La construction du four hier ! Il est constitué de pierres minutieusement choisies et agencées, de torchis construit à base de paille, d’eau et de terre foulée aux pieds comme aux vendanges. On peut cuire à l’intérieur (tartes, pain, pizzas…), comme au-dessus dans une marmite.

Le soir, petite célébration impromptue autour de l’allumage du premier feu, un moment simple, doux, et assez puissant à la fois. Des sourires sur les visages, les enfants (puis les adultes) qui viennent chacun.e y jeter un morceau de bois, et la joie archaïque de l’âtre partagé.

Ce four est construit à Wildwoodbury, un des sites résilients du Wildlife Trust, bien décidé à racheter 30% des terres anglaises et les laisser se ré-ensauvager. En deux ans, plus de 1600 espèces ont été décomptées : depuis l’an dernier c’est une incroyable croissance de plus de 300 nouvelles espèces. L’implication indispensable de la communauté dans la préservation du site passe par une appropriation douce et attentive, et nous sommes très honoré.e.s de faire partie de ce process avec Cinq saisons. Merci à Louise, Joe et Gemma pour la construction 🔥

@activate_parts @dorsetwildlife @dorsetaonb @dorsetwildones @healing.weeds

(Sort of) English below

À Chassepierre en Belgique, on a observé aigrette et héron perchés sur les berges de la rivière recouverte de brume. On a écouté Gérard nous raconter les collines du Jurassique cinémurien (- 197 millions d'années) jusqu'aux trente mille spectateurices du festival qui s'installent pendant deux jours dans ce village de 84 habitant.e.s. Ce lundi 18 décembre, dans le froid et le silence laiteux tout juste percés par la cloche de l'église, on a eu du mal à y croire. Là-bas, c'est décidé, La poussière sous les pas invitera le public à une expérience douce et sensible de composition collective.

Nous reviendrons en mai prochain pour articuler les propositions à la réalité, aux gestes et aux sourires de nos futur.e.s complices. Nous serons heureux.se.s de plonger nos mains dans la terre, de faire cesser le travail du cerveau pour lui préférer celui de l'acte simple et poétique, et nous relier au vivant dans un rituel magique aussi sérieux et solennel que ceux qu'entreprennent les enfants.

(Sorry for the terrifying English)

In Chassepierre (Belgium), we observed the perched egret and heron on the banks of the frozen river covered by the fog. We listened Gérard explain us the place from the Jurassic period (- 197 millions of years) to the thirty thousand of people from the audience of the festival coming during two days in this village of 84 inhabitants. This Monday, the 18th od December, in the cold and the milky silence broken by the church bell, it was hard to imagine. There, it's decided, The dust under the footsteps will invite the audience to a tender and sensitive experience of a composition in a collective way.

We will come back in May to articulate the propositions with the reality, the gestures and the smiles from our future companions. We will be so happy to immerse our hands in the ground, to stop the boiling of the brain for prefering an simple and poetic act, and relating us to the living in a very serious and solemn ritual, as children can do.

À Boves, près d'Amiens, on s'est immergé dans les marais gelés : joncs sauvages, frênes majestueux, dédale de canaux et pour finir, réunion dans le cirque Jules Verne où on n'a pas fini de nous voir jongler. Dans la salle du conseil municipal de Boves (ô honneur), quinze personnes, apiculteur, pêcheurs, chasseurs, ornitologue, jardinier.e.s, élu.e.s... Là-bas, c'est décidé, on mènera Réseau souterrain, plein feux sur le fil rouge du réseau racinaire des arbres. Nous reviendrons en mai prochain pour articuler les propositions à la réalité, aux gestes et aux sourires de nos futur.e.s complices. Nous serons heureux.se.s de plonger nos mains dans la terre, de faire cesser le travail du cerveau pour lui préférer celui de l'acte simple et poétique, et nous relier au vivant dans un rituel magique aussi sérieux et solennel que ceux qu'entreprennent les enfants.

In Boves, near Amiens, we have been immersed in the frozen wetlands : wild rushes, majestic ashes, maze of channels, and at the end, a meeting in the Jules Vernes circus, where we haven't finish to juggle yet. In the city council room (what an honour !), fifteen people : beekeeper, hunters, fishermen, ornithologist, gardeners, local elected women and men... There, it's decided,we will do Underground network, to represent with the red thread the root system of the trees. We will come back in May to articulate the propositions with the reality, the gestures and the smiles from our future companions. We will be so happy to immerse our hands in the ground, to stop the boiling of the brain for prefering an simple and poetic act, and relating us to the living in a very serious and solemn ritual, as children can do.

(sort of) English below

En Angleterre, on s'est réveillé tôt un matin dans la blancheur de Wild Woodbury géré par Dorset Wildlife Trust. Cette géniale structure a pour objectif d'acheter des terrains pour les rendre à la vie sauvage, en impliquant les habitant.e.s dans la gouvernance du lieu. Là-bas, c'est décidé, on construira un four et on cueillera et mangera des plantes sauvages.

Nous reviendrons en mai prochain pour articuler les propositions à la réalité, aux gestes et aux sourires de nos futur.e.s complices. Nous serons heureux.se.s de plonger nos mains dans la terre, de faire cesser le travail du cerveau pour lui préférer celui de l'acte simple et poétique, et nous relier au vivant dans un rituel magique aussi sérieux et solennel que ceux que peuvent entreprendre les enfants.

(sorry for the terrifying English)

In England, we wake up early in the morning in the whiteness of Wild Woodbury managed by Dorset Wildlife Trust. This amazing organisation aim at buy lands to bring them back to the wild life, involving in the process all the community. There, it's decided, we will build an oven, and forage and eat wild plants.

We will come back in May to articulate the propositions with the reality, the gestures and the smiles from our future companions. We will be so happy to immerse our hands in the ground, to stop the boiling of the brain for prefering an simple and poetic act, and relating us to the living in a very serious and solemn ritual, as children can do.

Ce soir j’étais à la Villette pour rencontrer les amateurices de Suite pour transports en commun que l’on joue entre Noël et le jour de l’An, en lien avec l’expo Foules commissionnée par le très cool Mehdi Moussaid. En bottes de Jardinière s’il vous plaît, parce que demain c’est le grand départ pour le Dorset (UK), Amiens et Chassepierre (Belgique) et les premières résidences de Cinq saisons. En photo 2, la Géode et cette perspective que j’aime tant. Connais-tu sa merveilleuse clepsydre ? Écoutons Wikipédia : Dans le bassin où semble flotter la géode, 12 plots dotés de haut-parleurs sont disposés autour de la Géode en forme de cadran d'horloge. Des sons émis par ces plots marquent les heures, minutes et secondes, exploitant les réflexions sur l'eau et sur les parois de la Géode pour créer des sons indirects. Ce système a été mis en place en 1990 par Louis Dandrel. @citedessciences @fouloscopie

Rituel 5 : La poussière sous les pas

Rituel 8 : Camp de base

Le soir, la cabane nous accueille dans ses doux bras de bois. Toutes les deux heures, comme un quart de voilier, l'un.e de nous prend place sur le fauteuil du Veilleur pour garder le feu vivant et veiller sur le sommeil des autres.

Nantes, premier matin sur l’Erdre. Création de Cinq saisons, la finalité du projet des Jardiniers au Grand T.

Grosse semaine pour De chair et d’os !

Mailing du livret de Cinq saisons (tu vas peut-être avoir la chance de le recevoir chez toi)(photo 1), présentation de Quand ça commence au salon d’artistes du FAB (merci le FAB, le Carré-Colonnes er l’Oara)(photo 2), et surtout la veille, notre déjeuner de Noël de 2020 (pas de photos, parce qu’on a tellement ri, bu, pleuré et dégusté de bons trucs que c’est pas un truc qui se partage).

Merci Cécile Broqua, Charlotte Duboscq, Camille Duvelleroy, Lila Gaffiero, Jonathan Macias, Ramon Ortiz de Urbina, Stéphanie Pichon, Noémie Sage. Pensées pour Myriam Pasco et Yorick Barbanneau qui ne pouvaient pas être là. Chance de travailler avec toutes ces merveilleuses personnes si compétentes et généreuses 💞

Photo 1 : Camille Duvelleroy

Photo 2 : Noémie Sage

Une fois le projet Les jardiniers/Cinq saisons terminé, la merveilleuse cabane du Grand T que nous avait construit l'Atelier de décor a été recyclée et s'est installée au Cric-crac café, ressourcerie culturelle et lieu de conte à Saint-Aignan. Ça nous fait chaud au cœur de la voir ainsi poursuivre sa vie, de ré-emploi en mutation. Longue vie à ce bois qui porte tant d'émotions et de souvenirs cumulés !

Le livret Cinq saisons est parti à l'impression, wouhou !

Un travail fantastique avec l'Atelier Franck Tallon, et en particulier Emmanuelle March. D'ailleurs les photos sont d'elle.

Début de montage de Cinq saisons/Les jardiniers. On découvre les images !

Rituel 1 : Réseau souterrain

Avec des fils de laine rouge, représenter le réseau racinaire sur le sol, en volume. Déployer une structure arachnéide rendant compte de la complexité de ce réseau, de sa longueur et de sa profondeur, en miroir dessous la surface, dessus le bitume. Patiemment et collectivement, ajouter un nœud, une racine, une branche souterraine, et de nos doigts agiles tisser le chemin de la sève à venir.

Photos Lisa Surault - Le Grand T

Rituel 2 : Le bitume, l’herbe et les morts

Se mettre à l'écoute par la peau. Faire silence ensemble pour entendre ce qu'on n'avait pas prévu, planter les pieds dans les petits cailloux du bitume ou la caresse de l'herbe, sentir des racines pousser sous les talons, lover ses articulations autour des canalisations de toutes sortes, et se tapir à côté des urnes funéraires du quatrième siècle trouvées lors des récentes fouilles archéologiques préparatoires aux travaux. Qu'auront à nous dire ceux et celles qui vécurent ici il y a deux mille ans ?

Photos Lisa Surault - Le Grand T

Rituel 3 : La glaise et le bois

S'adosser au cèdre plusieurs fois centenaire. Se faire poser un cataplasme d'argile verte sur les jambes, et sentir tout ce qu'on a voulu laisser s'évaporer se perdre dans la terre meuble. Marcher pieds nus dans l'herbe, toute légèreté retrouvée, et déposer à chaque pas des morceaux du limon qui garderont trace du passage. Se faire laver les pieds dans le lavoir oublié du jardin, dans ce geste de soin si intime et pourtant si simple. Au retour, gratter un peu de copeaux du cèdre pour les emmener dans un petit sachet en tissu qu'on glissera dans l'armoire une fois rentré·e à la maison.

Photos Lisa Surault - Le Grand T

Rituel 5 : La poussière sous les pas

Créer au sol un grand dessin évolutif que l'on complètera chaque jour. Y mêler feuilles mortes, branches éparses, cendre du feu, épluchures de la cuisine et autres fragments de la vie du lieu. Utiliser aussi emballages plastiques et autres détritus, puisqu'ils font partie de notre environnement quotidien. Tenter d'en faire quelque chose d'harmonieux, puis observer les bourrasques en modifier le tracé au fil des heures,pour finir par le disperser et le rendre au cycle de la vie du jardin.

Photos Lisa Surault - Le Grand T