Tumgik
pekaho · 4 years
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La tentation de l’engouement
La tentation est grande, celle de l’engouement, de l’appartenance, de ‘un tel a raison’ et ‘un autre a tort’. Je vois ce gars, qui poste des images de réactions dans le monde entier, images qui ne sont pas diffusées par les médias de masse et qui circulent entre les gens (censurées par fb et postées à nouveau). Il y a des manifestations en Serbie, cette femme enceinte qui se fait arrêter chez elle (!!) parce qu’elle a posté sur fb une réaction (naturelle) au lockdown draconien imposé dans son pays, cette maman, chez nous, qui réagit en voyant des parents masqués qui n’embrassent pas leurs enfants en les déposant à l’école.
Je m’interroge. Le pouvoir de l’image est si grand! En tombant sur cette photo de policiers s’unissant avec les manifestants de Berlin, j’ai été happé par l’émotion, celle de l’Unité, celle que je perçois comme une belle solution pour le futur. Et en fait, un ami me débunke la photo pour me préciser qu’elle date de 2018 (une manifestation d’extrême-droite) et que les policiers ne soutiennent pas forcément les manifestants, vu qu’ils ne regardent pas dans la même direction, et que ça ressemble plutôt à un barrage. Ça m’a rappelé à l’ordre. L’image émotionnelle. Ça s’appelle aussi l’opposition contrôlée. Ces trolls qui font circuler du faux au milieu du vrai, et décrédibilisent la Beauté de ce qui est en train de se passer. Ça me ramène à la vigilance. L’image qui semble VRAIE ne l’est peut-être pas. Quand elle touche émotionnellement, il est essentiel de prendre du recul avant de la diffuser, et d’en faire le porte-drapeau de son propre ressenti. Mais il n’empêche qu’il se passe plein de choses vraies!
Partout dans le monde, des êtres réagissent à ce qui leur est imposé. Ils ne sont pas seulement ‘contre’ un système injuste et oppressant, ils sont aussi en train d’exprimer leur Liberté d’être humain, leur capacité à penser par eux-mêmes et leur refus de se voir imposer des mesures ridicules et infondées. 
Nous vivons une époque riche et intense, avec une pression inédite, et des émotions fortes. Comment y voir clair? Il est évident que l’Éveil a commencé. Comme au petit matin, chacun s’éveille à son rythme. Depuis des années, des chercheurs sur le net et autour de nous nous secouent avec leurs découvertes sur les coulisses des ombres, des pouvoirs et des systèmes. Plein de fois, on a refusé de les entendre (ils exagèrent, ils sont paranos, marre de leurs histoires). En fait, ils avaient raison! Pour celui ou celle qui veut bien ouvrir les yeux, les données sont disponibles partout. Ce n’est pas un voyage facile. Il s’agit d’entrer dans la grotte, celle des cauchemars de l’humanité. On en perd parfois le sommeil. Mais quel Réveil! Après la traversée de la grotte, ou du tunnel, la Lumière qui se trouve au bout est encore plus belle. Après avoir réalisé le pire, ressenti l’inacceptable, on a les yeux et le cœur pour voir le meilleur. Comme l’épreuve du héros mythologique qui lui fait prendre conscience de lui-même, ce voyage est une révélation.
La tentation est grande, aussi, de rester endormi, de se blottir dans sa couette et faire la sourde oreille, de s’immerger d’action et de problèmes matériels en refusant le dialogue avec soi-même.
ll n’y a rien à craindre. L’aventure humaine ne fait que commencer.  
PK <3
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pekaho · 5 years
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i see the truth of it
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André Breton, 1930, Man Ray
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pekaho · 5 years
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‘What Happened, Miss Simone?’ Liz Garbus

 ‘What Happened, Miss Simone?’ est un très beau documentaire consacré à une artiste époustouflante, musicienne géniale, contradictoire, engagée, entière, excessive, virulente, douce, et amoureuse. 

Liz Garbus privilégie la parole de l’artiste, aux travers de documents audio et films magnifiques. Ses deux passages au Jazz Festival de Montreux (76 et 87 disponibles en dvd) sont des moments d’anthologie, tant elle y expose à la fois son art, sa grâce absolue, et sa sensibilité aigüe. 

Elle engueulait parfois les gens du public qui se levaient pendant une chanson, et a même arrêté un concert lorsqu’elle voyait un spectateur qui discutait en plein concert. Et d’un autre côté, dans cette version brûlante et extraordinaire de ‘My Baby just Cares for Me’, elle met toutes ses tripes, entre une sorte de rage et un élan d’amour fou (Montreux, 1987).
Au cours du voyage, on croise des grands penseurs et intellectuels de l’époque, de Martin Luther King (à qui elle s’adresse avec virulence : I’m not not-violent!) à Malcom X. Elle raconte s’être éduquée auprès d’eux et de ses groupes d’amis, d’avoir nourri sa pensée au cours des réunions et discussions animées et passionnées. Elle a épousé toutes les causes qui résonnaient en elle, et les intégrait dans ses chansons. Artiste de son époque, consciente des mouvements et phénomènes de société. 

Plus tard, après beaucoup de tournées et d’enregistrements, elle s’est exilée en Afrique (un retour aux sources, qui l’apaise), puis en Hollande, en Suisse et finalement sur la Côte d’Azur. Elle semble avoir traversé l’arc-en-ciel des émotions humaines, en les vivant à l’excès, de la colère à l’amour, exprimant dans un moment de confidence que la liberté, pour elle, c’est de ne plus avoir peur, et qu’elle l’a parfois ressenti sur scène, à de rares occasions.
Baigné de musique, le film dépasse aussi le cadre de l’artiste, en délivrant un beau message sur la sincérité et le rapport à soi-même. On sent une grande admiration et un immense respect de la réalisatrice pour l’artiste. En ne cherchant pas à faire entrer Nina dans un cadre, elle permet aux archives de conserver une part de mystère. Un être peut être si complexe qu’on ne saurait le résumer à un documentaire ou une biographie! 

Mais au travers de ces moments, entre la musique et les idées, en découvrant quelques traits de cette personnalité intense, généreuse et excessive, on est simplement bouleversé par l’humanité de Miss Simone, et ce battement de cœur qui semble encore résonner, tout près.
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pekaho · 5 years
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Life and death are a circle, not a line.
Dark Crystal : Age of Resistance
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pekaho · 5 years
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‘Star Trek Voyager’ s5 ep4
‘A Cave Beyond Logic’ : This book exists, somewhere.
Season 5 is really full of suprises...
Pko
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pekaho · 5 years
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‘Eric Clapton : Life in 12 Bars’, Lili Fini Zanuck
Love is all we need
Plus qu’un documentaire sur une légende, c’est surtout un film sur un parcours de vie, qui nous rappelle à quel point la guérison des blessures de cœur peut être un long chemin chaotique, et que le talent est un ouvrage acharné de chaque jour. Plusieurs fois, Clapton évoque le processus qui l’a aidé : ’the music took the pain away’.
D’abord les drames à la fois intimes et universels du rejet et de l’abandon, puis les addictions et d’autres drames de la vie, qui deviennent des prétextes à l’auto-destruction… On sait que le thème de la rédemption est une ‘obsession américaine’ dans beaucoup de films alourdis par le poids de la culpabilité, et on ne doute pas que la fabrication de ce documentaire a été un long processus cathartique pour l’artiste, comme s’il se réappropriait sa vie tout en la livrant à son amie réalisatrice. Très auto-centré, parfois impudique et à la limite du bon goût (le parti-pris racoleur d’illustrer le moindre propos), le film aurait pu être plus subtil et laisser plus d’espace au spectateur. Heureusement, il laisse une large place à la musique, qui fait résonner et vibrer toute la salle.
Comme pour ‘Living in the Material World’ le film (superbe) que Martin Scorcese a consacré à George Harrison (que l’on retrouve ici comme meilleur ami de Clapton), les bandes magnétiques 24 pistes ont été auscultées pour extraire des parties que l’on n’avait jamais entendu, des essais, des séances d’enregistrement, des bouts de discussions… Ce sont des documents extraordinaires, qui renouvellent notre écoute, et c’est aussi une excellente idée d’ingé-son, déjà utilisée avec succès dans ‘Amy’ et le film consacré aux Beach Boys, ‘Love & Mercy’ de Bill Pohlad.
A la sortie de la projection de ce film riche, intense, fourmillant de légendes comme Jimmy Hendricks, Bob Dylan ou les Beatles, enivré de musique, on est encore ému des mots de BB King, dans son élégante et sublime déclaration d’amitié : ‘ May I live forever, but may you live forever and one day’…
Pk
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pekaho · 5 years
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pekaho · 5 years
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‘The Endless Summer’, Bruce Brown
Film culte des surfeurs, cet été sans fin est un voyage autour du monde, à la poursuite du soleil, de la chaleur, et surtout des vagues aux rouleaux glissants. C’est un documentaire réchauffant à plus d’un titre.
D’abord avec son commentaire pas très sérieux et sa narration bondissant en avant ou en arrière dans le temps (sauf les maladresses discutables sur le regard des américains sur l’Afrique), puis son tournage 16mm (avec la célèbre caméra Bolex) lui donne une texture argentique unique, au charme fou, et surtout le film de Bruce Brown date d’avant l’industrialisation du surf, à l’époque où il s’agissait d’un mode de vie authentique et d’une philosophie de la Dolce Vita. Il y a donc dans ce film le doux parfum d’un paradis perdu.
‘The Endless Summer’ a été fait avec un budget et une équipe ultra-réduite, où les surfeurs portaient le matériel et tout le monde faisait tout. Malgré ce financement minimal, et sans distributeur au départ, ce film des origines est devenu un incontournable de la culture-surf, et on comprend pourquoi!
La Californie, Hawaï, l’Afrique du Nord, l’Afrique du Sud, l’Australie, la Nouvelle Zélande, Tahiti… Entre son ambiance vagues, ciel bleu, ses glissements infini sur l’écume, ses chutes, ses rires et partages, son insouciance, ses couchers de soleil Technicolor et sa musique du groupe The Sandals (thème incontournable), il invite à quelque chose que l’on oublie souvent, aspiré par les tourments du monde et la frénésie de ce qui se nomme prétentieusement ‘le progrès’… « prendre le temps de vivre » (Comme le disait le documentariste Christian Zuber à propos de Tahiti).
Belle invitation!
Pk
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pekaho · 5 years
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‘Loving Vincent’, Dorota Kobelia, Hugh Welchman
(La passion Van Gogh)
Un voyage merveilleux et intime aux frontières de la vie du peintre, où les tableaux prennent vie dans un ballet élégant, fin et d’une beauté hypnotisante. ‘Loving Vincent’ est un film unique, une expérience extraordinaire, où les images tournées avec des acteurs ont été ensuite peintes à la main, image par image. Mais au-delà de la prouesse technique invraisemblable, des mouvements de caméra-peinture inattendus et gracieux, ce qui touche le plus, c’est la plongée dans le regard de l’artiste, comme s’il enquêtait lui-même sur sa propre vie.
Les expressions et les regards transpercent l’écran, au travers des coups de pinceaux qui peignent chaque journée et glissent parfois dans les souvenirs des villageois. Le ciel, des champs et les visages des tableaux prennent vie, portés par une émotion troublante et à fleur de peau.
D’une richesse inhabituelle, ce film est un tourbillon de beauté, de couleurs et de mouvements, en plus d’une immersion dans le mystère bouleversant de la création. À voir, tous les sens en éveil <3
Pk
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pekaho · 5 years
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‘Bohemian Rhapsody’ <3
À voir en salle et en vo! Ce film (presque) sans réalisateur (à l’image de quelques conflits d’ego qu'il évoque) est puissant, pas tellement par son côté biopic (plus une appellation marketing qu’autre chose), mais parce que c’est une œuvre sur la création et son mystère. Des hasards, des batailles, de la hargne, des fêtes, et beaucoup de travail, bien sûr… Mais il y a autre chose. Lorsque le groupe s’isole à la campagne pour enregistrer le cultissime ‘A Night at the Opera’, on a le plan d’un coq qui annonce le ‘Galileo’ du morceau et qui fait rire toute la salle, en introduction de la tension engendrée par les multiples prises exigées par Freddie. Et aussi ces très beaux moments où l’inspiration arrive pour Freddie, presque à son insu. Il semble surpris par ce qu’il vient de jouer au piano et chanter, seul dans son coin. Il y a aussi les show tv, les concerts, les sessions d’enregistrement, les négociations effrontées face à un magnat du disque (Mike Myers), des coups de tête et crise d’ego, les managers et autres personnes qui gravitent autour du groupe, mais aussi la solitude de celui qui donne toute sa vie dans son œuvre, en étant pleinement lui-même. Il se cherche des amis, une famille, et le moment où il est véritablement en fusion avec le monde, c’est sur scène. C’est là qu’il trouve sa place. Toute la séquence finale emblématique est magnifique, parce qu’elle est pleine de chansons-cultes, et aussi parce qu’on y sent le public et son lien magique avec Freddie. Et, ce n’est pas anodin, le groupe joue dans un évènement caritatif, sans demander de cachet. Ce n’est donc pas pour l’argent ni même la gloire. Freddie veut tout donner à la musique jusqu’au bout, il l’a dit aux autres membres du groupe, en leur annonçant qu’il est malade. Bien sûr, ce n’est pas un documentaire, et le parcours du groupe n’est que survolé, en insistant sur quelques évènements. On reverra le mythique concert de Wembley 86, ou l’incroyable blu ray de ‘Hungarian Rhapsodie, Live in Budapest’ (tourné en 35mm et admirablement restitué) et son supplément passionnant. Parce que le film arrange forcément les évènements, les agence pour les dramatiser et en faire un film grand public. Et aussi parce que dans le fond, la création est un mystère insaisissable. Ce que le film capte, avec un enthousiasme très communicatif, c’est la passion, le don de soi. Et c’est superbe! Pk 
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pekaho · 5 years
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‘Born Yesterday’, George Cukor
(Comment l’esprit vient aux femmes)
Une comédie jubilatoire de George Cukor, c’est bon pour la santé! Ne pas se fier aux titre français, qui semble misogyne au premier abord et s’avère simpliste. Le titre original, évoquant un éveil, est beaucoup plus juste.
Judy Holliday est extraordinaire et hilarante dans ce rôle de bimbo écervelé, dès le début lorsqu’elle braille vulgairement à travers la suite luxueuse, et encore plus particulièrement lorsqu’elle prend de l’assurance face à son gros bonnet d’amant. Sa découverte du monde et de la culture, si elle se limite à l’Histoire américaine, est surtout symbolique. Elle à qui l’on n’a cessé de dire qu’elle était idiote (en plus d’être une ex-danseuse), s’investit auprès d’une sorte de prof idéaliste multifonctions (William Holden, classe et brillant) et ne craint pas de partir à la découverte du savoir. Elle s’entoure de livres, et d’un énorme dictionnaire, ce qui nous vaut quelques scène irrésistibles, notamment lorsqu’elle s’interrompt en pleine engueulade pour aller y chercher un mot et le hurler à la tête de son petit ami. Sa franchise radicale lui fait affronter son escroc (Broderick Crawford, bourrin à souhaits) avec des mots nouveaux qu’il ne comprend pas, et sa curiosité prend le pas sur ce qu’on avait projeté sur elle. Son intelligence à elle, c’est d’avoir le courage de se transformer. Mais peut-être plus encore de s’affirmer face à son objétisation. Lui, par contre, reste ancré dans sa rage de self-made-man parvenu et gueulard, toujours sur la défensive et persuadé qu’on peut acheter tout et tout le monde.
C’est un film drôle, féroce, au rythme incroyable, et empli d’humanité (comme souvent chez Cukor). Les seconds rôles sont fabuleux, les répliques fusent à tout-va (le film est tiré d’une pièce de Garson Kanin visiblement écrite avec brio). Comme dans tous les grands films, des petits détails viennent enrichir le tout, de l’ascenseur privatif à l’air surpris et figé de la femme du politicien face aux manières de l’ex-danseuse, en passant par le craquage de l’associé alcoolisé à la fin et la délirante partie de gin rami.
Un grand moment de cinéma, filmé avec élégance par un cinéaste brillantissime. Quel bonheur!
Pk
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pekaho · 5 years
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‘TUT’, David Von Ancken
(Toutânkhamon : Le Pharaon maudit)
Toutânkhamon : on sait peu de choses sur le déroulement de son existence, et il fut enterré presque comme un anonyme. Cette mini-série (3 films de 90mn) extrapole et invente en grande partie la vie du pharaon.
Dans la première partie, le thème de l’immersion secrète du pharaon dans la vie du peuple est ce qu’il y a de plus émouvant (fabuleuse interprétation d’Avan Jogia). Ses promenades incognito lui permettent de ressentir l’atmosphère de la ville, d’écouter ce qui se dit, y compris sur lui. Il perçoit l’écart entre la vie du palais et celle au dehors, notamment la souffrance des gens surtaxés et leur difficulté à se nourrir au quotidien. On penserait presque à la vie du prince Siddhartha, quittant la vie protégée du palais pour partir à la recherche d’une compréhension de la souffrance. Ici, lorsqu’un être découvre qui est son interlocuteur, sa réaction est intéressante, entre la soumission au tout-puissant, le choc de l’avoir côtoyé, et peut-être encore plus de l’avoir pris pour un être humain ‘comme les autres’. Ces thèmes donnent lieu à de très belles scènes, où la mini-série trouve son niveau d’excellence.
Mais ne nous y fions pas trop, ‘TUT’ est centrée sur les histoires de pouvoir et les joutes politiques. Et on se prend à rêver à un autre film, évoquant les passionnants sujets mystiques de l’époque, et notamment la naissance mystérieuse de l’alchimie, que l’on appelle parfois ‘l’égyptienne’, ou la construction des temples par les maitres ascensionnés. Ce film reste encore à faire… la plupart des films sur l’Egypte ancienne préférant, semble t-il, faire des parallèles (par toujours subtils) avec notre époque ou mettre l’accent sur des thématiques plus basiques.
La deuxième partie est féroce: manipulation et conspirations, trahisons et stratégies y sont de mise. Ce qui est émouvant, c’est de ressentir le poids que le pharaon a sur les épaules, la difficulté à faire confiance aux gens du palais qui défendent tous leurs propres intérêts, et son amour sincère pour le peuple d’Egypte. Ici, la compassion est présente, mais elle peine à s’imposer.
La troisième partie est orientée sur les thèmes plus primitifs de la guerre, de la vengeance et de la trahison. Elle est d’une grande violence (qui ne semble pas nécessaire) et d’une terrible cruauté. Et si elle est captivante grâce à des stratégies scénaristiques de suspens savamment entretenus (on sent ici tout le savoir faire des séries américaines calibrées et formatées), elle fait aussi redescendre son degré d’humanité. Ben Kingsley s’est choisi un rôle ambivalent et froid. Si son interprétation est impeccable, et son personnage antipathique omniprésent, ce n’est pas le plus passionnant. On retiendra par exemple l’excellent Alistair Toovey dans le rôle de Nahkt, qui interprète son fils, et dont l’histoire aurait mérité un film à lui tout seul, notamment sur sa tentative de se défaire de l’emprise du palais, et suivre un chemin de cœur. Mais un revirement de situation (pas très bien amené) fait dégringoler d’un coup l’espoir que nous pouvions avoir sur ce personnage. Bigre!
Le scénario fantasme la vie du souverain, car on a aujourd’hui peu d’éléments sur son histoire, qui a été effacée de nombreux documents. On ne connait pas les circonstances de sa mort, et si des spéculations ont été faites sur son existence, on n’est en réalité sûr de rien, à part qu’il s’est retrouvé très jeune sur le trône, vers neuf ou dix ans, et qu’on en a déduit que son entourage régnait à sa place. C’est donc aussi la limite de ce genre de production, qui utilise un nom renommé pour en faire un projet destiné au grand public, en mettant l’accent sur les conflits et les rivalités, plutôt que la beauté. On a misé sur la dramatisation des évènements, et les atroces agissements au sein du palais pour destituer le pharaon. Les personnages féminins sont forts (comme s’en vante le making of), mais aussi sacrément atroces (la reine, et sœur du pharaon). Si l’on est ébloui par le foisonnement coloré des costume, les décors fastueux, et ce très beau thème de l’intérêt du pharaon pour son peuple, il manque clairement une ambition humaine et du cœur à ce projet.
Dommage, en effet, que la mini-série se complaise dans cette violence (assez gore) et les batailles acharnées, et n’aborde l’extraordinaire thème de la spiritualité qu’au travers de la quête du pouvoir (l’atroce grand prêtre). Il en reste donc une épopée shakespearienne, riche en rebondissements, clairement fabriquée pour plaire au plus grand nombre, sans pousser la réflexion plus loin. Mais on garde une emprunte de ce visage presque impassible de Toutânkhamon, personnage humaniste (et cruel), qui cherche en lui la noblesse d’un cœur humain pour comprendre ce qui se passe autour de lui, et servir son peuple. Son amitié sincère et loyale avec Lagus (Iddo Goldberg), est le seul thème qui survive à cette déflagration de férocité.
Pk
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pekaho · 5 years
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‘Holiday’, George Cukor <3
(Vacances)
Une pure merveille d’intelligence et de grâce, sous la houlette du talentueux George Cukor. Cary Grant, comme toujours, y est d’une élégance et d’une simplicité proche du miracle, face à une Katharine Hepburn passionnée et touchante. Il s’agit d’une histoire de mariage à venir, du moins en apparence, mais Cukor évoque avec humour et finesse les attentes parentales, la pression sociale, le rapport à l’argent, et surtout la liberté d’expérimenter à sa manière pour le personnage de Grant. Il faut quelques minutes pour y entrer, puis on est emporté par un tourbillon de joie et d’allégresse, malgré les tourments des personnages, presque comme dans un film de Frank Capra.
Ces personnages se dévoilent peu à peu, dans leur beauté cachée, de la sœur magnifique qui préserve un espace cher à son cœur dans l’immense maison froide, jusqu’au frère tendre et délicat, qui cache quelque secret inavouable et la difficulté d’affronter son père, derrière un alcoolisme doux. L’histoire ne cède jamais à un jugement facile des personnages, et on sent à quel point le cinéaste éprouve de la tendresse pour chacun d’eux. On comprend d’autant plus Peter Bogdanovitch racontant (‘Les maitres d’Hollywood’, vol.1) à quel point ce film le rendait heureux à chaque visionnage, et lui redonnait confiance en la vie.
Cette qualité particulière des films généreux, où on apprend des choses sur la vie (et dans la joie), est rare aujourd’hui, où beaucoup d’objets cinématographiques sont devenus des produits jetables de surconsommation. ‘Holiday’ nous rappelle ce qu’est un joyau de la comédie, truffé de répliques fines et cinglantes et d’humanité, riche et aux mille reflets, qui sort de l’écran pour venir nous atteindre quelque part dans notre propre mystère. Cary Grant y fait des pirouettes, dans un environnement qui ne d’y prête pas, mais sa plus grande folie est dans le propos plus que dans l’image: écouter le fond de ses tripes pour tracer son chemin. Plusieurs personnages, dans ‘Holiday’, bravent les conventions et murs de la pensée bourgeoise qui les entourent, osant simplement partir à la recherche d’eux-mêmes. Il s’agit d’affirmer un ‘je suis’ déterminé, tout en restant dans l’humour et la légèreté. Formidable!
‘Soyez vous-même, les autres sont déjà pris’ (Oscar Wilde)
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pekaho · 5 years
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‘The Adventures of Robin Hood’, Michael Curtiz & William Keighley
(Les aventures de Robin des Bois)
Héros légendaire du Moyen-Âge anglais, qui a même peut-être existé, Robin des Bois (Robin à la Capuche en v.o.) trouve ici, sans aucun doute, sa meilleure adaptation au cinéma. Pourquoi?
Déjà, le casting est inimitable: Errol Flynn y déploie son charisme bienveillant et empli d’autodérision. Face à lui, Olivia de Havilland, Basil Rathbone (futur Sherlock Holmes) et Claude Rains (L’homme invisible, Les enchaînés) sont d’un sérieux égocentrique hautain, détestable et tout ampoulé, qui donne envie de les voir se faire remettre à leur place. Et puis la réalisation de Michael Curtiz, géant du cinéma, servi par son Technicolor lyrique qui projette le film vers les contes de fées, et une maitrise de son Art et du jeu des ombres, flirte parfois avec le sublime!
Entre l’étonnant sifflement des flèches, le foisonnant banquet dans la forêt, le tournoi d’archer au cours duquel une flèche d’or est à gagner, le film est un spectacle ultra-coloré et plein de vie, traversé de joie, d’action et d’une certaine folie, un peu alourdi deux ou trois fois par quelques bondieuseries d’époque et un romantisme daté bien que charmant. Pouvoir, stratégies, mensonges, usurpation d’identité… On y retrouve tous les ingrédients du polar moderne, avec une légèreté qui a échappé à ses suites et remakes, une violence relative, et un étrange réalisme fluo absent de sa célèbre version animée. L’émotion, elle, vient nous prendre par surprise au détour d’une scène lors de laquelle un personnage important et incognito en apprend plus sur ce qui s’est passé en son absence…
Grâce a ses qualités, et la personnalité humble du héros au rire tonitruant et jovial, ce film culte octogénaire connait la magie d’une jeunesse immuable, magnifiée par une très belle restauration HD qui fait exploser le Technicolor aux quatre coins de l’écran. Il porte en lui l’essence du véritable film d’aventure, avec la légèreté et l’humour qui donne de la puissance à son sujet intemporel: la révolte et la compassion face à ceux qui se croient puissants sous prétexte d’un pouvoir usurpé. Universel. Un grand moment de cinéma <3
- I’m called Robin Hood. - i seem to have heard of you. - Nothing good I hope.
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pekaho · 5 years
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Peaceful place
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pekaho · 5 years
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‘Saint Jack’, Peter Bogdanovitch
(Jack le Magnifique)
Formidable Ben Gazzarra, rayonnant de naturel et de simplicité dans ce beau film sur un tenancier installé à Singapour. Il connait tout le monde, tout en étant très solitaire. L’arrivée pour quelques jours de ce comptable anglais, qui bosse pour un de ses patrons, provoque le début d’une belle amitié.
Produit par Roger Corman (maitre de la série B et d’un vivier d’une foule de futurs grands cinéastes et comédiens), servi par des acteurs épatants, Bogdanovitch adapte le roman de Paul Théroux, accompagné du génial chef opérateur Robby Müller (‘Paris, Texas’) et offre à George Lazenby un rôle bien loin de son personnage de 007. Il réussit un film sans être moralisateur, où le temps glisse, où son héros discret et rayonnant traverse la vie avec nonchalance et grâce. Il le filme avec élégance, une certaine admiration, et capte derrière le portrait d’un type qui aurait pu être une sorte de bandit glauque et sans envergure le portrait d’un être humain, équilibriste entre plusieurs frontières, apprécié pour son humanité, stoïque et élégant même lorsqu’il est mis à l’épreuve.
Quelques chansons de Louis Armstrong traversent le film, accompagnant cette démarche unique du brillant Ben Gazzarra, déjà magnifique chez John Cassavetes, et qui trouve là un rôle dans lequel il se faufile avec une aisance incomparable, avec le génie des acteurs qui semblent ne jamais se forcer. Tout en abordant des sujets intenses, sur fond d’injustice, de concurrence et d’une guerre lointaine, Peter Bogdanovitch parvient à rester léger, sans dramatiser et sans jugement.
Le film est plein de mouvements, ce personnage ne s’arrête jamais. Il est stimulé par le confort et les plaisirs qu’il veut offrir aux autres, et la gentillesse de ce nouveau copain qui n’a rien à voir avec lui (stoïque et touchant Denholm Elliott, que l’on retrouvera deux fois aux côtés d’Indiana Jones). Le cinéaste apparaît lui-même dans un rôle secondaire, avec une désinvolture presque semblable à celle de son protagoniste, mais plus immobile et distant. Un film qui travers le temps avec autant de facilité que Jack traversant la rue.
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pekaho · 6 years
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