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andrewrossiter1 · 5 hours
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Attachés à la vigne
Prédication par Andrew Rossiter à Bergerac le 28 avril 2024 1 Jean 3.18-24, Jean 15. 1-5
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Sur un coteau pierreux au-dessus de sa maison, où poussent le thym et le figuier de Barbarie et où un figuier lutte pour son existence dans une poche de terre peu profonde, un paysan décide de planter une vigne. À l'automne, il déblaie une terrasse et apporte du terreau et du compost. Il installe un poteau pour que la vigne puisse grimper et il fixe des supports horizontaux pour ses branches. Au printemps, il la plante et la protège contre les chèvres ; au fur et à mesure qu'elle grandit, il la dresse et, à l'automne suivant, il la taille.
La vigne dépend du paysan pour sa vie, mais le paysan dépend également de la vigne. En effet, la vigne peut faire ce que le paysan ne peut pas faire ; elle peut prendre la pluie qui tombe sur la colline et la transformer en raisins, que le vigneron peut récolter et fouler dans son pressoir, et verser le jus dans sa cuve pour qu'il fermente et qu'il devient du vin. Le paysan et la vigne dépendent l'un de l'autre, et la raison pour laquelle ils travaillent ensemble est de produire le miracle de transformer de l'eau en vin. «Je suis la vraie vigne, dit Jésus, et mon Père est le vigneron». Voici la dernière image du JE SUIS, de l'Evangile de Jean. La vigne avec ses racines dans la terre, dépendante du paysan, et ses branches produisant des grappes de raisin qui seront écrasées et transformées en vin pour apporter de la joie à ceux qui le boivent.
Le travail du vigneron est long et laborieux, il faut de la patience et un certain savoir-faire. Le viticulteur ne se contente pas de jeter des graines et d'espérer que tout ira bien. Il faut du temps, des soins et de la taille, la prise en compte des différents besoins de croissance et la confiance dans le processus. La clé du succès d’un vin est son fruit, il faut que les grappes soient bonnes. J’ai appris qu'il peut prendre jusqu'à trois ans avant qu'une vigne ne produise des fruits qui méritent d'être transformés en vin. Cette histoire est un joli clin d’œil, car on suppose que Jésus a exercé son ministère pendant environ trois ans. De plus, de nombreux vignobles attendent encore deux ans ou plus avant d'atteindre une qualité optimale. Il se peut donc que Jésus aide à préparer les disciples à une maturation continue en les plaçant dans un processus qui leur permettra de continuer à grandir et, espérons-le, à porter du bon fruit.
L’image est belle et complexe. Quand Jésus dit «Je suis la vigne, et vous êtes les branches», c’est la la première fois que Jésus inclut ses disciples dans les sept «Je suis» dans l’Evangile. Tout est connecté. Si la branche est attachée à la vigne, la vie de la vigne passe dans la branche. Si la branche pousse du tronc, la nourriture des racines dans le sol passe dans les branches. Ensuite, la sève de la vigne coule dans les branches et le modèle de vie de la vigne se déploie à travers chaque branche pour produire des grappes de raisin. C’est ainsi avec vous, nous dit Jésus. Si vous restez attaché à moi vous produirez du fruit en abondance. Rien d’autre que la vigne peut produire des raisons sur ce coteau - ni la figuier de Barbarie ni les autres plantes, seulement la vigne.
La vigne était une image souvent utilisée dans la Bible hébraïque pour parler d’Israël. En Esaïe 5, 1-7, la vigne est infructueuse, et au lieu de raisins (justice), Dieu trouve des raisins sauvages (effusion de sang). La même idée est présente dans Jérémie 5:10 et Jérémie 12:10-11, mais ce n'est pas le cas dans Esaïe 27:2-6, où Israël devient une vigne fructueuse.
Jésus prend la richesse de ses images, connues de ses disciples, pour changer l’orientation. Dieu est toujours le vigneron, mais la vigne n’est plus Israël, mais Jésus. L'auteur de l'Évangile de Jean utilise l'image de quelque chose de bien connu afin d'apporter une compréhension plus profonde. Jésus-Christ change tout, et c'est la connexion avec lui qui apportera la vie, une vie nouvelle, une vie abondante.
Le même message est vrai pour nous aujourd'hui. Nous disons souvent que nous voulons «grandir dans la foi» ou «porter du bon fruit», et des textes comme celui-ci nous aident à nous rappeler par où commencer. Nous devons être sur la vigne, reliés à Jésus. Se mettre dans cette position, celle qui nous aidera à grandir, n'est pas sans risque ni sans défi. L'imagerie nous rappelle que sur la vigne, nous serons soumis à la taille. 
Je n’imagine pas un seul instant que Dieu coupe des branches pour les jeter dans le feu éternel. Je ne pense pas que Dieu peut détruire volontairement une partie de sa création parce qu’elle n’est pas assez productive. Bien entendu notre monde économique fonctionne souvent selon ses critères. Et quelque part c’est bien ainsi. Il faut que nos usines et nos services publiques soient rentables. La survie de notre modèle économique demande un rendement qui est le moteur de l’investissement et du profit. Mais Dieu n’est pas un chef d’entreprise, même si j’entends certaines personnes qui me disent que l’Église pourrait profiter du bon sens du monde du travail - et c’est peut-être vrai. Dieu est plutôt un artisan, un paysan qui doit faire fonctionner son affaire mais en suscitant le meilleur de la nature, que ça soit la nature végétale ou humaine.
Je ne pense pas que cela signifie que nous serons coupés de la vigne elle-même, mais les parties de nous qui ne portent pas de fruits peuvent avoir besoin d'être taillées pour que nous puissions vraiment prospérer. Cela fait partie du travail de disciple, car nous nous débarrassons des choses qui ne nous apportent pas la vie ou qui ne nous rapprochent pas de Dieu, créant ainsi un espace dans nos vies pour que la croissance puisse se produire. 
J’ai un ami, Robert, un jardinier et un sage. Il se promène toujours avec ses sécateurs dans sa poche. Il a appris à faire cela au-près de sa mère qui portait toujours les robes avec des poches pour glisser ses sécateurs dedans. Robert les a sur lui à tout moment, même quand il est en costume-cravate pour célébrer les funérailles. Je l’ai vu passer dans le cimetière derrière le corbillard coupant une branche ou deux dans les fleurs et les arbres. Chaque dimanche après le culte il passait dans le jardin du temple pour tailler ici et là. Il ne coupait pas pour arranger la plante à son goût, comme font ces jardiniers qui sculptent des formes d’animaux dans leurs haies. Il taillait pour que la plante puisse développer et grandir et refléter toute la beauté contenue en elle.
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Dans une vidéo que j’ai regardé sur YouTube, un viticulteur dit que l'un des facteurs qui contribue souvent à la croissance de la vigne est le stress. C'est bien cela, le stress. En réponse au stress, la plante concentre souvent son énergie sur sa progéniture, les raisins, pour les rendre aussi désirables que possible pour les oiseaux et les abeilles, afin de survivre. C'est parfois vrai aussi pour nous, les périodes de stress et de changement, positif ou négatif, peuvent nous amener à une plus grande croissance dans notre relation avec Dieu. Nous pourrions peut-être bénéficier d'un examen de notre vie de foi de temps en temps qui nous ouvre à des possibilités de grandir. Le changement ne sera certainement pas facile, mais c'est peut-être justement ce dont nous avons besoin pour nous aider à porter les meilleurs fruits. Pour entamer une reflection hors de nos zones de confort nous avons besoin du courage et d’audace.
Je vous invite à découvrir ce poème que j’ai essayé de traduire en français. Je vous laisse le lire, soit en anglais ou en français, ou dans les deux et ainsi vous pouvez faire votre propre traduction.
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Être Église c'est, faire ensemble ce qu'on appelle la foi. La bonne nouvelle, c'est que ce travail ne se fait jamais seul. Je n'ai encore jamais vu de vignoble avec une seule petite vigne. Il y en a des rangées et des rangées, avec des seaux pleins de fruits qui sont écrasés ensemble pour créer le vin, qu'il soit le vin de communion ou le meilleur millésime dans nos caves. Collectivement, nous sommes cette vigne qui grandit ensemble dans le Christ. Nous sommes appelés à établir des relations et les connexions les uns avec les autres, et à la racine de tout cela, est le Christ, qui est la tête de l'Église. C'est le Christ qui nous invite à entrer dans cette relation entrelacée, tout comme il a invité ses disciples quand il était avec eux. Rejoignons donc la vigne et soyons porteurs de bons fruits pour la gloire de Dieu, qui a planté des graines en nous il y a longtemps et qui n'a pas fini de s'occuper de nous.
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andrewrossiter1 · 2 months
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«L’Évangile de la tronçonneuse»
Prédication par Andrew Rossiter à Bergerac le 3 mars 202 I Cor 1.22-25, Jean 2.13-25 (troisième dimanche de Carême)
«L’Évangile de la tronçonneuse»
Il y a quelques années une émission du culte en direct sur France Télévision était prévue au temple. Les cables étaient tirés, les lumières installées, les techniciens allaient à droit et à gauche. C’était impressionnant le travail, la préparation, le coût et l’engagement pour réaliser une émission en direct. C’est à ce moment que le propriétaire du terrain à coté du temple décide de couper son arbre. Il a démarré sa tronçonneuse et il attaquait le tronc de l’arbre.
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On a pensé qu’il voulait arrêter le culte. Qu’il a choisi ce dimanche exprès pour manifester son désaccord avec le temple, les protestants, la télévision… ou tout autre chose. Dans le même sens que nous avons besoin de l’équipement et surtout du silence pour faire un culte à la télévision, le temple de Jérusalem avait besoin du bétail, des moutons, des colombes et des changeurs de monnaie pour faire fonctionner le temple Juif. Jésus a fait en sorte que les gens ne pouvaient pas acheter des animaux pour les sacrifices, et que ceux qui sont venus de tout l'Empire ne pouvaient pas changer d'argent et payer la dîme. Jésus sort sa tronçonneuse et il arrête tout.
Mais pourquoi? Pourquoi pas laisser les gens tranquilles. Même s’il n’était pas d’accord avec leur façon de vivre, de quel droit avait-il d’interdire les pratiques qui ont toujours eu lieu? Si vous avez fait de l’École Biblique ou de la KT vous avez surement entendu que Jésus agissait contre la corruption. Parce que les vendeurs ne se contentaient pas de vendre des animaux, ils trompaient aussi les pèlerins. Dans les autres Évangiles: Matthieu, Marc et Luc, Jésus s'inspire du prophète Jérémie pour accuser les vendeurs de faire du temple une «caverne de brigands». Peut-être Jésus fait du remue-ménage dans le temple pour protester contre la corruption et pour le nettoyer, si c'est seulement pour un après-midi.
Mais dans l'Évangile de Jean, ce conflit prend un autre sens. Jésus n'agit pas contre la corruption, ou du moins il n'agit pas seulement contre la corruption. Il participe à une performance artistique. Jésus interrompt l'activité du temple afin d'indiquer un tout autre lieu saint. Jésus dit : «Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai».
Et là, comme est son habitude, il sème la confusion générale. Comment ça, détruire un temple qui est en construction depuis des décennies pour le remplacer en trois jours, mais il est fou. Jean nous aide à comprendre en nous disant que Jésus parlait de son corps. Mais pour moi ce n’est pas plus clair.
Il faut savoir que le temple était LE lieu de rencontre entre Dieu et son peuple. C’est ici, et seulement ici qu’on offrait des sacrifices. C’est ici que Dieu avait sa residence principale, dans le Saint des Saints. C’est ici le lieu où la vie humaine et la bénédiction divine avaient rendez-vous.
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Pour Jean, c’est Jésus qui est ce lieu où Dieu nous attend au rendez-vous. Pour nous l’idée que le temple peut-être important est loin de notre expérience, mais pas pour les lecteurs de l’Évangile du premier siècle. La destruction du temple était un choc majeur, pour les juifs comme pour les chrétiens. Mais nous aussi nous voulons savoir où nos vies se croisent avec la vie divine.
Dimanche dernier je vous ai proposé une meditation guidée pour venir dans un lieu de rencontre. Pour certains c’était un sanctuaire rempli de lumière. Pour d’autres une chapelle complètement sombre jusqu'à ce que les yeux s'habituent à la pénombre. Puisque je vous ai suggéré une randonnée en forêt, quelques-uns ont contemplé un panorama qui indique la présence de Dieu. Peut-être reconnaissez-vous Dieu dans l'eau, le pain et le vin? Peut-être votre lieu saint est une symphonie de musique.
La surprise dans la lecture d'aujourd'hui est que Jésus dit que la transcendance est présente dans son corps. L'Évangile de Jean affirme que le corps humain est le lieu saint de Dieu. Jésus ne se contentait pas de «porter » un corps humain comme quelques vêtements. Il était un corps humain, aussi inséparable de son corps que vous l'êtes du vôtre. Et Dieu était inséparable de lui.
Pendant les cinq dimanches de Carême, nous suivons ce corps de Jésus en route pour Jérusalem. Où les mains de ce corps tressent un fouet pour sortir le bétail et les moutons du temple. Où ses genoux se plient aux pieds des disciples pour les laver. Nous le regardons manger et boire avec ses amis, et nous le suivons jusqu'au jardin, où les corps de ses disciples luttent en vain contre le sommeil tandis que Jésus transpire en priant face à la torture dans son avenir immédiat. Nous le voyons battu, crucifié, descendu de la croix et mis au tombeau. Et dans les récits de sa résurrection, il est toujours un corps - qu'on peut serrer dans les bras, qu'on peut toucher, qui porte des cicatrices et qui se nourrit.
Dans tous ces événements, le corps de Jésus est la demeure de Dieu et le point de connexion entre la vie divine et la vie humaine. J’imagine que tout cela n'était pas clair pour les disciples. Ils avaient besoin de temps et d'une plus grande expérience avec Jésus pour comprendre. Au début du ministère de Jésus, il n'était pas clair que Jésus était à la fois la Parole éternelle et la chair humaine. C’est peut-être pour cela que Jean place cette histoire au début de son Évangile, plutôt que vers la fin, comme font les autres.
Ce jour-là Jésus avec sa tronçonneuse, arrête la tromperie au temple. Non pas pour manifester ou pour agacer des gens mais pour indiquer que Dieu était totalement lié à l’humanité de devenir un en chair et en os avec Jésus de Nazareth, le Christ.
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andrewrossiter1 · 2 months
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Transfiguration
Transfiguration Une prédication par Andrew Rossiter à Bergerac le 25 février 2024 Romains 8.31-39 Marc 9.2-10 (deuxième dimanche de Carême)
J’aimerais commencer cette prédication d’une façon peu «habituelle», par une méditation guidée. Pendant quelques minutes je vous invite à réfléchir tranquillement sur votre vie. Donc, installez-vous aussi confortablement que possible. Inspirez profondément et respirez lentement. Si vous préférez vous pouvez fermer les yeux, sinon fixez un point quelque part jusqu’à ce qu’il devient un peu flou.
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Imaginez maintenant votre vie comme un sentier dans une forêt. Comme tous les sentiers, celui-ci est sinueux, parfois allant à gauche et puis à droit. Il grimpe et il descend. Parfois il est facile à avancer et parfois il faut plus d’effort, ce qui vous laisse fatigué. De temps en temps la vue est dégagée et vous voyez les collines et vallées loins tout autour. Mais par d’autres moments vous vous sentez à l’étroit, dans l’obscurité et vous n’êtes pas certain de la direction à prendre.
Ce chemin est l’image de votre vie. Maintenant concentrez-vous sur un des moments où la vue était dégagée, un endroit où vous avez eu le sentiment d’un profond bienêtre. Peut-être un accomplissement (petit ou grand), ou une expérience de paix profonde, ou une conviction de voir clair. Ce que nous appelons parfois des expériences au somment de la montagne.
Restez là dans ce souvenir. Etiez-vous seul, ou accompagné? Si vous étiez accompagné, par qui? Laissez cette expérience positive vous remplir.
Et maintenant je vous invite à vous souvenir d’une occasion où le sentier était difficile, où vous n’étiez pas à l’aise, peut-être dans le doute et l’incertitude. Peut-être face à une déception, la perte de quelqu’un cher, une maladie… Peut-être votre confiance était mise à l’épreuve et vous étiez confus sur le chemin à prendre.
Où étiez-vous à ce moment, et encore une fois, étiez-vous seul?
Maintenant nous allons reprendre la prédication, donc je vous invite à bien respirer, ouvrir les yeux, si vous les avez fermé… et nous allons regarder le chemin que Jésus a pris.
Le chapitre 9 est un moment charnière dans l’Évangile de Marc. Il marque un changement de direction pour Jésus. Jusqu’à là Jésus a mené son ministère dans le nord d’Israël. Là, il enseignait, il guérissait, il a calmé une tempête, nourrit une multitude et confrontait les autorités. Tout ce qu’il a fait a suscité des questions, «qui est-il?». Marc ne répond pas ouvertement à cette question durant la première moitié de son écrit. Cette même question, Jésus pose juste avant de monter sur la montagne avec ses amis, «Que disent les gens à mon sujet?». Derrière cette question en est une autre, «Que dis-tu que je suis?»
Sur cette montagne ces trois proches amis de Jésus ont une expérience spirituelle. Ils voient des choses: deux autres personnes avec Jésus, l’aspect de Jésus est transformé, il brille d’une lumière intérieure et extérieure et ils entendent une voix qui leur dit, «Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le». La réaction de Pierre est de dire, «C’est bien que nous soyons là» et il suggère qu’ensemble ils construisent des autels, ou dressent des tentes pour capter le moment pour l’éternité.
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La suggestion de Pierre est souvent interprétée comme un désir de rester là-haut sur la montagne! De ne plus devoir confronter les soucis et les doutes et les échecs de la vie dans la vallée. Revenez sur votre souvenir, de ce sentiment d'euphorie dont vous vous êtes souvenu plus tôt. Ne voulons-nous pas tous rester dans des endroits où nous nous sentons bien? L'envie de Pierre de construire des sanctuaires là-haut sur la montagne peut refléter sa résistance à s'engager dans les choses difficiles d'en bas.
Marc nous rappelle que Jésus est à la fois le Fils de Dieu, puissant agent de guérison et sujet d'une gloire éblouissante, et l'Homme, qui sera trahi, persécuté et crucifié. Comme de nombreux chrétiens tout au long de la vie de l'Église, Pierre et les disciples voulaient la gloire du moment sans devoir entendre le message, et qui pourrait les blâmer? Qui pourrait leur reprocher de ne pas vouloir croire que Jésus «doit» souffrir?
Pourquoi Jésus doit-il souffrir? C'est une question naturelle, et la réponse n'est pas du tout claire. Leanne Pearce Reed dit, Même dans Marc, où l'on dit que la croix est nécessaire à plusieurs reprises, il n'y a pas de réponse claire, on ne sait pas très bien POURQUOI c'est vrai. En Marc chapitre 10 nous lisons, «Le Christ donnera sa vie pour en libérer un grand nombre», et cela ressemble à une sorte de rançon. D’autres interprètent la nécessité de la croix autrement, en disant, "Jésus a plaidé pour la vraie justice, il a menacé les gens au pouvoir. Et la confrontation était inévitable entre les deux". C'est peut-être vrai aussi. Mais Leanne suggère que la souffrance du Christ était nécessaire, non pas en tant que rançon ou paiement, ou à cause de la situation politique, mais parce que la souffrance est un élément essentiel de la vie humaine et que Jésus était humain.
Jésus aurait pu rester sur la montagne, mais il a choisi de descendre. Descendre dans la banalité de la vie de tous les jours. Dans les détails de l'incompréhension, de la querelle et de l'incrédulité des disciples. Dans les jalousies et les rivalités à la fois mesquines et gigantesques qui colorent nos relations. Dans la pauvreté et la douleur qui font partie intégrante de notre vie dans ce monde. Jésus est descendu en bas. Il voulait partager les difficultés communes à l'humanité... Il voulait marcher avec les gens dans les vallées de la souffrance et de la douleur, le long des chemins de l'épreuve et de l'effort, et même jusqu'à la porte de la mort.
Repensez à votre souvenir de difficulté dans la méditation de tout à l’heure et la question si quelqu’un était avec vous. Avez-vous imaginé que l’autre aurait pu être Jésus? En confiance nous pouvons nous attacher à l’idée que Jésus nous accompagne, sur les montagnes comme dans les vallées.
Avec Paul nous pouvons dire «j’ai l’absolue certitude: ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominions, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni ce qui est en haut ni ce qui est en bas, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous arracher à l’amour que Dieu nous a témoigner en Jésus-Christ notre Seigneur».
En disant cela je me rappelle d’une histoire que j’ai entendu au moment du tremblement de terre en Haiti en 2010. Sur les réseaux sociaux j’ai vu une vidéo d’un jeune homme, Joseph. Ses deux parents ont péris dans le tremblement de terre. Ces amis et les autres membres de sa famille venaient pour l’aider à les  enterrer. «Ils ont vu que j’étais incapable de faire quoi que ce soit. Ils ont pris les vêtements de mes parents et ils les ont placé sur mes épaules et autour de ma taille. Ils m’ont aidé à me mettre debout et porter le cercueil. J’étais si faible physiquement et émotionnellement, mais le fait de sentir la présence de mes parents en portant leurs vêtements m’a donné la force de continuer».
Cette image je le trouve dans le récit de Marc. Les vêtements de Jésus deviennent éblouissants, si parfaitement blancs que personne ne peut les rendre aussi blancs. Nous sommes en présence d’une expérience hors du commun. Nous sommes devant une manifestation de la présence divine.
Imaginez porter ces vêtements dans nos moments de découragement. Paul, en écrivant à la communauté de Corinth leur dit, «Le même Dieu qui, un jour a dit, Que la lumière brille du sein des ténèbres a lui-même brillé dans notre cœur pour y faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu qui rayonne du visage de Jésus-Christ» (2 Cor 4.6). Et cette lumière nous pouvons la prendre, la mettre autour de nous et même au fond de nos vallées: 
Nous pouvons être confus, mais nous ne serons pas déprimés.  Nous pouvons être harcelés, mais nous ne serons pas abandonnés.  Nous pouvons être abattus, mais nous ne serons pas mis hors circuit.
Cette présence nous permet à suivre Jésus. Simon-Pierre l'a appris difficilement, comme nous tous. Il l'a appris en descendant de la montagne avec Jésus pour aller dans des lieux pleins de souffrance et de désespoir. Même là, il a rencontré la gloire du Christ qui brillait dans toutes sortes de personnes, au milieu de hauts et de bas. Et il a appris à rendre grâce à Dieu pour le don d’un tel Messie: un Christ qui descend.
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andrewrossiter1 · 2 months
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Somewhere over the rainbow
Somewhere over the rainbow
Prédication par Andrew Rossiter à Castelmoron le 18 février 2024 Gen 9.8-17, 1 Pierre 3.18-22
Song: «Somewhere over the Rainbow» est une chanson écrite par Yip Harburg en 1939 pour le film «Le Magicien d’Oz (The Wizard of Oz)». Elle a été chanté par Judy Garland qui jouait le role de Dorothy, une jeune femme qui est emportée par une tornade dans le pays d’Oz, où elle aide les habitants de se débarrasser d’une méchante sorcière et d’un magicien factice.
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Yip Harburg ignorait ce que son peuple vivait en Allemagne, ce qui donne une autre dimension poignante à cette chanson. La mélodie plaintive et les paroles simples de la chanson racontent le désir de s'échapper du «désordre sans espoir» de ce monde vers un nouveau monde plein de couleurs «par-delà l'arc-en-ciel» (over the rainbow). C’est comme s’il existe un lieu quelque part où «les soucis fondent comme des bonbons au citron». Mais nous savons que la réalité de notre existence ne fonctionne pas comme ça. 
Néanmoins l’Arc en Ciel est un symbole puissant d’espérance et de promesse. Qui n’a pas été captivé par ces bandes de couleur qui apparaissent dans le ciel? Qui n’a pas arrêter la voiture pour le prendre en photo?
Mais nous savons aujourd’hui qu’un arc-en-ciel est causé par la réfraction de la lumière à travers les gouttelettes d'eau, ce qui rend visible dans le ciel toute la gamme de couleurs de la lumière. Le monde antique ne le savait pas. L'arc-en-ciel était un phénomène naturel magnifique qu'ils ne pouvaient pas expliquer... et il est donc devenu un symbole mystique qui était pour les uns promesse de paix et pour les autres l’annonce de la guerre.
Je me souviens qu’à l’école nous avons lu l'Épopée de Gilgamesh. Comme mes camarades de classe, j'ai grogné, c’était long, ancien et sûrement répétitif, je me suis dit. Mais au fur et à mesure que le récit se déroulait, j'ai été intrigué par cette histoire ancienne et j’étais émerveillé de voir à quel point elle recoupait les récits que j'avais appris à l'école du dimanche dans la Bible. L'histoire de Noé, en particulier, m'a fait comprendre que les histoires de l'Ancien Testament n'étaient pas seulement des histoires, mais la révélation d'une vision de l’activité de Dieu dans le monde. Et, plus tard, en comparant les deux textes j’ai vu a une différence que je n’avais pas remarqué avant.
L’arc en ciel dans le récit de Genèse est un signe de l’amour et de la fidélité de Dieu. Ce signe établit une alliance, la première alliance entre l’humanité et Dieu. Dieu s’engage à ne plus jamais détruire sa création et l’arc en ciel devient une assurance que le monde ne sera plus frappé par les catastrophes de «l’acte de Dieu». En plus, l’arc en ciel est un rappel pour Dieu (le noeud dans son mouchoir) que Dieu respectera la totale liberté de sa création. Plus jamais Dieu n’interviendra en colère contre le mal et la méchanceté des humains. Dieu travaillera avec l’humanité dans une relation de la création en continu.
L’arc en ciel de l’Épopée de Gilgamesh est un signe de la guerre, c’est l’arc du soldat accroché dans le ciel, toujours à la portée de la main.
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Cette différence me semble être fondamentale à notre vision du monde. Comment comprenons-nous le monde? Quel est notre role dans son devenir? Quel sont nos marges de manoeuvre pour mener à bien ce qui est juste et bon? Comment avons-nous permis la destruction des millions de juifs ou le massacre des Tutsi au nom du « nettoyage ethnique »?
Ce qui est pertinent pour nous c’est relation avec la planète. L’arc en ciel de la Bible est un signe universel de promesse de non-destruction par Dieu, mais les humains sont bien plus capable à faire ce que Dieu s’interdit à faire. Nous allons pouvoir réfléchir plus profondément à ces questions en avançant dans notre projet de «l’Eglise Verte». La première réunion est programmée pour mercredi prochain à 10h00 au temple de Villeneuve. Ce sera l’occasion de commencer notre diagnostique et de nous inscrire dans le réseau de l’Eglise Verte.
Notre monde est souvent divisé entre ces deux interprétations de l’arc en ciel. Certains cherchent des signes pour nous dire comment agir, des signes qui révèlent ce qui est bon et ce qui est mauvais, ceux qui ont raison et ceux qui ont tort. Ils prétendent que ces signes sont lisibles dans des événements de tous les jours: élections, émissions de télévision, événements naturels, etc... Et ces signes semblent nous déclarer que nous sommes des justes et que quelqu'un d'autre est impie. C’est dans ces moments que l’arc en ciel déclare la guerre. Nous avons raison, nous sommes forts, nous allons conquérir ce qui n'est pas comme nous.
Pourtant dans les jours qui ont suivi le déluge, Dieu a offert à Noé un signe divin qui n’était pas un appel à la guerre. En fait, c'était exactement le contraire. C'était un appel à la paix et à l'harmonie. C'était un appel à mettre de côté les querelles et les souffrances. C'était un appel à vivre plutôt qu'à conquérir. C'était un appel à exister en relation les uns avec les autres et le tout avec Dieu, plutôt qu'à détruire.
Le déluge de la Bible est bien plus que seulement une réaction contre la déchéance et le mal, c’est une création à nouveau. Car la destruction, bien sûr, n'est pas totale. Dieu n'efface pas entièrement la création pour ensuite s'en aller. Le déluge est en fait le moyen de recréer la terre. Dieu purifie la terre et la relation entre Dieu et la terre recommencent. 
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En revenant au premier chapitre de la Genèse des parallels sont perceptibles entre ces deux récits:
Ce que Dieu avait déclaré bon à plusieurs reprises dans le premier chapitre, est maintenant qualifié de mauvais et pourrie.
La séparation et le rassemblement des eaux sont d'abord défaits puis refaits.
Le commandement de Dieu «soyez féconds et multipliez» est répété trois fois après le déluge.
Le fait que les humains sont créés à l'image de Dieu est aussi souligné.
Ainsi, toute la création se voit offrir un nouveau départ, une nouvelle occasion de vivre dans l'harmonie voulue par Dieu. Notez cependant que ce nouveau départ est dans la continuation, Dieu ne crée pas de nouveaux êtres, mais recommence avec un reste des êtres créés au début. Ce recommencement est scellé d’une alliance qui est voulue uniquement par Dieu. Dieu ne demande rien ni à la création, ni à ses créatures. Cette alliance n’est pas un contrat: si tu fais ceci, je ferai cela… Dieu est conscient que le cœur humain désire faire du mal et le déluge n’a pas purifié le cœur. Malgré ceci Dieu entre librement dans son alliance.
Le signe de cette alliance, l'arc de Dieu dans les nuages, est précisément un arc de combat. Mais Dieu a raccroché son arc, Dieu s'est retiré de la bataille. Cet arc dans les nuages est le signe de la promesse de Dieu que, quoi qu'il arrive, Dieu cherche à nous restaurer. La destruction n'est pas à l'ordre du jour. Et cet arc restera pour tous les temps. Un signe que Dieu nous cherchera et nous cherchera, malgré ou peut-être à cause de, la connaissance qu'il a de chaque péché, de chaque chagrin et de chaque honte qui voile notre vision de la réalité de Dieu. Quoi qu'il y existe dans nos cœurs et dans la création qui nous empêchent d’entrer dans la plénitude de la vie de Dieu, Dieu ne renoncera pas à nous aimer pour nous restaurer.
Donc c’est bien « Over the rainbow » mais pas « somewhere » (quelque part), car la promesse est bien contenue dans les projets de Dieu.
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andrewrossiter1 · 3 months
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A la recherche de Jésus
Prédication par Andrew Rossiter au temple de La Force le 4 février 2024 Job 7.1-7, Marc 1.29-39
A la recherche de Jésus
Marc nous dit que tout le monde est content quand Jésus arrive (bref presque tout le monde!). Avec lui les choses changent. La belle-mère de Simon est guérie. Les infirmes sont remis. Les démons sont chassés. Les vies sont transformées. C’est vrai pour des gens de Capharnaüm au temps de Jésus et c’est aussi vrai aujourd’hui. Il vient chez nous aussi sûrement qu’il est allé chez Simon et André. Nous connaissons tous des personnes chez qui Jésus est allé.
Je pense à cet homme alcoholic qui après des années d’addiction et des cures de désintoxication dans les meilleurs cliniques du monde, était au bout de son chemin… et il a prié. Il n’a plus touché de l’alcohol depuis. Chaque jour il commence sa journée à genou, se plaçant devant Dieu. Cet homme s’appelle Eric Clapton le célèbre guitariste et chanteur.
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J’ai rencontré des hommes et femmes qui ont été appelés à devenir pasteur. Est-ce que vous avez eu l’expérience d’un calme et d’une sérénité en sentant la présence de Jésus très particulièrement? Ces moments de grâce nous permettent de continuer malgré les difficultés et les soucis. Je me rappelle en Afrique d’une jeune maman qui a tout essayé pour guérir sa petite fille de 6 ans. Elle l’a amené chez les médecins et les hôpitaux et personne pouvait dire pourquoi sa fille était malade. Nous avons pris l’engagement de prier pour elle et pour la fille. Et quelques mois plus tard la maman nous a annoncé la bonne nouvelle que sa fille allait bien. Je ne prétende pas que ce soient nos prières qui l’ont soignée, qu’elles soient plus efficace que la science médicale, ou que Dieu est intervenu directement dans les molécules de cette fille. Je ne sais pas. Et dans mon ignorance je remercie Dieu tout simplement.
Cela arrive. Ces expériences sont réelles. Jésus est présent et actif dans nos vies et dans le monde. C'est exactement pour cela, comme nous le dit Marc, que les gens font la queue devant la porte de Jésus. La foi est un peu plus facile dans ces moments-là. Jésus est réel. Sa présence est ressentie. Les résultats sont visibles. Tout va bien.
Mais qu’en est-il des moments, et même des périodes, de cauchemars dans nos vies. Notre chemin semble bouché, ou nous ne voyons pas où aller. Dans ce temps notre vie nous semble dure, fermée et nous n’avons aucune perspective sur notre avenir. C’est à ce moment que la foi est bien plus difficile à vivre et notre vie de prière devient stérile. C’est dans ces moments que tout semble ténébreux et nous ne voyons pas Jésus, ou si nous le voyons nous ne savons pas ce qu’il peut faire pour nous. Nous ne croyons pas en son efficacité. Certains vont abandonner la foi, la vie de l’Église et vont reléguer Jésus à des histoires juste bonnes pour les enfants. Renier la foi, ne chercher plus le sens de la vie, ce sont les options bien plus faciles que de continuer à croire dans les périodes sombres.
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Et Marc nous dit que cela arrivera. Que là où nous étions bien dans sa présence, autour de la table avec lui, Jésus va se lever et il va partir tôt le matin. Quand il fait encore nuit ,il va trouver un endroit désert à l’écart de tout le monde, y compris nous. Jésus ne s’échappe pas ou s’enfuit mais il plonge dans la prière, la sienne et la nôtre. Il ne s'agit plus de ce qui se passe autour de nous ou pour nous, mais de ce qui se passe en nous.
Quelle que soit le désespoir de notre situation, Jésus ne nous quitte jamais. Il se retire, mais cela ne signifie pas qu'il est absent. Son retrait est en réalité une invitation à nous de nous déplacer vers un nouveau lieu, un lieu désert. Il nous appelle à quitter le confort de la maison pour entrer dans la vulnérabilité du désert. Là où il n'y a que la prière. Là, nous sommes seuls avec celui qui est «le Seul».
Ces lieux sont réels pour beaucoup d’entre nous. Pour certains c’est l’acceptation de la vieillesse et la diminution des nos facultés. Nous ne pouvons plus faire ce que nous avions su faire avant. Il faut demander de l’aide. Pour d’autres, c’est vivre sa vie seul, faire face jour après jour de la solitude, là où avant nous avons connu la maison pleine: de conjoint, enfants, invités. Une maison de rires, de joies et de peines, le tout partagé autour de la table ou chuchoté juste avant de se coucher. Ou encore il y en a qui luttent chaque jour pour survivre contre la famine, la pauvreté et la mendicité. Ce sont des lieux désertiques où nous n’avons plus d’espoir. Job le décrit si bien: «Depuis des mois ma vie est futile. Je connais seulement les nuits de souffrance. Dès que je me couche, je me dis: ‘Si seulement c’était le jour.’ Ma vie a passé plus vite que la navette du tisserand. Elle va bientôt s’arrêter quand le fil de l’espoir sera rompu.»
Nous n’habitons pas ces lieux par choix. Et si possible nous les évitons. Ce sont les lieux vides de sens et souvent nous nous trouvons face à nous-mêmes, aux pensées noirs et nous nous posons des questions sur ce que nous avons fait et dit. Nous commençons à reconnaître que nos succès, nos possessions et nos réalisations ne comptent finalement pas pour grand-chose. Dans le désert, nous devons admettre que nous ne contrôlons rien. Mais bizarrement c'est aussi l'endroit où notre guérison la plus profonde peut se produire.
Cependant il y a un prix à payer pour aller dans le désert. Nous devons échanger la sécurité de la maison contre le risque du désert. La prière de l'abandon de soi ne demande pas tant que les circonstances soient changées, mais que nous soyons changés. Le mystic Denys l’Aréopagite du 6è siècle écrit: 
«Tels encore, si, montés dans un navire, nous tenions pour nous aider un câble fixé à quelque rocher, nous ne ferions pas mouvoir le rocher, mais bien plutôt nous irions à lui, et le navire avec nous». (Livre de Noms Divins)
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Le désert rend ce changement possible. Car c’est ici que Jésus nous attend et ainsi ces lieux inhospitaliers, où nous n’irons pas seul, deviennent sacrés par sa présence. Jésus nous attire de plus en plus profondément dans le cœur de Dieu. Ironiquement, cela se produit dans l'endroit même que nous pensions être stérile, vide et désolé.
Jésus quittera ce lieu désert pour s’embarquer dans son ministère de annoncer la Bonne Nouvelle, de guérir et de consolider autour de lui le groupe d’hommes et de femmes qui vont le suivre.
«Tout le monde te cherche», dit Simon et André. Mais ils étaient les seuls à le trouver. Peut-être ils étaient les seuls à s’aventurer dans le désert. Et les autres, où l’ont-ils cherché. Dans la sécurité de la ville? Le confort des lieux habituels? Faisaient-ils la queue à la porte de l’Église? Et moi, irai-je jusqu’à dans les endroits aussi rudes pour le trouver? Aurai-je le courage d’aller dans les endroits que je pense stériles, vides et désolés, pour trouver Jésus en train de prier?
Je me pose bien la question.
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andrewrossiter1 · 3 months
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Pêcheurs des gens
Pêcheurs des gens
Prédication par Andrew Rossiter au temple de Bergerac le 21 janvier 2024 Jonas 3.1-10, Marc 1.14-20
En quelques versets l’Evangile de Marc nous plonge dans l’essentiel du message de Jésus. C’est comme si Marc n’avait pas assez de temps pour nous dire tout ce qu’il a compris de la venue du Christ. En effet le mot «aussitôt» ou «toute de suite» parsème ses pages. Au moins 41 fois en 16 chapitres - 4 fois par chapitre. Lire son Évangile d’un trait à haute voix et à la fin de la lecture vous vous rendez compte de la vitesse du récit.
Déjà dans les 20 premiers versets j’ai compté 4 «aussitôt»! 
Marc a annoncé qui est Jésus dans les deux premiers versets. Jean arrive sur la scène pour baptiser et à l’étonnement général Jésus lui-même est baptisé par Jean. Après les épreuves dans le désert Jésus est prêt et se lance dans son ministère publique avec l’annonce de son programme, «que le moment décidé par Dieu est arrivé et son Règne est tout près», et puis l’appel de ses premiers collaborateurs.
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Nous nous posons les questions, tout à fait légitimes, sur cet appel. Comment est-il possible que quatre personnes laissent leur boulot et, sans poser des questions ou de conditions, suivent Jésus? Le connaissaient-ils déjà ? Ou est-ce que leur premier contact avec lui ? Et puis que dire de leurs familles, leurs enfants, épouses et leur communauté qui dépendaient de leur travail? Comment vont-ils vivre maintenant qu’il ne vendent plus le fruit de leur travail? Ce sont les questions auxquelles nous n’avons pas de réponses, nous n’avons que notre imagination pour bâtir des scénarios.
Les historiens estiment qu’il y avait un peu plus de 300 bateaux de pêche sur le Lac de Galilée chaque jour au temps de Jésus, et Jésus a choisi quatre personnes seulement. Mais attention! leur appel à suivre Jésus et d'abandonner leur emploi n'établit pas le modèle pour devenir disciple. Beaucoup, et même la plupart, de gens qui suivent Jésus ne quittent pas leur emploi. Mais ce qui est essentiel pour nous est que Jésus «qui passait par là» leur demande de le suivre sur ce même chemin.
Il n’est pas question de seulement relever un défi et abandonner un revenu et une stabilité pour sortir de notre «zone de confort». Le récit de Marc rapporte un détail qui ne figure pas dans les autres récits, à savoir que Jacques et Jean quittent leur père Zébédée qui reste «avec les ouvriers». C’était probablement une entreprise familiale relativement prospère. La liste des choses abandonnées souligne tout le poids du verbe «quitter» : ce ne sont pas seulement des filets qui sont laissés derrière eux, mais un père nommé, un bateau et même toute une entreprise. Ces disciples, qui suivent Jésus, manifestent la volonté que leur identité, leur statut et leur valeur soient déterminés avant tout par rapport à lui.
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Et voilà ce qui percute en nos vies. De se laisser définir non pas par ce que nous réussissons, par ce que nous sommes aux yeux des autres, par nos succès et nos positions, mais que notre place soit déterminée par rapport à notre relation avec Dieu. Il ne faut pas imaginer que cela est plus facile que de tout laisser et suivre Jésus sur les chemins de Galilée. Il n’y a pas d’hiérarchie dans l’appel de Dieu. Les uns ne sont pas plus ou moins appelés que les autres. La seule différence est comment allons-nous répondre à l’appel que nous avons reçu.
Dans l’Église du Moyen Âge, le clergé était considéré comme ayant un statut supérieur à celui des laïcs. Ils avaient leur propre régime de prière quotidienne que les laïcs n'avaient pas. Ils devaient respecter certaines règles de l'église, ce qui n'était pas le cas des laïcs. Ils vivaient généralement dans des communautés - monastères et couvents - contrairement aux laïcs. La Réforme a mis fin à ces distinctions entre clercs et laïcs en affirmant que Dieu appelle tout le monde. Le mot est bien «vocation», du latin vocatio, «appel». Nous avons tous des places dans la vie, et parfois plusieurs places, qui peuvent contribuer à l’annonce de l’Évangile. Nous sommes: enseignant, vendeur d'assurances, mécanicien automobile, aide-soignant, etc. Nous avons également des vocations au sein des structures familiales - mère, père, tante, oncle, enfant, etc. Nous servons également Dieu dans le cadre de ces appels familiaux et dans nos communautés.
Un ami depuis son enfance était très actif dans la vie de l’Église. Il avait un véritable don de pouvoir expliquer un texte, animer une réunion ou prendre des responsabilités. Beaucoup ont suggéré qu’il serait un très bon pasteur. Il est allé voir son pasteur, qui était aussi de cet avis. Mon ami a expliqué qu’il avait toujours voulu être prof. Son pasteur lui a dit de suivre sa vocation car il pouvait servir Dieu aussi bien dans la salle de classe que dans l’église.
Nous avons entendu ce matin l’appel de Jonas. Jonas devait proclamer un message à des gens qu'il n'aime pas - un message qu'il espère ne pas être accepté. Après avoir tenté en vain de s’échapper à son appel, il arrive finalement à Ninive et prononce la prédication la plus courte de la Bible, une menace de destruction en huit mots. À son grand désarroi, le sermon est efficace. Le livre de Jonas se termine lorsque Dieu fait comprendre à Jonas que sa miséricorde est pour tous ceux qui se repentent.
L'appel de Jonas comprenait le message qu'il devait délivrer, mais dans l'évangile d'aujourd'hui, les quatre pêcheurs sont appelés sans aucune autre instruction. Ils sont appelés à un avenir totalement incertain et auraient certainement été effrayés s'ils avaient su ce qui les attendait. Il faut aussi noter que Jésus ne rejette pas la vocation terrestre de ces hommes, mais la réoriente. Jésus appelle Simon et André à être des «pêcheurs des gens», il affirme ainsi leur ancien travail comme une image de ce nouveau rôle auquel il les appelle.
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Qui étaient ses suiveurs de Jésus? Jean, Jacques, André, Simon, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques, Thaddée, Simon et Judas et j’ajoute volontiers: Marie, Marthe, Salomé, Marie de Magdala, Jeanne, Suzanne, encore Marie et beaucoup d’autres femmes (selon l’Évangile de Luc 8.2-3). Et qui sont les personnes que Jésus appelle aujourd’hui?
Voici la liste des familles inscrites à notre paroisse, (la liste de familles inscrites de la paroisse est montrée) si votre nom se trouve sur cette liste, Jésus vous a déjà appelé pour devenir pêcheur des gens là où vous êtes, dans la vie que vous vivez chaque jour. Vous pouvez regarder la liste à la fin du culte, si vous voulez… et si votre nom n’y est pas, venez me voir pour en parler.
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andrewrossiter1 · 4 months
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Debout, brille avec éclat, ta lumière arrive!
Debout, brille avec éclat, ta lumière arrive!
Prédication par Andrew Rossiter pour la Fête de l'Épiphanie à Castelmoron le 7 janvier 2024. Esaïe 60.1-6, Matthieu 2.1-12
Si vous avez lu les livres «Harry Potter», ou vu les films, vous vous souviendrez de la cérémonie au début de chaque année scolaire à Poudlard (l’école de sorcellerie dans les livres de J.K. Rowlings). La cérémonie consiste à placer sur la tête de chaque nouvel élève un chapeau («choixpeau») qui, après un temps d’interrogation et reflexion, va déclarer la maison dans laquelle l’élève va faire sa scolarité.
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La scène est basé sur les testes d’aptitude que beaucoup d’entreprises et autres utilisent pour discerner les talents, parfois cachés ou insoupçonnés, et ainsi orienter la personne vers son job le plus adapté. Il y a quelques années j’ai fait le test à l’ANPE (de l’époque) je n’étais pas du tout destiné à être pasteur!
Chacun de nous, je pense, apprécie que ses dons et talents soient reconnus et affirmés. Bien sûr, il y a une part de notre ego dans certains de ces besoins, mais il y a aussi une dimension plus profonde: ce désir ardent d'être reconnu et affirmé. En chacun de nous, dans notre cœur, nous savons que Dieu a établi sa demeure et qu'Il a apporté des dons, des talents et des compétences particuliers qui ont pris racine et qui aspirent à être arrosés et à se développer. En chacun de nous, la lumière a été implantée. Une seule et même lumière, déclinée en de nombreuses et magnifiques nuances.
Ce qui fait écho de cette prière que nous avons partagée dimanche dernier à Clairac… et pour celles et ceux qui n’étaient pas présent, la voici:
Seigneur, tu m'offres cette année nouvelle comme un vitrail à rassembler  avec les 365 morceaux de toutes les couleurs  qui représentent les jours de ma vie.
J'y mettrai le rouge de mon amour et de mon enthousiasme.  Le mauve de mes peines et de mes deuils. Le vert de mes espoirs et le rose de mes rêves. Le bleu ou le gris de mes engagements ou de mes luttes.  Le jaune et l'or de mes moissons... Je réserverai le blanc pour les jours ordinaires... et le noir pour ceux où tu me sembleras absent!
Je cimenterai tout par la prière de ma foi  et par ma confiance sereine en toi. Seigneur, je te demande simplement d'illuminer de l'intérieur  ce vitrail de ma vie. Ainsi, par transparence, ceux que je rencontrerai cette année,  y découvrirons peut-être le visage de ton Fils Bien-aimé, Jésus le Christ, notre Seigneur. Amen.
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Après tout, il n'y a qu'une seule lumière. Jean en témoigne dans son Évangile dans ce que nous appelons le Prologue : «En Jésus était la vie, et cette vie était la lumière de tous». Chaque être humain, et même toute la création porte en lui cette lumière divine du Christ. Oui, même la personne à laquelle vous pensez en ce moment !
La lumière du Christ continue de couler de la Source pour se reposer en chacun de nous, dans ce lieu mystérieux qu'on appelle notre cœur, ou notre âme. C'est ce cœur éclairé que nous sommes appelés à nourrir par notre pratique spirituelle. Nous avons désespérément besoin de prêter attention à nos âmes, à ce qui les nourrit et à ce qui les affame.
Si nous prêtons attention à cette lumière, que nous la nourrissons, que nous entretenons cette flamme sacrée dans notre âme, nous commencerons à reconnaître que la lumière en nous est attirée vers la source qui lui a donné naissance. Comme une boussole qui tourne vers le nord, nos cœurs sont attirés vers Dieu, non pas parce que Dieu est absent, mais parce que nos âmes aspirent à sa plénitude, en se tournant vers la Source qui leur donne vie. C'est ce que notre tradition appelle le «salut».
En ce matin nous célébrons la fête de l’Épiphanie. Nous ne sommes pas beaucoup portés, nous les protestants français, à célébrer les fêtes de l’Église. Nos réformateurs y voyaient souvent une excuse pour l’Église à faire de l’argent sur les superstitions des fidèles. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. L’Épiphanie marque la manifestation de la lumière divine dans le monde. Le mot Épiphanie veut dire la compréhension soudaine de l'essence ou de la signification de quelque chose. Et c’est une fête bien plus ancienne que Noël dans l’histoire de l’Église.
J'aime penser que l'Épiphanie est une façon de prier où notre foi aspire à aller plus loin que la mentalité de consommation de Noël. Elle suscite en nous à réfléchir aux images de la naissance du Christ, à sa venue dans notre vie de tous les jours. En fin de compte, notre pratique de la foi nous invite à incarner le Christ dans nos vies - à être des porteurs de Dieu.
L'Épiphanie est comme la poésie qui se cache derrière les images de Noël. C'est un regard intense et concentré sur la lumière elle-même qui, en fin de compte, est silencieuse et imprègne toute la vie en l'attirant vers la plénitude.
Comme Esaïe nous dit: Debout, brille avec éclat: en effet ta lumière arrive, la gloire du Seigneur se lève sur toi.
Nous voyons cette Épiphanie incarnée dans les mages. Ces gens mystérieux, dont nous ne savons pas combien ils étaient, Matthieu nous dit seulement qu'ils ont donné de l'or, de l'encens et de la myrrhe. J'imagine qu'ils ont été nombreux à faire ce «road trip» sacré.
La Lumière dans le ciel résonnait avec un désir profond en eux, elle les a entraînés hors de leur zone de confort, loin de leurs schémas habituels, dans des espaces de risque. Pourquoi ont-ils fait cela?
Pour aller vers la source. La boussole de leurs vies était orientée vers cette lumière. Une fois arrivés, ils ont fait la chose la plus naturelle et évidente. Par la dévotion de leur cœur ils ont offert des cadeaux à celui qui donne la vie et la lumière à tous les peuples.
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Voila nous arrivons vers la fin de cette prédication et une question se pose: Et alors, qu’est-ce que tout cela à faire avec moi?
Notre culte, notre tradition et la façon que nous pratiquons notre spiritualité sont importants parce que par là nous honorons la présence de Dieu dans chaque personne que nous rencontrons. Certains peuvent entendre parler de lumière, de pratique de la prière, d'être porteur de Dieu, de vivre en résonance avec son cœur, etc. et penser que tout cela n'est que du vent. Certains voudront peut-être rejeter tout cela comme un style de vie alternatif. Mais, lorsque je suis tenté de le rejeter (et je le suis), ce n'est pas parce qu'il ne demande pas beaucoup, mais parce qu'il exige bien trop.
Il suffit de regarder le monde pour voir ce qui se passe lorsque nous ignorons cette vérité ou nous la rejetons au profit de la cupidité, de l'arrogance et d'un pouvoir déformé. C'est ce qui arrive lorsque nous libérons notre ego et vivons en fonction de notre ombre plutôt que de la lumière.
Cherchons donc la lumière. 
Gardons nos yeux ouverts pour la voir et nos cœurs ouverts pour la suivre. 
Prenons le risque d'aller vers de nouveaux horizons et d'être ramenés à la Source d'où nous venons tous. 
Partageons les dons que Dieu nous a offerts avec la communauté et le monde. 
Rendons hommage à Celui dont tout vient et auquel tout retourne. 
Et ne perdons jamais espoir, car Dieu continuera d'appeler les âmes volontaires sur les chemins de ce monde pour suivre son étoile.
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andrewrossiter1 · 5 months
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Signes avant-coureurs
Signes avant-coureurs Prédication pour le deuxième dimanche de l’Avent par Andrew Rossiter à Villeneuve sur Lot le 10 décembre 2023 Esaïe 40.1-11 Marc 1.1-8
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Tout le monde connait Rosa Parks. Tout le monde a entendu l’histoire de cette femme noire aux Etats Unis qui s’est assise à la place réservée pour un blanc dans un bus à Montgomery (Alabama) le 1 décembre 1955. Elle refusait de changer de place, et elle a été arrêté, jugée et elle a payé une amende de 15$ (Il faut savoir que le salaire hebdomadaire pour un noir était 10$). Rosa Parks était l’étincelle qui a provoqué l’engagement de Martin Luther King dans son combat contre la ségrégation.
Mais avez-vous entendu parler de la soldate Evans? Sarah K. Evans était une jeune soldate en permission, fatiguée de son voyage elle s’assoit dans les premières places d’un bus à Roanoke Rapids (Caroline du Nord) en novembre 1952. Elle refusait d’aller s’assoir au fond du bus sur les bancs réservés pour les noirs. Elle a arrêtée et mise en prison. Elle a fait appel et elle a eu raison dans un jugement rendu en novembre 1955, juste quelques semaines avant l’affaire Rosa Parks.
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Sarah K Evans en 1952 et 2020 (décédée en 2023)
Ou encore qui parle de Claudette Colvin, une adolescente noire de 16 ans, qui en mars 1955 refuse de céder sa place dans un bus à un blanc. Elle a expliqué, « Nous venons d’étudier la constitution à l’école et je sais que j’ai le droit ». Elle aussi a été arrêtée et mise en prison.
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Ce sont des voix qui crient, l’écho de leur paroles résonne plus tard dans la vie et l’engagement de Rosa Parks et dans les vies de beaucoup d’autres.
Esaïe lui-même est une de ces voix, une voix qui indique quelqu’un d’autre, qui proclame quelque chose d’autre que lui. Son message s’incarne cinq siècles plus tard en la personne de Jean-le-Baptiste. Jean est aussi quelqu’un qui vit et indique un autre. Il tourne notre regard de lui-même pour montrer un autre qui n’est pas lui: Jésus, qui a son tour, dans son ministère terrestre, nous présente autre chose que lui, la venue du Règne de Dieu.
Claudette Colvin et Sarah K Evans sont les signes avant-coureurs  qui préparent le terrain qui ouvrent le chemin et qui font aplatir la route de ceux qui viennent à leur suite.
Ces pionniers et précurseurs sont souvent oubliés ou rendus au deuxième rang. Leur combat est un combat qui n’est pas évident et nous ne souvenons pas d’eux et l’histoire ne nous fournit pas de détails de leurs vies. Mais leurs actions sont essentielles afin que d’autres puissent emprunter les chemins qu’ils ont préparé. Sans Claudette et Sarah il est possible d’imaginer que Rosa Parks et Martin Luther King n'y auraient pas eu leur place dans l'histoire.
Jean est justement une de ces personnes. Il sait que ce n’est pas lui qui va sauver son peuple. Il sait qu’il n’est pas celui que nous attendons. Il arrive sur la scène dans le récit de l’Évangile de Marc sans introduction. Là il n’y a pas de crèche, ni naissance, les bergers. Les autres additions folkloriques sont absentes dans Marc. Marc commence son évangile, tel un scénario d’un film blockbuster, avec un personnage hors-norme qui reprend le message de ce prophète de l’ancien temps. Et Jean va vivre en parallèle avec Jésus, ils vont partageaient quelques disciples ensemble et ils suivront chacun la carrière de l’autre jusqu’à ce que Jean est arrêté et condamné à mort par décapitation.
La vie de Jean-le-Baptiste nous dit que le chemin emprunté par ces avant-coureurs n’est pas sans danger et qu’il y a souvent un coût à payer. Tout comme Jean, Evans, Colvin et Parks ont été arrêtées et ridiculisées pour leurs actions. Tout mouvement de transformation a besoin de ces personnes qui œuvrent cachées, qui sont prêtes à être oubliées, qui poursuivent leurs convictions pour semer la récolte que d’autres vont ramasser.
Jean est dans le désert, il vient du désert et il appelle, là où il est. C’est dans le désert qu’il prêche, qu’il baptise et qu’il poursuit sa mission. Le désert était le lieu des démons et du danger. Le désert était le lieu où personne habitait, c’était un endroit à craindre et à éviter. Le désert est le lieu d’errance du peuple avec Moise pendant 40 ans. Ils y ont marché sans direction sûre, ils y sont tournés en rond. Le désert est la place où on se perd.
Mais, paradoxalement, le désert est aussi ce lieu propice pour la rencontre avec Dieu, si nous trouvons le courage de s’y aventurer. C’est ici que Dieu a parlé dans un buisson, qu’il a chuchoté dans l’oreille d’Elie et qu’il a guidé Hagar après qu’elle a été éjectée par Abraham.
Le désert est à la fois lutte et promesse.
Tous les habitants de Jérusalem venaient pour écouter Jean. Ils ont trouvé dans ce lieu aride chose dont ils avaient besoin. Ils ont quitté le confort et la sécurité de leurs maisons de la ville pour venir aux abords du désert pour rencontrer un homme habillé en peau de bête qui leur disait qu’il faut tout changer dans leurs vies.
Ils étaient attirés par le message de cet homme qui se tenait aux marges de leurs vies. Un homme qui ne pouvait pas vivre avec eux, mais qui devait se trouver hors de leur porté. Il représentait cet aspect de notre vie qui n’est pas facilement contenu dans notre vie de tous les jours. Quelque chose dont nous soupçonnons l’existence mais qui ne se manifeste par directement devant nous. Il faut que nous tournions notre regard pour voir ailleurs, pour apercevoir sur la périphérie de notre vision une autre réalité qui prend forme.
Ce que nous cherchons le plus ardemment ne se trouve pas généralement juste devant nous, dans nos habitudes et dans les normalités de nos vies. Mais souvent il est un peu plus loin, marginal à notre existence, là où il faut faire un déplacement. C’est ce que Jean appelle un changement radical de vie. Un moment de réalisation que la vie n’est pas comme elle se présente tous les jours. 
Il se peut que nous devons nous assoir sur un siège qui n’est pas destiné à nous recevoir. Ou encore qu’il faut refuser de bouger au nom d’autre chose que la convenance ou l’habitude de la société ou les lois injustes. Il se peut que notre manifestation n’aura pas de conséquences, que nous serons vite oublié, et que notre action sera considérée comme sans importance. 
Sarah, Claudette, Rosa ont toutes déplacé des rochers qui encombraient le chemin du développement d’une société juste. Elles ont contribué en silence à fait émerger quelque chose qui les dépassait.
Il est bon que nous rencontrons Jean-le-Baptiste dans cette saison de l’Avent, lui qui nous oblige à poser un autre regard sur le chemin de notre vie. Lui qui nous offre la possibilité de saisir une autre réalité dans notre existence, d’entendre une autre voix et de pouvoir nous déplacer vers les marges de notre vie.
Avent nous fait entendre les voix de ces avant-coureurs qui tracent le chemin vers celui qui vient.
Alors si vous n’avez pas encore allumé votre deuxième bougie de l’Avent à la maison, faites une pause juste avant de mettre la flamme à la mèche.
Marquez un instant d’arrêt pour rendre grâce pour ces innombrables personnes qui ont ouvert la voie pour d’autres. 
En silence, tenez-les dans votre esprit. 
Et souvenez-vous de leur engagement et de leur sacrifice.
Pour que nous puissions aussi, dans nos paroles et dans nos actes, devenir avant-coureurs pour ceux et celles autour de nous, pour toutes ces personnes qui cherchent lumière et vérité dans leurs vies.
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andrewrossiter1 · 5 months
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Attendre, mais c’est long!
Prédication par Andrew Rossiter pour le premier dimanche de l’Avent du temple de Bergerac le 3 décembre 2023. (Cette prédication est une ré-écriture d'une prédication de 2020) Esaïe 63.16-64.8, Luc 18-17
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Qui, en étant parent, n’a pas égaré un enfant au moins une fois dans la vie? Avec notre fils, il nous échappait plusieurs fois. Je me rappelle d’une occasion sur la plage de Dunkerque, un vaste espace de sable très plat, lui, il avait 3 ans. Un moment il était à côté de nous et l’instant après, disparu. Vous imaginez le panic, il y avait des gens partout et nous le voyons pas. Nous savions qu’il aimait la mer, donc je suis allé vers l’eau et mon épouse a fait la plage, rien. Et puis quelqu’un nous a dit, «Si vous cherchez un enfant il va marcher forcement avec le soleil au dos, les enfants ne marchent pas avec le soleil dans les yeux». Reparti! Et là un peu plus loin, notre fils au milieu des gens, il était perdu et il ne nous voyait pas. Nous avons crié, « Reste là, ne bouge pas, attends. Nous venons! »
C’est sûr les émotions: soulagement, joie, et puis grondement.
A cause de la foule de gens il ne pouvait pas nous voir de loin, mais il a entendu notre voix, il a reconnu la voix de ses parents, et il est resté sur place jusqu’à notre arrivée.
Reste là! Ne bouge pas!
C’est aussi l’expérience du peuple d’Israël. 
Ils étaient perdus, pensant que Dieu les a oubliés. Ils étaient seuls, pensant que Dieu les a abandonnés.
Le peuple ne voit pas Dieu. Ils ne ressentent plus la présence divine dans leurs vies.
Ils ont le sentiment que Dieu les a abandonné. Mais Dieu est parti à leur recherche. Il les appelle sans relâche. Dieu appelle, mais pour l’instant le peuple ne l’entend pas. Si, justement ils pouvaient entendre du nouveau la voix de Dieu, ils sauront que Dieu est là, que Dieu les aime et que Dieu arrive.
Le peuple d’Israël est comme un enfant égaré sur la plage, et ce n’est pas la première fois, et ni la dernière fois. C’est Esaïe qui lève la voix, c’est le prophète qui parle au nom de Dieu, c’est le prophète qui vient vers eux pour leur dire que Dieu les cherche. Mais c’est comme s’il crie contre le vent, le peuple ne peut pas entendre son message. Pour nous et pour notre fils il suffisait d’entendre notre voix parmi toutes les voix sur la plage pour qu’il comprenne que nous n’étions pas loin. Mais ce peuple, sourd d’oreille et au cou raid, a besoin d’autre chose, ils ont besoin de plus qu’une simple voix qui crie.
Et Esaïe, le messager, lui aussi demande autre chose, pour lui et pour son peuple, car lui aussi connait le découragement, le doute et l’absence de Dieu, lui aussi se trouve face au silence, ou au bruit dans lequel il ne peut pas discerner la voix, la seule qui offre soulagement et espoir. Lui aussi, il a besoin de plus pour retrouver force et foi pour revenir.
Donc Esaïe demande des signes, des signes pour montrer la puissance et l’action de Dieu autant pour lui que pour son peuple, et pour les ennemis de son peuple. Il suggère que Dieu fait en sorte que les montagnes tremblent, les buissons se mettent à brûler et que l’eau bouillit.
Ce ne sont pas les signes que nous demanderons peut-être, ce ne sont pas les premières choses qui nous veinent en tête. Nous demanderions peut-être que
Dieu change les cœurs des terroristes pour qu’ils reconnaissent l’erreur de leur foi en un Dieu de vengeance, de brutalité, et de violence. Que Dieu les convertit à la paix et à l’amour.
Dieu transforme les esprits des dirigeants du monde pour que dans leurs ripostes aux actes terroristes ils assurent la vie des civils.
Ou encore que Dieu baisse la température mondiale, fait reculer les déserts, re-approvisionnent les caps polaires et regonfle les glaciers.
Ou que Dieu fasse fleurir les lieux inhospitaliers pour qu’ils produisent du fruit et de la nourriture pour les personnes les plus pauvres sur la planète qui ne seront plus obligés de quitter les terres de leurs ancêtres.
Voici quelque signes que nous aimerions voir venir de la part de Dieu, pour que nous puissions dire avec confiance, «tu vois, Dieu est là!»
Tout comme ce peuple d’Israël, nous savons aussi que quoi que Dieu fasse, nous serons jamais contents, jamais totalement convaincus. Nous demanderions toujours plus. Ce peuple vit grâce aux merveilles de la part de Dieu, trop vite oubliées. C’est ce Dieu qui les a sorti d’Égypte, qui est intervenu à côté de Moïse pour remporter victoire après victoire. C’est ce Dieu qui les a conduit dans un pays fertile. Esaïe sait tout cela, le peuple aussi. Mais l’attente est toujours trop longue. Ça semble une éternité sur la plage avant de trouver un enfant égaré, toute une vie pour Zacharie et Elisabeth suivi de 9 mois.
Intégrée à la promesse de Dieu, de retrouver son peuple, est une condition: «Jamais on n’appris, ni entendu dire jamais l’œil n’a vu qu’aucun autre dieu, à part toi, agisse ainsi pour celui qui l’attend» (Esaïe 64.3 NBS)
Pour le dire autrement, Dieu agit au nom de ceux et celles qui l’attendent. La Bible nous dit à plusieurs endroits que le peuple doit attendre. Il existe un très beau chant de Taizé en anglais:
Wait for the Lord, whose day in near Compte sur le Seigneur, son jour s’approche Wait for the Lord, keep watch, take heart Compte sur le Seigneur, soit fort, reprends courage.(psaume 27.14) Vous pouvez l’écouter: www.youtube.com/watch?v=s7GexIvX8HU
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Attendre, qu’est-ce que ça veut dire d’attendre? Attendre pour quoi et pourquoi?
La première chose à dire c’est qu’il s’agit d’attendre le Seigneur. Nous attendons Dieu. Ce n’est pas parce que Dieu aime se faire attendre, mais que l’attente vaux largement le coup. Dieu mérite que nous l’attendions et peu import le temps qu’il faut attendre, peu importe les soucis, les difficultés et les frustrations que nous vivons, nous attendons… Dieu. Et quand nous arrivons à la fin de notre attente, quand nous découvrons ce que Dieu propose et projette et espère pour nous, nous déborderons de joie et nous dirons que l’attente valait le coup.
La deuxième chose est dans l’attente nous acceptons nos propres limites. Nous réalisons que nous ne pouvons pas tout savoir, ou tout controller. Nous ne pouvons pas toujours arranger les choses à notre goût, les mettre dans notre emploi de temps.
La troisième chose est dans l’attente nous admettons (même difficilement) que ce temps d’attendre nous est offert comme un temps à part, un temps qui n’est pas chronométré ou mesuré mais qui doit prendre son temps.
La quatrième chose. Attendre, c’est réaliser que nous pouvons compter sur Dieu. Dieu a dit qu’il y a et aura une alliance. Dieu a dit que son amour est plus fort que la mort, Dieu a dit que la vie éclatera de la tombe. Quoi qu’il nous arrive, quelque soit l’épreuve devant nous, rien ne changera la promesse de Dieu.
Bien entendu, l’attente nous semble long, et c’est long, interminablement long pour avoir un vaccin pendant le temps de confinement au pont que nous nous demandions comment se fait-il qu'avec toute la science nous n'avions pas trouvé une solution plus tôt. Les enfants, et les adultes, comptent les jour jusqu'à Noël, peiut-être pas pour les mêmes raisons!
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Nous attendons sa naissance dans nos vies avec confiance, parce que notre Dieu n’a jamais imaginé notre destruction ou notre suppression. Dieu n’envisage que notre salut.
L’espérance qui se trouve au sein de Dieu est l’espérance d’un parent qui part à la recherche de son enfant, qui espère contre toute espérance de le trouver et que dans le moment de retrouvailles de célébrer la réunion.
Donc allumons nos quatre bougies de l’Avent, les unes après les autres. Ne nous précipitons pas. Avec chaque bougie marquons un temps. Le temps d'un arrêt, le temps d'une pause dans notre précipitation. En regardant la flamme disons en nous-mêmes, «Regarde-nous, nous sommes tous ton peuple».
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andrewrossiter1 · 5 months
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Le Roi Jésus Christ
Le Roi Jésus Christ Ezékiel 34.11-17, Matthieu 25.31-46 Une prédication par Andrew Rossiter au temple d’Eymet le 26 novembre 2023
Aujourd’hui, c’est le dernier dimanche de l’année de l’Église. Dimanche prochain c’est Avent et Noël s’approche. Mais avant d’emprunter le chemin de fête, célébration et préparation pour Noël nous nous offrons une pause pour célébrer que Jésus Christ est notre roi.
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Nous allons voir la naissance de ce roi dans quelques semaines. Mais de qui et de quoi est-il roi? Quel type de roi? Pour nous en France les rois appartiennent à l’histoire. Certes nous pouvons regarder ces autres pays qui ont garder leurs rois, rois sans pouvoir. Les rois du temps de Jésus n’étaient pas comme ces rois. Il faut plutôt imaginer quelqu’un comme un «Seigneur de Guerre» en Afghanistan ou en Somalie. Et la terme «nation» dans la Bible se référait plutôt à un groupe de personnes rattaché par des liens de sang, c’est plus un clan ou une tribu. Et les différents rois menaient leurs clans sur les champs de bataille. De même le terme «les nations» indiquent les autres, qui ne sont pas de chez nous. Ce qui est évident est que Jésus n’est pas ce type de roi, il n’est pas un Seigneur de Guerre.
Il est bien de noter que Jésus n’a jamais revendiqué d’être un roi. Face à la question de Pilate, il ne répond pas et quand Pierre l’appel «Mon Dieu et mon roi», il ne dit rien.
Si Jésus est méfiant quand on l’appelle «roi», il ne cesse de parler du Royaume de Dieu. Mais le mot «royaume» est aussi difficile à comprendre que le mot roi, peut-être plus encore parce quand nous pensons «royaume» nous imaginons un espace géographique. Ce n'était certainement pas le cas à l'époque et �� l'endroit où vivait Jésus, où «royaume» signifiait avant tout «royauté» ou «règne». Donc nous pouvons traduire la phrase de Jésus par «le Règne de Dieu». Lorsque Jésus dit que son royaume n'est pas de ce monde, il ne parle pas d'être le roi d'un autre monde, mais d'avoir une source divine pour son autorité dans ce monde. Et lorsqu'il parle du royaume de Dieu, il ne parle pas des cieux, mais d'un nouvel ordre mondial. Lorsqu'il dit que le Royaume de Dieu est tout proche, il ne veut pas dire que le paradis va bientôt venir, mais que l'amour et la justice divins ont commencé à faire irruption dans le monde que nous connaissons.
Alors que veut-il dire quand il parle de ce roi qui vient pour juger les nations?
La première chose à garder à l’esprit est que Matthieu écrivait pour sa communauté composée de juifs et de non-juifs, donc les personnes de La Nation et des nations. Cette communauté voulait savoir qui était dedans et qui était dehors, et s'il fallait être juif pour suivre Jésus. Notre lecture de ce matin indique que les nations, ou «ces étrangers», seront les bienvenus dans le Règne de Dieu. Ici nous entendons un écho du texte de dimanche dernier. Qui parmi les jeunes femmes sages et folles seront reconnues par l'époux pour entrer dans le banquet? Celles qui avaient de l'huile pour leurs lampes sont reconnus par Dieu et accueillies, et l'histoire de cette semaine sur l'hospitalité envers les étrangers semble nous montrer quelle est cette huile qui éclaire suffisamment nos visages pour que nous soyons reconnus par Dieu et que nous connaissons Dieu dans notre ministère d'hospitalité et de guérison.
Donc ce roi, si différent, attend que «son peuple» soit un peuple différent, non pas quelque part dans l’avenir, mais maintenant et ici. La première étape de cet appel c’est d’être transformés dans notre façon d'accueillir l'étranger, dans notre action d'offrir l'hospitalité. La communauté de Dieu accueille l'étranger sans attendre qu'il se conforme aux normes de la communauté. Dire que vous êtes les bienvenus ici si vous êtes comme nous ou si vous êtes prêts à devenir comme nous, revient à dire que vous n'êtes pas les bienvenus. La communauté de Dieu accueille les étrangers avec leurs propres histoires, leurs propres expériences, leurs propres traditions, leurs propres chants. L’Église ne se contente pas d'accepter les différences mais d’inclure ces histoires, ces expériences, ces traditions et ces chants pour que la communauté soit transformée.
Mais si nous sommes honnêtes, ça ne fonctionne pas comme ça. Nos assemblées sont petites, nous nous trouvons à quelques-uns le dimanche matin et nous essayons de faire comme nos parents ont fait dans le passé sans avoir les moyens en hommes et femmes, en argent et en engagement. Et nous nous disons : «Il nous faut plus de monde pour augmenter nos finances». «Nous avons besoin de plus de personnes ici pour être Église». «Il faut plus de gens ici pour remplir nos cultes, financer notre action sociale et rendre l'endroit plus vivant». Et parce que nous nous disons cela entre nous, le monde nous entend dire d’une manière subtile: «Venez partager notre pauvreté».
Comme invitation de célébrer la vie offerte par Dieu en Jésus-Christ le slogan «Venez partager notre pauvreté» n’est pas du tout accrocheur.
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Je pense que le vrai problème est ailleurs. Le problème avec ce slogan est que c’est un mensonge. Nous ne pouvons pas baser notre évangélisme et notre témoignage sur un mensonge. Si la Bonne Nouvelle est la vérité d’une vie renouvelée en Christ, notre message doit être 100% honnête.
Nous ne sommes pas pauvres et nous ne pouvons pas inviter les autres à partager quelque chose que nous n’avons pas. En tant que croyants nous ne pouvons pas comprendre ce que c’est de vivre l’Évangile avec des ressources limitées, parque nous n’avons pas des ressources limitées. Nous avons une ressource illimitée, c’est la présence active de Dieu dans nos vies et dans la vie de notre église.
Nous avons la promesse que Jésus est avec nous chaque fois que nous nous réunissons. Nous avons une tradition riche de communauté et de culte. Nous avons nos cultes, la célébration de la Cène, notre musique et les autres personnes. Nous avons nos histoires, nos familles et nos voisins. Nous avons l'amour. Nous avons tout ce qui compte.
Nous devons donc cesser de mentir au monde et à nous-mêmes en disant que nous avons besoin que d'autres nous rejoignent pour nous aider dans notre pauvreté. Nous devons dire la vérité. Et la vérité, c'est que nous sommes riches au-delà de toute imagination et que nous avons besoin que d'autres nous rejoignent parce que sans leur aide, nous ne pourrons jamais partager toute l'abondance que Dieu nous a donnée avec ce monde qui en a besoin.
Et la vérité est que plus il y a de gens qui se rejoignent à nous, plus nous aurons besoin d'aide, car chaque personne qui nous apporte de nouveaux trésors, de nouvelles histoires, un nouvel espoir, un nouvel amour, nous aurons besoin d'encore plus d'aide pour partager cette richesse.
Dans une rencontre avec les enfants de l’École Biblique il y a quelques années, j’ai posé la question, «Qu’est-ce que Dieu nous a donné». Bien entendu c’était les enfants bien élevés et ils ont répondu «tout». Et puis un garçon a jouté «tout et du gratin de pâtes». Et oui tout et gratin de pâtes - ça c’est une superbe description de la grâce de Dieu.
Donc nous allons vers la naissance de notre roi, aujourd’hui en gloire, demain dans une étable, mais c’est le même roi que nous trouvons sur la croix. Il est bien de savoir que ce roi si différent des autres nous appelle à être sa communauté si différente d’autres car nous sommes bénis de tous les dons de Dieu et du gratin de pâtes. Dans l’étranger, le pauvre, l’indigent nous rencontrons ce Dieu qui nous offre sa vie pour que nous puissions la partager avec nous-mêmes et avec le monde.
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andrewrossiter1 · 6 months
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Gravité et lâcher-prise.
Gravité et lâcher-prise. L’art de devenir disciple de Jésus. Prédication par Andrew Rossiter à Bergerac le 12 novembre 2023 (Une reprise d’une prédication de 2020) Marc 8.31-38, Romains 4.13-18
Avez-vous vu le film «Gravity» d'Alfonso Cuarón avec Sandra Bullock (le docteur Ryan Stone) et George Clooney (Matt Kowalsky)?
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Sinon je peux le recommander. Certes le film ne parle pas à tout le monde. C’est un film d’espace, d’action et de suspense où j'étais tenu sur le bord de mon siège. Je l’ai vu la première fois dans l’avion qui m’amenait en Australie. Même si je n’étais pas en apesanteur, le fait d’être dans une boîte en métal qui volait à plus de 800 kilomètres à l’heure à des milliers de mètres du sol ajoutait à l’effet du film.
Si vous ne l’avez pas vu, vous pouvez regarder la bande annonce: www.youtube.com/watch?v=k7RY4Br9jog-. Et peut-être je vous donnerai envie de le regarder ou de le re-regarder. Mais un avertissement quand même cette prédication contient des «spoilers».
Je suis convaincu que presque tous les films américains contiennent des références directes ou indirectes aux textes bibliques. Et c’est le cas de ce film «Gravity» qui, pour ma part, parle symboliquement de ce que c’est devenir disciple de Jésus.
D’abord un résumé du film, très rapide. Le film met en scène un groupe d’astronautes qui sont en mission avec le jeune Dr Ryan Stone. C’est sa première mission et elle est engagée pour apporter quelques améliorations au télescope spatial Hubble. Le chef de la mission est un astronaute expérimenté et c’est sa dernière mission, il profite pleinement de ses sorties en espace. 
Tout se déroule sans incident jusqu’au moment où le débris d’un satellite se heurte contre le shuttle spatial tuant l’équipage, sauf Kowalsky et Stone qui est projetée dans l’espace loin du vaisseau. Le film raconte comment les deux survivants, Stone et Kowalsky, bricolent pour rester en vie, en passant d’un vaisseau à un autre. L’oxygène commence à manquer et le commandant Kowalsky décide de donner la seule chance de survie à Stone en se séparant d’elle.
Toujours en lien spirituel avec son mentor, Stone trouve le courage de piloter une capsule de sauvetage chinoise pour atterrir en Mongolie.
Il y a plusieurs thèmes dans ce film, et je vais partager avec vous ce matin 5 points qui donnent à réfléchir de notre manière de devenir et de rester attacher à Jésus.
La première chose que j’ai remarqué c’est que le commandant Kowalsky semble «plus grand que nature». Il remplit l’écran par sa présence avec son éternel sourire. Il joue de la musique country dans son casque pendant qu’il s’amuse à faire des virées autour de la station spatiale. Il prend plaisir à la vie, de l’espace, de la vue sur terre. Il est remplit d’une joie profonde. Et je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ce verset dans les Proverbes (8.30) «Jour après jour, je lui donnais de la joie, je jouais sans cesse devant lui». Tandis que Stone est de marbre, elle est concentrée, elle semble bien porter son nom «Stone» une pierre, sans émotion.
Quand le danger frappe et la station est détruite, c’est Kowalsky qui devient le guide. «Ecoutez ma voix», il dit. Il dirige les actions de Stone et dicte les gestes à faire qui vont sauver sa vie. Il est précis et exacte dans ses exigences. Par sa présence active Stone va réussir à s’en sortir.
La troisième chose que j’ai remarqué c’est que Kowalsky n’est pas du tout autoritaire, mais il suggère et encourage. Il n’est jamais en colère, même quand Stone est maladroite ou quand elle veut faire les choses insensées. Les instructions qu’il donne sont toujours englobées des phrases positives et il loue sans cesse les efforts de Stone. Il transmet autre chose que des gestes à faire, il transmet l'espérance et la confiance qu'il a en sa jeune collègue. C’est comme s’il lui offre la force nécessaire pour affronter les périls. Il ne fait jamais quelque chose à sa place, mais elle a certitude qu’il est toujours là, à ses côtés.
Arrive alors ce moment dans le film où tout se bascule. Kowalsky doit quitter Stone. Il doit couper le cordon qui les relie afin qu’elle puisse vivre, sans lui. Sa présence est devenu un frein à la survie de Stone. Il n’aura pas assez d’oxygène pour les deux. 
Nous assistons à cette séparation des deux. Nous voulons qu’une autre solution existe, mais nous savons qu’un de deux doit se sacrifier pour l’autre. Nous partageons impuissants le regard des deux de vouloir rester ensemble dans cette relation qu’ils ont bâti. Une relation qui les a maintenu en vie jusqu’à là. Mais cette relation ne peut pas aller au-delà de cet espace irréel de non-gravité. Ils flottent et ils ne peuvent aller nul part.
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La dernière chose que je partage avec vous est encore un bouleversement. Kowalsky est parti et Stone reste seule. Elle s’est réfugié dans une capsule chinoise mais elle ne comprend rien du manuel d’instruction - c’est du chinois pur! C’est vraiment sa dernière chance de pouvoir arriver sur terre et elle panique.
C’est à ce moment que Kowalsky revient. Il est là assis à côté d’elle.
Quoi! Je me suis dit c’est quoi tout ça? Ce n’est pas possible, il est mort, mais il est là. Comment c’est possible? Peut-être j’ai loupé un morceau du film. Peut-être je n’ai pas tout compris dans les sous-titrages. Peut-être c’est son fantôme, après tout c’est un film américain et ils aiment beaucoup le para-normal. Ou peut-être c’est une hallucination née de son désir de ne pas être seule. Elle a tant aimé qu’il soit là que son imagination le projète devant ses yeux. Toutes ces idées passent par ma tête dans un instant.
Pourtant je sais qu’il est mort, et je sais qu’il est là. C’est une présence physique, le siège bouge quand il se tourne vers elle. C’est lui, mais ce n’est pas lui.
Et j’ai compris, c’est tout simplement une parabole de la résurrection. Je ne dit pas qu’un vendeur de machines à café est le Christ, c’est une parabole pour m’aider à comprendre ce que c’est de suivre Jésus. Il est présent non pas de mon imagination, non pas physiquement mais bien réellement. Il ne donne pas des explications. Il n'essaie pas de prouver par des arguments qu'il est là. Par son sourire il transmet une force d’encouragement. Par son regard il indique un chemin possible. Elle sait maintenant, d’une manière intuitive, ce qu’il faut faire.
Cette rencontre n’enlève en rien ce qu’elle doit accomplir pour revenir de l’espace. C’est elle qui doit diriger le vaisseau chinois. C’est elle qui doit affronter les dangers du retour. C’est elle qui doit guider, freiner et manœuvrer pour accomplir son atterrissage.
Le film termine avec son arrivée sur terre quelque part, j’imagine, dans le désert Gobi. C’est ici que la gravité, si absente dans le film, est présente. Elle vit. Elle émerge d’un gros plan d’eau comme la première vie sur terre, comme quitter les eaux de baptême. Elle pose un pied devant l’autre, elle hésite, elle trébuche, elle marche d’un pas incertain. Et elle est seule, mais pas comme avant.
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La résurrection n’est pas autant un événement quelque part dans le passé une fois pour toutes, mais bien plus: ce retour sur terre à nos vies de tous les jours. Nous revenons transformés afin de reprendre notre chemin. Elle retrouvera surement sa fille. Elle continuera, sans doute, à faire son travail. Mais elle vivra désormais grâce à une expérience hors du commun.
Etre disciple de Jésus ne fait pas nécessairement de nous des heros ou des saints. Connaître Jésus, le ressuscité, fait de nous des hommes et des femmes qui marchent à jamais en sa présence.
Je vous invite à regarder ou à re-regarder le film avec ces cinq points en tête afin de refaire l’histoire de votre relation avec le ressuscité. Celui-même qui vient pour transformer nos vies en vie véritable.
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andrewrossiter1 · 6 months
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Tous Saints.
Tous Saints.
Une prédication par Andrew Rossiter au temple de Villeneuve sur Lot, le 5 novembre 2023. Malachie 2. 1-10,  Matthieu 23. 1-12
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Un jeune étudiant en théologie prenait sa place au pupitre, très sûr de lui et vêtu de façon impeccable. C’était sa première prédication dans un temple et les mots ne sortaient tout simplement pas. Il a fini par éclater en sanglots et a quitté l'estrade, manifestement humilié. Deux dames d'un certain âge étaient assises au premier rang et l'une d'elles dit à l'autre : «Vous savez, s'il était entré comme il est sorti, il serait sorti comme il est entré».
Je ne sais pas si Jésus avait des moments comme ça dans son ministère, et surtout quand il était confronté par des pharisiens et autres qui voulaient le piéger et le voir humilier. Le texte d’aujourd’hui ne raconte pas la première fois que Jésus a eu affaire avec les autorités de son temps. Matthieu place cet incident vers la fin de son Evangile. Nous approchons au conflit final dans la vie de Jésus. Et comme le jeune étudiant, ces hommes de loi vont recevoir une leçon d’humilité.
Ils sont là, bien assis sur le siège de Moïse, ou comme dit la traduction «Parole de Vie» «ils sont chargés d’expliquer la loi de Moïse». «Donc vous devez leur obéir et vous devez faire ce qu’ils vous disent».
Est-ce possible ? Nous sommes tenté de passer outre cette partie de l'enseignement de Jésus. Cependant, nous n’entrons pas dans la pensée de Matthieu si nous ignorons la première partie des instructions: les scribes et les pharisiens enseignent aux autres à suivre la loi de Dieu, et ils ont raison de le faire! Souvent nous pensons que Jésus s'est opposé à la loi. Nous sommes conditionnés par plusieurs siècles d'interprétation protestante et par notre vision d’un judaïsme comme une religion totalement séparée du christianisme. Pourtant, dès le début, le Jésus de Matthieu insiste: «Je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront pas, il ne disparaîtra pas de la loi une seule lettre, un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit accompli. C'est pourquoi, quiconque enfreint l'un de ces plus petits commandements et enseigne aux autres à faire de même sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux; mais quiconque les met en pratique et les enseigne sera appelé grand dans le royaume des cieux» (Matthieu 5:18-19).
Jésus critique les Pharisiens non pas pour leur observance de la loi mais de leur pratique. L'observation de la loi devient un fardeau qui pèse sur les épaules des autres, tandis que les Pharisiens récoltent les honneurs du public. «The Message Bible» traduit ce passage ainsi: «Ils ont de belles paroles, mais ils ne les vivent pas... Ce n'est que du vernis. Au lieu de vous donner la Loi de Dieu comme nourriture et boisson pour que vous puissiez banqueter avec Dieu, ils l'emballent dans des paquets de règles, vous chargent comme des bêtes de somme. Ils semblent prendre plaisir à vous voir trébucher sous ces charges, et n'auraient pas l'idée de lever le petit doigt pour vous aider. Leur vie est un perpétuel défilé de mode, avec des châles de prière brodés un jour et des chasubles fleuries le lendemain. Ils aiment s'asseoir à la table d'honneur des dîners d'église, se prévalant des positions les plus en vue, se prélassant dans l'éclat de la flatterie publique, recevant des diplômes honorifiques et se faisant appeler Docteur et Révérend». (Traduction par Andrew Rossiter) On peut penser que nous sommes dans un manuel de management, dans le chapitre «comment ne pas faire du management».
Le «leadership» ou le système de management qu’incarnait Jésus était de diriger «avec autorité» parce qu’il mettait en pratique la loi de Dieu avec la miséricorde et la justice de Dieu. Jésus reprend le message des prophètes qui l'ont précédé. Nous aimons penser que Jésus offrait un nouvel enseignement, mais le message qu'il exprime ici est profondément ancré dans tout le judaïsme. Un exemple est Osée 6:6, «Je désire la miséricorde et non les sacrifices», que Jésus cite deux fois dans l'évangile de Matthieu. Et quand on critique Jésus parce qu’il mange avec les collecteurs d'impôts et les pécheurs, il répond : «Allez apprendre ce que signifie: ‘Je désire la miséricorde et non le sacrifice’. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs». Et Jésus cite Osée encore lorsqu'il est critiqué parce que ses disciples arrachent le grain le jour du sabbat. Ses réponses ne signifient pas que la collecte d'impôts et le péché sont bons. Il n'affirme pas non plus que le respect du sabbat est mauvais. Cependant, Jésus suggère que l'observation de la loi sans exercice de la miséricorde ne répond pas aux attentes de Dieu.
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L'idée que la loi de Dieu doit être pratiquée avec miséricorde n'est pas unique à Jésus. Souvent on nous dit que les normes juives de l'époque demandait l'observation légaliste de la loi plutôt que la pratique de la miséricorde. Nous savons que ce n’était pas le cas et qu’il est préférable de considérer que le Jésus de Matthieu est profondément juif. La loi de Dieu est un don destiné à aider les humains à vivre en relation avec Dieu et les uns avec les autres. Les humains ont besoin d'être guidés pour comprendre comment interpréter et appliquer la parole de Dieu dans leur vie.
C'est pourquoi Matthieu décrit le Messie comme un enseignant. «On ne vous appellera pas non plus maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Messie» (Matthieu 23:10). Jésus est un maître par excellence parce qu'il interprète la loi de Dieu d'une manière qui prend au sérieux les exigences de la justice et de la miséricorde de Dieu.
Nous adressons la question de nos différents ministères dans nos synodes ce mois-ci. D’autres églises se penchent sur la même question mais elles la voient sous l’angle du gouvernance de l’Église. Quel est le leadership dont nous avons besoin dans nos églises, et quel leadership les églises peuvent-elles offrir au monde? Est-ce que nous suivons tranquillement ce qui se passe, en maintenant un profil bas, au fond de la salle d’Histoire? Les questions auxquelles nous sommes confrontées sont tellement complexes que nous n’osons pas prononcer notre opinion. Et encore, les églises n’ont pas la vocation de prendre part dans les discussions politiques. Mais diriger ou l’art de management ou de leadership ne sont pas les domaines réservés aux élites des grandes écoles. Management est plutôt le domaine de nous tous dans notre activité quand nous mobilisons d’autres dans une cause commune.
Chaque fois que nous signons la carte de l’ACAT, ou que nous participons à une action d’entraide, ou que nous prions pour la justice, nous devenons leaders à la manière de Jésus. Et d’où vient notre autorité et le courage de notre engagement de faire ce que nous avons à faire et de prononcer une parole qui relève et restaure?
C’est bien de poser cette question aujourd’hui qui est le dimanche de la Toussaint. Qui sont ces saints? Une réponse plutôt Calviniste est «C’est nous tous» et toutes ces personnes qui nous ont précédées.
Souvent dans les entretiens pour préparer les inhumations la famille raconte des histoires de l’impact de la personne qui vient de décéder. Je trouve souvent que le mot «humilité» revient le plus souvent. Nous pouvons dire que nous sommes tous saints quand nous nous donnons sans nous nous mettons en premier, mais en fidélité. Les saints ne sont pas telle ou telle personne, mais nous tous quand répondons à l’appel de Jésus que nous trouvons à la fin de notre lecture. 
Qui nous a enseigné cela? L'unique maître, Jésus le Christ. Par le Christ, le pouvoir de la mort est brisé. Cette espérance s'étend également à nous, puisque nous rejoignons la communion des saints, ou comme disait Calvin «la communion des choses saintes»: ces actes, paroles, gestes et intentions que nous pratiquons chaque jour. Cette sainteté, nous célébrons aussi quand nous venons à cette table. Notre célébration de la Cène est notre répétition de ce moment où nous serons unis à tous les saints à la table du Christ, notre aperçu de ce que cela pourrait être. Notre participation à cette communion va au-delà d'un petit morceau de pain et d'une coupe de vin. Elle est vécu à chaque instant de notre vie et c’est ainsi que nous banquetons avec Dieu.
Voilà ce qu'est vraiment le dimanche de la Toussaint: une célébration de la communion des saints. Une communion de toutes les personnes de foi ici présentes, celles qui nous ont précédés et même celles qui viendront après nous, reliées entre elles par celui qui nous a enseigné ce qu'était l'amour de Dieu, qui nous guide par son exemple et nous enseigne par sa Parole.
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andrewrossiter1 · 6 months
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Cyrus, le serviteur de Dieu
Prédication par Andrew Rossiter au temple de La Force, 21 octobre 2023
Esaïe 45.1-6, Matthieu 22.15-21
Cyrus, le serviteur de Dieu
Cyrus II, dit Cyrus le Grand, est le fondateur de l’Empire Perse et il régnait entre 559 à 530 avant Jésus-Christ. Et à son issu il est entré dans le projet de Dieu pour devenir un héros de l’histoire d’Israël. Il a été perçu par le prophète Esaïe comme un instrument dans la main de Dieu. Dans ce texte nous lisons qu’il a reçu l’onction de Dieu et reçoit sa carte du club très fermé des personnes qui porte le titre « Messie ». Lui, Cyrus n’a surement jamais entendu cette prophétie, et il n’a jamais rien su. Malgré lui, à son insu, il ignore que ses actions, ses conquêtes et son projet politique est entièrement entre les mains d’un Dieu qu’il ne connaît pas et dans lequel il ne croit pas.
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Dans l’Evangile, Jésus répond à la question piège des pharisiens, à savoir si c’est permis par la Loi de Dieu de payer les taxes à Rome en disant que ce qui est à César est à lui, et ce qui est à Dieu est bien à lui. Ces deux témoins, Esaïe et Mathieu sont d’accord que ces deux autorités, La Perse et Rome, qui ne reconnaissent pas le Dieu d’Israël, existent sous l’autorité du Dieu unique.
Quand nous regardons notre monde nous ne sommes pas si surs que c’est Dieu qui dirige les événements, et surtout pas les choix politiques et économiques des dirigeants qui ne croient pas en lui. C’est plutôt le contraire «Qu’est-ce qu’il fait, Dieu? Pourquoi Dieu n’arrêt-il pas la guerre? Les attentats? Les prises des otages?»
Face à l’horreur d’un Islam radical ou d’un fou furieux armé d’un fusil d’assault qui entre dans une salle de classe qui tue et blesse au nom d’un croyance, nous ne voyons pas très bien comment dire, avec la prophète Esaïe, que c’est par la main de Dieu. Nous serons tentés de penser que le mal est bien plus fort que le bien. Ou encore que le monde est divisé entre le bien et le mal. D’un côté les méchants et de l’autre les gentils. Et dans cette vision dualiste nous espérons que Dieu reste le plus fort.
J’imagine qu’au fond de leur exile en Babylone beaucoup de juifs en captivité ont pensé ainsi. Après des années de guerre et d’invasion, d’abord dans le Nord et puis à Jérusalem même, les armées de Babylone sont arrivées, détruisant tout, pillant et rasant le temple, réduisant la population à l’esclavage et massacrant une grande partie de la population. Dans un contexte d’un tel désastre il est naturel de chercher des réponses. Où est la faute?
A cet époque on croyait que Dieu utilisait la puissance des armées des ennemis d’Israël pour punir le peuple de ses mauvais comportements ou de son manque de foi. Si Israël se montrait docile à la volonté de Dieu, s’il obéissait à ses commandements, si ses dirigeants respectaient les consignes de la loi de Moïse, si les solennités liturgiques manifestaient un respect de la Loi divine, tout allait bien. Dans le cas contraire, ce qui était fréquent, les ennemis d’Israël auraient été utilisés par Dieu, comme le bâton dont il se serait servi pour corriger son peuple.
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Mais ce n’est pas toujours le cas. Josias, un roi plus pieux que les autres, qui respectait des consignes et qui a réformé le culte, a péri aux mains du Pharaon Nékao et Israël (le royaume du Nord) a perdu son indépendance. Tout ce que nous pouvons dire c’est que Dieu châtie les uns et parfois pas suivant son bon vouloir.
Ce que nous pouvons affirmer, c’est que Dieu fasse connaître sa volonté par la voix des prophètes. Ils nous apprennent que la volonté de Dieu est liée au respect et l’amour du prochain, à la libération de l’opprimé et au secours des plus petits: les veuves, les orphelins, les étranger et les pauvres. La clé de comprendre l’action de Dieu dans l’histoire est le récit de la sortie d’Égypte pour venir en aide d’un peuple opprimé. Mais cette histoire nous pose plus de questions qu’elle nous donne des réponses! Quel est ce Dieu qui sauve un peuple en les ouvrant la mer au prix d’engloutir l’armée d’Égypte dans les mêmes eaux?
Encore une fois ce peuple se trouve en esclavage, à Babylone et en devenant vainqueur des Babyloniens, Cyrus propose un autre avenir pour Israël. Pour des raisons propres à sa politique il décide du retour d’Israël. Nous pouvons dire que ce projet est dans la ligne droite de la volonté de Dieu, mais de là pouvons-nous affirmer que Dieu s’est servi de Cyrus? Dieu est-il vraiment un Dieu qui intervient dans les affaires de ce monde pour que le sens de l’histoire aille dans le sens de ses désirs? Imaginons-nous un Dieu qui se sert d’es personnes en les manipulant pour que leurs actions aillent dans le sens divin? Que dire alors de l’action de l’Esprit de Dieu? Quelle est la part de l’inspiration de Dieu?
Pour commencer nous pouvons dire que Dieu prend nos projets libérateurs pour les faire siens. Et que c’était même le cas de Cyrus. Il arrive que les dirigeants de ce monde tournent leur cœur vers Dieu pour sonder ses désirs et ses volontés. Il existent des puissants qui cherchent le bien et qu’ils croient qu’en cela ils sont en train de réaliser les projets de Dieu.
Dieu est alors actif, dans les coulisses de l’histoire. Attendons-nous plus de Dieu? Ou mieux? Voulons-nous que Dieu agit à notre place, et à la place de nos dirigeants? 
Il existe les hommes et les femmes qui cherchent la volonté de Dieu, qui essayent d’agir selon les projets divins. Mais dans le passage d’Essai il s’agit d’un non-croyant, ou d’un croyant d’un autre Dieu. Et Dieu l’appelle, par son nom. Dieu le connaît. Dieu le précède et Dieu devient sa force pour conquérir ses ennemis. Dieu ouvre les portes devant lui. Tant de succès pour un mécréant.
C’est compliqué, et c’est injuste. Que dire alors? Que le regard de Dieu ne s’arrête pas sur la personne, ce qu’elle a fait, ce qu’elle croit, mais sur le projet et l’action engagée. On peut dire que Dieu insuffle son esprit dans les projets libérateurs des hommes et des femmes pour les faire siens. On peut regarder le récit d’Esaïe et apercevoir que Dieu se reconnaît dans l’objectif de Cyrus de libérer le peuple d’Israël.
L’histoire nous dit que parfois les dirigeants tournent leurs cœurs vers Dieu, qu’ils cherchent l’inspiration afin de mettre en pratique la loi de la justice et de la paix. Ce n’est sûrement pas assez souvent le cas. Il n’empêche que la volonté de Dieu consiste à œuvrer pour le mieux être de l’humanité et Dieu laisse libre choix, un choix totalement libre de devenir ou non l’influence de son amour en acte.
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Faire la volonté de Dieu se traduit dans nos choix et nos actes. Inspirés par l’esprit de Dieu nous pouvons mener à bien nos projets parce que Dieu agit en nous, en nos projets et nos actions afin que par-ci et par-là ce monde soit transformé à la ressemblance de son créateur.
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andrewrossiter1 · 7 months
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De la fête et du voile.
Prédication par Andrew Rossiter au temple de Gardonne le 14 octobre 2023 (et aussi à Bergerac le 15 octobre 2023).
Esaïe 25. 6-10a (en introduction d’une minute de silence pour les victimes de la guerre en Israël-Palestine), Matthieu 22.1-14
Le texte d’Esaïe nous parle de l’abondance des bénédictions de Dieu. Les mots résonnent comme une promesse d’une joyeuse communion entre les peuples et avec Dieu. Le banquet symbolise l’épanouissement et la joie qui transcendent les plaisirs terrestres. Nous sommes convoqués, attendus, invités à participer, car tout est prêt. Pour que les festivités commencent il faut que les invités viennent. Les invités sont les peuples de tout le monde. Mais il y autre chose qu’un simple banquet. Le voile représente les barrières qui nous séparent de Dieu: la violence, la haine, l’ignorance, la terreur et la force. Dieu enlèvera le voile, ce même voile qui se déchire d’en haut jusqu’en bas, pour ouvrir un passage. Les draps funéraires disparaitront et la mort sera détruite. La fête et le voile symbolisent tous les deux l’intention de Dieu de pourvoir abondamment pour tous les peuples.
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Face à ce qui se passe dans le monde du Moyen Orient, cette vision est dérisoire. La mort est abondamment présente, la haine et la violence règnent sur le territoire. Les représailles et ripostes sont à la mesure des premières frappes de l’attaque surprise et lâche. Le voile enveloppe les morts, un rideau cache les otages, un drap de terreur et de guerre couvre le pays.
Et si Esaïe savait que ses paroles n’étaient que les paroles en l’air? Si Esaïe savait que sa vision n’était autre que ça, «une vision» pour donner courage peut-être ou pour berner le peuple et de détourner leur regard de ce qui se passe réellement? Mais si les paroles d’Esaïe était autre chose, une exagération pour réveiller son peuple, pour les remettre en route?
Un de mes professeurs de théologie disait les choses les plus scandaleuses. Il était drôle. Il était sarcastique. Il était parfois offensant et il était toujours stimulant. On ne savait jamais à quoi s'attendre ni ce qu'il allait dire. Après un commentaire particulièrement scandaleux, il nous regardait et nous disait : «Vous savez que je suis porté sur l'hyperbole, et si vous me citez en dehors de la classe, je vous traiterai de menteur».
C'était sa façon de nous dire de ne pas prendre ce qu'il disait au pied de la lettre, mais de le prendre au sérieux. C'était sa façon de nous amener à regarder au-delà de l'histoire factuelle et à voir une vérité plus profonde. C'était sa façon de remettre en question nos idées préconçues et nos attentes afin que nous puissions voir quelque chose de nouveau, entendre quelque chose de nouveau, penser quelque chose de nouveau et, en fin de compte, devenir quelque chose de nouveau.
J’imagine Jésus un peu comme ce professeur, parce que cette parabole (et après tout ce n’est qu’une parabole) est scandaleuse et exagérée.
As-tu déjà reçu une invitation à une fête à laquelle tu n’avais pas envie à participer? Qu’as-tu fait? Je suis sûr que tu n’as pas maltraité et tuer le facteur qui a apporter l’invitation. Mais c’est exactement ce qui se passe dans cette parabole.
As-tu déjà invité quelqu’un qui t’a posé un lapin au dernier moment? Tu as tout préparé, tout nettoyé, tu as fait la cuisine, le choix des vins et le plus difficile établi le plan de table! Mais certains invités ne sont pas venus, et bien sûr cela t’a mis en colère… au point de les tuer et de brûler leurs maisons! Probablement pas, mais c'est ce qui se passe dans cette parabole.
Cette parabole est tellement exagérée que nous ne pouvons pas la prendre comme un récit véridique, mais comme une vérité. Et si nous racontons cette histoire comme un fait réel, parce que Jésus l’a dit, je pense que Jésus nous traitera de menteurs.
Ce qui nous met le plus mal à l’aise dans cette histoire c’est qu’elle porte un jugement. Les premiers invités qui ne sont pas venus car ils «n’étaient pas digne» tandis que les autres l’étaient - aie! Où est-ce que je me situe alors? Je fais parti du premier ou du second groupe? Comment savoir si je suis digne ou non?
Peut-être nous sommes mal à l’aise avec le concept de jugement parce le jugement que nous portons sur les autres est souvent un jugement d’exclusion. Et que nous pesons que Dieu nous juge comme nous jugeons. Et si c’était le contraire avec Dieu?
Et si le jugement de Dieu sur nos vies était un jugement de grâce, d'acceptation et d'invitation, un jugement d’inclusion? Cela transformera notre façon de comprendre cette parabole.
Les invités, les premiers et les deuxième et même celui qui n’était pas habillé correctement étaient tous les invités. Aucun n’a mérité son invitation par ce qu’il a fait ou dit. Et c’est vrai pour les personnages de cette histoire, c’est aussi vrai pour nous.
La différence entre les deux n'est pas que le roi aime un groupe plus que l'autre. Sa seule motivation est de partager son banquet. Il veut que quelqu'un, n'importe qui, tout le monde, se joigne à sa joie et à sa célébration, et fasse partie de son royaume et de sa vie. Si c'est vrai pour eux, c'est aussi vrai pour nous.
La différence n'est pas que certains invités sont bons et d'autres mauvais. Il n'y a pas de distinction ou de jugement basé sur le comportement, les croyances, les attitudes ou la morale. Au contraire, lors de la deuxième série d'invitations, le roi envoie ses serviteurs dans les rues principales avec la consigne d’inviter tous ceux que vous trouvez. Et ils font exactement cela. Ils sortent dans les rues et rassemblent tous ceux qu'ils trouvent, les bons comme les mauvais. Si c'est vrai pour eux, c'est aussi vrai pour nous.
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La seule différence entre les deux groupes est que le deuxième vient et les autres restent chez eux. Il y avait les présents et les absents. Être présent est tout un programme qui est loin d’être facile à mettre en pratique.
Qu’est-ce que c’est d’être présent pour un autre?
Cela signifie qu'il faut faire de l'autre personne notre priorité.
Cela signifie les voir pour ce qu'ils sont et non pour ce que nous voulons qu'ils soient ou pensons qu'ils devraient être.
Cela signifie la vulnérabilité de confier et de donner notre vie à l'autre.
Cela signifie écouter réellement ce qu'ils disent et pas seulement ce que nous entendons ou voulons entendre.
Cela signifie qu'il faut laisser tomber nos propres agendas, nos distractions, nos peurs et nos préjugés.
Souvent nous sommes pris par les exigences de nos propres existences. Nous sommes trop occupés, trop fatigués, trop distraits. Il y a du travail à faire et de l'argent à gagner. Nous nous moquons de la vie de l'autre et de ce qu'il nous offre. Si nous ne le gagnons pas ou ne le produisons pas, nous supposons qu'il n'a pas de valeur. Après tout, on en a pour son argent, n'est-ce pas? Nous sommes convaincus que nous avons de meilleures choses à faire et de meilleurs endroits où aller.
De répondre présent est d’être digne devant Dieu. C’est aussi simple que ça. Mais il reste encore celui qui est venu tout à la fin. Il lui manquait quelque chose - il n’a pas de réponse, il reste silencieux. C’est comme s’il n’était pas vraiment là, à moitié, juste par hasard il passait devant la porte et il a vu les lumières. il ne savait pas la signification du bruit, la fête et les réjouissances. Et s’il avait dit quelque chose, pas grande chose, mais une simple phrase comme:
J'avais faim. J'ai senti la nourriture. Je t'ai fait confiance pour me nourrir.
Je me sentais seul. J'ai vu les lumières allumées. Je t'ai fait confiance pour m'accueillir.
J'avais soif. Je savais qu'il y aurait du vin. Je t'ai fait confiance pour me donner à boire.
J'étais nu. Je savais que les gens seraient bien habillés. Je t'ai fait confiance pour me vêtir.
J'étais triste et en deuil. J'ai entendu de la musique et des rires. Je vous ai fait confiance pour partager votre joie.
J'étais vide. J'ai vu l'abondance. Je t'ai fait confiance pour me remplir.
J'étais mourant. J'ai vu que la porte était ouverte. Je t'ai fait confiance pour me donner la vie.
Et s’il a dit quelque chose comme ça, ou autre chose, pour montrer son manque et sa fragilité il aurait pris sa place et le roi l’aurait dit, « mon ami je suis très content de te voir et de savoir que tu as reçu mon invitation, tu es vraiment digne d’être parmi nous». Et si c’est vrai pour lui, c’est aussi vrai pour nous.
Aller au-delà de ce que pensons être méritoire ou digne, de pouvoir regarder au-delà de nos préjugés et nos habitudes, d’oser penser autrement, c’est peut-être dans l’exagération et hyperbole que nous allons trouver le courage d’affronter la haine et la violence et de pouvoir crier encore plus fort sur les croisements des chemins que Dieu envisage nous voir tous à son banquet.
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andrewrossiter1 · 7 months
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Quel prophète feras-tu?
Prédication par Andrew Rossiter à Bergerac le 24 septembre 2023
Quel prophète feras-tu? Jonas 3.10-4.11 (Lectionnaire alternatif international) Matthieu 20.1-16
Quelle histoire, celle de Jonas!
A peine croyable: un prophète qui file à l’anglaise dès qu’il reçoit sa fiche de mission, une tempête organisée par Dieu, le plongeon et puis un gros poisson qui le sauve…  Un succès dans la ville de Ninive - tout le monde se convertit du roi jusqu’au bétail. Et toujours et encore Jonas n’est pas content. Il boude comme un gamin.
Une deuxième fois Dieu est obligé de sauver sa vie… et toujours Jonas n’est pas content. Les vains efforts de Jonas pour refuser cette mission et son amertume devant son succès lui ont valu les moqueries des commentateurs et des prédicateurs qui le traitent de pétulant et d'étroit d'esprit, comme s'il détestait l'idée que Dieu puisse se préoccuper des gens qui n’étaient pas de chez lui.
Mais rester là est de voir qu’une partie de cette histoire incroyable. Les lecteurs au temps de Jonas comprenaient bien les références à Ninive. Ninive n'était pas n'importe quelle ville maléfique. C'était la capitale de l'empire impitoyable qui allait anéantir le royaume d'Israël quelques décennies après la mission salvatrice de Jonas. Jonas savait que la miséricorde de Dieu emporte toujours sur la justice de Dieu. Et la miséricorde pour Ninive signifierait un jour la destruction, la mort et la déportation pour la maison et le peuple de Jonas. Jonas devait sauver une ville et un régime qui allaient détruire son propre peuple. C’est comme s’il priait pour le salut de l’âme d’Hitler en étant juif juste avant la seconde guerre mondiale.
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Jonas n’était pas étroit d’esprit, il voyait bien «the big picture» (l’image d’ensemble) que le salut de 120 000 personnes d’un côté ne pouvait pas se faire au coût de la destruction de son peuple de l’autre.
Après le succès de la prédication de Jonas et la remarquable repentance des Ninivites, Dieu renonce au mal qu'il avait prévu de leur faire. Dieu change d’avis - c’est remarquable, un Dieu qui écoute les prières d’un peuple étranger, un Dieu qui prend en compte le changement de comportement d’un régime violent et guerrier, un Dieu qui se laisse persuader que son plan devait être revu. Dieu échange la justice contre la miséricorde. Ce que Jonas ne peut pas accepter. Il déclare «C'était un mal pour lui, un grand mal» (4:1). Jonas s'est mis en colère et a prié Dieu, lui demandant de le laisser mourir. Au lieu de cela, Dieu répond par une question : «Est-ce bon pour toi d'être en colère?».
Jonas ne peut pas répondre, son silence nous invite à approfondir nos notions de la lutte entre la justice et la miséricorde, le salut et la mort, la différence entre un prophète et Dieu.
Jonas a terminé sa mission, mais il veut savoir ce qui va se passer, donc il s’installe à l’Est de Ninive sur une colline. Il fabrique un abri et il attend. L’histoire de Jonas, avec ses aller-retours, les rebondissements de ses rencontres avec les marins et le poisson sont l’introduction de ce passage qui est le cœur du message de ce petit livre.
Dieu essaie avec une patience infini de révéler à Jonas le sens de miséricorde. Dieu commence avec une plante, qui pousse pour donner de l’ombre à son prophète. Le nom de la plante en hébreu est un jeu de mots avec le verbe «vomir» et le nom de Jonas.
Vomis par le poisson, délivré de la mort, Jonas a accompli le salut de Ninive, la sauvant de son mal tout comme la plante allait «sauver » Jonas de son mal. Dieu avait besoin de Jonas, car il connaissait la nature miséricordieuse de Dieu, Jonas déclare,  «Je savais que tu es un Dieu de miséricorde». Il devait enseigner à un peuple qui non seulement ne connaissait pas la nature de Dieu mais qui ne savait pas «distinguer sa main droite de sa main gauche» c’est-à-dire un peuple qui ne savait pas faire la différence entre le bien et le mal. Jonas donc devient la plante d'ombrage qui protège Ninive.
L’histoire ne s’arrête pas là, car Jonas ne sait pas encore qu’il est l’instrument de la bienveillance et la bonté de Dieu. Il pensait qu’il était le prophète de Dieu pour être l’instrument de sa justice, de sa vengeance et de sa condamnation. Le ver fait mourir la plante et Jonas n’a plus de protection contre le vent et le soleil. Il n’attend qu’une chose - mourir lui-même. Mais Dieu n’a pas fini avec son ami. C’est un Dieu qui ne lâche pas le morceau, même quand nous le refusons de toute notre force.
Jonas a perdu une grande joie qui est représentée par la protection de cette plante, et parce qu’il a tout perdu il n’envisage qu’une possibilité, de mourir.
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Jonas était content de la plante que Dieu a créée et est triste à mourir lorsqu'il l'a perdue. Il n'a pas travaillé pour elle, il ne l'a pas élevée. Elle est apparue une nuit et a disparu le lendemain. Que dire alors de Ninive ? Que devrait penser Dieu de Ninive? Une ville de 120 000 habitants qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche. Une ville qui erre sans direction et sans sens des priorités de la vie. Sans la prédication de Jonas, ils ne savent pas dans quelle direction aller et ne savent pas ce qui est juste. Ce sont toutes des créatures de Dieu et si elles sont vraiment comme la plante de Jonas, alors leur conversion a apporté à Dieu une très grande joie.
Dieu doit-il aussi se préoccuper de Ninive ? Pour Jonas, la question est la suivante : Dieu doit-il se soucier des tueurs cruels qui vont bientôt tuer son propre peuple et détruire sa patrie ? Méritent-ils la miséricorde ? Méritent-ils d'être sauvés ? Où est la justice dans la grâce de Dieu ?
Jésus semble poser la même question dans sa parabole des ouvriers qui sont tous payés le même salaire peu importe les heures qu’ils ont travaillé. Cette histoire s’achève, tout comme l’histoire de Jonas, avec une question dont la Bible ne nous fournit pas la réponse. Ou en tout cas, pas une réponse directe. Dans la parabole Jésus place la question de la bonté ou de la grâce dans la bouche du propriétaire: «M’est-il pas permis de faire de mes biens ce que je veux?» ici, mes biens ne sont pas seulement mes possessions, mais aussi ma bonté, ma bienveillance, ma charité. Nos sociétés répondent à cette question par un arsenal de lois qui visent à limiter la générosité dont nous pourrions être capables. Nous constatons alors que la loi des humains ne nous autorisent pas à faire tout le bien que nous pourrions faire et donc à mettre en pratique la bonté de Dieu. A partir de là nous comprenons que ce n’est pas Dieu qui gouverne notre monde. En nous-mêmes et chez nos dirigeants nous nous autorisons à canaliser la grâce divine dans les limites des possibilités que nous autorisons pour nous-mêmes. Et quand la grâce dispensée n’est pas notre idée de la justice ou de la rétribution nous sommes prêts à tout lâcher et partir loin de Dieu.
Nous sommes aux prises avec la bonté et la grâce de Dieu, une bonté qui ne fait aucune acception ni de personnes, ni d’animaux. Notre réaction est de fuir notre vocation d’annoncer la bonté de Dieu. Une vocation qui exige que nous soyons la grâce de Dieu pour nos ennemis et pour les innocents au milieu d'eux. Cette bonté nous poursuit. Elle nous poursuit dans le ventre du bateau et de la bête, dans tous les endroits où nous essayons d'échapper à cet appel. Dieu nous appelle à dire la vérité d’un message de repentance et de miséricorde pour toutes les créatures de Dieu.
Jonas nous montre que quand nous répondons à son appel nous nous trouvons dans des situations les plus incroyables, devant les personnes que nous n’aurions jamais imaginer rencontrées, et en cueillant les fruits abondants de vies transformées.
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andrewrossiter1 · 8 months
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Couronne ou croix?
Couronne ou croix?
Prédication par Andrew Rossiter au temple de La Force le 2 septembre 2023.  Romains 21.1-2 Matthieu 16.21-27
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«Nul ne se fait plus de mal à lui-même, que celui qui s’aime plus que Dieu» (Matthew Henry dans un commentaire sur ce passage de l’Évangile de Matthieu)
«A partir de ce moment» sont les premiers mots du texte de l’Évangile. L’occasion était la confession de Simon-Pierre «Tu es le Fils du Dieu vivant». À partir de ce moment rien n’est comme avant. C’est une ligne de partage dans le texte de Matthieu, un moment charnière où il n’y a pas de retour possible.
Dans la liturgie de bénédiction pour Lucie et Gurpreet lors de leur mariage à Pessac sur Dordogne il y a deux semaines j’ai dit (comme pour chaque couple): «Nous sommes réunis ici dans la reconnaissance et le recueillement avec Lucie et Gurpreet qui s’aiment et se sont engagés l’un envers l’autre, tout à l’heure par le mariage célébré à la mairie. Ils ont ainsi manifesté publiquement leur désir de vivre en couple dans la société. C’est un choix décisif pour leur vie. Ils ont voulu le placer sous la bénédiction de Dieu». «Un choix décisif», ils s’engagent à un non retour. A partir de ce moment ils sont liés ensemble pour les jours qu’ils vont vivre.
Matthieu nous fait entrer dans la phase finale du ministère terrestre de Jésus, avec l’interdiction de dire qu’il est le Messie. Pourquoi vouloir caché la vraie nature de sa mission? 
Parce que Jésus est sur le point de briser leur image du Messie et la raison profonde de sa mission. Jésus commence à déconstruire des attentes messianiques des disciples. Il leur dit que la mort - et non la gloire - les accompagnera jusqu'à Jérusalem où il y aura une confrontation finale. De peur qu'ils ne l'oublient, il le leur rappellera à nouveau en Matthieu 17:22-23. Ce qui les attend n'est pas un trône, mais une croix. Il n'y aura pas d'armée de fanatiques prêts à couronner Jésus comme leur roi, mais seulement une foule moqueuse qui réclame sa mort.
C'en est trop pour Pierre. Son premier acte en tant que le nouveau porte-parole du mouvement de Jésus est de dire «non» à Jésus. Dans les siècles à venir dire «non» à Jésus deviendra une habitude pour l'Église. Trop souvent, lorsque Jésus dit «Croix», l'Église vote «Couronne». Cette confrontation fait écho à une autre confrontation quand Jésus était dans le désert lorsqu'il a dit «non» à la tentation du pouvoir impérial. «Tous les royaumes de ce monde et toute leur splendeur» étaient à prendre (Matthieu 4:8) si Jésus s'inclinait, non pas devant Dieu, mais aux pieds de Satan. Ici Pierre veut protéger Jésus, il le prend à l’écarte des autres pour le «conseiller». Jésus a du penser : «J'ai déjà vécu cela!» et répond avec une telle force que Pierre doit reculer. Il appelle même Pierre «Satan»!
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Dans son livre «Les Frères Karamazov», Fiodor Dostoïevski raconte une parabole qui s’appelle «Le Grand inquisiteur». C’est au moment de l'Inquisition et Jésus est revenu sur terre dans la ville espagnole de Séville. Il est arrêté par les chefs de l'Inquisition alors qu'il accomplit des miracles et est condamné à être brûlé vif le lendemain. Le Grand Inquisiteur lui-même rend visite à Jésus dans sa cellule alors qu'il attend son exécution. Il lui explique pourquoi l'Église a voté «oui» au pouvoir impérial. «L'Église n'a plus besoin de toi», lui dit-il. «Tu as eu tort de refuser le pouvoir de nourrir les pauvres, de faire un saut miraculeux dans le Temple et de t'emparer du pouvoir sur le monde. Nous avons repris là où tu t’étais arrêté et nous avons amélioré ce que tu avais commencé. En fait, nous avons corrigé ton erreur. Oui, il a fallu utiliser les principes du diable pour y parvenir, mais nous l'avons fait au nom de Dieu. Ce que tu ne comprends pas, dit l'inquisiteur, c'est que l'humanité ne peut pas vivre du libre arbitre que tu lui as donné. Nous leur avons donné ce dont ils ont vraiment besoin, la sécurité face au manque». Et «leur liberté, ils l'ont humblement déposée à nos pieds!»
Jésus ne répond pas, il écoute en silence tout au long de l'interrogatoire. Lorsque la diatribe de l'inquisiteur est enfin terminée, Jésus l'embrasse silencieusement sur ses lèvres pales et vieillies. L'inquisiteur est surpris par ce geste et peut-être même ému, mais il ne se convertit pas. Il laisse cependant Jésus partir avec un avertissement : «ne reviens plus jamais».
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Cette parabole du Grand Inquisiteur met en évidence les différences entre les chemins de la Couronne et de la Croix pour participer à la construction du royaume de Dieu. Parce que l'Église refuse trop souvent la voie de Jésus, nous avons besoin, comme les disciples, des rappels. Dans notre monde "porter sa croix", c’est pour les perdants. Les gagnants sont ceux qui savent maîtriser les règles de réussite et ils ont les biens pour le prouver. L'un de ces biens peut même être une croix en or suspendue autour du cou qu’on montre aux admirateurs lors du culte le dimanche matin! Les gagnants expliquent que la croix représente ce que Jésus a fait pour eux. Que sa mort était pour eux, que son sacrifice les a libérés, la croix devient alors un symbole de puissance et de pouvoir. Jésus nous dit, à Simon-Pierre, aux disciples et à nous-mêmes que porter la croix est ce que nous sommes appelés à faire en son nom.
Que signifie réellement ce renoncement de soi ? Le texte de Matthieu est assez vague. Jésus ne donne pas une liste de leçons ou de situations. C’est à nous, dans les circonstances de nos vies d’interpréter et de mettre en acte cette commande de Jésus. 
Mais nous pouvons dire ce qu'il ne signifie certainement pas:
De rester dans une situation abusive et de la valoriser comme ma «croix à porter». 
Il ne s'agit pas de se priver des joies, des bénédictions et des responsabilités de la vie, de s'enfermer dans l'autosatisfaction et d'appeler cela «sacrifice de soi». 
Cela ne signifie pas qu'il faut devenir un paillasson de la vie ou jouer la carte de la victime.
Peut-être nous avons un aperçu de ce que peut être «se renier de soi» dans le texte de Paul à la communauté de Rome que nous avons lu. Il propose une longue liste de vertus qui caractérisent comment porter sa croix. Cette liste est ponctuée d'actions et d'attitudes qui donnent un sens à la vie:
l'amour authentique pour les autres, 
la bonté tenace et la persévérance même lorsque le mal semble emporter, 
la patience dans la souffrance, 
la bénédiction même de ceux qui persécutent, 
la culture de l'empathie et le rejet des occasions de se venger, et bien d'autres choses encore. 
La liste déborde d’une énergie divine.
Porter sa croix signifie pour certains ce qu'il signifiait pour Jésus: le prix est payé par le sang. Tout au long de l’histoire, et jusqu’à nos jours, la vie de l’Église est marquée par le martyr au nom de Jésus. Mais pour la plupart d'entre nous, porter la croix signifie servir les autres avec compassion. Tous les porteurs de croix sont des alliés de Dieu: 
Ils mettent souvent de côté leurs propres objectifs de promotion personnelle pour répondre aux besoins humains. 
Ils détiennent, par leur témoignage, les clés d'un royaume, qui n’est pas conçu par l’activité humaine. 
Cette vision décalée de l'existence humaine s'accompagne d'une promesse. Ceux qui se sont emprisonnés au service de leur propre personne ont leur propre récompense. Ceux qui portent la croix du service compatissant aux autres au nom de Jésus reçoivent une vie pleine de sens, et en prime un aperçu de ce royaume éternel de Dieu qui vient.
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andrewrossiter1 · 8 months
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Ce que tu réalises sur la terre aura des conséquences au ciel.
Ce que tu réalises sur la terre aura des conséquences au ciel. Prédication par Andrew Rossiter à Monflanquin le 27 août 2023 Matthieu 16.13-20
Il y a quelques années un de mes amis m’a dit qu’il aimerait venir au culte dimanche matin pour m’écouter prêcher. Je ne savait pas comment répondre, car il était un juif pratiquant. Je ne me rappelle pas exactement ce que j’ai dit, j’étais confus. «Tu sais, je vais prêcher sur Jésus» j’ai balbutié. Je ne voulais pas l’offenser et je voulais pas qu’il pense que j’étais en train de le convertir. Il m’a dit qu’il serait déçu si je ne parlais pas de Jésus dans la prédication. Et il a continué, «Je ne sais pas ce qui empêche mes amis chrétiens de parler de Jésus. Je n’ai pas peur de leur parler de ma foi.»
Je ne sais pas le sujet de cette prédication, mais devant le texte de ce matin sa phrase m’est revenue en tête: Je ne sais pas ce qui empêche mes amis chrétiens de parler de Jésus.
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Bien sûr nous connaissons tous les personnes qui n’ont pas peur de parler de Jésus. Ils essaient de mettre Seigneur, Jésus, Dieu dans chaque conversation…. ce qui a l’effet de m’agacer personnellement. Mais pour la plupart d’entre nous nous hésitons d’en parler, même quand l’occasion se présente: autour de la table en famille ou avec les amis, ou encore dans les permanences au temple, nous avons tendance à réduire notre engagement ou de passer à d’autres sujets que nous pensons plus intéressants pour les autres - l’écologie, le golf, la situation climatique… Devant la question directe, «Pourquoi vas-tu au culte?» qu’est-ce qui nous rend incapables de sortir une réponse claire et honnête?
Peut-être parce que nous n’avons pas une réponse claire et précise en nous-mêmes. Si nous ne sommes pas sûrs nous-mêmes nous ne pouvons pas en parler aux autres. Peut-être nous sommes conscients que l’Église a un problème de marque (a branding problem): sa richesse, les abus de pouvoir, les affaires sexuelles, le lien avec l’extreme-droite pour certaines églises font que même si je suis croyant et que Jésus est mon sauveur, je ne me sens pas totalement confortable comme membre de l’Église. Donc beaucoup met une distance entre leur foi intérieure et l’expression de la foi le dimanche matin.
Depuis le temps de Jésus le monde a beaucoup changé, et bien sûr la foi a beaucoup changée aussi. A son époque la question était «Qui suis-je pour toi et pour les autres?». Aujourd’hui nous ne pouvons pas entendre cette question sans faire référence à l’Église parce que l’Église, depuis des siècles, a fait une OPA hostile sur Jésus. Jésus est devenu le produit exclusif de l’Église, et chacune des églises essaient de tirer le maximum de profit de cette entreprise.
En quelque sorte il était plus simple pour Pierre que pour nous de répondre directement à cette question. Si nous croyons le témoignage de Matthieu et de Marc, Pierre n’était pas du tout hésitant à confesser sa foi. Il dit toute de suite, «Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant».
Qu’a-t-il vu en Jésus qui l’a conduit à cette déclaration? Simon-Pierre a été aux premières loges quand Jésus a guérit les malades, nourrit la foule, parlé avec les indésirables de sa société, mais il a aussi vu le guerrier en Jésus, celui qui est venu non pas pour apporter la paix, mais l’épée! (Matt 10, 34). Simon-Pierre et les autres disciples ont dû entendre sa réponse à la question que Jean-Baptiste a posée en prison: «Êtes-vous celui qui vient?» Jésus répondit: «Va dire à Jean ce que tu entends et vois. Les aveugles reçoivent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et les pauvres reçoivent la bonne nouvelle» (Matt 11, 3b-5). Même si la question de Jésus sort de nulle part, Simon-Pierre a sa réponse: «Tu es le Fils du Dieu vivant!» Et son nom devient une métaphore «rock» sur laquelle une nouvelle communauté sera établie.
Le Dieu vivant est un Dieu dynamique. Le Dieu vivant n’est pas un Dieu static, cloué sur place dans un dogme, une phrase ou une institution. Le Dieu vivant n’est pas un Dieu du passé, mais Dieu d’aujourd’hui qui vise l’avenir. Le Dieu vivant est le Dieu de Jésus qui continue de parler et d’agir dans nos vies aujourd’hui, le Dieu vivant ne cesse jamais d’exister, de créer et de sauver.
Ce Dieu vivant est au cœur de la confession de Pierre. Et c’est pour cela que Jésus lui dit, «Je te dis, Pierre (Petros), que sur ce rocher (pétra), je construirai mon église (ekklesia) et que les portes d’Hadès ne la domineront pas». Petros et Petra sont en grec dans le texte du Nouveau Testament, et forment un jeu de mot que nous reproduisons aussi facilement en français: Pierre et pierre. Mais ce jeu de mot ne fonctionne pas dans toutes les langues: ni en anglais: Peter, rock, ni en allemand: Peter, Felsen, même pas en latin: Petrus, Saxum et pas du tout dans la langue que Jésus a parlé, l’araméen: Eben qui est rocher et qui veut dire « Père et Fils » et Shimon-Kefa qui est son nom.
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Donc Jésus n’a pas pu lié le rocher avec la personne de Simon-Pierre. Et même si nous voulons rester avec le grec, il faut noter que les deux noms (petra et ekklésia) sont au féminin, et je ne pense que que l’Eglise Catholique Romaine veut défendre l’idée que le premier évêque de Rome s’appelait « Pierrette »!
Jésus n’a pas pu confié l’avenir de «son église» (s’il a pu envisager l’existence une telle possibilité) sur une seule personne qui deviendra le premier d’une lignée interrompue d’hommes dans une succession apostolique jusqu’à nos jours. Jésus ne confie pas le pouvoir de lier et de délier l’ultime devenir de chaque croyant entre les mains d’une seule personne, ni dans l’autorité d’une institution.
Ainsi, le nom petra ne fait pas référence à Pierre. Peut-être Jésus parle de l’espace et l’occasion dans lequel son identité a été correctement nommée. Peut-être il lie cette confession à la personne, en cette occasion c’était Pierre. Et dans d’autres occasions, à d’autres personnes. Ou peut-être c’est la révélation elle-même qui est la fondation de l’ekklesia de Dieu. Ce sera une assemblée fondée sur l’identité de Jésus en tant que Messie du Dieu vivant. Le Dieu vivant est un Dieu en relation, un Dieu contextuel. Dieu prononce une parole pertinente dans les moments de notre vie. Le Dieu vivant nous accompagne dans les défis auxquels nous sommes confrontés. Le Dieu vivant n’est pas contenu dans une parole écrite, même d’un texte sacré, mais le Dieu vivant se manifeste dans la rencontre. Simon-Pierre devient alors le premier de confesseurs de cette foi vivante.
Ce que nous confessons et ce que nous croyons ont des conséquences au ciel. La façon que nous apercevons Dieu, les confessions que nous proclamons ont des répercutions sur notre relation avec le monde.
Finalement, Jésus commande à ses disciples de ne pas dire qu’il est le Messie, l’envoyé du Dieu vivant. Si nous n’avons pas à répondre à la question qu’on nous pose, comment témoignons-nous alors de notre foi? D’un certain point de vue cela devient plus facile. Face à la question, «Comment comprends-tu Jésus?» Nous ne devons rien dire! Mais ce que nous avons à faire est bien plus important et exigeant qu’une phrase apprise par cœur (même de tout notre cœur). La réponse que nous apportons à la question «Qui est Jésus?» se manifeste dans nos vies.
Une vie d’amour pour Dieu, une vie qui aime l’autre autant qu’on s’aime soi-même, une vie qui poursuit justice et paix. 
Sur ce rocher, tu ne bâtiras pas une nation-prison.
Sur ce rocher, tu ne bâtiras pas une nation où des millions d’enfants sont sans abri et affamés.
Sur ce rocher, tu ne construiras pas d’églises qui oppriment les pauvres et les femmes et qui ferment les yeux sur la violence sexuelle à l’intérieur de ses portes et dans les rues. 
Sur ce rocher, tu construiras des assemblées qui proclament qu’en le Dieu vivant régnera la, justice, l’amour et la paix.
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