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#graffiti banlieue parisienne
lanciendugaz · 5 years
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Obisk
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3:40 pm : JR & OSGEMEOS au Palais de Tokyo -  Paris, Février MMXVII. 
(© Sous Ecstasy)  
Pendant l'occupation (1940-1944), les sous-sols du Palais de Tokyo furent utilisés pour stocker les centaines de pianos spoliés. Pour leur première collaboration dans une institution, JR & OSGEMEOS ont investi ces lieux chargés d'histoire, choisissant d'opérer dans un tunnel souterrain secret du Palais de Tokyo. Leur travail sur la mémoire des murs mêle des sculptures de cire à des peintures composées à partir d'images d'archives et à des photographies, donc certaines sont des reproductions de celles conservées aux archives fédérales de Coblence en Allemagne. Otavio et Gustavo Pandolfo, connus sous le nom de OSGEMEOS, sont nés à Sao Paulo en 1974, où ils vivent et travaillent. Leurs peintures mélangent les codes du graffiti avec ceux du hip hop, du folklore brésilien, de la politique, des cirques alternatifs et de la mythologie. JR est né en région parisienne en 1983, il vit et travaille entre Paris et New York. En 2001, il trouve un appareil photo dans le métro et photographie ses virées nocturnes dans le métro ou sur les toits de Paris, genèse d'un long travail de photographies XXL en noir et blanc, qu'il colle dans l'espace public pour révéler "les invisibles du monde", des banlieues françaises à la Turquie, de Times Square au Louvre, en passant par les ghettos du Keny ou les favelas du Brésil. Il remporte le TED Prize en 2011.
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feverinsalonika · 2 years
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Ultra volley
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Survêtement 3 bandes au couleur du club, deux canettes du super discount dans un tote-bag des éditions La fabrique : me voilà en route pour un match de l'Iraklis. Pas n’importe quel match puisqu’il s'agit du dernier match de la saison de la 3ème division de volleyball. L’équipe de Thessalonique est sur un parcours sans faute. Ce soir ils seront sacré champion quoi qu'il arrive.
J'arrive aux abords du complexe sportif - semblable à n'importe quel complexe Léo Lagrange de banlieue parisienne. Les graffitis à l'effigie du club et de ses supporters ornent la rue. Devant l'enceinte de la soirée : une armée de condés. Trois camarades de Dijon me rejoignent. P et G sont déjà venu donc nous serrons des pinces plus rapidement. L'ambiance est chaleureuse. Je demande "pourquoi tant de condés pour un match de volley??" Un des amis grecs me dit en riant "because it's Iraklis". Un de leurs compagnons travail, personne ne sait quand il va arriver "It's greece bro, we never know about the schedule" rajoute le camarade toujours en rigolant.
Nous nous procurons les places directement auprès d'un de nos amis du Θύρα 10. Grâce à son intervention, nous franchissons également le barrage de keufs devant le club house de l'équipe. A l’intérieur, nous ne résistons pas à la tentation d'être des gros "clients" : avec P on achète une écharpe du groupe. Nous voilà de vrais supporters. Canettes en mains nous allons nous asseoir dans les gradins. Stop ! Pour pénétrer dans le gymnase nos canettes doivent être fermé, nous dit l'agent de police. On les descend donc en deux/deux avant d'en craquer une autre quelques mètres plus loin.
Nous nous installons dans la tribune d'Αυτόνομη 10. On nous distribue des grosses liasses de petits papiers (encore des petits papiers). Nous attendons. La tribune reste calme. Au premier point inscrit tout le monde projette sa liasse en l'air et se met à chanter ! Après quelques minutes nous nous acclimatons de mieux en mieux à l'ambiance torride des gradins du gymnase.
Les gens nous prennent par le bras pour chanter et danser. On s'échange stickers et pins. K, le camarade grec revenant du travail, rapporte avec lui une gigantesque boite d’œufs. C'est une tradition grecque pour la Pâque orthodoxe [après enquête il les a récupéré à son taf]. Avec nos camarades supporters nous devons les entrechoquer, celui ou celle dont l’œuf se brise à perdu. Ainsi, j'ai savouré 3 succulents œufs cuits.
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Coup de sifflet final : Iraklis l'emporte haut la main trois manches à zéro. Dans les tribune c'est la joie. Certains envahissent le terrain sous le regard déconcerté du capo (animateur de la tribune). Il n'y peut rien. Nous brandissons la coupe ! Nous rejoignons nos amis de la tribune sur le terrain pour continuer à célébrer la victoire. Un d'eux subtilisent même une veste à un des joueurs pour l'offrir à un ami.
C'est la fête. Malgré tout, nos amis doivent se rentrer. Certains vivent à une cinquantaine de kilomètres de Salonique. Nous nous reverrons bientôt ! Prochaine étape : le match de basketball du 16 Avril.
PL
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lafuitederos · 3 years
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Au matin, je sais que je partirai; mais d'abord petit déjeuner ! Il s'avère que la commande est compliquée : l’espagnol d’ici sent le manque d’éducation or j’ai grand besoin d’intelligence face à moi pour être comprise et pour comprendre moi même ce qui m’est dit ... une fois l’anecdote passée, il est temps de faire mon sac, je fume un peu et je change d’endroit car je suis curieuse de découvrir cette ville et d’y rester par conséquent suffisamment longtemps pour cela. A quelques quadras, j’ai repéré sur mon app un endroit où loger, à aller voir et j’ai toute la journée pour trouver mon bonheur après tout ! C’est bel et bien un petit bonheur qui s’offre à moi !
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« Si tous le pensent mais personne ne le fait, toi, agis ! »
Voici une auberge digne de ce nom ! C’est couvert de graffitis, je sonne et attends devant une porte de métal dont j’apprendrai littéralement par cœur le mouvement et le son. C’est un beau, assez grand jeune homme à la peau mâte et aux cheveux frisés de ce que j’aperçois sur le haut de sa crête. Il semble couvert de tatouages aussi. J’ai le cœur qui bat, j’aime déjà le foutoir de l’endroit ! On me fait grimper jusqu’à une chambre où le maître des lieux réside, il n’est pas sûr d’avoir encore de la place et gueule depuis le haut des escaliers à quelqu’un en bas s’ils (le pluriel est important ici) comptent rester une nuit de plus ou non, et, se voir répondre depuis une autre pièce (je ne vois pas qui) « je ne sais pas, ça dépend de mon ami ... pourquoi ? » - "pour moi..." je me permets d'intervenir, ça m’intéresserait d’avoir un lit ! Le gérant, très tatoué et qui renifle beaucoup, me dit posément qu’on va me faire de la place, pas de soucis ! Je décharge mon sac dans la pièce à côté de la principale qu'il referme avec lui dedans. Il y a déjà deux lits et un chat dormant dans le bordel des affaires en vrac. Je me plais déjà beaucoup par ici ! Je vais fumer sur la terrasse à quelques pas, la marihuana est autorisée voire même encouragée. Je suis l’être le plus comblé de l’univers ! Seulement il ne me reste pas grand chose, j’entre donc en phase d’économie. Je lance mon plus beau sourire à cet homme appétissant comme tout ! Je réclame de quoi fumer au tenant des lieux qui me sourit et me montre sa propre réserve à sec mais, ce soir, ce devrait être possible de se recharger, m'assure t-il. Je tisse des bracelets en discutant superficiellement et rapidement avec les autres membres de cette maisonnée étrange : mais où dorment-ils tous ? Il n’y a que 2 matelas dans ma chambre en plus du mien ... je découvrirai qu’ils sont partagés par deux couples... Le lendemain, c’est bien le besoin de racheter de quoi fumer qui me force à sortir de cette antre parfaite pour moi, pour autant, rien ne m’empêcherait de me balader, me dis-je. Quand la naïveté et la conscience légère sont tes meilleures armes.
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Je mendie ma nourriture dans un restaurant à l’opposé du centre-ville; c’est une femme noire très occupée à téléphoner qui me sert un verre empli de ceviche : riz, sauce, patates j’espère et non de la chaire animale (peut être que si...). En rentrant, je m’offre du sucre, beaucoup. Et j’oublie mes lunettes et mon portable ! Je reviens sur mes pas, priant dans ma sueur que la félicité ne s’arrête pas ici ! Je me fustige : tous les autres ont souffert de vols, pour moi pour qui tout se passe merveilleusement bien, je m’inflige cela ... Cette aventure m’apprend à tuer les clichés.
La gentille dame des glaces avait gardé mes affaires et en me voyant débouler, elle les sort de sous son comptoir. J’en pleurerai : merci Colombia !!! Infiniment !!! (Oui, bien sûr que d’aucun penserait qu’elle se les était gardées pour les ramener chez elle. Si je n’étais pas venue... autre hypothèse dans le cas où elle aurait préféré me voler réellement, elle aurait pu mentir, etc; sur le coup, le bonheur juste tout simplement d’avoir ainsi retrouvées toutes ces possessions miennes, ces luxes coûteux d’Europe ... bref !
J'ai déjà parlé de la chance ? Je t'entends cynisme et ton "bienheureux les simples d'esprit, soyons honnêtes !"
j'ai dit bref !
Que l'allégresse reprenne !
Mon optimisme sous le bras, je me lance dans une perdition de fin d’après-midi pour atteindre mon objectif. Ça demandera d’arrêter, dans la rue, au hasard, des passants, de jeunes hommes fringuants (puisque ça a marché jusqu’ici !...) qui m’indiquent (mal) une vague direction quasi à la sortie de Popayán. A force de me perdre, j’arrive dans les barrios « qui craignent/où il n’y a rien » sinon de la terre sableuse pleine de cailloux (parfaits pour se défendre, au cas où) et des bicoques dont les gens vivent devant, dehors et m’observent un peu mais rien de bien terrifiant. Colombie, tu n’es pas si terrible, me paraît-il alors ! De cette perdition, je finirais (enfin !) par tomber nez à nez avec un groupe de trois adolescents tatoués et piercés, habillés comme de beaux princes latinos et d’une jovialité qui m’assure que les aborder et les suivre est la bonne voie. Ils sont étonnés que je me sois perdue si loin, ils sont curieux de là d’où je viens : une île dans les Caraïbes où l’on parle français (je mens, évidement, mais à moitié pour garder cohérence et facilité en mêlant mon passé à cette vie plus présentable. En effet, si j’ai grandie en banlieue parisienne je suis forcément bien plus riche et éduquée qu’eux, rien que l'idée de prendre un avion grâce a un passeport est une relative provocation, alors que j’ai besoin de me fondre dans ce décors de planches mal accrochées pour s’abriter des pluies, où l’électricité est un luxe et l’eau s’utilise directement dans la rivière la plus proche et y lessiver ses affaires, se doucher soi-même, sa famille, et n’entamons pas une description de la pollution qui ferait entrer en rage quoique ce soit de conscient ...) et je ferais sensation aussi en leur révélant le prix de la cocaïne, ici à 1,50€ le gramme, dans mon pays oscillant entre du 60 et 100€ le gramme... ça coûte cher de traverser l’océan ! ( je vous l'avez bien dit !)
Après que l’on ait partagé l’un des 3 puros que j’ai acheté, je m’en retourne simplement et naturellement « que te vaya bien ! » et c’est avec une chance bienheureuse que je découvre, parfaite surprise, que je suis juste tout en haut de ma rue;
ainsi n’ai-je donc qu’à la redescendre jusqu’au centre pour tomber sur l’auberge fantastique où je m’affale, défoncée, évidemment. Je souris à la vie. Et elle me sourit en retour. Je suis dans les nuages, sur mon lit, j’entends un appel qui pourrait être mon prénom, le temps (long) de me relever, la tête puis l’agréable corps de mon voisin de chambre (et tenant des lieux) apparaît à la porte, l’air interrogateur, la main levée pour me présenter un pochon rempli de bonheur « tu veux ? », je souris à travers le voile de mon esprit ailleurs et je le prends dans mes bras. J’attrape mes sous, je fais 3 pas dans la direction de sa chambre et empoche le gros lot ! Je l’entends rire de ma réaction mais, dans ma culture, on remercie chaleureusement qui nous permet si facilement d’obtenir ce que l’on désire ! Je roule, je me poste sur la terrasse et je ris avec mes compagnons de maisonnée, artisans, tatoueurs et musiciens en tous genres jusqu'à tard.
On ne voit pas le temps passer, qu'ils disent, lorsqu'on s'amuse, n'est-ce-pas ?
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mouvementsretiniens · 4 years
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Street art : entre rejet & émerveillement
Il y avait bien longtemps que j’avais envie de partager quelques réflexions sur un sujet dont je suis relativement proche, personnellement et professionnellement : le street art.
Depuis l’enfance, j’y ai été confronté et éveillé participant à de véritables chasses aux graffitis, en quête d’œuvres murales, aiguisant ainsi dès mon plus jeune âge un sens pour les détails. À cette période-là, le street art était encore « préservé », je le crois, de l’essor et de l’engouement qu’il connait aujourd’hui.
Il me parait important de raconter son histoire pour tenter de comprendre comment un art vandal peut aujourd’hui se retrouver « coincé » entre les murs d’un musée, mais également pour évoquer la richesse de la terminologie relative à l’art urbain, terminologie qui va même jusqu’à créer des clivages entre certains de ses adeptes.
HISTORIQUE
Le street-art, ou « art urbain », est un mouvement artistique contemporain. Il désigne toutes les formes d'art réalisées dans la rue ou dans des endroits publics, et réunit diverses techniques telles que le graffiti (inscription, dessin griffonné ou gravé à la main sur un mur), le pochoir (plaque de carton, de métal, de plastique découpée, permettant de peindre facilement la forme évidée sur un support quelconque), les stickers (autocollants), les posters (affiche illustrée ou photo tirée au format d'une affiche), la projection vidéo, les installations de lumières, etc. On en retrouve sur les murs, les trottoirs, les rues, dans les parcs ou sur les monuments. Bien que le street-art ne soit pas légal, sa valeur artistique est incontestable et il est de plus en plus demandé. Les motivations conduisant ces « street-artistes » à commettre leur art sont aussi variées que le nombre d’artistes lui-même. Il s'agit avant tout d'un art pensé pour faire réfléchir la société, pour frapper l’œil, pour s'insurger, défendre une cause, ...
Le graffiti, qui est l'une des nombreuses branches du street-art, tend à se développer en premier. En effet, ses origines demeurent très anciennes. On aurait observé ces derniers tout au long de l'histoire, telle qu'on la connaît aujourd'hui. Des peintures rupestres, en passant par la cité de Pompéi en Italie, à Athènes en Grèce ainsi que dans la Vallée des Rois en Egypte. Plusieurs historiens ont aussi observé des inscriptions vikings en Irlande, mayas en Amérique du Sud, … Toutefois, il est important de préciser qu'il ne s'agit pas vraiment de graffitis puisque dans la plupart des cas, ces œuvres étaient réalisées dans des huis-clos, des endroits discrets et difficiles d'accès. Pour des raisons sémantiques et techniques, il est préférable de ne pas qualifier ces productions artistiques de graffitis, même si, tout comme ces derniers, ils sont porteurs de sens.
Ce n'est qu'au XXème siècle que l'art du graffiti devient un art esthétique estimé de l'univers artistique, mais aussi des amateurs qui cherchent à se procurer certaines de ses œuvres particulières.
Le graffiti prend de l'ampleur dans les années 1960 au sein des quartiers pauvres de New-York et dans ses banlieues quelque peu négligées. Les précurseurs proviennent généralement de ces milieux-là, ils agissent généralement en « crew », et recouvrent peu à peu la ville de leurs pseudonymes générant une véritable concurrence identitaire.
Au début des années 1970, le graffiti se transforme littéralement. Il ne s'agit plus forcément d'une simple inscription, mais d'une véritable pièce artistique accompagnant la signature de l'artiste. Certains artistes commencent à peindre davantage qu'afficher leurs simples pseudonymes. Le mouvement est donc bien enclenché. Leur mission était de peindre dans les lieux les plus interdits et contrôlés, privilégiant ainsi la transgression des lois et le malin plaisir qui en découle. C'est également à cette période que l'on voit apparaître les premiers « tags féminins ».
Une nouvelle tendance est ensuite lancée, celle de peindre sur les wagons de trains, à l'intérieur de ceux-ci et mêmes sur les murs des stations. Les trains et les métros s'imposent donc comme moyens de diffusion massive du street-art.
Au milieu des années 80, le maire de New-York de l'époque Ed Koch et la MTA (Metropolitan Transportation Authority), une entreprise chargée de la gestion et la municipalité, affrontent les street-artistes en mettant en place des opérations de nettoyages de graffitis, et en réglementant la vente de matériel propice à cette activité illégale. Les trains les plus tagués étaient destinés à la destruction. Les parents d'auteurs de graffiti pouvaient même être tenu pour responsable des actes illégaux et les citoyens se devaient de les dénoncer s'ils en connaissaient certains.  Le graffiti connaît donc une sombre période et disparaît presque. Les graffeurs décident alors d'ouvrir leurs propres galeries d'art, ce fut le cas notamment pour Jean-Michel Basquiat et Keith Haring.
En Europe, le street art s'est développé en parallèle, principalement en Allemagne de l'Ouest qui seule bénéficie de cette émergence de l'art urbain, notamment dans les villes d'Hambourg, de Munich et de Berlin, où le mur fut construit séparant ainsi l'Allemagne de l'Est et de l'Ouest. Certains résidents situés à l'Ouest le traversaient souvent pour y réaliser des graffitis, en signe de mécontentement. Lorsqu'il fut détruit à la fin des années 1980, il était presque complètement rempli de slogans, dessins, peintures, affiches en tous genres. Ce dernier aura servi de support et de tribune libre à de nombreux jeunes Allemands qui désiraient protester. Il est aujourd'hui classé mur historique tant il a été peint, décoré, annoté. 
Le Royaume-Uni a tout d'abord réalisé des pièces en s'inspirant de l'influence de l'école new-yorkaise, à savoir, l'influence urbaine, et ce qui en découle (culture hip-hop : danse, musique, style vestimentaire, …). C'est principalement à Londres et à Bristol qu'une communauté de graffeurs voit le jour. Peu à peu, il devient très difficile d'exercer l'art urbain dans la capitale puisque celle-ci est surveillée de façon constante. Toutefois, cela n'a pas empêché l'effervescence du pochoir et de l'affiche, avec Banksy notamment, qui utilise massivement les pochoirs.
Un tel développement se fait plus tardif en Espagne, qui accueille cependant un très grand nombre de graffitis et d’œuvres en tout genre au caractère exceptionnel et exubérant.  Prenons l'exemple de l'artiste Muelle, surnommé le « Banksy madrilène », qui s'est vite imposé dans la capitale espagnole comme une véritable légende du graffiti et qui a ainsi à son développement jusqu’à être considéré comme le pionnier dans le graffiti espagnol.
En France, le graffiti « new-yorkais » s'impose à Paris,  envahissant les lieux privilégiés comme Stalingrad (considéré comme premier lieu « underdeground » à accueillir les graffitis et techniques en tout genre), les quais de Seine, les palissades du Louvre ou du Centre Georges Pompidou, les Halles ou le terrain vague de la Chapelle. Il finit par s'étendre progressivement dans les cités des banlieues parisiennes où la culture Hip-hop devient de plus en plus populaire.
Une grande diversité de peintures collectives voit alors le jour. Effectivement, de nombreux artistes travaillaient en groupe au sein d'actions collectives tels que les frères Ripoulin (collectif d'artistes parisiens, souvent associé au mouvement de la Figuration Libre ou au graffiti) ou les VLP (acronyme de « Vive La Peinture », groupe activiste du mouvement graffiti, un des plus anciens groupes français d'art urbain toujours en activité). Le graffeur Psychoze témoigne quant à la présence de graffitis sur les métros : 
« Il y avait tellement de tags qu'on ne pouvait plus rien voir à travers les vitres ». 
Finalement, la RATP suit les pas de la MTA de New-York, et commence à pratiquer une véritable lutte anti-graffiti.
Dans les années 90, on en arrive à qualifier le phénomène d'envahissement de graffiti à Paris « d'épopée du graffiti ». Les jeunes ont leurs insignes et n'hésitent pas à l'afficher autant que possible. Ces writers s'attaquent à leur tour au support historique qu'est le métro. Les médias, principalement la presse, s'en mêlent : beaucoup d'articles paraissent sur le graffiti, qui est, à l'époque, considéré plus comme un phénomène de société que comme un fait artistique.
Le street-art finit par se développer dans les autres grandes villes de France telles que Bordeaux, Marseille, Lyon, Strasbourg, Toulouse, …
Avec cet historique non exhaustif, on comprend qu’il y a eu une véritable démocratisation du street art tout autour du monde. On pourrait aussi relier cette propagation à la mondialisation qui a sans doute contribué à celle-ci.
L’été dernier, lors d’un stage réalisé au sein de l’association Le M.U.R. (Modulable, Urbain, Réactif) qui est engagée dans la promotion de l’art urbain, j’ai moi-même participé à sa démocratisation, notamment en aidant à la réalisation d’une seconde édition d’un livre autour de ces murs florissants, mais aussi en confrontant les passants aux performances live qui avaient lieu deux samedis par mois.
Dans Le Journal des Arts du 29 novembre 2019, on peut lire sur la première de couverture « Le street art face à ses contradictions », c’est en lisant ce titre que l’idée d’enfin poser des mots sur des pensées m’ayant auparavant déjà habitées s’est concrétisée. Je citerai d’ailleurs dans cet article quelques passages du dossier à ce sujet, que j’ai trouvé très pertinent et par moments en adéquation avec ma pensée.
Tout au long des premières pages, on comprend à quel point l’art contemporain est un milieu très restreint dans lequel le street art n’a pas forcément sa place, comme s’il semblait impossible de faire dialoguer l’un avec l’autre, comme si de chaque côté il y avait comme une réticence à engager quelque chose. Ce qui est intéressant c’est que le graffiti et le street art sont originellement des pratiques populaires, comme nous avons pu l’apercevoir dans l’historique ultérieur, dans le sens où elles sont « accessible[s] en toute gratuité », qu’elles circulent en « abondance sous forme de films ou de photographies » et « décliné[es] sous toutes sortes de supports » et qu’elles « mobilise[nt] aussi un vaste répertoire iconographique ». Enfin et surtout, la production de l’art urbain est massive.  
S’il s’agit bel et bien d’une pratique populaire, cela pourrait expliquer en partie pourquoi un rapprochement avec l’art contemporain ne peut se faire puisque l’art contemporain n’est pas populaire, même s’il en arbore certaines caractéristiques qui peut rendre la distinction complexe et ambigüe.
Il y a au premier abord une incohérence tout simplement technique entre l’art contemporain et le street art : l’un est exposé dans des lieux clos, régis par des structures, l’autre s’expose dehors et n’est régi par personne, si ce n’est la liberté.
Christian Omodeo, historien de l’art explique à ce propos, dans un article du dossier, que « La structure du monde de l’art est encore centrée sur les liens entre l’artiste, le collectionneur, la galerie, le musée. Le graffiti et le street art lui proposent de se restructurer selon des modèles connus dans d’autres champs culturels, comme la musique. »
La lecture de ce dossier nous apprend que le rapport qu’entretiennent ces artistes à la ville est d’une importance cruciale pour comprendre l’art urbain. Il y aurait même une idée de réappropriation de l’espace.
« Il s’agit de requalifier l’habitat, d’intervenir dans la ville pour se la réapproprier, qu’elle ait de nouveau figure humaine. », Christophe Genin, philosophe, enseignant et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet.
Pour l’artiste Javier Abarca, il est également question de la manière dont tout un chacun va envisager sa relation à la ville.
« Il [l’art urbain] évoque la façon dont l’artiste explore la ville, trouve des lieux et joue avec, dans le temps et l’espace. L’image est un prétexte à ce jeu en mouvement, et n’a pas besoin d’avoir beaucoup de profondeur – à vrai dire, mieux qu’elle n’en ait pas, car la rue est consommée rapidement ».
Sa conception est intéressante dans la mesure où la rue est considérée comme un objet de consommation. 
Et l’on retrouve un peu plus loin dans l’article un échange avec Ella&Pitr, un de mes couples favoris de l’art urbain qui considèrent eux que la rue est leur “premier média”, un “espace de conquête”. S’attachant à peindre des géants monumentaux, les deux artistes fatigués “de voir de l’art urbain partout, sur tous les murs”, ont eu envie “de le faire sous une autre forme, qui ne soit pas forcément visible et ne participe pas à ce magma multicolore.”
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Quel temps fera t-il demain ? Ella&Pitr, Paris, Juin 2019
“Nos oeuvres ne sont pas imposées dans la balade urbaine. On aime bien l’idée de faire des choses tellement grandes qu’elles sont invisibles à l’oeil nu.”
J’aime beaucoup cette manière de concevoir l’art et la trouve juste dans un monde où nous sommes sans cesse submergés par les images de la rue à chez soi. Finalement, la rue, terrain de jeu privilégiée des street artistes devient elle même inondée par un trop plein d’oeuvres. Aujourd’hui, j’en suis presque lasse, lasse de voir des motifs et des démarches se répéter, lasse de voir que tout cela devient trop facilement accessible. Le caractère inédit en vient à manquer.
« Toute la question, dès lors, est de savoir comment l’exposer, sans lui faire perdre ce qui en fait la meilleure part : son rapport à la ville. »
Et puis, comment cohabiter ? 
On retrouve aussi de plus en plus l’importance d’être spectaculaire pour justement se démarquer ou bien de reproduire les codes de l’art rue à l’intérieur d’un espace clos (exemple de la Tour 13, projet hors norme d’un immeuble en proie à la destruction dans le 13ème arrondissement de Paris investi par une centaine d’artistes et visible un mois en 2013, de Mister Freeze, association qui organise des événements dédié au street art dans des lieux industriels en région toulousaine ou du Colorama, festival de street art à Biarritz). 
Tout autant de questionnements qui reviennent de plus en plus fréquemment à l’approche des rues, du nouvel article qui en parlera ou de la nouvelle exposition tendance destinée à faire de la promotion et enfin vendre. 
Je souhaiterais, pour clôturer ce billet, vous faire part d’un extrait d’un carnet de pensées développé l’année passée dans un cours d’esthétique, qui je trouve entre en résonance avec tout ce qui a été évoqué plus haut.
FOCUS SUR SHEPARD FAIREY
Un des street artistes les plus connus est Shepard Fairey, un américain, qui est également graphiste et activiste social. Il partage son point de vue critique à travers des fresques et des affiches que l’on peut retrouver dans l’espace public. Le portrait emblématique Hope (2008) du candidat Barack Obama est probablement son œuvre la plus connue, avec la campagne Obey (1992). À ce propos, il s’est largement inspiré du film de John Carpenter - They live ! Ce film réalisé en 1988 par John Carpenter dépeint un monde gouverné par des extra-terrestres à l’apparence humaine où une propagande subliminale est omniprésente. Ce film peut être vu comme une critique du capitalisme comme système d’exploitation d’une masse croissante de pauvres et d’opprimés par une petite oligarchie (les extra-terrestes). On peut également y voir une critique à l’encontre des médias, qui asservissent le peuple par un véritable lavage de cerveau à travers des publicités poussant au consumérisme permanent et répétant incessamment des injonctions à obéir, consommer, se marier, procréer, abandonner toute imagination, … Quelques années après la sortie de ce film, Shepard Fairey reprend le Obey apparaissant sur les tableaux d’affichages publicitaires de ce film.
Autant chez Shepard Fairey que chez John Carpenter, bien que des siècles les séparent, on peut observer une forme d’engagement anti-capitaliste justement. Leurs productions artistiques permettent donc de critiquer ce système et d’aller au-delà de la critique par la création. Ces deux artistes, de par leurs productions, invitent implicitement les spectateurs à une certaine prise de conscience, un certain questionnement vis-à-vis d’eux même et de la société dans laquelle ils évoluent. Au travers de ces objets d’art, les spectateurs atteindraient ainsi une forme d’équilibre entre passion et esprit pur/idée. Tout ceci est tel que Schiller l’a conçu, néanmoins en pratique il est possible que beaucoup passent à côté de cela.
Ce que j’ai pu constater, c’est qu’à l’origine Shepard Fairey déposait des stickers engagés sur les murs de la ville en réaction contre les formes d’art soi-disant engagées qui ne délivraient à l’époque pas de message clair. Aujourd’hui il fait partie intégrante du système capitaliste, certaines de ses oeuvres étant vendues à quelques milliers d’euros, alors qu’il s’inscrivait lui-même en contraction avec ce système. Drôle, non ?
En 2011, son célèbre OBEY est même devenue une marque de streetwear à part entière. On en voit presque tous les jours et vous-même en avez peut-être dans vos placards : casquettes, t-shirts, pulls… avec comme point commun écrit en gros “OBEY”. Avec la renommée qu’a gagné la marque, on en vient à oublier ses origines et le nom même de l’artiste qu’on finit par appeler par la marque. Pourtant, lorsqu’il créé sa marque, c’est dans un premier temps pour élargir sa palette de supports disponibles pour transmettre son message. En réalité, ces vêtements sont un moyen de communiquer pour l’artiste. Il utilise en fait la psychologie inversée pour que l’on remette en cause la propagande que l’on peut voir chaque jour, il parodie en quelque sorte cette propagande. Sur le site de la marque, on retrouve l’idée que le médium est le message développé par Marshall McLuhan. Finalement, on peut se demander si ce message n’a pas été totalement happé par le médium.
Ici, on peut relier cet aspect à l’industrie culturelle qu’a critiqué Theodor Adorno, puisque les produits manufacturés au nom de l’art viennent détruire l’autonomie de cette dernière “puisque ses réalisations sont conçues comme des marchandises”. Ici, l’aura de l’oeuvre d’art est utilisée pour que les produits OBEY soient achetés, au nom de l’art, il serait donc plus justifié d’acheter un t-shirt ou une casquette. Alors que le message de Shepard Fairey était de faire réagir, de générer un désobéissement justement, le contraire se produit : le public consomme passivement, sans réfléchir.
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Image extraite du film They live ! de John Carpenter
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paristonkar · 4 years
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Un membre des TOP moins connu mais qui peint toujours et avec un réel talent. Une rencontre qui nous plonge dans les premières heures du graffiti français mais aussi dans la scène parisienne actuelle.
Quelle est ton occupation artistique principale et comment fais-tu pour associer le graffiti avec ta vie de tous les jours ? Depuis 2000, je me suis professionnalisé : je me suis inscrit à la maison des artistes, aux impôts, à l’ADAGP où j’ai déposé mon nom. En fin de compte, j’ai eu une opportunité en 2000 pour travailler avec TF1 sur le Big deal et, pour le coup, j’ai monté une équipe.
As-tu créé le logo de cette émission ? Oui ! On a retravaillé pour eux en 2003… Je travaillais avec des personnes que je ne vais pas citer et on s’est dit pourquoi pas, il y a des possibilités, on va se professionnaliser et on va peut-être monter des choses, des projets… C’est à partir de cette optique-là que je me suis mis davantage à faire de la décoration, à me mettre dans les fonds et, peut-être même, à m’éloigner à vrai dire un peu du graffiti dit classique pour amener un petit plus en fin de compte, des choses qui existent déjà dans la BD.
Te sens-tu proche des muralistes ? Voilà ! Je m’oriente en effet plus vers le muralisme que le graffiti dit classique. Maintenant, je réalise beaucoup de décoration, des commandes, des choses comme ça mais rien ne m’empêche encore – et heureusement pour moi parce que ça reste une passion avant tout – de faire des murs dans la rue, pas forcément payés et sans autorisation non plus.
Cette pratique récente a-t-elle modifié ton approche du graffiti à l’ancienne ? Oui, complètement ! C’est pour ça que je te disais que je m’éloigne un peu du graffiti parce que je suis honnête avec moi-même. Quand on intègre un peu de lettrages dans le graffiti, on essaie de l’intégrer dans un décor qui ne prenne pas forcément une ampleur parce que ce n’est pas vendeur quelque part… C’est la difficulté, justement ! Quand tu dois rencontrer des responsables de sociétés, les collectivités ou monter des projets avec des commandes publiques, des choses comme ça, il y a toujours en fin de compte des préjugés sur le graffiti : jeunes de banlieue, violence, c’est agressif… J’essaie de montrer un autre aspect.
Explique-nous comment tu passes du papier au mur ? C’est une grosse préparation en amont… Comme tu as pu le remarquer, je ne peins pas non plus avec beaucoup de gens : la difficulté, elle est là aussi ! C’est de trouver une ambiance, une atmosphère et, en fin de compte, la différence qu’il y a entre les gens ça se retrouve aussi sur le mur. Donc pour avoir une harmonie visuelle entre les deux artistes ou plus, c’est la difficulté parce qu’il y a l’ego qui entre en jeu. Il faut vraiment bien tout poser en amont, tranquillement.
Es-tu le chef d’orchestre ? C’est selon les commandes ! Je pars dans une direction selon ce que l’on va me dire et les couleurs qu’on m’impose puis je vais leur proposer quelque chose qui me tient à cœur.
Où puises-tu inspiration ? La peinture traditionnelle, les illustrateurs, la BD, les jeux vidéos énormément, les films aussi ! Tout ça, c’est une source d’inspiration pour moi parce que je suis autodidacte, donc je n’ai pas eu une formation dans une école dite classique. Il a fallu que j’apprenne les choses par moi-même.
Peux-tu nous parler du moment où tu prépares ton sketch ? Je dessine un visuel puis je le modifie selon l’échelle du mur et, à partir de là, je choisis aussi les gammes de couleur, c’est très important. Selon les artistes qu’il y a sur le mur avec moi, on se partage le travail à effectuer. Par exemple, je vais travailler l’arrière-plan, une autre personne va travailler les premiers plans puis on va se mélanger. Il va venir travailler un peu sur l’arrière-plan et moi sur ses premiers plans, comme ça il y a une vraie symbiose.
Avec qui as-tu le plus travaillé ces dernières années ? J’ai commencé au départ avec Tworode. On a travaillé un peu avec les P19. Tworode est complet, c’est un artiste à part entière et il m’a apporté aussi beaucoup de choses. Ensuite, j’ai rencontré Shadow avec qui j’ai travaillé énormément aussi, il m’a apporté aussi beaucoup de choses. Récemment, j’ai rencontré Alex, même si on se connaissait depuis un certain temps on n’avait jamais vraiment pris l’initiative de faire un mur vraiment en commun. Tous les deux, on a été agréablement surpris parce qu’on est relativement complémentaires. On a des univers différents mais moi ce que j’apporte c’est une ambiance, une atmosphère où souvent malheureusement il n’y a pas de vie. Alex m’apporte la vie dans l’atmosphère que je peux amener donc on a trouvé ça super complémentaire.
Que penses-tu du tag ? J’estime que le tag c’est avant tout primordial, c’est dans le graffiti ! Quand j’explique le graffiti aux gens qui n’y sont pas vraiment initiés, c’est ce que je leur dis. C’est une famille, le graffiti, et au début on fait des tags puis on commence à faire un peu de flop, un peu de chrome ; et plus ça va, plus tu commences à faire un peu de couleur. Ceux qui sont motivés à aller plus loin font des personnages, du décor et tout ça… C’est une finalité mais tout ça fait partie de la famille qu’est le graffiti, donc le tag c’est super, surtout à l’époque ! En même temps, c’était une manière de se faire son nom.
Pourquoi t’es-tu mis à poser des tags dans la rue du jour au lendemain ? Mon premier tag c’était Burst. J’ai tagué au début au marqueur à l’école… J’ai testé une fois une bombe dans la rue, franchement j’étais jeune, c’était au début des années 80 et, finalement, je me disais que ce n’était pas pour moi et que je n’y arriverais jamais. J’ai lâché l’affaire mais j’ai toujours côtoyé des gens qui faisaient du graffiti autour de moi. Petit à petit, j’ai côtoyé énormément les TOP et c’est comme ça en fin de compte que j’ai été amené à faire du graffiti ; au départ, j’ai commencé à remplir les blocks de Shest, Benk et Shark…
Dans quel quartier cela se passait-il ? J’ai grandi dans le XVIIIe! Les deux vrais gros noyaux durs dans le graffiti et dans le hip-hop, en règle général, c’était Saint-Denis et le XVIIIe. J’ai gravité autour d’énormément de graffeurs mais je m’y suis mis tardivement. J’allais les voir parce qu’il y avait des lieux comme le terrain de Garibaldi qui n’était pas loin la plaine Saint-Denis, Stalingrad qui était vraiment proche et surtout la Petite ceinture. Inévitablement, je savais que ça peignait là-bas. C’est comme ça que j’ai pu voir Basalt avec Banga… Ils peignaient énormément et, déjà, ils apportaient quelque chose de nouveau. C’était un peu leur terrain, donc j’y allais souvent et ça a changé énormément.
Est-ce que tu allais dans le sud de Paris ? Franchement, je ne dépassais pas mon quartier… Je m’enfermais dans mon quartier en fin de compte, parce qu’il y en a beaucoup qui pensaient qu’il ne se passait rien dans le sud alors que c’était retourné dans tous les sens.
As-tu posé dans le métro à l’époque ? J’ai fait des tunnels, mais le métro non. Je ne sais pas pourquoi… Est-ce que je suis claustrophobe ? J’aimais bien le côté libre de la rue donc j’ai toujours préféré la rue, les camions, les stores… plutôt que de m’enfermer dans un endroit où c’était plus risqué. Même si à la base aux États-Unis ils sévissaient sur les trains, à Paris on n’a pas cette histoire parce que chez eux tout est aérien. En France, tout est sous terre donc pour moi, par exemple, ce n’était pas mon univers.
Quels sont les auteurs en BD qui sont pour toi des sources d’inspiration pour ton dessin ? Le premier qui m’a aidé à construire des persos, c’était Crisse. Pendant longtemps, je me suis inspiré de lui et, au niveau des illustrateurs, pour moi le summum c’est John Howe. Il a un jeu de lumière incroyable : les verts, les teintes vert/bleu, le mélange de ses couleurs…
On retrouve cela dans tes murs d’ailleurs, n’est-ce pas ? Oui, je suis vraiment inspiré par ça. Je regarde beaucoup aussi les photographes, parce que maintenant il y a une grande évolution dans la photographie. Ils retouchent énormément les photos donc souvent c’est de la haute définition. J’essaie de transmettre ça sur certains murs, le côté un petit peu sombre et j’accentue aussi le côté apocalyptique.
Pourquoi es-tu attiré par les couleurs froides ? C’est difficile de construire ou de donner un côté réaliste dans la fresque avec les couleurs très flashs qui sont utilisées dans le graffiti. Même quand j’utilise le vert, ça reste très lumineux comparé à de la peinture acrylique ou à de la peinture à l’huile. C’est vrai que je ne mets pas trop de couleurs vives !
Quels sont les peintres qui te parlent ? Le peintre danois Peder Mork Monsted, le peintre paysagiste americain William Bliss Baker pour n’en citer que deux… Je m’inspire énormément de leur technique en fin de compte, de leur manière de poser la lumière ainsi que de leur réalisme…
Si je comprends bien, tu es surtout attiré par la peinture réaliste ? Ça me parle, ça me touche… Je n’ai pas le niveau pour le faire donc je ne le fais pas, j’essaie juste de faire un mélange, d’apporter un aspect réaliste et BD aussi, une sorte de mixe en fin de compte.
Est-ce que tu as peint à Stalingrad ? Non, j’y ai mis les pieds, j’ai vu les gens peindre… J’étais là ! C’était magique, franchement, parce que le lieu se prêtait à la vision qu’on avait tous de New York ; il y avait le métro aérien, ça faisait un peu ghetto, ça ressemblait au Bronx quelque part, donc c’était le délire. Il y avait une atmosphère, une ambiance, on se sentait à part, en fin de compte
Es-ce que tu as fait du smurf ? J’ai essayé mais ce n’était pas pour moi. Comme je te l’ai dit, même au départ quand j’ai fait mes premiers tags, j’ai trouvé que ce n’était pas pour moi, que je n’y arriverai pas donc j’ai lâché. J’ai vraiment mis un certain temps avant de me remettre dedans, la chance que j’ai eu c’est que j’ai côtoyé des gens comme les membres des TOP qui m’ont expliqué. Après, j’ai fait mon petit chemin, même si je faisais beaucoup de tags et des chromes. J’ai toujours fait de la couleur aussi à côté et je n’ai pas voulu non plus comme beaucoup le font maintenant, m’autoproclamer vandale ou couleur. À l’époque ça n’existait pas, tu faisais aussi bien de la couleur que du chrome, du tag et ainsi de suite. Je trouve que la nouvelle génération a perdu un peu de cet état d’esprit…
Est-ce que Shest t’a apporté beaucoup ? Il faisait des traits droits incroyables…
On avait l’impression qu’il avait une règle de cinq mètres de long… Oui, en plus il n’avait pas de scotch ni de carton ! Il n’y avait pas les caps, ni les bombes d’aujourd’hui et c’est pour ça qu’en le regardant peindre longtemps, il m’a apporté énormément…
Comment peignait-il ? Souvent, il avait sa petite esquisse. Il était quand même très méthodique dans sa façon de faire, il se préparait en fonction du mur qu’il avait repéré.
Le premier Shest que j’ai vu, c’est à Quai de la Gare sur un des murs dégueulasses le long de la voie. Il avait peint uniquement les contours et c’était assez rare à l’époque de ne peindre que des contours sans remplir le block. C’était un côté économique mais, en même temps, je pense que c’est un des rares qui a commencé à utiliser le rouleau aussi. Juste au rouleau, sans contours et rien que ça, ça tuait tout en fin de compte !
Testait-il pas mal de choses dans son atelier ? Il testait plein de choses dans son petit atelier ou même dans sa cave, qui d’ailleurs s’était transformée en atelier. Il faisait beaucoup de tests comme ça… Il était étudiant… C’était un ami bien avant de peindre et c’est comme ça qu’au fur et à mesure, je l’ai accompagné puis j’ai commencé à remplir…
Quand a-t-il commencé ? Je crois que son premier truc, c’était en 1982, je crois… Ah oui, ses premiers tests !
C’est étonnant parce qu’en 1982, il n’y avait pas vraiment de graffiti à l’Américaine à Paris… Je crois que c’était en rapport avec un vieux quartier dans le XVIIIe qui s’appelait la Moscova et, en fin de compte, il y avait déjà les Mosko et associés qui faisaient leurs pochoirs.
Donc il a commencé par faire du pochoir ? Oui, je pense que c’est ça… Je pense qu’il a été influencé par ces gars puisqu’il allait peindre souvent là-bas. Il aimait justement ce côté un peu vieux Paris, il y avait de vieux murs. Sa grande influence après ça a été Bando.
Il a commencé par peindre des choses qui n’étaient pas forcément du graffiti et quand apparaît le graffiti à l’Américaine avec Bando, pour lui, c’est la révélation. Oui, il s’est pris une claque ! Franchement, c’est la révélation et, après, il s’est mis vraiment à travailler la lettre, son style…
À quel moment as-tu eu Subway art et Spraycan art dans les mains ? J’ai eu les deux en main en même temps en 1989, je pense. Je les ai feuilletés et après je suis allé me les chercher. Pour ceux qui font du graffiti, c’est des bibles comme le tien, Paris Tonkar. Moi, je l’ai ! (Rires)…
On ne se rend pas compte à quel point ça a été des déclencheurs dans le monde entier. Oui, ça a marqué beaucoup de jeunes, des générations ! D’autant qu’il n’y a rien eu entre Paris Tonkar et la sortie de Kapital en 1998. Ce bouquin a relancé la mode du graffiti ! Depuis cinq ans, il y a vraiment une grande effervescence autour du graffiti, avec des galeries qui se sont ouvertes… Il y a beaucoup de gens du milieu de l’art qui s’y intéressent, ça a ouvert plein de portes.
As-tu été sollicité par ce milieu de l’art ? Non, parce que je ne cours pas après non plus… Je préfère, à la rigueur, rester dans mon côté muraliste à la Sud-américaine. Quand j’ai commencé vraiment à m’y mettre, c’était fin 1993 et déjà je regardais énormément le FX crew et le FBI allemand avec leurs grosses productions. C’est eux qui m’ont montré qu’avec le graffiti, on pouvait aller très loin, très haut !
Est-ce que des graffeurs français t’ont influencé ? Il y a énormément de talents mais il n’y a pas beaucoup de groupes qui font de la fresque… En France, il y avait les MAC. Ils m’ont influencé et motivé…
Que t’ont-ils apporté ? Une composition ! Mais eux voulaient aussi transmettre un message au niveau de leur mur.
Tu ne t’intéresse pas aux murs politiques ? Non, parce qu’il y en a assez, on en parle relativement assez, ce n’est pas à travers les peintures qu’on peut changer les choses non plus. Moi, ce que j’essaie à la rigueur, c’est d’apporter un peu de rêve, c’est tout !
Est-ce qu’il y a un mur que tu n’as pas encore fait mais que tu voudrais faire ? Personnellement, j’aimerais bien un jour faire un grand mur à New York ! (Rires)… J’aimerais bien. Je n’y suis jamais allé et je n’ai pas encore eu l’opportunité mais je suis en contact avec des New-yorkais du FX crew, pour moi ça serait le summum en fait.
Quel est le mur que tu as peint et qui marque pour toi une nouvelle étape ? C‘est un mur que j’ai peint avec Shadow en 2007 : on avait fait un tunnel, le toit était cassé, le métro cassé puis on avait intégré du graffiti, une 3D de Shadow et un 2D de moi en orange pour contraster. Depuis ce mur, je me suis dit : “C’est ça, il faut faire ça.”
Finalement, quand tu vois ton parcours, à quel moment te dis-tu que tu aurais pu faire mieux ou autrement ? Encore maintenant, je me mets toujours en question, toujours… Je ne suis jamais forcément satisfait d’un mur… Je pense que dans vingt ans, je serai encore en train de m’enrichir visuellement et j’espère évoluer en même temps.
As-tu eu des collaborations avec des peintres qui ne viennent pas du graffiti ? J’ai eu l’opportunité de rencontrer l’année dernière deux femmes d’un certain âge qui peignent : elles ont un parcours traditionnel et pratiquent la fresque panoramique, le trompe-l’œil et les effets faux marbre… Elles travaillent essentiellement à l’acrylique et je les ai rencontrées sur un chantier. Vu que je travaille sur de grandes surfaces, elles m’ont invité sur un de leurs chantiers à Alfortville. Tout était imposé, c’était sur les droits de l’enfance. Je n’avais pas eu le droit de travailler à la bombe parce que c’était sur les produits bios et, pour le coup, j’ai travaillé avec des pinceaux.
Est-ce que cela a été enrichissant pour toi ? Travailler avec ces femmes qui ont une expérience, une autre culture, une autre approche ne pouvait qu’être enrichissant et c’était vraiment une belle expérience. Il y a un peu de moi sur ce mur.
Est-ce que tu as conscience quand, tu voyais Shest ou les autres TOP peindre à Stalingrad ou dans le quartier qu’il se passait quelque chose de nouveau ? Oui, carrément !
Et vous en parliez entre vous ? Non, justement ! C’est bien après, on savait qu’il se passait entre nous quelque chose de magique parce qu’on vivait quelque chose de nouveau. Quand c’est arrivé, il fallait être un peu rock’n’roll ou punk ; il n’y avait que ça, en fin de compte ! Tout d’un coup, on a pu tous s’identifier à cette nouvelle culture qui nous parlait parce que je vivais à Barbès et, culturellement, ça me parlait plus que le rock, que le punk… (Rires)
Est-ce que vous aviez des collaborations avec d’autres crews ? Ah non, surtout qu’à l’époque c’était très fermé, chaque groupe était très fermé aux autres. C’est vrai qu’on ne se mélangeait que très peu et c’est toujours, mine de rien, un milieu relativement fermé.
Pour finir, quelle est la dernière fois où tu as peint un graff à l’ancienne ? C’était à Montreuil… Je faisais une petit balade graff organisée avec l’office du tourisme de ma ville. Je montrais mes fresques dans la ville et j’ai croisé par hasard Wean 3DT qui passait par là avec son petit sac de bombes. On a discuté, je leur ai dit que c’était un activiste aussi… Cinq minutes après, on est parti peindre un chrome en pleine rue sans les spectateurs quand même, juste lui et moi ! Cette rencontre m’a fait super plaisir, c’est encore ce côté magique du graffiti !
Photographies : Seyb
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Interview de Seyb Un membre des TOP moins connu mais qui peint toujours et avec un réel talent. Une rencontre qui nous plonge dans les premières heures du graffiti français mais aussi dans la scène parisienne actuelle.
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a2sparis · 4 years
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ESCAPE GAME
THÉÂTRE. «Escape Game - Pourquoi je n'ai pas porté plainte»
Texte, mise en scène et jeu : Thissa d’Avila Bensalah. Musique : La Louise, Gisèle Pape et Pauline Gardel. Création musicale : Thissa d’Avila Bensalah, Gisèle Pape et La Louise. Régie générale, lumières : Gaëtan Thierry. Création sonore, régie son/vidéo : Didier Léglise. Création graphique/vidéo : Camille Sauvage. Durée : 1h.
Fort intéressant, ce spectacle est qualifié par sa créatrice, Thissa d’Avila Bensalah, de « poème musical mais avec des images» et aussi de «concert-parlé mais sans jamais l’être vraiment». Le spectacle s’inspire d’une expérience vécue par l’auteure : lors d’un stage de théâtre de onze jours qu’elle animait dans un lycée de la banlieue parisienne, elle a découvert que l’un des quelque vingt participants, un garçon d’une quinzaine d’années (elle l’appelle «Idir», mais ce n’est pas son vrai prénom), a été violé par un de ses frères. Elle rapporte ce viol à l’assistante sociale du lycée, mais cette dernière convoque le lycéen trop hâtivement, selon Thissa, qui accuse cette assistante sociale d’«incompétence». < De quoi vous mêlez-vous ?! >, lança l’assistante sociale à Thissa. À la suite de sa convocation par cette assistante sociale, Idir téléphona à Thissa pour la menacer de mort si elle revenait au lycée. Thissa se refusa à dénoncer cette menace. À la fin du spectacle, Thissa propose deux textes de fiction, très différents, dans lesquels Idir (interprété en voix «off» par un comédien) écrit à Thissa. Dans le premier texte, il attaque violemment «Escape Game», ce spectacle «de merde», et menace Thissa à nouveau («Ça va chauffer pour vous»), tandis que, dans le second texte, il remercie chaleureusement Thissa de ce qu’elle a fait pour lui, et lui annonce qu’il est désormais suivi par la «psy» de son lycée, et qu’il a l’intention de raconter en slam le viol dont il a été la victime.
Un spectacle écrit dans l’«urgence» à la suite d’une menace de mort
La vérité, malheureusement, c’est que cette «prise en charge» d’Idir par son lycée et, plus généralement, par le système éducatif n’a jamais eu lieu. Thissa qualifie de «défaillant» ce système éducatif et rend les restrictions budgétaires imposées par l’Etat au moins en partie responsables de cette absence de «prise en charge». Concrètement, le spectacle se présente sous la forme d’une lettre de Thissa à son «cher Idir», lettre dans laquelle elle lui propose de renouer le dialogue qu’ils avaient amorcé lors du stage. Thissa dit sa confiance en la «créativité» d’Idir, créativité qui avait commencé à s’exprimer pendant le stage. Et elle espère que, de ce stage, il lui restera «quelque chose». Une partie du texte d’«Escape Game» - texte écrit dans l’ «urgence» après la menace de mort proférée par Idir - est écrite en vers car, selon Thissa, des mots «normaux» auraient été «disqualifiés» pour parler du viol dont Idir a été victime. Allant et venant sur la scène, Thissa dit son texte accompagnée par deux musiciennes - guitares électriques, accordéon, cajon, synthétiseur. Par ailleurs, sont diffusés, d’une part, des sons et images évoquant les lieux où vit Idir, d’autre part, des enregistrements de lycéens réalisés lors de stages animés par Thissa, enregistrements dans lesquels ces lycéens parlent, notamment, du sexisme et des violences domestiques. En fond de scène, sur des écrans, sont projetées, en particulier, des images de graffitis sur des murs, ainsi que de sinistres paysages de banlieue.
L’AUTEURE ET METTEUSE EN SCÈNE : Thissa d’Avila Bensalah a étudié, à Paris, la sémiologie de l’image à l’Institut français de presse et l’art dramatique à l’Esad. Elle a fondé en 2005 sa propre compagnie théâtrale, De(s) amorce(s), dont «Escape Game» est la sixième création.
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yannleguerroue-blog · 5 years
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Hugo TSR, Underground et graffiti
Hugo TSR est une des légendes du rap français, à la fois connu de tous et très discret, le rappeur à su créer une image de lui qui colle parfaitement à son message.
Ses textes dénonciateurs et réalistes aux punchlines fortes et techniques, son image de graffeur, ses clips en noirs et blancs et ses instrus boom bap très old-school sont en accords avec son message: le désir de rester dans l’ombre. Il a su créer un univers inspiré du rap underground des années 2000 tout en le rendant très actuel et sans tomber dans les clichés des banlieues parisiennes. Ici on ne parle pas seulement d’un style vestimentaire mais de toute une philosophie de vie, d’un véritable message engagé, et ça fonctionne.
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lanciendugaz · 5 years
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Srope
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lanciendugaz · 6 years
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Setra
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lanciendugaz · 6 years
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Pesa
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lanciendugaz · 6 years
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Jorgio
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lanciendugaz · 6 years
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Jorgio X Griff 
ADM CLAN
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3:41 pm : JR & OSGEMEOS au Palais de Tokyo -  Paris, Février MMXVII. 
(© Sous Ecstasy)
Pendant l'occupation (1940-1944), les sous-sols du Palais de Tokyo furent utilisés pour stocker les centaines de pianos spoliés. Pour leur première collaboration dans une institution, JR & OSGEMEOS ont investi ces lieux chargés d'histoire, choisissant d'opérer dans un tunnel souterrain secret du Palais de Tokyo. Leur travail sur la mémoire des murs mêle des sculptures de cire à des peintures composées à partir d'images d'archives et à des photographies, donc certaines sont des reproductions de celles conservées aux archives fédérales de Coblence en Allemagne. Otavio et Gustavo Pandolfo, connus sous le nom de OSGEMEOS, sont nés à Sao Paulo en 1974, où ils vivent et travaillent. Leurs peintures mélangent les codes du graffiti avec ceux du hip hop, du folklore brésilien, de la politique, des cirques alternatifs et de la mythologie. JR est né en région parisienne en 1983, il vit et travaille entre Paris et New York. En 2001, il trouve un appareil photo dans le métro et photographie ses virées nocturnes dans le métro ou sur les toits de Paris, genèse d'un long travail de photographies XXL en noir et blanc, qu'il colle dans l'espace public pour révéler "les invisibles du monde", des banlieues françaises à la Turquie, de Times Square au Louvre, en passant par les ghettos du Keny ou les favelas du Brésil. Il remporte le TED Prize en 2011.
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lanciendugaz · 6 years
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Howie X Jorgio X Pesa 
ADM 
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paristonkar · 6 years
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Après avoir arpenté le monde pendant deux ans, DISEK pose ses valises à la Réunion. Originaire de Paris, le graffiti est devenu pour lui un échappatoire. Il parcourt les rues de l’île pendant huit mois à la recherche de murs où ces couleurs gravitent entre explosion graphique et méli-mélo de lettres.
– Qui es-tu ? Blaze, depuis quand graffes-tu, d’où viens-tu ?
Disek, j’ai grandi en banlieue parisienne et j’ai commencé à taguer en 1997
– Pourquoi le graffiti ?
Quand j’ai commencé j’étais paumé, j’avais l’impression d’errer dans la société sans y trouver ma place. En éclatant les rues j’avais l’impression de balancer  ma rage sur les murs, de crier « je suis là » à un système qui me snobait. Quand tu vis dans une grande ville c’est vraiment impersonnel, t’es juste un anonyme dans la masse… le graffiti c’est un peu un moyen de pas te laisser bouffer par tout ça, une manière de te sentir exister dans un endroit où tout le monde n’est personne.  Aujourd’hui les raisons qui me poussent à sortir peindre ont changées, mais ça reste un échappatoire.
– En crew ou seul ? et pourquoi ?
A part avec quelques personnes avec qui j’ai mes habitudes, dans la rue je préfère peindre seul. J’ai eu plusieurs crews par le passé, mais aujourd’hui je me suis affranchi de tout ça. J’ai pas besoin d’un truc formel pour savoir qui sont mes amis.
– Depuis quand es-tu à la Réunion ? Et pourquoi ?
Ça va faire huit mois que je suis à la Réunion. Je cherchais un endroit ou me poser après presque deux ans à parcourir le monde. J’avais rencontré pas mal de gens qui m’avaient fait l’éloge de l’ile… le vivre ensemble ça me parlait…  Je me suis dit ça vaut le coup d’aller voir.
– Le graffiti à la Réunion c’est comment ?
Ahah… le graffiti à la Réunion c’est plutôt détendu : jusque-là tous les graffeurs que j’ai rencontré sont bonne ambiance et peindre dans la rue reste quand même assez facile… Il y a vraiment un bon accueil et les gens sont assez ouverts, même quand tu ne fais que des lettres. Évidement  il y a toujours des exceptions, comme ce jour où une fan de street-art zélée et une ancienne galeriste, nous ont « poukave » et envoyé la police..  Ce qui est marrant, c’est de voir que les gens qui n’ont rien à voir avec le mouvement t’encouragent, et que ceux qui gravitent autour, essaient de te mettre des bâtons dans les roues.
– Vandale ou pas ? Pourquoi ?
Perso, l’ile est magnifique et les gens qui y habitent sont plutôt cools, du coup je me vois pas saccager la rue… je trouve que le lieu ne s’y prête pas. On est assez loin des grandes tours de béton et de l’ambiance de merde qui te donnent envie de tout défoncer. Maintenant faire un mur à l’arrache ça reste la partie la plus marrante du truc… mais pour être franc, si tu fais de la couleur, t’as beau taper la rue en pleine journée, à moins de tomber sur un proprio « véner », le risque reste très limité.. t’es pas en train de braquer une banque, c’est juste un peu de peinture sur un mur…
– Ton ressenti sur l’évolution du graffiti en général ?
Le graffiti a beaucoup changé. Le street-art est arrivé et a tout démocratisé. Avant on se faisait insulter dans la rue, maintenant les gens viennent te remercier pour la couleur. C’est aussi beaucoup moins caillera qu’avant, c’est devenu un truc à la mode et ça attire un peu tout et n’importe quoi… pas mal de gens qui n’ont jamais touché une bombe de leur vie mais qui veulent t’apprendre ce qu’est le graffiti.. bref la peinture j’préfère en faire qu’en parler.
Instagram : https://www.instagram.com/d.i.s.e.k/
Crédit photo : © Disek
Disek, le graffeur voyageur Après avoir arpenté le monde pendant deux ans, DISEK pose ses valises à la Réunion. Originaire de Paris, le graffiti est devenu pour lui un échappatoire.
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