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#tailleur en tweed
chicinsilk · 2 months
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Pierre Balmain Haute Couture Collection Spring/Summer 1953. Marie-Thérèse wears a beige tweed suit.
Pierre Balmain Collection Haute Couture Printemps/Été 1953. Marie-Thérèse porte un tailleur en tweed beige.
Photo Georges Saad. (Magazine L'Art et la Mode)
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Le goût du jour : carreaux rouge et navy…
~ richelieu bi-matière par Ramon Cuberta, bottier à Barcelone ;
~ jean’s Jacob Cohen ;
~ bleu de travail version couture, ‘bleu tweed’, Soubacq, Paris ;
~ duffle coat en cachemire par Jean-Luc Rambure, tailleur à Paris.
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mary-on-bbsl · 2 years
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VIVIENNE WESTWOOD
Vivienne Westwood, reconocida como la “Reina del Punk”
La moda mueve a las persona de la forma mas abismal posible si bien no es solo el vestido de diseñador, la moda es un arte creado por las manos de quienes tienen su escencia llena de inspiracion. Vivienne Westwood es la muestra de marca y persona hecho arte y moda, la artista dio vida al estilo de la reconocida cantante Sid Vicious de la banda de Punk Británica Sex Pistols en la década de los 70s.
Y despues de todo esto se marcó una nueva tendencia de moda con un sello personal en el arte del diseño de diferentes íezas de moda, que inspiran una historia llena de arte y con la exploración de diferentes materias primas para sus creaciones.
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Se caracteriza por incluir en sus diseños corazones metálicos y de colores vivos, apliques innovadores, texturas y estampados en el plástico.
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Westwood fue una de las creadoras de la moda punk que domino la escena underground de Londres en los años 70, un estilo punk que incluía moda BDSM, parafernalia de bondage, imperdibles, hojas de afeitar, cadenas de bicicletas o cisternas en la ropa y collares de perro con pinchos como piezas de joyería, todo aderezado con extravagantes maquillajes y peinados. La excentricidad y la anarquía eran dos de los lemas de la ropa que creaba Vivienne para su numerosa clientela procedente de las calles, llegando a diseñar ropa de goma, cuero o charol. Su colección de 1976 la denominó "Esclavitud", en la que las prendas se presentaban claveteadas, llenas de hebillas, cremalleras y correas. Fue un éxito total y Vivienne Westwood aportó innumerables ideas que se copiaba a diestro y sinestro. Vivienne toma entonces la decisión de trasladarse a París para realizar sus espectaculares desfiles y es en esta ciudad en donde casi cada año se pueden seguir admirando sus creaciones. En 1985, con "Minicrini", lanza los zapatos de plataforma, una pieza absolutamente Westwood, como sus corsés, los trajes sastre en tweed escocés y los tailleurs con polisón.
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Westwood ha compaginado además su exitosa carrera como diseñadora con la política y las reivindicaciones sociales como la defensa de los derechos civiles, aunque se ha visto envuelta en numerosas polémicas por el daño ecológico producido por la fabricación de sus prendas de ropa.
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dealthorpakp · 5 months
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19 Août 1981 Charles et diana lors de leur lune de miel en Ecosse. Diana portait un tailleur en tweed de Bill Pashley avec une paire de chaussures crème du Chelsea
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johnslamson · 3 years
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La grande mesure des autres
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John Slamson
Lors d’une balade entre les monceaux avachis du bouclard infernal de l’ami Ammar, entre deux portants croulant sous la drouille, enguirlandés de cravates plus ou moins improbables, cheminant entre des sacs crevés d’où dégueulent des futals à la coupe rare, plongé dans les relents poétiques de vieux tissus et de cuir craquelé, le promeneur se laisse envahir par un intérêt nostalgique. Il chine — parce qu’il le faut bien — mais en fait, il se fait fouilleur-archiviste. À fureter si farouchement, il devient animal fouisseur, encuriosé des particularités de chaque étiquette cachée, de chaque bouton nacré, de chaque doublure de cravate. Car ces vêtements qui ont vécu quelques heures de haut vol sont les rescapés de la grande épopée du style. Le promeneur y découvre des merveilles, mais, avant tout, de l’imprévu. Et au fil de son tâtonnement, il entrevoit de troublantes vérités.
La demi-mesure et la grande mesure possèdent un défaut secret, irrémédiablement constitutif de leur qualité première, à savoir la possibilité de choisir chaque détail de son vêtement. Car à choisir ce qui nous plaît, on s’enferme dans ses propres manies.
Et veste après veste, on sélectionnera le cran qui nous paraît être fait pour nous ; on préfèrera, inéluctablement, ce qu’on pense être notre épaule d’élection. Chemise après chemise, on penchera, après d’interminables réflexions, pour les mêmes sempiternelles finitions qui nous parlent de perfection. Costume après costume, on exigera la largeur de pantalon que l’on avait rêvée. Certes, on s’offrira parfois, dans les affres de l’erreur redoutée, un petit écart vaguement soupçonné d’auto-hérésie, mais, au fond, à quelques nuances près, on ne variera plus de son idéal.
Or, la seconde main nous offre un point de vue singulier sur le choix vestimentaire. Car contrairement au prêt-à-porter neuf, réduit au consensus du moment, la seconde main implique une dimension « vintage », c’est-à-dire historique, même si c’est à la petite échelle de la décennie. On y trouve donc des choses qui n’existent plus, des anglaises d’un autres temps et de singulières largeurs, des revers inventifs et des crans courageux.
Que l’on cherche un simple tweed, une veste en velours, un pantalon gris, un blazer d’été, quand on a le bonheur de tomber sur sa taille, on se trouve face à la tentation d’un vêtement qui n’a pas les caractéristiques que l’on affectionne ou que l’on imagine : on tombe sur un croisé alors qu’on cherchait un deux-boutons, sur une épaule naturelle alors qu’on préfère davantage de structure, sur une pièce formidable dans une couleur que l’on n’aurait jamais osée.
Soudain s’offre à nous le choix de ce qu’on n’aurait pas choisi.
Le prêt-à-porter qui ne se porte plus s’augmente soudain du charme nostalgique de la singularité qu’il ne nous reste plus qu’à assumer dans un doux décalage serein et lucide.
Les marques disparues ressuscitent : Old England, Arnys, John Preston, Blizzand… Même les marques contemporaines trouvent une profondeur à se voir rappeler leurs créations d’il y a quelques temps.
La grande mesure réalisée pour d’autres que soi-même ouvre le champ des possibles, offre la tentation d’un style à adopter, à adapter, à admettre. Les tailleurs de naguère revivent soudain entre nos mains : grandes maisons parisiennes ou sans grades de province, leurs techniques et leur style, d’il y a vingt ans ou cinquante ans, retrouvent la fraîcheur d’un contexte inédit.
Comme une bouteille que l’on aura soigneusement oubliée dans sa cave nous parle nécessairement de sa naissance lorsqu’on ose — à peine — l’ouvrir pour la reverser dans le présent, le vêtement venu du fonds des placards d’autrui se charge du mystère des modes passées, de sa traversée du temps et de son témoignage stylistique.
Et l’amateur de vêtements qui croyait venir triturer quelques chiffons pour se saper se retrouve investi d’une responsabilité sartoriale : prolonger le cycle de l’histoire, le régénérer et s’imprégner de ce qui a été créé dans un autre temps. On est ainsi amené à scruter, à comparer, à comprendre : à devenir soi-même porteur d’histoire et de transmission.
Tout ça dans une fripe… faudrait être fou pour passer à côté !
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luciescreations · 3 years
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Travail de couture, petite robe en laine feutrée. Je me suis inspirée du tailleur en tweed de chez Chanel.   
En bonus une petite video qui retrace les étapes de la création de la robe. 
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jthamon · 4 years
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Catalogue de l'exposition "Gabrielle Chanel. Manifeste de mode" Tailleur en tweed chiné et brun de Lesur Automne-hiver 1958-1959 Broche réalisée par Robert Goossens en bronze doré, tourmaline Entre 1954-1974 Commissariat : Miren Arzalluz et Véronique Belloir Direction artistique : Olivier Saillard @mirenarzalluz @oliviersaillard @palais_galliera @chanelofficial @galloismontbrunfabiani @mariemalterre @xavierpruvot @parismusees #ExpoChanel #chanel (à Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris) https://www.instagram.com/p/CGKBuG7gllW/?igshid=1dk7bq5ijalup
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lelivredecoco · 4 years
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CHAPITRE DEUX
C’est comme si il avait planté une bactérie en moi, et que la maladie se propageait de jours en jours. J’ai fini par devenir ce qu’il voulait que je sois.
Il me disait que j’étais un diamant brut, et qu’il était le tailleur de pierre. Que pour briller j’avais besoin de lui, que si je l’écoutais j’allais obtenir tout ce que je souhaitais. Qu’il me parlait pour mon bien, que j’étais sa vie. Son but à lui c’était l’amour, donc c’était moi. 
Je ne voyais rien de malsain dans ses propos, mais maintenant ils m’écoeurent. Il me disait clairement que j’étais son objet, qu’il allait me façonner à sa manière, et que c’était sa seule occupation. Au début je ne savais pas que cela allait impliquer des violences physiques, même si il avait des mots durs envers moi. J’acceptais, je me disais: « Il n’y a qu’avec de l’exigence qu’on évolue ». Et comme je n’étais jamais bien à ses yeux, ou ce que je faisais n’était jamais bien, je voulais tous les jours m’améliorer. Après tout si l’homme que vous aimez vous rabaisse c’est pour votre bien, non ? En tout cas, c’est la logique qu’il a fini  par me faire entrer dans la tête.
Les derniers compliments que j’ai eu de sa part c’était à notre troisième mois. Et je suis restée trois ans avec lui. J’ai fini par m’habiller comme il le voulait, juste pour lui plaire. J’ai arrêté de me maquiller, juste pour lui plaire. J'écoutais la musique qu’il aimait, juste pour lui plaire. Je parlais de la manière dont il souhaitait, juste pour lui plaire. Je pensais comme il voulait que je pense, juste pour lui plaire. Et pire, je mangeais même comme il voulait que je mange, juste pour lui plaire. Et vous savez quoi? Je ne lui ai jamais plu. C’était jamais assez, sauf quand je l’ai quitté, j’ai enfin trouvé grâce à ses yeux. Et je vous l’avoue ça m’a fait quelque chose, après tout ce temps, avoir enfin un compliment de sa part.
Et si je vous faisais la liste de certaines choses que j’ai faites parce qu’il m’y a obligé ?
J’ai arrêté de porter des chaussures à talons. Il me disait que c’était vulgaire, que la femme qu’il épouserait, c’était une femme qui porterai des baskets. Celle qui porterai bien la Nike Dunk High, plus exactement. Pour les personnes qui me connaissent, vous savez que je suis une fan de sneakers. Sachez qu’avant j’avais uniquement des Dunk High en paire de basket, et maintenant et jusqu’à la fin de ma vie, je pense que vous ne me verrez plus avec ce modèle aux pieds.
J’ai porté des vêtements à imprimé floral. Avant lui, j’étais le genre de personne qui quand elle faisait son shopping se disait « Il n’existe pas en noir ? ». Le noir, le tweed, et le cuir, trois mots de prédilection pour mon dressing. Puis il est arrivé dans ma vie. Avec toute la noirceur qu’il m’a apportée, je pense qu’il avait raison d’un côté; porter des motifs floraux me rendaient plus vivante. Tous les jours je portais des fleurs, j’avais le droit à des insultes, à me faire rabaisser si je n’en portais pas. C’est ridicule je sais, mais c’était mon quotidien, alors j’ai fini par m’y faire. Désormais quand je faisais du shopping, je me disais « Où est ce qu’il y a des motifs à fleurs ? ». Je pense que mon entourage sait à quel point j’aime faire les magasins toute seule, et bien sachez que j’étais interdite de cela. Il devait être tout le temps-là, Il avait un regard sur tout ce que je prenais. Il jugeait tous mes choix vestimentaires. Au début j’affirmais mes choix, mais au fur et à mesure je suivais ces conseils. Il m’a enlevé mon identité, petit à petit, jusqu'à ce que je ne sache même plus ce que j’aime. Il a embrouillé mon cerveau, et j’ai mis du temps à redevenir celle que je suis maintenant.
Tous les jours de ma vie c’était un « no make-up day ». Je ne me maquillais pas beaucoup avant lui, je me mettais un peu de fond de teint quand j’avais des boutons, un peu de mascara, un trait d’eye-liner, et puis du rouge à lèvre, mais pas tous les jours. Le jour où j’ai arrêté, c’est parce qu’il avait passé des heures à m’expliquer le pourquoi j’allais être mieux sans maquillage. Il m’a fait le listing des effets néfastes sur la peau du maquillage. Il me disait que je m'enlaidissais avec. Certes c’est peut être un compliment, sauf que quand j’ai arrêté je n’ai pas vraiment eu de retours positifs de sa part, bien au contraire. Et si un jour j’avais envie de me maquiller, même juste un tout petit peu, j’avais le droit à des insultes. Avec le temps j’ai fini par ne plus avoir l’envie, j’avais même plus envie de prendre soin de moi, je me laissais totalement aller. J’écoutais juste ses désirs, et ses désirs devenaient les miens.
J’ai arrêté de manger du porc. C’est la première fois que j’avoue la raison pour laquelle je ne mange plus de porc à l’heure d’aujourd’hui. Quand on me demande pourquoi tu ne manges pas de porc ? Je réponds que je n’aime pas, et c’est bien vrai. Mais la question qu’il faut poser c’est pourquoi je n’aime plus ? Parce qu’il m’a interdit d’aimer, et que le mental à un pouvoir incontestable. Aujourd’hui je n’aime vraiment plus le goût, mon cerveau a été formaté par ses paroles et ses actes. Peut-être qu’un jour je vais aimer de nouveau ? En tout cas j’ai tenté l’expérience il y a une semaine, et après quatre ans de rupture, je n’aime toujours pas. Si vous voulez savoir comment il a fait, d’abord il n’acceptait pas mes bisous si j’avais mangé du porc dans les heures qui précédaient. Ensuite quand on vivait ensemble, il ne voulait pas que je cuisine de porc, et si je voulais en acheter j’aurai dû m’acheter un réfrigérateur avec, car j’avais interdiction d’en mettre dans notre réfrigérateur. Notez bien, je dis « notre » par politesse, car c’était chez moi, je payais tout, le loyer, les factures, les courses, les meubles. Et enfin, tous les jours j’avais le droit à un discours anti porc. Vraiment imaginez-vous, tous les jours, on vous ronge avec quelque chose, on vous fait un bourrage de crâne, pensez-vous vraiment que vous n’allez pas céder ? En ajoutant le fait que vous êtes isolé, et que la personne vous fait culpabiliser d’être ce que vous êtes. Je vous assure que toutes ces circonstances finissent par vous changer. Votre bourreau a vraiment le pouvoir de faire de vous ce qu’il souhaite. Je tiens à préciser que l’homme dont je parle n’avait aucune conviction religieuse, et qu’il n’était pas non plus végétarien. 
Il a choisi le nom de mon Instagram, en partie. Attention scoop ! Au tout début mon nom sur Instagram était « DEVILCOCO » Ça me représentait bien, je pense. J’ai toujours aimé Cruella: le noir, les vêtements en peau, sa voiture, sa façon de fumer, je vous rassure, je n’ai jamais aimé les fourrures de Dalmatien. Coco, c’est mon surnom, donc Devil Coco c’était un peu mon double imaginaire. Mais Monsieur n’était pas d’accord, il m’a interdit de le mettre, j’ai été insulté de « pute », de « sataniste » à cause de cela. Mon nom Instagram a été l’objet d’une longue dispute, à laquelle j’ai fini par céder à ses désirs. Ne sous estimer pas cette dispute, ses réactions ont toujours été démesuré. Je veux dire par là qu’on aurait dit qu’il avait appris une infidélité. Il m’a agressée verbalement, il m’a littéralement épuisée psychologiquement, juste pour ça. Donc sur Instagram je suis « cindycortes__31 », je n’ai toujours pas changé à l’heure d’aujourd’hui. Parfois j’en ai envie mais j’ai l’impression qu’en faisant cela, je lui donnerai de l’importance. Et je ne veux pas. Il ne m’atteint plus aujourd’hui, même quand je suis sur Instagram, et que je vois mon pseudonyme je ne pense même plus à cette dispute. 
Je vais m’arrêter là pour la liste. Il y a tellement de choses, que je ne finirai jamais. Mais vous devez juste comprendre que de mes réseaux sociaux jusqu’à ma manière de respirer, je faisais tout comme il le voulait. Vous voulez savoir pourquoi ? Dans un premier temps c’était par amour, parce que je me cherchais aussi, puis pour avoir un peu de paix et de tranquillité, et enfin par peur.
Vous en savez enfin un peu plus sur l'atmosphère dans laquelle je vivais. J’ai été victime de violences mentales. Et si vous aussi vous en êtes victime, ne minimisez rien. Même si il n’y a pas de coups physiques, être victime de paroles est un fait, c’est possible. Ce n’est pas être un fragile de l’admettre. Aucune personne ne peut rester intacte avec des violences mentales. Oui, même toi qui penses que cela ne t’atteindrait pas, crois-moi je me disais la même chose que toi.
Vous ne devez pas en avoir honte, et surtout essayer de vous rendre compte que vous ne méritez pas ce qui vous arrive. Recentrez-vous sur vous-même, imaginez-vous sans toutes ces insultes, sans ce bourrage de cerveau au quotidien. C’est ce que devrait être votre vie.
Je sais que c’est beaucoup plus facile à dire, qu’à faire, mais refusez de vivre ça! Vous méritez mieux, peu importe qui vous êtes, ce que vous avez fait, à quoi vous ressemblez, vous méritez mieux que cette personne qui vous rabaisse tous les jours. Prenez le temps qu’il vous faut pour partir, mais partez.
J’ai l’intime conviction que si vous êtes victimes de paroles, de menaces, un jour vous serez victime de coups. Je pense que les deux font la paire. Ce n’est qu’une question de temps, mais ces personnes là finissent toujours par être violentes physiquement.
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lounesdarbois · 5 years
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Madame Lebrouneux
C’était en apparence une vieille dame digne, le genre tailleur de tweed, permanente et vouvoiement, une « Madame » comme on dit à Turin, en français dans le texte. Je la voyais le matin arriver sur les coups de 9 heures, elle claquait la porte en blâmant la circulation à voix haute ce qui coupait court à toute explication, soufflant, parlant toute seule "c'est tout de même invraisemblââble", et elle fonçait s'enfermer dans son bureau.
L'un de ses hauts faits avait consisté à exacerber les tensions dans l’entreprise en jouant l'intermédiaire. Faisant passer les consignes, veillant à leur application, vérifiant, enquêtant, s’interposant partout, elle montait sur nos têtes, et bientôt de ce piédestal elle jetait des pétards dans nos jambes que l’on s’accuserait mutuellement d’avoir lancé, tous furieux, tous trompés, tous écœurés. Elle faisait partie de ces gens qui jouissent de voir des conflits. Chaque phrase de Madame Lebrouneux comportait au moins une fois la mention Monsieur le directeur ; c’était "je ne crois pas que Monsieur le directeur apprécierait", "comme je disais ce matin à Monsieur le directeur", "Monsieur le directeur voudrait" etc. Et plus elle terrifiait son monde par rétention d’information et menaces voilées, plus ses privilèges augmentaient. Elle arrivait plus tard et partait plus tôt, déjeunait deux heures, faisait passer un coup de téléphone alors que l’appareil se trouvait là, devant elle, mais elle venait vous voir pour vous dire de vous lever, d'aller chercher ce téléphone et de passer l'appel en son nom… Son grand plaisir c’était de faire transporter les charges lourdes. On a comme ça déménagé 4 fois la bibliothèque en 2 ans, l'intégralité des huit cent volumes que personne ne lisait, depuis le 3ème étage au sous-sol, puis du sous-sol au troisième étage, puis du 3ème étage au 4ème étage. Au besoin elle se justifiait « comme j'ai expliqué à Monsieur le directeur… qui sait que j'ai le pied échauffé et les lombaires fragiles... Alors Monsieur le directeur a décidé que... » etc. Il avait une faiblesse comme beaucoup d’hommes, le directeur, c'était de se laisser materner. Comme elle l'avait bien compris, la Lebrouneux! Elle excellait dans le rôle, véritable mère abusive née. Promue reine-mère elle pouvait exiger tout de tous. Parfois elle vous faisait porter un classeur de son bureau à une armoire, "pour ne pas qu'il gondole à cause de l'humidité", c’était affreux de ne pouvoir se libérer de ses griffes, elle trouvait toutes les justifications en un clin d'œil, gardant le pouvoir par l’exercice à chaque instant d’icelui. Des petites choses incommunicables, improuvables, des remarques toujours à double sens, des mesquineries à retardement. Elle divulguait vos erreurs, taisait vos succès, vous cirait un bon coup les pompes en face puis par derrière elle vous débinait aux directeurs.Se sachant inutile, elle s’était faite indispensable par sa capacité de nuisance, véritable médiatrice des fâcheries du personnel. Comme tous les oisifs elle faisait connaître publiquement le moindre de ses efforts par beaucoup de soupirs. Je me suis pété deux fois le dos à porter ses cartons parce qu'elle se plaignait dans un bureau de 2 personnes, du poids de ces cartons. Les règles non-écrites de la courtoisie européenne exigeaient que je me portasse au secours de la Lebrouneux tu comprends? Quand elle voulait vous faire comprendre de venir vous bâter de sa charge à sa place sans toutefois le dire elle se mettait à souffler très fort comme ça juste à côté de vous.
Monsieur Jacques imita le cheval après le galop.
Au début, dans l’entreprise, on croyait à un rôle tant ses actes sur-signifiés tenaient du mime, du Louis de Funès sous cocaïne. Mais non ce n'était pas une blague, et Madame Lebrouneux était un redoutable, re-dou-table personnage. Un labeur imprévu devenait une mission secrète primordiale à accomplir, dont elle vous confiait la charge par convocation officielle entre quatre yeux dont les siens se plissaient alors, puis d’une voix susurrante elle livrait toute la vérité : il fallait mettre à jour une liste du personnel, tâche de routine dérisoire dont vous preniez par ailleurs toujours l'initiative depuis 15 ans, et elle le savait bien. Une fois révélé l'ampleur de l'enjeu, elle se levait, joignait les pieds, et inclinant un buste rigide, esquissait les prémices d’une révérence Montcalm, puis non, concluait d'un "alors je compte sur vous",usant là du pouvoir d’attribution des tâches, lumière sans laquelle vous iriez dans le monde à tâtons, désemparé, et dont Madame Lebrouneux par l’usage qu’elle en faisait, signifiait à vos sens égarés la hauteur de la place d’où elle vous parlait. En sortant de son bureau après de tels numéros de cirque je comprenais que c’était ainsi qu’avaient coulé l’URSS et tous les empires.
Maniant l'équivoque, adressait des reproches toujours par triangulation "on m'a dit qu'on vous a vu en train de..." « vous avez perdu vos clés ? », glissant des allusions, feignant l'ignorance et une fois qu'elle avait bien foutu sa merde c'était "je crois que je vais rentrer, j'ai besoin de m'allonger je ne suis pas bien". Tous ses vices devaient l'épuiser. Elle se bourrait à toutes heures de chips et de coca qui encombrait son appareil et lui donnaient une haleine de pâté pour chien abominable.
En somme les affaires courantes à la ..... auraient pu tourner tranquillement, régulièrement. Mais Madame Lebrouneux, empressée, changeante, ne concevait toute chose que parées d'urgence absolue, et placées sous son commandement. Savante, elle se maintenait dans la hiérarchie face à plus capable qu'elle par un génie à tout embrouiller ; vous lui demandiez un numéro de téléphone et vous vous retrouviez dans la minute à vérifier la concordance entre trois listes Excel. La moindre action devenait une notice super alambiquée, et très impérative, dont elle vous exposait les possibles ramifications alors que vous étiez occupé à une autre tâche pressante, vous mettant en garde contre les risques insoupçonnés où vous courriez malheureux, puis vous sommant de tout abandonner et de vous précipiter à son service, inventant les tortillements de l’énoncé au fur et à mesure qu'elle parlait, vous sondant, vous éprouvant, prospectant les moyens de vous prendre en défaut devant témoins, dupant son monde, racolant des soutiens, allant de-ci de-là toujours prétendant, intrigant, intercédant... Si vous lui résistiez elle n’avait plus de repos avant de vous l’avoir fait regretter ; voilà qu’elle s’agitait exactement là où vous en auriez conçu une gêne, déballant des cartons sur votre bureau, passant et repassant cinquante fois la même porte, martelant le carrelage de méchants talons carrés, toujours soufflant d’exaspération ou bien jacassant pour elle-même des choses ponctuées de « par Monsieur le Directeur, hein ». Elle épuisait les collaborateurs année après année, par une prodigieuse constance dans l'intrigue et la feinte ; les employés partaient, d'autres arrivaient, elle seule par une endurance marathonienne demeurait en place, solennelle, inharponnable. En dix-sept années jamais elle ne fut à l'heure une seule fois à un seul rendez-vous tu entends? Ceux-ci lui étaient indiqués en rouge, à la fois sur agenda et par fax. A 14h20 elle recevait l'appel affolé d'une secrétaire : "Les visiteurs vous attendent depuis 20 minutes, je vous appelle en vain, ce rendez-vous était indiqué en rouge, vous ne le saviez pas?"... Et là, renversant soudain tout son jeu, voilà qu'elle se faisait toute Mitterrand, un sphynx, et mimant le calme bourgeois qui supporte patiemment l'agitation d'un emmerdeur elle articulait : "Ah? Mais il fallait m'appeler via le standard car je n'ai pas toujours ma ligne directe branchée vous comprenez? Ce n'est pas grave mais pensez-y une prochaine fois. Eh bien oui faites installer ces gens au bureau, dites-leur que j'arrive, je prends ma voiture, j’arrive d’ici cinq minutes, je compte sur vous?".
Le vendredi surtout, tous les vendredi après-midi elle disparaissait tôt "car je dois être au calme pour me concentrer pour payer les factures!". Crue sur parole. C'était fabuleux. 
Elle avait trouvé ce subterfuge qu'il lui fallait être seule chez elle au calme pour pouvoir travailler sur des dossiers très importants (précisait-elle baissant la voix). "Oh, il faut que je surveille la montre car parfois je pars à 13h pour rentrer travailler chez moi sans manger et ça ne va pas c'est trop tard, le temps d'arriver je suis encore à saisir des fiches à minuit, ah non ça ne va pas!". Une fois absente, elle vous téléphonait au bureau prétendant devoir vérifier une chose complètement hors de propos. Longtemps je me suis interrogé. Que voulait-elle ? Montrer qu’elle travaillait tout de même ? Un jour je compris. Elle vérifiait que vous étiez bien resté à votre poste.
Ce qui l’animait, j'ai mis longtemps à le comprendre aussi, c’était appétit d’un minuscule pouvoir ; elle concevait son rôle comme une lutte pour étendre sa juridiction personnelle le plus loin possible, même si c’était une juridiction mesquine et misérable. Certes de façon toujours très correcte « selon le protocole en vigueur, qui sied au rang… », en flattant untel « qui a fait la carrière que l’on sait » etc. Elle s’était fabriqué, inventé une importance. Elle avait tout obtenu par privilège, entregens, intrigue, sans aucun travail concret. Elle cirait les pompes du directeur d’une manière outrancière, s’imiscant dans ses choix, tenant sa bourse, l’invitant à dîner, le flattant, le maternant, l’engueulant. Quand elle s’octroyait des congés en douce, parfois prise sur le fait elle niait avec un aplomb extraordinaire, puis délayait sa faute dans une bouillabaisse de digressions comme font les racailles au tribunal pour se disculper, usant de ces ficelles si grosses que l’on est gêné pour eux de la honte qu’ils n’ont pas, puis si elle perdait le débat elle s’excusait platement, invoquait sa vieillesse, sa fatigue, sa charge de travail.
Mais sa ressemblance avec Mitterrand dans toutes ses simagrées n'était pas fortuite. Sais-tu qui était Mitterrand? Un petit bonhomme bien poli, distant, qui se faisait inexplicablement obéir des autres qui tous voulaient être de sa cour. Pourquoi? A cause de certaines mimiques, d’un certain code proxémique qui en jetait. Et c'est ainsi de même qu'agissait Madame Lebrouneux, jouant beaucoup de postures, de tournures... Elle avait une gestuelle bien rodée avec ses lunettes, les rajustant à deux mains en vous parlant, elle vous regardait par en dessous, puis par au-dessus, faisant la grue sur un pied, puis sur l'autre, usant d’un arsenal de mille configurations kinesthésiques différentes. Tout cela l’asseyait dans une contenance de digne dame, digne et redoutable. Car ne crois pas qu’elle était folle cliniquement. Les madame Lebrouneux, qui représentent, je dirais environ un tiers de la gent féminine occidentale, sont tout à fait saines d’esprit. Mais leur drame, c’est qu’elles sont des femmes et veulent diriger des hommes, c’est tout. Ce penchant se traduit alors, selon la femme, par deux grandes tendances, l’hystérie tout d’abord, répandue le plus souvent chez les couches aisées et instruites de la société, cas évident chez Madame Lebrouneux tu l’auras compris. Et l’autre grande tendance, observable davantage chez les couches plus modestes, mais cause de ravages comparables, c’est la vulgarité. Cependant il arrive que certaines femmes cumulent les deux passions, elles sont alors chanteuses, politiciennes, salariées d’un média etc.
Elle avait des accalmies certes. Mais en période de crise (lune croissante), elle vous prenait toujours à contrepied pour vous couper la chique. On évoquait une tache de routine, elle exigeait soudain trois justificatifs ; on expliquait un point délicat, c’est là qu’elle coupait : "peu importe !". Ses quatre heures de présence quotidienne lui fournissaient l’exutoire de ses humeurs changeantes. Jamais une remarque censée ni pertinente ni à-propos. Son grand plaisir : vous interrompre, c’était son ciseau à eunuque l’interruption. « Peu importe ! » avec un revers de main battant devant vous l’air que vous alliez respirer. Flétrissant, assiégeant, occupant l’espace, s’accoudant partout, elle venait tout embrouiller, tout presser, vous écrasant sous ses combines puis voyant qu’elle allait trop loin, jouait l’instant d’après la faible femme. Vous ne saviez plus qui croire, que penser, toute logique s’effondrait et l’on ne discernait bientôt plus le nord du sud dans l’empêtrement lebrounique. Elle allait se rasseoir. Puis soudain revenait comme les racailles dans une embrouille quand ils n’ont ni couteau ni soutien contre vous et lancent des invectives de loin : « Hein, parce que si… », et l’argumentaire reprenait pour quinze bonnes minutes. Elle retournait enfin s’asseoir quelques instants dans un vacarme de talons et de portes qui claquent puis rappliquait encore avec des flots d’inepties qu’elle déversait sur les architectes du bureau d’étude la tête dans les mains, forcés de s’interrompre. Elle homme et eux femmes ils auraient pu porter plainte pour harcèlement et gagner un jackpot au tribunal. Elle se répandait en calomnies, pesait par vote négatif pour vous faire virer puis, confrontée en tête-à-tête au directeur excédé qui la sommait de prouver ses insinuations, elle balbutiait soudain une rétractation, "mais non, vous ne m'avez pas compris, je n'ai pas dit ceci dans ce sens-là...", prétextant sa migraine, sa sciatique, son pince-nez égaré… après une heure de palabre avec la Lebrouneux le directeur consultant sa montre sursautait soudain du retard qu’il avait pris à cause d’elle. "Ah oui je ne veux pas vous encombrer !" faisait-elle désolée, toujours de biais, lunettes en main, pieds joints. Plus tard le directeur concluait à votre innocence et intimait l’ordre à la digne dame d’aller s’excuser séance tenante, alors elle venait finalement vous voir, non pas penaude mais affublée d’un sourire diplomatique vous informer que vous remontiez dans son estime, textuel. Puis elle fonçait à un rendez-vous avec des clients qui l'attendaient depuis 37 minutes. C’était un cirque permanent. Écoutant deux autres conseillères échanger un ragot dans une pièce voisine elle se portait de suite aux nouvelles, affectant un air soucieux, retirant ses lunettes dans un geste quelque part entre le salut romain et le revers lifté, écoutait sans interrompre pour une fois, mais si hélas les deux mégères concluaient à l'innocence de la tierce personne mise en cause, madame Lebrouneux remettait ses lunettes lentement avec d’infinies précautions qui imposaient le silence, on eût dit un prêtre saisissant le ciboire pour l’Elévation, puis elle s'en retournait dans le bureau, la tête penchée. Mais si l'affaire tournait à la mise au point et au recadrage elle se précipitait chez l’état-major : "Monsieur le directeur, cela vous dérange si je viens assister à cette convocation? Oui parce que j'ai tout de même besoin de savoir un peu...". Elle ne manquait jamais ces lits de justice où l’on se parle entre initiés par conciliabule conclus de proverbes lourds de sous-entendus, si possibles en latin bien qu’elle ne sût pas un mot de latin, pour juger des actes d’un collaborateur en disgrâce.  Friande des "enquêtes internes", elle s'y immisçait "car nous travaillons ensemble, nous sommes une équipe!", compliquait tout, n'apportait rien, forçait les directeurs occupés à autre chose à prendre sur leur temps par mille questions pour collecter les informations puis quand elle avait bien tout remué elle s'enfuyait "ah mais moi je n’ai pas le temps!". Elle revenait l’instant d’après toujours paniquée réclamer de l'attention, expliquer un "ennui" complètement hors sujet avec le travail, blâmant les embouteillages, ses canalisations, ses clés "piratées", retrouvées l'heure suivante dans son sac. Cinq fois par semaine c’étaient des cas de force majeure qui se résolvaient par des journées écourtées exceptionnellement. Dix fois par jour elle baladait les directeurs si sourcilleux avec le personnel masculin qui exceptionnellement fermaient les yeux pour elle. Elle les achetait si bien par son apparence de digne dame comme-il-faut, forçait si bien sa diction, façonnait si bien sa posture extérieure "dans l'esprit de l'entreprise" qu'ils n'osaient pas la calmer, aveuglés, prisonniers de leurs propres convictions. Et quand vraiment les apparences ne suffisaient plus elle glissait une allusion au fameux carnet de commande si bien rempli par ses soins, par son incomparable sens de la relation client etc. En réalité elle prenait les appels entrant. 
Lebrouneux est a l’origine de l’impunité des Grosses Paniquées dans l’entreprise, j’y reviendrai un peu plus tard. Elle n'avait évidemment aucune amie sauf, par un inexplicable mystère, les folles au moins aussi venimeuses, qu'au lieu de combattre elle prenait en sympathie, reconnaissant une personne de son monde comme les babouins hamadryas s’allient parfois avec des hyènes tachetées (sous-famille des Hyaenidae) pour entreprendre une chasse au bébé gazelle ; ils plantent leurs crocs dans les flancs du jeune animal et le dévorent vivant à tour de rôle.
Elle partait toujours 30 minutes après le directeur, soufflant, parlant tout haut "oui, éviter les bouchons...", "j'ai encore 2 heures de travail au moins chez moi ce soir!". Juste avant de fermer la porte elle ne voulait pas nous fiche la paix si vite, elle parvenait à placer subrepticement "oh, vous savez je suis arrivé 15 minutes en avance ce matin mais quand on aime on ne compte pas, hein. Je disais encore ce matin à monsieur le directeur n'est-ce pas, que quand on aime on ne compte pas n'est-ce pas? Moi j'aime ce travail, je viens ici n-est-ce pas, c'est une passion hein! J'en ai besoin hein! Monsieur le directeur me comprend, il sait ce que c’est, lui aussi travaille dix heures par jour, c’est une vie de chien !". Le lendemain matin c'était "oh vous savez je suis surtout là pour rendre service à Monsieur le directeur, mais je devrais penser à ma retraite tout de même...". La drôlesse avait beau jeu de dire spontanément du bien d’autrui, surtout des directeurs, dans une pétaudière où elle savait que tout est répété.
On assistait impuissants année après année à l'épuisement des seuls hommes valides par report des travaux physiques qui alors se concentraient sur les épaules de deux ou trois, tous les autres étant excusés par un rang, une malformation, la vieillesse, la séniorité, etc. Ici éclatait la vérité, la SDM se composait de 90% de grabataires, obèses, efféminés et 10% d'hommes. Au bout de quelques années de ce régime qui démolirent les lombaires de 3 types ce fut l'ouvrier polonais qui portait tout. Cette situation honteuse illustrait, je le compris plus tard, au stade microcosmique, des phénomènes en cours depuis une centaine d'années en Europe. 
(Sur le moment, il apparaissait seulement à Vincent comment toutes les entreprises humaines de relèvement et d'ascèse collective avaient sombré, et alors un constat s'imposa à son esprit : "tout bien à faire est impossible". Vincent ignorait que cette phrase avait été écrite mot pour mot trois cent ans plus tôt par le mémorialiste Saint-Simon qui, voyant les coteries de nobles s'entre-déchirer et dégénérer à la cour de Louis XIV, pressentait sans pouvoir les formuler les massacres à venir de la révolution.)
Louis XIV, reprit Monsieur Jacques, imbécile politique qui ne comprenait rien aux enjeux de son époque, aveuglé de flatteries, avait pris ses brefs succès pour le salaire du génie que sa cour lui disait avoir, alors que cette Pax Francia n'était due qu'au ponctuel naufrage de l'Angleterre d'alors, abattue par Cromwell et le Grand Incendie de Londres. Le Roi-Soleil s'était soumis à l'esprit du monde, au baratin des Molinistes et aux gonzesses. En traitant son aristocratie comme des enfants de maternelle il avait scié aux trois-quarts la branche sur laquelle s’assirent ses successeurs, et tu connais la suite. 
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chicinsilk · 2 months
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Chanel Collection Haute Couture Printems/Été 1956. Barbara Mullen porte un tailleur en tweed.
Chanel Collection Haute Couture Printems/Été 1956. Barbara Mullen porte un tailleur en tweed.
Photo Louise Dahl-Wolfe
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Le goût du jour : Harris Tweed...
~ souliers richelieu balmoral framboise, Anthony Delos (2010) ;
~ jean Jacob Cohen ;
~ bleu de travail version couture 'bleu de Granville', Soubacq ;
~ saharienne en Harris Tweed John Hardy, Jean-Luc Rambure (2013), tailleur à Paris ;
~ écharpe laine et cachemire Drake's.
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carmencitab · 2 years
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[Carmen update] She’s finished, thus closing up the yearly coat making episode. This is the best notched collar I ever made thanks @threadsmagazine for the tutorial, the Stella McCartney tweed from @selvedgeandbolts was a joy to work with and the @fibremood pattern making was ace. I made a M with a 2cm FBA, I chopped off 10cm off the length and 3cm off the sleeves (it may have been too much). The hem needs a proper press but I was in a hurry to show it to you. 🧵 [Carmen MàJ] Elle est terminée ainsi que l’épisode annuel de fabrication de manteau. C’est le plus beau col tailleur que j’ai fait de ma vie, merci #threadsmagazine pour le tuto. Le tweed Stella McCartney fut un bonheur à travailler, merci @dibsandthemachine et le patronnage de chez @create_share_inspire_fm est fantastique. J’ai fait une taille M avec une augmentation poitrine de 2cm, j’ai retiré 10cm en hauteur et 3cm aux manches (c’est peut-être trop). Le ourlet a besoin d’un bon coup de vapeur mais j’étais super pressée de vous le montrer. 🧵 #sewover50 #fibremoodcarmen Remerciements à @idcouture_creation pour tes beaux outils de repassage qui m’ont été fort utiles. https://instagr.am/p/CZ93iPJrwu0/
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omagazineparis · 3 months
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Et si le style des femmes venait des vêtements masculins?
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Les vêtements masculins sont incontestablement une source d’inspiration pour nous. Cela fait un moment que nous piquons dans l’armoire de ses messieurs. Pour vous, nous avons listé une petite sélection des pièces masculines, remises au goût du jour par la mode féminine. Trench, le vêtement d'officier Il faut savoir que le trench est un manteau d'officier, daté de la Première Guerre mondiale. Cette pièce était adaptée contre les intempéries au front. Ce vêtement était unique, car les soldats promus au rang d'officier l'achetaient eux-même. C'est donc un élément distinctif de leur grade militaire. Burburry s'est approprié cette pièce pour en faire son vêtement iconique. Celle-ci va se diffuser et délaisser l'image militaire pour l'image du gangster, du journaliste ou encore de l'agent secret. Le trench arrive à Hollywood et apparaît dans les films de l'époque. L'idée que le trench est tout aussi saillant sur une femme, traverse le globe. Le trench évoque une certaine élégance expliquant ainsi sa présence dans notre armoire. C'est un intemporel pour les femmes et les hommes. Audrey Hepburn a fait sensation en le portant dans son film Diamant sur Canapé. Cette mignonnette est irrésistible dedans et nous pousse à se le procurer immédiatement ! Audrey Hepburn - Diamant sur Canapé - 1961 Smoking, la pièce à scandale Toute une histoire également pour cette pièce, qui est un ensemble distinctif de la mode masculine. Le smoking se portait pour des occasions et notamment pour aller au fumoir (Smoke = fumer). Nous pensons immédiatement à Yve Saint Laurent qui le présente à son défilé de 1966, sur une femme. À cette époque, il s'intéresse à une « nouvelle femme », ainsi à une nouvelle clientèle pour sa marque. Son smoking a suscité de vives réactions, qui est donc devenue un vêtement emblématique de sa maison. Une pièce particulièrement audacieuse, car c'est androgyne et cela contre balance avec les canons d'élégance de l'époque. Un nouveau type de féminité apparaît qui est soit accepté ou ouvertement rejeté. Nous comprenons dans les origines du smoking que c'est provocateur pour une femme de le porter, car elle s'éloigne d'une bienséance que nous lui avons attribué des siècles auparavant. Qui de mieux que Marlène Dietrich pour s’acquitter du smoking et de sa cigarette fumante au bord de ses lèvres rouges ? Lisez aussi : Confiance en soi et dans l’autre lorsque l’on est en couple Marlène Dietrich - Morocco - 1930 Tweed, la matière modeste à bourgeoise Nous ne parlons pas cette fois-ci de pièce mais d'une matière. C'est intéressant d'aborder le tweed, car aujourd'hui c'est une matière associée à l'élégance par l'ensemble tailleur Chanel. Mais il s’avère qu'à l'origine, que le tweed était destiné aux pêcheurs et aux paysans de l'Angleterre profonde. C'est un tissage sergé à qui ont doit sa conception aux îles Hébrides britanniques, mais aussi en Ecosse et en Irlande, principalement. Peu à peu, les gentlements l'adoptent lors de leurs séjours à la campagne. Ayant côtoyé les anglais, cela n'a pas échappé à Chanel. Elle féminise le tweed par des vêtements féminins et en fait une pièce iconique. L’ensemble tailleur en tweed renvoie à une image bourgeoise et sophistiquée. Une sacrée ironie quand nous connaissons la provenance du textile. Peut-être a-t-elle été séduite justement par cela, rappelant ainsi les origines modestes de la modiste ? Un emblème phare de la maison qui ne cesse d'exister à chaque collection. Gabrielle Chanel et Romy Schneider - 1971 Combinaison – salopette, les vêtements qui ont traversé l'histoire La combinaison comme la salopette, sont des pièces tendances à l'heure actuelle. Mais celles-ci sont des vêtements utilitaires au départ. Ces pièces étaient destinées aux ouvriers d'usine, confectionnés avec du jean pour s'assurer d'un certain confort. La marque Levi's en fait, d'ailleurs, sa spécialité. Une simplicité d'une coupe unique, facile à enfiler avec une matière assez solide pour perdurer dans le temps et assez souple pour être libre de tout mouvement. Des vêtements qui se popularisent lors de la Révolution Industrielle et qui se converseront encore aujourd'hui. Et c'est à la veille de la guerre qu'Elsa Schiaperelli introduit dans son défilé Crash and Carry en 1939 la combinaison pour les femmes. Les femmes les portent alors durant la Seconde Guerre mondiale. Eh oui ! Elles étaient prêtes à les enfiler pour travailler à la place de leurs hommes, partis au combat, en guise de solidarité. Des pièces unisexes qui, avec le temps, se sont plus tournées vers la garde-robe féminine. Rosie the Riveter est l'icône parfaite pour illustrer cette ascension ! A lire également : Les bienfaits du sexe lent pour les couples Bonus : Marinière, un vêtement à la garçonne Une pièce à la garçonne par excellence. Une nouvelle fois, nous devons sa présence dans nos placards grâce à Chanel. La marinière a séduit Gabriel lors de son séjour à Deauville et elle n'a pas pu résister à le chiper à ces messieurs. Un intemporel qui contribue aux charmes de la petite française. Gabrielle Chanel dans l’entre deux guerres pose en marinière - 1928 La mode est tout une histoire, des origines vestimentaires détournées qui ont fait grandement évoluer la mode et celles qui la portent. Nous vous invitons à lire aussi : Les icônes à suivre selon votre morphologie  Read the full article
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yohana-pgt · 3 years
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Exposition “Juste des vêtements”, Yohji Yamamoto.
Exposition au Musée de la Mode et du Textile à Paris montrant l’envers du décor du monde du créateur Yohji Yamamoto. En effet, le visiteur arrive par l’entrée des fournisseurs et découvre chaque étape du processus de création d’un vêtement en passant par la recherche et l’assemblage. Il rompt avec la représentation muséographique traditionnelle du vêtement de luxe, ici le visiteur peut le manipuler.
Cette exposition permet aussi de mettre en évidence le point de vue de l’artiste sur l’habit. Pour lui, le vêtement n’est qu’un objet fait pour être usé. Il les construit de manière imparfaite pour accentuer cet effet: étoffes noires, pliées, plissées, étrangement structurées, asymétriques, trouées, surdimensionnées.
Yohji Yamamoto revisite avec humour le tailleur en tweed de Coco Chanel en 1997 en le déformant mais aussi, la robe plissée de Madame Grès en 2005.
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books0977 · 6 years
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Grace Elizabeth with architecture in “Kiss The Bride” for Vogue Paris, May 2017. Photograph by Inez Van Lamsweerde & Vinoodh Matadin.
“Tailleur en tweed brodé de perles et fleurs, Chanel. Sac ”Bazar XL” en cuir verni, Balenciaga. Voile Pantora Bridal. Boucles d’oreilles, Falke. Escarpins pailletés, Jimmy Choo.”
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johnslamson · 4 years
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Le costume sur mesure et l’exemple parisien
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par John Slamson
Le philosophe Roger Scruton, décrivant un jour les vertus des vins de la commune de Marsannay, en Bourgogne, les caractérisa ainsi : « C’est comme le script d’un chef-d’œuvre à venir, il aiguise ainsi l’appétit pour quelque chose qu’il ne peut pas tout à fait offrir » (I Drink Therefore I Am, 2009). Telle est bien la description qu’on pourrait faire de la demi-mesure : un avant-goût de la grande mesure, avec ses satisfactions, ses plaisirs, mais aussi la légère frustration acidulée de ce qu’elle laisse entrevoir en s’approchant de ce qui reste hors de portée. Elle est ainsi l’antichambre nécessaire de la grande mesure.
[Cet article présente le concept de sur-mesure puis décrit ensuite l’offre de diverses maisons parisiennes individuellement. Photo d’illustrations: costume Les Francs-Tireurs. Pour des photos de chaque tenue présentée ci-dessous, se reporter aux liens avec les articles complets pour chaque maison]
Le retour du costume ?
Il faut parfois aller chercher dans les plis de l’évidence factuelle pour en comprendre les paradoxes. Prenons l’économie du costume. Si l’on en croit des articles alarmants, les chiffres sont sans appel : les ventes de costumes et de cravates sont en chute libre depuis dix ans. On serait ainsi passé de 3 millions de costumes vendus en un an à 1,4 entre 2011 et 2019.
Or, en réalité, la nouvelle n’est peut-être pas si dramatique. En effet, si le phénomène affecte le secteur dans son ensemble, cela signifie surtout que c’est le costume obligatoire et de qualité médiocre qui est en perte de vitesse. Et ces chiffres, par leur globalité, ne disent rien de la tendance inverse, à savoir l’essor du costume porté pour le simple plaisir de l’élégance. C’est peut-être ce qui explique que malgré la désaffection dont souffre le costume, les maisons de demi-mesure semblent se développer. L’élégance est peut-être ainsi devenue une niche, ce qui certes en transforme l’économie, sur des volumes plus réduits, mais en autorise aussi le redéploiement — notamment du côté de la veste dépareillée plutôt que du banal costume de bureau.
Car si le formalisme est effectivement dans une phase de retrait, l’envie et le besoin de distinction ne faiblissent pas. Et face à l’anonymat des costumes sans joie achetés auprès de vendeurs indifférents dans des grandes enseignes, on redécouvre le mode de consommation traditionnel du vêtement masculin : aller chez son tailleur.
Ce n’est pas qu’une question d’élégance, mais de rapport humain. Après une période de parenthèse de la pratique, une nouvelle génération découvre qu’il existe des professionnels à qui parler — de la même façon qu’on va chercher conseil chez son caviste plutôt que dans les rayonnages muets des sélections tristes ; chez son boucher au couteau savant plutôt que dans les frigos présentant de la bidoche prédécoupée ; chez son disquaire aux bacs opulents plutôt que dans les sélections musicales élaborées par des algorithmes qui ont choisi à votre place ce que vous alliez avaler.
La demi-mesure (aussi appelée « sur-mesure ») apporte donc quelque chose d’unique qui est au-delà du produit lui-même. C’est à la fois une rencontre et un moment, un échange et une découverte. Les salons de la demi-mesure ont chacun leur personnalité, comme les personnes qui les animent. On plonge donc dans une ambiance spécifique, parfois luxueuse, parfois modeste, moderne ou traditionnelle. Mais attention, tout ce qui porte le mot « mesure » n’est pas forcément à la hauteur de ce que ce terme magique fait miroiter.
Le sens de la mesure ?
De nombreux articles ont déjà été écrits pour tenter d’éclairer un domaine où les mots sont devenus trompeurs. Il faut cependant clarifier les choses, en particulier pour comprendre l’attrait irrationnel du mot « mesure ».
Dans un monde où disparaît l’artisanat et où la consommation prend la forme d’un choix en apparence gigantesque mais en réalité standardisé, le vêtement se présente aujourd’hui comme une molle et morne défroque accrochée à des portants en enfilade. Dans ce contexte, promettre du sur-mesure fait rêver car cela suggère le luxe et, surtout, l’unicité. Gardons-nous de céder à cette promesse sans lire les petits caractères qui la composent.
La « demi-mesure » ou le « sur mesure », c’est avant tout un mode de production. Concrètement, il s’agit de la fabrication plus ou moins industrialisée d’un costume à partir d’un ou plusieurs patron(s) standard. Ce patron est ensuite adapté aux mesures du client et à certaines de ses particularités physiques (asymétrie de la longueur des bras, de la hauteur des épaules, etc.).
Le mot « mesure » ne décrit cependant qu’un aspect du processus — lequel est en fait commun à la grande, petite et demi-mesure — celui qui concerne la prise en compte des mensurations du client.
Et la fabrication ?
Cela ne dit rien du travail à la main qui est normalement intégral dans le cas de la grande mesure ; partiel pour la petite mesure ; plus ou moins réduit selon les ateliers dans le cas de la demi-mesure. Notons qu’il existe aussi du prêt-à-porter de luxe entièrement réalisé à la main. Chaque maison aura donc un cahier des charges plus ou moins exigeant envers son fabricant : un même atelier peut ainsi produire des vêtements de très haute qualité et d’autres plus banals en fonction de la marque qui lui demandera telle ou telle prestation. Il existe donc un éventail très large de qualité car dans la demi-mesure, on trouve aussi bien des processus industriels massifs que des modes de fabrication qui peuvent s’approcher de la petite mesure en intégrant des finitions à la main.
Et la coupe ?
Le mot « mesure » est même doublement trompeur car il ne dit rien non plus de la véritable différence avec la grande mesure (bespoke) : à savoir, la prise en compte de la morphologie du client et non simplement de sa taille. La demi-mesure — standardisation des patronages oblige — opère des réglages sur des gabarits et ne créé pas un patron pour chaque client. Il faut donc être attentif au(x) patronage(s) maison qui peut plus ou moins vous convenir : les bonnes maisons proposent souvent plusieurs coupes. Notons que, là où la grande mesure procèdera à autant d’essayages qu’il est nécessaire, la demi-mesure ne fait en général qu’un seul essayage prolongé par des retouches qui doivent être réduites au minimum sous peine de faire disparaître la rentabilité du processus. Le vêtement en demi-mesure repose donc sur la précision du travail en boutique pour qu’il soit transcrit par le travail d’un atelier, parfois fort lointain, lors de la fabrication.
Le plaisir du dilemme…
Paradoxalement, ce qui fait tout l’intérêt de la demi-mesure est ailleurs que dans la mesure elle-même. Cela réside dans la possibilité de choisir les options stylistiques et le tissu, ce que le prêt-à-porter n’apporte pas, par définition. On peut ainsi concevoir soi-même son vêtement en fonction de ses préférences.
Cela signifie que l’on peut normalement déterminer la construction du vêtement (doublé, semi-doublé, non doublé ; entoilé, semi-entoilé, etc.), des épaules (naturelle, avec épaulette, avec rollino, etc.), des poches (plaquées, à rabat, en biais, avec ajout d’une poche ticket, etc.), la largeur des revers, l’ajout d’une boutonnière milanaise, etc. Il ne s’agit pas là d’une simple personnalisation ou de détails fantaisie, mais de l’allure même du vêtement : croisé, deux ou trois boutons, revers à pointes sont des options qui définissent le type de veste que vous voudrez élaborer. Il en va de même pour les pantalons (pinces, type de ceinture, etc.). On peut aussi, selon les maisons, demander plus ou moins de finitions à la main — prestation qui est facturée comme il se doit et rapproche la demi-mesure de la petite mesure.
À l’allure et à la construction s’ajoute le choix du tissu. Les maisons proposent en général une gamme étendue, en type et en prix, avec des références saisonnières et des classiques permanents. Là encore, le choix est sans commune mesure avec le prêt-à-porter. Quand on peut compulser des liasses de tissu et choisir entre des dizaines de tweed, de flanelle, de laines aux différentes caractéristiques (super 100s, 130s, 150s…), de mélanges de soie et de lin, de types de tissage (fresco, whipcord…), de motifs (rayure, carreaux, pied-de-poule, prince-de-galles…), de poids adaptés aux saisons, on peut véritablement composer à partir d’ingrédients de qualité pour définir un style en harmonie avec les nécessités pratiques. C’est peut-être là le véritable intérêt de la demi-mesure : concevoir des vestes dans des tissus qui ne se trouvent guère en prêt-à-porter.
Qu’attendre de la demi-mesure ?
Pour profiter au mieux de la demi-mesure, il faut en comprendre les limites. La demi-mesure ne peut pas atteindre les sommets de la grande mesure : elle ne travaille pas la morphologie individuelle, ne réalise pas de patronage personnel et n’affirme guère de style maison. La demi-mesure est produite par des marques, des manufactures et ne relève pas directement de l’artisanat au sens le plus noble qui est celui de la grande mesure et du travail à la main — sauf si justement, elle s’en rapproche en devenant « petite mesure », ce qui a un coût. Sachant cela, la demi-mesure offre un choix étendu, un certain travail autour du fit, et l’inestimable possibilité d’être intégralement maître de ses choix.
Il y a dans cet exercice de frustration raisonnée et de contentement maîtrisé de véritables enseignements, notamment la possibilité d’aiguiser son goût et sa garde-robe, de faire ses gammes. La demi-mesure permet ainsi quelque chose de rare : l’expression personnelle d’un style dont on décline les possibilités au fil des tissus, des saisons et des propositions de chaque maison.
Conseils pour aborder sereinement la demi-mesure
L’écueil principal, surtout quand il s’agit d’un premier costume en demi-mesure, réside précisément dans le choix qui est offert. Il faut définir un projet avant de faire les choix définitifs et cerner les différentes variables qui caractérisent le vêtement. Principalement, il faut prendre en compte :
·      les circonstances dans lesquelles on portera le vêtement : business ou décontracté, quotidien ou exceptionnel. Cela permet de déterminer non seulement le style mais aussi la robustesse du tissu. Selon son activité, un usage au quotidien autorise des tissus plus ou moins fragiles.
·      la saison à laquelle on destine le vêtement : été, hiver, mi-saison… Cela permet de choisir le poids du tissu ainsi que la construction (non doublé pour l’été, par exemple).
·      Il faut aussi réfléchir aux compatibilités et aux complémentarités de sa garde-robe (de quelle couleur on a besoin, de quel type de tissu, etc.).
·      Ensuite viennent des questions de préférences personnelles : on peut avoir envie d’un croisé, d’un deux boutons avec revers en pointe, d’une veste deux boutons, d’un revers avec cran parisien, etc. Il vaut mieux y réfléchir au préalable et ne pas se retrouver à hésiter devant l’ensemble des options. Les maisons sont parfaitement habituées à vous guider et sauront vous proposer tous les éléments nécessaires à votre choix. Reste que, sans une réflexion préliminaire, vous risquez, à l’issue de votre rendez-vous, d’avoir des regrets, de changer d’avis, d’avoir l’impression d’avoir été influencé ou au contraire de ne pas avoir assez écouté les conseils de votre interlocuteur.
·      On ne saurait trop conseiller de démarrer « en douceur » avec une pièce polyvalente. Il serait autrement assez frustrant de disposer d’une veste magnifique mais très voyante qu’on ne pourra pas mettre fréquemment et qui risque de rester au fond du placard. À cet égard, il est assez intéressant de commander des pièces dépareillées car cela multiplie les possibilités de permutations avec d’autres éléments de sa garde-robe. Un pantalon gris moyen et un blazer bleu constituent une tenue autonome, mais le pantalon ira avec d’autres vestes et le blazer avec d’autres pantalons. Evidemment, il faut alors prendre en compte la compatibilité des types de tissus.
·      Pour une première commande, il est également préférable de ne pas se perdre dans l’océan de détails sartoriaux et de définir des priorités. Il est en effet terriblement tentant de multiplier les détails pour la simple raison qu’ils sont soudain accessibles : poche ticket, boutonnières ouvertes, braguette boutonnée, milanaise, doubles surpiqûres, monogramme personnalisé… On n’en finirait plus d’ajouter des complications en oubliant que l’allure du costume repose tout de même davantage sur la construction de l’épaule ou du revers que sur le nombre de poches intérieures ou la fantaisie de la doublure. Il faut donc se connaître un peu soi-même pour savoir ce que l’on désire vraiment et ce qui apporte une véritable plus-value stylistique.
Ma sélection…
Je n’ai  sélectionné ici que les maisons proposant le meilleur de la demi-mesure, sans aborder les marques proposant du thermocollé à 400€ avec prise de mesure par cabine 3D…
J’ai préféré privilégier les maisons indépendantes (à l’exclusion des chaînes dotées d’une présence internationale) qui font véritablement la richesse de l’offre parisienne et où s’exprime la personnalité de chaque boutique ou salon.
N’ont donc été retenues que des maisons proposant des offres de qualité, notamment l’entoilage du costume. Les prix ne sont pas indiqués, d’une part parce que cela dépend de ce que vous commandez (un entoilage complet est plus coûteux qu’un thermocollé ; un tissu en cachemire qu’une laine de base, etc.), et d’autre part parce qu’il n’y a en réalité pas de grandes différences, toutes les maisons travaillant dans le même ordre de grandeur. Certaines maisons sont un peu plus chères, ce qui est justifié par une gamme supérieure (Jean-Manuel Moreau se rapproche de la petite-mesure ; Scabal présente des tissus exceptionnels).
Il va sans dire qu’il est impossible de voir toutes les maisons parisiennes car elles sont très nombreuses. Je ne mentionne donc que quelques maisons que j’ai eu le plaisir d’essayer, avec à chaque fois un accueil particulièrement professionnel et attentif. D’autres rejoindront sans doute ce guide en se faisant connaître auprès — inutile donc de se scandaliser pour « l’oubli » de tel ou tel de vos favoris : il s’agit d’un premier jet qui s’améliorera de façon interactive grâce aux maisons elles-mêmes.
On peut classer à part Jean-Manuel Moreau, notamment pour son travail avec Orazio Luciano qui va au-delà du simple sur-mesure et Atelier de Luca, dont le savoir-faire est imbriqué à celui de la grande mesure Camps De Luca.
Mentionnons d’ores et déjà certains établissements qui devraient figurer ici mais que nous n’avons pas testés : Maison Gabriel et sa belle personnalité stylistique, tout comme Marc Guyot, mais aussi l’excellente Maison Pen (5 Rue Pasquier, 75008 Paris) anciennement connue pour ses retouches et qui propose désormais du bespoke, du MTM et du RTW… mais encore Blandin et Delloye, Howard’s, Kees van Beers, Handson, Gambler, The French Tailor, Louis Purple, Pini Parma… entre beaucoup d’autres.
Adriano Bari
Il est rare que la demi-mesure soit encadrée par un tailleur réalisant également de la grande-mesure. Cela en fait tout le prix car la prise de mesure et les retouches possèdent ainsi une précision inégalable. Véritable artisan, Adriano Bari tient à la légèreté italienne et propose ainsi un entoilage souple, à l’élégance sans lourdeur. Il ajoute, dans le conseil comme dans les finitions, sa patte personnelle. Nous vous conseillons de profiter d’une commande de costume pour la compléter avec une chemise en grande mesure, dont le plaisir constitue une expérience mémorable. Adriano Bari est un connaisseur avec un œil magistral pour la prise de mesures. Une vraie pépite dans un monde parfois un peu standardisé — on le recommande sans hésiter avant que tout le monde ne se rue chez lui…
Produit testé : costume deux pièces en tissu Drago bleu marine Mille Righe ; chemise blanche en grande mesure
Le mot d’Adriano Bari :
« Pour un tailleur, avoir un style propre est presque une obligation, mais ce qui est primordial, c'est s'adapter au style de son client. A mon avis, l'élégance va de pair avec la discrétion. L'élégance n'est pas ostentatoire mais naturelle, c’est un état d'esprit, une façon d’être — et non seulement vestimentaire : c'est un tout. »
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Coordonnées : 5 rue Salleneuve, 75017
Tél. +33(0)981075973
Site : https://www.adrianobari.com
Artling
Non seulement la maison Artling de Martial Arnaud possède un goût très sûr, mais cela se voit : la boutique est très attrayante car elle présente des accessoires superbes (bretelles, pochettes, pinces de cravates, etc.) bien mis en valeur dans des configurations qui donnent des idées de tenues. L’originalité de la maison est qu’elle possède son propre atelier, ce qui lui permet de réaliser les vêtements avec une précision qui est prise en compte au niveau du patronage initial. L’accueil est très professionnel mais sans du tout être guindé, et la prise de mesures très maîtrisée. Gamme de tissus étendue, conseil judicieux, ambiance vraiment sartoriale : un lieu à visiter !
Le mot de Martial Arnaud :
« Pour nous, l’élégance est vraiment quelque chose d’intemporel, de subtil et, finalement, d’assez indéfinissable. Nos clients doivent se sentir mis en valeur par nos vêtements tout en restant à l’aise, ne pas se sentir déguisés et pouvoir rester eux-mêmes. L’élégance vestimentaire se caractérise chez Artling par un certain souci du détail. Après il ne faut pas oublier que l'élégance ce n’est pas seulement dans la manière de s'habiller, mais un tout qui va de la manière de s’exprimer, de se tenir, à la manière d'évoluer en société. »
Produit testé : veste non doublée en mélange laine-lin-soie de Loro Piana, pantalon une pince en fresco Hardy Minnis.
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Coordonnées : Artling, 55 Rue des Saints-Pères, 75006 Paris
Tél. +33(0) 1 42 22 99 92
Site :https://www.artling.fr
Clotilde Ranno
Initialement spécialisée dans la chemise, Clotilde Ranno a développé son offre de manière originale. Sa fabrication italienne est impeccable et les retouches excellentes. Le classicisme domine et travaille la silhouette avec aplomb. Originalité remarquable, elle propose aussi, dans une autre gamme, des pantalons réalisés chez un culottier napolitain dont les finitions sont d’une grande exigence sartoriale. Les accessoires sont très judicieusement choisis (superbes cravates de chez Calabrese). Salon sur rendez-vous.
Produit testé : chemise avec tissu Thomas Mason et Canclini ; veste bleu marine en Holland & Sherry Oceania en laine (65%), coton (30%) et soie (5%) de 230 g ; pantalon en laine d'Australie, gamme Ascot Four Ply de Draper’s de 370 g.
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Coordonnées : 83 Avenue de Breteuil, 75015 Paris
Tél. 01 86 95 80 44
Site : https://www.clotilderanno.com/
Les Francs-Tireurs
Avec une expérience désormais très solide et un goût très sûr, LFT propose une demi-mesure avec une vraie personnalité. Son fondateur Yves Chadeyras est à l’écoute tout en possédant une approche de l’élégance personnelle. Sans œillères stylistique, avec un goût affirmé pour le tissu, il sait proposer de belles matières, affiner le fit et réaliser un produit méticuleux. La maison possède une offre à la fois attentive aux tendances sartoriales et soucieuse des finitions techniques. L’un des meilleurs pour le conseil stylistique.
Produits testés : costume deux pièces, revers larges, pantalon à deux pinces, tissu bleu marine à chevrons Hardy Minnis. Costume en flanelle Drago vert, pantalon une pince, revers larges.
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Article flanelle ici
Coordonnées :
Cour de la Maison Brûlée, 89 Rue du Faubourg Saint-Antoine, 75011 Paris
Tél. 09 83 02 05 06
Site : www.les-francs-tireurs.fr 
Rubini
Cette jeune maison s’appuie sur un beau répertoire de tissus, un superbe salon rue de la Paix et une offre stylistique aux possibilités infinies. Du fresco au bambou en passant par l’alpaga, du déconstruit au structuré, du semi-traditionnel à l’entoilé complet, en passant par le jean ou le chino sur mesure, Rubini propose une gamme très séduisante. La réalisation est d’une qualité indiscutable et donne envie d’explorer l’ensemble des constructions des vestes. L’offre couvre les besoins classiques et explore aussi les besoin d’audace. Un lieu apaisant, une offre de tissus passionnante.
Produits testés : pantalon en flanelle gris clair Vitale Barberis Canonico ; veste en baby alpaga de chez Ferla non doublée ; chemise en tissu Thomas Mason.
Le mot de Carole et Margaux : « L’esthétique du vêtement masculin offre des possibilités sous-estimées aujourd’hui— mais en plein renouveau. Nous voulons participer à cet élan en proposant des tissus qui font envie, une mesure qui mette en valeur le client et qui exploite toutes les possibilités techniques de la construction du vêtement. »
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Sur rendez-vous
Tél. 06 38 33 66 44
Site : https://rubiniparis.com/
Scabal
Si vous allez chez Scabal, vous connaîtrez le délice de vous perdre dans la tentation de tissus tous splendides ! La gamme de tissus d’hiver est spectaculaire tant les motifs et les textures sont chatoyants. Comme Scabal est avant tout un drapier, il est particulièrement intéressant de réaliser des pièces chez eux, sachant que la maison possède son propre atelier et une expérience remontant à plusieurs décennies : il y a donc toutes les garanties d’un outil de production maîtrisé, articulée à la qualité des tissus. Le confortable salon de l’avenue George V est un vrai plaisir. Quant à l’accueil et la prise de mesures, ils sont d’un professionnalisme magistral.
Produit testé : veste en tweed et cashmere de la liasse Fine Jacketing ; pantalon en whipcord
Le mot d’Olivier Bréhaut : « Nous sommes une maison de tissus : nous savons le travailler, le mettre en valeur et en tirer l’essentiel. Grâce à notre outil de production nos possibilités de création sont d’une précision redoutable. Et surtout : nous adorons les étoffes ! »
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Coordonnées
Savile House, 19 Avenue George V, 75008 Paris
Tél. 01 42 66 93 59
Site : https://www.scabal.com/en/appointment/?flagship=690
Scavini
Comme il est tailleur de métier, Julien Scavini possède une assurance technique et stylistique indiscutable qui permet de lui faire entièrement confiance. Il propose plusieurs coupes et fabrications (Italie ou Roumanie), une large gamme de tissus et l’expérience d’une maison qui s’est construite sur le prosélytisme de l’élégance. Un établissement parfait pour un conseil en finesse, des propositions classiques mais raffinées et la certitude d’une retouche maîtrisée. Au-delà de la demi-mesure, Scavini propose aussi des pantalons en prêt-à-porter qui jouent sur des tissus autrement difficiles à dénicher (tweed, donegal, etc.).
Produits testés : costume deux pièces en solaro Standeven, revers large, pantalon droit.
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Coordonnées
50 Boulevard de la Tour-Maubourg, 75007 Paris
Tél. 06 14 90 17 45
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