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#olivier lavenka
reseau-actu · 6 years
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Cette idée du maire doit être validée par les écoles pour être appliquée. Une mesure encouragée par Jean-Michel Blanquer.
Une ambiance à la «Harry Potter» dans la cité médiévale? La ville de Provins, en Seine-et-Marne, pourrait bientôt voir gambader dans ses rues quelque 759 écoliers tous vêtus d'un polo frappé de l'écusson de la ville, d'un pantalon ou d'une jupe noire, d'un pull bleu ciel col V ou encore d'une veste sweat-shirt bleu marine. Les parents d'élèves des six écoles publiques élémentaires viennent en effet de voter à plus de 62 % pour le port, non obligatoire, de l'uniforme. Soit 376 votants sur 609 familles concernées. La mesure pourrait prendre effet après les prochaines vacances de la Toussaint. Mais pour l'instant, rien n'est encore joué. Cette décision dépend en effet du conseil de chaque établissement, qui décidera ou non de l'inscrire dans son règlement intérieur.
L'idée de cette tenue unique émane du maire LR de la ville, Olivier Lavenka. Elle a germé en janvier, dans la foulée des déclarations du ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui avait indiqué vouloir «permettre aux établissements qui le veulent de le développer». Le ministre avait alors cité en exemple l'internat d'excellence de Sourdun, une commune de Seine-et-Marne proche de Provins. Dimanche, il a de nouveau estimé que l'uniforme pouvait constituer une «réponse» pour lutter contre la surenchère des marques à l'école. «Mais je n'en fais pas l'alpha et l'oméga d'une politique éducative», a tempéré Jean-Michel Blanquer sur BFMTV, avant d'exclure l'extension de cette initiative au niveau national.
«L'adhésion des Français au symbole de l'uniforme est une manière de s'exprimer en faveur d'une école plus rigoureuse et dans un rôle de défense des valeurs républicaines»
Promotion de l'égalité, sens du collectif, marque d'une autorité retrouvée, lutte contre le consumérisme… L'uniforme est paré de nombreuses vertus par certains politiques, majoritairement de droite. Le ministre d'Emmanuel Macron est d'ailleurs loin d'être le premier à vanter ce code vestimentaire, très répandu dans les pays anglo-saxons. En 2003, Xavier Darcos, un de ses prédécesseurs, l'avait mis en avant en plein débat sur le port des signes religieux à l'école avant d'y voir, en 2009, un «facteur d'intégration». Le maire de Provins le juge pour sa part «propice au climat scolaire» et défend un «très beau vecteur d'intégration républicaine». Mais malgré ces encouragements répétés, et les sondages montrant l'approbation d'une majorité de Français, l'uniforme n'essaime pas dans les écoles publiques, où il reste cantonné aux établissements militaires et aux écoles d'outre-mer. «L'adhésion des Français au symbole de l'uniforme est une manière de s'exprimer en faveur d'une école plus rigoureuse et dans un rôle de défense des valeurs républicaines. Mais la mise en œuvre de cette mesure est plus complexe qu'il n'y paraît», prévient Jean-Rémi Girard, vice-président du SNALC-FGAF.
Le prix du trousseau, souvent jugé trop élevé, fait notamment figure d'obstacle
Le prix du trousseau, souvent jugé trop élevé, fait notamment figure d'obstacle. À Provins, le maire évoque un prix maximum de 145 euros pour une garde-robe dix pièces. Une facture non négligeable qui inquiète déjà certains parents d'élèves, même si le caractère obligatoire de la tenue ne semble pas retenu. «Le coût de l'uniforme n'est pas anodin, d'autant plus que l'école publique est censée être gratuite», pointe Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp, principal syndicat d'enseignants du primaire. Ce coût serait néanmoins divisé par deux à partir du deuxième enfant et la Caisse centrale d'activités sociales (CCAS) pourrait subvenir aux familles qui en ont besoin, précise le maire de Provins.
Les enseignants sont également loin de se montrer tous favorables à cette pratique. «Enfiler un uniforme ne permet pas d'effacer les inégalités sociales, c'est un problème bien plus profond que celui de l'apparence. Et puis il y a aura toujours des différences marquées par les chaussures, le cartable ou encore la voiture des parents, avertit Francette Popineau. L'uniforme véhicule l'image d'Épinal de l'école fantasmée et trop idéalisée des hussards de la République.» Une analyse partagée par l'historien Claude Lelièvre. «L'idée d'un retour à un passé “tout uniforme” relève du fantasme», dit-il en rappelant «qu'il n'y a jamais vraiment eu d'uniforme en France» hormis dans quelques lycées et collèges publics «haut de gamme», mais plutôt «des blouses à l'école» pour protéger les habits.
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