Voici notre calendrier et les stages de Sept 2022 :

Enduit imitation pierre ou thématisation

et ensuite les FAUX ROCHERS.

"Moi je ne puis, chétif trouvère de Paris, / T'offrir que ce bouquet de strophes enfantines" ("Il Bacio")

Chronique de Poèmes saturniens (1866), Fêtes galantes (1869) et Romances sans paroles (1874) de Paul Verlaine

Ce texte ne sera pas une critique globale de ces trois recueils de Verlaine, mais plutôt une sélection de quelques poèmes qui m'ont marqué, qui ont capté mon attention. En effet, je ne suis ni suffisamment expert pour pouvoir caractériser avec précision la poétique de ce dernier, ni suffisamment motivé pour me lancer dans de vastes recherches. La poésie et moi, c'est à petite dose.

D'autant qu'il faut le dire d'emblée : ces poèmes de jeunesse, apparemment influencés par le courant parnassien (sans s'en revendiquer totalement néanmoins), ne se donnent pas à lire facilement. Nombreuses sont les références pointues qui auraient mérité des notes fournies (hélas absentes de mon édition), et nombreuses encore sont les images poétiques nébuleuses que l'on est bien en peine, sans de solides connaissances, de réinscrire dans la biographie de Verlaine ou dans la poétique de son œuvre. La plupart des poèmes sont assez (pour ne pas dire très) hermétiques et trop datés pour que le lecteur/la lectrice d'aujourd'hui ait grand chose à quoi se raccrocher. On ne s'étonnera pas, de ce fait, que les poèmes les plus connus soient également les plus simples, les plus transparents : "Mon rêve familier", "Chanson d'automne", "Il pleure dans mon cœur".

Un trait qui m'a semblé saillant dans ces recueils - et je me limiterai à cela -, c'est leur rapport à la musique. "De la musique avant toute chose", trouvera-t-on en guise d'art poétique dans Jadis et Naguère (1884) quelques années plus tard... Certes, mais je pensais que ce principe se traduisait surtout par la recherche de rythmes et de sonorités sophistiqués, voire par une thématisation de la musique dans les poèmes. Or il se manifeste également par l'utilisation de formes empruntées à la chanson, pour ne pas dire à la chanson enfantine, avec des vers souvent courts, la présence de refrains et de rimes faciles, voire naïfs. On ne s'y trompe d'ailleurs pas rien qu'en lisant les titres de certains poèmes ou sections : "Chanson d'automne", "La Chanson des ingénues", "Sérénade", "Mandoline", "En sourdine", "Dansons la gigue !", "La piano que baise une main frêle" "Ariettes oubliées" (= 1ère section de Romances sans paroles). Cela m'a vraiment surpris car, je dois le dire avec un peu de honte, j'avais de Verlaine l'image d'un vieux barbu torturé et non d'un candide sentimental. Pourtant, l'on a ici bien affaire à des poèmes écrits dans la vingtaine par un jeune homme encore pétri de romantisme et en quête d'idéal : il m'a fallu intégrer cette donnée au cours de ma lecture.

En tout cas, ces poèmes que je qualifierais de "naïfs", privilégiant la forme courte (pratiquement celle de la comptine), les rimes attendues et les images un brin clichées (souvent liées à la nature...), sont loin d'être ceux que j'ai préférés. C'est un petit peu malheureux à dire à propos de ce poète qui "préfère l'Impair" ("Art poétique", Jadis et Naguère, 1884), mais j'ai préféré ses poèmes en alexandrins, bien plus riches à mon goût. Voici donc, pour finir, un petit florilège de quelques poèmes qui m'ont touché (avec quand même deux poèmes au mètre plus court).

Fiscalité

La télé déclaration en marche

La cérémonie de dédicace du livre intitulée « La procédure de télédéclaration en matière fiscale au Cameroun » s’est tenue samedi 3 juin 2023 au cercle municipal de Bonanjo devant un grand public curieux de comprendre comment se fait la télédéclaration en matière fiscale au Cameroun.

Ce samedi 03 Juin 2023 est un jour particulier. Jeanlin Mitonga, Expert en fiscalité s’apprête à franchir un autre pallier de sa vie d’intellectuel. Ce jour fatidique, troisième du mois de Juin 2023 est celui de la Cérémonie de Dédicace de son œuvre intitulée « La procédure de télédéclaration en matière fiscale au Cameroun »

A pied d’œuvre depuis plusieurs mois, le Pr Jean Marcel Essiene, éditeur et les membres de son staff ont mis les bouchées doubles afin que le jour J soit un moment festif qui procure un immense plaisir à tous les participants. C’est pourquoi, très tôt ce matin du samedi 03 Juin au cercle municipal de Bonanjo, les organisateurs se sont retrouvés dans la salle dans l’optique de boucler les derniers détails. Quelques minutes avant l’échéance de l’ouverture de la salle dédiée à la Cérémonie de Dédicace, on enregistre la présence de plusieurs personnes dont quelques parents, amis et connaissances.

La Cérémonie de Dédicace a été ouverte à 10h30minutes. Deux temps forts ont meublé ce moment : la Cérémonie Protocolaire et la Cérémonie de Dédicace proprement dite. La Cérémonie protocolaire a enregistré la communication de quatre personnes. C’est le Pr Jean Marcel Essiene, éditeur qui a été la premier intervenant. Le responsable de la maison d’édition Pygmies a révélé à l’auditoire les raisons qui l’ont amené à travailler avec l’auteur : « L’édition Pygmies est une maison d’édition africaine qui s’intéresse aux thématiques africaines afin de de repenser le développement de l’Afrique à partir de l’Afrique. On a pour ambition de renouveler les mentalités., concernant la thématisation, on se situe à l’innovation en tenant compte du numérique. L’ouvrage de Jeanlin Mitonga ici présent répond favorablement à nos critères c’est-à-dire la télédéclaration qui est un procédé qui exprime la volonté des pouvoirs publics de moderniser les pratiques en matière de recouvrement des impôts permettant de maximiser le rendement fiscal et de polir, voir améliorer les relations et la perception qu’ont les contribuables du fisc. Avec l’avènement du numérique elle s’est consolidée comme étant un processus plus qu’important auquel doit recourir toute administration fiscale qui recherche le rendement ».

Une véritable innovation dans le domaine de la fiscalité au Cameroun. La note de lecture présentée par Mbabi Essolo Phil Christ a permis aux invités de comprendre l’intérêt de l’ouvrage qui, selon lui, doit être considéré comme un essai scientifique en ce sens que la fiscalité est une discipline essentiellement dynamique et qui a un impact certains dans le déroulement et le fonctionnement de la vie des contribuables au sein de l’environnement fiscal. Selon l’expert en fiscalité, cet ouvrage est écrit dans un contexte politique et social précis car le gouvernement de la République du Cameroun à travers sa cheville ouvrière en matière fiscale qui est le fisc, s’est inscrit dans une logique de modernisation des pratiques fiscales afin d’optimiser le recouvrement de l’impôt et de faciliter les procédures y afférentes. Car il faut le dire, la télé déclaration est une avancée plus que considérable autant dans l’objectif visé d’un meilleur recouvrement des impôts, mais aussi dans l’assainissement des relations entre les agents du fisc et les contribuables qui se plaignaient déjà d’une prépondérance et d’une super puissance des agents du fisc, or il est bien précisé dans le code général des impôts du Cameroun que ces deux parties doivent entretenir des relations de collaboration chacune respectant les limites fixées par la loi.

Le constat le plus évident est que « Longtemps avant, les contribuables camerounais accomplissaient leurs obligations déclaratives mensuelles à travers l’unique procédure que leur offrait la Direction Générale des Impôts (DGI). Cette formalité déclarative était basée sur les formulaires papiers que le contribuable renseignait. Aujourd’hui, grâce aux avancées technologiques et surtout au processus de modernisation enclenché, l’administration fiscale offre aux contribuables deux (2) procédés de déclaration : le procédé classique (déclaration sur papier) et la télé déclaration ».

L’auteur instruit sur les types d’impôts, taxes et droits soumis à la télé déclaration en l’occurrence, la taxe sur la valeur ajoutée, l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés, les retenues à la source, les impôts et taxes spécifiques, les droits d’enregistrement et même la patente. Dans cet ouvrage, l’auteur relève également les limites de la télé déclaration au Cameroun pour attirer l’attention du gouvernement sur les améliorations qui doivent être faites. L’originalité de cet ouvrage est qu’il est pratique, technique et bien documenté. Le texte est digeste, coloré, le langage accessible, les étapes de télé déclaration sont présentées dans les détails pour être facilement applicables même par les profanes. L’auteur ne se limite pas à la procédure de télé déclaration et l’énumération de ses failles mais, il propose des solutions pour aider le gouvernement à améliorer le système fiscal dans son cheminement vers la modernisation. Au final, cet ouvrage bien documenté et d’une lecture agréable doit être recommandé pour que chaque citoyen puisse être capable par lui-même de maîtriser au moins les bases de la télé déclaration fiscale dans ce monde du numérique et que l’administration fiscale puisse améliorer son système pour plus d’efficacité et de bénéfices tant pour les contribuables que pour elle-même.

Panisse Istral Fotso

Réaction

Jeanlin Mitonga, Expert en fiscalité

« Cet ouvrage tombe à point nommé notamment au cœur des réformes fiscales à travers les téléprocédures »

La Journée du 03 juin 2023 restera à jamais dans les annales pour les fiscalistes. En effet nous avons eu l'énorme privilège d'être l'un des premiers si non le tout premier de mettre à disposition de la communauté des contribuables, ainsi que pour l'élite de la fiscalité, un ouvrage sur la procédure de télédéclaration en matière fiscale.

Cette journée fut très agréable et particulièrement intéressante à travers les personnes qui étaient présentes et qui ont participé à travers les différentes questions qui nous ont permis de parler en des termes clairs du contenu de notre ouvrage. La présence de notre éditeur qui a rendu la cérémonie de dédicace possible, a davantage rehaussé l'événement.

Quant aux enjeux, notre ouvrage tombe à point nommé notamment au cœur des réformes fiscales à travers les téléprocédures. De par sa simplicité et la clarté des écrits, l'ouvrage se laisse à la portée de tous. Il se positionne aussi comme un miroir de la procédure auprès de l'administration fiscale, qui devrait en prendre acte des propositions bien détaillées pour renforcer la performance de la procédure de télédéclaration.

L'ouvrage interpelle tout aussi l'administration sur le respect des intérêts des contribuables ainsi que Sur la sécurisation des données et documents électroniques de ces derniers.

Propos recueillis par Panisse Istral Fotso

[Avis du 16/05/2022]

Kippis ! Nous sommes en finlande jusqu'à jeudi. Aujourd'hui nous avons complété notre visite d'Helsinki de la veille avec son parc d'attraction typiquement scandinave niché dans ses hauteurs.

Linanmaki est un parc très soigné où, comme il est de coutume dans ces parcs citadin, les rides s'intègrent parfaitement entre eux. Pas de réel gros effort de thématisation mais une ambiance quartier que j'apprécie toujours beaucoup.

Taiga, le multilaunch Intamin est la vraie star de l'endroit. Ouvert en 2019, il use, a la manière d'Helix, d'un terrain dénivelé pour enchaîner les figures sans besoin d'énormes launchs. Le layout est sans temps morts et ne débande pas. D'un bout à l'autre du circuit on retient surtout les deux top-hats, l'un classique et l'autre inversé mais aussi l'inverted airtime tant vanté dans le reportage sur Arte. Les figures sont toutes vraiment originales et uniques, passées a pleine vitesse certaines sont vraiment nickel. Malgré tout le confort à l'arrière peut laisser à désirer, un peu bringuebalant façon caddie. Globalement assez intense, on s'imagine mal l'enchaîner même en cas de faible affluence comme aujourd'hui. Moment émouvant pour moi car il sera mon 550ieme coaster, pour mon acolyte Grs ce sera son 350ieme, que de chemin parcouru.

L'autre bonne découverte c'est Vuoristorata, un wooden de 1951 avec un breaker a l'ancienne en queue de train. Une relique très smooth et archi fun surtout à l'avant. J'avais beaucoup apprécié celui de Tivoli Garden, rebelote ce coup-ci. J'espère vraiment que les crédits de ce type vont rester actifs le plus longtemps possible. On dit que pour construire son futur il faut d'abord regarder son passé, un adage qui fait sens sur ce genre de bécane.

La palme de la mesquinerie sera remise ex-aequo à Ukko et Kirnu, respectivement Skyloop Maurer et Zacspin Intamin de leurs états. Si le premier n'est pas problématique mais juste angoissant, le deuxième est l'archétype même d'une fausse bonne idée et représente (au même titre que ses congénères) la limite du génie d'Intamin.

Pour le reste Salama, le spinning Maurer s'entremêle astucieusement avec le raft. Tilureki, un E-Motion Mack n'a aucun intérêt si ce n'est de donner des vues inédites sur Taiga. Pokajuna quant à lui offre un chouette panorama sur Helsinki. Enfin, Linunrata Extra, un énième indoor Zierer thématisé sur l'espace n'apporte rien sauf une belle immersion dans le vide spatial tant il fait froid dans son bâtiment.

Pour conclure, je suis très content d'avoir pu accrocher Linanmaki a mon tableau de chasse. Mine de rien je commence a avoir fait pas mal de parcs citadins de Scandinavie. Sans pour autant être mon préféré, il reste un must du nord de l'Europe. Taiga a lui seul vaut le déplacement. À l'éternel jeu des comparaisons nulles je ne saurais pas dire si je le préfère à Taron. Étant toujours incapable de faire un top précis, j'utilise une fois encore ma carte joker, mais ce dernier pourrait très bien prétendre à un top5.

Ce soir on a continué notre route vers le nord en gagnant quelques minutes d'ensoleillement mais aussi en perdant quelques degrés. Après une soirée à Tampere à regarder le hockey sur glace, on s'endort paisiblement a l'ombre des sapins avec en ligne de mire Sarkaniemi.

Nähdään huomenna ! (Ça veut dire "à demain" en finnois d'après google trad).

Soirée Cuzco, la re-thématisation de Java par Supermeeple, jolie, tactique et fluide, que du bonheur, mon préféré dans la trilogie des masques ! #juegosdemesa #giochidatavolo #brettspiel #boardgames #jeudesociété #trilogiedesmasques #patatedestenebres #j2s (à Cenon) https://www.instagram.com/p/CFsS5yaKZAa/?igshid=1h3vipb3b4swq

🇫🇷 Je me suis surpris moi même à prendre le temps de lever les yeux et de chercher ici et là les points de détails dans la thématisation du #parc @walibira ! Chaque coin du parc comporte des détails surprenants et agréable à découvrir . . 🇺🇸 I surprised myself taking the time to look up and look here and there for the points of detail in the theming of the #Walibi Rhône Alpes park! Each corner of the #park has surprising details and pleasant to discover . . 🇪🇸 ¡Me sorprendió tomarme el tiempo para mirar hacia arriba y buscar aquí y allá los puntos de detalle en la temática del parque Walibi Rhône Alpes! Cada rincón del parque tiene detalles sorprendentes y agradables de descubrir . #GoPro #GoProFr #GoProHero7 #GoProFamily #GoProFrenchUser #GoproMafia #France #IgersFrance #GoProFrenchUsers #GoProMoff #GoProCommunity #GoProMemoriae #BestOfGoPro #WalibiRA #Attraction #ParcAttraction #Manege #CoasterFan (à Parc Walibi Rhône-Alpes (Officiel)) https://www.instagram.com/p/CTSeG30NWWG/?utm_medium=tumblr

La sérénité des dominants

Ce matin j’ai appris que Rokhaya Diallo avait été remerciée de jesaispasquelle institution française pour plus de « sérénité ». Une militante antiraciste et féministe ça aide pas les HSBC à dormir. Donc rideau.

 La sérénité. Franchement merci pour ce concept.

Céline Amaudrus est priée de ne pas dénoncer le comportement sexiste de politiciens pour la sérénité de son parti.

La campagne UNIGE est priée de ne pas heurter la sérénité des passants.

Les  femmes sont priées d’arrêter de thématiser la question du harcèlement pour ne pas mettre à mal la sérénité des hommes qui prennent des ascenseurs avec elles.

Rokhaya Diallo est priée de ne pas dénoncer le racisme d’état pour ne pas troubler la sérénité du gouvernement.

Il faudrait arrêter avec #MeToo qui met à mal la sérénité des hommes qui craignent la diffamation.

La sérénité. Un concept à géométrie variable.

Le fait qu’une politicienne ne puisse pas être sereine dans le cadre de son activité, on s’en tappe. Le fait que les femmes des universités ne puissent ni étudier ni travailler de manière sereine, qu’est-ce que ça peut faire. Le fait que les femmes noires et musulmanes ne puissent pas militer de manière sereine, c’est bien le cadet de nos soucis. Ce qui compte, c’est la sérénité des dominants. 

La lutte contre les violences sexuelles et sexistes tend, nous dit-on, les relations entre les hommes et les femmes et encourage la guerre des sexes. La lutte contre le racisme tend les relations entre les blancs et les non blancs et encourage le communautarisme. Non messieurs, la situation est déjà tendue, sauf que c’est pour nous qu’elle l’est. Nous aussi on voudrait un peu de sérénité. Et désolé (non) si ça implique que la vôtre, en tant que privilège, soit un tant soit peu remise en question.  

L’image du chat, c’est pour rester sereine, et elle illustre bien la sérénité du dominant. Bref, winwin. 

Explications et informations sur notre travail et nos différents services.

JOUR 31 - Femmes qui courent avec les loups, Clarissa Pinkola Estés

« Toute femme sage fait le ménage de son environnement psychique, en gardant les idées claires et en veillant à la netteté du lieu où elle travaille, et réfléchit à ses projets. 

Pour certaines femmes, cette tâche signifie qu’elles devront se réserver chaque jour un peu de temps pour la contemplation, et garder propre un espace bien à elles, avec du papier, des crayons, de la peinture, des outils, des conversations, du temps, des libertés uniquement destinées à cet usage. » p.142

J’étais venue vers ce livre avec des a priori. Déjà « trop » connu, avec l’impression que ces histoires de contes seraient bien gentilles mais pas vraiment nourrissantes. J’étais en outre rebutée d’avance par une dimension psychanalytique qui me parle en général assez peu. Mais après deux recommandations de personnes que j’estime, je me suis lancée. Et ce qui m’a incitée à le lire non seulement en entier, mais en très peu de temps, c’est le style. Loin de la platitude de certains livres de développements personnels, Clarissa Pinkola-Estes utilise la poésie du conte en plein. Dès les premières phrases, j’ai aimé le lyrisme prégnant, le sentiment de quelque chose de grand qui affleure.

On m’avait dit que ce serait un livre à picorer, lire morceaux par morceaux dans un désordre intuitif - personnellement, je l’ai englouti, plongeant de conte en conte en une semaine.

L’approche de Clarissa Pinkola d’Estes consiste en deux temps. D’abord, elle raconte. En quelques pages, elle prend la plume de la conteuse du coin-du-feu pour transmettre une histoire - certaines connues comme Barbe Bleue, d’autres beaucoup moins comme les histoires de la déesse grecque Baubo. Ensuite, elle prend la plume de la conteuse-analytique (voire psychanalytique) pour tirer la substantifique moelle de l’histoire en question. Que dit-elle vraiment ? Quelle est sa signification ?

Ce deuxième volet aurait pu être trivial ou agaçant, et il n’en a rien été. Ses pistes d’interprétations m’ont parfois paru si étranges que je les ai lues plusieurs fois en me demandant quels outils méthodologiques elle pouvait avoir employé pour passer de l’histoire à son sens. Etrangement, alors même que cela froisse mes vieux réflexes d’analyse de texte, c’est un décalage qui m’a plu. Il m’a paru stimulant. On sent la bienveillance, on se sent réconfortée par une parole qui ne nous est pas personnellement destinée et pourtant évoque forcément des situations vécues. Une sagesse de la vie affleure en permanence.

Sans jamais vraiment parler de féminisme, Clarissa Pinkola-Estés thématise l’expérience féminine comme peu de livres que j’avais lus jusqu’alors le faisaient. La maternité, le désir féminin, les difficultés propres aux femmes.

« Cette sur-adaptation par l’amabilité a souvent lieu quand les femmes craignent désespérément d’être libérées de leur esclavage ou jugées « inutiles ». p.137

Ce sont des contes qui font réfléchir et aident à se reconnecter. Clarissa Pinkola Estés croit profondément au pouvoir des histoires et cela se sent. Un conte, dit-elle, ne se transmet par n’importe comment à n’importe qui. Il a une puissance, et dans cette mesure doit être manié avec distinction par la personne qui le connaît.

C’est un livre que je recommanderais particulièrement aux femmes qui se sentent perdues, loin de leurs forces vitales, coupées des énergies et désirs qui les animent sur un plan profond. Ça n’apportera pas toutes les réponses aux questions mais cela fait se souvenir de l’état de vie intense que l’on a pu vivre à d’autres époques de sa vie et qu’on est en droit de réclamer à son existence. Des besoins profonds : mener une vie créatrice, prendre soin des siens, être seule, se sentir connectée à ses valuers, être ensemble… Ça transmet de l’énergie et l’envie de retrouver une spontanéité que la vie peut parfois éroder.

« L’âme sauvage se nourrit donc continuellement de nouvelles choses, entièrement originales, de nouveaux engagements, de nouvelles orientations artistiques, du travail qui est en train de mijoter. (…) Sans feu, nos grandes idées, nos pensées originales, nos désirs, nos élans ne cuisent pas et tout le monde reste sur sa faim. » p.144

En filigrane tout au long du roman est évoquée l’image du loup. La femme comme louve, les femmes comme meute. Un des conseils qui m’a le plus marqué est le suivant : « Hurlez souvent » (qui est à prendre dans un sens métaphorique… mais peut-être aussi parfois littéral). Hurlez, pas dans le sens du hurlement colérique mais du hurlement à la lune du loup qui appelle sa bande : hurlez comme vous appelleriez de loin l’être cher. 

Faites entendre votre voix pour que vos semblables vous entendent : criez la première pour attirer la meute dans laquelle vous vous sentirez chez vous. J’aime bien ce conseil à une époque où l’on a l’impression que sa petite voix individuelle n’a pas d’intérêt ni de légitimité. Au contraire ; chaque voix est nécessaire et si vous faites entendre la vôtre, vous pourriez bien faire du bien à quelqu’un d’autre.

« (…) Nous apprenons à laisser naître ce qui doit naître, que toutes les personnes adéquates soient présentes ou non. La nature ne demande pas la permission quand il s’agit de naître et de fleurir. Faits comme elle. En tant qu’adultes, nous avons moins besoin de permission que d’encourager encore les cycles sauvages, que d’en générer encore, que d’avoir une vision encore plus originale. » p. 167

G.C.

Femmes qui courent avec les loups, Histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage, Clarissa PInkolas-Estés. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie-France Girod. Grasset, 1996.

Édition originale : Women Who Run With the Wolves, Myths and Stories of the Wild Woman Archetype. 1992. Ballantine Books.

Clarissa Pinkola Estés est née le 27 janvier 19451 au Mexique, et a grandi aux États-Unis, dans une famille d'origine hongroise qui l'a adoptée. Elle est diplômée en ethnologie et en psychologie clinique (Ph.D.). Elle est conteuse et psychanalyste. Elle est connue pour sa pratique clinique sur les situations post-traumatiques.

Disney et les Imagineers

06/02/2020 - Economie et Business

Il existe au sein de la Walt Disney Company une section particulièrement choyée et enviée : Les Imagineers (contraction des mots « Imagination & Engineer=ingénieur).

Fondée par Walt Disney lui-même qui y incorporait les talents repérés sur les plateaux et les studios d’animation, cette section est en charge « de réaliser, concrétiser l’imaginaire. ». Les Imagineers œuvrent principalement sur toutes les attractions des 12 parcs Disney (sans compter les parcs aquatiques et autres mini-golfs),

mais on leur doit aussi sur les thématisations des hôtels (52 à travers le monde),

le design original des bateaux de croisière de la Disney Cruise Line,

certains produits dérivés haut-de-gamme (trains électriques, bijoux …), les véhicules de parade, les panneaux d’indication, les transports comme les téléphériques, les monorails ....

D’abord recrutés pour leur inventivité et leur débrouaillardise par Walt Disney lui-même pour travailler sur les attractions du Parc Disneyland au sein de la WED (Walter Elias Disney) Entreprise (la société créé pour la gestion et la création du Parc) en 1952, les imagineers gagnent en autonomie et deviennent une entité à part entière de la Walt Disney Compagnie à l’occasion de la Foire Internationale de New-York. En effet, plusieurs entreprises comme ATT ou Ford choisisse le savoir de Disney pour leurs pavillon. C’est à cette occasion que vont être créé deux attractions phares que Disney dupliquera dans ses parcs à travers le monde:

Le succès inattendu de Mary Poppins donne un nouvel essor aux imagineers puisque l’essentiel des recettes du films est investi dans cette division par décision de Walt Disney lui-même avec pour mission le nouveau grand projet de parc d’attraction en Floride: Disney World et sa ville du future: EPCOT (Experimental Project Community of Tomorrow; un ambitieux programme de cité harmonieuse initié par Walt Disney.

La mort de Walt Disney en 1966 met fin au projet qui se transforme en une sorte d’exposition universelle avec Future World et ses pavillons futuristes (pour les années 70) et le World Show Case où sont réunis les pavillons de 11 pays dans une architecture qui leur et propre, avec attraction et restaurants dédiés.

Depuis, les imagineers sont à l’origine de l’ensemble des attractions avec certaines avancées majeures du domaine du divertissement comme les omnimovers (wagonnets multidirectionnels que l’on peut retrouver dans Haunted Mansion par exemple), la Circle Vision 360°, les trucages visuels comme celui de la voyante Madame Leotta du Manoir Hanté, la propulsion par catapulte (comme dans Space Mountains), les animatronics puis les audio-animatronics (la première attraction du genre était “The Enchanted Tiki House” où des oiseaux chantent des chansons du monde entier) magnifiés dans l’attraction Pirates des Caraïbes (l’attraction, sa thématisation et son histoire inspireront le film), l'association nacelles/écran omnimax de Soarin et tellement d’autres …

Leur dernier rêve: Les Stuntronics, des animatronics capables de se mouvoir dans l'espace et dont le premier modèle, Spiderman (voir vidéos) devrait conquérir le ciel du parc californien dès cet été et Paris dans la foulée.

Malgré des coûts de fonctionnement (notamment les périodes de tests) qui font dresser les chevaux des contrôleurs de gestion, ce département demeure le préféré des PDG de Disney. Probablement parce qu’à l’heure des rachats de licences, des univers déclinés et déclinants, des adaptations « live » des grands classiques et de l’animation uniforme, il n’y a qu’à regarder leur dernière création “Star Wars : Rise of Resistance” pour voir que les imagineers n’ont pas perdu la recette de la magie, qu’ils conservent encore l’ADN de Walt Disney dans leur imagination, leur folie, leur créativité ; dans leur envie de nous raconter des histoires.

Comme Tonton Walt.

Que représente Paris?

Nous avons choisi le graffiti de Banksy pour décrire Paris parce qu’elle montre la réalité de la vie des immigrés à Paris. 

Où se trouve cette oeuvre?

41 Avenue de Flandre, dans le 19ème arrondissement.

Banksy a choisi le 19ème arrondissement parce que beaucoup de gens de l’Afrique du Nord vivent dans le 19ème.

Qui est l’artiste?

Banksy est un artiste politique et satirique qui se spécialise en graffitis.

Il a créé tous ses tableaux durant la nuit quand les gens dorment parce qu’il est anonyme.  

Ses autres peintures célèbres: Balloon Girl, Love is in the Bin, et Slave Labour.

De quoi s’agit-il?

Le problème avec l’immigration à Paris est sérieux.

Il thématise l’interdiction sur le hijab.

Par exemple, presque quarante camps de réfugiés ont été créés. Le Président Emmanuel Macron a dit que Paris n’est pas un aimant pour les réfugiés.    

Pourquoi faut-il choisir cette œuvre ? En quoi est-elle représentative de Paris ?

Ce problème est pertinent avec la politique aujourd’hui.

Par exemple, Marine Le-Pen est une femme politique qui est contre l’immigration. Elle forme un parti de populisme.

Elle représente la diversité de Paris et les obstacles contre les immigrés à s’intégrer en France.

CALVAIRE (2004) Direction la Belgique d’il y a quinze ans, période bénie du cinéma francophone de genre: CALVAIRE est un film de Fabrice Du Weltz -VINYAN (2008)-, doté d’un scénario faisant honneur à son titre. Non pas que le long-métrage soit une torture à visionner, mais bel et bien parce que le personnage principal -et victime- va vivre un véritable CALVAIRE, montagnard et isolé: le scénario nous présente Marc Stevens, jeune chanteur “de charme” gagnant sa vie en faisant la tournée des maisons de retraite. Un anti-héros évident, timide, et harcelé par la gent féminine -dans le sens où il attire toutes les convoitises- car aimé de tous, beau, gentil et faisant rêver: de la mamie triste et seule tentant le coup avec le jeune homme à la très sympathique Mademoiselle Vicky -l’attirante Brigitte Lahaie, ex-actrice X égérie de la libération sexuelle-, glissant des Polaroïds coquins à l’attention de Marc dans l’enveloppe contenant son cachet. Quittant le gala, le chanteur va tomber en panne au milieu des Ardennes belges, en pleine forêt: CALVAIRE commence dès lors, Marc suivant un étrange protagoniste à la recherche de son chien le guidant vers la maison la plus proche... Le pauvre ne se doute pas que son hôte, Bartel, est un vieil homme fou qui va voir en lui son ex-femme: dès lors, CALVAIRE devient un film d’ambiance pesante, grotesque et désespérée. Travesti, abusé, tondu et molesté, Marc demeurera prisonnier de cette réclusion forcée -se démarquant du torture-porn par bien des aspects- en découvrant les règles brutales et décérébrées vu village alentour: essentiellement composé d’hommes, le lieu semble être l’épicentre d’enlèvements et de viols commis sur d’innocents voyageurs -et parfis même de leurs animaux-. Fabrice Du Welz tenterait-il de thématiser sur la Femme, à travers ces désespoirs et espérances féminines refoulées par Marc, se retrouvant malgré lui dans la peau de l’une d’elles? Si c’est le cas, ça marche. De plus, CALVAIRE dispose du paysage naturel des Ardennes Belges, nous immergeant dans un décor forestier et brumeux original, ainsi que d’un effort sur l’atmosphère inquiétante plus que louable: à la fois drôle et malaisante, que dire de cette scène où Bartel vient déclamer sa folie dans un bar avant de partir, puis de voir un pianiste entamer un morceau qui pousse tous les clients à DANSER/DÉAMBULER en rythme dans la salle??? Où est-ce qu’on est tombés, la? CALVAIRE aime rappeler que cette séquestration sera marquée par des espoirs de sauvetage confrontés à une démence, un abrutissement effrayant de réalisme -la photographie est magnifique-: rien n’est gratuit dans ce film, et les épreuves traversées par Marc sont autant de surprises insidieuses pour le spectateur... On ne peut pas oublier d’aborder cette notion de tristesse, de nostalgie, de désolation et d’éloignement qui semble engloutir les esprits du village maudit dans une routine inhumaine: un vrai travail de décalage, à l’image des émotions subies par le chanteur du dimanche. Qui dit séquestration dit bourreau, et il faut avouer que Bartel est excellemment interprété par monsieur Jacky Berroyer, incroyable dans son rôle d’artiste à la retraite dépressif et malade mental: presque touchant par moments, il demeure un personnage très intéressant pour le genre, qui préfère souvent nous proposer du boucher sanguinaire musclé et mutique. Original, travaillé et intelligent, CALVAIRE est unique, et ce même s’il partage des points communs inhérents au style horrifique: brillante réussite pour ce premier essai de Fabrice Du Welz, qui nous convainc joliment avec cette invitation inhabituelle dans les montagnes Belges, sanglante mais cérébrale avant tout. GG DÉFINITION /20

Mickey et son Orchestre PhilharMagique

Nous avons testé pour vous, et on vous dit tout !

Une nouvelle attraction a fait son apparition dans le parc aujourd’hui. Il s’agit d’une attraction très connue des parcs Disneyland outre-atlantique sous le nom « Mickey’s PhilharMagic« . Cette attraction est une expérience 4D ayant ouvert en 2003 dans le parc Magic Kingdom de Walt Disney World.

Mickey et son Orchestre PhilharMagique est situé à l’arrière de Space Mountain, plus précisément, dans le Discoveryland Theatre. Ce théatre a connu plusieurs changements depuis l’ouverture du parc et est resté presque inutilisé depuis plusieurs années.

L’expérience

Mickey et son Orchestre PhilharMagique vous plonge dans un univers magique et musical, traversant divers films classiques de l’univers Disney. Des effets 4D, rythmés par la musique, offrent une dimension sympathique à ce mini-film. L’attraction est donc adaptée à tout public et saura donc ravir petits et grands.

On pourra se rendre compte facilement de l’âge du film, ses animations en 3 dimensions semblant parfois hors du temps. Le film semble tout de même avoir été retravaillé afin d’être encore regardable sans réticence en 2018. La scène du Roi Lion à malgré tout attiré notre attention car elle dénote totalement du reste par son esthétique n’ayant que très peu vieilli, n’étant pas complètement composée d’images de synthèses.

La thématisation

Parlons maintenant du point sensible, la thématisation. Le théatre accueillant l’attraction est situé dans Discoveryland, la zone rétro-futuriste de Disneyland. Un problème se pose d’ores et déjà en annonçant cela. Mickey et son Orchestre PhilharMagiqueest une attraction fantaisiste, existant dans Fantasyland dans les autres parcs Disneyland. Cette attraction dénote fortement à côté de Space Mountain et Les mystères du Nautilus.

Le théâtre est donc totalement imprégné de l’atmosphère rétro-futuriste du land, de l’extérieur à l’intérieur. Cela n’aurait pas posé de problème particulier pour l’attraction en elle même si la thématisation avait été mise à jour à l’intérieur, ce qui n’a malheureusement pas été le cas. On se retrouve donc dans un vaisseau spatial un petit peu décoré à la sauce Mickey, avec de nouvelles affiches Mickey et son Orchestre PhilharMagique.

Les effets

Les effets visuels et physiques sont appréciables. Néanmoins, il n’y a pas eu de grand changement par rapport aux effets utilisés dans les attractions précédentes. On a toujours un effet d’eau, ou presque aucun en fonction du siège choisi, et les mouvements d’air sont légers. Les effets sont toutefois bien rythmés et ajoutent réellement au film.

Seul bémol, les faux rideaux pas forcément très convaincants, ajoutés numériquement pour combler le manque matériel de la salle comparé à celles des autres parcs. En effet, le début du spectacle se déroule à rideaux mi-ouverts. Les rideaux numériques sont d’ailleurs totalement statiques avant le début du film, ce qui donne de suite une note fausse à ceux-ci.

Au final, vous en pensez quoi ?

Nous avons globalement apprécié l’expérience. Cette attraction a totalement sa place à Disneyland Paris et la petite histoire est sympathique et agréable à regarder. Nous sommes par contre dubitatifs quand à la localisation de celle-ci, et on ne peut s’empêcher de penser qu’elle a été choisie pour combler le vide à l’arrière de Discoveryland.

Soirée Cuzco, de Michael Kieslibg et Wolfgang Kramer, chez Super meeple! Nouvelle thématisation de l'ancien Java, toujours très plaisant! #jeudetuiles #jeudesociete #j2s #boardgames (à Cenon) https://www.instagram.com/p/B3uzbMFhoMo/?igshid=1ut3qmtq3eyq2

Touch Me : Être citoyen à l’ère du numérique : la première biennale d’art contemporain à Strasbourg a ouvert ses portes

Touch Me: Être citoyen à l’ère du numérique, la première biennale d’art contemporain de Strasbourg montre des œuvres multimédias mettant en scène des écouteurs, des écrans et des installations sonores, exposées du 15 décembre 2018 au 3 mars 2019 à l’Hôtel des Postes. L’exposition se propose de réfléchir sur la place de l’homme, du citoyen, dans un monde numérisé. Quel rôle peut jouer l’homme dans un espace réel qui est de plus en plus défini par un espace virtuel ? Ainsi, c’est ce lien entre l’humain et la technologie numérique et virtuelle qui est le sujet principal de cette biennale.

 On se focalisera ici avant tout sur une œuvre en particulier qui semble très représentative de l’exposition en général et qui, en même temps, soulève des questionnements qui dépassent le sujet de cette biennale : il s’agit de l’œuvre Street Ghosts de Paolo Cirio réalisée en 2017. Cette œuvre se compose d’une série de photographies grandeur nature de personnes retrouvées sur Google Street View et affichées à l’endroit précis où elles ont été prises en photo par le service de navigation virtuelle. Ces affiches, découpées en couleurs puis apposées sur les murs de bâtiments publics, révèlent des problèmes de la perception visuelle, des questionnements esthétiques, économiques, mais aussi juridiques en rapport avec la vie privée.  

                                       Paolo Cirio, Street Ghosts, 2017, 

Avant tout, cette œuvre met en question le lien entre l’homme et le numérique et les dangers d’une telle liaison en rendant compte du remplacement de l’espace réel par l’espace virtuel. Le glissement du réel vers le virtuel donne accès à des informations que l’on pensait privées : le privé devient public, sans que nous puissions le contrôler. « …la numérisation de toutes les activités humaines contribue à enlever de la vie à la vraie vie, pour y substituer quelque chose d’autre qui n’est qu’une codification, et que l’on résume par approximation sous la figure d’un “empire du virtuel “ [1]». Ainsi ce qui est de l’ordre du personnel, de l’intime est virtualisé et mis à disposition pour le monde entier. Street Ghosts rend compte de cette numérisation, de la codification de notre réalité, en remplaçant le réel par des traces numériques (les photographies prises par Google Street View). « La question de la trace et de la copie est essentielle. Le geste numérique copie, scanne, archive, avec “efficience“… Mais quelles traces laisse-t-il dans son sillage : de l’humain, de la pensée, des émotions, des paroles vives, des regards échangés-du désir ? [2]» Il semble alors qu’avec l’importance croissante du numérique, l’homme serait condamné à devenir une copie de quelque chose ou de quelqu’un dont on a perdu la trace. Numérisé, il est dématérialisé. Si on est dématérialisé, existe-t-on encore vraiment ? Et puis jusque-où aller : est-ce que tout peut être remplacé par sa copie, pour devenir un fantôme, une trace, une empreinte ? Dans Street Ghosts « Des corps humains fantomatiques apparaissent ainsi dans la ville, comme des victimes de la guerre de l’information…[3] »

 Dans ce sens, la biennale et cette œuvre ne thématise non seulement le rôle du citoyen dans une société, un monde de plus en plus régi par le virtuel, mais aussi les conséquences d’une telle virtualisation. En référence à la thématique de l’exposition Touch Me (touche-moi), Street Ghosts rend tangible l’effet furtif de l’enregistrement numérique de Google Street View tout en rendant compte que cet effet de tangibilité n’est pas réel mais relève du virtuel.

[1] DE BERNARD François, L'homme post-numérique : Face à la société de surveillance générale, Yves Michel, Paris, 2015.

[2] Idem.

[3] Tiré de la notice sur Street Ghosts de Paolo Cirio.