Tumgik
#comme ça je peux bien imiter le style
sorrydupuis · 4 months
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je vais m’acheter un pinceau pour l’encrage ce soir 😈😈😈
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beatlesonline-blog · 1 year
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traitor-for-hire · 3 years
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Les Quatre Filles March - Chapitre 29
Visites
 « Viens, Jo, il est l'heure.
 — De quoi ?
 — Tu ne veux pas dire que tu as oublié que tu as promis de faire une demi-douzaine de visites avec moi aujourd'hui ?
 — J'ai fait bien des choses irréfléchies et stupides dans ma vie, mais je ne pense pas avoir jamais été assez folle pour dire que je ferais six visites en une journée, quand une seule me met de mauvaise humeur pour une semaine.
 — Si, tu l'as dit ; nous avons passé un marché. Je devais finir le croquis de Beth pour toi, et tu devais venir avec moi sans rechigner, et rendre les visites de nos voisins.
 — S'il faisait beau - c'était dans le contrat ; et je respecte mon contrat à la lettre, Shylock. Il y a une masse de nuages à l'est ; il ne fait pas beau, et je ne viens pas.
 — Tu te dérobes. C'est une belle journée, il n'y a pas de pluie en vue, et tu te targues de tenir tes promesses ; alors montre-toi honorable ; viens faire ton devoir, et tu seras tranquille pour six autres mois. »
 À ce moment Jo était particulièrement absorbée par la confection d'une robe ; car elle était la couturière en chef de la famille, et elle était particulièrement fière de savoir utiliser une aiguille aussi bien qu'une plume. C'était très irritant d'être interrompue au milieu d'un premier essayage, et de se voir ordonner de faire des visites dans ses plus beaux habits, par une chaude journée de juillet. Elle détestait les visites formelles, et n'en faisait jamais aucune à moins qu'Amy ne l'y oblige en passant un marché, ou en lui promettant quelque chose. Dans le cas présent, il n'y avait pas d'échappatoire ; et ayant fait claquer ses ciseaux en signe de rébellion, tout en protestant qu'elle sentait l'orage, elle céda, rangea son ouvrage, et se munissant de son chapeau et de ses gants avec un air résigné, dit à Amy que la victime était prête.
 « Jo March, tu es si exaspérante, tu ferais perdre patience à un saint ! Tu n'as pas l'intention de faire des visites dans cet état, j'espère », s'exclama Amy en l'inspectant avec étonnement.
 « Pourquoi pas ? Je suis propre, et je n'ai pas trop chaud, et je suis à l'aise ; c'est tout ce qu'il faut pour une marche dans la poussière par une chaude journée. Si les gens se soucient plus de mes vêtements que de moi, je ne veux pas les voir. Tu peux te mettre sur ton trente-et-un pour nous deux, et être aussi élégante qu'il te plaît ; cela te met en valeur d'être bien habillée, pas moi, et les falbalas ne font que m'embêter.
 — Oh, Seigneur ! soupira Amy ; maintenant elle est d'humeur contrariante, et va me distraire avant que je puisse la préparer convenablement. Il est certain que ce n'est pas par plaisir que j'y vais aujourd'hui, mais c'est une dette que nous avons envers la société, et il n'y a personne pour la payer, que toi et moi. Je ferais n'importe quoi pour toi, Jo, si tu veux bien t'habiller, et venir m'aider à rendre la politesse. Tu peux si bien parler, avoir l'air si aristocratique dans tes plus beaux habits, et te conduire si magnifiquement, si tu essaies, que je suis fière de toi. J'ai peur d'y aller toute seule ; viens et veille sur moi.
 — Tu es une petite chatte rusée, pour flatter et cajoler ta grande sœur grincheuse de cette façon. L'idée que je puisse avoir l'air aristocratique et bien née, et celle que tu aies peur d'aller seule quelque part ! Je ne sais pas laquelle est la plus absurde. Eh bien, j'irais si je le dois, et je ferai de mon mieux ; tu seras la commandante de l'expédition, et j'obéirai aveuglément ; cela te satisfera-t-il ? » dit Jo, passant sans crier gare de l'entêtement à la douceur d'un agneau.
 « Tu es un parfait petit ange ! Maintenant enfile tes plus beaux habits, et je te dirai comment te conduire à chaque endroit pour faire bonne impression. Je veux que les gens t'apprécient, et ils le feraient si seulement tu essayais d'être un peu plus aimable. Coiffe tes cheveux de cette façon qui te va si bien, et mets la rose sur ton bonnet ; c'est seyant, et tu as l'air trop austère dans ta robe unie. Prends tes gants de chevreau clair et le mouchoir brodé. Nous nous arrêterons chez Meg, et nous lui emprunterons son ombrelle blanche, comme ça tu pourras avoir la mienne. »
 Pendant qu'Amy s'habillait, elle donnait ses ordres, et Jo lui obéissait, non sans cesser de protester, toutefois, soupirant tout en enfilant sa nouvelle robe d'organdi, se renfrognant devant le miroir tout en nouant les rubans de son bonnet en une rosette irréprochable, se battant violemment avec des épingles pour mettre son col, grimaçant en secouant le mouchoir, dont les broderies irritaient aussi bien son nez que la présente mission irritait ses sentiments ; et quand elle eut fait contenir ses mains dans des gants étroits avec deux boutons et un gland, en une dernière touche d'élégance, elle se tourna vers Amy avec une expression imbécile, en disant faiblement, -
 « Je suis parfaitement misérable ; mais si tu me trouves présentable, je mourrai heureuse.
 — Tu es extrêmement satisfaisante ; tourne doucement, et laisse-moi t'examiner. »
 Jo fit un tour sur elle-même, et Amy la réajusta ici et là, puis recula en inclinant la tête et observa gracieusement,
 « Oui, tu feras l'affaire, ta tête est tout ce que je pouvais espérer, car ce bonnet blanc avec cette rose est tout à fait ravissant. Redresse-toi, et tiens tes mains naturellement, même si tes gants te serrent. Une chose que tu peux faire à merveille, Jo, c'est porter un châle - moi je ne peux pas ; mais c'est très joli sur toi, et je suis si contente que Tante March t'aie donné celui-ci ; il est simple, mais élégant, et ce plissé sur le bras est très artistique. Est-ce que le col de ma cape est bien centré, et est-ce que j'ai relevé ma robe de manière uniforme ? J'aime montrer mes chaussures, parce que mes pieds sont jolis, eux, contrairement à mon nez.
 — Tu es une chose de beauté, et une joie éternelle », dit Jo, en examinant d'un air connaisseur la plume bleue sur les boucles dorées. « Est-ce que je dois traîner ma meilleure robe dans la poussière, ou la relever, m'dame, dites-moi ?
 — Relève-la quand tu marches, mais laisse-la tomber dans la maison ; le style long est ce qui te va le mieux, et tu dois apprendre à traîner tes jupes avec grâce. Tu n'as pas fini de boutonner une manchette ; fais-le maintenant. Tu n'auras jamais l'air raffinée si tu ne fais pas attention aux petits détails, car ce sont eux qui rendent le tout plaisant. »
 Jo soupira, et fit sauter un bouton de son gant en ajustant sa manchette ; mais enfin elles furent prêtes, et elles prirent le large, « aussi jolies que des pentures », dit Hannah, en les regardant partir depuis la fenêtre de l'étage.
 « Bon, ma Jo, les Chester sont des gens très élégants, alors je veux que tu te comportes de manière exemplaire. Ne fais pas de remarques brusques, ni rien d'étrange, tu veux bien ? Sois simplement calme, froide et réservée, - c'est prudent et distingué ; et tu peux aisément rester ainsi pendant une quinzaine de minutes », dit Amy, comme elles approchaient de la première maison, après avoir emprunté l'ombrelle blanche de Meg qui les avait inspectées, un bébé sur chaque bras.
 « Laisse-moi voir ; "calme, froide et réservée" ! Oui, je pense que je peux te le promettre. J'ai joué le rôle d'une jeune lady collet monté sur scène, et je vais m'y essayer. Mon pouvoir est grand, comme tu le verras ; alors ne t'inquiète pas, mon enfant. »
 Amy eut l'air soulagée, mais la vilaine Jo la prit au mot ; car durant la première visite, elle resta assise, chaque membre gracieusement disposé, le moindre pli drapé correctement, aussi calme qu'une mer d'été, aussi froide qu'une banquise, et aussi silencieuse qu'un sphinx. En vain Mrs. Chester fit-elle allusion à son « charmant roman », et les demoiselles Chester parlèrent-elles de soirées, de pique-niques, de l'Opéra et de la mode ; elle répondit à tout avec un sourire, une inclinaison de la tête, et un « Oui » ou un « Non » distant, absolument glaciale. En vain Amy lui télégraphia le mot « Parle », essaya de la faire sortir de sa coquille, et lui administra des coups de pied discrets ; Jo resta comme inconsciente de tout cela, avec une attitude semblable au visage de     Maud, « d'une régularité glacée, d'une splendide vacuité ».
 « Quelle créature hautaine et inintéressante que cette aînée des demoiselles March ! » fut la remarque malheureusement audible de l'une des dames, quand la porte se referma sur leurs invitées. Jo rit silencieusement tout le long du couloir, mais Amy avait l'air écœurée par l'échec de ses instructions, et tout naturellement, elle blâma Jo.
 « Comment as-tu pu me tromper de la sorte ? Je voulais seulement dire que tu devais avoir l'air proprement digne et composée, et tu t'es changée en gargouille. Essaie d'être sociable chez les Lamb, cancane, comme les font les autres filles, et intéresse-toi à la mode, au flirt, et à n'importe quel sujet dont il sera question. Ils font partie de la meilleure société, ce sont des personnes qu'il est de notre intérêt de connaître, et pour rien au monde je ne voudrais faire une mauvaise impression chez eux.
 — Je serai de bonne composition ; je vais cancaner et glousser, m'horrifier ou me ravir de chaque babiole. Je m'amuse plutôt bien, et maintenant je vais imiter ce qu'on appelle "une fille charmante" ; je peux le faire, puisque May Chester va me servir de modèle, et je vais y apporter des améliorations. Tu verras si les Lamb ne diront pas, "Quelle créature gaie et agréable que cette Jo March !" »
 Amy était nerveuse, comme de juste, car quand Jo se montrait extravagante on ne savait jamais jusqu'où elle pourrait aller. Le visage d'Amy passa par toutes les couleurs quand elle vit sa sœur sautiller dans le salon suivant, embrasser toutes les jeunes filles avec effusion, sourire gracieusement à tous les jeunes gens, et se joindre à la conversation avec un enthousiasme surprenant pour l'observateur. Amy fut réquisitionnée par Mrs. Lamb, dont elle était la favorite, et fut forcée d'écouter un long récit de la dernière attaque de Lucretia, tandis que trois charmants jeunes hommes se tenaient dans les parages, attendant une pause durant laquelle ils pourraient se précipiter à son secours. Ainsi située il lui était impossible de surveiller Jo, qui semblait possédée par un esprit malicieux, et parlait aussi volubilement que la vieille dame. Un attroupement se forma autour d'elle, et Amy tendit l'oreille pour suivre ce qui se passait ; car des bribes de phrases la remplissaient d'effroi, des yeux écarquillés et des mains levées tourmentaient sa curiosité, et de fréquents éclats de rire lui donnaient terriblement envie de prendre part à l'amusement. On ne peut qu'imaginer sa souffrance en entendant des bouts de ce genre de conversation  :
 « Elle monte merveilleusement bien à cheval - qui lui a enseigné ?
 — Personne ; elle s'entraînait à monter, en s'asseyant bien droite, les rênes à la main, sur une vieille selle dans un arbre. Maintenant elle monte n'importe quoi, car elle ne connaît pas la peur, et le maître d'écurie la laisse avoir les chevaux pour une bouchée de pain, car elle les habitue si bien à porter les dames. Elle a une telle passion pour l'équitation, que je lui dis souvent que si tout le reste échoue elle pourrait devenir dresseuse et gagner ainsi sa vie. »
 À cet horrible discours Amy se contint avec difficulté, car il donnait l'impression qu'elle était une jeune fille plutôt téméraire, ce qu'elle avait en horreur. Mais que pouvait-elle faire ? La vieille dame était au milieu de son histoire, et bien avant qu'elle eut fini Jo continuait, faisant de nouvelles révélations amusantes, et disant toujours plus de bêtises.
 « Oui, Amy était désespérée ce jour-là, car toutes les bonnes bêtes étaient prises, et des trois restantes, l'une était infirme, l'autre aveugle, et la troisième si entêtée qu'il fallait lui mettre de la terre dans la bouche avant qu'elle ne veuille avancer. Quel bel animal pour une partie de plaisir, n'est-ce pas ?
 — Lequel a-t-elle choisi ? demanda l'un des joyeux gentlemen, que le sujet intéressait.
 — Aucun de ceux-là ; elle avait entendu parler d'un jeune cheval dans la ferme de l'autre côté de la rivière, et, même s'il n'avait jamais été monté par une dame, elle résolut d'essayer, parce que c'était un cheval beau et fougueux. Ses déboires furent vraiment pathétiques ; il n'y avait personne pour amener le cheval à la selle, aussi elle amena la selle jusqu'au cheval. La pauvre chérie, elle a traversé la rivière en canot avec la selle, puis l'a placée sur sa tête pour se rendre à la ferme, au grand étonnement du vieux monsieur.
 — Est-ce qu'elle a monté le cheval ?
 — Bien sûr que oui, et elle a passé un moment épatant. Je m'attendais à la voir ramener à la maison en plusieurs morceaux, mais il ne lui a posé aucun problème, et elle a été la reine de la journée.
 — Eh bien, c'est ce que j'appelle avoir du cran ! » et le jeune Mr. Lamb, tournant un regard approbateur vers Amy, se demanda ce que sa mère pouvait dire pour que la jeune fille ait l'air si rouge et gênée.
 Elle fut encore plus rouge et gênée le moment suivant, quand un soudain virage dans la conversation amena le sujet de la mode. Une des jeunes dames demanda à Jo où elle avait eu le le joli chapeau brun qu'elle avait porté au pique-nique ; et cette idiote de Jo, au lieu de mentionner la boutique où elle l'avait acheté deux ans plus tôt, trouva nécessaire de répondre, avec une franchise inutile, « Oh, Amy l'a peint ; vous ne pouvez pas acheter ce genre de teintes, aussi nous peignons les nôtres des couleurs que nous voulons. C'est très commode d'avoir une sœur artiste.
 — N'est-ce pas une idée originale ? s'exclama Miss Lamb, qui trouvait Jo très amusante.
 — Ce n'est rien comparé à certaines de ses performances les plus brillantes. Il n'y a rien que cette enfant ne puisse faire. Tenez, elle voulait une paire de bottines bleues pour la soirée de Sallie, alors elle a juste peint ses vieilles bottines blanches du bleu ciel le plus ravissant que vous ayez jamais vu, et elles avaient tout à fait l'air de satin », ajouta Jo, avec un air de fierté pour les réalisations de sa sœur qui exaspéra Amy au point qu'elle se serait sentie soulagée de lui jeter son porte-cartes à la figure.
 « Nous avons lu une de vos histoires l'autre jour, et nous l'avons beaucoup appréciée », observa l'aînée des demoiselles Lamb, souhaitant complimenter la femme de lettres, qui n'en avait pas du tout l'allure en cet instant, il faut bien l'avouer. Toute mention de ses « œuvres » avait toujours un mauvais effet sur Jo, qui soit se figeait d'un air offensé, soit changeait le sujet d'une remarque très brusque, comme cette fois. « Je suis désolée que vous n'ayez rien trouvé de mieux à lire. J'écris ces sornettes parce qu'elles se vendent, et les gens du commun les aiment. Vous rendez vous à New York, cet hiver ? »
 Comme Miss Lamb avait « apprécié » l'histoire, ce discours n'était ni reconnaissant ni flatteur. Jo s'aperçut de son erreur sur le champ ; mais, craignant d'empirer les choses, elle se rappela soudain que c'était à elle de faire le premier pas pour partir, et se lança si abruptement qu'elle laissa trois personnes avec des phrases à demi finies sur la langue.
 « Amy, il faut qu'on parte. Au revoir, très chère ; venez nous voir, je vous en prie, nous nous languissons d'une visite. Je n'ose pas vous demander la même chose, Mr. Lamb, mais si vous deviez venir, je ne pense pas que j'aurais le cœur de vous éconduire. »
 Jo dit cela dans une imitation si drôle du style exagéré de May Chester, qu'Amy quitta la pièce aussi rapidement que possible, ayant grande envie de rire et de pleurer en même temps.
 « Est-ce que je n'ai pas fait cela comme il faut ? demanda Jo, l'air satisfait, comme elles s'éloignaient.
 « Rien n'aurait pu être pire, fut la décevante réponse d'Amy. Qu'est-ce qu'il t'a pris de raconter ces histoires sur ma selle, et les chapeaux et les bottines, et tout le reste ?
 — Quoi, c'est drôle, et ça amuse les gens. Ils savent que nous sommes pauvres, alors il n'y a pas besoin de prétendre que nous avons des domestiques, que nous achetons trois ou quatre chapeaux par saison, et que tout est aussi facile pour nous que pour eux.
 — Tu n'as pas besoin d'aller leur raconter tous nos subterfuges, et d'exposer notre pauvreté de cette façon parfaitement inutile. Tu n'as pas la moindre fierté, et tu n'apprendras jamais quand tenir ta langue, et quand parler », dit Amy au désespoir.
 La pauvre Jo eut l'air penaude, et se frotta silencieusement le bout du nez avec le mouchoir trop raide, comme une punition pour ses incartades.
 « Comment dois-je me conduire ici ? demanda-t-elle comme elles approchaient de la troisième demeure.
 — Comme il te plaira ; je m'en lave les mains, fut la courte réponse d'Amy.
 — Alors je vais m'amuser. Les garçons sont à la maison, et nous passerons un bon moment. Dieu sait que j'ai besoin d'un peu de changement, car l'élégance a mauvais effet sur ma santé », répondit Jo, bougonne, troublée par ses échecs.
 Un accueil enthousiaste de trois grands garçons et plusieurs beaux enfants apaisa rapidement ses sentiments froissés ; et, laissant Amy divertir l'hôtesse et Mr. Tudor, qui se trouvait être également en visite, Jo se consacra aux jeunes personnes, et trouva le changement rafraîchissant. Elle écouta les histoires du collège avec grand intérêt, caressa les chiens - pointers et caniches - sans un murmure, reconnut de bon cœur que « Tom Brown était très chouette », malgré la forme plutôt cavalière du compliment ; et quand un jeune homme lui proposa de découvrir son aquarium à tortues, elle fit montre d'un empressement qui fit sourire la maman, pendant que cette dame maternelle arrangeait le bonnet laissé en piteux état par les câlins filiaux, - des étreintes bourrues mais affectueuses - et qui lui était plus cher que la plus parfaite des    coiffures sortie des mains d'une Française inspirée.
 Ignorant sa sœur, Amy commença à s'amuser comme il lui plaisait. L'oncle de Mr. Tudor avait épousé une dame anglaise, cousine au troisième degré d'un véritable Lord, et Amy avait le plus grand respect pour toute la famille. Car, bien qu'elle soit une pure Américaine, elle possédait cette vénération pour les titres qui affecte les meilleurs d'entre nous, - cette loyauté inavouée à l'ancienne foi envers les rois, qui mit le pays le plus démocratique au monde dans tous ses états lors de la venue d'un blondinet de la famille royale, il y a quelques années, et qui a encore à voir avec l'amour que le jeune pays porte à l'ancien, - semblable à celui d'un grand fils pour une petite mère impérieuse, qui l'avait porté tant qu'elle l'avait pu, et l'avait laissé partir après une dernière réprimande quand il s'était rebellé. Mais même la satisfaction de discuter avec un lointain parent de la noblesse anglaise ne fit pas oublier l'heure à Amy ; et, quand le nombre approprié de minutes fut passé, elle s'arracha à regret à cette compagnie aristocratique, et s'enquit de Jo, - espérant avec ferveur qu'elle ne trouverait pas son incorrigible sœur dans une position qui apporterait disgrâce sur le nom de March.
 Cela aurait pu être pire ; mais Amy trouva que c'était mauvais, car Jo était assise dans l'herbe avec une troupe de garçons autour d'elle, et un chien aux pattes sales reposait sur la jupe de son costume de fête, tandis qu'elle racontait l'une des blagues de Laurie à un public admiratif. Un jeune enfant agaçait des tortues avec l'ombrelle chérie d'Amy, un second mangeait du pain d'épices au-dessus du meilleur bonnet de Jo, et un troisième jouait à la balle avec ses gants. Mais tous s'amusaient beaucoup ; et quand Jo récupéra ses biens abîmés pour partir, son escorte l'accompagna en la suppliant de revenir, car « c'était si amusant d'entendre parler des aventures de Laurie. »
 « Ce sont des garçons épatants, pas vrai ? Je me sens toute ragaillardie après ça », dit Jo, qui marchait avec les mains derrière le dos, en partie par habitude, en partie pour dissimuler l'ombrelle maculée.
 « Pourquoi est-ce que tu évites toujours Mr. Tudor ? » demanda Amy, évitant sagement de commenter l'apparence débraillée de Jo.
 « Je ne l'aime pas ; il prend des grands airs, snobe ses sœurs, cause du souci à son père, et ne parle pas respectueusement de sa mère. Laurie dit qu'il est frivole, et je ne pense pas qu'il soit une connaissance désirable ; aussi je ne m'occupe pas de lui.
 — Tu pourrais au moins le traiter avec civilité. Tu lui as juste fait un signe de tête, alors qu'à l'instant tu viens de saluer et de sourire de la façon la plus polie à Tommy Chamberlain, dont le père est épicier. Si tu avais seulement inversé le salut et le signe de tête, cela aurait été parfait, dit Amy d'un ton de reproche.
 — Non, pas du tout, rétorqua Jo avec entêtement ; je n'apprécie pas Tudor, je ne le respecte ni ne l'admire, même si la nièce du neveu de l'oncle de son grand-père était cousine au troisième degré d'un Lord. Tommy est pauvre, et réservé, et bon, et très intelligent ; j'ai de l'estime pour lui, et j'aime à le montrer, car il est un gentleman en dépit des colis de papier brun.
 — Il est inutile de discuter avec toi, commença Amy.
 — Pas du tout, ma chérie, l'interrompit Jo, alors prenons l'air aimable, et laissons une carte ici, car les King sont de toute évidence sortis, ce dont je suis extrêmement reconnaissante. »
 Le porte-cartes familial ayant fait son devoir, les filles poursuivirent leur chemin, et Jo marmonna une autre prière de remerciement quand, en atteignant la cinquième maison, on leur dit que les jeunes dames étaient prises.
 « Maintenant rentrons à la maison, et oublions Tante March pour aujourd'hui. Nous pouvons aller la voir à tout moment, et c'est vraiment une corvée que de se traîner dans la poussière, toutes endimanchées, alors que nous sommes fatiguées et de mauvaise humeur.
 — Parle pour toi, s'il te plaît ; Tante aime que nous fassions l'effort de venir bien habillées, pour une visite en bonne et due forme ; c'est une petite chose à faire, mais cela lui fait plaisir, et je ne crois pas que cela gâtera à moitié autant tes affaires que laisser des chiens sales et des garçons maladroits les abîmer. Baisse la tête, et laisse-moi épousseter les miettes de ton bonnet.
 — Comme tu es bonne, Amy », dit Jo, en jetant un coup d'œil repentant de son propre costume défraîchi et taché à celui de sa sœur, encore impeccable et immaculé.
 « J'aimerais que faire les petites choses qui font plaisir aux autres soit aussi facile pour moi que pour toi. J'y pense, mais cela prend trop de temps de les faire ; alors j'attends une chance de rendre un grand service, et laisse passer les plus petits ; mais au bout du compte, ceux-ci sont plus parlants, je pense. »
 Amy sourit, et s'adoucit aussitôt. D'un air maternel, elle dit, « Les femmes devraient apprendre à être agréables, particulièrement celles qui sont pauvres ; car elles n'ont pas d'autre moyen de rendre les gentillesses qu'elles reçoivent. Si tu voulais te souvenir de cela, et t'y entraîner, tu serais mieux aimée encore que moi, parce que tu es plus douée.
 — Je suis une vieille grincheuse, et je le serai toujours ; mais je veux bien admettre que tu as raison ; mais il est plus facile pour moi de risquer ma vie pour une personne  que de leur être agréable quand je n'en ai pas envie. C'est un grand malheur que d'avoir des affinités et des aversions aussi marqués, n'est-ce pas ?
 — C'en est un plus grand que de ne pas être capable de les dissimuler. Je peux bien dire que je n'apprécie pas Tudor plus que toi ; mais on ne me demande pas de le lui faire savoir ; pas plus qu'à toi, et il n'y a aucun intérêt à te faire désagréable parce que lui l'est.
 — Mais je pense que les filles devraient montrer quand elles désapprouvent les jeunes hommes ; et comment peuvent-elles le faire si ce n'est par leurs manières ? Sermonner ne sert à rien, je le sais bien, pour mon malheur, depuis que je m'occupe de Teddy ; mais il y a bien des façons par lesquelles je peux l'influencer sans dire un mot, et j'affirme que nous nous      devons     de faire de même avec les autres si nous le pouvons.
 — Teddy est un garçon remarquable, et ne peut être pris comme exemple pour tous les garçons », dit Amy avec le ton d'une conviction solennelle qui aurait fait se tordre de rire le « garçon remarquable » s'il l'avait entendue. « Si nous étions d'une grande beauté, ou des femmes riches ou influentes, nous pourrions faire quelque chose, peut-être ; mais dans notre cas, nous renfrogner devant certains jeunes hommes parce que nous les désapprouvons, et sourire à d'autres que nous estimons, n'aura pas le moindre effet, et nous serons seulement considérées étranges et puritaines.
 — Alors nous devons nous accommoder de choses et de gens que nous détestons, simplement parce que nous ne sommes ni belles ni millionnaires, c'est cela ? En voilà une belle moralité.
 — Je ne peux pas te contredire, je sais seulement que c'est ainsi que va le monde ; et ceux qui s'y opposent ne reçoivent que moqueries pour leurs efforts. Je n'aime pas les réformateurs, et j'espère que tu n'essaieras jamais d'en être une.
 — Je les aime bien, moi, et j'en serai une si je le peux ; car malgré les moqueries, le monde ne tournerait pas rond sans eux. Nous ne pouvons pas nous entendre là-dessus, parce que tu appartiens au vieux monde, et moi au nouveau ; c'est toi qui t'en sortiras le mieux, mais j'aurai la vie la plus animée. Je devrais apprécier les lancers de pavés et les huées, je pense.
 — Eh bien, calme-toi maintenant, et n'inquiète pas Tante avec tes idées nouvelles.
 — Je vais essayer, mais je suis toujours prête à déborder dans un discours particulièrement direct ou un sentiment révolutionnaire devant elle ; tel est mon triste destin, et je ne peux pas m'en empêcher. »
 Elles trouvèrent Tante Carrol avec la vieille dame, toutes les deux absorbées dans quelque sujet très intéressant ; mais elles l'abandonnèrent quand les filles firent leur entrée, avec un regard qui trahissait qu'elles avaient été en train de parler de leurs nièces. Jo n'était pas de bonne humeur, et son accès de contrariété revint ; mais Amy, qui avait vertueusement fait son devoir, gardé son calme, et plu à tout le monde, était dans l'état d'esprit le plus angélique qui soit. Cette amabilité se fit aussitôt ressentir, et les deux tantes l'appelèrent affectueusement « ma chérie », affichant clairement ce qu'elles exprimeraient par la suite avec emphase : « Cette enfant progresse tous les jours. »
 « Vas-tu aider à la fête de bienfaisance, ma chérie ? » demanda Mrs. Carrol, quand Amy s'assit à côté d'elle avec l'air confiant que les personnes âgées aiment tant à voir chez la jeunesse.
 « Oui, Tante, Mrs. Chester m'a demandé si je le voudrais, et j'ai proposé de tenir une table, comme je n'ai rien d'autre que mon temps à offrir.
 — Je ne participerai pas, intervint fermement Jo ; je déteste être traitée avec condescendance, et les Chester pensent nous faire une grande faveur en nous permettant d'aider pour leur fête si bien fréquentée. Je me demande pourquoi tu as accepté, Amy - elles veulent seulement te faire travailler.
 — Je veux bien travailler - c'est pour les esclaves affranchis tout autant que pour les Chester, et je pense que c'est très gentil à elles de me laisser participer au travail et à la fête. Le patronage ne me dérange pas quand l'intention est bonne.
 — C'est très bien ; j'aime ton attitude reconnaissante, ma chérie ; c'est toujours un plaisir d'aider les gens qui apprécient nos efforts ; ce n'est pas le cas de tout le monde, c'est bien pénible », remarqua Tante March en regardant par-dessus ses lunettes en direction de Jo, assise dans un coin en train de se balancer, l'air morose.
 Si Jo avait seulement su quel grand bonheur était dans la balance pour l'une d'elles, elle se serait radoucie dans l'instant ; mais, malheureusement, nous n'avons pas de fenêtres donnant sur nos cœurs, et nous ne pouvons pas voir ce qui se passe dans les esprits de nos amis ; cela vaut mieux pour nous, de manière générale, mais ce serait si pratique de temps à autre — une telle économie de notre temps et de notre tempérament. Par le discours qui suivit, Jo se priva de plusieurs années de plaisir, et reçut une leçon durable quant à l'art de tenir sa langue.
 « Je n'aime pas les faveurs, elles m'oppressent et me donnent l'impression d'être une esclave ; j'aime mieux tout faire par moi-même, et être parfaitement indépendante.
 — Ahem ! » toussota Tante Carrol, doucement, en regardant Tante March.
 « Je vous l'avais dit », dit Tante March, avec un hochement de tête pour Tante Carrol.
 Heureusement inconsciente de ce qu'elle avait fait, Jo était assise le nez en l'air, avec un air révolutionnaire tout sauf engageant.
 « Parles-tu Français, ma chérie ? demanda Mrs. Carrol en posant la main sur celle d'Amy.
 — Assez bien, grâce à Tante March, qui laisse Esther me parler aussi souvent que je le veux », répondit Amy avec un regard plein de gratitude, qui fit sourire aimablement la vieille dame.
 « Qu'en est-il de toi ? demanda Mrs. Carrol à Jo.
 — Je n'en connais pas un mot ; je suis trop stupide pour étudier quoi que ce soit ; je ne supporte pas le Français, c'est une langue si sournoise et saugrenue » fut la réponse plutôt brutale.
 Un autre regard fut échangé entre les deux vieilles dames, et Tante March dit à Amy, « Tu es plutôt forte et en bonne santé ma chérie, je crois ? Tes yeux ne te posent plus de problèmes, si ?
 — Pas du tout, merci m'dame ; je me porte très bien et j'entends faire de grandes choses l'hiver prochain, afin d'être prête pour Rome, quand viendra ce joyeux moment.
 — Bonne petite ! Tu mérites de partir, et je suis sûre que tu y iras un jour », dit Tante March, avec une tape approbatrice sur la tête d'Amy en train de ramasser sa pelote de laine.
 « Soupe-au-lait, tire le loquet,
 Tourne le rouet devant la cheminée »,
 scanda Polly, en se penchant depuis le dossier de la chaise de Jo pour la dévisager, avec un air impertinent si comique qu'il était impossible de ne pas rire.
       « Très observateur, cet oiseau, dit la vieille dame.
       — Sortez vous promener, très chère ? » cria Polly, en sautillant vers le vaisselier pour réclamer un morceau de sucre.
       « Merci, c'est ce que je vais faire - viens Amy », et Jo mit un terme à la visite, plus certaine que jamais que celles-ci avaient mauvais effet sur sa constitution. Elle serra les mains d'une manière toute masculine, mais Amy embrassa ses deux tantes, et les deux filles s'en allèrent en laissant derrière elles une impression d'ombre et de soleil, qui fit dire à Tante March, comme elles disparaissaient, -
       « Je vous conseille de le faire, Mary ; j'avancerai l'argent », et Tante Carrol de répondre d'un air décidé, « Je le ferai certainement, si son père et sa mère consentent. »
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profenscene · 6 years
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Mardi 31 juillet
Or donc, hier soir, entre une balade en montagne payée avec les impôts du contribuable et la préparation d’un cours sur la presse au XIXe siècle parce qu’il n’y a pas que les mojitos framboise dans la vie, je tombe là-dessus.
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Euh non, pardon, ça c’est mon mot de passe pour jouer à la version jeu vidéo d’un livre dont vous êtes le héros. (Monsieur Samovar a seize ans grand max). Je tombe, disais-je, là-dessus.
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J’avoue avoir sourcillé, et plutôt intensément (je suis assez fort pour sourciller, j’arrive à imiter Vivien Leigh dans Autant en emporte le vent), et pour la raison suivante : j’ai eu la nette impression de me retrouver en classe, devant un élève tentant de me convaincre qu’il m’a bien rendu sa copie, et que c’est moi qui l’ai perdue.
Je m’explique : il ne s’agit pas, pour le moment, de débattre du rôle des téléphones portables dans les établissements scolaires. Juste de s’intéresser à la loi. Je vous avoue que ma connaissance des lois s’approche un peu de celle des chansons de fin de soirée. Je connais les refrains, mais le reste du temps, je vais plus ou moins fredonner. Du style : “Na na na na naaaa, pas plus de 80 sur les nationales na na na na naaaaaaa contraventiooooon !”
Je suis donc allé me renseigner. Parce que, même si nous nous sommes carrés des gouvernements plutôt croquignols, j’avais du mal à croire que rien n’avait été fait pour cadrer l’utilisation de cet objet satanique qu’est le téléphone portable. Et le fait est, que je suis tombé sur le texte de loi suivant, datant de 2010.
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Bon. Voilà qui paraît plutôt clair. Et relativement restrictif. Et absolument pas respecté. Parce que ne nous voilons pas la face, le nombre de “Monsieeeeur, j’ai oublié d’éteindre mon portable, je peux le faire maintenant ?”, de sonneries honteuses et d’informations circulant suspicieusement d’une salle de classe à l’autre a été relativement astronomique cette année, quand bien même, dans le prolongement de cette loi le Règlement Intérieur du collège Ylisse, comme celui de 99% des établissements français, se faisait le relai de cette interdiction.
Cela dit, notre Président se félicitant de la mise en oeuvre de cette loi, je suis allé la voir de plus près. Et voici ce que j’ai découvert (je préviens d’emblée, c’est moyen palpitant.)
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Alors OUI, on va encore m’accuser de mauvais esprit, mais l’interdiction dont se félicite ce gouvernement me semble pouvoir être résumée de la sorte :
“Le portable, ben il est interdit quand il est interdit et autorisé quand on vous le permet.”
D’où impression d’arnaque totale.
Arnaque non pas parce que j’espérai une interdiction pure et simple du téléphone portable dans les établissements scolaires. Dans les faits, je pense qu’une loi trop restrictive (comme la précédente) n’est pas souhaitable. La prohibition n’a jamais fait ses preuves et j’ai beaucoup moins de soucis avec les portables depuis que je demande à celui qui l’a fait sonner de l’éteindre en assortissant la demande d’une gentille vanne que lorsque je promettais mille châtiments infernaux à l’impertinent donc je croyais distinguer un téléphone dans la proche.
Au fur et à mesure que les objets se banalisent, ils perdent en intérêt, et les portables sont beaucoup moins sortis en loucedé qu’il y a quelques années. Je n’écris pas pour autant qu’il ne faut pas contrôler leurs utilisations. Je souhaite juste qu’elles soient encadrées de façon rationnelle et pas uniquement vues, par les élèves, comme un moyen de faire péter les plombs aux adultes (les mômes adorent ça.)
Or donc, la sensation de m’être fait arnaquer vient du fait que l’on annonce en grande pompe une mesure sexy médiatiquement (haro sur le portable, cet objet de Satan qui ouvre les portes de la pornographie à nos chères têtes blondes pendant la pause de 10h30, où ils devraient normalement jouer au foot et à l’élastique !), mesure qui existait déjà et dont les effets concrets seront nuls. Mesure qui s’inscrit dans la lignée de la dictée obligatoire en cours ou du “retour” des cours des grammaire. Je tiens à l’écrire une bonne fois pour toute en ce lieu virtuel :
TOUT. ÇA. EXISTAIT. DÉJÀ.
Et j’éprouve un agacement infini face à cette politique consistant à déclarer en hochant gravement la tête que l’autoritay est de retour à l’école, en, concrètement, ne faisant rien.
Ou plutôt si.
Car cette nouvelle loi est loin d’être inutile, et c’est sur ce point qu’elle aurait pu être présentée comme positive.
Tout d’abord, elle inscrit noir sur blanc que, dans certaines circonstances, le téléphone peut être utilisé. Chose qui me paraît plutôt positive. Il m’arrive, environ une fois par trimestre, de demander à un ou plusieurs élèves d’utiliser leurs téléphones, pour chronométrer, enregistrer un extrait de débat (et on en profite pour revoir la question du droit à l’image, hum hum) ou diffuser un son. Jusque là, j’ignorais où je me situais exactement par rapport à la législation (même si le règlement intérieur du collège m’y autorisait). Là, pour le coup, c’est limpide.
Autre point positif : en cas d’abus ou de problème, les adultes sont clairement autorisés à confisquer les portables, chose qui n’était pas le cas jusqu’alors et qui rendait les CPE UN BRIN nerveux quand les professeurs prenaient l’initiative de le faire.
Bref, cette loi clarifie ce qui existe déjà. Ni plus, ni moins. Il aurait été bon qu’elle rappelle aussi le rôle des professeurs documentalistes dans l’apprentissage d’un utilisation responsable des objets connectés, étant donné qu’il s’agit un tout petit peu de leur mission et que ce gouvernement passe son temps à l’oublier...
Donc oui, même si c’est plus long, même si c’est moins simple, la prochaine fois, un lien vers un petit article expliquant en quoi une loi modifie quelques usages plutôt qu’un tweet triomphal, ça serait plus honnête, à défaut d’être percutant.
Oh, et puis le petit signe “check” à côté d’une soi-disant promesse de campagne validée... non. Vraiment, vraiment non. S’il vous plaît.
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egoroman · 3 years
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VI
04:06
Les talons de Mélodie claquent sur la chaussée. Elle marche rapidement, remontant l’avenue déserte du quartier où habite son frère. Elle a une cigarette entre les lèvres. Elle tente de l’allumer avec son briquet, tout en restant en mouvement. Sans succès.
- Hé ! Hé, attends ! Attends-moi !
Je cours derrière elle pour essayer de la rattraper. Elle m’ignore, continuant sa route. Elle a bien failli me semer en quittant la résidence. J’ai cru pendant un court moment l’avoir perdue. Heureusement, on entend qu’elle dans les alentours.
J’arrive enfin à son niveau, et lui attrape le bras pour l’obliger à s’arrêter. Elle se tourne vers moi à contrecœur. Elle est toujours concentrée sur son briquet, qui ne semble définitivement pas vouloir s’enclencher.
- T’es pressée d’aller où comme ça ?
Je lui parle calmement. J’ai sincèrement envie de comprendre. Je suis fatigué par tous ses jeux. Je voudrais juste terminer cette sinistre nuit d’une manière plus apaisée qu’elle n’a commencé. Si c’est possible. Elle me répond sans me regarder, louchant sur la cigarette dans sa bouche.
- J’ai besoin de me calmer les nerfs !
J’aime pas son ton. Je la fixe avec une légère inquiétude dans les yeux.
- S’te plait, déclenche pas une autre bagarre...
Elle lève la tête vers moi, surprise. Et puis soudain, contre toute attente, elle éclate de rire. Mélodie a ce genre de rire sincère qui vient tout droit de la poitrine. Quand elle rit, elle rit fort. Quand elle pleure, elle pleure fort. Quand elle s’énerve, elle s’énerve fort. C’est comme si elle ne pouvait vivre ses émotions qu’en les éprouvant dans toute leur complète intensité. Elle rit à gorge déployée. Ses éclats résonnent contre les murs des bâtiments environnants. C’est communicatif. Je peux pas m’empêcher de sourire.
Elle arrive un peu à se calmer, et me fixe avec des yeux brillants. On dirait que ça lui a fait du bien. Ses larmes de tristesse sont devenus des larmes de joie. Elle est définitivement imprévisible.
- C’est vrai que c’était marrant, elle commente, amusée.
A mon tour de rire.
- Parle pour toi !
On échange un regard complice, et on s’esclaffe à nouveau. J’imagine très bien que vu de l’extérieur, personne ne pourrait comprendre. Pourquoi je continue de suivre cette fille. Pourquoi je ris avec elle. Pourquoi je lui fais encore confiance. Je suis tout à fait conscient que quiconque n’a pas partagé avec elle ce que moi, j’ai partagé, ne pourrait comprendre. Avec Mélodie, tout est inattendu. Tout est dangereux. Mais avec elle, on vit. On vit vraiment. Le reste du quotidien (métro, boulot, dodo), tout ça n’est qu’une pâle imitation de ce qu’on ressent quand on est avec elle. La vie, la vraie, c’est ça. Ca fait peur, et c’est puissant. Je le sais, maintenant. Et je vois pas comment je pourrais dorénavant m’en passer.
On arrive à se calmer. Y a un court silence. Mélodie reprend la parole d’un ton plus apaisé.
- Qu’est-ce qu’on fait, Charlie ? C’est les dernières heures de notre vie. Faut que ce soit monumental.
Mon sourire s’efface. La dure réalité revient prendre sa place. Celle que j’avais disposée dans un coin de mon cerveau pour ne pas avoir à l’affronter. Pas tout de suite. Je voulais repousser le moment fatidique. Jusqu’à quand ? On s’est faits une promesse. Qu’on sauterait ensemble d’un pont. Non, c’est elle qui m’a dit que si j’avais toujours envie de sauter quand le soleil se lèverait, elle sauterait avec moi. Mais je suis plus très sûr de ce que je veux. En vérité, je suis seulement épuisé. Ca a été une longue nuit, accompagnée de nombreuses nouvelles expériences. Je voudrais juste pouvoir me poser dans un coin. Dormir, et réfléchir à tout ça un peu plus tard, tête reposée. Mais Mélodie... Mélodie, elle, n’a pas l’air aussi perdue que moi. Elle est toujours pleine d’énergie, décidée à continuer. Décidée à sauter ? J’ignore ce qui se passe à l’intérieur de sa tête. Je sais pas comment aborder le sujet. C’est compliqué. Je suis perdu. Tout ce que je veux, c’est rester avec elle. Je lâche un soupir.
- Je sais pas...
Elle fait pas attention. Elle est de nouveau concentrée sur sa clope. Le briquet veut toujours pas s’allumer. Elle perd patience.
- Putain !
Elle se tourne vers moi, une légère angoisse dans le regard.
- T’as pas un briquet ?
Je lui fais non d’un signe de tête, bien embêté. Elle commence à paniquer.
- Faut que je trouve un briquet ! Je peux pas passer deux heures sans fumer ! C’est impossible !
Je hausse les épaules. Je vois pas trop ce qu’on pourrait faire. Il est quatre heures du matin. On est seuls. J’ai pas de solution à lui proposer. Mais alors que je pense ces mots, on entend soudain des gens chanter dans notre dos. On se retourne, surpris.
Un groupe de trois hommes tourne à l’angle d’une rue, pénétrant dans l’avenue, un peu plus loin. Ils marchent dans notre direction, bras dessus, bras dessous. Ils ont pas l’air de nous avoir remarqué. Ils chantent à tue-tête une chanson paillarde, sans aucune harmonie, leurs voix résonnant dans les alentours, insensibles au boucan qu’ils produisent. Ils sont complétement ivres.
Une lueur de malice apparait dans les yeux de la jeune femme. Le genre de lueur dont j’ai appris à me méfier. Elle lâche un commentaire à petite voix.
- Tiens. Voilà la cavalerie.
Avant que j’ai pu dire quoi que ce soit, elle s’avance dans leur direction. Je lui emboite le pas, prudemment, un peu méfiant. J’ai un mauvais pressentiment. Les trois bourrés se sont arrêtés en plein milieu de la route. Ils continuent de chanter, inattentifs au monde qui les entoure. Mélodie s’approche d’eux.
- Excusez-moi.
Ils se stoppent en plein milieu de leur chant, surpris, comme se souvenant soudain être dans un espace public, et non pas dans leur salle de bain. Ils remarquent la jeune femme qui s’arrête à quelques mètres d’eux. Ils se mettent alors à la siffler. Je reste légèrement en retrait. J’ai pas besoin d’en voir plus pour savoir à qui on a à faire. C’est des beaufs, pas de doute.
Mélodie ne semble pas prendre note de leur comportement. Elle reste patiente.
- Vous auriez pas du feu, par hasard, les garçons ?
Un des trois bourrés s’écarte de l’étreinte de ses partenaires. Il est grand et costaud, style rugbyman, une chevelure blonde bien peignée, et rasé de près. Il porte une belle chemise, et sent le déodorant. Il ne quitte pas Mélodie des yeux un seul instant, un sourire espiègle sur les lèvres. Il a des idées derrière la tête. Il s’approche lentement d'elle.
- Ca dépend. C’est pour qui ?
Son ton est malicieux. Mélodie lui répond rapidement, pleine de sarcasmes.
- Pour ma grand-mère. Elle habite en Roumanie. Je veux lui envoyer un colis.
Le bourré s’arrête en plein mouvement, pris de court. Il a le regard perdu.
- Hein ?
- C’est pour moi, reprend Mélodie, un peu plus impatiemment.
Le bourré se remet à sourire.
- Ah ! Ben, si c’est pour toi, bien sûr que j’ai du feu, ma belle !
Il sort maladroitement un briquet de la poche de son jean, ses mouvements gênés par tout l’alcool qui circule dans son sang. Il actionne la flamme, et tend son bras en direction de la jeune femme. Elle se penche en avant, sa cigarette entre les lèvres. Elle embrase le bout du tube de tabac. Le grand blond ne la quitte toujours pas des yeux.
- Merci.
Elle s’écarte, et tire une taffe qu’elle recrache suavement dans l’air. Le bourré éteint son briquet, et le range à nouveau dans sa poche. Il continue de la fixer, souriant d’un air charmeur. Mélodie soutient son regard, ne trahissant aucune émotion.
Il se décide finalement à prendre la parole.
- Tu fais quoi ?
Mélodie lui répond froidement, toujours aussi sarcastique.
- En général ?
L’autre se laisse pas démonter.
- Maintenant.
Elle lui explique la situation sur le ton de la conversation, comme si de rien n’était.
- Je suis avec un mec. On va se jeter d’un pont. Mais pas tout de suite, j’ai un peu de temps.
Elle me désigne d’un coup de tête. Les bourrés semblent remarquer ma présence pour la première fois. L’un d’entre eux, un grand noir bien habillé, fait un bond en arrière.
- Wow ! Il sort d’où, lui ?! Je te jure, il m’a fait flipper ! C’est un ninja, ou quoi ?!
Le troisième bourré, un petit brun à la barbe parfaitement taillée, plisse des yeux en me fixant, comme s’il tentait de mieux percevoir mes contours. Il tangue en même temps sur place. Il doit croire que le sol s’amuse à pencher de lui-même sous ses pieds.
- Hé, mais je te connais ! T’es... T’es La Famille Addams ! C’est toi, non ?!
Le grand noir ricane, se tournant vers lui.
- Qu’est-ce que tu dis ?!
- Mais si ! Tu reconnais pas ?! La Famille Addams !
Il me montre du doigt. Le grand noir me dévisage un moment. Puis les deux éclatent de rire, partageant un humour qu’eux seuls peuvent comprendre. C'est des beaufs, y a aucun doute. Je serre la mâchoire, et décide de prendre sur moi. Je m’en fous. C’est pas la première fois de ma vie qu’on se moque de moi. Mes vêtements trop sombres, ma mine trop sérieuse, mon air trop solennel. J’ai l’habitude. C’est pas grave. J’espère juste qu’on va pas s’éterniser longtemps avec ces crétins. Mélodie a eu ce qu’elle voulait. Si on pouvait partir, maintenant.
Le grand blond continue de la fixer. Il se fiche de toute le reste. Il n’a vraiment d’yeux que pour elle. La jeune femme l'observe en retour, l’air complétement blasée.
- On fait after chez moi. Tu veux venir ?
- Je sais pas, elle répond avec froideur. C’est où chez toi ?
- C’est pas loiiiiiiiiiiin !
Il appuie sur le dernier mot d’une longue note aigue, le ton baratineur. Puis il sourit de son air charmeur.
- Tu veux venir ?
Le grand noir continue de ricaner.
- Arrête, ça sert à rien ! Tu vas encore te prendre un râteau !
- Taisez-vous, les gars !
Le grand blond lâche un rire amusé, lui faisant signe de se taire d’un geste de la main. Puis il se concentre à nouveau sur Mélodie.
- Tu veux venir ? Même avec ton copain ! On s’en fout, nous ! On partage !
Les deux bourrés derrière lui se marrent à nouveau. Ai-je déjà mentionné le fait que c’était des beaufs ? Mélodie fume toujours sa clope. Elle fixe l’autre dans les yeux, le regard froid et calculateur, comme si elle cherchait à l’intérieur de son crâne le meilleur moyen de lui faire regretter sa conduite. Je doute pas une seule seconde que ce soit le genre de pensées qu’elle puisse avoir.
- C’est pas mon copain.
Elle répond calmement. Le grand blond saute sur l’occasion.
- Ah, mais voilà ! Fallait le dire plus tôt !
Il se colle à elle, et passe son bras par-dessus ses épaules. Un peu trop intime, un peu trop vite. Mais Mélodie se laisse faire, impassible.
- Tu viens alors ? Je te jure, tu vas pas regretter. Trois beaux mâles comme nous. Tu peux pas dire non. Ca va te changer des fragiles avec qui tu traines d’habitude.
Les deux autres se marrent. C’est tout ce qu’ils savent faire, on dirait. Mélodie reste calme. Elle semble réfléchir à sa proposition. Y réfléchir sérieusement. J’aime pas ça. La dernière chose dont j’ai envie, c’est de suivre ces trois idiots plus longtemps. Il faut qu’on s’en débarrasse.
Je fais un pas en avant, prenant un ton assuré.
- Laissez-la tranquille.
Le grand blond se tourne vers moi, surpris. Il a un petit rire amusé.
- Y a quelqu’un qui t’a demandé quelque chose à toi ? C’est à elle qu’on parle.
- Elle veut pas venir avec vous.
Je lui lance un regard sombre, pour bien qu’il comprenne. Ca suffit. Que ses potes et lui nous foutent la paix. Mélodie et moi, on veut pas rester avec eux.
Mais justement, la jeune femme me lorgne avec dureté.
- Tu parles pour moi, maintenant ?
Son ton est froid. Elle a pas l’air d’avoir beaucoup apprécié mon intervention. Je suis pris de court, coupé dans mon élan. Je sais plus comment réagir.
- Non. Mais je... T’as... Tu vas pas aller avec eux ? Si ?
J’ai un petit rire gêné. Je suis plus très sûr. Elle aussi doit bien voir à quel point ils sont inintéressants. Non ? Pourquoi perdre les dernières heures qu’il nous reste ensemble, avec trois types qui ont autant d’intelligence émotionnelle qu’une cuillère à café ? Je croyais qu’elle voulait que ce soit monumental. Là, c’est juste chiant à mourir.
Mélodie me fixe en silence, pendant plusieurs secondes, de son fameux regard intense. Je me sens exposé, un peu mal-à-l’aise. On dirait qu’elle lit dans mes pensées. Et elle a pas l’air de trop apprécier ce qu’elle y trouve.
- OK.
Elle se tourne vers les trois hommes, complétement indifférente.
- Je veux bien venir avec vous.
Les bourrés ne semblent pas à en croire leurs oreilles. Ils lèvent les bras en l’air, lâchant un cri de joie. Le grand blond se tourne vers ses amis, la mine victorieuse.
- Je l’avais dit, les gars ! Je l’avais dit, ou je l’avais pas dit ?!
Le grand noir le dévisage, partagé entre de la jalousie et une idolâtrie presque indécente.
- Non, mais comment tu fais ?!
Complétement ivre, alors qu’ils avaient abandonné l’idée, leur pote a réussi à ramener une fille chez lui à coup de baratins. Dans leur vision du monde de beaufs, il devrait être célébré comme un héros. C’est encore plus fou que s’il avait marqué le dernier but permettant de remporter la coupe du monde.
Je profite qu’ils ne fassent plus attention à nous pour m’approcher de Mélodie. Je lui parle à voix basse, désirant discuter avec elle en privé. Je suis un peu agacé. C’est plus fort que moi.
- Tu fais quoi, là ?!
Elle me répond d’un ton détaché.
- Si tu veux pas venir, tu viens pas.
- Comment ça, si je veux pas venir, je viens pas ?! Et ce qu’on a prévu ?! Dans deux heures, il est six heures ! Tu te souviens ?!
- C’est toujours dans mes intentions de sauter, t’inquiètes pas. C’est toujours dans les tiennes ?
Y a un sous-entendu dans sa question. Elle sait. Elle sait que mon avis a changé, petit à petit, au cours de la soirée. Et ça lui plait pas. Je comprends pas pourquoi. Je comprends pas ce qui la dérange. Est-ce qu’elle devrait pas être contente pour moi ? De me voir reprendre lentement goût à la vie ? Elle m'étudie de son regard inquisiteur, comme si elle tentait de me transpercer avec. Elle joue avec moi. Encore. J’en ai marre. Qu’est-ce que j’attends de cette soirée ? Pourquoi je continue à la suivre ? Je sais plus. Je me suis accroché à elle, comme si elle pouvait m’apporter des réponses. Une illumination. Un signe. Mais y a rien. Rien d’autre que Mélodie et ses jeux. Et au bout du chemin, un pont, un fleuve, et la mort. Et toujours pas de sens. Une longue et lente absurdité qui se termine brusquement, sans explication. C’est tout ce qu’elle a à m’offrir. C’est tout ce qu’est la vie, après tout. Je devrais partir. Maintenant. La laisser là, seule, à ses intrigues stupides. Mais je peux pas m’y résoudre. Je peux pas croire que tout ça soit arrivé pour rien. Je peux pas me séparer d’elle sans avoir obtenu un quelconque dénouement. Je pense y avoir droit. Alors, je lui mens.
- Bien sûr que c’est toujours dans mes intentions...
- Bien. Alors, suis le mouvement. Et détends-toi un peu, Charlie.
Le grand blond s’immisce entre nous deux, mettant fin à notre conciliabule. Il s’exclame, amusé.
- Ouais ! Détends-toi, Charlie !
Il me fait un clin d’œil, avant de repasser son bras par-dessus les épaules de la jeune femme. Elle se laisse faire. Il se remet en route, l’emportant avec lui. Je les regarde s’éloigner, impuissant. J’ai envie de répliquer, de dire quelque chose, de m’énerver. Mais au même moment, les deux autres bourrés arrivent à mon niveau. Ils m’attrapent par les bras, et se remettent à chanter à tue-tête, m’obligeant à rejoindre leur joyeuse cohorte. On s’éloigne tous ensemble, en direction de la prochaine étape de la soirée.
***
Ils ont mis la musique à fond. Un truc festif. Ils en ont complétement rien à faire de réveiller les voisins. L’appartement est pas très grand. Il se situe au rez-de-chaussée, les fenêtres donnant directement sur la rue. Y a une grande télé d’où sort le son, en face d’un canapé en L. Une Playstation avec les derniers jeux de sport à la mode. Une bibliothèque remplie de livres scolaires.
Mélodie danse en faisant de grands mouvements, les yeux fermés, imperméable à tout ce qui se passe autour d’elle. On dirait que le monde va bientôt se terminer, et qu’elle profite au maximum une dernière fois. Dans un sens, c’est peut-être pas si éloigné de la réalité. Le grand blond danse face à elle, de manière un peu plus réservée. Il la contemple en souriant d’un air amusé. Son pote à la peau noire est assis contre un meuble, un peu plus loin. Il observe la scène, admiratif, comme s’il visionnait le début d’un film porno dans lequel jouerait son meilleur ami. Le blond et lui échangent un regard plein de malice. Y a aucun doute que les deux s’imaginent déjà au lit avec Mélodie. Peut-être même ensemble, à faire un plan à trois. Elle entre eux deux...
Ca me dégoûte. Je suis assis sur le canapé, les bras croisés. Je me demande ce que je fous ici. Cette soirée a complétement fini de perdre tout son sens. J’ai envie de me tirer. Mais j’ai pas envie de perdre Mélodie. C’est la merde. Je les regarde danser. Je sens un truc grogner au fond de ma poitrine. Un truc lourd, que j’ai pas envie de porter, mais qui est là, que je le veuille ou non. De la jalousie. Je me demande ce qu’elle leur trouve. Pourquoi elle perd son temps avec eux ? Est-ce que c’est juste un autre de ses jeux ? Est-ce qu’elle attend quelque chose de moi ? Je sais plus. Je crois qu’en réalité elle même ne sait pas. Elle suit juste le flow, sans réfléchir. J’arrive même plus à me souvenir pourquoi y a eu un moment où j’ai décidé de la suivre. Pourquoi j’ai cru qu’elle avait des réponses à me fournir.
Le troisième bourré, le petit barbu, est assis à côté de moi. Il a un verre à la main, la mine écrasée par tous ses excès de la soirée. Il est lancé dans un long monologue depuis plusieurs minutes, me racontant toutes les banalités de sa vie dans les moindres détails. On dirait qu’il me prend pour son psy. Il se rend pas compte que j’en ai complètement rien à foutre ?
- Non, mais moi, tu vois, ce que je kifferais, c’est ouvrir mon propre restaurant. Mais là, je peux pas, c’est chaud. J’ai zéro thune, gros. Mais je sais, je pourrais le faire avec mon frère. Il serait grave partant. Mais là, c’est trop ric-rac, je te promets. Mais surtout... c’est la meuf de mon frère ! Aïe, aïe, aïe ! Comment je kifferais bosser avec elle ! Je te promets, gros, je la baise ! Elle est d’une fraicheur, c’est pas permis ! Toi aussi, tu la baises ! Tout le monde la baise ! Bats les couilles c’est la meuf de mon frère, je la baise ! Elle, je lui fais du mal ! Je te le dis cash !
Ca, pour être cash, c’est cash. Je comprends pas pourquoi les mecs ont toujours besoin de parler comme ça entre eux. Tu connais pas assez de mots dans la langue française pour exprimer toutes les subtilités de tes perceptions, ou t’es juste une grosse merde ? Mais ce que je comprends le moins dans tout ça, en fait, c’est surtout pourquoi il a l’impression que toute son histoire m’intéresse.
Il s’arrête enfin de parler... seulement pour retenir un rot. Puis après avoir lâché un long soupir, il semble réfléchir à quelque chose, avant de rajouter :
- Attends, je vais te montrer une photo.
Il fouille dans ses poches, à la recherche de son portable. Je me tourne à nouveau vers les danseurs. Mélodie rouvre les yeux. Elle croise le regard du grand blond. Ils se sourient. Tout en continuant de danser, ils se rapprochent l’un de l’autre. Leurs corps s’accordent dans un rythme sensuel. Ils sont quasiment collés. Le grand blond passe ses mains sur les bras de la jeune femme, caressant sa peau. Ca suffit. J’en ai assez vu.
Je me lève d’un bond, et me dirige à pas rapides vers la sortie. Le petit barbu se tourne même pas vers moi, trop concentré sur son téléphone. Je quitte l’appartement en trombe. Personne m’arrête. Personne fait attention. Je m’engage dans les rues silencieuses de la nuit. Seul.
***
Je remonte un long boulevard désert. Y a bien une ou deux voitures qui croisent ma route. Oiseaux de nuit, ou travailleurs précoces. Mis à part ça, je suis isolé. Je marche vite. Je sais pas où je vais. J’ai besoin de bouger, d’être dans l’action. Surtout de m’éloigner. Tant pis pour Mélodie. Je peux me débrouiller sans elle. Je peux trouver mon but, sans l’aide de personne. Mon but...
Je sais plus quoi faire. Je sais pas où aller. Je suis fatigué, mais j’ai pas envie de rentrer chez moi. Le silence de mon appart’ me serait insoutenable. Mais faudra bien que je rentre un jour. Pas maintenant. Pas encore. Je vais errer. Où ? Pour faire quoi ? Peu importe. Errer.
Je m’arrête, pour prendre le temps de réfléchir. Je sens de la colère en moi, de la tristesse. De la solitude. Je suis seul. On est tous seuls. C’était pas ça la première grande règle immuable de la vie ? Je l’avais pas encore retenue ? Chaque nouvel obstacle que tu affrontes n’est là que pour appuyer davantage la leçon. Il va bien falloir que ça rentre, à un moment donné.
Je tente de reprendre mon calme. C’est dur de réfléchir quand les idées sont pas claires. J’entends un bruit mécanique au-dessus de ma tête. Je lève les yeux, étonné.
Au bord de la route, y a un large panneau publicitaire, un peu en hauteur. Derrière la vitre qui le protège, y a une affiche blanche. Dessus, un simple message en grosses lettres noires :
TU N’ES PAS SEUL
J’ai l’impression que mon cœur s’arrête dans ma poitrine. Ca y est. C’est fait. J’ai totalement perdu la boule. Ca devait arriver. Je le savais. Ca sert à rien de faire mon surpris. Je reste figé, mes membres paralysés par une force qui existe au-delà de la raison. Je retourne ces mots dans mon esprit, pour être bien certain de l’expérience que je suis en train de vivre. C’est dingue ! Dîtes-moi la vérité, voix dans ma tête, et s’il vous plait, soyez sincères : est-ce que j'ai complètement plongé tête la première dans la folie, ou est-ce qu’y a vraiment un panneau publicitaire qu’est en train de directement s’adresser à moi ?
Nouveau bruit mécanique. Le déroulant s’enclenche. L’affiche défile, et laisse place à une nouvelle image : un couple aux sourires beaucoup trop photogéniques, vendant les mérites d’un produit quelconque. Je reste immobile. Je sais plus quoi penser. Pourquoi j’ai tant l’impression que l’Univers m’envoie des messages ? Est-ce que je devrais les écouter ? Ou est-ce que ce sont seulement... des hasards qui se succèdent ? Et mon cerveau délirant qui s’accroche à tout ce qui peut encore donner du sens au chaos de mon existence...
J’entends le son d’un spray. Je sursaute, revenant à la réalité. Sous le panneau, un homme me tourne le dos, debout face à un mur en mauvais état. Il a une bombe de peinture à la main. Il est occupé à tagger une forme imprécise.
Je fais un pas en avant, penchant légèrement la tête pour mieux apercevoir son œuvre. Je sens mon cœur battre fort. Je crois déjà savoir ce que je vais y trouver, avant même de le voir. Comme si le Cosmos jouait avec moi. Ca peut être que ça. Et en effet...
L’homme se décale un peu. Sur le mur, représenté à coups de traits noirs grossiers, le signe me nargue, présentant ses formes à la réalité, comme pour casser les barrières qui existent entre la folie et le vrai monde. Le signe. Ce signe. Ce fameux signe. Celui que je vois partout. Sur la carte de visite. Sur le tatouage. Il est là. Encore une fois. Immobile et silencieux. Comme s’il attendait une réaction de ma part. Comme s’il voulait me dire quelque chose. Je peux plus le supporter. C’est trop. Beaucoup trop pour une seule soirée.
- Hé !
Je m’avance vers l’homme, sentant la colère monter. Maintenant, ça suffit. J’en ai assez qu’on joue avec moi. J’ai besoin de réponses, et vite.
- Hé ! C’est quoi, ça ?!
L’homme bouge pas. Il reste calme, comme s’il m’avait pas entendu. Mais je sais qu’il m’a entendu. Je lui crie dessus. Tu vas me répondre, à la fin ?!
- Ce signe ! Je le vois partout ! Ca veut dire quoi ?!
Il se retourne lentement, comme dans un rêve. J’ai un léger mouvement de recul. Son visage est caché par un masque en plastique. Un masque représentant un cochon de dessin animé en train de sourire. On dirait que lui aussi me nargue. Et je comprends aussitôt qui il est. Cet homme. Le Messager. Le Messager de l’Univers qui joue avec moi depuis le début de la nuit. Depuis le début de ma vie, même. Il est apparu pour mettre fin à l’errance. Donner un grand coup sur la table, et remettre de l’ordre à la tempête d’imprécisions chaotiques dans laquelle je vais bien finir par m’étouffer. C’est lui. L’envoyé des astres. J’en suis certain.
Il bouge pas. Il me fixe. Le temps semble s’arrêter. Mes membres sont paralysés. J’aperçois même pas ses yeux derrière le masque, mais j’ai l’impression qu’il est en train de plonger son regard au creux de mon âme. Une légère crainte commence à prendre possession de mon être. La sentence va tomber. Je le sens. Tous les chemins ont mené à ce moment. Le Messager va me donner les réponses que j’attends. Et pour la première fois, une pensée inquiète traverse mon esprit. Peut-être que ces réponses, j’ai pas envie de les connaitre, après tout. Peut-être qu’il faut pas que je les connaisse. Peut-être qu’elles mènent à un espace au-delà de ce que ma psyché peut encaisser.
Mais avant que le Messager ait pu faire quoi que ce soit, j’entends un cri de fureur provenir d’une rue adjacente.
- Ты что делаешь ?!
Une fille arrive en courant, l’air énervée. Elle se positionne rapidement face à moi, comme pour protéger l’homme à tête de cochon. Elle doit avoir à peine une vingtaine d’année, blonde et énergique. Elle m’engueule avec hargne, dans une langue que je comprends pas.
- Оставь его в покое ! Он тебе что сделал ! Ничего он не сделал ! Вали отсюда ! Отстань от него ! Пошёл !
Je reste immobile, surpris. La fille semble attendre une réaction de ma part. Voyant que je bouge pas, elle tend le bras, et me fait signe de partir d’un geste agressif. Je fais quelques pas en arrière. Elle m'assène un regard dur, comme pour me mettre en garde de recommencer. Puis elle regagne à grands pas la rue d’où elle était sortie.
Le Messager a toujours pas bougé d’un cil. La fille l’appelle au loin, lui faisant probablement signe de la suivre.
- Сергей ! Пойдём !
Il reste immobile. Il continue de me fixer par-delà les ombres qui dissimulent son visage. Je lui rends son regard d’un air méfiant. Y a quelque chose chez lui qui m’inspire pas confiance. Et pas seulement parce que j’arrive pas à distinguer à quoi il ressemble.
Et puis, soudain, il prononce un simple mot d’une petite voix juvénile, s’exprimant avec un fort accent d’Europe de l’Est :
- Vérité.
Je baisse ma garde, surpris.
- Quoi ?
- Следуй за истиной. Tu... dois suivre... vérité.
Je reste bouche-bée, incapable de parler. Suis la vérité. Le même message que derrière la carte de visite. Qu’est-ce que ça veut dire ? Quel savoir l’Univers et lui essaient-ils de me communiquer ? Je me sens toucher du doigt la solution. Juste toucher. Tout va bientôt se révéler. Il faut juste que j’avance un peu plus loin sur le chemin. Un peu plus loin en direction de l’inévitable destination qui n’attend que mon arrivée. Elle est là. A portée de main.
Il reste droit un pique, l’air calme. Et puis, la voix de la fille retentit à nouveau dans le calme de la nuit, un peu plus loin cette fois.
- Сергей !
L’homme masqué me jette un dernier regard. Puis il s’éloigne en direction de la rue adjacente. Il accélère le pas, et finit par disparaitre. Je suis incapable d'effectuer le moindre mouvement. J’ai l’impression d’avoir traversé un phantasme, une hallucination qui serait apparue à ma vue et se serait évaporée avant même que je puisse la saisir. La réalité reprend doucement place autour de moi. Dans la dureté bien palpable de la ville, les deux étrangers finissent par ne plus devenir que des souvenirs. J’en commence même à me demander si je les aurais pas imaginés.
- Alors ? Tu te défiles ?
Je me retourne d’un coup. Mélodie s’approche lentement, remontant le trottoir. Elle a retrouvé ma trace. Je me suis pas tant éloigné que ça, après tout. Je m’attendais juste pas à ce qu’elle me suive. Je l’ai même pas entendu s’approcher, perdu dans mes pensées.
Elle s’arrête à quelques pas de moi, me fixant d’un air froid. Je lui renvoie son regard, lui répondant avec la même dureté dont elle fait preuve.
- Je vais pas rester pour admirer le spectacle. Si tu veux sucer ces gars, ça te regarde. Moi, j’ai des plans pour la soirée.
- Tu veux sauter d’un pont ?
- C’est ce qu’est prévu, non ?
Elle a un petit rire dédaigneux. Ca me blesse.
- Quoi ?!
Elle répond pas. Elle me fixe droit dans les yeux, souriant d’un air narquois. Comme si elle savait tout mieux que moi. Comme si elle savait ce que je voulais, et moi non. Comme si elle savait comment fonctionnait l’Univers, et moi non. C’est cette Mélodie là que je déteste. J’ai envie de lui répondre quelque chose. D’effacer ce sourire de son visage. De lui rabattre son clapet, une bonne fois pour toute.
- Hé, vous foutez quoi ?
On est interrompus par le grand blond qui s’approche lentement. Il nous regarde tour à tour, un peu surpris, un peu prudent, comme s’il se rendait compte qu’il s’immisçait à l’intérieur d’une pièce dans laquelle il avait pas le droit d’entrer. Il s’arrête, l’air hésitant. Y a une tension palpable dans l’air. Personne semble vouloir parler, ou faire le moindre mouvement.
Le grand blond est le premier à briser le silence. Il tente d’alléger l’atmosphère.
- Je fais des mouv’ de ouf à l’intérieur, et y a personne pour m'applaudir. Vous voulez pas rentrer danser ?
Il désigne du pouce le chemin ramenant chez lui. Il attend une réponse, les yeux remplis d’espoir. Il a rien compris. Physiquement, je suis peut-être face à lui, mais dans ma tête, je suis à des années-lumière. Il pourra jamais rien faire pour me rattraper.
Je lui réponds froidement, continuant de fixer Mélodie.
- Non merci. Moi, je me tire.
Je commence à me détourner. La jeune femme a pas l’air d’apprécier.
- On se tire tous.
Je m’arrête.
- Quoi ?
Elle me fixe de son regard le plus glacial. Puis elle se tourne vers le bourré.
- On en a marre de vivre. On va se jeter d’un pont. Tu viens avec nous ?
Le grand blond a l’air un peu perdu, continuant de nous regarder tour à tour, sûrement à la recherche d’une explication.
- Euh, OK. Je peux aller chercher mon portable avant ? Je l’ai laissé à l’intérieur.
- Pas le temps. Charlie est pressé.
Je fais un pas vers elle, agacé.
- A quoi tu joues ?!
Elle me regarde droit dans les yeux. Son air est on ne peut plus sérieux.
- C’est la fin, Charlie. Faut que tu commences à lâcher prise.
Je la dévisage. Je comprends décidément rien à cette fille. Le bourré continue de nous observer. Il sent qu’y a anguille sous roche. Il se rapproche de nous, bien décidé à calmer les tensions.
- Hé. Vous savez quoi ? On va tous rentrer. On va mettre un son un peu chill, et on va se fumer un joint. Et on va tous se faire des câlins. Pourquoi pas regarder un dessin animé. Ca vous dit pas ?
Je peux plus le supporter celui-là. Je me tourne vers lui, et crache entre mes dents les premiers mots qui me viennent à l’esprit.
- Va chier.
Son visage se décompose, allant de la surprise à la colère en passant par diverses étapes intermédiaires.
- Toi, va chier ! Il se prend pour qui, lui ?! Putain, j’y crois pas ! Même les nains, ils ouvrent leur gueule, maintenant ?!
Il pose une main sur l’épaule de Mélodie, lui faisant signe de le suivre.
- Aller, viens. S’il veut se tirer, laisse-le se tirer.
Mais elle se défait de son emprise.
- Non.
Il est étonné par son geste. Il reprend l’argumentation. Avec un peu plus de véhémence, cette fois.
- Mais laisse-le, je te dis ! On sera mieux sans lui ! Aller, viens ! On retourne danser !
Une nouvelle fois, il pose sa main sur l’épaule de la jeune femme. De manière plus catégorique. Pour lui, le débat est clos. Mais une nouvelle fois, la jeune femme le repousse.
- Laisse-moi.
Il comprend plus rien. Il perd patience.
- Mais tu lui trouves quoi à ce mec, sérieux ?! C’est une petite merde ! Il nique l’ambiance rien qu’en ouvrant la bouche ! Laisse-le se tirer !
Elle se tourne calmement vers lui, et le regarde droit dans les yeux.
- C’est toi, la petite merde.
C’est comme s’il venait de recevoir un coup de poignard dans le dos. Il a un petit moment de surprise, sans réaction. Puis il laisse sa fureur exploser. Il pointe un doigt menaçant à deux centimètres du visage de la jeune femme.
- Tu crois que tu peux me parler comme ça, salope ?! T’es à peine baisable, meuf ! Redescends un peu sur Terre ! Tu te prends pour qui ?!
J’en peux plus. La tension dans l’air secoue mon for intérieur. Faut que je réagisse. Je m’avance vers le grand blond, sans réfléchir. Je le pousse violemment en arrière.
- Laisse-la !
Il est surpris par mon geste. Mais son étonnement n’est que de courte durée. Il me répond rapidement... en me donnant un énorme coup de poing dans la figure.
BAM !
Je sens pas la douleur tout de suite. Y a d’abord la surprise. Un flash qui m’aveugle. Avant de comprendre ce qui m’arrive, j’ai atterri sur le sol. Y a un léger son aigu qui siffle en continu dans mon oreille gauche. Puis le coup se fait sentir. Une montée en puissance qui prend d’assaut toute ma tempe. Y a un liquide chaud qui coule le long de ma joue.
Je suis sonné. J’entends le grand blond me parler, mais ça parait lointain. Il me pointe du doigt.
- Reste couché !
Je sais pas ce qui me prend. J’ai l’impression d’être loin d’ici. De pas vraiment être au contrôle de mon corps. Je tente de me relever. Un nouveau coup. Dans le menton, cette fois. Mes dents claquent. Je retombe en arrière.
- Reste couché, je t’ai dit !
Puis, tout se passe très vite. Comme dans un film en accéléré. Le grand blond relève le poing, prêt à récidiver. Mais avant qu’il ait pu frapper, je l’entends pousser un cri. Il se retourne, se tenant l’épaule. Mélodie le fixe avec une rage animale dans le regard. Dans sa main droite, elle tient le couteau à cran d’arrêt qu’elle avait volé aux zonards, un peu plus tôt dans la soirée.
L'autre la dévisage avec de grands yeux. Il regarde ses doigts. Y a un peu de sang dessus. Elle lui a écorché la peau du bout de la lame. Au-delà du choc, y a de la terreur dans son regard. Il est tombé sur la fille la plus folle de toute la ville. De tout le pays, peut-être. Et il vient à peine de le comprendre.
- Mais t’es... t’es malade ! T’as failli me planter !
Mélodie continue de le fixer. Sombre. Effrayante. J’ignore ce qui va se passer. J’ignore quelles pensées traversent son esprit. Mais j’avoue qu’à ce moment, je dois bien avoir aussi peur que lui.
Elle prononce enfin des mots. Calmement. Lentement. Froidement.
- File-moi ton briquet.
Le grand blond saisit pas tout de suite.
- Quoi ?
- FILE-MOI TON BRIQUET !
Elle hurle d’un cri strident à en faire péter les tympans de tout le voisinage. L’autre sait plus quoi dire. Il a traversé le voile de la folie. Il est arrivé de notre côté. Et il se rend compte que c’est vraiment pas fait pour lui.
- Maintenant !
Elle hurle à nouveau, lui présentant son arme pour appuyer sa phrase. Le grand blond a un sursaut. Il est terrifié. Le pauvre. Il fouille rapidement dans sa poche, et jette son briquet aux pieds de la jeune femme. Au moment où elle se baisse pour le ramasser, il en profite pour fuir en courant dans la direction opposée.
Il attend d’être à une bonne distance de nous pour se retourner, et nous crier son dernier message.
- J’espère que vous allez crever, tous les deux !
Puis il tourne à l’angle de la rue, regagnant son appart’ à toute vitesse, comme si les pires démons de l’Enfer étaient à ses trousses. Il a peut-être pas tout à fait tort.
Je me relève tant bien que mal. J’ai mal au coccyx après avoir heurté le trottoir. J’ai mal à la mâchoire, où l’autre m’a frappé, et je sens mon pouls battre du côté de mon œil gauche. Mais je m’en suis sorti. Et je suis de nouveau avec Mélodie. Je peux pas me plaindre.
Je me tourne vers elle, calmement. On se regarde dans les yeux, en silence. On est plus que tous les deux. Juste nous deux. On reste immobiles, sans se parler, pendant plusieurs secondes. Sans aucune émotion particulière. On s’est retrouvés. C’est le principal. Mais on sait tous les deux ce que ça veut dire. La fin arrive. La fin du voyage. On a fait que la repousser, pour l’instant. Profiter. Errer. D’aventures en aventures, sans vraiment de but précis. Mais on s’est faits une promesse. Et maintenant, à chaque fois qu’on regarde l’autre, on peut plus penser à autre chose. La Mort. Elle est là. Elle nous enveloppe de son voile noire depuis le début de la soirée. Pour moi, elle a le visage de Mélodie. Pour elle, elle a le mien. Il va bien falloir y faire face, à un moment.
Et ce moment est juste à notre portée.
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retourauxpiresamis · 4 years
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Pensées confinées #11
              Maintenant que l’on a une date provisoire de sortie en tête, on fait quoi ? On est au milieu du gué peinard, temps calme et ciel bleu, c’est pas la pétole mais presque. Il y a même moyen de bronzouiller et de s’offrir un bronzage Camaret-sur-Mer pour pas reuch’ comme l’ami Macron. Je fais quoi déjà moi, en fait c’est ça ma première interrogation parce que je ne vais pas m’occuper en plus de votre emploi du temps, j’ai bien assez de mal à me gérer avec ma glandouille et mon style rappeur new-yorkais millésime 2003 avec mon futal qui tombe à mi-fesses. Les lois de la gravité, ou la flemme de mettre une ceinture. Notez que j’ai mis un futal et un caleçon propre.
              Ho la déception tiens, faut que je raconte ça. Cette nuit je n’arrivais pas à dormir, ça faisait longtemps que cela ne m’était pas arrivé. En l’occurrence, c’est de ces insomnies sans gravité au vu des lendemains qu’on se prévoit. Donc je ne lui en veux pas à cette reine capricieuse de la nuit, qu’elle vienne, je l’attends et j’ai des ressources. Le temps que je percute que j’irais pas tout de suite me faire poursuivre par un mec paro alors que je fusse en train de rabrouer des élèves un peu trop éparpillés en pleine nuit dans un parc ressemblant d’assez près à celui dans lequel je pouvais traîner mes baskets usés vers 13-14 ans (c’était mon rêve de la nuit d’avant), il y a bien eu une heure. C’est à ce moment-là que m’est venue l’idée lumineuse de prendre mon portable afin de lancer un podcast. J’ai pas cherché longtemps, j’ai fais le choix de Bela Tarr invité chez Marie Richeux. Nous ne sommes pas encore à l’heure de la déception.
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             Qui sait, c’est peut-être l’annulation d’Astropolis qui me chagrine...
              La raison du choix ? Un pari proustien : soit c’est chiant et je m’endors, soit c’est génial et je n’aurais pas perdu mon heure. Dans tous les cas, cela promet d’être calme et de bien accompagner la nuit. Pour dire d’où je pars, j’aime beaucoup Marie Richeux, c’est peut-être la plus belle voix de la radio mais elle a parfois tendance à intellectualiser énormément, à faire des liens qu’elle a bien tiré par les poils de tête. Je suis curieux d’entendre Bela Tarr. Je n’ai vu qu’un film parmi sa petite filmo : ‘Le Cheval de Turin’. Sans déconnade, c’est plus de 2 heures en noir et blanc où le vent balaye une cuvette, dans cette cuvette il y a une maison, dans cette maison il y a un homme et sa fille qui épluchent puis mangent des patates, et dehors il y a du vent. Dispositif aride, composition spectrale, c’est rude mais si on a un peu de patience et de cœur on se laisse envoûter. C’est le genre d’aventure cinématographique où j’avais embarqué ma copine d’alors, film qui se transforme en blague interne au couple dès que ça épluchait des patates. Nous ne sommes pas encore à l’heure de la déception.
              Pour éteindre tout suspense quant à la qualité de l’émission, j’ai écouté celle-ci de bout en bout les oreilles grandes ouvertes et sans ennui aucun. Bela Tarr est hongrois, il s’exprime en anglais, le propos est clair et concis. Je parlais de Marie Richeux et sa propension à partir dans le mindfuck perso, elle l’a fait mais Bela Tarr en rigolait et faisait preuve d’un anti-intellectualisme jamais mauvais et assez vivifiant. Ca fait du bien, parce qu’il y a des français qui, en même temps qu’ils font semblant de ne pas découvrir les ponts branlants de la miss Richeux, s’engouffrent de manière orgueilleuse et ennuyeuse dans la porte ouverte. Pompeux. Alors que le hongrois non, enfin je tire cette conclusion de l’interview d’un seul hongrois. Nous ne sommes pas encore à l’heure de la déception.
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                                                 Dimitris Tamvakos
               Il y a des propos plus qu’intéressants du point de vue du cinéma, évoqués de manière liminaire, intéressants surtout pour ceux qui souhaiteraient faire du cinéma. Il applique une méthode difficile à définir, même par lui, mais proprement viscérale. Quelque chose qui tiendrait presque de ce que l’entraîneur de football Mauricio Pochettino nomme l’énergie universelle. Il dit par exemple à un moment, lui qui opère par longs plan-séquences, qui a une manière de montrer et de raconter qui verse dans un ascétisme hardcore faussement hermétique, il dit donc toujours au même moment ‘Si on ne change pas de point de vue, on raconte toujours la même histoire’. Tout est affaire de point de vue, ça fonctionne dans la création mais aussi dans le rapport aux autres. A un autre moment il n’est pas d’accord avec ce que dit Andreï Tarkovski dans une archive, et je ne lui en veux absolument pas, il a le droit. Mais j’aime l’idée de transcendance chez Tarkovski, sans être un catho 3ème dan à sa manière j’ai mon petit côté oecucuménique qui me poursuit. C’est un autre débat. Et nous ne sommes pas encore à l’heure de la déception.
              ‘A travers l’art, l’homme exprime son espoir et le reste n’a aucune importance. Et tout ce qui n’exprime pas l’espoir, ce qui n’a pas de fondement spirituel, n’a aucun rapport à l’art. Ce sera dans le meilleur des cas une analyse intellectuelle, de la société ou du temps.’ Andreï TARKOVSKI
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              Le Bela Tarr, par instants et tout en douceur il envoie du bois. Il ne se définit pas comme pessimiste, sinon pourquoi ferait-il des films, il irait dans ce cas-là se pendre, mais il dit ‘Si notre monde est merdique, c’est notre responsabilité. Parce que nous en faisons partie.’ Je la dédicace un peu au type bien peigné qui nous a parlé lundi soir et qui semble avoir du mal à comprendre qu’en plus de faire partie du même monde que les autres, il écope d’un peu plus de responsabilité que le gadjo moyen. Tiens un peu plus tard, Tarr ne se viande pas (vous l’avez ?) et dit ‘Qu’est-ce que je peux faire avec des gens qui acceptent le monde tel qu’il est ? Ils sont ennuyeux. Terriblement ennuyeux.’ Et tout ça, cette réponse donnée mais aussi celle qu’il donne sur le pessimisme avant, et cette énergie au micro et dans la vie opposée à la sécheresse et au désespoir de son cinéma, ça me fait penser à cette scène de ‘A Nos Amours’ de Maurice Pialat. Je préviens que nous ne sommes pas encore à l’heure de déception.
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              A la fin, peut-être de fatigue ou il faut bien l’admettre d’émotion, j’ai failli avoir les joues mouillées par les larmes. Marie Richeux, et je lui tape dessus mais je l’aime bien parce qu’elle a l’air vraiment gentille et qu’elle sait créer de jolis moments dans ces émissions, lui demande ce qu’il a appris durant sa vie et ses expériences. Et à cela, Bela Tarr répond qu’il a appris à ne pas juger les gens. Ca fait un peu réponse banale, je n’aime pas ceux qui disent qu’on ne doit pas juger les personnes parce que si c’est le cas on s’interdit de juger positivement une personne aussi. Mais le réalisateur est forcément plus profond et plus précis, et quelques secondes plus tard on entend de sa voix de fumeur un mot qui ne nécessite aucune traduction ‘Respect’. ‘J’ai appris le respect et à ne pas blesser les gens’. Et rien qu’à l’écrire j’ai encore les yeux qui rougissent. Qui pourra d’une simple phrase admettre un bilan aussi radieux, aussi bienfaiteur à la fin de sa vie ? C’est infiniment beau car dénué de plaisir, d’orgueil 0et d’intérêt personnel. Alors qu’il s’opposait à la religiosité de Tarkovski, il crée le Tarrisme qui en un court credo se fait la plus belle religion sur Terre. Puits d’humanité réconfortante au cœur de la nuit. Il faut bien se l’avouer, nous ne sommes pas encore à l’heure de la déception.
              Au cœur de l’émission, un extrait de ‘ Les Harmonies Werckmeister’ est diffusé. C’est le film le plus connu du réalisateur. Un homme parle d’une éclipse totale du soleil et raconte les conséquences sur la nature, détaille les impressions et observations en démiurge omniscient. Des notes de piano scintillent. Puis le Soleil revient et la vie reprend ses droits. Voilà l’extrait sonore. Emotion totale. On apprend ensuite que cet extrait se déroule dans un bar et que l’homme qui parle utilise les autres habitués en les faisant tourner sur eux-mêmes pour imiter les astres et les planètes. Une idée magnifique. Puis ils se font virer du bar par le tenancier. Idée non moins sublime. Dans la nuit, après l’émission je regarde l’extrait et l’image me conforte de l’immensité d’âme de l’artiste. Je tombe aussi sur la version entière du film en VOSTFR sur Youtube. C’est pas légal-légal tout ça, mais j’ai jusqu’ici rempli mes dérogations avec plus ou moins de sérieux et je me trouve ainsi une occupation pour le lendemain afin de ne pas en remplir une autre pour un motif futile. Aujourd’hui, en début d’après-midi, je m’affaire et me prépare à regarder le film et je ne le trouve plus. Voilà l’heure de la déception, mais l’important n’était pas là je crois et c’est la raison pour laquelle je tabasse la chute et je n’en fais pas un drame.
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   Possibilité de sauter directement à 5:20 pour voir le passage en question
              Difficile de dormir après avoir été aussi remué. J’ai drivé sec vers la musique pour appeler le sommeil. Je me suis jeté dans les nappes vibrionnantes de Daniel Avery et Alessandro Cortini (Illusion of Time). L’impression de traverser l’espace, de partir en navette, de croiser là aussi des éclipses. Je me répète, je l’ai peut-être déjà écrit dans un autre texte, j’aime ce moment qu’Arcade Fire définit si bien dans la chanson ‘No Cars Go’ : ‘Between the click of the light and the start of the dream’. Il doit y avoir un mot dans une langue étrangère pour le définir mieux que le bien moche ‘assoupissement’. Ce moment bienheureux où rien ne peut nous atteindre, où l’on ne fait plus qu’un entre terre et ciel, je continue à croire que c’est le meilleur instant pour écouter de la musique. L’on comptera les qui nous séparent du 11 mai, en sera-t-il de même pour les nuits ? Ne sont-elles pas plus à mêmes de nous envelopper ? J’ai l’impression que les nuits nous appartiennent plus que les jours, que l’on peut s’y mouvoir et s’y retrouver avec plus de liberté et de sincérité. Vous souhaitez connaître une personne, regardez donc ce qu’elle fait la nuit, même si elle dort, surtout si elle ne dort pas.
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                    En parlant de musique, j’étais initialement parti pour aussi faire un laïus sur les Born Ruffians (et des laïus j’en ai des dizaines d’autres à faire...) et j’ai plus une énorme inspiration là. Autant y aller franco :  l’album ‘Red, Yellow and Blue’ que j’écoute depuis environ 11 ans, est un petit trésor qui fait un bien fou en toutes circonstances. Quand je dis en toutes circonstance, ça concerne évidemment et avant tout cette période. Comment résumer en une phrase catchy l’envie que j’ai de partager cet album ? Tenez, je vous jalouse et vous envie parce que vous allez découvrir tous les petits détails, les joyeux sautillements, les harmonies pas toujours parfaites, la voix fausse de Luke Lalonde. Promis, nulle déception à l’écoute.
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VLADIVOSTOK, RUSSIE - 14 SEPTEMBRE 2017
Une fille de notre classe de Paris, qui avait passé un an en échange à Vladi nous avait filé le contact d'Éléonora en nous disant que c'était une dame haute en couleurs et qu'elle nous aiderait sûrement. Elle avait raison, surtout pour les couleurs. Dans le Transib on lui envoie un msg et elle nous dit qu'elle viendra nous chercher à la sortie du train et qu'elle nous logera. Ça nous va. En sortant du train une dame nous attendait avec une pancarte avec marqué "Rotary". Sur le coup j'ai pas capté je savais pas ce que c'était. Moi qui me disais que je serai très certainement jamais ce genre de personne qu'on attend avec une pancarte... Elle nous accoste et nous emmène dans un taxi qu'elle a commandé. Elle nous explique que c'est une amie d'Éleonore, elle est très proutprout et elle a l'air très riche. En Russie toutes les femmes ont des faux ongles. Vraiment c'est une généralité. Le business de la manucure se porte hyper bien. Bref, on traverse Vladi en taxi en se demandant où on nous emmène avec Matis, on rigole d'avance, pcq on se sent embarqués dans un truc loufoque.
On se retrouve dans une maison aux murs décorés de chapeaux extravagants dans la salle, mais surtout tapissés d'assiettes souvenirs de TOUS les pays du monde, avec chacune son étiquette de certification "24 kt gold", dans le salon, la cuisine, l'escalier et presque dans toutes les pièces de l'étage. Et ça en fait de la surface à couvrir. Ya des bibelots partout. Des lustres. Du lineolum imitation grande demeure (dédicasse taton) au plafond. Jme sens pas hyper à l'aise mais y'a des graaandes tapisseries au sol comme chez ma nourrice ça me rassure un peu. J'essaie de pas paraître trop sale quand même pcq ça fait 4j sur je me suis pas lavée avec le train, et je pue la mort, vraiment.
Cette dame de transition nous prépare un super repas avec plein d'herbes-salade que j'ai jamais mangé. Je regarde comment elle fait, comment elle épluche pour faire comme elle et pas manger la mauvaise partie. Y'a un ado que je pensais être le fils mais en fait c'est le neveu. On est un peu paumés.
Le soir, le monsieur et la dame rentrent. On discute et la situation s'éclaircit. Le monsieur porte une grosse moustache qui redescend style américain et a un peu les mains comme mon père, alors je me dis qu'il doit être ouvrier aussi. En fait il est ingénieur dans l'armement et fabrique des torpilles, des "bombes" comme il dit, pour la force Marine russe. OK. La dame quand à elle est directrice d'un prestigieux lycée privé de Vladi, où y'a 10 élèves par classe et ils font des voyages de ouf trois fois par an, mais surtout elle est Présidente de la section échanges culturels et jeunesse du Rotary. Le Rotary de ce que j'ai compris c'est un club de riches. Comme une association de gens thunés - elle nous explique que Bill Gates a donné jsaispucombien de millions à l'association pour une campagne de vaccination en Afrique, tu sais, le pays pauvre, l'Afrique. Ahhhh! - qui fait des trucs philanthropes, genre "aider les pauvres". En vrai de tout ce qu'elle nous à raconté, surtout en dehors de l'explication sur le club, on a compris que c'est surtout un réseau de riches qui fait que quand tu voyages à l'étranger tu peux rester entre riches et que chez toi tu peux te rendre des services entre riches. Elle nous raconte qu'elle voyage beaucoup, elle a beaucoup d'amis partout dans le monde, elle a un musée dans sa chambre.
Aujourd'hui elle nous conduit en ville, elle va travailler et nous on va visiter. On parle beaucoup sur le trajet. Pour elle, époque socialiste ou capitalisme, "sa vie n'a pas changé. Pour d'autres peut-être, pour les pauvres peut-être, mais elle n'en sait rien. Elle a toujours bien vécu", peu importe les changements politiques, elle nous explique avec les mains posés sur les diamants de son volant, parmi ceux du levier de vitesse et du rétro. Poutine ou pas c'est pareil. Elle l'aime bien, toutes ses décisions politiques sont bien à ses yeux, pour elle tout est bien toute façon, puisqu'aucune décision ne viendra jamais rien changer à sa vie.
"Un gentil mari, militaire qui gagne bien, une voiture, un chien qu'elle aime comme ses fils, un bel appartement". Voilà comment elle explique que sa vie va bien. Tout sur le meme plan. Le mari la voiture la maison et le chien.
J'sais pas si ça a un rapport mais en sortant de la voiture j'me suis aperçue que j'avais le dos bloqué. J'suis restée toute la journée en pls à galèrer à bouger et respirer. J'suis sûre que j'ai fait une réaction.
N'empêche elle nous loge et on est grave libres pcq elle nous parle pas des masses non plus et on peut faire ce qu'on vaut toute la journée alors on en profite.
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christophe76460 · 5 years
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Il y a des jours où même me lever me demande un effort considérable ! Dans ces cas-là, j’aimerais avoir une grue pour me sortir du lit. Alors, imagine-moi dans cet état avec des difficultés à ouvrir ma bouche pour :
réconforter un ami déprimé
soutenir un membre de ma famille qui traverse une situation difficile
encourager un collègue qui se dévalorise sans arrêt
On est face à un scénario Mission Impossible !
Comment apporter la paix à quelqu’un de troublé, alors que pour toi, c’est le gros coup de mou ?
 Un coup de mou pour partager sa foi, ça arrive même aux chrétiens les plus zélés pour l’évangile ! Ça t’étonne ? Je me rappelle d’un pasteur d’une très grande église qui avait l’habitude, plus jeune, de parler de Dieu à plein de monde, peu importe où il se trouvait. Alors qu’aujourd’hui, dans la cinquantaine, il avoue préférer laisser les jeunes y aller.
Peut-être que tu t’es déjà senti coupable, trop fatigué, démotivé… pour partager ta foi aux personnes qui en auraient bien eu besoin autour de toi ? Moi, ça m’est arrivé très récemment !
Je l’ouvre ou pas ?
Alors que je sortais de chez moi pour prendre le bus, je remarque deux personnes âgées, assises, attendant tranquillement que le bus arrive. Elles commencent à se raconter leurs problèmes de dos, les difficultés que ça entraîne dans leur quotidien et là, je me dis :
“ Oh non, c’est pas vrai ! Dieu, laisse-moi tranquille. Je vais pas prier pour elles, ici, là sous l’arrêt de bus, alors que ma relation avec toi pourrait être bien meilleure en ce moment. Je ne vais pas prier pour ces deux femmes alors que je ne prie presque plus avec toi en ce moment ! Non, non, ce serait hypocrite de ma part. Je le ferai la prochaine fois que je les reverrai vu qu’elles semblent habiter le quartier.”
Oui, oui ! Ça m’arrive aussi dire à Dieu que je n’ai pas envie de parler de Lui ! J’espère que tu ne vas pas te désabonner de mes articles à cause de ça ?! 
Mais alors, comment apporter du réconfort à quelqu’un, quand on est soi-même dans le creux de la vague ? Comment être crédible quand soi-même on souffre ?
Je me suis dit que je ne pouvais la laisser comme ça – même si tout en moi en avait envie – que si j’avais une solution pour elle, ce serait stupide de la garder pour moi !  Alors je me suis forcé. J’ai parlé à cette petite mamie et j’ai prié pour les douleurs dans son dos. Je n’ai pas vu de guérison instantanée, imagine mes pensés culpabilisatrices qu’il fallait que je combatte au même moment. Mais le résultat appartient à Dieu, je ne suis pas Celui qui guérit !
Mais tu sais ce qui m’a poussé à le faire ? 2 choses !
1- Je ne suis pas là pour moi !
Dieu nous a donné des ordres, dans sa Parole, et il le fait aussi par d’autres moyens, comme des prédications, des podcast, des ouvrages, etc. Et il y a ce passage qui ne cesse de me reprendre à chaque fois que je le vois :
“Prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant.” (2 Timothée 4.2)
En toute occasion, favorable ou non. Wow ! C’est mon cas, là ! Ça concerne donc aussi le messager, et pas uniquement la disposition du cœur de ton interlocuteur ou de son ouverture d’esprit. J’ai voulu me dire que ce n’était pas le bon moment, que je n’étais pas en forme pour parler et encore moins pour prier. J’ai pensé (à tort !) que j’allais carrément manquer de crédibilité.
Et puis, il y a aussi l’exemple de Jésus.
2- Jésus dit que je peux le faire
Je répète très souvent dans mes articles que le Nouveau Testament nous invite sans cesse à imiter Jésus, en adaptant le style de vie du Partageur de Jésus, là où tu te trouves.  Et quand on relit les Évangiles et les Actes des apôtres, eh bien, on voit un Jésus qui passe ses journées dehors, au milieu des foules, à enseigner et guérir, même à les nourrir. Certes, tu me diras, c’était son job à temps plein. Et c’est vrai ! Mais marcher dans ses traces, cela signifie faire comme lui, en tout temps. Il faisait passer les intérêts des autres avant les siens, et il savait aussi se retirer, seul, pour aller se ressourcer auprès de son Père.
Peu importe mon état
Je ne sais pas comment vont ces deux femmes aujourd’hui. Je ne les ai pas revues depuis. Mais moi, je vais mieux Et ça m’a même permis de réaliser 3 points essentiels :
Si j’attends le moment parfait pour représenter Dieu, il risque de ne jamais arriver ou alors, ce moment est déjà passé (Mince, pourquoi je ne lui ai pas parlé de Dieu) et il ne me restera que des regrets
Si je pense que “mon état” va améliorer le message de Jésus, je fais fausse route !
Si je crois que j’y suis pour quelque chose dans le résultat, je suis aussi dans l’erreur !
Dieu se glorifie dans nos faiblesses ; c’est lui le Message, l’auteur du salut et de la guérison. Nous, nous sommes des partageurs, des collaborateurs de sa gloire.
En descendant du bus pour arriver à mon travail, j’ai aussi réalisé qu’on ne connaît pas la valeur de la petite graine qu’on a semée, car c’est Dieu qui fait croître.
Et puis, il y a cette réalité énorme qui ne me quitte pas, quand je diagnostique un “coup de mou” : ce sont tous les mensonges du diable qui traversent mes pensées pour m’empêcher de partager Jésus, alors que je ne suis moi-même pas en paix, pas en forme.
Alors, j’ai pensé à te donner cette checklist pour lui fermer la bouche, afin que toi, tu puisses à nouveau l’ouvrir 
Astuces pour partager sa foi en zone de turbulences
Il a pourvu à chacune de tes faiblesses
On pense souvent qu’on n’est pas capable de parler de Jésus quand on est raplapla ou quand on a un coup de blues. Sur ce point, je ne te contredirai pas. Cependant, Dieu a pourvu à toutes nos faiblesses par sa Parole, créatrice de vie. Et ces pensées sont des mensonges du diable, je te le répète encore. D’ailleurs, je t’invite à relire les différents articles de cette série sur les mensonges du diable en cliquant ici.
“L’âme bienfaisante sera rassasiée, Et celui qui arrose sera lui-même arrosé.” (Proverbe 11.25)
En d’autres termes, quand tu ouvres la bouche pour parler de Dieu, tu deviens à ton tour créateur de vie. Ses mots vont apporter la guérison, le salut, la délivrance chez celui qui les reçoit… et qui les transmet.
Confrontons les mensonges acceptés !
Tu peux “entendre” les mensonges du diable te susurrer à l’oreille que tu es bien trop nul, que ce n’est pas le moment. Ces paroles viennent-elles de Dieu ? Tu vois Dieu te décourager ? Non, bien sûr ! Alors, que te dirait plutôt Dieu ? Que dit-il de moi ?
Je te propose alors d’apprendre cette check-list par cœur et de l’allonger avec tes propres expériences, en méditant la Parole, pour avoir toujours la bonne carte dans la manche :
Pas à la hauteur : “Ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon esprit, dit l’Éternel des armées.” (Zacharie 4.6)
Trop faible : “Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi.” (2 Corinthiens 12.9)
Pas crédible : “A celui qui est ferme dans ses sentiments Tu assures la paix, la paix, Parce qu’il se confie en toi.” (Esaïe 26.3)
Pas prêt : “L’Éternel me dit : Voici, je mets mes paroles dans ta bouche.” (Jérémie 1.6-9)
Peur du regard des autres : “Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse.” (2 Timothée 1.7)
Tu as bien compris qu’il ne s’agit pas d’une méthode Coué chrétienne ! Tu ne te conditionnes pas. En réalité, tu te prépares par la prière et avec la Parole de Dieu, l’épée de l’Esprit (voir Ephésiens 6.13-18), qui peut t’apporter des révélations pour la personne pour laquelle tu vas prier.
Alors, convaincu que Dieu n’a pas besoin que tu lui files un coup de main par tes propres forces, tes capacités, tes connaissances ou ta paix ? Compte sur lui dans cette mission qu’il t’a confiée, tu n’es pas seul et il t’a parfaitement équipé !
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Coucou mes abricots ! C’est Lily qui m’a nominé pour ce tag , je l’a remercie car je l’ai vraiment fait avec plaisir 🙂
Le principe du tag est simple, répondre aux questions et nommer vos copinautes fans de séries !
TA SÉRIE FAVORITE DE TOUS LES TEMPS 
LA série qui sera toujours la première dans mon coeur, c’est Friends, je l’ai regardé et re re regardé des tonnes de fois, je connais tous les dialogues par coeur que ça soit en anglais ou en français !
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LA SÉRIE QUE TU AS UN PEU HONTE DE REGARDER
Sans hésiter Pretty Little Liars, pas du tout mon style à la base, mais j’avoue que quand on commence, on a du mal à s’arrêter, ils savent bien manier le suspens quand même !
TON PERSONNAGE DE SÉRIE PRÉFÉRÉE
Ross Geller, il me fait mourir de rire peu importe dans quelle situation loufoque il se trouve, il est hilarant ! (surtout quand il fait des UV, ou quand il se blanchit les dents ou quand il imite le cri du dinosaure ou quand il veut pas divorcer une 3ème fois.. bon bon d’accord j’arrête ! )
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  UNE SÉRIE QUE TU AS ADORÉ ALORS QUE TU NE T’Y ATTENDAIS PAS
Hmm je dirais Downton Abbey, je pensais que ça allait me plaire, mais pas autant ! Cette série est absolument géniale !
TON CRUSH DANS LE MONDE DES SÉRIES 
Maurice Moss ! Je l’aime d’amour !
UNE SÉRIE DE TON ENFANCE
Beverly Hills ! J’étais ultra fan !
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UNE SÉRIE QUE TU AS ABANDONNÉE APRÈS PLUSIEURS SAISONS
Grey’s anatomy, beaucoup cul cul et larmoyant sur la fin je n’en pouvais plus, on dirait qu’ils essayent de nous faire pleurer à chaque épisodes et c’est fatiguant.
TA PLUS GRANDE FOLIE POUR L’AMOUR D’UNE SÉRIE
J’ai pas l’impression d’avoir fait des folie pour série, j’ai quelques goodies et jeu de société friends, que je n’aurais jamais pour une autre série, à part ça , c’est tout.
TON MÉCHANT PRÉFÉRÉ
Joker ! Je ne peux pas répondre à cette question, je ne regarde pas de série avec des méchants. Enfin à part peut-être Sherlock, donc je pourrais dire Moriarty !
LA SÉRIE QUE TOUT LE MONDE AIME SAUF TOI
Comme Lily, Games Of Thrones est la série que je regarderai jamais et walking dead ausssi d’ailleurs !
UNE SÉRIE QUE TU AS AU MOINS DÉJÀ REVUE UNE FOIS EN ENTIER
Hmm je vais pas dire friends ahah , il y  a Scrubs et that’s 70’s show, que j’ai déjà revu en entier.
LES SÉRIES QUE TU SUIS EN CE MOMENT 
Je me refais toute la série Downton Abbey, je regarde évidemment Friends en continue, sinon il y a Modern Family, Big Bang Theory, Pretty Little Liars, Riverdale
LES NOMINÉS SONT….
Alec à La Bibliothèque / Discutons Un peu / Les Motordus d’Anne-ju / No place nowhere 
    Tag : les Séries Coucou mes abricots ! C'est Lily qui m'a nominé pour ce tag , je l'a remercie car je l'ai vraiment fait avec plaisir 🙂
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lorenzocibq648 · 4 years
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Les Gens Qui Réussissent Font Le Pour Et Contre Des Dernières Tendances
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voulaah · 4 years
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Je n’arrive toujours pas à y croire ! Cette année, je célèbre pour la toute première fois ma fête des mères avec notre bout’ d’ chou qui va déjà avoir 8 mois.
  Il ne reste plus que quelques jours pour que je puisse célébrer pour la toute première fois la fête des mères après avoir accouché y’ a déjà presque 8 mois de cela. C’est fou ce que le temps passe très vite, car même si notre bout’ d’ chou ne pourra pas encore m’offrir un cadeau matériel, le fait d’être tous les jours avec lui c’est vraiment le plus beau de tous les cadeaux. De toute façon, je vais dresser ma petite wishlist pour donner des idées à lui 🙂 et surtout à mon chéri ❤
Je profite encore de cette occasion pour célébrer toutes les mamans, spécialement ma maman chérie qui ne va pas très bien en ce moment en proposant une journée spéciale rien que pour elle. Et c’est parti !
  Quels cadeaux attendre de la part de mes deux J. L. d’amour ❤ ❤
  J. L. mon adorable bébé, quel cadeau maman attend de ta part à l’occasion de la fête des mères à venir ? Saches que ta p’tite maman n’attend rien de toi, car te voir grandir tous les jours est le plus beau cadeau qu’on m’ait jamais offert ! Ça va bientôt faire 8 mois que tu illumines notre vie, j’attends rien de ta part sauf te voir continuer à t’épanouir en bonne santé tant physiquement que mentalement. Quelle joie de pouvoir commencer à bavarder avec toi mon ❤ depuis que tu commences à prononcer quelques mots (je n’oublie jamais ton premier mot mon bébé : [à-dà] ~ vu que je t’appelle des fois [dà-dà] qui veut dire papa, car tu es cher pour moi ~ et maintenant les mots que tu prononces se multiplient à vitesse V comme [bà-bà] pour réclamer à manger à des heures fixes : vers 07 :00 am ; 12 :00 pm et 07 :00 pm, [àm] pour m’appeler quand tu veux que je te prennes dans mes bras, car tu n’arrives pas encore à bien prononcer ma-man et [pa-pa] même si ça reste confus ou encore [unnnnnn] ~tu sais déjà compter mon bébé, car en s’amusant sur le lit avec toi avant de te changer, à force de compter jusqu’à trois, tu as su imiter  déjà « un »…)
Je n’attends absolument rien de ta part mon p’tit J. L. à l’occasion de la fête des mamans, car te sentir bien t’épanouir me suffise. Tu commences déjà à manger comme un grand depuis tes 6 mois : je suis contente quand tu finis bien ton petit bol de céréales le matin, de compotes de légumes et fruits à midi et le soir ; et qu’en plus tu têtes encore régulièrement au biberon (en ce moment, maman pense sérieusement quels autres nourritures te donner histoire de varier ton alimentation comme les pâtes fines, le pain, la semoule, le riz…). Continues comme ça mon bébé, car maman a envie de te voir grandir, c’est le cadeau que j’attends de ta part à l’occasion de ma fête ! Saches encore que s’amuser avec toi est un autre cadeau que tu m’offres tous les jours. Ça fait tellement chaud au ❤ de t’entendre rigoler en jouant avec papa et moi ! Tu commences même à bien jouer tes doudous, à taper et jeter inlassablement tes jouets (profitant même de me tirer les cheveux quand, à table, je me penche pour ramasser tes jouets que tu jettes infatigablement)… signe que tu commences à bien te développer dans tous les sens.
Je te remercie pour tous ces cadeaux que tu m’offres tous les jours, car depuis notre retour du voyage à Tuléar en mars dernier (nous n’allons pas tarder d’y retourner ~car maman ne va pas tarder à redonner ses cours à l’Université ~ espérons beaucoup que la situation sanitaire s’améliore positivement ici, comme ça nous nous amuserons à la plage), ton sommeil est bien régulier : le matin tu rendors vers 8 h30 à raison de 2 heures, tu fais ta sieste vers 2 heures d’après-midi et la nuit tu commences toujours à frotter les yeux vers 8 h 30 du soir, preuve que tu conserves bien le rituel à des heures fixes (il suffit que maman commences à siffler tendrement sur ton oreille ou te chanter une berceuse… pour que tu d’endors sans difficulté. Il arrive même des fois que tu t’endors tout seul dans ton berceau sans nous poser aucun souci). Tout ça mon petit J. L. c’est le vrai cadeau que maman ait pu avoir pour sa toute première fête des mères. Je t’adore mon bébé !
  Toujours au lit avec son doudou préféré qui s’appelle “rhi-rhi”
Un joli fou rire, les lèvres pleines de chocolat, miam !
Berce bien ton petit rhi-rhi !
Trop mimi en tenue militaire mon bébé !
Tiens-moi bien grand cousin !
Le rouge te va super bien, j’adore, trop mignon !
Sans les chaussettes, froid aux petits pieds !
Assis, surtout pas, sans mon “rhi-rhi”
  J’en ai fini avec toi mon p’tit J. L. ! Maintenant, c’est au tour de ton papa J. L. ! Mon amour ❤ à l’occasion de la fête des mères 2020, saches que le plus beau cadeau que j’attends de ta part c’est encore beaucoup plus d’amour, de tendresse, d’attention et de compréhension comme tu me l’offres déjà tous les jours passés à tes côtés (et saches que c’est bien réciproque). Je sais déjà que comme chaque année, même si tu n’es pas trop fête comme moi, tu ne laisses jamais passer une telle occasion sans marquer l’coup via des cadeaux matériels. Voilà pourquoi j’ai eu l’idée de concocter une petite liste dans ce billet pour te donner une idée :
  Ma petite wishlist à l’occasion de la fête des mères 2020 !
  Pendant que la partie nord du globe commence à profiter agréablement des beaux temps en ce moment, le froid commence à s’installer, dans mon île. Du coup, je profite de ne faire figurer dans ma wishlist cadeau fête des mères que des fringues et chaussures pour le froid. Après avoir flâné sur mon site préféré, j’ai pu repérer ses :
  Robe pull chenille couleur rot – CHENIVES (39,99 €)
Cette robe pull m’a tapé dans l’œil non seulement dû à sa couleur – rouge ma préférée, mais la coupe me plait bien et la matière 100% polyester. C’est le genre de fringue que j’aime porter en hiver, il suffit juste de l’enfiler avec une paire de bottes comme sur la photo ou bien une bottine comme celle-là :
      Bottines à talons hauts couleur natural – VEGAN VILLA BOOT (60,99 €)
Cette bottine à talons hauts imitation cuir haute-qualité m’a vraiment séduit fruit de son design et sa couleur très tendance. Je peux la porter avec tout (ou presque) et, en plus, elle est dotée d’une doublure pouvant protéger contre le froid. Rien à dire pour ses talons aiguilles et son imprimé animal avec un bout pointu, c’est top !
      Veste en similicuir couleur rose smoke – BIKER (59,95 €)
Cette veste perfecto en similicuir totalement polyester me plait bien. Je trouve cette couleur rose poudré très chic. En plus, le style fait bien sexy avec ses poches à rabat et la fermeture éclair à découvert. Enfin, je trouve très chic le col revers de ce blouson.
        Combinaison couleur denim – JADE ADVANCED (82,50 €)
Cette combinaison denim 100% coton arrête ma liste cadeaux fête des mamans 2020. J’ai surtout craqué pour cette combi-pantalon à cause de son tissu pouvant être porté durant l’hiver dans mon île et aussi sa manche longue. La coupe, un peu vieillot, me plaît bien aussi : cols à revers, poches arrière et latérales. C’est le genre de vêtement que je peux mettre avec des baskets ou escarpins ou encore des bottines talons pointus.
    ——————————————————————–
Et, pour ma ‘tite maman ? Pourquoi pas une “journée sur-mesure” ?
  Je ne vais pas m’arrêter à cette fameuse wishlist sans penser à quel cadeau offrir à ma maman à l’occasion de la fête des mères 2020 ? J’ai déjà ma petite idée derrière la tête. En fait, pour sortir un peu des sentiers battus, je suis en train de planifier une journée spéciale rien que pour elle (surtout ça fait quelques jours qu’elle ne va pas bien faute de douleur à l’estomac lui faisant même vomir… du sang dernièrement. Mais, elle est en train de se rétablir petit à petit en ce moment, Dieu merci ! Revenons-en à notre mouton ! Cette idée cadeau fête des mères, j’en ai déjà parlé à mon chéri ❤ et il n’y voit pas d’inconvénient). Pour cela, j’offrirai pour elle « une journée sur-mesure » le 07 juin 2020 à venir :
  Bonne fête des mères 2020 !
  Mots de la fin…
D’ici quelques jours, je fêterai avec ma petite famille ma toute première fête des mères. Je ne veux pas laisser passer une telle occasion sans préciser que le fait de voir bien grandir tant physiquement que mentalement mon bout’ d’ chou est le plus beau cadeau qu’une maman puisse avoir. Tout de même, j’ai dressé une petite wishlist cadeau pour cette occasion afin de donner des idées à mon chéri ❤
  Quel cadeau attendez-vous à l’occasion de la fête des mères 2020 ?
Bisous ❤
Anita
  Wishlist pour ma toute première fête des mères et, pas que… Je n’arrive toujours pas à y croire ! Cette année, je célèbre pour la toute première fois ma…
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rollingstonemag · 6 years
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Un nouvel article a été publié sur https://www.rollingstone.fr/david-byrne-american-utopia-son-1er-album-solo-depuis-14-ans/
Interview: David Byrne sur "American Utopia", son nouvel album solo
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La légende du rock arty parle de son nouvel album solo, du fait d’être samplé par Selena Gomez et de son refus de reformer Talking Heads. American Utopia, qui sortira le 9 Mars est son premier album solo depuis 14 ans
“Mon tourneur m’a dit, ‘Je pense que tu vis un moment à la Leonard Cohen,” » dit David Byrne – avant de s’empresser de préciser, en riant, que c’était en référence à son regain de popularité et d’actualité, et non à son décès imminent. En mars, il publie un nouvel album convaincant, American Utopia (écrit à partir de musiques créées par Brian Eno, son collaborateur de longue date), avant de se lancer dans la tournée la plus élaborée qu’il ait entreprise depuis les concerts de Talking Heads filmés dans Stop Making Sense en 1984 – avec une liste de titres couvrant toute sa carrière et incluant des versions remises à jour de ses productions eighties. “Nous avons six batteurs et percussionnistes,” dit David Byrne, âgé de 65 ans, qui a imaginé une scène pleine de musiciens constamment en mouvement, le tout chorégraphié, développant ainsi un concept qu’il avait utilisé avec St. Vincent pour la section de cuivres de leur tournée commune de 2012. “Les êtres humains deviennent le décor.”
Votre album, comme beaucoup de vos œuvres récentes, est assez concis et pop. A quel point cette direction était-elle délibérée ?
Je suis parfaitement à l’aise avec ça, en partie parce que les textes sont très éloignés de ce qu’on entend dans les chansons pop normales. Ce que je veux dire, c’est qu’il y a beaucoup d’artistes, quand je les écoute, je me dis juste, “Il faut que tu écrives sur autre chose que sur ton petit ami et ta petite amie ! Le monde est vaste. Tu n’as plus 18 ans – tu peux le faire !” [Rires]
Donald Trump… c’est un putain de raciste
Vous venez de mener à bien un projet multimédia, Reasons to Be Cheerful [Des Raisons d’être enthousiaste], où vous trouvez des raisons d’être optimiste au sujet du monde. Mais qu’est-ce qui vous rend pessimiste ?
Le fait que le Parti Républicain n’ait pas coupé les ponts avec Don­ald Trump. C’est un putain de raciste, et ils font avec, parce que ça les amène là où ils veulent aller. S’ils ne coupent pas les ponts, c’est qu’ils sont aussi racistes que lui. N’oublions pas ça.
Est-ce que vos projets parallèles – concevoir des porte-vélos, écrire des livres – nourrissent votre musique ?
On ne peut travailler dur sur une chanson que pendant un certain temps, ensuite on a plus ou moins épuisé le puits – il faut le laisser se remplir à nouveau. Je cloisonne aussi beaucoup. Je me concentre sur une chose pendant quelques heures, puis je m’arrête pour déjeuner et ensuite je travaille sur autre chose. Tu fais un petit break au milieu d’un enregistrement, ou de quoi que ce soit, et tu te dis, “OK, respirons autre chose et voyons si ça apporte un peu d’inspiration quelque part.”
Vous avez dit un jour que vous évitiez de reformer Talking Heads parce que ça éclipserait les autres choses que vous avez faites. Est-ce vraiment aussi simple que ça ?
Il y a beaucoup de raisons. Je vois ce qui se passe pour les autres quand ils se reforment – une première, une deuxième, puis une troisième fois. Avec un groupe comme les Pixies, c’est différent – ils trouvent le public qu’ils méritaient d’avoir depuis des années. Mais dans beaucoup de cas, c’est comme si tu n’avais rien de nouveau à dire, et que tu faisais, “OK, c’est un genre d’exercice nostalgique.” Et ça ne m’intéresse pas.
Il y a du David Byrne classique sur cet album : “Nous ne sommes que des touristes dans cette vie/Rien que des touristes, mais la vue est belle.” D’où ça vient ?
C’était un de ces moments où on se demande, inquiet, “Est-ce que quelqu’un a déjà utilisé ça ?” À l’évidence, je ne suis pas le premier à dire ça, mais peut-être suis-je le premier à le dire de cette façon particulière qui est la mienne. Le ton est un peu mélancolique, avec en même temps beaucoup d’émerveillement et d’ébahissement assez ridicules.
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Vous étiez une cible facile pour les débats sur l’appropriation culturelle, notamment avec My Life in the Bush of Ghosts, en 1981, qui samplait des chanteurs libanais et égyptiens. Comment voyez-vous tout ça aujourd’hui ?
En tant que musicien, même au tout début, je pensais, “C’est un truc rock & roll,” mais je ne me balade en prétendant que je suis noir – on connaît tous les gens chez qui l’appropriation est un peu trop poussée, au point que ça ressemble plutôt à de l’imitation. Le challenge, c’est de prendre des idées qui flottent dans l’air autour de nous et de les mettre dans une attitude et dans un corps d’homme blanc maladroit. Mais The Bush of Ghosts est particulièrement épineux. Ce n’est même pas quelqu’un qui apprend le style de guitare d’une autre culture ou quelque chose de ce genre, ce qui, pour moi, est absolument légitime – beaucoup de groupes africains à guitare imitent la musique cubaine. Mais sur cet album, on peut effectivement entendre les voix de gens d’autres cultures. Quand on utilise la voix de quelqu’un, on s’approprie une part de son âme. Je ne suis pas en train de débiner mon propre album, mais je comprends parfaitement pourquoi on peut ressentir ça.
Vous êtes fan du “Bad Liar” de Selena Gomez, qui sample “Psycho Killer”. Mais ça ne vous dérange pas d’entendre votre musique sortie à ce point de son contexte ?
Non, non, pas du tout. J’aurais un problème si quelqu’un prenait, disons, “This Must Be the Place”, qui est une chanson d’amour très personnelle – si quelqu’un la transformait en une sorte de truc horriblement violent, je dirais probablement, “Non, je ne vous donne pas l’autorisation de faire ça.” Mais à part ça, ouais, transforme le truc. C’est très bien. Et puis, vous savez, on touche de l’argent pour ça. Alors merci, Selena Gomez ! [Rires]
Brian Hiatt
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ash-r-black-blog · 6 years
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à propos de moi #1
Imagine-toi dans le salon d’une grande maison. Très chique, très riche, tu oses à peine respirer l’air ambiant, de peur qu’il soit payant.
J’ai dit « imagine », mais ne ferme pas les yeux, sinon, tu ne pourras pas lire la suite.
Donc, tu te trouves dans le salon, et la fête bat son plein. Les invités, tous âgés de seize à vingt-cinq ans, tiennent un verre à la main.
Verre plein, je te vide, verre vide, je te plains (ou je te plein, au choix).
Déjà bien éméchés, ils parlent fort et rient pour rien. Leurs phrases n’ont plus beaucoup de sens, mais cela ne semble déranger personne. Certains roulent même sous la table, déjà déchirés, alors que la soirée débute à peine.
Des rolling stones. La bonne blague ! Mais la musique n’a rien à voir. Celle qui pulse dans les enceintes et bien plus commerciale. Elle est tellement forte que tu en distingue à peine les sons.
Du vomi auditif !
Dans l’air, flotte un brouillard de chicha, juste au dessus du baby-foot. Tu le vois, ce grand brun au sourire enjôleur, en train de gagner une partie de billard ? Un verre dans la main gauche, une queue dans la droite …
Hé ! Mais, ça va bien, oui ? C’est une queue de billard qu’il tient à la main ! T’as les idées bien mal placées, je trouve !
Je disais… Il est là, les cheveux en bataille, et fête sa victoire avant même la fin de la partie.
Hé ben ce type-là, c’est pas moi.
A un mètre de sa position se trouve un vieux canapé de cuir brun, occupé par un petit groupe de buveurs. En plein milieu, miss popularité / palette de maquillage. On dirait presque qu’elle marchait tranquillement dans la rue, quand soudain, un Nyan-cat sauvage lui est apparu au dessus de la tête pour lui vomir un arc-en-ciel à la figure. Comme si ce n’était pas suffisant, un pit-bull en colère s’est ensuite lancé à sa poursuite pour lui arracher la moitié de ses vêtements.
Ses lèvres, ses ongles, ses paupières, son sac et ses chaussures sont toujours assortis. Si encore elle se maquillait pour elle même, elle ne nous ferait pas tant pitié, à toi, et à moi. Mais on dirait bien qu’elle le fait seulement pour l’un des rares types qui ne lui tournent pas autour. Ne t’en fais donc pas pour elle. D’ici la fin de la soirée, elle sera passée à autre chose. Elle aura trouvé au autre beau gosse au sourire Colgate, Freedent, ou Signal (désolée, je n’ai techniquement pas le droit de faire de publicité), joueur de football ou de rugby… peu importe. Ce type là ne sera, de préférence, pas plus intéressé que le précédent, mais c’est bien lui qu’elle importunera, jusqu’à ce qu’elle trouve une prochaine victime à qui pomper l’air, ou boire le sang. Un peu comme un vampire …
Cette fille non plus, c’est pas moi.
Sa meilleure pote, toujours pendue à son bras, celle qui imite son style vestimentaire et glousse comme une dinde à chacun de ses commentaires acides sur la tenue des autres invités ; celle-ci même qui l’a toujours secrètement détesté et admiré à la fois, qui jalouse sa popularité et sa superficialité… oui, tu vois exactement de la quelle je veux parler : cette effronté sans personnalité dont personne ne se risque à raconter l’histoire de peur qu’elle soit bien trop vide, ce n’est pas d’elle dont je veux te parler.
Elle, ce n’est toujours pas moi.
           A un mètre de distance, sur sa gauche, il y a ce type, un peu gêné, un peu gênant, et pas tout à fait à sa place. Il n’aime pas ce genre de fête, et ce n’est qu’un euphémisme. Il ne comprend pas trop ce qu’il fait ici, mais il reste planté là, droit comme un lampadaire, debout contre un mur, sans trop savoir comment agir. Il a été trainé ici par des amis, probablement après avoir dîné dans un restaurant alentour. Il ne demande qu’à rentrer chez lui. Malheureusement, n’ayant pas encore le permis de conduire, faute de confiance en lui, il ne peut pas rentrer sans ses amis. Ce gars-là, celui qui n’ose pas demander à être ramené, de peur qu’on rit de lui, qu’on le surnomme Cendrillon pour le restant de ses jours, on peut supposer qu’il aurait préféré passer la soirée à discuter dans une voiture, plutôt qu’ici, parmi tous ces inconnus. D’ailleurs, il a dû en émettre la proposition, juste assez bas pour qu’on puisse faire semblant de ne pas l’avoir entendu. De quoi aurait-il parlé ? Du bon vieux temps, sans aucun doute, du collège, du lycée, de tous ceux qui l’ont humilié et qui ne se rappelleront jamais son nom. Toute la soirée, rien que pour meubler, pour étouffer le silence qu’il déteste tant, ce jeune homme n’aurait pas arrêté de débiter son interminable monologue qu’il travaille depuis des années, que ses amis connaissent déjà par cœur.
Ce gars-là, celui qui est bien souvent élu héro des films et des livres pour ados, c’est pas moi.
           Mais observons-le encore un peu, il paraît que c’est un personnage attachant et commercial. Voilà qui me parait bien étrange, d’ailleurs, parce que personnellement, je le trouve d’un intérêt assez limité. Mais passons… Cette histoire est tout autant la mienne que la tienne, puisque je ne fais ici que la moitié du travail : j’écris, et toi, tu imagines. C’est donc à toi de décider s’il t’intéresse. Penchons-nous donc un peu plus sur son cas.
           Du coin de l’œil, il dévisage cette fille. Enfin, pas une fille en particulier, mais un peu toutes les filles, une à une ; Il les détaille, de la tête aux pieds, cherchant à savoir la quelle lui plait le plus. Chaque fois, c’est la même histoire : aucune n’attire son regard plus que la suivante, pas moins que la précédente, ni l’inverse… jusqu’à ce que l’une d’entre elles se risque à lui adresser la parole. A partir de cet instant, il en tombe éperdument amoureux, mais ne se sent pas plus capable de lui parler. Alors il ne dit rien, et attend sagement que la suivante vienne ravir son cœur.
En cet instant, tu le surprends à lancer des regards voulus discrets (mais finalement très mal adroits), dans la direction d’une brune. Pas très grande, pas très pudique, elle parle fort, pour couvrir la musique. Je te présente la descendante directe de Tinder et Meetic. Son passe-temps favori : trouver le « match » parfait pour un maximum de personnes. Ce soir, elle s’est donnée pour mission presque impossible, de « caser ensemble » deux de ses amis. La plus grande difficulté de ce jeu ? Elle ne sait pas encore les quels de ses amis elle voudrait voir ensemble.
J’ai mes défauts aussi, mais je n’ai pas besoin de respirer le poison depuis les poumons de quelqu’un d’autre. J’ai bien assez du mien comme ça, merci !
Dans cette maison, il n’y a pas que des types vantards ou sans profondeur, ni intérêt. Chacun a ses points forts et ses points faibles. Mais je ne suis pas ici. Tu ne m’y trouveras pas. Je me suis déjà risquée dans ce genre de fête, pour essayer, par curiosité, mais ce n’est pas pour moi. J’y suffoque. Où j’y sue phoque… à ce stade-là, je ne saurais plus dire la différence. En tous cas, du point de vue olfactif, il n’y en a aucune.
Que j’ai été invitée ou non, je ne suis pas là. Regarde par la fenêtre, tu m’apercevras peut-être. Je suis dans cette maison, là-bas, au bout de la rue, probablement penchée au dessus d’un manga, ou en train de regarder Orphan black (ou Lost girl, ou Switched at birth) pour la quinzième fois du mois. Si j’ai de l’inspiration, je serais en train de dessiner ou d’écrire. Mais jamais tu ne me trouveras à une fête si peuplée, avec une musique si forte et une telle fumée dans l’air.
« C’est pas comme ça que tu te trouveras un copain ! »
Merci. Et pourquoi tout le monde semble-t-il penser que trouver un copain est une fin en soi ? Qu’est-ce qui vous fait penser que c’est ce que je veux, que j’en ai besoin, qu’on ne peut pas être satisfait de sa condition lorsqu’on est seul ? Ou chercher autre chose ? Je suis fatiguée …
« Sale asociale ! »
Oui, asociale. Pas anti-sociale ! Comme je le disais, on a tous nos défauts, et voilà un des miens. Mes airs renfermés, taciturnes et moi, il paraît que nous pourrions être populaires si nous sortions. Apparemment, les gens préfèrent qu’on les écoute, plutôt qu’on leur parle. Trouvent-ils le silence mystérieux et attractif ?
J’en sais rien. Je m’en fiche. J’ai toujours quelque chose à raconter, mais pas au type près du billard, ni à miss popularité ou à sa pote. Et allez essayer de dire quelque chose à l’autre Rolling stone, sous la table …
Mon cercle d’amis à moi est très restreint, et je ne sors qu’avec eux, ou seule.
Ouais, tu vois exactement le genre… Mais pour l’instant, à travers une rue et deux fenêtres, ma silhouette ne t’apparaît que très floue.
J’entends bien que ce que j’ai à raconter pourrait ne pas t’intéresser autant que le contenu de la boîte vocale de Claude François quand elle est si vide que son téléphone en pleure (oui, bon, on passera sur cette mauvaise blague, on ne peut pas être dôle à tous les coups… ), mais s’il te reste du temps à perdre, tu peux toujours le passer à lire la suite.
Qui je suis ?
Certains de mes amis m’appellent Lily Addams. Une idée de la raison pour laquelle on me colle ce surnom ?
Rien à voir avec l’actrice de Chillers 2, je déteste les films d’horreur. Ils m’ennuient. Aucun rapport non plus avec toutes les chaînes Youtubes que tu pourrais trouver sous ce nom. Non. Mais tape ça sur Google. Quels sont les deux personnages célèbres qui ressortent le plus ?
Lily Munster et Morticia Addams.
Tu saisis l’idée ?
Par exemple, si j’accorde la couleur de mes vêtements, de mes ongles et de mes bottes, c’est seulement pour ne porter que du noir.
Le noir, ça va avec tout. Surtout avec le noir, d’ailleurs.
C’est en partie pour cette raison (du moins je suppose) que les gens me trouvent étrange. Lorsque j’entends les autres filles discuter de la couleur de leur vernis, c’est moi qui les trouve bizarre.
« Non, mais tu vois, cette couleur, c’est plus pour l’automne, alors qu’on est au printemps. »
Comment ça ? Tu portes ce que tu veux quand tu veux, non ? C’est pas le printemps qui t’as dit :
Attends, mais tu portes du saumon, là ? Mais tu m’as pris pour qui ? L’automne ? Encore, t’aurais mis du corail, je dis pas, mais du saumon… DU SAUMON, S’TE PLAIT !!! Non, mais ça va pas du tout, là, ma chérrrrrie !
(oui, je suis intimement persuadée que si le printemps pouvait faire la différence entre le saumon et le corail, il aurait la même tête que Cristina Cordula)
Et puis c’est quoi, d’abord, la différence entre corail et saumon ? C’est juste de l’orange.
Regarde mes ongles. C’est du noir ou rien. Et mes fringues ? Du noir. Et mon sac ? Mais quel sac ? J’ai un soutien-gorge. Autant qu’il serve à quelque chose !
Les vêtements fripés ou déchirés, ça ne me fait pas peur. En fait, ce sont même mes préférés.
« Sale punk ! »
C’est ce que les gens disent.
« Sale goth ! »
Ma sœur le dit aussi.
D’abord, je ne vois pas en quoi c’est sensé être une insulte. Ensuite, je trouve ça très réducteur pour les vrais punks ou les vrais goths ! Je ne suis ni l’un ni l’autre. J’aime porter des vêtements noirs et déchirés (et plutôt du steamgoth). Et ce soir là, alors que tu regardes par la fenêtre, je porte probablement un sweat-shirt trop grand dont les manches recouvrent entièrement mes mains, ou un pyjama pikachu.
Et ça, alors, pikachu, qu’est-ce que ça fait de moi ?
Quelqu’un d’immature, sans conversation. Quelqu’un qui a oublié de grandir, qui a des problèmes dans sa tête.
Ils disent que le premier pas c’est d’admettre que vous avez un besoin d’aide. Si tu veux mon avis, le premier pas, c’est de se rendre compte que quelque chose ne va pas comme il le faudrait. On peut très bien savoir qu’il y a un souci, mais penser qu’un coup de main serait superflu. Un peu comme ma tête de mule et moi, quoi. Mon problème, ma solution, et fichez moi la paix. Mais porter un kigurumi pokémon, jamais ça ne sera un problème. Peu importe l’âge. Non, si j’avais un problème (et je pense qu’il est résolu, car j’ai chassé cette mauvaise habitude), ce serait la maladie du nolife.
C’est ce moment dans ta vie, ou tu réalises que t’as passé tout l’été enfermé dans ta chambre à te gaver de sitcoms ultra commerciales à la Disney channel. Je devais avoir quinze ans, ou quelque chose dans le genre. Pendant deux mois, j’ai passé mon temps sans meilleur moyen d’occuper mes journées. Rien de constructif. Les vacances d’été touchaient à leur fin, et j’ai compris que ma vie allait droit dans le mur. Sur le coup, je n’ai rien changé, mais les grandes vacances suivantes, comme je pensais qu’elles seraient les dernières de ma vie, puisque ma mère voulait que je trouve du travail, je conviais régulièrement mes amis à la maison. Pas n’importe qui. Seulement ceux, qui d’après moi, n’étaient ni trop stupides, ni trop immatures. Nous avons donc construit de solides liens, et je répondais à leurs invitations chaque fois que je le pouvais.
Bien choisir ses amis, c'est important. Si t'es bizarre, ils ont qu'à t'aimer comme ça.  J'avais 15 ans, et c'est ce moment que j'ai choisi pour m'ouvrir aux gens. C'est aussi à partir de cette période que j'ai réalisé que mes camarades de classe agissaient étrangement. Mais la personne la plus bizarre que je connaisse, ça reste moi.  ça y est, on progresse... on dirait bien que mon image est plus nette à tes yeux. Comment je le sais ? Je viens de tourner la tête, et je t'ai vu m'observer depuis l'autre côté de la rue.  Et maintenant, qu'est-ce que tu vas faire ?
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nenasecrets · 7 years
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Ravie de vous retrouver aujourd’hui mes beautés, avec ces 3 nouveaux looks !!!
J’ai tellement de chose à vous raconter concernant ce LOOKBOOK !
Je crois que je peux dire que j’en suis fière…
Tout d’abord parce que j’ai fais appel à un ami photographe (David Roca) qui fait un travail formidable et très qualitatif.
Et cette fois-ci c’est vraiment ce que je voulais vous proposer ! Je n’avais pas envie de vous laisser avec 2 ou 3 photos prises à l’arrache (comme on dit)… Cette fois, ça me tenait beaucoup à cœur de vous proposer du contenu de qualité, avec un résultat professionnel, digne de grands magazines. C’est pour cela que son aide m’a été très précieuse.
De plus, ces 3 looks m’inspiraient en particulier… Certain(e)s d’entre vous se demanderont peut être : Pourquoi ?
Je vous l’accorde, rien d’extraordinaire dans ces 3 looks. Peut être tout simplement leur simplicité…
  Il faut savoir que j’aime autant la simplicité que la sophistication ! Et ces 2 opposés je les ai réunis pour réaliser ces 3 looks : un maquillage SOPHISTIQUÉ (teint parfait avec contouring, faux cils, sourcils impeccables…bref !), associé à des tenues aussi SIMPLES que possible : top, pantalon/short, basket. Eh BINGO ! Voilà le résultat !
Vous me demanderez probablement aussi : Pourquoi le style URBAIN ? Rien de compliqué dans ma réponse… tout simplement car ça me parle. C’EST UNE PARTIE DE MOI !
Ce style urbain, aux allures américain, un peu sportswear en gardant un côté féminin et sexy… c’est là où règne la complexité de ces looks. Et j’avoue vraiment aimer ça !
  Alors mon maquillage est ok, j’ai enfilé mes baskets… Et nous voilà parti pour shooter une centaine de photos de ces 3 LOOKS !
  LOOK 1
Ce look, c’est un peu mon quotidien…
Fidèle à mon jean, cette fois ci, kaki pour sortir un peu des sentiers battus voyons ^^ lol. Un élément très “passe partout”, que l’on peut porter pour toutes sortes d’occasions et de looks.
Mon crop top dans lequel je me sens si bien ! Il n’est ni court ni long. La dentelle du bas cache légèrement le ventre. C’est lui qui amène la “Urban’touch” à mon look.
Tout ça associé à une paire de basket, avec la particularité d’être elles aussi en transparence sur les côtés grâce à ce détail en forme de nid d’abeille.
Une tenue confortable, efficace et pas chère !
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Crop Top BERSHKA – Pantalon JENNYFER – Basket JUSTFAB – Lunettes WISH
  LOOK 2
Ce 2nd look… parlons-en ! ^^
C’EST L’ÉTÉ les filles ! Alors on en profite !
Cette année, la tendance est aux crop tops… et OMG J’ADOOOORE CA ! J’ai totalement craqué sur celui-ci, très “Instagram” comme direz certaines ! 😉
C’est le moment de montrer votre petit bidou si vous le souhaitez.
Et quand il fait chaud, on est jamais mieux que dans un short. De plus, on fait bronzer les gambettes !
Pour rester dans le thème, je porte des baskets assez tendance cette saison. Vous en avez aussi peut être ?! Vous savez ces baskets avec ces gros lacets satinés ? je les adore ! et je remercie mon amie de me les avoir offert ! 😀
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Crop Top NEWYORKER – Short JENNYFER – Basket (BOUTIQUE INDEPENDANTE) – Lunettes WISH
L’association de ces 3 pièces nous permet de valider le thème URBAN STYLE ! 😉
YESSSS !
  LOOK 3
Pour ce dernier look, j’ai continué d’opter pour un short, une paire de baskets et un crop top.
En revanche, le crop top cette fois-ci, apporte vraiment une touche différente à la tenue. Un effet plus délicat et féminin ressort de ce look. Beaucoup l’auraient porté avec une petite jupe crayon ou un pantalon carotte… mais c’est là le but de ce look… DÉCALER les pièces afin de créer son propre style 😉
P.s: ce crop top me rend juste… DINGUE ! Je le trouve absolument sublime.
Le short en jean blanc fonctionne plutôt bien avec le haut. Son style un peu “destroy” le rend très tendance.
Et pour finir, avec mes petites dernières… mes baskets imitation stan smith (oui oui tout le monde n’a pas envie de foutre 100 balles dans des godasses 😉 ) dans lesquelles je me sens absolument bien et mes pieds me disent merci ! ^^
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Crop Top NAFNAF – Short PIMKIE – Baskets JUSTFAB
  J’espère de tout coeur que ce lookbook vous aura plu. Cela vous aura permis de  me découvrir un peu plus, à travers mes vêtements, mon style…
En mode, je suis un vrai caméléon et peux porter tout un tas de styles différents.
En voici un. Une partie de moi.
Tenez-vous prête à découvrir pleins de prochains LOOKS ! 😉
  Lachez vos LIKES et COMMENTAIRES, je vous observe ! ;D
      Retrouvez mon lookbook en vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=kanZMKPWTbI
Le tutoriel de ce maquillage est disponible ici : https://www.youtube.com/watch?v=BreXOsVVipU
Merci au photographe David Roca, retrouvez-le sur facebook : https://www.facebook.com/pho81/
  MERCI À TOU(TE)S !
Nena
URBAN STYLE LOOKBOOK Ravie de vous retrouver aujourd'hui mes beautés, avec ces 3 nouveaux looks !!! J'ai tellement de chose à vous raconter concernant ce LOOKBOOK !
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piloteus · 7 years
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Le Tigre Volant
Lorsque je débranche le pilote automatique, je suis en finale pour la piste unique de l’aéroport de Saïpan, une île volcanique dans le Pacifique, juste à 15 degrés au-dessus de l’équateur. L’île ne fait que 20 km de long, mais les Américains ont mis trois semaines à la conquérir pendant la Seconde Guerre Mondiale. La piste a un dénivelé positif, donc tu as l’impression d’être trop haut comme le seuil remonte. Mais les lumières rouges et blanches à sa gauche confirment que je suis sur un plan de trois degrés. Il faudra donc cabrer l’appareil un peu plus à l’arrondi ou c’est l’impact de la roulette de nez assuré. Saïpan, c’est le lieu fameux de la Banzai Cliff où 1.000 habitants en 1944 se sont suicidés en se jetant d’une falaise, parce que les Japonais leur avaient parlé, à faux, de la cruauté intolérable des envahisseurs américains.  
J’avais quitté Tokyo il y a juste trois heures, et après avoir survolé le grand bleu – le lieu sûrement de beaucoup de dogfights entre les Corsairs et les Zéros dans la campagne du Pacifique – je me retrouve en finale, le biréacteur Boeing 757 entre mes mains. On est qualifié sur le Boeing 767 et Boeing 757, mais en tant que pilote long-courrier, la plupart de mes vols se font sur le bicouloir B767-300ER. Le “handling” est un peu différent. On dit que si le 767 est comme une Cadillac, alors le 757 est une Corvette — le paquebot contre la voiture de sport.
Lorsque ce Boeing 757 aux couleurs Delta perce les derniers cumulus isolés autour de l’île, les autobrakes armés sur “3”, je peux voir à ma droite Tinian, qui fut le lieu de lancement d’Enola Gay le 6 août 1945. Je peux encore voir ses pistes. L’île de Tinian est un endroit très stratégique pour les Américains, car de là, les bombardiers pouvaient enfin atteindre le Japon. Et donc, après une bataille sanglante où seulement 300 sur 8.000 Japonais survécurent, les Américains ont construit la plus grande base aérienne jamais construite pendant la guerre.
Depuis les opérations à Tokyo-Narita ce matin, je discutais avec un autre équipage, qui eux se rendaient à Guam. Le plan de vol et les cartes météo sous le bras, le commandant de bord de cet équipage s'est présenté à moi, et il m’a dit, surpris, qu’il ne m’avait jamais vu avant. J’avais l’impression de faire partie d’une escadrille spéciale où tout le monde se connait. J’ai répondu que je suis nouveau sur la flotte bien que ça fasse des années que je suis à Delta. On se reverra sûrement ce soir au bar de l’hôtel de Narita après avoir fait un aller-retour de sept heures sur le Pacifique, lui vers Guam, moi vers Saïpan.
Nos rotations dans l’Asie durent de dix à douze jours. Avant Tokyo, j’avais fait escale à Manille, dans les Philippines. Singapour avant ça. Demain je me poserai en Chine. Nous sommes les Tigres Volants de Delta, la seule compagnie américaine qui a un hub en Asie.
Au bar le soir, on sera assis autour d’une table, à boire une bière et à raconter des histoires : on parle d’un équipage qui a failli être mis en prison à Manille après une panne moteur au décollage, et un retour à l’aéroport. Les autorités locales accusaient les pilotes d’avoir mis la vie des passagers philippins en danger. Mais il s’est avéré que le mécanicien qui avait travaillé sur le moteur était lui-même un Philippin. Un autre équipage a presque causé un incident diplomatique lorsqu’ils ont traversé une piste à Shanghai sans autorisation, et le pilote dans son rapport a dit que l’Anglais du contrôleur chinois était difficile à comprendre. Delta a rapatrié immédiatement ces deux pilotes qui furent mis sous enquête et interrogés par les autorités chinoises. Un vice-president de Delta s’est rendu en Chine pour offrir ses excuses au nom de la compagnie. (Les Chinois ont insisté que le rapport du pilote fut modifié et que toute mention de l’Anglais du contrôleur soit effacée.)  
C’est la dernière rotation pour mon commandant de bord, Rick, qui part à la retraite. Une autre ronde de bières va être commandée, des cigares vont être fumés. Il y a également une femme, d’un certain âge, commandant de bord B747. Elle est assise à coté de moi et a l’air étonnamment à l’aise dans cette atmosphère mâle-alpha exacerbée. Elle s’est sûrement lancée dans cette carrière quand les femmes dans les cockpits étaient rares, et elle a su s’adapter. 
Et puis à côté d'elle, il y a le légendaire Captain Paul H. Un gars super au look d’acteur, style John Travolta, qui s'est fait embaucher par Northwest lorsqu’il avait à peine 24 ans (Delta a racheté Northwest), et qui est passé commandant de bord à l’âge de 31 ans. Ca fait 20 ans qu’il est maintenant captain sur la “baleine”, le nom qu’on donne affectueusement au B747. Paul a tellement d’ancienneté dans la compagnie qu'il fut jadis le commandant de bord de Rick, mon commandant qui part maintenant à la retraite. 
Et assis au bar, je revois fortuitement un jeune pilote avec lequel j’ai partagé une maison à Minneapolis il y a quelques années. Je parle de lui dans mon journal, le Comeback Kid. Corey est enfin passé de la régionale à Delta. On sourit et on se tape sur l’épaule, une réunion de deux Flying Tigers à l’autre bout du monde. 
On a plus de 12.000 pilotes à Delta, mais on n’est qu’une fraction à faire l’Asie. On est qualifié dans le “Pacific theater” — l’expression utilisée à Delta – et on est soit sur B757, B767 ou sur B747. Les rotations sont les plus longues, tu fais des trajets au-dessus du plus grand océan du monde, et tu es à 180 minutes de vol de toutes terres. La couverture radar est minimale ou inexistante, la radio HF mauvaise, l’accent des contrôleurs pire encore. Et si tu penses à imiter Sully, n’oublie pas que les eaux sont infestées de requins. Ton dispatcher qui suit ton vol, ton chef pilote qui doit être prêt à t’aider, et les quartiers généraux de ta compagnie sont carrément dans un autre hémisphère. L’assistance peut mettre longtemps à arriver.
Mais poser un B757 sur une piste courte dans les îles Mariannes, en plein milieu du Pacifique, comme je le fais aujourd’hui, ça en vaut le coup. Je suis un Alsacien qui a bien pu visiter des lieux historiques en Europe, mais qui se sent privilégié également d’avoir pu visiter Pearl Harbor, Hiroshima et maintenant la base de lancement des B-29 qui ont mis fin à la guerre. 
Lorsqu’on dégage la piste vers la gauche, après mon atterrissage, je peux voir les vestiges d’un bunker japonais, que je n’aurai sûrement pas détecté si Rick ne me l’avait pas pointé du doigt. Et avec une température extérieure de 28 degrés sous les tropiques, je sortirai de mon 757 avec l’uniforme chemise blanche Delta, des barres dorées sur mes épaules, des ailes sur ma poitrine, et jamais aussi fier d’être un Tigre Volant.
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rollingstonemag · 7 years
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Un nouvel article a été publié sur http://www.rollingstone.fr/velvet-underground-nico-10-choses-que-vous-ne-saviez-pas/
« The Velvet Underground and Nico » : 10 choses à savoir
Des riffs pop volés, les idées folles de Warhol, une résidence funeste à Greenwich Village et d’autres éléments qui ont influencé le premier album légendaire du groupe
Par Jordan Runtagh / Traduit et adapté par Mélanie Geffroy
Un demi siècle plus tard, The Velvet Underground and Nico symbolise toujours une certaine sorte de contre-culture. Pas du genre de Haight-Ashbury ou de Sgt. Pepper mais quelque chose de plus étrange et de plus ancré dans la ville de New York. Sorti le 12 mars 1967, le premier album des Velvet Underground a apporté une touche de nouveauté, a élargi le champ des possibles et exploré les côtés les plus sombres de l’humanité. Soutenus par Andy Warhol et portés par la voix exotique de Nico, Lou Reed, John Cale, Sterling Morrison et Maureen Tucker ont déclaré leur indépendance avec un travail brut et innovant. De nombreuses façons, The Velvet Underground and Nico a été le premier album qui semblait réellement mériter l’appellation d’alternatif.
Cinquante ans après sa sortie, l’album est toujours incroyablement original, source d’inspiration pour de nombreux styles de musique. Voici 10 choses fascinantes sur la création de cet album.
Lou Reed a tout d’abord travaillé avec John Cale pour jouer une imitation de « The Twist »
https://www.youtube.com/watch?v=5r998weOUiM
La carrière musicale de Reed a commencé en 1964 lorsqu’il fut engagé comme compositeur chez Pickwick Records, un label basé à New York et spécialisé dans les sosies vocaux de chanteurs contemporains bien placés dans les charts. « On produisait des chansons à tour de bras, c’est tout, s’est souvenu Reed en 1972. Jamais de succès. On produisait ces albums arnaques à tour de bras ».
Lorsque les plumes d’autruches sont devenues à la mode dans les magazines féminins, Reed a été inspiré pour écrire une parodie des chansons de plus en plus ridicules que l’on entendait à la radio. En composant la chanson, Reed a décidé d’accorder les six cordes de sa guitare pour qu’elles jouent la même note. « Un mec à Pickwick a eu cette idée et je me la suis appropriée, a-t-il déclaré à Mojo en 2005. Ça donnait un effet fantastique. Je m’amusais et j’ai écrit une chanson à ce moment-là ».
Reed a enregistré la chanson avec un groupe de joueurs studio. Elle est sortie sous le nom de The Primitives. Malgré ces méthodes pas très orthodoxes, Pickwick s’est dit que « The Ostrich » avait du potentiel et l’a sortie en single. Il s’est bien vendu. Le label a alors eu l’idée de rassembler des musiciens pour se faire passer pour le groupe bidon et faire la promotion de la chanson lors de représentations live. Reed a commencé à chercher des membres potentiels, accordant autant d’importance à l’attitude qu’à l’aptitude musicale. John Cale avait les deux.
Les deux hommes se sont rencontrés lors d’une soirée organisée dans le Lower East Side à Manhattan. Reed a été attiré par les cheveux longs de Cale qui le faisait ressembler à un Beatle. Prodige entraîné, le jeune Welshman avait emménagé dans la ville quelques mois plus tôt pour poursuivre ses études de musique et jouer de l’alto avec le Theatre of Eternal Music du compositeur avant-gardiste La Monte Young. Intrigué par son pedigree, Reed l’a invité à rejoindre The Primitives. Sentant qu’il pourrait s’amuser et se faire de l’argent facilement, Cale a accepté.
Lors des répétitions de la chanson, Cale fut très surpris de découvrir qu’elle produisait le même ronronnement auquel il avait été habitué en jouant avec Young. Clairement sur la même longueur d’ondes, ils se sont plus tard connectés sur un plan personnel. « Lorsque j’ai rencontré Lou dans un bar, a déclaré Cale en 1998 dans le documentaire American Masters, il m’a préparé une bonne tasse de café, m’a fait asseoir et a commencé à me questionner sur ce que je faisais vraiment à New York. Nos esprits se sont rencontrés là ».
Le groupe s’est fait expulser de sa résidence à cause de la chanson « The Black Angel’s Death Song »
https://www.youtube.com/watch?v=fU4G_8VYlOQ
Sterling Morrison a rejoint le duo après avoir rencontré Reed par hasard dans le métro. Il était son camarade de classe à l’université de Syracuse. Ensemble, ils ont formé un groupe libre avec Angus MacLise, le colocataire de Cale et membre du collectif Theatre of Eternal Music. Sans véritable nom (tout d’abord connu sous le nom des Primitives puis des Warlocks et des Falling Spikes avant de tirer leur nom iconique d’un livre de poche), le quartet s’est mis à répéter et à enregistrer des démos dans l’appartement de Cale tout au long de l’été 1965.
Les membres néophytes de Velvet Underground se lièrent d’amitié avec le journaliste de rock Al Aronowitz qui s’arrangea pour qu’ils donnent un concert dans un lycée du New Jersey en novembre. Cela irrita le bohémien MacLise qui n’appréciait pas de devoir se pointer n’importe où à un moment qu’il n’avait pas choisi. Lorsqu’il apprit qu’ils recevraient de l’argent pour leur performance, il quitta le groupe sur le champ, râlant car le groupe allait jouer à guichet fermé. Pour le remplacer à la batterie, les membres du groupe demandèrent à Jim Tucker, l’ami de Morrison, si sa sœur Maureen (alias « Moe ») était disponible. Elle l’était et devint membre du groupe.
Les gymnases n’étaient pas l’endroit idéal pour le groupe. « On faisait tellement de bruit et tellement peur que la majorité du public, les enseignants, les élèves et les parents, se sont enfuis en criant, » a déclaré Cale dans American Masters. Aronowitz leur a trouvé une résidence dans un club de Greenwich Village, le Café Bizarre. Son nom était inapproprié car ni les propriétaires ni la poignée de clients n’appréciaient les sons bizarres. Dans une tentative de s’adapter à une nouvelle culture, le groupe ajouta quelques standards rock à leur répertoire. « On a fait six soirs au Café Bizarre, un certain nombre de représentations impossibles, a déclaré Morrison dans une interview en 1990. On jouait quelques reprises, « Little Queenie », « Bright Lights Big City » … des chansons de R&B noir que Lou et moi aimions et toutes nos propres chansons ».
Après trois semaines, la monotonie est devenue insupportable. « Un soir, on jouait « The Black Angel’s Death Song ». Le propriétaire des lieux est venu nous voir et nous a dit « Si vous rejouez cette chanson, vous êtes virés ! ». On a donc commencé notre prochaine représentation avec cette chanson-là, » a déclaré Morrison à Sluggo! à propos de l’ignoble fin de leur période groupe de bar piège à touristes. Leur propre sabotage a eu l’effet escompté et ils furent renvoyés. Ils avaient cependant réussi à attirer l’attention d’Andy Warhol.
Le co-producteur de l’album a refusé un paiement en liquide et a demandé une peinture de Warhol à la place
Déjà peintre, sculpteur et cinéaste prolifique, au milieu des années 1960, Warhol a cherché à étendre son célèbre empire Factory et à l’ouvrir au rock & roll. Sur les conseils de son très bon ami Paul Morrissey, la star de 37 ans s’est rendue au concert des Velvet Underground au Café Bizarre et leur a proposé d’être leur manager. Ce titre aura des connotations plutôt libres même si Warhol a considérablement modifié leur son. Craignant que le groupe ne manque du glamour nécessaire pour devenir des stars, il leur a suggéré d’ajouter un top modèle allemand connu sous le nom de Nico. La proposition n’a pas suscité autant d’enthousiasme que prévu. Reed était particulièrement mécontent ; néanmoins, Nico fut acceptée dans le groupe comme chanteuse.
Warhol incorpora le groupe, alors renommé Velvet Underground with Nico, dans une série de performances multimédias appelée Exploding Plastic Inevitable : un mariage entre musiques, films, danses et lumières undergrounds. Norman Dolph, un représentant de compte de 27 ans chez Columbia Records, également DJ et preneur de son, était présent pour apporter son aide. « J’ai fait fonctionner une discothèque mobile. Si ce n’était pas la première, c’était la deuxième à New York, a-t-il déclaré plus tard à l’auteur Joe Harvard. J’étais un mordu d’art et mon truc, c’était de fournir la musique aux galeries d’art, pour des spectacles et pour des ouvertures. Je demandais une œuvre d’art en guise de paiement plutôt que du liquide. C’est comme ça que j’ai rencontré Andy Warhol ».
A l’été 1966, Warhol a décidé qu’il était temps de prendre sa place dans le studio d’enregistrement. S’y connaissant peu, il a demandé conseil à Dolph. « Lorsque Warhol m’a dit qu’il voulait faire un album avec ces gars, je lui ai répondu « Oh, je peux m’en occuper, pas de problème. Je le ferai en échange d’une peinture », a-t-il déclaré dans Sound on Sound. En tant qu’intermédiaire, j’aurais pu dire que je le ferais en échange d’une commission, mais j’ai demandé un tableau, [et] il a accepté ».
Dolph a réservé un studio, couvrant lui-même une partie des dépenses, produisant et se reposant sur ses collègues de Columbia pour finalement sortir le produit. Pour tout ça, il reçut une toile « Deat and Disaster Series » de Warhol. « Une jolie peinture, vraiment. Malheureusement je l’ai vendue aux alentours de 1975, pendant mon divorce, pour 17 000 dollars. Je me rappelle m’être dit à l’époque « Mince, je parie que Lou Reed ne s’est pas encore fait 17 000 dollars avec cet album ». Si je l’avais encore aujourd’hui, elle vaudrait environ 2 millions de dollars ».
Il a été enregistré dans le même bâtiment qui a plus tard abrité le Studio 54
L’un des clients de Dolph était Scepter Records, plus connu pour avoir sorti des singles des Shirelles et de Dionne Warwick. Leurs bureaux modestes sur 254 West 54th Street dans le centre-ville de Manhattan étaient remarquables car ils avaient leur propre système d’enregistrement.
Même si les Velvet Underground n’étaient pas habitués aux studios, il n’y avait pas besoin d’être ingénieur pour savoir que la pièce avait connu des jours meilleurs. Reed, dans les notes d’accompagnements du coffret Peel Slowly and See, l’a décrite comme se situant « quelque part entre une reconstruction et une démolition…les murs s’effondraient, il y avait des trous béants dans le sol et des équipements de menuiserie jonchaient le sol ». Cale se souvient avoir été tout aussi impressionné dans son autobiographie publiée en 1999. « Le bâtiment était sur le point d’être condamné. On est entrés et on s’est aperçus que les lattes du plancher étaient en morceaux, que les murs étaient en mauvais état et qu’il n’y avait que quatre micros qui fonctionnaient ».
Ce n’était pas glamour et, à l’époque, les équipements fonctionnaient à peine mais les studios du Specter Records feraient l’affaire pour les quatre jours d’enregistrement à la mi-avril 1966 (les dates exactes restent incertaines), pour les sessions de Velvet Underground and Nico. Même si Warhol a joué un rôle distant dans l’histoire, il retourna au 254 West 54th Street de nombreuses fois durant les dix années qui suivirent, lorsque le rez-de-chaussée abritait la boîte de nuit notoire Studio 54
Warhol voulait insérer une rayure dans tous les exemplaires de l’album pour perturber « I’ll Be Your Mirror »
https://www.youtube.com/watch?v=dMeZCPbM6bA
Andy Warhol est nominalement le producteur de The Velvet Underground and Nico, mais en réalité, son rôle était plus comparable à celui d’un producteur de film qui trouve le projet, qui trouve de l’argent et qui engage une équipe pour lui donner vie. Les rares fois où il a assisté aux sessions d’enregistrement, Reed se souvient de lui « assis dans la régie en train de regarder toutes les lumières qui clignotaient, captivé et fasciné …Bien sûr, il ne connaissait rien à la production d’un album. Il s’asseyait juste là et disait « Oooh, c’est fantastique » ».
On peut dire que le manque d’implication de la part de Warhol était le plus beau cadeau qu’il pouvait faire aux Velvet Underground. « L’avantage d’avoir Andy Warhol comme producteur, c’est que, puisqu’il est Andy Warhol, [les ingénieurs] laissaient tout dans son état pur, » s’est souvenu Reed en 1986 dans un épisode de The South Bank Show. Ils lui demandaient « C’est bon M. Warhol ? » et il leur répondait « Oh…ouais ! ». Dès le début, on a compris ce que ça voulait dire d’être en studio, d’enregistrer des choses à notre façon et d’avoir une liberté totale ».
Même s’il a essayé de façonner le groupe à sa propre image, Warhol a émis quelques suggestions. L’une de ses idées les plus excentriques pour la chanson « I’ll Be Your Mirror », la ballade délicate de Reed inspirée par les sentiments qu’il ressentait pour Nico, ne s’est jamais concrétisée. « On devait insérer une rayure dans la chanson pour que ça fasse « I’ll be your mirror, I’ll be your mirror, I’ll be your mirror », et que ça ne s’arrête jamais, a expliqué Reed dans Uptight: The Velvet Underground Story de Victor Bockris. Ça continuerait jusqu’à ce que vous veniez retirer le bras du tourne-disques ».
« There She Goes Again » emprunte un riff à une chanson de Marvin Gaye
https://www.youtube.com/watch?v=y3E5YIP-DvU
Le temps qu’a passé Reed à Pickwick lui a permis de parler couramment le langage de la musique pop. Souvent éclipsée par ses arrangements musicaux innovants et les sujets tabous qu’il abordait dans ses chansons, sa capacité à créer une mélodie que l’on pouvait instantanément chantonner était évidente, notamment avec des chansons entraînantes comme « Sunday Morning », le premier morceau de l’album. Ce titre est enjoué et on y entend la voix androgyne de Reed qui remplace Nico. Les premières notes de basse que l’on entend au début de la chanson sont un clin d’œil intentionnel à « Monday, Monday » des Mamas and the Papas, une chanson qui s’est hissée en haut des classements des meilleurs titres lorsqu’elle a été enregistrée pour la première fois au mois d’avril 1966.
« There She Goes Again » emprunte également une partie de guitare à l’un des meilleurs tubes de Motown. « Le riff est tiré de la chanson « Hitch Hike » de Marvin Gaye, a admis Cale au magazine Uncut en 2012. C’était la chanson la plus facile de toutes et elle vient du temps où Lou écrivait de la pop à Pickwick ».
Cette chanson deviendra l’une des premières des Velvet Underground à être reprise, au Vietnam. Un groupe de militaires américains se produisant sous le nom de Electrical Banana pendant leurs heures de pause reçut un exemplaire de The Velvet Underground and Nico de la part d’un ami qui pensait qu’ils allaient apprécier le fruit sur la pochette. Ils apprécièrent également la musique et ont enregistré une version de « There She Goes Again ». Ne voulant pas attendre de rentrer aux États-Unis, ils ont construit un studio de fortune au milieu de la jungle avec des palettes en bois, une tente, des micros en bambou et en branchant leurs amplificateurs dans un générateur de gaz.
La batterie s’arrête pendant l’apogée de « Heroin »
https://www.youtube.com/watch?v=WZseqKBMq4c
La chanson la plus notoire de l’album est également l’une des plus anciennes. Elle date de l’époque où Reed était étudiant à l’université de Syracuse, lorsqu’il jouait avec des groupes folk et rock et testait des substances illicites. Grâce à ses capacités révélées par ses études de journalisme (sans parler d’une affinité pour Naked Lunch de William S. Burroughs), Reed a écrit un couplet qui décrivait l’expérience de se piquer avec une clarté stupéfiante et un détachement inquiétant.
Reed avait essayé d’enregistrer la chanson lorsqu’il était chez Pickwick Records. « Ils m’ont enfermé dans une pièce et m’ont dit « Écris 10 chansons » a déclaré Reed à WLIR en 1972. J’ai écrit « Heroin » et j’ai dit « Eh, j’ai quelque chose pour vous ! ». Ils m’ont répondu « Jamais. Jamais » ». Le groupe n’avait pas de telles contraintes lorsqu’il était financé par Andy Warhol.
Travailler dans le cadre peu familier d’un studio était toujours un défi pour le groupe, en particulier lors de l’intro de « Heroin ». Maureen Tucker a fini par se perdre dans la cacophonie et a tout simplement arrêté de jouer. « Personne ne le remarque vraiment mais au milieu de la chanson, on n’entend plus de batterie, a-t-elle déclaré dans le documentaire sorti en 2006, intitulé The Velvet Underground: Under Review. Personne ne pense jamais au batteur. Ils s’inquiètent tous de la guitare et personne ne pense à la batterie. Dès que la cacophonie a commencé, je ne pouvais plus rien entendre. Je n’entendais plus personne. Je me suis donc arrêtée en me disant « Oh, ils vont s’arrêter aussi et me demander « Qu’est-ce qu’il y a Moe ? ». Mais personne ne s’est arrêté ! Je me suis donc remise à jouer ».
Lou Reed a dédié « European Son » à son mentor de l’université qui détestait la musique rock
https://www.youtube.com/watch?v=igWyYA_r06Y
L’une des influences formatrices de Reed a été Delmore Schwartz, un poète et auteur qui est devenu son professeur et ami lorsqu’il était étudiant à l’université de Syracuse. Avec un esprit cynique et souvent glacial, il a inculqué à Reed une façon de croire en sa propre écriture. « Delmore Schwartz était l’homme le moins heureux que j’ai rencontré dans ma vie, et le plus intelligent… jusqu’à ce que je rencontre Andy Warhol, a déclaré Reed à l’écrivain Bruce Pollock en 1973. Un jour, il était ivre au bar de Syracuse et il m’a dit « Lou, si tu vends ton âme au diable, je t’aurai ». Je n’avais pas imaginé faire quoi que ce soit et encore moins vendre mon âme au diable ».
Le rock & roll comptait comme vendre son âme au diable pour Schwartz. Apparemment, il détestait ce genre de musique, en particulier les paroles, mais Reed ne pouvait pas laisser passer l’occasion de saluer son mentor dans son premier travail artistique majeur. Il a choisi de dédier la chanson « European Son » à Schwartz, simplement parce que c’est le morceau qui ressemble le moins au canon rock. Après seulement quelques paroles, elle se transforme en un paysage sonore avant-gardiste et chaotique.
Schwartz n’a probablement jamais entendu cette chanson. Abîmé par l’alcoolisme et une maladie mentale, il a passé ses derniers jours reclus dans un hôtel de second ordre dans le centre-ville de Manhattan. Il y est mort d’une crise cardiaque le 11 juillet 1966, trois mois après que les Velvet Underground ont enregistré « European Son ». Isolé même dans la mort, il a fallu deux jours pour que son corps soit identifié à la morgue.
Le verso de la pochette de l’album a engendré des poursuites judiciaires qui ont retardé la sortie de l’album
Avoir Andy Warhol comme manager peut avoir certains avantages, et l’un d’entre eux est la garantie d’avoir une pochette d’album géniale. Tandis que l’implication de l’artiste sur un plan musical laissait à désirer, l’art visuel était à sa portée. Ennuyé par les images seulement statiques, il a conçu un autocollant en forme de banane sous lequel on allait découvrir une banane rose dont on avait retiré la peau (et légèrement phallique) avec la mention « peel slowly and see ». A part cette mention, le seul texte sur la pochette blanche de l’album était le nom de Warhol en bas à droite. Il ajoutait sa signature officielle au projet des Velvet Underground.
La promesse d’une œuvre originale de Warhol sur la pochette de chaque album était un argument de vente majeur pour Verve, la filiale de MGM qui avait acheté les droits de distribution des enregistrements. Ils ont dépensé beaucoup d’argent pour obtenir une machine spéciale capable de réaliser la vision de l’artiste. Paradoxalement, c’est la photo du groupe en plein milieu d’une représentation au Chrysler Art Museum de Norfolk en Virginie au verso traditionnel de la pochette qui causa le plus de maux de tête. Un montage était projeté sur la scène et on pouvait voir l’image retournée d’Eric Emerson, acteur et associé de Factory, tirée du film Chelsea Girls de Warhol. Emerson, qui avait récemment été arrêté pour possession de drogue et qui avait besoin d’argent, a menacé de poursuivre le label en justice pour utilisation non autorisée de son image.
Plutôt que de payer Emerson (apparemment 500 000 dollars), MGM a arrêté la production de la pochette tout en cherchant comment ils pourraient retirer l’image incriminée. Des exemplaires de l’album furent rappelés en juin. « Toute cette histoire a été un fiasco tragique pour nous et prouve à quel point ils étaient idiots chez MGM, a déclaré Morrison à Bockris. Ils ont répondu en retirant immédiatement l’album des rayons et ce pendant plusieurs mois alors qu’ils mettaient des autocollants sur la photo d’Eric. L’album a donc disparu des charts presque immédiatement en juin, juste au moment où il allait entrer dans le Top 100. Il n’y est jamais retourné ».
La sortie retardée a déclenché une haine intense et souvent hilarante de Sterling Morrison à l’égard de Frank Zappa
Les chansons qui allaient figurer sur l’album étaient déjà enregistrées en mai 1966, mais des soucis logistiques dans la production (dont l’autocollant sur la pochette) et des problèmes promotionnels ont retardé la sortie de l’album de près d’un an. Les circonstances exactes restent floues mais au lieu de tenir pour responsables les dirigeants de la maison de disques ou Warhol pour son incapacité à être leur manager, les Velvet Underground ont rejeté la faute sur une cible improbable : Frank Zappa, également produit par MGM/Verve.
Demandez à Frank Zappa de manger de la merde en public, il le fera si ça lui fait vendre des albums
Le groupe croyait que Zappa avait fait usage de son influence pour retarder la sortie de leur album au profit de son propre album, Freak Out, avec les Mothers of Invention. « Le problème, [c’était] Frank Zappa et son manager, Herb Cohen, a déclaré Morrison. Ils nous ont saboté de plusieurs façons parce qu’ils voulaient être les premiers à sortir leur album. On était totalement naïfs. On n’avait pas de manager qui allait voir la maison de disques tous les jours et dire ce qu’il avait à dire ». Cale a affirmé que le riche mécène du groupe a affecté le jugement du label. « Le service qui s’occupe de la promotion des artistes [a fait] son choix, « Zéro dollar pour VU parce qu’ils ont Andy Warhol. Donnons tout l’argent à Zappa » »,a-t-il écrit dans son autobiographie.
Quelle que soit la vérité, Sterling Morrison a gardé de la rancune contre Zappa jusqu’à sa mort, ne faisant aucun effort pour cacher son mépris dans les interviews. « Zappa est incapable d’écrire des paroles. Il protège ses insuffisances musicales en faisant du prosélytisme auprès de tous ces groupes qui l’aiment bien, a-t-il déclaré à Fusion en 1970. Pour moi, l’album Freak Out est un déchet ». Il était encore plus direct dix ans plus tard lorsqu’il a parlé au magazine Sluggo!. « Oh, je déteste Frank Zappa. Il est vraiment horrible mais c’est un bon guitariste. … Demandez à Frank Zappa de manger de la merde en public, il le fera si ça lui fait vendre des albums ».
Reed a également eu des mots durs envers Zappa au fil des années. Dans la biographie du groupe parue en 1973 écrite par Nigel Trevena, il fait référence à Zappa comme « probablement la personne la moins talentueuse que j’ai entendue dans ma vie. Il ne vaut rien, il est prétentieux, académique et il n’arrive pas à jouer quoi que ce soit. Il ne sait pas jouer de rock & roll parce que c’est un perdant. … Il ne s’aime pas et je pense qu’il a raison ». Les deux hommes ont enterré la hache de guerre des années plus tard. Après la mort de Zappa suite à un cancer de la prostate en 1993, Reed l’a présenté à titre posthume au Rock and Roll Hall of Fame.
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