Tumgik
deviance-nocturnale · 8 months
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30. Au revoir / Écrire
On est le trente du mois, la parenthèse enchantée se ferme, les rideaux du théâtre de pourpre et d'éloges clos. J'aimerais tenir ce fameux livre à l'histoire interminable entre mes mains. Impossible, attendre une année, contrat renouvelable à vie peut-on croire. Un CDI d'écriture. Une dernière fois, sourire aux touches du clavier qui s'agitent frénétiquement, gravant des mots dans l'immensité du web. Une dernière fois, s'épancher à vif, anatomie d'une vie insignifiante, bravant les plus intemporels déboires. Quelque chose de beau est en cogitation. Je signe mon nom en bas de page, je tire ma révérence. (Ai-je seulement tout dit ?)
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deviance-nocturnale · 8 months
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29. Dernières fois
Je n'aime pas les dernières fois, je ne les savoure pas. Je me dis toujours que ce n'est pas une fin en soi, qu'on se reverra pour passer d'autres lendemains heureux, qu'on se fera cette fameuse sortie kayak ou cette soirée victorienne, or, l'expérience, implacablement, montre qu'il s'agit bien d'une promesse en l'air, politesse oblige. On jure les grands dieux. On n'est pas pareils, nous. Le à un de ces quatre, ça veut tout dire, le quatre du mois ? Le quatre en partant du bout ? Ou le quatre qui veut dire jamais ? Un futur proche éloigné. Un futur décidément sans aucune certitude. Peut-être, oui, avec plaisir, bien sûr. Néant. On se disait tout avant, on se confiait, on chuchotait, on riait à gorge déployée. Puis, quand le manège s'arrête, la sensation est presque amère. Un regret en suspension. On finit par l'oublier. Personne ne relance. Nombriliste et faux-cul, hypocrisie derrière chaque projet déluré. Je préfère qu'on soit juste honnête. Pas juste sauver les apparences. Ne pas être radin en amitié. C'est la dernière fois que je me fais avoir.
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deviance-nocturnale · 8 months
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28. Il reste des batailles à mener
Notre société est un no man's land en régression : pauvreté, LGBT, racisme, égalité homme-femme, écologie...Il reste des batailles à mener, en fer de lance de l'éducation qui se transforme en bouillie d'enfants rois. Nous ne sommes qu'un petit bout d'infanterie, de chair à canon qu'on envoie au front sans réellement savoir le fond de la cause défendue et déjà perdue à notre échelle minuscule. Les puissants commandent, nous ne sommes que les exécutants. C'est bien de se gargariser de belles idées, de révolutions multicolores, mais rien ne semble ébranler le rocher de Polyphème bloquant la seule issue. Voter blanc, bleu ou rouge, la couleur paraît illusoire. Toujours la même rengaine rabâchée au pied levé. Regarder d'un œil dépité le jeu des trônes musicaux et vacants. Une nouvelle tête sort son épingle et vient décapiter les autres. Avec des espoirs étouffants. Il faudrait un tank et défoncer toute cette gloire républicaine qui chante ses propres louanges.
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deviance-nocturnale · 8 months
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27. Repartir de zéro
Enfance déconnectée, champêtre, solaire. Soledad ado, flâner au milieu des livres bucoliques, romantisme exacerbé, écriture thérapeutique. Adulte en crise, en vagabondage aux quatre coins de l'Europe, dépassionnée et lassée de ne plus trouver assez de sens, le professionnel ne remplit pas une vie, envie d'un nouveau tournant philosophique, psychanalytique, être de l'autre côté du miroir, comme pour conjurer le mauvais sort, exorciser le mal de mère en le devenant soi-même. Une boucle verrouillée. Je repars allégrement de zéro avec des craintes et de l'optimisme à revendre, sereinement, renouveler sa propre existence. Un don de soi aux allures métissées.
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deviance-nocturnale · 8 months
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26. Tout au milieu des étoiles
Ils ont pris l'escampette, leurs vieilles pompes et ils ont été se réfugier au fond des forêts. Ils ont cramé des marshmallows et ont dansé tout au milieu des étoiles incertaines, traçant des constellations de leurs mains sensibles. Ils ne savent pas encore le langage de l'amour, ils ont oublié de se le dire, pourtant leurs corps le crient, le clament dans les failles des flammes témoins d'une nuit sans lendemain. Ils ont piqué une bière et quelques chips. Ils font craquer des allumettes et jouent de leurs lèvres. Ils s'enchaînent sous la tente en firmament. Hululements, grattements, fauverie. Les dents se font crocs dans la chair crépusculaire. Les yeux se font renards sournois dans le sous-bois. Ils ne récoltent plus des champignons et ne sèment pas des cailloux blancs sur leur passage fiévreux. Le soleil décide de ne pas se lever à l'heure. Les aiguilles au ralenti. Pour leur laisser une minute de répit. Emmitouflés dans les draps d'Eros.
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deviance-nocturnale · 9 months
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25. « Au fond de chaque mot, j’assiste à une naissance. » A. Bosquet
Je visualise sans vraiment savoir, des explications scientifiques alambiquées, un nouveau jargon : aménorrhée, écho de datation...Un chapitre de genèse accouche sur le papier auréolé de licornes magiques et de dinosaures naïfs. Tout en plus petit dans les magasins, repérer ce qu'on ne voyait pas avant. Chercher immense baleine bleue pour le petit neveu et l'affubler du doux nom de Moby. Trouver un body, quelle taille ? Trois mois ou plus, un vrai mystère. Le voir pour la première fois, le calmer dans mes bras dans un balancement de maman néophyte. Je n'ai jamais aimé les poupons. Je rejetais les rejetons. J'ai trouvé pourtant agréable d'être unique au monde dans ses yeux bleu acier. J'assiste à la vie qui quémande, geint, s'endort, sourit, ne juge pas, s'interroge et rêve.
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deviance-nocturnale · 9 months
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24. Jamais
Jamais ils ne connaîtront les VHS ni la Playstation 1. Les lecteurs CD ni Denver le dernier dinosaure à la télé. Pas de Nokia à touches et ô mon Dieu, pas tactile. Ils ne verront pas un monde sans WIFI. On leur épargne heureusement les Boys bands de notre jeunesse et le look tecktonik. Les baskets Buffalo à flammes qui s'en souvient ? Le paquet de Dinosaurus pour la récré. Les pogs, les billes et les jojo's fluorescents. Une époque sans COVID, une époque où on pouvait passer des heures à faire des tours en vélo dans le quartier. On louait un film le samedi soir. On faisait exploser les pop-corn dans le micro-ondes. La pizza coûtait moins de dix euros. J'ai connu le ciné à cinq euros, les cafés qui fument (une bonne chose que ça soit derrière nous cela dit). On n'a pas l'impression, mais le temps ne se réécrit jamais, telle une stèle en granit, la fragilité de la fuite en avant dans un monde toujours plus rapide.
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deviance-nocturnale · 9 months
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23. Anamorphose
La réalité se froisse en feuillets d'hypnose. Cette beauté fatale sur cette affiche publicitaire à l'arrêt de bus, mannequin dénué de parfum, si on la capture sans maquillage, elle a les traits qui se distordent, les lignes qui se courbent. On vit au vingt-et-unième siècle du bal masqué. Subtilement déformant ce mascara. Reine du shopping ou relooking passager, on se sent vite pénétré par l'envie de ressembler aux bombasses armées de leurs peaux bien lissées. On nous promet le Graal avec un seul produit Sephora. On nous fait miroiter un corps de sirène, une taille impeccable en omettant bien sûr la retouche Photoshop indispensable. Adieu cellulite, adieu vergetures, adieu les imperfections. Des pommades toujours plus innovantes, des cache-misères toujours plus ingénieux. L'anamorphose superficielle dès l'âge de posséder une Barbie. Mais soyez fières de vos centimètres de tour de taille non conformes, de votre IMC disproportionné, de vos envies indécentes de malbouffe, de votre bidou distendu, de votre visage du matin au réveil, de vos cheveux ébouriffés et de vos cernes sculptées sous vos yeux gonflés. C'est sans doute la meilleure part de nous.
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deviance-nocturnale · 9 months
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22. Le soleil me fuit
Tu as l'air triste. On me le dit. L'âme endeuillée. La mélancolie innée. Ça colle à ma peau, visqueuse et intraçable. Mon histoire met les larmes aux yeux. L'abandon suscite la pitié. J'ai tellement apprivoisé cette part de moi jusqu'à l'occulter parfois. Oublier c'est facile. C'est y penser qui s'avère douloureux. J'écoute les chansons qui pleurent. Je préfère les drames aux comédies. Quand le héros meurt. Quand l'amour finit en impasse. Je suis peut-être sadique. Voir l'univers s'écrouler, ça m'émeut. Le soleil me fuit même en pleine canicule. J'ai des coins d'ombre dans la tête. Un nuage grisonnant qui me poursuit. J'ai des rêves en-dedans. Je porte de fausses paillettes pour berner mon monde. Mon sourire est factice, tu grattes à la surface, il s'écaille, vole en éclats. J'envie les gens toujours bienheureux, je n'y crois pourtant pas. Eux s'affichent ostensiblement, injustement, excessivement, ça cache quelque chose. J'ai juste moins peur d'apparaître sous mon vrai jour.
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deviance-nocturnale · 9 months
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21. Camille
Ce prénom m'évoque une amie, un petit chat aux taches de rousseur, au caractère de feu, fort trempé. Le café fort, les orages de juin, le parfum des pêches mûres. Hymne à notre amitié lycéenne et même après. J'ai eu envie de la protéger alors que c'était elle l'Amazone au chant féministe. J'ai eu envie de partager des confidences autour d'un chocolat chaud au Luxembourg. Elle est battante, sincère dans ses démarches, l'aplomb terrible, elle ne lâche rien. Être pourtant aux allures d'enfant. Innocence et naïveté au fond du sourire. On avait la même mère tyrannique aux mêmes principes houleux et on débordait ensemble de frustrations et du devoir familial. Elle aussi a connu la tragédie du cancer dans son cocon. Un peu trop jeune. Même pas vraiment adulte quand c'est arrivé. On se comprenait, décidément, nos trajectoires se croisaient. On a nos nouvelles vies, des conjoints héroïques, je ne l'oublierai pas, ce qu'on a traversé. Merci à toi.
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deviance-nocturnale · 9 months
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20. Les ailes d'Icare
Un saut en parachute. Gravité qui s'engouffre sous les aisselles. Elle l'a fait. Son corps balloté en tout sens fusionne avec l'air. Vertige des cieux. Plus de trois cent mètres. Faucon en piqué. Le fil de la vie ne tient qu'à un minuscule sac harnaché vulgairement aux ailes de ses épaules. Goûter le vide, user de son libre arbitre. Seulement elle et la maquette de champs et de routes quadrillées en contrebas. Saut de l'ange. À toute vitesse, terre qui devient ciel, ciel à l'envers. Crier ne sert à rien. S'époumoner en dernier recours dans une joie renversante. Euphorie anesthésiante. Impact imminent. Elle au moins ne se brûle pas en approchant l'astre ardemment désiré.
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deviance-nocturnale · 9 months
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19. Mot-valise
Atrophie parfois, gourmandise de mots qui s'amenuisent. Mais toujours des néologismes florissants. Je dis qu'ils sont attachiants. Je me sens adulescente. Je vis en démocrature. J'aimerais une langue française allemanisée : pouvoir accoler des fragments de lexique pour ouvrir le sens. Sans règles. Sans Académie. Un capharnaüm. Composer et décomposer à l'infini. Construire des hybrides. Collecter quelques bagages égarés sur le tarmac. Mots-gigognes. Remodelage sans frontières. Mécacœur. Vertigénial. Enfantaisie.
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deviance-nocturnale · 9 months
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18. Oui mon capitaine
Fan du Cercle des Poètes disparus. S'il y a bien un seul film à voir avant de mourir, c'est bien celui-là. Des frissons courent encore sur mon échine à l'évocation de quelques répliques cultes et les scènes se jouent toujours devant moi. Les élèves debout sur les tables. Ô capitaine mon capitaine ! C'est le doux écho d'un professeur, voire de plusieurs pédagogues de génie, leur passion pour les belles lettres humaines résonnent dans ma tête, bulles de BD imaginaires qui réapparaissent de façon opportune. Je ne serais pas là sans eux. L'admiration béate en assistant à leurs enseignements. Mes modèles. Ils ont sculpté mes connaissances. Je ne serais certainement pas la personne que je suis devenue aujourd'hui, je leur rends cet hommage spirituel. Ma plume se contient, une certaine réserve à leur égard. L'amour y est. Un déversement incalculable. Fantin, Wolff, Baur, Jeanpert, Ciccarello, Doumazane, Adam, Michel, Chevalier, Spica...Des noms que je réentends pour le plaisir nostalgique des bancs scolaires. Boire leurs paroles comme des infusions corsées, dont le goût plein de saveur restera de manière immarcescible dans mes souvenirs d'écolière, d'étudiante. J'espère reproduire un jour l'effet qu'ils m'ont procuré.
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deviance-nocturnale · 9 months
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17. Dur à cuire
La baston assurée, petits poings au fond d'un ring, sur un tatami, du judo au karaté. Pour de faux. Batailler, dans la vraie vie pourtant. Quand on est une femme, quand on doit s'imposer face à autrui, quand on fait jeune, quand on a peu d'expérience, quand on est complexé, quand on n'est pas assez armé pour les embûches sociales, sociétales, quand les échecs cuisants et les drames familiaux bouffent et grignotent le temps qu'il nous reste. Franchement, il faut être un peu garçon manqué, un peu guerrière, si l'on veut survivre. Cette société ressemble à Koh Lanta. Il faut jouer des coudes. Se former une carapace de cuir. Faire le deuil de l'hypersensibilité. Tristesse. Il faut grogner au téléphone pour l'administratif, faire des lettres recommandées, beuglantes vaines, un colis non acheminé et on casse les oreilles aux opérateurs inaudibles, un litige immobilier, récupérer une caution, la vraie punition. Cet univers ratatiné à coups de gants de boxe. S'endurcir devient l'unique solution. Alors que moi, je veux seulement des matchs nuls.
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deviance-nocturnale · 9 months
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16. Vélo
On dit que ça ne s'oublie pas. Remonter sur une selle, actionner les pédales, c'est ancré dans la mémoire physique. Pourtant, quelle galère pour mes guibolles. Elles souffrent de crampes, la montée du tour de France en seulement cinq minutes d'essoufflement et d'acharnement. Le mal de fesses, ça, c'est la seule chose que je n'ai pas oublié ! Mon père a eu la méthode miracle pour me faire oublier les petites roues, enfant. Une écharpe autour du corps me maintenait en équilibre, puis je m'élançais sur la piste (la plus droite et la moins exiguë possible) et mon paternel courait derrière moi, allongeant mon fil d'Ariane, jusqu'à ce que, petit à petit, j'en oublie son existence. Un jour, sans me prévenir, il a tout lâché, le miracle de la confiance, j'ai réussi à poursuivre ma route, ma voie, vers de palpitantes aventures sur ma bécane. Des tours de vélo, dans le jardin, le dimanche après-midi, quand toute la ville paressait, quand mes parents jardinaient. Les herbes folles rasant mes mollets. Le vent dans les cheveux, supersonique, bolide dévalant des pentes verdoyantes. Et me vautrer sur les graviers, le bitume, le genou écorché vif. Oui, c'est arrivé aussi. Le bobo qui n'empêche pas de reprendre ce deux roues magique. La Batbicyclette, on l'a tous en tête. Comme si apprendre le vélo nous permettait d'accéder au niveau supérieur. La compétence ultime. Il n'en est rien, très vite, la désillusion d'apprendre que c'est banal, comme savoir nager. Lorsqu'on est gosse, c'est bien plus que ça, toujours plus ambitieux. Elle est où à présent ? La rutilante au bleu acier ? Au fond du garage dégonflée. Même plus à ma taille. Sûrement bientôt emmenée à la décharge. Toutes ces parades vite remballées, recyclées. Dans quelques années, qui sait, je retrouverai peut-être le goût de cette liberté inachevée.
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deviance-nocturnale · 9 months
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15. Le corps
Obsolescence programmée pour ce corps. Même si rien ne transparaît encore sur les photographies. Aucune ride saillante, peut-être un cheveu blanc hérissé, le souvenir d’une contrariété. Ai-je bu l’eau de Jouvence ? Les articulations ne sont pas encore enrayées. Je n’ai jamais été plus au sommet de ma forme. La date de péremption me semble encore lointaine. Ce corps ne me fait pas défaut, même si le temps de charge est plus long, la batterie ne tenant plus aussi bien après minuit. Je prends soin de lui, je le nourris le plus naturellement possible, je l’incite à marcher, courir, pédaler, combattre la sédentarité si complaisante. Je le surveille de près, épiant les moindres défaillances systèmes. L’irrémédiable ne me prendra pas ces derniers sursauts de jeunesse qu’il me reste à épuiser. Je l’aime ce corps. Même en robe de soirée. Même face au miroir. Je le trouve moins repoussant, moins haïssable, plus désirable, plus ensorcelant. Le mépris a laissé place à la fierté. Ce n’est pas un bourrelé qui me fera choir. 
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deviance-nocturnale · 9 months
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14. Changement
J’adore abattre des cloisons. Le maillet destructeur dans la main. Des amis déménagent, ils vont casser des pans entiers. Je fais pareil mais avec la vie.  Avant, les lectures effrénées, les forums RPG, geekette absolue, amoureuse de MARVEL, Tony & Loki, une vie d’intérieur, pacha en pantoufles à attendre je-ne-sais-quoi ou plutôt un qui résolument décevant à vingt ans. Me gaver de films comme de pop corn. Une fille candide, il faut le dire, romantique dark cherchant dandy. Des mélodies vaguement échouées sur les touches d’un piano mélancolique. Je me complaisais dans une tristesse joyeuse, comptant les nuages entre amis.  Après vient le changement radical. Je pensais à tort que sortir de mes rêveries infantiles serait le début de la fin. C’est brut, drastique, une balle de plomb au plexus solaire, un coup vertigineux. Apprendre à composer avec le monde réel, désillusion fatidique. L’administratif, les responsabilités, les devoirs, le jeu des pouvoirs, valse qui dérange, à contre tempo. Les rencontres fastes, l’accomplissement, l’apprentissage. Le percer à jour, l’ajouter au panier, c’est comme ça que l’on fait dans la modernité. Aucun regret chaque jour, avancer ensemble, nos émois qui déferlent interminablement et nos intempéries de couple, nos orages et nos éclaircies quotidiens. On se pense toujours au-dessus de ça, mais il nous arrive de frotter des cordes sensibles. De les cramer. Et de les renouer. Inlassablement. J’ai évolué (j’espère dans le bon sens). Ma version 2.0 s’improvise chef en cuisine, ne digère plus que le sain, se la joue agence de voyages, se passionne pour la psychologie humaine, se cogne à son éducation médiévale, se sociabilise aisément, écrit une fois par an pendant trente jours, se forge une silhouette en salle de fitness, avale toujours films et séries (reels et quelques chaînes Youtube), apprivoise la nature, ne se débarrasse pas de son enfant en intra, joue encore quelques airs et surtout, n’attend plus rien d’autrui ou de l’univers pour lui dicter ce qu’elle veut faire. Elle agit, enfante et accouche de ses idées loufoques, elle bricole l’amour à sa façon, pas de méthode plus miraculeuse qu’une autre, c’est un amour artisanal qui est né.
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