Tumgik
jackiedebelle-blog · 5 years
Text
Un Noël Sans Gluten, Partie 1
Un Noël Sans Gluten devait être une super production cinématographique américaine. Mais, de toute évidence, et malgré mon insistance, Hollywood porte plus facilement plainte pour harcèlement qu’elle ne reconnaît le talent.
Ne supportant pas l’idée de vous priver d’une si belle histoire, je vous la retranscris pêle-mêle sur le papier, la police américaine ayant gardé mon manuscrit comme pièce à conviction.
J’espère que ce conte de Noël vous fera rêver, et vous fera pousser des ailes d’anges, et des canes à sucre dans le derrière.
Tumblr media
I.
Il est 8h37, à New York.
On est en septembre. Le temps est radieux, bien qu’il fasse un peu frais le matin. Une météo tout à fait normal pour la saison, car aux Youhéçay, le réchauffement climatique n’existe pas.
Mandy sort de la ligne C du métro pour se rendre à l’agence de comm Big Pub qu’elle a crée il y a six ans. Elle kiff son taff, c’est sa vie. Elle ne s’encombre ni de mec, ni de gosse, encore moins d’animaux de compagnie : elle a pas le temps pour ce genre de connerie.
Quand elle n’est pas au bureau, elle passe du temps avec ses amis, ou à la salle de sport pour ses entraînements de catch hebdomadaires, ça la défoule.
Elle est stylée, comme d’hab. Un trench imprimé léopard, un jean slim noir troué aux genoux laissant apparaître ses tatouages, des baskets blanches, un make-up rose pétant au top, ses longs cheveux blonds comme les blés au vent.
Ah, les blés.
Voilà bien la seule ombre au tableau de Mandy.
Mandy est… Gluten-free.
Mais attention : ce n’est pas un choix de bobo hypster new-yorkaise à la con qui s’invente des problèmes tant sa vie est merdique. Non. Il s’agit plutôt d’une malédiction.
Si Mandy ingère ne serait-ce qu’un milligramme de gluten, alors son cul devient un volcan. Elle chie instantanément partout, avec des douleurs si intenses que Saw, Saw 2, Saw 3, Saw 4, Saw 5, Saw 6, Saw 3D Chapitre Final et Jigsaw, à coté des latrines de Mandy, c’est pour les enfants.
La voilà donc, descendue une station avant pour choppé un food-truck qui délivre une nourriture inestimable à ses yeux : des pâtisseries sans gluten. Ne me demandez pas comment c’est possible. On est à New York, seul the sky is the limit (le ciel est la limite).
Un café latte soja à la main et un cinnamon roll dans l’autre, notre héroïne s’engouffre dans un immense building de verre et de soixante dix huit étages où se trouve son bureau…
II.
La secrétaire de Mandy, Marlène, entre dans son bureau.
Elle a l’air toute excitée. Elle est toujours beaucoup trop enthousiaste pour pas grand-chose…
Marlène exaspère Mandy au plus haut point.
Elle déteste ses fringues de meuf casual à tendances geek, avec ses jeans informes et ses t-shirt bariolés, ses cheveux ébouriffés, son make-up nude genre « ça va j’ai bien dormi merci » et son air guilleret, comme si elle était née hier.
Et pourtant, sans trop savoir pourquoi, elle s’est prise d’affection pour elle.
Et c’est réciproque.
Il faut dire que Marlène est hyper efficace au boulot, et pas de si mauvaise compagnie quand on évite de trop regarder sa tronche ébahie pour rien.
Marlène tend un dossier rouge à Mandy.
Mandy sait parfaitement ce qu’il contient : c’est un dossier spécial Noël.
Marlène n’est que secrétaire, mais il lui arrive d’avoir des idées. Et Mandy, dans sa grande mansuétude, l’autorise a sélectionner un projet spécial Noël une fois par an.
En fait, ça arrange bien Mandy : elle ne peut pas saquer cette fête de merde.
Marlène, elle… elle adore.
« Un concours de pâtisserie !!! »
Et merde. C’est objectivement une super idée.
En vrai, pas du tout. Mais en tant que spectateur, vous devez accepter le monde qu’on vous impose pour pouvoir croire en notre merveilleuse histoire. Ça fait partie du jeu. Désolée. C’est donnant-donnant.
« - Avec des bonhommes d’épices et leurs petits yeux en sucre glace, des puddings dégoulinants, des cakes en forme de Rudolph, DES CAKES EN FORME DE RUDOLPH !!! s’enflamma Marlène, les yeux injectés de sang et les orifices fumants…
-Et des montagnes de gluten. » Répondit Mandy sans même relever ses yeux du dossier dont chaque page est ornée de candy cane et autre connerie du folklore consumériste de cette fête à la con.
Mais elle est au top de sa carrière, et rien ne pourra la stopper, pas même du gluten.
« - Ok choupette. Au vu des circonstances, on va bosser autrement. Histoire qu’il se passe un truc rocambolesque dans ce conte de Noël à deux balles dont je n’ai jamais demandé à être l’héroïne, il nous faut créer une situation… cocasse… »
III.
Marlène est anxieuse. Elle ramène moins sa gueule de meuf contente pour un oui ou pour un non. Elle n’aime pas du tout l’idée de Mandy. Mais elle l’aime tellement : elle est si indépendante, drôle et vive d’esprit !!! Tout ce qu’elle ne sera jamais… Comment lui dire non ?
Et avec ses problèmes de santé… Elle ne peut pas prendre le risque de laisser sa patronne littéralement dans son caca au beau milieu du Plus Grand Concours de Pâtisseries de New York de Tous Les Temps.
Alors elle est là, dans le fauteuil de Mandy, à attendre le client.
Mandy, elle, est à coté, en mode secrétaire.
Son plan est nul à chier, et on n’est pas sûr que ça serve à un moment donné, mais au moins il se passe un truc.
Étant gluten-free, elle ne pourra pas s’investir physiquement dans cette vaste mascarade sans tâcher sa petite culotte : un seul contact avec un unique grain de farine et le Vésuve ne sera plus qu’un détail de l’Histoire.
Alors elle a proposé à Marlène d’échanger leur rôle !!!
Comme ça, Marlène se fait la main avec le client, et Mandy chapote le tout en mode secrétaire, loin de toute source de problème gastrique.
Comme dirait notre incroyable héroïne : « c’est de la merde, on la garde ».
Voilà le client : Monsieur Gihayla.
Il est grand, grisonnant, plutôt sexy pour un mec de son âge. Il a bien la soixantaine, et il est pété de pognon. Il incarne parfaitement le père de substitution, atout charme indispensable pour espérer chopper la minette d’une génération au fort taux d’absentéisme paternel. Il n’en faut pas plus à Marlène : c’est le coup de foutre foudre.
Il est accompagné de son fils : Tristan, la trentaine, quelconque.
En fait, il est tellement lambda et insipide que si on ne vous avez pas signalé sa présence, vous n’auriez jamais su qu’il était là.
Tristan est pâtissier. Depuis pas longtemps, mais c’est une étoile montante. Il a un passé sombre et beaucoup de talent. Il aimerait évoluer ailleurs que dans l’ombre de son père. Mais Monsieur Gihayla, magnat du cake à échelle internationale, voit là l’occasion de montrer à son fils unique qu’il l’aime, malgré ses absences injustifiées, malgré leurs différences… malgré tout.
En fait, il organise tout ça pour son mioche.
C’est beau putain. La magie de Noël quoi.
IV.
Une fois les présentations faites (scène longue et chiante dans laquelle Marlène inverse absolument tous les prénoms, le tout ponctué par les rires enregistrés les plus dissonants du monde), Marlène se rassoit dans son fauteuil de boss.
Elle est clairement en flippe.
Elle jette un œil à Mandy qui lui répond par un regard malicieux et empli de confiance.
Ça ne veut rien dire, mais ça fait 27 caractères en plus, sans compter les espaces.
Rassurée, Marlène de lance.
« Monsieur Gihayla. Avec mon assistante, nous avons développé un projet parfait pour relancer vos cakes sur le marché des bobos new yorkais de merde. Haha, nul besoin de respecter les clients pour leur vendre vos produits haha ! »
Fou rire général.
Marlène enchaîne, on ne l’arrête plus…
« … Le Plus Grand Concours de Pâtisserie de New York de Tous Les Temps se déroulera sur deux semaines, avec un Grand Final grandiose la veille de Noël. On fera ça dans le plus grand hôtel de la ville, bien sûr. Avec des guests de fou comme jurés, genre mannequin sur le déclin, acteur déchu, comique en herbe… »
Pendant que Marlène soliloque de façon plutôt convaincante pour une petite secrétaire, Mandy remarque que Tristan n’écoute pas. Le jeune homme fade semble perdu dans ses pensées, ou sous substances illicites.
Il est rapidement extirpé de ses rêveries par son géniteur :
« Tout me parait absolument parfait. Ma seule et unique condition est que mon fils ici présent participe. Il est doté d’un incroyable don et il gagnera le concours, quoi qu’il arrive ! Haha ! » En prononçant ces inepties, il lance un clin d’œil complice à Marlène…
Elle s’empresse de chercher les petits yeux sur-maquillés et réconfortants de sa patronne, mais celle-ci est trop occupée à fusiller Monsieur Gihayla du regard.
Mandy n’aime pas les tricheurs.
« - Si je puis me permettre Monsieur, lança t’elle avec le plus grand calme, si Tristan est si doué, ce dont je ne doute pas, je pense qu’il s’en sortira sans l’aide de personne. Elle conclu par un petit sourire adressé à Tristan.
- Madame, répond Monsieur Gihayla en s’adressant à Marlène, vous avez ici une assistante peu banale !
- Elle a simplement l’incroyable faculté de voir très clairement en chaque individu le talent qui l’anime, Monsieur Gihayla. Si elle voit cela en votre fils, je me porte garante de son succès. »
Waouh, Marlène, tu gères.
Situation gênante avortée.
Un peu plus et Monsieur Gihayla faisait capoté le conte de Noël !
Pour la première fois, Tristan prend vie et rend timidement son sourire à Mandy, les yeux plein de cœurs et de crème pâtissière dégoulinante aromatisée à la fraise, comme ça c’est bien rose, bien niais, le tout saupoudré de sucre glace, ou de coke, on sait pas trop.
1 note · View note
jackiedebelle-blog · 5 years
Text
Un Noël Sans Gluten, Partie 2
Tumblr media
V.
« - Papa… C’est pas une bonne idée que je participe au concours. Les gens vont se demander s’il y a des magouilles …
Je veux pas lancer ma carrière de super-pâtissier-de-ouf comme ça ! Je veux y arriver seul, à la sueur de mon front, les mains pleines de farine et de beurre ! Je veux être sale, manquer de sommeil, avoir l’air défoncé alors que pas du tout ! Tu peux comprendre quand même, non ?!
Non, bien sûr… Comment le pourrais tu : tu ne t’es pas fait tout seul.
Tu as seulement hérité de l’entreprise familiale…
- Je ne te comprends pas Tristan. J’essaie simplement de t’aider tout en aidant l’entreprise !
Je crois en ton talent, mais je ne sais pas comment faire pour être honnête ! Comment le pourrais-je : cela fait des décennies que j’évolue dans un milieu de requins, avec des tornades de mensonges capitalistes !
Tu es la seule personne sincère que je connaisse Tristan, dis moi comment faire au lieu de me repousser ! Je te promet de faire comme tu l’entends !
- Comment te croire… tu m’as toujours déçu. Ma décision est prise : je ne participerai pas au Plus Grand Concours de Pâtisseries de New York de Tous Les Temps. »
Ne pouvant soutenir plus longtemps le regard de son père, Tristan baisse les yeux. L’air est devenu irrespirable. Il préfère partir errer dans les rues de New York, baignées des lueurs orangées du Soleil de fin septembre qui se couche derrière les gratte-ciel…
Et puis flûte quoi, comment croire en ce père qui l’a toujours immanquablement déçu ?
A-t’il été présent à un seul de ses anniversaires ? haha, non, jamais… Toujours trop occupé à faire de l’entreprise familiale de Grand-Père Cookie une multinationale tentaculaire, avec ses huit grands bras visqueux qui brassent de la tune, et de la tune… Sans aucun amour.
Ni pour les pâtisseries, ni pour son fils…
C’est Grand-Père Cookie qui a crée la boîte.
il adorait cuisiner, et il adorait le sucre. Ça l’a tué d’ailleurs.
Ça a bouché ses artères et épuisé son pancréas. Il était devenu tellement énorme qu’il avait fallu lui faire faire un cercueil sur mesure pour l’enterrement… Ça n’avait pas suffit à retenir son corps gigantesquement mort dans sa boîte.
Il la voit encore, cette boule informe et sans vie qui avait été son Grand-Père, rouler en bas du cimetière, comme un gros donut bien gras…
Étrange souvenir d’enfance pour notre Tristan.
Il aimait tellement son Grand-Père Cookie.
C’est à lui qu’il doit sa passion pour la pâtisserie…
Si seulement son père pouvait comprendre qu’il ne s’agit pas d’argent, mais d’amour…
VI.
Alors que Tristan errait comme un clodo dans les rues de New York, en tirant une tronche de trois kilomètres de long et en shootant dans les détritus, Mandy, de son coté, sortait de son entraînement de catch.
Après avoir bien sué comme une truie, elle allait se faire plaisir avec un bon burger bien gras, bien luisant, bien sale.
Alors qu’elle s’approche du NYP, LA cantine burger où il faut être vu avec de la sauce BBQ maison au coin de la bouche et une frite collée sur la joue, Mandy se prend une canette écrabouillée dans le mollet.
« -What the **** ??? Tristan ? Mais qu’est-ce que vous faites là, à errer comme un clodo avec cette tronche de trois kilomètres de long, à shooter dans des détritus ?
-Oh, pardon mademoiselle ! Je ne voulais pas porter atteinte à votre intégrité physique… Je tentais simplement d’exprimer ma tristesse et ma frustration à travers un geste brusque et nonchalant à la fois, je ne voulais blesser personne… Comment puis-je me faire pardonner et espérer trouver grâce à vos yeux ? »
Mandy, émue par le mal être évident de ce jeune homme qui lui rappelait les rock stars écorchées vives qu’elle écoutait ado, décide d’être, une fois n’est pas coutume, sympa.
Et puis faut bien faire avancer l’histoire.
« - Offrez moi un burger sans gluten et on sera quitte !
-Sans gluten ? »
Une fois installés, Mandy explique à Tristan que le gluten, c’est le diable.
Ça fait mal au ventre des gens. Mêmes les non-malades. Ça leur fait faire des cacas dégoûtants qui sentent pas bien bon. C’est d’autant plus triste et sale qu’il y a d’autres alternatives ! En plus, le gluten, ça bourre le bide. Alors que sans, on peut engouffrer plus de pâtisseries !
Comment les industriels peuvent ne pas y avoir pensé ? Çà fait des produits plus chers, et les gens auraient toujours faim, donc ils en rachèteraient !
« - Vous devriez en parler à mon père, c’est lui le magnat, pas moi… Moi je… Je ne suis qu’une merde… Comme je le déteste !!! » Est il nécessaire de préciser que cette réplique est extrêmement mal jouée par son interprète ?
Tristan explique alors à Mandy le pourquoi du comment il ne peut pas blairer son paternel. C’est la première fois qu’il arrive à parler comme ça de lui, de son père, de son amour pour les gâteaux…
Tristan est sous le charme, fasciné par cette femme qui sue et chie, comme tout à chacun, mais qui en plus… réfléchi…
Une fois les burgers ingurgités, Tristan sent une vague de tristesse le noyer : comment la revoir sans passer pour un mec lourd, pervers, dangereux ???
Comme si elle avait lu dans ses pensées, ou avait conscience d’être dans une pathétique tentative de téléfilm de Noël, Mandy plonge ses yeux dans ceux de Tristan et lui dit :
« Participez au concours. Je m’assurerai que tout se déroule dans les règles. »
Sur ces paroles motivantes, elle part, roulant ostensiblement son petit boule dans son pantalon de sport moulant.
VII.
Posées dans un bistrot cosy réputé de New York, Mandy et Marlène prennent une pause déjeuner bien méritée. Habituellement, elles se font livrer au bureau. Mais aujourd’hui, Mandy a voulu casser la routine, briser ces chênes qui l’entravent dans un quotidien parfois trop monotone.
« - J’ai beau essayé de connecter mes synapses, je ne vois pas l’intérêt d’avoir échangé nos rôles… Je sais que je ne suis pas aussi intelligente que toi et qu’il m’est souvent difficile de comprendre les concepts abstraits que tu te tue à m’expliquer… Mais là, quand même…
-Marlène, tu as raison. Je crois que je n’ai pas eu suffisant foi en l’Esprit de Noël. »
Alors qu’elle admet son erreur, quelqu’un se met à lui tapoter délicatement l’épaule du bout du doigt…
« - Bonjour Mandy !
-Mariah Carey ? Mais qu’est-ce que vous foutez là ?
-Je viens sauver ton conte de Noël !
Ne t’es tu jamais demandé ce que pouvaient bien devenir les stars déchues des années 90 ? Et bien nous devenons, en quelque sorte, les sauveurs des mauvaises productions audiovisuelles ! Quand on sent que le téléspectateur commence à décrocher, à ne plus adhérer au propos, à ne plus attendre la pub pour aller mouler un cake, HOP ! On apparaît !
Et là, le téléspectateur, il est comme un con : « oh mais c’est qui elle déjà ? Je suis sûr de l’avoir vu quelque part ! » et il cherche pendant tout le reste du film, et parfois il attend même le générique de fin pour voir mon nom !
Ou alors, il me reconnaît et il est trop fier de lui, ou simplement heureux de me revoir !
Surtout s’il a pratiqué ses premières branlettes en pensant à moi…
Bref.
Pourquoi n’as-tu plus confiance en l’Esprit de Noël, Mandy ?
C’est tout de même lui qui a mis Tristan sur ton chemin !
-Mais Mariah, je suis gluten-free ! et il est pâtissier ! Comment pourrais-je vivre une histoire d’amour avec un homme tellement plein de farine que son pénis est un épi de blé mortel pour moi ?
-Mandy. Tu dois avoir confiance. Tu ne peux pas contrôler le scénario de ta vie ! Regarde, quand tu tentes de le faire, même Marlène se rend compte que ça ne marche pas !
-C’est vrai ce que tu dis Mariah… »
VIII.
C’est le jour des inscriptions pour Le Plus Grand Concours de Pâtisserie de New York de Tous Les Temps…
« - Tristan ? Je croyais que tu ne participais pas au Plus Grand Concours de Pâtisserie de New York de Tous Les temps ! Je suis tellement heureux de te voir ! Depuis notre dispute, je…
-Je t’arrête tout de suite Papa, je ne suis pas là pour toi. Ni pour moi d’ailleurs. Mais par amour et esprit de contradiction puisque, de toute évidence, il y a certains problèmes liés à l’adolescence que je n’ai pas réglé.
-Qu’importe les raisons qui te font participer, mon fils, je suis fier de toi, et je n’influencerai pas ton parcours. Je t’observerai de loin, l’œil humecté d’émotion.
-Papa… Attend. Je suis curieux tout à coup, et te donne, par la même occasion une opportunité de raconter ta vie : qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis quand à l’influence néfaste que tu voulais faire peser sur ma carrière ?
-J’ai rencontré quelqu’un qui m’a ouvert les yeux. Mais aujourd’hui, il s’agit de toi. Je t’expliquerai tout le jour du Grand Final. Bonne chance, mon fils. »
Tristan était très étonné de voir son père comme ça : simple, sensible…
En fait, il ne le reconnaissait pas.
Était-ce une bonne chose ? Pouvait il se laisser aller à croire que son père avait changé ? Ou n’était-ce qu’une passade de vieux beau obsédé par la peur de mourir seul, sans personne pour lui tenir la main quand la Grande Faucheuse viendra lui arracher son âme sèche et vide d’amour ?
Ce n’était pas le moment de se poser ce genre de question. Il devait se concentrer sur la première épreuve du Plus Grand Concours de Pâtisserie de New York de Tous les Temps.
Marlène se dirige vers lui, toujours avec sa gueule de conne béate. Elle énervait vachement Tristan, mais sans savoir pourquoi, il l’aimait bien. Il faut dire que Marlène est hyper efficace au boulot, et pas de si mauvaise compagnie quand on évite de trop regarder sa tronche ébahie pour un rien.
Elle et Mandy leur avait avoué à lui et son géniteur, dans une scène longue et chiante, pleine de mauvais acting et de longs silences illustrant l’incompréhension, qu’elles avaient, pour des raisons étranges, échangé leur rôles.
Cela n’avait que renforcé les sentiments de Tristan envers Mandy. Pourquoi, on ne sait pas.
« - C’est bon Tristan, tout le monde est ok pour que tu participes au Plus Grand Concours de Pâtisserie de New York de Tous Les temps. Ton idée de faire du gluten-free… Je sais pas comment ça t’est venu, mais c’est brillant ! Ton père doit être tellement fier de toi… il est venu te parler ? Oui ? C’est bien. Ça va s’arranger, ne t’inquiète pas ! L’Esprit de Noël est avec nous !
-Merci Marlène… »
0 notes
jackiedebelle-blog · 5 years
Text
Un Noël Sans Gluten, Partie 3
Tumblr media
IX.
Là, c’est le chapitre où on remet un peu les choses dans leur contexte pour le téléspectateur débile qui, jusque là, à surtout fait semblant de comprendre. Pour peu qu’il ai des souvenirs masturbatoires avec Mariah, on a un peu perdu son attention à un moment donné, logique.
Parce qu’elle est gluten-free, et que (comme si on l’avait pas assez dit), Mandy se chie dessus dans des torrents infinis de diarrhée si elle voit du gluten, elle ne s’intéresse au Plus Grand Concours de Pâtisserie de New York de Tous Les Temps que de très loin et laisse Marlène, sa secrétaire, s’occuper du reste.
C’est à cause de ça que Tristan ne l’a pas vu depuis bien trop longtemps maintenant.
Il faut qu’il lui dise.
Dans le doute, il passe dès qu’il le peut au NYP, La cantine burger où il faut être vu avec de la sauce BBQ maison au coin de la bouche et une frite collée sur la joue, en espérant tomber sur elle par le plus grand des hasards, comme l’autre fois…
Là, dans le film, on ferait des plans de Tristan qui attend devant le restaurant avec l’automne qui laisse sa place à l’hiver, un zoom sur son petit pull qu’il troc pour un manteau, de la neige qui recouvre peu à peu le trottoir, et surtout, SURTOUT, les décorations de Noël qui envahissent peu à peu la rue et les commerce.
Le concours commence demain.
Tiens, cette femme qui passe à coté de Tristan et qui lui fait un sourire… On dirait Mariah Carey !
Non, c’est impossible… et pourtant…
Quand Tristan se tourne pour vérifier, il tombe nez à nez avec Mandy.
« Salut Tristan ! A mon tour de t’offrir un burger ! »
Quelle femme.
Assis au chaud à l‘intérieur, Tristan se jette à l’eau avant que le serveur n’ai pris leur commande.
« Mandy, je suis…
Le téléphone de Mandy sonne.
« Excuse moi, il faut absolument que je prenne cet appel… On remet ça pour le burger ? Et bonne chance pour le concours ! Contente que tu participes ! »
Elle se précipite vers la sortie du restaurant, sans que Tristan, mou comme un genou, n’est le temps de réagir….
Mandy, dehors, respire enfin.
« Non, non et non ! Jaime ma vie comme elle est ! Pourquoi est-ce que tout devrait toujours changer ? »
Elle sent alors le doigt délicat de Mariah sur son épaule fébrile…
« Wow ! mais calme toi ! Respire… Je ne pensais pas que l’Amour, le vrai, te ferait paniquer à ce point là ! Tu veux que j’appelle une ambulance ? Ou alors… J’ai une meilleure idée… »
X.
C’est enfin le soir de la Grande Finale.
Tristan est, bien sûr, toujours en lisse.
« - Tristan, mon fils. Quoi qu’il se passe ce soir, je te confie le nouveau département sans gluten de notre biscuiterie multinationale tentaculaire. J’ai compris que tu avais du talent, et que tu faisais ça avec amour. Moi qui suis totalement dénué de chacune de ces qualités, je dois combler ce vide avec un collaborateur tel que toi.
-Papa… C’est sympa, mais… Non pas que ça me regarde bien sûr… Que fait Marlène accrochée à ton bras ?
-Fiston. C’est ta nouvelle Maman. On s‘envoie en l’air depuis le chapitre…
-Depuis le septième chapitre mon gros loukoum dégoulinant hihi !
-Et mariés depuis hier soir. La vie est trop courte fiston… »
Sacrée Marlène ! La voilà pour moitié héritière d’une entreprise internationale ! Peut-être pas si conne que ça la petite secrétaire !
Pendant ce temps, devant le plus grand hôtel de la ville où se déroule la grande finale du plus Grand Concours de Pâtisserie de New York de Tous Les Temps, Mandy descend de son taxi.
Elle est très angoissée : et si le truc de Mariah ne marchait pas ? Elle essaie de se rassurer « Allez ma grande. C’est quand même Mariah Carey ! S’il y en a bien une qui s’y connaît en trucs de Noël, c’est bien elle ! »
Une fois son long manteau de fausse fourrure déposé au vestiaire, elle pénètre dans la salle de réception.
Alors, tous les regards se tournent vers elle.
Merde ! Le dress-code !
Mandy attrape un poinsettia parmi le milliard qui décore la porte d’entrée et l’épingle, comme par magie, au décolleté plongeant de sa robe fourreau de velours noir.
Bravo Mandy ! On l’a échappé belle !
La salle est somptueuse. Enfin, faut aimer Noël et son folklore.
Tout est rouge, vert et blanc. Les murs, le mobilier, les invités…
David Hasselhoff, qui présente la soirée (on vous avez dit qu’il y aurait des guests) est même déguisé en petit bonhomme d’épices !
Il ouvre les festivités en chantant « Santa Claus Is Coming To Town », accompagné par les Hanson et Stevie Wonder, ça swing !
Les rideaux s’ouvrent.
Derrière David Hasselhoff, deux établis de cuisine.
Derrière les deux établis de cuisine, deux finalistes totalement en stress.
Entre les deux, une cloison les empêche de se voir et de se mélanger les ingrédients.
La Grande Finale commence.
Marlene aperçoit Mandy dans la foule.
« -Mandy ? Mais qu’est-ce que tu fous là ? Tu vas te chier dessus !!!
-Pas ce soir Marlene. Pas ce soir… »
Là, y a une scène un peu chiante mais obligatoire dans laquelle on voit les deux concurrents faire leur épreuve de merde dans des nuages d’ingrédients diverses, la sueur au front… Qu’est-ce qu’on s’en fout... Enfin, vous pouvez en profiter pour aller uriner, ou vous chercher un truc à grignoter dans la cuisine. Si, si, allez y ! c’est vraiment long comme scène !
Au pire vous ratez : Tristan qui stress mais qui assure, son père et Mandy qui le regardent inquiets, Marlène qui sert fort la main de son Sugar Daddy de Monsieur Gihayla, et ces fameux ingrédients diverses qui virevoltent dans tous les sens.
C’est bon vous êtes de retour ? Nickel, on enchaîne !
XI.
Tristan termine second.
Y a pas de justice. C’est comme ça la vie : c’est de la merde. Et on en a marre de toutes ces niaiseries de conte de Noël de merde ! Ça vous fait vraiment rêver ces conneries ? Vous pensez vraiment que Mariah Carey et David Hasselhoff ils ont que ça à foutre ???
Ok. On se calme… Pardon.
On reprend.
Mandy retrouve Tristan qui descend de scène.
« - Mandy ? Mais ! Qu’est-ce que tu fous là ? Ne risques tu pas de te… Enfin… De t’abandonner dans ton slip ? Tout ça pour me voir échouer…
-Échouer ? Oh, Tristan… Tu n’as pas échoué.
-Je suis arrivé second ! J’ai perdu ! J’eus tant aimé que le sans gluten conquiert le monde, afin que je conquiers ton cœur…
-C’est quand je t’ai vu dégouliner de souffrance et de malheur la première fois dans mon bureau que tu m’as conquises, andouille. Tout ce mal être, cette frustration… Ça m’a touché. Allez, roule moi une pelle.
-Oh Mandy… Slurp, slurp… Sluuuuurp… Mandy ! Pas ici !
-Tu as raison. Partons vite avant que le sort de Mariah ne fasse plus effet ! »
Gr��ce à Mariah, ou à la schizophrénie latente de Mandy, elle pu se déplacer dans les nuages de farine de blé sans que cela ne l’atteigne. Mais le charme pouvait se rompre à tout moment, surtout maintenant que Mandy avait obtenu ce qu’elle voulait : l’Amour.
Alors que nos deux amoureux s’échappent de la soirée dans de grands éclats de rires à moitié hystériques, le père de Tristan les intercepte.. »
Embrassade de bonhommes viriles.
« Comme promis, nous allons, toi et moi, ouvrir un département sans gluten affilié à notre biscuiterie multinationale tentaculaire, pour que rien n’empêche les êtres faibles gastriquement comme Mandy de vivre leur vie normalement. »
Tristan, l’œil humide et le zizi tout dur remercie son petit Papounet d’amour.
Tout est si mielleux que même les yeux de Mandy brillent de mille feux.
Ils quittent enfin la réception et trouvent rapidement un endroit pour s’aimer physiquement.
« Monte là dedans ma mie (de pain), c’est la limousine de Papounet d’amour ! »
XII.
Quelques mois plus tard, nous retrouvons nos héros pour un épilogue enchanteur.
Mandy est chez elle.
Un dossier rouge traîne sur son bureau.
« Chérie ! Viens manger ! »
Nous suivons Mandy dans la cuisine.
Tristan l’attend avec un super petit déjeuner de ouf. Il y en a plein la table.
« Goûte moi ça, c’est la nouvelle recette que je dois soumettre aujourd’hui au département sans gluten qu’on a monté avec Papounet d’amour au sein de la biscuiterie multinationale tentaculaire familiale qu’avait crée Grand-Père Cookie… »
Mandy englouti son pancake…
« Hum… C’est… Hum… c’est parfait… » dit elle amoureusement.
On klaxonne à la porte.
Par la fenêtre, on aperçoit une limousine et une Marlène totalement déformée par l’attente d’un heureux événement.
Elle est enceinte jusqu’au coude.
« Allez Mandy, c’est Papounet qui nous amène au bureau ! »
Marlène crie dans la rue, toujours aussi conne.
« Tiens ma chérie, je t’ai fait un petit-déjeuner, un déjeuner et un encas. Tu vas pouvoir bosser à fond, et le ventre plein, sur ton nouveau dossier ! »
En lui disant ces mots, Tristan tient sa bien aimée dans ses bras et l’embrasse tendrement. Il lui tend un sac de papier kraft plein de bouffe sur lequel il a pris soin de dessiner un petit cœur discret, dans un coin, au feutre rose.
Mandy monte dans la limousine que l’on voit s’éloigner au loin.
Une femme de dos suit la voiture du regard.
Elle se retourne pour faire un clin d’œil face caméra : c’est Mariah Carey.
THE END.
Nota Bene : Les symptômes de l’intolérance au gluten n’ont absolument rien à voir avec ce qui est décrit ici et sont beaucoup moins rigolos. En cas de doute, consultez votre médecin pour une coloscopie. Bisous
2 notes · View notes