Oui, vois-tu, il faut avoir de la patience. Ton désir doit être comme un navire lent et majestueux glissant sur des océans sans fin, sans chercher le port d'attache. Et un beau jour, inopinément, il trouve tout de même une rade où jeter l'ancre pour un moment.
Etty Hillesum
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Yo estoy ausente pero en el fondo de esta ausencia
Hay la espera de mí mismo
Y esta espera es otro modo de presencia
La espera de mi retorno
Yo estoy en otros objetos
Ando en viaje dando un poco de mi vida
A ciertos árboles y a ciertas piedras
Que me han esperado muchos años
Se cansaron de esperarme y se sentaron
Yo no estoy y estoy
Estoy ausente y estoy presente en estado de espera
Ellos querrían mi lenguaje para expresarse
Y yo querría el de ellos para expresarlos
He aquí el equívoco el atroz equívoco
Angustioso lamentable
Me voy adentrando en estas plantas
Voy dejando mis ropas
Se me van cayendo las carnes
Y mi esqueleto se va revistiendo de cortezas
Me estoy haciendo árbol Cuántas cosas
me he ido convirtiendo en otras cosas...
Es doloroso y lleno de ternura
Podría dar un grito pero se espantaría la transubstanciación
Hay que guardar silencio
Esperar en silencio
De Últimos poemas, 1948
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Se voir le plus possible...
Se voir le plus possible et s'aimer seulement,
Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,
Sans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge,
Vivre à deux et donner son coeur à tout moment ;
Respecter sa pensée aussi loin qu'on y plonge,
Faire de son amour un jour au lieu d'un songe,
Et dans cette clarté respirer librement -
Ainsi respirait Laure et chantait son amant.
Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême,
Cest vous, la tête en fleurs, qu'on croirait sans souci,
C'est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi.
Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphème,
Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci :
Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime.
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Parce que tu m'as parlé de vice...
Tu m'as parlé de vice en ta lettre d'hier
Le vice n'entre pas dans les amours sublimes
Il n'est pas plus qu'un grain de sable dans la mer
Un seul grain descendant dans les glauques abîmes
Nous pouvons faire agir l'imagination
Faire danser nos sens sur les débris du monde
Nous énerver jusqu'à l'exaspération
Ou vautrer nos deux corps dans une fange immonde
Et liés l'un à l'autre en une étreinte unique
Nous pouvons défier la mort et son destin
Quand nos dents claqueront en claquement panique
Nous pouvons appeler soir ce qu'on dit matin
Tu peux déifier ma volonté sauvage
Je peux me prosterner comme vers un autel
Devant ta croupe qu'ensanglantera ma rage
Nos amours resteront pures comme un beau ciel
Qu'importe qu'essoufflés muets bouches ouvertes
Ainsi que deux canons tombés de leur affût
Brisés de trop s'aimer nos corps restent inertes
Notre amour restera bien toujours ce qu'il fut
Ennoblissons mon coeur l'imagination
La pauvre humanité bien souvent n'en a guères
Le vice en tout cela n'est qu'une illusion
Qui ne trompe jamais que les âmes vulgaires
Guillaume Apollinaire -- Poèmes à Lou
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Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux.
On ne badine pas avec l’amour -- Alfred de Musset
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I like to look at you from a confortable distance, where lies the erotic élan, where I see more accurately the mysteries unfolding when you are next to me
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SHADI GHADIRIAN
Qajar, 1998
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Nous avons conscience à présent de milliers de mondes à l'intérieur du monde de l'homme, que toute l'œuvre de l'homme avait été de cacher, et de milliers de couches dans la géologie de cet être terrible qui se dégage avec obstination et peut-être merveilleusement (mais sans jamais y bien parvenir) d'une argile noire et d'un placenta sanglant. Des voies s'ouvrent dont la complexité, la rapidité pourraient faire peur. Cet homme n'est pas un personnage en veston ou en uniforme comme nous l'avions cru ; il est plutôt un abîme douloureux, fermé, mais presque ouvert, une colonie de forces insatiables, rarement heureuses, qui se remuent en rond comme des crabes avec lourdeur et esprit de défense. Ou encore, on aperçoit dans le cœur de l'homme et dans la matrice de son intelligence tant de suçoirs, de bouches méchantes, de matières fécales aimées et haïes, un tel appétit cannibale ou des inventions incestueuses si tenaces et si étranges, toute cette tendance obscène et cette magie, prodigieuse accumulation, enfin un tel monstre de Désir alternant avec un bourreau si implacable, que, à partir de ce point, le problème de l'homme semble se déplacer continuellement ; car après avoir pensé : comment ce fond terrible peut-il demeurer toujours voilé ? – et ensuite : comment l'homme a-t-il pu si longtemps ignorer le fond ?
– nous arrivons à nous dire : comment se fait-il que l'homme soit parvenu à opposer la conscience raisonnable à des puissances aussi redoutables et déterminées ?
Pierre Jean Jouve -- "Inconscient, spiritualité et catastrophe", avant-propos à Sueur de Sang.
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Cors de Chasse
Notre histoire est noble et tragique
Comme le masque d’un tyran
Nul drame hasardeux ou magique
Aucun détail indifférent
Ne rend notre amour pathétique
Et Thomas de Quincey buvant
L’opium poison doux et chaste
À sa pauvre Anne allait rêvant
Passons passons puisque tout passe
Je me retournerai souvent
Les souvenirs sont cors de chasse
Dont meurt le bruit parmi le vent
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C’est affreux d’être abandonnée de cette façon, je ne puis résister au chagrin qui m’accable
Camille Claudel , Lettre au Docteur Michaux
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Camille Claudel, Cacountala, 1905
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Camille Claudel by Rodin, La Danaïde
« Je vis dans un monde si curieux, si étrange. Du rêve que fut ma vie, ceci est le cauchemar... »
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Il y a toujours quelque chose d’absent qui me tourmente.
Camille Claudel dans une lettre à Rodin en 1886
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I'm yours and I'm not yours
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Valerie June on KEXP
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