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capsyko · 4 years
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Quand les Corleone squattent nos consoles
Petite Chronique détente sur un jeu qui a bercé mon adolescence : Le parrain, sur PS2.
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Pour bien comprendre le sujet revenons rapidement sur le film. On y suit les aventures de la famille Corleone, une des cinq plus grandes familles dans la mafia de New-york entre la fin des années 30 et le début des années 40. Comme rivales, elle compte les familles Tattalia, cuneo, Stracci et Barzini. Au début du film, les affaires ne vont pas fort pour la Famille.  Le film nous raconte donc le parcours de Don Vito Corleone, ses trois fils : Sonny, Tom et Michael, dans leur quête de redorer le blason de la famille Corleone. On y voit toutes sortes d’arrangements, de trafics, de vengeances et d’actes de loyauté envers la famille.
Récemment, des rééditions de ce jeu sont sorties sur les consoles dites « next gen » ou nouvelle génération, Il s’agit de la Xbox 360, du PC et de la Playstation 4. Ce qui a redonné un coup de jeune à ce jeu, déjà particulièrement bien pensé à l’époque. Ce jeu, sorti à l’origine en 2006 sur playstation 2, Xbox classique et windows, se base comme son homologue Grant Theft Auto, sur un style de jeu dit « en monde ouvert ».  Les développeurs ont en effet modélisé la ville de New-York, de l’époque dans laquelle le joueur est libre de déambuler avec comme seules limites, celles de la ville. L’univers d’après-guerre est d’ailleurs aussi bien retranscrit que dans le film, que ce soit dans les costumes, les attitudes, les bâtiments, les véhicules… L’univers de ce jeu respire l’ambiance du film, et cela fait plaisir de retrouver les personnages emblématiques et les scènes culte vues par… Votre propre personnage. Le studio de développement, Electronic Arts (EA), a fait l’excellent choix d’intégrer à l’histoire un nouveau personnage personnalisable à souhait que l’on incarne. On peut modifier ses vêtements jusqu’à sa corpulence, sa pilosité et la forme de son visage. En faisant ce choix, EA a réellement donné une place au joueur dans la famille, ce qui accentue d’autant plus l’immersion et donne encore plus de consistance aux choix éthiques ou non que devra faire le joueur dans le jeu.
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“Un nouveau personnage, personnalisable à souhait”
En effet, le jeu commence quand Luca Brazi, un exécutant proche de Don Corleone vient vous ramasser dans la rue alors que vous étiez à la merci d’une bande de jeunes qui veulent vous passer à tabac. Il va vous apprendre les bases pour travailler avec la famille comme extorquer des commerçants, et prendre le contrôle des commerces de la ville qui servent souvent de couverture pour cacher des business plus… Illégaux. On rencontrera aussi Clemenza, qui nous apprendra comment mettre fin à une guerre des chefs de manière expéditive. Monk, ou Marty Malone, qui finira par trahir la famille ainsi que Franckie, sa sœur avec qui le joueur n’aura pas le temps de vivre plus qu’une ébauche de romance avant qu’elle ne se fasse tuer par Bruno Tattalia, le fils de Don Tattalia. Plus tard, le joueur rencontrera Tom Hagen, Sonny et Michael Corleone, les fils de Don Vito Corleone qui deviendront des mentors. En rendant service plusieurs fois à la famille, le joueur finira par l’intégrer afin de monter les échelons en effectuant des missions qui suivent, en grande partie le scénario du film et donnent un rôle à votre personnage dans des scènes clés. Je me souviens de cette scène où le Don se fait tirer dessus par des Tattalia. A ce moment-là, c’est à vous de l’amener à l’Hôpital. Ou alors, celle où la famille décide de descendre Solozzo, haut placé de la famille Tattalia. Pour passer inaperçu, les Corleone décident d’organiser une rencontre avec ce dernier et de cacher un revolver dans les toilettes du restaurant où aura lieu ledit rendez-vous. Il se trouve que dans le jeu, c’est vous qui, en passant par la porte de derrière, allez cacher ce revolver. D’autres missions sont, à contrario, exclusives au jeu. Et le jeu en devient presque un jeu de gestion où les choix du joueur peuvent décider du cours des évènements. Lorsque vous prenez le contrôle d’un business, utilisez-vous la diplomatie, ou la force des armes ? Choisirez-vous de descendre ce traitre ou de le laisser en vie et simplement l’exclure de la famille ? On observe bien ce dilemme entre les personnages de Tom Hagen et Sonny Corleone : Tom Hagen, le consiglierre (avocat) des Corleone prône la diplomatie et l’usage des codes de lois pour arriver à ses fins. On le ressent bien dans sa réplique « Un juriste avec un attaché-case peut faire beaucoup plus de mal que cent types armés ». Contredit quasi-immédiatement par Sonny qui répond « Si un jour t’as cent types derrière toi avec des pétards, tu fais ce que tu veux, mais les échanges pas contre un juriste… ».
Dans ce jeu, le joueur vivra également un début de romance qui malheureusement finira par l’exécution de la jeune femme par une famille rivale… Ce qui donnera lieu à tout un scénario secondaire pour retrouver l’auteur de ce meurtre. Au prix de nombreuses vies. Et là est l’intérêt réel de ce jeu. Il nous fait goûter à une expérience de vie de mafieux fantasmée, et questionne vraiment sur la pertinence de ce fantasme.
Au tout début du jeu, on voit le père de nôtre personnage, encore jeune, se faire tuer sous les yeux de son fils par Don Barzini, le Don de la famille la plus puissante de New York. Don Corleone qui a aussi assisté à la scène, dit au jeune garçon « quand tu seras assez mûr et que le moment sera venu, tu pourras prendre ta revanche ». Et en effet, le personnage finit par prendre sa revanche, mais à quel prix… ? Combien de soldats de familles rivales il a fallu tuer, combien de frères a-t-il fallu perdre ? Comme dans le film, Sonny se fait tuer, le Don meurt aussi. En plus de Frankie, le fruit de la romance et de Monk, le frère de Frankie. Ce dernier est d’ailleurs dans le jeu un grand ami du personnage que le joueur incarne, Mais il va devoir se résoudre à tuer car il a trahi la famille. Dans ce jeu, gagner plus de pouvoir ne fait qu’augmenter la vendetta des autres familles, ce qui illustre très bien le cercle vicieux de ce mode de vie : pour progresser, il faut écraser les autres familles, écraser les autres familles fait qu’elles seront plus agressives envers nous, ce qui nous forcera à repartir en guerre…
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“Pour progresser, il faut écraser les autres familles, les écraser fait qu’elles seront plus agressives envers nous, ce qui nous forcera à repartir en guerre” 
Le but ultime du jeu est de faire régner la famille Corleone sur la ville de New York. Et par extension, devenir soi-même le Don de New-York. Il s’agira d’extorquer tous les commerces, en les forçant à acheter la protection des Corleone, ainsi que de prendre le contrôle de tous les business que ce soit de la contrebande, des jeux d’argent ou de la prostitution. En plus de finir toutes les missions du scénario.  Le personnage du joueur réalisera cet exploit en effectuant les missions qui le mèneront au sommet de la famille Corleone, et en rayant de la carte les autres familles. Le jeu se termine sur une cinématique montrant votre personnage au sommet des cinq familles unifiées en une seule. Vous devenez alors « Don de New York ». Et là, j’ai trouvé cette cinématique de fin particulièrement révélatrice.
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Des courses poursuites en voiture, qui m’ont offert de bonnes sensations à l’époque. 
Avec plusieurs messages, positifs comme négatifs. Le premier message que l’on peut en tirer c’est : il est préférable que les familles soient unies en une seule, cela évite les guerres de rue et les victimes de celles-ci. Mais derrière, on peut se demander est-ce pertinent que tout le pouvoir revienne à un seul mafieux, même s’il s’agit de vous ? Ensuite, cela signifie-t-il que la mafia contrôle tout ce qui constitue une activité ? Et que par délégation, tout le pouvoir revient à une seule personne ? Est-ce seulement juste d’être arrivé au sommet en faisant littéralement exploser les propriétés de toutes les familles rivales ? (Pour finir le jeu, il s’agit effectivement d’une mission dont vous devrez vous acquitter. En termes de gameplay, ces missions sont très divertissantes et suscitent beaucoup d’adrénaline). Le jeu reste donc très divertissant, amusant, accessible d’un point de vue de la difficulté, il est inutile de vouloir être un « hardcore gamer » sur Le Parrain car le finir ne constitue pas une grande expérience. Mais cela reste un jeu très agréable à jouer, avec des voix grâce auxquelles on croit aux personnages. L’univers de Mario Puzo est bien retranscrit et l’ambiance du film se retrouve bien dans le jeu. Le jeu apporte en même temps sa dimension vidéo-ludique et il s’agit plus d’un jeu à part entière qui prend l’étiquette du film Le parrain que d’une adaptation aveugle et bornée du film culte. En même temps, le jeu rapporte bien toute une réflexion sur la justice, et le conflit éthique que pose la loi de la mafia, entre loyauté et cruauté. A l’image de l’œuvre dont il est adapté. Peut-être que le seul défaut serait qu’il demeure par moments répétitifs, car il y a des dizaines de commerces dans la ville, et vous devrez tous les visiter un par un afin de prendre le contrôle de chacun d’entre eux. Au bout d’un moment, cela devient rapide à chaque fois, mais on peut commencer à s’ennuyer sur cet aspect-là du jeu, une fois qu’on l’a fini une ou deux fois.
Capsyko
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capsyko · 6 years
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La crise d’adolescence du rap
Nombreux sont les auditeurs de rap disant que celui-ci est presque mort dans les années 2000. Il est vrai qu’à cette période, le rap en France s’est mis à tourner en rond. Malgré plusieurs artistes comme Sinik ou Salif qui gardaient une certaine revendication d’identité, le récit d’un vécu difficile ainsi qu’une analyse de celui-ci et les vétérans des années 90 qui venaient élever le niveau, beaucoup d’autres ont vu le jour avec des morceaux où l’on pouvait entendre le quotidien de monsieur tout le monde, de manière narrative ou qui racontaient beaucoup de choses évidentes sur une instru pauvre, vaguement triste qui ne s’accordait pas toujours à ce qui était raconté. Des textes qui manquaient d’un réel recul et d’une analyse pour faire avancer le mouvement. Beaucoup de morceaux à cette époque se voulaient de passer un message fort, mais à défaut d’une revendication on pouvait souvent se retrouver dans du politiquement très correct qui allait à l’encontre de la direction qu’avait pris le rap dans les années 90. Nous sommes là devant une période difficile, douloureuse à regarder pour de nombreux auditeurs chevronnés. Mais je voudrais poser une question : est-ce que ce passage que je considère pour ma part comme une crise d’adolescence assez chaotique du rap, n’était-il pas nécessaire pour que le rap prenne réellement sa place dans le décor culturel en France ? Je commencerai mon développement par un bref historique du rap aux Etats-unis pour arriver en France, pour ensuite définir ensuite la place du rap pendant les années 2000, et enfin la comparer avec la place du rap aujourd’hui. Nous verrons, in fine ce qu’a pu apporter cette époque au rap, et comment le rap a évolué depuis la fin des années 2000.
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Au début des années 70, le hip-hop naissait. En 1974, DJ Kool herc accompagnait les premières performances de rap qui consistaient, à l’époque, en des rimes simples pour mettre l’ambiance en soirée. Le hip-hop puise ses origines dans le funk, le ragga, et la culture jamaïcaine, et avait pour mentor le célèbre Africa Bombaataa. En effet, on ne le dit pas souvent, mais beaucoup de rappeurs noirs-américains de cette époque étaient Jamaïcains. Mais ce n’est que dans les années 80 que le rap va prendre toute son ampleur, au sein même du mouvement hip-hop et dans la culture populaire américaine. Avec des paroles portant un message, qu’il soit politique comme avec le groupe « public ennemy » ou plus axé sur le divertissement. On retiendra Run DMC avec leur mythique morceau « rock box », qui dès les premières notes, agite des boîtes crâniennes sans forcément chercher à faire réfléchir. A cette époque, le rap était majoritairement écouté par la communauté noire. Mais on pourra observer que les beastie boys, déjà à ce moment-là, commençaient à prendre leur place au sein du mouvement, montrant que les influences du hip-hop et du rap en particulier, ne sont pas uniquement issues de cette communauté noire. C’est à partir du milieu des années 80 et jusque dans les années 90 que le rap est réellement en place. Ce que beaucoup appellent l’âge d’or du rap, voit les guerres de gangs autour du monopole de la musique s’apaiser et des MC (ou rappeurs) s’associer avec des DJ’s ou se regrouper autour de producteurs communs et on assiste à la naissance de rappeurs comme Tupac, Dr DRE, ou encore Big Notorious (ou Biggie) aisni qu’Eminem qui confirme la multi-culturalité dans le rap. En France, le rap prend de l’ampleur d’abord dans la ville du vieux port au bord de la méditerranée avec la fonky family, et plus tard IAM. Mais la capitale n’est pas en reste, nous offrant NTM et leur monument « laisse pas traîner ton fils ». Et on passait de bons moments à écouter les titres subversifs, revendicateurs, et sincères du rap français. (Après, j’avais moins de quatre ans à cette époque-là, mais on m’a raconté). Puis sont arrivées les années 2000. Et c’est là que le rap a commencé sa dépression.
Au début des années 2000, en France, le rap vit des années difficiles. Défini comme la musique des « racailles », on ne le voit que peu sortir des banlieues et les appelés eux-mêmes se font rares. Les paroles traitent beaucoup de la vie de quartier, et pour cause il s’agit du mode de vie d’une majorité d’artistes médiatisés. C’est alors que, s’inspirant du style des américains (si ce n’était en les copiant totalement), les rappeurs se mettent à revendiquer ce style de vie comme un modèle de société, une fierté. Seulement, kery james l’a lui-même détaillé dans ses textes, on peut être fier de là d’où l’on vient sans faire l’apologie du crime et de la violence, même si l’on vient d’un milieu où ces derniers sont omniprésents. Ils se mettent aussi à copier le style bling bling et l’egotrip emblématique du rap américain, en arrêtant de chercher leur propre voie. On ne le voit pas uniquement dans la musique mais également dans les tenues très stylisées, dans la branche des vêtements très larges, des baggys XXL, des grosses chaînes en or et, en hiver, des gros manteaux de fourrure. L’image décomplexée mais aussi violente et hautaine du milieu hip-hop en France était bien entretenue. C’est là que l’on voit à quel point, étant la branche la plus médiatisée, le rap est une certaine forme de porte-parole du hip-hop. C’est au rap que beaucoup de gens se fient pour savoir quoi penser de ce mouvement. Et beaucoup de gens font d’ailleurs même l’amalgame entre rap et hip-hop… Pour être clair, le hip-hop est un mouvement artistique comprenant le rap, le DJing, le graffiti et la danse. Et dans les années 2000, on a pu découvrir beaucoup de rappeurs « du palier en face de chez toi » comme beaucoup les appellent. On entendait des textes sans grande consistance, cherchant vaguement à dire, pour schématiser, que la guerre c’est mal, et que la paix c’est bien. On peut penser au morceau « un jour de paix » de 113 qui est certes un beau morceau, mais à part nous dire que la guerre c’est mal, on ne nous dit pas ce qu’il faut changer pour que la planète bouge. Trop de constat, pas assez de dénonciation, pas assez de responsabilisation du public. Dans le même style, « ferme les yeux et imagine-toi » de soprano avec Blacko, qui nous dit de relativiser, que dans d’autres pays des enfants meurent de faim et que ce n’est pas si grave d’être « bloqué dans les embouteillages » … Ce qui manque dans ce morceau c’est de dire qu’est-ce qui fait que des gens meurent de faim ou se font bombarder ? Cela veut-il dire que sous prétexte que d’autres meurent dans la misère et le terrorisme, on doit croiser les bras et accepter de vivre nos vies stressantes, de développer des cancers, de se faire tout interdire par une instance qui s’appelle l’Etat et qui est censée nous représenter ? Et si on va encore plus loin, on doit accepter de ne rien pouvoir faire, que ce soit pour l’esclavage moderne qui nous concerne ainsi que pour la situation du tiers-monde ? Je pense que cette injonction d’être heureux et/ou attendri manque de finesse et respire tout le problème de ce qui se passait dans le rap dans les années 2000. On retrouve d’ailleurs cette tendance aujourd’hui sur les réseaux sociaux, quand on voit une photo de bébé malade, avec inscrit « mets un « j’aime » sinon c’est que t’as pas de cœur ». Les années 2000 étaient même paradoxales, car en face de ces messages humanitaires, on assiste à une sorte de compétition de la souffrance, ou de la vie la plus délinquante, qui ne faisait vraiment pas avancer la réflexion. Et comme disait Jhon Rachid : « un lion, quand tu le vois dans la savane, il a pas besoin de te dire qu’il faut courir, tu le sais… »
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Crédit Photo: Sniper - Gravé dans la roche
Cependant, comme dit plus haut, il y a tout de même eu des monuments pendant les années 2000.  On peut penser à Salif avec des projets comme boulogne boy, ou prolongations avec les excellents morceaux « warriors » pour quelque chose de mélancolique, ou « CV » pour des sonorités plus pêchues. SINIK a aussi fait certaines choses comme le morceau « 2 victimes/1 coupable », traitant de l’attentat du 11 septembre, des bombardements en orient et du lien sous-jacent entre les deux. Il s’agissait en quelque sorte, des prémices de l’arrivée des rappeurs plus positionnés et authentiques que l’on peut écouter aujourd’hui.  Kery James a aussi baigné cette époque avec le groupe Ideal J, la mafia k’1 fry et notamment son album solo « réel », qui tourne encore aujourd’hui aux côtés de ses albums plus récents. Comme morceaux on peut citer « avec le cœur et la raison » ou Kery James pointe l’injustice envers la Palestine, ou encore « aux pays des droits de l’homme » où Kery James dénonce les conditions dans lesquelles sont emprisonnés les détenus en France. Selon le texte, l’atteinte à la dignité humaine exercée dans les prisons outrepasse largement les droits de l’Homme, d’où le titre. (A titre personnel je suis plutôt d’accord avec ce point de vue). Alors peut-on réellement rejeter dans son intégralité le rap des années 2000 ? Et s’il avait apporté une autre dimension et une autre accessibilité au rap ? En effet, on a vu plus haut que de nombreux rappeurs à cette époque pouvaient raconter avec une grande précision ce qui se passait en bas de chez toi, sur des mélodies, certes pas toujours agréables, mais écoutables par un plus grand public, n’ont-elles pas contribué à l’accessibilité du rap ? Les textes de rap parlent souvent d’une élite, et de l’injustice qui existe entre l’élite conventionnelle, et les autres qui n’ont pas eu le privilège d’en faire partie. En se refermant sur lui-même, le rap aurait peut-être procédé de la même manière avec une autre classe sociale. Créant une certaine forme d’élite rapologique, ce qui n’aurait pas aidé vis-à-vis de la stigmatisation qui existait à l’époque envers les auditeurs de rap et les artistes eux-mêmes. Aussi inconsistante soit-elle, chaque création apporte quelque chose au mouvement artistique qu’elle sert ou qu’elle cherche à servir.
Aujourd’hui, des rappeurs ayant décollé après l’année 2011 n’auraient peut-être pas eu le même accueil si le rap avait simplement continué sur la lancée des années 90. En effet, les années 2000 ayant permis de faire tomber un certain nombre de clichés sur le rap, ont aussi préparé l’arrivée d’artistes opérant un retour aux sources, je pense notamment au morceau « la source » de 1995 et de tous les artistes que le collectif L’entourage a pu engendrer. Seulement, riche de l’expérience des années 2000, ces artistes ont pu aussi donner une nouvelle vision au souffle des années 90, trouver un juste milieu entre textes simples mais profonds, mélodies dosées et utilisées à bon escient, et des flows plus diversifiés. On assiste à des rappeurs plus authentiques, et donc très différents les uns des autres, avec beaucoup plus de diversité. Même entre nekfeu et Orelsan qui sont souvent amalgamés, la philosophie est très différente. Aujourd’hui on peut avoir une critique lucide des réseaux sociaux, des réflexions sur ce qu’on fait sur terre, la relativité entre bien et mal et de nombreux rappeurs vont plus loin que simplement chanter l’humanitaire, ils se demandent souvent à qui profite le crime, et cherchent à s’expliquer leur situation, qu’ils viennent d’un quartier ou non. Les années 2000 ont apporté ça aussi, que peu importe là d’où tu viens, tu as le droit de pratiquer tant que ton flow est bon.
Les années 2000 ont, certes, été une période sombre et douloureuse pour le rap. Mais c’est pour cela qu’à mon sens, cette période a été comme l’adolescence de cette musique, qui se cherchait et cherchait quelle voie prendre. On l’a beaucoup observé dans cette imitation aveugle des américains. Mais elle a aussi permis de se mettre d’accord sur ce que l’on ne voulait pas, dans quelle direction le rap voulait aller, et comment faire pour qu’un maximum de public puisse s’y retrouver et même s’identifier. Cela a notamment empêché que le rap ne devienne élitiste et, de fait, s’empêche d’évoluer. Aujourd’hui, le rap est une des musiques les plus écoutées dans le monde. Il garde, même si c’est souvent dans l’ombre, son authenticité et sa volonté sans relâche d’être subversif même dans le divertissement.
                                                                                                                                                                                                                                                 Capsyko
Je vous laisse un lien vers un morceau qui, pour moi, a fait partie de ces morceaux d’articulation entre les années 2000′ et 2010′: 
Salif- L’homme Libre
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capsyko · 6 years
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La radicalisation: Quitter le symptôme pour les causes...
Dans nôtre société, un phénomène s'est mis à faire beaucoup de bruit depuis le 11 septembre 2001, et encore plus depuis le 13 novembre 2015. Je tiens bien sûr à exprimer tout mon soutien et mes condoléances aux familles des victimes. J'aimerais aujourd'hui, rendre hommage aux nombreuses victimes du terrorisme en France mais aussi partout dans le monde car il y a énormément d'actes terroristes commis dans le monde dont l'occident n'a absolument pas connaissance. Par cet hommage j'amorcerai une réflexion sur les grandes questions du terrorisme et, en amont, de la radicalisation, afin de trouver quelques éléments de réponse et d'explication à ce phénomène aujourd'hui grandissant.
D’après Monsieur gouv.fr, la radicalisation c’est : « la contestation de l’ordre public et de la société, ainsi que la marginalisation vis-à-vis de celle-ci », « [L’acceptation aveugle] de doctrines imposées par un tiers », « une attitude susceptible de conduire jusqu’à l’extrémisme et au terrorisme ». Jusque-là, tout va plutôt bien, à part qu’on voit bien, dans la première déclaration, la stigmatisation de toute forme de contestation de l’ordre établi… Mais maintenant on connait. On a effectivement une définition assez claire de ce que peut être la radicalisation et on apprend aussi qu’elle apparait souvent suite à « l’exposition à des contenus extrémistes sur internet ». Quelque part si cela suffit à endoctriner la population, on comprend mieux pourquoi il est aussi simple pour un gouvernement de manipuler les masses. Et les fréquentations douteuses dans la vraie vie, par contre, selon le gouvernement, ça ne joue absolument pas dans le processus de radicalisation ? Faudrait peut-être qu’ils descendent dans la rue ces gens-là, un jour, ce ne sont pas les forces de l’ordre qui me diront le contraire.
La formulation est d’ailleurs intéressante, un jeune radicalisé est dit « sous emprise mentale », et c’est… Assez juste, en fait. Une personne radicalisée se trouve à aduler une idéologie qui lui dicte de ne pas penser par lui-même mais d’uniquement suivre ce qu’on lui décrit comme « le droit chemin ». Mais quelque part, ces symptômes ne forment pas ce qu’il y a de plus intéressant. En effet, le problème se trouve très certainement en amont, et la question des causes préalables qui poussent une personne à se trouver vulnérable à l’endoctrinement me semble la question à se poser si l’on veut réellement apporter une réponse à ce phénomène. Et par cela, il y a certains « symptômes » définis par Monsieur gouv.fr qui peuvent pousser à la réflexion : « La multiplication des conflits avec autrui », « Rejet et discours de condamnation de la société occidentale concernant son organisation, ses valeurs, ses pratiques (consumérisme, immoralisme…) », « Rejet systématique des instances d’autorité : parents, professeurs, éducateurs, etc », « Rejet des différentes formes de la vie en collectivité, repli sur soi, mutisme ». Dans ce cas-là, n’importe quel jeune qui ne va pas bien, ou qui ne partage pas la gestion politique du pays, est en train de se radicaliser ?
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Crédit photo: leblogdygrec
Ce que je souligne là c’est que ces symptômes ne veulent rien dire et que niveau recommandations de prévention ben il n’y a pas plus flou que ce qui est décrit par le livret : « prévenir la radicalisation des jeunes. Pour l’anecdote, si on s’en réfère à celui qui dit : « fréquentation de sites à caractère radical », mes recherches pour préparer ce billet ont alors fait de moi un grand extrémiste. Je pense d’ailleurs que les jeunes seraient plus en sécurité en sachant et en connaissant le danger, qu’en étant dans un déni de son existence qui fera que quand ils tomberont dessus, ils ne sauront pas s’en protéger. Quand je regarde les symptômes décrits, pour ma part, je vois seulement un jeune fragile qui, certes, par sa fragilité, risque fortement de sombrer dans une radicalisation chronique et devenir dangereux, mais pas plus qu’un autre enfant en fragilité émotionnelle et affective et est-ce qu’on doit être plus inquiet pour un jeune fragile que pour un autre ? Je pense que la question est mal traitée. Je pense simplement qu’à craindre la radicalisation en permanence, on passe plus de temps à prévenir la radicalisation qu’à travailler la fragilité elle-même des personnes en difficulté émotionnelle susceptibles, effectivement de se radicaliser. C’est pour cela qu’à mon sens, la question se trouve en amont du processus de radicalisation. Comment se fait-il que ce soit seulement depuis ces dernières décennies que la radicalisation et le terrorisme sont devenues aussi prolifiques ? Pourquoi avons-nous, aujourd’hui, autant de jeunes fragiles psychologiquement ?
Si l’on observe attentivement le discours des communautés extrémistes, on peut y voir des interprétations biaisées de textes sacrés, un discours de haine envers ce qui ne relève pas de leurs idéologies, respectives et surtout envers les sociétés occidentales. C’est aussi pour cela que les autorités sont à l’affut d’un jeune qui clamerait un « nique la France » pour exprimer son désespoir face à ce pays qui semble l’avoir abandonné. L’abandon de la France, il s’agit là d’un light motif très utilisé par le discours extrémiste, quel qu’il soit. On retrouve souvent dans les témoignages, des jeunes qui relatent des discours comme « Ce pays n’en a rien à faire de toi, il veut ta mort, tu dois te venger pour tous tes frères. » Et quelque part, une grande partie de la jeunesse d’aujourd’hui peut clairement avoir l’impression que c’est le cas. Avoir entre dix-huit et vingt-cinq ans aujourd’hui est très difficile car tout pèse sur toi. Tant que tu n’as pas d’emploi, tu as droit à quelques réductions et à une bourse de quelques centaines d’euros mais il suffit que tes parents n’aient pas de quoi tout payer et tu te retrouves très rapidement sans revenu, avec des aides au compte-gouttes à devoir attendre tes vingt-cinq ans pour prétendre au RSA, à devoir travailler, te débrouiller seul pour subvenir à tes besoins et pour un peu que tu sois d’origine étrangère, un certain nombre d’employeurs ne voudront pas de toi. Quelque part, aujourd’hui, il y a un véritable manque de repères et de modèles chez des jeunes déboussolés qui, ne sachant plus où décharger leur mal-être, sombrent dans une violence démesurée et inexcusable. En effet, je ne suis pas là pour leur trouver des excuses mais réfléchir sur un phénomène et ses causes afin d’explorer les potentielles solutions. Si on allait plus loin encore dans le processus, on pourrait parler des mineurs isolés ou issus de familles de réfugiés/migrants ayant vécu l’enfer dans leur pays, ayant vécu presque pire lors de leur voyage, et arrivant dans un pays qui ne leur donne aucun moyen pour subsister et qui fait gazer ses affaires pour qu’il n’ait plus aucune possession. Ces jeunes-là, pourquoi ont-ils besoin de migrer en France ? Pour beaucoup c’est à cause des nombreux bombardements organisés par les grandes puissances européennes… Dont la France fait partie, pour « combattre » le terrorisme… La boucle est bouclée, et ce cercle vicieux ne s’arrêtera jamais tant que l’on ne se posera pas les bonnes questions.
Et ces jeunes dont on parlait tout à l’heure qui ont tous une histoire différente mais pour point commun d’être plus que perdus, finissent par se retrouver face à un personnage leur proposant de devenir des élus, souvent des représentants de Dieu sur terre. Ils ressentent alors une forme de renaissance et c’est là qu’on retrouve un refus catégorique de retour à une situation antérieure. Voilà pourquoi autant de jeunes sont autant à la recherche d’un but, d’une raison de vivre (Ou de mourir, dans notre cas, ici). Voilà pourquoi ils ont autant besoin de s’inscrire dans un groupe soi-disant « détenteur de la vérité »
Pour conclure sur une note d'espoir, il se trouve que l’inclusion sociale pourrait bien s’avérer faire grandement avancer les choses. Car une personne équilibrée et intégrée socialement de manière équilibrée, n’a pas besoin de servir ces causes extrémistes qui ne sont que de la poudre aux yeux. On observe souvent dans le passé des jeunes radicalisés, un père absent ou détrôné, un traumatisme dû à de l’extrême violence dans le cercle familial et amical, aucun travail de réparation et une certaine dose de déni. Enfin, une personne se sentant exploitée, opprimée et voyant que l’Etat se désintéresse de son cas sera plus encline à rejoindre ces mouvements extrémistes. Et quand on observe que parfois, les radicalisés ne sont ouverts à aucune aide de la part des institutions, je dirais simplement qu’il y a très rapidement un point de non-retour. Et quand on voit la colère du peuple aujourd’hui, pas étonnant que les « recruteurs » de ces organisations puissent piocher comme dans un pot de pop-corn, de futurs soldats parmi nos concitoyens. Améliorer l’accompagnement des citoyens en difficulté émotionnelle, affective, et fonctionnelle, instaurer un gouvernement qui se soucie réellement de ce que vit le peuple, cesser d’alimenter la souffrance en occident et dans le monde, améliorer la prévention scrupuleusement renseignée, de telle sorte que les communautés extrémistes qui constituent le danger soient connues et non plus craintes, ainsi le danger cessera de devenir attirant. Autant de pistes de solutions qui semblent évidentes, mais qui semblent aussi très compliquées à appliquer pour certains.
                                                                                                                 Capsyko
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capsyko · 6 years
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L’Hypocrisie dans le droit social
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L'article 142-1-1 du code de l'action sociale et des familles dit ce qui suit : « Le travail social vise à permettre l'accès des personnes à l'ensemble des droits fondamentaux, à faciliter leur inclusion sociale et à exercer une pleine citoyenneté. Dans un but d'émancipation, d'accès à l'autonomie, de protection et de participation des personnes, le travail social contribue à promouvoir, par des approches individuelles et collectives, le changement social, le développement social et la cohésion de la société. Il participe au développement des capacités des personnes à agir pour elles-mêmes et dans leur environnement. A cette fin, le travail social regroupe un ensemble de pratiques professionnelles qui s'inscrit dans un champ pluridisciplinaire et interdisciplinaire. Il s'appuie sur des principes éthiques et déontologiques, sur des savoirs universitaires en sciences sociales et humaines, sur les savoirs pratiques et théoriques des professionnels du travail social et les savoirs issus de l'expérience des personnes bénéficiant d'un accompagnement social, celles-ci étant associées à la construction des réponses à leurs besoins. Il se fonde sur la relation entre le professionnel du travail social et la personne accompagnée, dans le respect de la dignité de cette dernière. Le travail social s'exerce dans le cadre des principes de solidarité, de justice sociale et prend en considération la diversité des personnes bénéficiant d'un accompagnement social. »
Cette définition correspond �� celle adoptée par l'assemblée plénière du haut conseil du travail social en février 2017. La belle hypocrisie... On entend beaucoup de choses concernant les « usagers » du social, que l'on devrait plutôt appeler « personnes accompagnées » si l'on se préoccupait vraiment de leur intégrité. Une récente campagne de 50 assos contre l'exclusion est d'ailleurs très parlante sur ce sujet. En s'appuyant dessus, on va voir pourquoi on ne peut pas vraiment dire que ces lois reflètent réellement le travail social et le public, et pourquoi la réalité du terrain est à des miles de ce qu'on peut lire dans les textes, et même voir au JT ou dans les grands médias.
Premièrement « le travail social vise à permettre l'accès des personnes à l'ensemble des droits fondamentaux, à faciliter leur inclusion sociale, et à exercer une pleine citoyenneté. » C'est vrai... Que c'est un objectif. Mais donnez-nous les moyens, sérieusement ! Quand on voit tout l'argent investi dans l'armement, on se demande vraiment pourquoi les hôpitaux sont vides d'employés et pourquoi les infirmières ont un délai de trois minutes par patient... Et nous, de nôtre côté, travailleurs sociaux, depuis la décentralisation qui nous a valu d'être régis par les départements dans le sens où l'Etat délègue aux collectivités territoriales l'Aide sociale à l'Enfance, l'aide aux personnes handicapées adultes, l'aide aux personnes âgées, la protection sanitaire de la famille et de l'enfance, ainsi que la lutte contre les fléaux sociaux, c'est devenu un bordel sans nom... C'est comme si t'allais voir ton patron qui a déjà une semaine de retard pour te verser ton salaire alors que t'as des enfants à nourrir et il te dit : « Désolé, j'ai construit une route, on voit dans deux semaines ? » Alors toi, comment tu fais sur le terrain avec ça ? Ben t'improvises, et parfois t'es même obligé de raccourcir des prises en charge de gens qui en auraient besoin, sans les remplacer par d'autres gens qui en auraient aussi besoin. Et puis maintenant, qu'ils trouvent du travail c'est déjà bien, parce que leur intégrité, leur citoyenneté c'est juste pour faire genre, mais faut pas déconner non plus.
« Un champ pluridisciplinaire et interdisciplinaire... » Je pense que le travail en partenariat et en réseau devrait vraiment se développer... Ça me questionne beaucoup quand je travaille dans un Institut Médico Pédagogique, qui accueille sur des temps scolaires des jeunes en situation de déficience mentale) ne soit pas en partenariat rapproché avec des facultés de psychologie, plusieurs psychologues indépendants, et avec un hôpital psychiatrique. Cela me questionne beaucoup que soient trop peu mis en place avec des jeunes, quelle que soit l'institution qu'ils fréquentent, un travail avec des thérapeutes, sophrologues, hypnothérapeutes magnétiseurs... On en pense ce que l'on veut, beaucoup de ces techniques ont fait leurs preuves et on a rien à perdre à essayer. Bref, je pense que si d'autres choix étaient faits, et si les professionnels de terrain étaient moins bridés pour des questions d'investissement et non pas de moyens parce que les moyens on les a... Beaucoup plus de choses seraient possibles et tout ne sera pas parfait, mais le social pourrait beaucoup mieux mobiliser se potentialités et être autrement plus efficace. Mais là, on entre dans le débat politique autour de la volonté de changer, si elle était réelle, cela n'aurait-il pas changé depuis longtemps ? Je vous laisse libre de méditer là-dessus.
« [Les personnes accompagnées] sont associées à la construction des réponses à leurs besoins ». Alors oui... Mais pas tout à fait. En fait, il est clair que si une personne accompagnée veut faire pilote de ligne alors qu'elle n'a pas le brevet des collèges il est de nôtre devoir de lui dire que ça va être compliqué. Seulement voilà, souvent je me retrouve dans le rôle du parent qui dit « trouve-toi un vrai métier, ce dont tu me parles là, c'est pas un « vrai » métier ». Alors que la piste est clairement intéressante. Par exemple, un gamin qui voudrait être artiste... Tout en planifiant un plan B, est-ce qu'on pourrait pas poser un petit peu de moyens pour lui permettre de tenter sa chance ? Ben non, parce que c'est pas un projet « viable ». Et si on veut mettre en place un atelier, il faut que ça réponde au besoin de tout le public accueilli. Est-ce contribuer à leur épanouissement que de pousser les personnes à exercer uniquement ce qu'on appelle un « vrai » métier ? A méditer.
Le problème dans le social, c'est que le droit nous assaille de belles phrases, parlant de citoyenneté, d'intégrité, d'insertion alors que dans les faits, ben le travailleur social est pieds et poings liés sous prétexte de nécessité et de rendement. Sauf que le social c'est pas une entreprise à but lucratif, c'est un investissement sur l'avenir. Quand un jeune est mal accompagné autour de ses difficultés, ça coûte moins sur le moment, mais il y a de grandes chances pour qu'il vive du RSA toute sa vie, sans jamais s'épanouir... Et qu'il coûte bien plus d'argent à l'Etat que si les faits avaient été différents. A l'inverse, si le suivi a été performant et concluant, on aura à la fin quelqu'un de sûrement très investi dans son travail, et qui va cotiser (là je parle aux hommes d'Etat).
Et pour finir, on nous parle de « Justice sociale »... Au sein d'une société ultra libérale ? Aujourd'hui plus tu gagnes d'argent, plus t'as de privilèges, et il suffit de vivre en-dessous du seuil de pauvreté pour te voir refuser un logement social... Nan mais social ! Pas un palace, un taudis avec des cloisons en carton qui sont entretenus qu'une seule fois... Au moment de la construction... Bon j'exagère, mais l'état des logements sociaux, souvent c'est indécent. Et ceux qui disent « ben vu ce qu'ils payent, c'est normal ! » Je leur dis ouais ben on est au pays des droits de l'homme, relis-les bien, fais le calcul avec le pays qui les a écrites, tu vas vite te rendre compte que t'y es pas. Aujourd'hui on paye un tas d'impôts, et c'est pas la somme totale payée le vrai problème, même si ça empêche un grand nombre de personnes de vivre décemment, le vrai problème c'est de ne voir aucune retombée, quasiment pas d'investissement... Ah si, dans l'armement et les lobbys pharmaceutiques. On est des dizaines de millions chaque année à payer et on nous dit encore que y a pas de moyens.
En tant que travailleur social, je trouve ça dommage que le social soit une belle initiative de solidarité qui pourrait sérieusement éviter des pertes à l'Etat s'il y mettait du sien... Aujourd'hui, c'est pas gagné. Malheureusement sa tête est mise à prix, il est accusé de forger des assistés alors que son but est exactement inverse. Faire que même les plus démunis accèdent à leur indépendance, plus précisément, à leur autonomie.
                                                                                                                 Capsyko
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capsyko · 6 years
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Quand la TV se suicide sous les yeux de youtube...
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Le 11 novembre 2017, l'un des plus grands youtubers français en termes d'audience est passé chez Thierry Ardisson dans l'émission « Salut les terriens. ». Pour commencer, depuis toujours je me pose la question du pourquoi du nom de cette émission mais ce n'est pas le sujet. Ce youtuber, Squeezie pour ne pas le citer, était venu pour parler et faire la promo de son livre intitulé « tourne la page ». Ce livre, je ne sais pas ce qu'il vaut, je ne l'ai pas lu mais là encore ce n'est étonnamment toujours pas le sujet. Le passage de squeezie a duré environ six minutes. Sur six minutes, le présentateur a parlé du livre pendant une minute trente-deux. Mais de quoi a-t-il parlé alors ? Me demanderez-vous. Et c'est une excellente question.
Entre la télévision et internet, et plus particulièrement youtube car ce site propose également de l'audiovisuel, il y a toujours eu un froid. C'est une concurrence féroce qui fait un peu penser à celle qui a eu lieu lorsque la télévision a fait son apparition, supplantant le cinéma dans les années soixante. Les séries se sont multipliées, au détriment du grand écran. Ce qui n'a pas empêché ce dernier de rester en piste et de se placer aujourd'hui comme un art à part entière, qui n'a rien à envier à la télévision en terme de retour sur investissement, d'audience et de visibilité. Je me suis donc servi de cet exemple pour illustrer cette forme de guerre du média entre la télévision et youtube car Ardisson a été très exhaustif en ce qui concerne les clichés balancés par la télévision sur le « média des jeunes », comme si toutes les personnes de plus de quarante ans étaient incapables de tenir une souris... Je pense que l'on appelle ça prendre son cas pour une généralité.
Il se trouve qu'il y a toujours eu une certaine forme de mépris de la part du média classique envers youtube. En effet, on a souvent pu voir des présentateurs télé qui se prennent pour la cigale de La Fontaine faisant la morale à la fourmi, suggérant aux youtubers de trouver un « vrai métier ». Mais qu'est-ce que c'est un vrai métier ? C'est faire le métier qu'on aime, ou faire le métier de tout le monde ? Il est clair que youtube est un média qui  a une réelle connotation jeux-vidéo et high tech, on voit la communauté comme une bande d'adolescents enfermés dans leur chambre à regarder bêtement un adolescent comme eux se filmer en train de jouer à un jeu. D'ailleurs, juste après que des extraits des vidéos de squeezie ont été projetés dans l'émission, j'ai entendu la phrase qui m'a le plus irrité, et qui n'est d'ailleurs pas sortie de la bouche du présentateur, mais de son ami déguisé en Karl Lagerfeld. Celui-ci déclarait : « on en a vu des branleurs dans cette émission, mais celui-là il est magnifique ». Pour ceux qui ne suivent pas au fond, le concept de la chaîne de Squeezie est qu'il se filme en réagissant à un jeu qui lui parle, et il fait un montage pour retranscrire de la manière la plus condensée et rythmée ses réactions. Ce qui, en plus de divertir, peut donner envie de jouer au jeu présenté, et ainsi enrichir sa culture (car oui, le jeu-vidéo est une culture). Il s'agit d'un réel partage, mais d'un partage travaillé. Et je dis ça pour Squeezie mais pour d'autres youtubers, c'est encore plus le cas. Mais j'y reviendrai plus tard. Pour faire court, et répondre en deux secondes à cet énergumène, il se trouve que le plus gros du travail de Squeezie n'est pas de jouer au jeu. Pour commencer, Squeezie fait le travail d'un acteur qui joue son propre rôle. Ensuite, je ne pense pas qu'on puisse dire d'un youtuber que c'est un branleur quand on sait qu' il monte lui-mêmes ses vidéos, quand nous même on ne saurait pas aligner deux plans sur un logiciel de montage.
Maintenant que le lourd est écarté, on peut passer à la suite. Pour moi, ce qu'a fait Ardisson dans cette émission, c'est ce que j'appellerais de la « victimisation calculée », et il a fait exactement ce que fait la télé lorsqu'elle est confrontée à youtube. En se donnant le rôle de vieux média conservateur que les « jeunes » ne regardent plus, (même si des personnes de tout âge arrêtent de regarder la télévision) la télévision stigmatise le public de youtube, en le décrédibilisant, en lui donnant une image comme dit plus haut, d'adolescent sans vie sociale, chômeur même, totalement aliéné par le « high tech » et sans aucune consistance. Par là, certes, on peut comprendre l'intérêt. Eviter que youtube ne prenne trop d'importance de peur que la télévision ne disparaisse. Je pourrais citer certains exemples dans le cas traité ici comme lrsqu'Ardisson dit à Squeezie : « Mais pour vôtre public ce livre fera office de tapis de souris ».
Pour ma part, ce « drama » est un drama comme les autres. J'aurais pu prendre celui-ci comme plein d'autres pour illustrer mon propos, les arguments auraient fonctionné de la même manière. Car c'est justement ça le vrai problème de la télévision. C'est toujours la même chose. Les mêmes schémas, les mêmes sujets traités, et les mêmes procédés fallacieux pour tenter de ramener de l'audience et de l'argent grâce à la publicité. J'aurais pu citer l'exemple de la pizza, où Ardisson dit qu'en se filmant en train de manger une pizza et en postant ça sur youtube on ferait des vues. Comme Squeezie a très intelligemment répondu, il se trouve que c'est exactement le concept de la téléréalité, qui fait énormément d'audience et qui rapporte de l'argent grâce à quoi ? A la publicité. Alors accuser les youtubers de toucher leur part sur les publicités qui passent en début de vidéo... Je dirais qu'il faut un peu nettoyer devant sa porte avant d'accuser l'autre.
Et c'est donc en utilisant toujours les mêmes schémas, les mêmes concepts, les mêmes répliques, comme je le disais plus haut, même envers internet qui se trouve être son premier média concurrent, que la télévision se tire une balle dans le pied. Car en fait, le public en a assez de ce média enfermé dans sa toute puissance et qui ne supporte pas qu'un autre média propose la même chose qu'eux... De manière différente. Car sur youtube, comme à la télévision, il y a un énorme lot de futilités (et je reste poli) que de production plus qu'intéressantes. Pour la télévision, on a les documentaires qu'ils soient animaliers, sociologiques, historiques, les émissions de débat comme C dans l'air, ou encore des émissions comme la grande librairie. Eh bien sur youtube c'est pareil. Nota Bene nous parle d'Histoire avec un grand H, avec une légèreté qui capterait l'attention du plus grand hyperactif que vous connaissez, on a Bruce de la chaîne E-penser qui lui nous apprend comment fonctionne nôtre corps, le monde qui nous entoure, la physique, l'univers à travers des questions accessibles à tous comme « pourquoi le ciel est bleu ? ». Et même dans le jeu-vidéo on a des émissions comme 3615 usul, émission qui s'est malheureusement arrêtée qui traitait des sujets culturels autour du jeu-vidéo. Ou alors speed game qui traite d'une pratique nommée « speedrun », technique très implantée dans le monde du gaming qui consiste à travers de longues heures d'exploration, d'entraînement et d'optimisation à trouver le moyen de faire en un temps record le trajet du début à la fin d'un jeu. J'aurais pu aussi vous parler de chaînes qui parlent de politique, comme « J'suis pas content TV » avec Greg qui nous offre un regard critique et humoristique sur l'actualité politique, de chaînes qui parlent d'informatique comme la jeune chaîne nommée « Micode ».
Quelque part, youtube, comme internet en général, est un lieu de partage. Seulement il endosse un fonctionnement que l'on décrirait comme horizontal, se rapprochant de l'éducation populaire « l'éducation par le peuple, pour le peuple ». Tandis que la télévision revêt un fonctionnement dit « vertical », le spectateur n'a que très peu d'influence sur ce qu'il regarde, et il n'est que très rarement invité à faire usage de son esprit critique. Et c'est de cela dont le public a assez. Finalement, tant que la télévision n'aura pas l'humilité d'essayer de mieux comprendre son média rival, et de l'accepter, elle vivra effectivement la descente aux enfers qu'elle se revendique tant de vivre. Et la phrase de conclusion de Squeezie s'avèrera exacte : une vidéo youtube sera ben plus efficace pour vendre un livre qu'un passage à la télévision.
                                                                                                                 Capsyko
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