Tumgik
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Éloignés - 27/03/2022
Le réel m'échappe, comme un rêve oublié.
La fumée dispersée de mes songes,
Prévient de l'incendie qui me ronge.
Le chaos qui m’attrape, le seul à m'apaiser.
Je m'accroche à hier, pour préserver l'amour.
A chaque battement de cils, tu voles mon apaisement.
Je cours pour te chasser, mon pas est bien trop lent.
Ton image est partout mais ton écho est sourd.
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J’ai fermé la porte - Conakry 18/07/2017
J’ai fermé la porte
Comme on éteint le son aux images des hommes, des femmes et des enfants, noyés dans l'espoir vain d'atteindre notre port. J'ai fermé la porte. Comme on arrête l'image d'un abattoir sanglant, qui nous remue les tripes à en voir défiler. J'ai fermé la porte. Comme on marche plus vite en voyant au métro des paroles déplacées, une main mal placée. J'ai fermé la porte. Comme on détourne les yeux d'un vieillard abîmé, aux marges de nos rues, renié et ignoré. J'ai fermé la porte. Comme on regarde ailleurs en jetant piteusement le reste de notre met, trop servi par erreur. J'ai fermé la porte. Comme on omet de lire l'étiquette d'un vêtement, qui trois fois moins cher, vient des mains d'un enfant. J'ai fermé la porte. Comme on jette un déchet aux cimes d'un centenaire, feignant d'en oublier les conséquences amères. J'ai fermé la porte. Comme on met des œillères aux chevaux trop pressés pour qu'ils oublient alors qu'ils ont été dressés. J'ai fermé la porte. Comme on s'empêche d'entendre les mots qui nous foudroient et qui dans le silence, nous soulagent d'un poids. Le poids de notre honte de détourner les yeux, de devenir sourd et muet avant l'heure. Afin qu'en cet instant on ignore la souffrance et on protège notre âme de cette mauvaise potence. J'ai fermé la porte aux pleurs d'un chien, entendus par mégarde de la cour d'un voisin. J'ai fermé la porte comme nous en fermons tous, chaque jour qui passe et les suivants encore. Quand par lâcheté humaine nous devenons alors, complices des bourreaux qui lapident de leur haine.
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A toi - 05/08/2021
Je suis un ciel sans nuage,
Un arbre au lendemain d’automne,
Je suis le désert sans mirage,
Une brise de vent monotone.
Je suis l’âme qui se souvient
Et qui se soigne dans l’oubli.
Je suis le cœur qui s’est éteint,
Mais qui crépite du feu de vie.
Je suis, j’étais, toi, ton visage,
Ton odeur, présence, absence marquée.
Je serai toujours, et plus jamais,
Une larme séchée sur une page.
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 Départ - 2018
Mes pieds sont des pantins, arborant une cadence
Qui défit les chemins et se fout de la chance.
Ils m’enlèvent dans leur fuite, traversant les frontières,
Et bouleversant les rites, ils remuent la poussière.
Déjà abandonné, passé comme un soupir,
Le brouillard est semé sur l’ombre des souvenirs.
Rivée sur l’oasis au matin du départ,
Laissée l’odeur de lys, sans un second regard.
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Migration - Poème écrit dans le cadre d’une pièce de théâtre, 2017
Je me suis vue partir,
Tu m’as vue arriver.
Au fond, j’ai crains le pire,
Mais tu m’as relevée.
Je les ai vu rire, pleurer, sourire,
La bouche en cœur et les yeux de cire.
Et ces autres, moites, torturés,
Le cœur, par la peur abimé.
J’ai cru mourir mille fois,
Autant de peur que d’effroi.
J’ai cru mes forces perdues,
Et mon passé disparu.
Pourtant je suis ici.
Debout, et les pieds enracinés.
Toi, Vie, tu m’as souri.
De me battre, jamais, je ne cesserai.
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Dernier poème en date
Maternité - 05/08/2021
Je n’entends plus la chanson du Vent,
Je ne vois plus la danse de l’Air,
Je ne connais plus l’odeur de Terre,
J’ai oublié la quiétude du Temps.
Le silence m’a menti dans ses promesses d’avenir,
Le bruit sourd de mon être brouille mes souvenirs.
Vieillesse tant désirée, Oh toi que j’ai cherchée,
Dans la maternité tu as su t’immiscer.
Souveraine des pensées, conquérante des désirs,
Apportes-tu la paix, ou les songes des martyrs?
Tu révèles l’aventure que l’habitude scellait,
La douceur d’un amour plus sincère que l’était
Tous les sursauts du cœur mille fois rabroués,
Et qui domine le monde sans vouloir sans vanter.
Je réapprendrai à écouter le vent murmurer ses secrets,
En regardant ces petits doigts me montrer les arbres danser.
Je m’enivrerai des odeurs: de la mer, de la terre, des forêts,
En savourant le temps que m’offre chaque minute à leurs côtés.
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