'avance")...
Donc voilà, ce n’est pas que je change d’avis comme de chaussettes, non ce qui se passe c'est que ce livre possède en réalité les qualités de ses défauts. Je veux dire par là que Jérôme Ferrari ne pouvait pas faire autrement ni surtout faire mieux que de l'écrire comme il l’a fait. Ce texte, par son côté monobloc acquiert une force monstrueuse, quasi divine pour faire un clin d'œil au titre, et il nous scotche sur place dans l’attente de la fin avec une espèce d’urgence qui va nous laisser un goût amer, c’est couru d’avance. En effet il n’y aura pas d'échappatoire, on le sait depuis… euh je sais pas moi, depuis le titre peut-être ? Un dieu un animal, c’est sûr que ça interroge, chaque homme est un peu des deux à mon avis. Mais on se fiche bien de mon avis, nous sommes ici au royaume des vies brisées et au pays des questions sans réponse, il va bien falloir l’accepter.
Bon mais alors, finalement, est-ce que j'ai aimé ce livre ? Oui mais oui. Et en plus, j'ai vachement progressé en apnée !
Pour la petite histoire, c'est un livre que j'ai pris dans la boîte à livre du parc de l'Orangerie à Strasbourg et sincèrement, je ne l'aurai sans doute pas lu si l'occasion n'avait pas fait le larron. C'est vraiment une bonne chose ces livres en liberté et cette liberté dans les livres, il faudrait davantage d'initiatives de ce type... je vais voter pour ça tiens, c'est de saison après tout ;)
Quatrième de couverture : Un jeune homme a pris la décision de quitter son village natal pour aller, revêtu du treillis des mercenaires, à la rencontre du désert qu’investirent tant d’armées, sous des uniformes divers, après le 11 septembre 2001. De retour du checkpoint où la mort n’a pas voulu de lui, ce survivant dévasté est condamné à affronter parmi les siens une nouvelle forme d’exil. Il se met alors en demeure de retrouver la jeune fille de ses rêves d’adolescent, mais cette dernière semble avoir disparu sous les traits d’une jeune femme désormais vouée corps et âme à son entreprise… Requiem pour une civilisation contemporaine médusée par les sombres mirages de la guerre comme par la violence inouïe de l’horreur économique, cérémonie cruelle et profane qu’illumine l’ardente invocation d’un improbable salut, Un dieu un animal retentit des échos du chant bouleversant que fait entendre une humanité crucifiée sur l’autel de la dépossession.
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lily-yvonne · 4 years
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Plans extérieurs de jour en matinée du dimanche des Rameaux
SCÈNE 1 Générique Le générique s’ouvre avec, comme toile de fond : le Linceul de Turin, et la musique : Hymne à la Passion du Christ ("Ton Linceul" en version instrumentale).
 Une fois les titres du générique et les noms des acteurs principaux passés, nous voyons un gros plan de la Sainte Face du Linceul et l’image qui se retourne de façon à ce que le Visage soit droit au milieu de l’écran. Nous n’entendons plus l’Hymne, un silence se fait sur la Sainte Face mais soudain, des paroles graves, avec des sanglots dans la gorge, se font entendre :
— Et toi, cité qui veut ta ruine et sur qui je pleure, sache que ton Christos prie pour ta rédemption. Oh ! Si au moins en cette heure qui te reste tu savais venir à Celui qui serait ta paix ! Si au moins tu comprenais à cette heure l’Amour qui passe au milieu de toi et si tu te dépouillais de la haine qui te rend aveugle et folle, cruelle pour toi-même et pour ton bien ! Mais un jour viendra où tu te rappelleras cette heure ! Trop tard alors pour pleurer et te repentir ! L’Amour sera passé et aura disparu de tes routes et il restera la haine que tu as préférée. Et la haine se tournera vers toi, vers tes enfants. Car on a ce qu’on a voulu, et la haine se paie par la haine. Et ce ne sera pas alors la haine des forts contre le désarmé. Mais ce sera haine contre haine, et donc guerre et mort. Entourée de tranchées et de gens armés, tu souffriras avant d’être détruite et tu verras tomber tes fils tués par les armes et par la faim, et les survivants prisonniers et méprisés, et tu demanderas miséricorde, et tu ne la trouveras plus parce que tu n’as pas voulu connaître ton salut. Je pleure, amis, car j’ai un cœur d’homme et les ruines de la patrie m’arrachent des larmes. Mais que ce qui est juste s’accomplisse puisque dans ces murs la corruption dépasse toute limite et attire le châtiment d’Elohîm. 1 Malheur aux citoyens qui sont la cause du mal de leur patrie ! Malheur aux chefs qui en sont la principale cause ! Malheur à ceux qui devraient être sacrés pour amener les autres à être honnêtes, et qui au contraire profanent la Maison de leur ministère et eux-mêmes ! Venez. A rien ne servira mon action. Mais faisons en sorte que la Lumière brille encore une fois au milieu des ténèbres !
                                   L’ENTRÉE TRIOMPHALE
Après ces paroles remplies d’angoisse et de sanglots, il y a un fondu enchaîné avec fusion du visage de l’acteur qui joue le rôle du Christ. Durant la fusion des images, le visage de l’acteur principal est fixe afin qu’il y ait correspondance et ressemblance du faciès originel. L’épaisse chevelure de couleur blond-roux et ondulée tombe au-dessous de ses épaules, et à l’arrière elle descend jusqu’au milieu du dos. Ses yeux sont d’un bleu azur et son regard est profond, presque insoutenable, tant l’amour qui en émane est d’une pureté infinie. Des larmes figées apparaissent sur ses joues.
Quelques secondes après cette fusion sur le visage fixe de l’acteur, nous entrons dans l’action avec un travelling arrière depuis la face de l’acteur pour amener à la séquence de l’arrivée de Jésus à proximité des portes de Jérusalem. Il est assis en amazone sur un vêtement rouge foncé en guise de selle et posé sur la croupe d’un ânon dont les rênes sont tenues par un disciple du nom de : Isaac 2 . A côté de Jésus suit l’apôtre Pierre. Les autres apôtres sont devant, se frayant un passage assez large, face à la foule immense et joyeuse qui s’empresse autour du cortège.
La foule étend ses vêtements sur le chemin, ainsi que des branches de palmiers, d’oliviers mais aussi toutes sortes de fleurs jetées à la volée sur le passage de Jésus souriant et bénissant. Jésus est souriant, certes, mais on lit sur son visage des marques d’une profonde tristesse. Des branches sont aussi tendues pour servir de parasol au-dessus de la tête de Jésus, afin qu’il ne souffre pas du soleil. Cependant, nous ne sommes que vers la fin du mois de mars et la chaleur n’est pas encore au rendez-vous. Il ferait même un peu frais en cette fin de matinée, avec une petite brise venant du nord, c’est pourquoi Jésus porte un manteau de laine pourpre par-dessus un vêtement long d’un blanc écru et sa tunique en lin de même couleur. Cette foule nombreuse est enthousiaste et crie à Jésus tout le long du chemin :
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1 Elohîm signifie Dieu en hébreux. (Paradoxe biblique parce qu’Elohîm est du pluriel, tandis que : Eloah ou Eloha ou Elohaï est du singulier). 2 Is’hac en hébreu, prononciation : Ishaac. (Isaac, âgé de 34 ans, est le plus cher ami d’enfance de Jésus.)
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— Hosanna au Bèn David ! Béni soit celui qui vient au nom d’Adonaï ! Hosanna au plus haut des cieux ! Béni soit le règne de notre père David qui vient ! Hosanna au plus haut des cieux !
Parmi tous ces gens qui acclament le Fils de Dieu, arrivent, en bousculant la foule, cinq hommes remplis de haine et de colère : ce sont des pharisiens et des scribes. Ils vocifèrent à Jésus avec grande arrogance : 
— Fais taire tous ces fous ! Rappelle-les à la raison ! Ce n’est qu’à Elohîm que l’on adresse des hosannas. Dis-leur de se taire !
Jésus leur répond calmement sans hausser le ton :
— Même si je leur disais de se taire et qu’ils m’obéissent, les pierres crieraient les prodiges du Verbe d’Elohîm.
La foule avait un peu baissé le ton au moment de l’intervention des importuns, mais elle reprend de plus belle, en bousculant les indésirables dépités par la réponse de Jésus :
— Hosanna à lui et à son règne ! Elohîm est avec nous ! Il est venu le Royaume du Mashi’ah1 d’Adonaï ! L’Emmanou-él2 est venu ! Hosanna ! Hosanna de la Terre jusqu’en haut des cieux ! Paix ! Paix notre Roi ! Paix et bénédiction à toi, Roi sacré ! Paix et gloire dans les cieux et sur la Terre ! Gloire à Elohîm pour son Christos ! Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté et gloire dans les cieux très haut car l’heure d’Adonaï est venue !
Lorsque Jésus et ses Apôtres arrivent dans Jérusalem, accompagnés d’une foule nombreuse et d’un groupe de bergers, la ville entière est en émoi. Les habitants disent : — Qu’arrive-t-il ? Qui est celui-là ?
D’autres personnes répondent : — C’est le prophète Yeshouah de Nasèrèt en Galil. C’est le Mashi’ah d’Adonaï ! Le promis ! Le Sacré d’Elohîm ! Celui qui devait venir !
Des jeunes gens lèvent au-dessus de leur tête des vases en cuivre avec des charbons sur lesquels brûle de l’encens, répandant beaucoup de fumée odorante. Toute la ville semble être en ébullition et nous voyons des visages remplis d’étonnement. Les habitants parlent les uns aux autres de tous les miracles que Jésus venait d’accomplir et surtout celui de la résurrection de Lazare : — Oui, c’est lui qui a ressuscité Èl’azar ! 3 C’est vraiment l’Envoyé d’Elohîm ! Le Mashi’ah !
Une douzaine de jeunes filles vêtues et voilées de blanc sont en hauteur sur une terrasse, dont certaines ont des corbeilles de pétales de fleurs et commencent à les jeter en l’air.
L’apôtre Jean qui s’est rapproché de Jésus, non sans difficulté à cause de l’empressement de la foule, lui dit d’un ton enthousiaste en lui montrant la terrasse du doigt : — Les vierges d’Israël te saluent Adôn !
Jésus fait arrêter un instant Isaac qui tient toujours les rênes de l’ânon. Il lève la tête et sa main pour bénir les vierges. L’une d’elle portant le nom d’Annalia est exaltée et lui crie : — Ton triomphe, je l’ai vu ô mon Adôn ! Prends ma vie pour ta glorification universelle !
Jésus lui sourit et continue à s’enfoncer dans la ville de Jérusalem entouré d’une multitude de personnes l’acclamant sur son passage. Pierre, toujours à côté du Maître, lui fait remarquer : — Ta mère !
Jésus lève de nouveau son visage pour regarder en souriant sa mère qui s’était placée en hauteur avec d’autres femmes fidèles afin de mieux le voir passer. A quelques mètres de là, le cortège est arrêté par une grande caravane. Pendant ce temps, des femmes présentent leurs enfants à Jésus qui caresse affectueusement leur visage.
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Messie, prononciation : Machiah. 2 Emmanuel : « La Lumière de Dieu parmi nous. » 3 Lazare. Prononciation : Elashar.
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Soudain, un homme accourt et se fraie un passage en criant : — Laissez-moi passer ! Une jeune fille est morte ! Laissez-moi passer ! Lui il l’a déjà sauvée une fois !
La foule a arrêté subitement ses cries d’allégresses et de louanges pour lui faire place et l’homme accourt près de Jésus : — Rabbi, la fille d’Elisa1 est morte. Elle t’a saluée de ce cri, puis elle s’est affaissée en disant : « Je suis heureuse », et elle a expiré. Son cœur s’est brisé dans l’allégresse de te voir triomphant. Sa mère m’a vu sur la terrasse près de sa maison et elle m’a envoyé t’appeler. Viens, Rabbi.
Les apôtres se groupent agités ainsi que les bergers et disent avec étonnement : — Morte ! Morte Annalia ! Mais hier seulement, elle était saine, en bonne santé, heureuse ? Ce n’est pas possible ? Comment est-ce arrivé alors que tout à l’heure elle était si belle et riante ?
L’homme : — Je ne sais pas. Vous avez tous entendu ses paroles. Elle parlait fort, avec assurance. Puis je l’ai vue s’affaisser plus blanche que ses vêtements et j’ai entendu crier sa mère… Je ne sais pas autre chose.
Jésus dit calmement mais avec assurance : — Ne vous agitez pas, elle n’est pas morte. Une fleur est tombée et les anges d’Elohîm l’ont recueillie pour la porter dans le sein d’Abrahâm. Bientôt le lys de la Terre s’ouvrira heureux au Paradis, ignorant pour toujours l’horreur du monde. Homme, dis à Elisa qu’elle ne pleure pas le sort de son enfant. Dis-lui qu’elle a eu une grande grâce d’Elohîm, et que d’ici six jours elle comprendra quelle grâce Elohaï2 a faite à sa fille. Ne pleurez pas. Que personne ne pleure. Son triomphe est encore plus grand que le mien parce que les anges escortent la vierge pour la conduire à la paix des justes. Et c’est le triomphe éternel qui grandira sans jamais connaître de descente. En vérité je vous dis que c’est pour vous tous, mais non pour Annalia, que vous avez raison de pleurer. Allons…
Le cortège a repris lentement son chemin, ceux qui sont à l’arrière continuent de glorifier Jésus, de même que la partie plus avant. En revanche le groupe principal reste perplexe au sujet de la mort soudaine de cette jeune fille. Jésus répète, comme pour bien se faire comprendre de son entourage : — Une fleur est tombée. Elle s’est couchée en paix et les anges l’ont recueillie. Bienheureuse celle qui est pure de chair et de cœur car bientôt elle va voir Elohîm
Pierre ne pouvant y croire demande : — Mais comment, de quoi est-elle morte, Adôn ?
Jésus : — D’amour. D’extase. De joie infinie. Heureuse mort !
Jean s’exclame à son tour : — Oh ! Je voudrais le même sort avant les heures qui vont venir !
Isaac dit : — Moi aussi. Je voudrais voir le visage de la jeune fille morte d’amour pour toi... 
 Jésus : — Je vous prie de me sacrifier votre désir. J’ai besoin de vous près de moi… 
Nathanaël : — Nous ne te laisserons pas, Adôn. Mais pour cette mère, n’y a-t-il donc aucun réconfort ?
 Jésus : — J’y pourvoirai…
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Prononciation : Elisha. 2 Elohaï ou Eloah : Nom de Dieu au singulier en hébreux, le terme "Elohaï" est plus familier.
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Le cortège arrive aux portes de l’enceinte du Temple près de la forteresse Antonia. Jésus descend de l’ânon et Isaac donne l’animal en garde à un autre homme. Jésus entre ostensiblement au Temple avec ses apôtres, afin de montrer qu’il ne se cache pas au pouvoir qui domine. La première cour du Temple présente le chahut habituel des changeurs et des vendeurs de colombes, passereaux et agneaux. A l’arrivée de Jésus, les vendeurs ont été pratiquement tous délaissés, car les gens présents accourent pour le voir. Jésus entre, solennel dans son vêtement de pourpre. Il jette ses regards outrés sur ce marché et sur un groupe de pharisiens, puis de scribes qui l’observent de dessous un portique. Toute son expression est remplie d’indignation. Soudain il se précipite au milieu de la cour, sans se préoccuper des personnes qui viennent vers Lui. Avec des gestes de colère, Jésus renverse les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient et achetaient dans l’enceinte sacrée. Il prend quelques cordes placées ça et là, les mets ensemble dans sa main droite, les fais tournoyer impétueusement dans tous les sens et il crie d’une voix puissante qui paralyse les contrevenants, ainsi que la foule elle-même :
— Hors de la maison de mon Père ! Ce n’est pas un lieu d’usure et de marché ! Il est écrit : « Ma maison sera appelée maison de prière ». Pourquoi donc en avez-vous fait une caverne de voleurs, de cette maison où on invoque le Nom d’Adonaï ? Hors d’ici ! Purifiez ma maison. Qu’il ne vous arrive pas qu’au lieu de me servir de cordes, je vous frappe avec les foudres de la colère céleste ! Hors d’ici ! Hors d’ici les voleurs, les brocanteurs, les impudiques, les homicides, les sacrilèges, les idolâtres de la pire idolâtrie : celle du propre moi orgueilleux, les corrupteurs et les menteurs ! Dehors ! Dehors ! Ou bien Yahweh- Él-Shaddaï balayera pour toujours ce lieu et exercera sa vengeance sur tout un peuple !
Pétrifiés de stupeur, certains marchands et changeurs n’osent pas bouger, c’est alors que de nouveau Jésus va au comptoir le plus proche et le renverse en répandant balances et pièces de monnaie sur le sol. Effrayés ils s’enfuient tous sans discuter et Jésus crie derrière eux : — Combien de fois devrai-je vous dire que ce ne doit pas être un lieu de souillure mais de prières ?
Son regard dur se pose sur les gens du Temple qui, obéissant aux ordres du Pontife, ne font pas un geste de représailles, pas même les gardes qui ont regardé la scène avec un sourire moqueur. La cour purifiée, Jésus reprend son calme et se dirige, suivi de ses apôtres ainsi que de quelques autres personnes, vers les portiques où sont rassemblés des aveugles, des paralytiques, des muets, des estropiés et autres affligés qui l’invoquent à grands cris. Jésus leur lance : — Que voulez-vous que je fasse ?
Tous répondent en même temps : — La vue, Adôn ! Les membres ! Que mon fils parle ! Que ma femme guérisse ! Nous croyons en Toi Bèn Elohîm !
Jésus : — Qu’Elohîm vous écoute. Levez-vous et dites des hosannas à Adonaï !
Cette fois-ci, ce n’est pas un par un que Jésus guérit les nombreux malades, mais il fait de la main un geste large. Aussitôt, grâce et santé en descendent sur les malheureux qui se dressent sains avec des cris de joie, se mêlant à ceux du groupe d’enfants qui se serrent près de Lui en répétant : — Gloire, gloire au Bèn David ! Hosanna à Yeshouah de Nasèrèt, Roi des Rois, et Adôn des Adonaï !
Des pharisiens, en feignant le respect, Lui crient : — Rabbi, tu les entends ? Ces enfants disent ce qu’il ne faut pas dire. Reprends-les ! Qu’ils se taisent !
Jésus, froissé par une telle remarque, leur répond : — Et pourquoi ? Le roi prophète, le roi de ma race n’a-t-il pas dit : « De la bouche des enfants et des nourrissons tu as fait sortir la louange parfaite pour confondre tes ennemis » ? N’avez-vous pas lu ces paroles du psalmiste ? Permettez aux petits de dire mes louanges. Elles leur sont suggérées par leurs Anges qui voient sans cesse mon Père et connaissent ses secrets et les suggèrent à ces innocents. Maintenant laissez-moi tous aller prier l’Adonaï.
Les personnes présentes font un passage à Jésus qui se dirige vers l’enceinte intérieure du Temple pour y prier. Durant cette séquence, la caméra recule tout en montant, et nous voyons l’ensemble du Temple où s’ensuit un fondu.
EXTRAIT DE l’OUVRAGE : “SCÉNARIO - L’ULTIME ALLIANCE” : http://www.prophete-du-sacre-coeur.com/scenario-l_ultime-alliance.pdf
http://www.prophete-du-sacre-coeur.com/ https://www.youtube.com/watch?v=1qI8FeNbFsM&t=621s https://www.change.org/p/emmanuel-macron-dieu-ne-veut-pas-de-fl%C3%A8che-sur-notre-dame-098097a0-f72c-4021-9b66-cc9c78ecb8a8?lang=fr-FR
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