Tumgik
afrobdsm · 4 days
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"Ah c'est vrai que j'n'y avais pas pensé..."
Je suis une femme noire, qui a majoritairement grandi dans la banlieue parisienne et enfant de parents immigrés ; lorsque je me suis motivée et timidement lancée dans le milieu BDSM à travers le Shibari, jamais je n'aurais pensé que les problèmes rencontrés dans la vie vanille pourraient également croiser mon chemin dans la vie… kinky… Vous vous en doutez, ce qui me détermine socialement peut facilement et négativement impacter mon évolution dans les différentes sphères de ma vie sous forme de racisme, sexisme, classisme ; sans oublier les personnes qui peuvent en plus, subir le validisme, l'âgisme et autres -isme.
Dans la vie vanille que je construis, j'ai pris pour habitude de sélectionner (et de me laisser sélectionner, ça va dans les deux sens) mon entourage quand il ne m'était pas imposé faisant que toutes les personnes non liées à moi par la famille ou le boulot devaient avoir fait un travail de déconstruction social, avoir un discours plus ou moins similaire au mien autour de luttes communes, avoir plus ou moins vécu les mêmes expériences… m'enfin fin bref, toute une grille de bingo qui m'aiderait à me soutenir (Au moins émotionnellement et psychologiquement parce que sheeeesh! être au milieu de plusieurs intersections est beaucoup à porter à ce niveau et je sais que tu le sais.) et mieux naviguer dans un monde pensé et construit par et pour des hommes blanc cisgenre. Et je suis certaine qu'avoir créé, nourris et grossit ces liens avec mon entourage choisi m'a aidé pour construire un cocon de paix où, je ne me retrouve plus à monodialioguer sur des sujets qui me touchent, où le décalage est presque inexistant et où je peux être moi-même dans toute mon identité et parles de mes expériences sans avoir peur d'être jugée et questionnée. J'ai cru qu'en choisissant d'entrer dans le BDSM, j'aurais le même résultat que lorsque que je choisis mon entourage. Lol. Non. À vrai dire, j'ai un ami qui est dans le milieu BDSM et candide que je suis, j'ai naïvement pensé que sa présence dans le milieu plus le fait qu'il s'y investissait en donnant de son temps, énergie et argent me confortait dans le fait que ce devait être un milieu fort fort safe, mais j'oubliais que parmi les personnes qui pratiquent le BDSM, je pouvais en rencontrer qui se placeraient aux antipodes de ce que je suis, de ce que je défends et de ce qui me fait enrager.
Comme la fois où j'ai choisi de m'ouvrir à une collègue que je considérais en acceptant d'échanger nos contacts persos, de cheminer ensemble vers une petite amitié et qu'un jour au hasard, je découvre que ses idées politiques penchaient plus du coté extrême-droite que du mien… La delulu fût immense oui.
Curieuse de savoir comment les oppressions de la vie vanille pouvaient évoluer dans la vie kinky, c'est tout naturellement que je me suis mise en quête de sources abordant le sujet.
Cet épisode du podcast True Tea animé par Kat Blaque et l'une des premières sources que j'ai trouvé en plus d'être la plus motivante à la création de ce tumblr tant j'avais à dire.
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True Tea est un podcast de Kat Blaque, une femme qui se situe aux intersections de la transsexualité, de la blackness (?), du kink, de la positivité sexuelle et du polyamour. Dans ce podcast, elle répond aux questions qui lui sont posées sur les nuances de sa vie et pose également des questions à son public avec le désir d'apprendre. Parfois elle a raison, parfois elle a tort, mais dans tous les cas elle est honnête et c'est ça le True Tea.
Avant de lire mes réflexions, je t'invite à écouter le podcast (totalement en anglais) ici :
Bonne écoute !
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afrobdsm · 16 days
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"C'est quoi cette affaire de pervers là ?"
Tout commence y'a un peu plus de dix ans (j'en ai bientôt 33) où comme presque beaucoup de personne sans emploi, je passe mes nuits devant la télé.
A cette époque je m'affirmais seulement comme féministe, autant dire qu'il y avait un gros travail de déconstruction qui m'attendait car dès que je suis tombée sur cette vidéo, je n'ai pas pu résister à l'envie de juger et fort !
Les quelques images que j'ai gardé en tête ne représentent pourtant rien de choquant. Un homme et une femme d'origine japonaise, dans -je suppose- une chambre traditionnelle japonaise vide de meubles et -je suppose toujours- en tenue traditionnelle japonaise. Je me souviens avoir été sensible à tout ce que je voyais à l'écran car je cela ne ressemble en rien à ce que je vois dans mon quotidien de jeune fille encore un peu fermé d'esprit.
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Le premier choc arrive lorsque l'homme -plutôt âgé- se met à déshabiller la femme -d'un certain âge. Je change de chaîne croyant naïvement que le/la stagiaire s'est surement trompé dans la programmation nocturne de la chaîne.
Après quelques minutes et de nature curieuse, je retourne sur la chaîne précédente et là je vois la femme presque nue, suspendue au dessus du tapis par je-ne-sait combien de centimètres de cordes.
Je ne comprends pas du tout ce que je vois mais je poursuit, mis enchantée mi dégoutée mais surtout dégoutée.
Je ne suis pas certaine d'avoir coupé la télé mais ce qui est sûre est que mes pensées, encore un peu dictées par ce que la société considérait de respectable ou non, sont de suite repartie dans le jugement.
Il faut savoir que mes parents viennent d'Haïti et j'ai envie de dire avec cynisme que les parents se sont donnés pour tâche de presque toujours soufflé ces mots à leur enfants :
"Lekol, legliz, lakay."
*"l'école, l'église, la maison."
Je vous laisse donc deviner l'ambiance général à la maison dès que quelque chose qui ne rentrait pas dans les normes, poppait dans la maison que j'habitait aux habitudes et pensées traditionnelles.
Voilà comment j'ai découvert le Shibari !
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