“Maïté Marra a grandi au bord du torrent médiatique, de l’assourdissante surenchère d’informations sensationnelles et amnésiques qui nous livrent de prétendues images du réel. Elle a aussi passé son adolescence dans le paysage sans aspérité d’une ville nouvelle construite sur un marécage asséché. Celle-ci fait l’objet d’une des premières éditions photographiques de Maïté Marra, ''Villefontaine'' (2016-2017). S’y instaure ce regard singulier sur les choses qui entourent l’artiste et la touchent, où l’image objective est affectée par une tendresse personnelle en même temps qu’un sentiment de déjà-vu. Ce décor ordinaire d’une ville sans histoire parait traversé par des images rémanentes de films noirs ; les parterres municipaux semblent fleurir sur des émotions et des désirs enfouis – de changer les choses, pourtant les images n’en montrent rien, comme si la photographie arrivait trop tard.
Se pose-t-elle de manière toujours plus obsédante aux nouvelles générations d’artistes, la question des moyens dont le film et la photographie disposent encore pour faire sentir quelque chose du monde ? C’est ainsi que l’enjeu documentaire est mis en cause chez Maïté Marra, elle qui a choisi de saisir les événements en retournant sa caméra vers le bas côté de la route et d’aborder le contexte social et politique en y prenant son propre pouls.”
Julie Portier, ''Les enfants du Sabbat 19'', catalogue de l’exposition, Le Creux de l’enfer, Thiers
2023 * projet d’éducation artistique et culturelle avec les élèves de l’atelier d'écriture du collège Jean Macé de Villeurbanne, en partenariat avec URDLA
2023 * A la recherche de mon nouveau chez moi, projet de la classe de 4e3 du collège Jean Macé de Villeurbanne dans le cadre du projet « Exil : D’ici et d’ailleurs, au-delà des frontières » mené avec la Délégation Académique aux Arts et à la Culture de Lyon (DAAC) pendant l’année scolaire 2022 – 2023
en partenariat avec URDLA
voir le film ici
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2023 * projet d’éducation artistique et culturelle avec les élèves de l’atelier Art contemporain du lycée La Pléiade de Pont-de-Chéruy (38), en partenariat avec URDLA pendant l’année scolaire 2022 – 2023
voir l’édition ici
samedi 4 mars 2023 * rencontre à URDLA autour de l’exposition Sur le fil
avec (de gauche à droite) Christian Lhopital, Maïté Marra, Laurence Cathala, Cyrille Noirjean, Rémi de Chiara et Laura Ben Haïba
photo : Blandine Devers
2023 * Sur le fil, exposition collective à URDLA jusqu’au 2 avril 2023
avec Laura Ben Haïba, Rémi De Chiara, Phoebe Boswell, Mario Merz, Anne-Lise Broyer, Laurence Cathala, Lucie Chaumont, Valérie du Chéné, Guillaume Constantin, Anne-Lise Coste, Mark Geffriaud, Marcia Hafif, Christian Lhopital, Jérémy Liron, Sandra Lorenzi, Maïté Marra, Jean Messagier, Tony Morgan, Olivier Notellet, Pierre Pinoncelli, Caroline Sagot-Duvauroux, Sylvie Selig, Karen Serra, Sarah Tritz, Lucy Watts, Faezeh Zandieh
photos : Cécile Cayon
2023 * MOTEUR !, projet d’éducation artistique et culturelle avec les élèves de CMB et CMC de l’école Lazare Goujon de Villeurbanne, en partenariat avec URDLA, LPA et Villeurbanne 2022 - Capitale française de la culture
restitution le mardi 24 janvier 2023 dans le parking LPA de l’Hôtel de ville de Villeurbanne en présence des élèves, de leurs ami.e.s, de leurs parents, des partenaires du projets et de quelques curieux.
voir le film ici
lire l’article dans Viva Villeurbanne
2022 * Chapitre III : La chambre implantable
Prix Jeune création Auvergne-Rhône-Alpes de la 16ème biennale d'art contemporain Lyon
vidéo mini DV 4/3, couleurs et son, 22 minutes
treize textes composés en Univers, imprimés en offset sur papier Fedrigoni
installation lumière, dimensions variables
avec l'aide de Thomas Leblond, designer graphique
Aurélien Marra, conseiller technique lumière
Denis Lecoq et Cécile Mazoyer, impression offset, Ensba Lyon
et Michala Julínyová, performeuse
avec le soutien de Transpalux Lyon
à L' Institut d'art contemporain de Villeurbanne jusqu' 31 décembre 2022
2022 * Prix Jeune création internationale Auvergne-Rhône-Alpes
exposition Jeune création internationale
à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne
16ème biennale de Lyon - Manifesto of Fragility
jusqu’au 31 décembre 2022
Chapitre III : La chambre implantable, 2022
vidéo mini DV 4/3, couleurs et son, 22 minutes
treize textes composés en Univers, imprimés en offset sur papier Fedrigoni
installation lumière, dimensions variables
avec l'aide de Thomas Leblond, designer graphique
Aurélien Marra, conseiller technique lumière
Denis Lecoq et Cécile Mazoyer, impression offset, Ensba Lyon
et Michala Julínyová, performeuse
avec le soutien de Transpalux Lyon
vidéo : Région Auvergne-Rhône-Alpes
2022 * Prix Jeune création internationale Auvergne-Rhône-Alpes reçu à l’occasion du vernissage de l’exposition Jeune création internationale - 16ème biennale de Lyon à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne
Marilou Laneuville, Théo Massoulier, Céline Kopp, Sophie Rotkopf, Estelle Pagès, Nathalie Ergino, Marie Cozette, Mélanie Pocock
Amandine Arcelli, Alma Sauret-Small, Pierre Unal-Brunet, Maïté Marra, Louise Mervelet et Nora Guislain, Jimmy Beauquesne
photo : Blandine Soulage
Chapitre III : La chambre implantable, exposition Jeune création internationale - 16ème biennale de Lyon à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne jusqu’au 31 décembre
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Chapitre III : La chambre implantable, 2022
vidéo mini DV 4/3, couleurs et son, 22 minutes
treize textes composés en Univers, imprimés en offset sur papier Fedrigoni
installation lumière, dimensions variables
avec l'aide de Thomas Leblond, designer graphique
Aurélien Marra, conseiller technique lumière
Denis Lecoq et Cécile Mazoyer, impression offset, Ensba Lyon
et Michala Julínyová, performeuse
avec le soutien de Transpalux Lyon
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La chambre implantable, installation et textes, est une tentative d'expérience artistique et littéraire afin de rendre une expérience sensible, émotionnelle.
La chambre implantable est une installation en trois espaces construite comme un œil inversé : d'abord le premier espace, la rétine/l'écran, sur laquelle est projetée une image, un film, de l'autre côté de l'écran, en franchissant une porte on arrive dans le deuxième espace, la chambre postérieure de l’œil, cet espace entre le cristallin et la rétine ou se retourne l'image, ici la chambre et les textes, puis, de l'autre coté de la fenêtre, le troisième espace le monde, le réel. Or cette fenêtre sur le réel ne donne sur rien : un espace abstrait dans lequel un projecteur projette une lumière artificielle en direction de la fenêtre produisant l'illusion d'une journée ensoleillée, projetant lumière et ombre à l'intérieur de la chambre : une fiction.
Le projet de La chambre implantable s'inscrit dans la continuité de ma pratique artistique. C’est un nouveau développement de la question de la représentation déjà en place dans le film Cartographie d'une violence avec corps et mots, film réalisé pendant une résidence au macLYON en 2018. Dans ce film, à partir du témoignage d'une agression, ma problématique était bien celle d'interroger les deux lieux de la représentation, le film et le musée, et poser les questions suivantes : est-ce qu'un lieu d'art peut donner une place à une histoire traumatique ? Est-ce qu'on peut se retrouver face à la violence traumatique et la mettre à distance ?
Un élément charnière de la mise en forme du film Cartographie d'une violence avec corps et mots était le rejeu, la répétition des espaces : l'espace du film était l'espace du musée, l'espace du musée celui du film, et en entrant dans l'espace du musée dédié au film on avait construit un petit couloir qui tournait à droite rejouant un des mouvements du personnage dans le film. Enfin, bien que se ressemblant, l'espace du musée et l'espace dans le film ne correspondaient plus, le musée ayant été largement réagencé pour accueillir les nouvelles expositions.
Dans le projet La chambre implantable, la question de savoir ce que peut la représentation dans un lieu d'art est la même et les enjeux plastiques sont mieux pris en charge conceptuellement par l'augmentation des espaces (espace film / espace chambre / espace éclairage inaccessible) et le passage par la porte puisque face à la problématique, est-ce qu'on peut se retrouver face à la violence traumatique et la mettre à distance ? ce qu'on peut éventuellement faire concrètement c'est rentrer, ressortir, rentrer, ressortir : la porte c'est à la fois l'entrée et l'échappatoire, entrer et faire face au traumatisme, sortir et échapper au traumatisme. La porte, c’est le passage de la présentation et l’absence de recul à la représentation de la violence et la possibilité d'une œuvre d'art.
Dans La chambre implantable, il y a aussi des textes. Ils sont la seule mesure extérieure de la souffrance, il rendent compte des corps qui souffrent et se transforment pour exprimer les traumatismes. Mon écriture est nourrie des écritures de la douleur comme celle de Charlotte Delbo dans son recueil Aucun de nous ne reviendra. Auschwitz et après I. Sans jamais chercher à me comparer à Charlotte Delbo et à ce qu’elle a vécu, la lecture de ses textes m'a permis d'imaginer que l'écriture de la violence, aussi difficile soit sa lecture, il est possible de l'écrire. Mon écriture est aussi nourrie des écrits de Marguerite Duras, qui nous dit qu'« écrire c'est hurler sans bruit », il y a des écritures très crues, dures, d'une grande violence parfois, qui ouvrent pourtant les possibilités de formes littéraires tout autant que visuelles, cinématographiques ; du scénario d'Hiroshima mon amour (1960) avec Alain Resnais, Le Vice-Consul (1966) ou encore Le ravissement de Lol V. Stein (1964).
« Elle vomit, s'efforce de vomir l'enfant, de se l'extirper, mais c'est de l'eau de mangue acide qui vient. Elle dort beaucoup, elle est devenue une dormeuse, c'est insuffisant : nuit et jour l'enfant continue à la manger, elle écoute et entend le grignotement incessant dans le ventre qu'il décharne, il lui a mangé les cuisses, les bras, les joues – elle les cherche, il n'y a que des trous là où elles étaient dans le Tonlé-Sap –, la racine des cheveux, tout, il prend petit à petit la place qu'elle occupait, cependant que sa faim à elle il ne l'a pas mangée. »
Marguerite Duras, Le Vice-Consul, p.18, éditions Gallimard, 1966, collection L'imaginaire
Dans cette tentative d’écrire l’écriture de la violence, se pose la question du point de vue, du recul. Le point de vue sur l'événement traumatique, la prise de recul et sa tentative de restitution plastique et artistique. Ma réflexion s’est alors enrichie du très inspirant texte de Tristan Garcia « Le point de vue décollé », publié dans le catalogue de l'exposition Vue d'en haut au Centre Pompidou-Metz, que j'ai personnellement trouvé dans son ouvrage Kaléidoscope I : Images et idées (2019). Dans ce texte il étudie différentes constructions du point de vue, dont la notion de surplomb qui m'intéresse ici.
« […] Le surplomb est alors le lieu symbolique de la survie.
[...]
[…] le propre du surplomb est de dégager la vue du point de vue sans pour autant les couper l'un de l'autre. Le sol sous les pieds de l'observateur est le même sol qui roule jusqu'au creux de la vallée où séjourne la menace, l'ennemi ou l'objet de curiosité. L'observateur ne sort pas du paysage qu'il observe, le militaire n'abandonne le champ de bataille que pour y retourner et la catastrophe, à l'image de l'inondation qui baigne les pieds du survivant, peut toujours remonter jusqu'à nous.
[...] le surplomb exprime le mouvement de son point de vue qui s'élève sans déserter la scène du spectacle : une position éminente, mais également humble, consciente d'être élevée et de partager le sol avec la scène qu'elle nous permet d’apercevoir. »
Tristan Garcia, Kaléidoscope I : Images et idées, pp.80-82, éditions Léo Scheer, 2019
Dans La chambre implantable, une proposition est faite au visiteur, le franchissement de l’écran. C'est une idée fantasmée et fantastique que certains cinéastes ont déjà mise en images : Jean-Luc Godard dans Les carabiniers (1963) et Woody Allen dans La Rose pourpre du Caire (1985) ou encore Leos Carax dans Holy Motors (2012). Ce désir de voir au-delà de l'écran, de vouloir voir, de vouloir savoir au risque de détruire (Godard) est aussi l'expérience de tous les rêveurs : dans un rêve une porte, un escalier, un mouvement de tête peut à tout moment vous faire basculer dans un nouveau monde, nouveau décor, nouvelle situation. Il faut à chaque instant reprendre le fil de l'histoire en mouvement, malgré vous, avec vous.
La proposition n'est ni rêvée ni symbolique, on peut traverser l'image dans la réalité. On revient alors à mes questionnements annoncés précédemment sur la représentation, comment aller au-delà de l'image, la franchir pour s'interroger sur la possibilité d'avoir accès à une réalité ? Comment des institutions peuvent permettre et accueillir des récits de violence traumatique, permettre de dire l’indicible ? L'espace dans lequel a lieu l'exposition est essentiel à la construction de la pièce en établissant la transgression par ces deux espaces qui communiquent par une porte : il est impossible d’entrer directement dans l’espace d’exposition des textes, les espaces construisent un récit de la transgression. Les espaces proposent une opposition entre la protection et l’apaisement du premier espace, les traumatisme et violence du deuxième espace, entre nature vivante et magique du premier espace et le tabou indicible et inaudible du deuxième espace.
2022 * COLL-COLL (collections/collège) projet d’éducation artistique et culturelle avec les élèves de 5e3 du collège du Val d'Ardière de Beaujeu, en partenariat avec les collections du musée Marius Audin de Beaujeu et URDLA
voir le padlet du projet ici
2022 * Grandes impressions, projet d’éducation artistique et culturelle sur l’année scolaire 2021-2022 avec l’école Rosa Parks et URDLA dans le cadre de Villeurbanne 2022, Capitale française de la culture
avec les artistes Laura Ben Haïba, Rémi de Chiara, Frédéric Khodja, Jérémy Liron, Maïté Marra et Guillaume Perez
voir l’ensemble du projet présenté sur le site de URDLA
2022 * Grandes impressions, projet d’éducation artistique et culturelle sur l’année scolaire 2021-2022 avec l’école Rosa Parks et URDLA dans le cadre de Villeurbanne 2022, Capitale française de la culture
avec les artistes Laura Ben Haïba, Rémi de Chiara, Frédéric Khodja, Jérémy Liron, Maïté Marra et Guillaume Perez
Blandine Devers et Cyrille Noirjean présentent un monotype réalisé avec la classe de CE2
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