LA PRESIDENTE 3EME AU SCRATCH AU FUJI.

C’est simple, elle a mis la concurrence sur sa brosse à dents et a frotté fort avec sur ses quenottes. Nouvelle démonstration de Courtney Dauwalter à 30 secondes de la deuxième place et 10 minutes et des bananes de la victoire au scratch. Courtney présidente de l’univers.

Terrain technique pour l'EcoTrail

Bartlomiej Przedwojewski.

Quand il était petit, Bartlomiej Przedwojewski a fait la promesse de faire un squat à chaque fois que quelqu’un écorche son nom. Voici le résultat.

Photo Justin Galant

UNE COURSE = UN PODIUM.

La légende Thibaut Pinot est en marche et on va tous bientôt perdre une place sur nos prochaines courses de trail.

IL REVIENDRA.

ET ÇA VA ÊTRE FOU.

IMBATTABLE ?

Cette stat est une folie : depuis avril 2018, Courtney Dauwalter a toujours gagné quand elle est au départ d’une course de plus de 80 kilomètres (deux abandons toutefois : Western 2019 et Hardrock 2021). La présidente de l’univers fait donc des smoothies avec la concurrence depuis 6 ans sur les ultras. Cinq techniques pour que la présidente ne soit (peut-être) pas sur la plus haute marche du podium sur sa prochaine course :

• Remplacer son dentifrice par du Wasabi. Ça tombe bien, sa prochaine course est le Mont Fuji 100.

• Remplacer les poils de sa brosse à dents par des aiguilles.

• Lui donner des chaussures en taille 34 (et intervertir les deux pieds, c’est plus prudent).

• Engager Bernard, le meilleur bénévole menteur de l’histoire, pour qu’il lui communique de mauvaises informations sur le parcours et les écarts.

• Fermer la “pain cave” pour y faire des travaux et tout repeindre en bleu.

Le jour où Courtney ne sera pas première sur un ultra, les dentistes arrêteront de mentir et les poules auront des dents.

Photo Alexis Berg

CES 10 TRUCS QUI PROUVENT QUE TU FAIS DU TRAIL.

• 1. Tu portes toujours ta montre. On sait jamais, ça peut à tout moment basculer sur un 60 bornes 3000 de dénivelé ou une séance de côtes.

• 2. Tu as des pieds immondes et tes ongles ont leur place dans un musée d’art contemporain.

• 3. Ton bronzage l’été est… comment dire sans être vexant ? Surprenant. La mode des chaussettes hautes n’arrange rien.

• 4. En vacances, tu cherches toujours un KOM à jouer, un peu comme un chien qui veut absolument marquer son territoire en urinant partout.

• 5. Ta vie est un Tetris et ta passion pour le trail est un petit carré que tu peux placer absolument partout dans ta journée, même quand c’est l’heure de bosser ou de pioncer.

• 6. Tu te lèves pour une sortie longue ou une course à une heure ou quand t’étais plus jeune tu rentrais de soirée pour te faire des pâtes au Nutella.

• 7. Tu peux conserver les bracelets des grosses courses quelques jours, semaines ou même toute ton existence pour bien montrer au reste du monde que tu es quelqu’un d’absolument extraordinaire.

• 8. Quand il te reste 80 bornes à faire en bagnole, tu ne peux pas t’empêcher de calculer combien de temps tu mettrais en courant. D’ailleurs, ta vie est un calcul permanent et entre la vitesse ascensionnelle, les minutes au kilo ou encore les temps de pause aux ravitos, t’es pas loin d’un doctorat en mathématiques.

• 9. Ton cauchemar ? Te rendre à une soirée où personne ne fait du trail et où les convives pensent que le trail c’est de la moto et Kilian Jornet un joueur de foot.

• 10. Ton cerveau est absolument incroyable car il peut te faire terminer une épreuve en 36 heures mais va complètement craquer au moins d’étendre une machine de linge propre.

Photo Alexis Berg

ARRETEZ TOUT.

Anton Krupicka a partagé ce cliché. Et s’il revenait ? Et s’il déchaînait de nouveau les passions ? Et s’il claquait une énorme course ? Et s’il sauvait le monde ?

LE PHENOMENE.

Benjamin Roubiol est devenu champion de France de Trail long. Ces championnats ne sont pas du tout notre tasse de thé : trop cadrés, trop s��rieux, trop chiants. Pas notre délire. Mais Benjamin nous force à sortir de notre silence. L’année dernière, il était devenu champion du monde de Trail long. Il avait transpiré l’humilité et répondait aux questions des journalistes surexcités avec un calme à rendre jaloux le dalaï-lama. Hier, après avoir fait une brûlure indienne à la concurrence, Benjamin a balancé qu’il n’était pas forcément plus fort que les autres. Quand on cherche le mot « modestie » dans le dictionnaire, il y a une photo de Benjamin avec des guiboles en acier et les yeux humides. Benjamin s’en cogne éperdument d’attirer l’attention car il n’a qu’une idée en tête : faire de la chapelure avec la concurrence, parler peu fort puis retourner en montagne. Merci pour tout ça.

Photo Justin Galant

MAIS QUI ES-TU, JASMIN PARIS ?

Elle est devenue la reine en devenant la première femme à terminer la Barkley. Mais pas que.

• Jasmin est née à Manchester en novembre 1983. Il devait certainement faire froid et pleuvoir mais Jasmin s’en fichait pas mal.

• Elle est la fille de deux mathématiciens. Son papa, Jeffrey Bruce Paris, est connu pour ses travaux en logique, en particulier l’indécidabilité en arithmétique de Peano, le raisonnement incertain et la logique inductive. Tu peux prendre en Doliprane.

• À 11 ans, elle décide de devenir vétérinaire. C’est chose faite un paquet d’années plus tard. Impossible de vous donner le nombre de litres de cafés ingérés pour tenir le coup.

• À l’université, elle court 15 à 20 minutes par semaine. Puis tout bascule quand elle s’installe pour bosser.

• Elle enchaîne ensuite les dingueries. Quelques exemples : 2ème au scratch des 292 bornes de la Dragon’s Back Race en 2015, 3ème des mondiaux de Skyrunning, record de la mythique Bob Graham Round, 6ème de la course de quartier de Chamonix en 2016 et bien sûr 1ère au scratch de l’impitoyable Spine Race (420 bornes à prendre la flotte et manger de la nourriture Anglaise aux ravitos imagine le délire) en 2019.

• Sur cette boucherie de 2019, elle allaite d’ailleurs sa fille aux ravitos. Elle a deux enfants.

• Elle tente la Barkley en 2022 : 3 tours. Elle y retourne en 2023 : elle entame le 4ème tour. On se dit alors que Jasmin a plus de chances de terminer un puzzle de 100 000 pièces dans un pièce plongée dans l’obscurité que de venir à bout de la Barkley.

• Mars 2024 : le monument. Jasmin termine la Barkley 99 secondes avant la fin des 60 heures. « Je frissonne toujours de penser à ce dernier kilomètre » lâche Jasmin quelques jours après être revenu sur la planète Terre.

• Elle n’est pas sur Instagram. Elle n’aime pas qu’on lui parle de ses exploits.

• « Je n’ai plus besoin de me concentrer sur ce désir de le faire. Maintenant, je peux donner toute mon énergie aux autres ».

Yes : Jasmin est la reine.

Photo Howie Stern

LA BARKLEY EST-ELLE TROP FACILE ?

C’est bon, on rigole. N’empêche que cette année cinq tarés ont terminé le festin de ronces : Ihor Verys (58h44’59’’), John Kelly pour la 3ème fois (59h15’38’’), Jared Campbell pour la 4ème fois (59h30’32’’), Greig Hamilton (59h38’42’’) et bien sûr la reine Jasmin Paris (59h58’21’’). Un record. Pour que la Barkley reste ce truc complètement maboule et que le créateur Laz ne fasse pas une dépression, voici cinq idées pour corser l’affaire :

• Laz n’allume pas une cigarette (synonyme de départ) mais se met à vapoter. Il ne peut pas avoir de finisseurs si la course ne démarre pas.

• Laz peint la barrière jaune dans une autre couleur. Si la barrière est verte, ils ne pourront pas toucher la barrière jaune. C’est très tordu mais bougrement intelligent.

• Laz demande à un gamin de donner un chiffre entre 5 et 1000. Ce chiffre sera le nombre de tours à parcourir.

• Laz exige que la troisième boucle se fasse en bâton sauteur, mains dans le dos, en chantant « En passant par la Lorraine » en langue des signes.

• Laz remplace les bouquins dont il faut arracher les pages qui correspondent au numéro de dossard par des liseuses.

Vivement l’année prochaine.

Photo Howie Stern

99 secondes avant la fin des 60 heures. Jasmin Paris est entrée dans l’histoire en devenant la première femme à terminer la Barkley avec un suspens qui ridiculise les meilleures séries Netflix. Jasmin est désormais au paradis.

Images @escoacorrere

JASMIN PARIS L`A FAIT.

99 secondes avant la fin des 60 heures. Après avoir vu ça, on peut mourir tranquille.

Photo Howie Stern

ELLE L`A FAIT.

La Barkley, c’est comme un requin : il y a plusieurs rangées de quenottes. Mais Jasmin Paris a frappé fort sur la Barkley et devient la première femme à terminer cette boucherie. 1 minute et 39 secondes avant la fin des 60 heures. Après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. Ihor Verys (58h44’59’’), John Kelly pour la 3ème fois (59h15’38’’), Jared Campbell pour la 4ème fois (59h30’32’’) et Greig Hamilton (59h38’42’’) ont eux aussi terminé le festin de ronces. Les gorges sont nouées et les muscles à genoux. C’est donc la fin du calvaire et le début du repos quand les cuisses n’en peuvent plus, le cerveau ne répond plus et les yeux ouverts avec les larmes juste là. Cette course est une horreur, quelque chose d’unique, un truc bizarre qui dérange et qui fascine. Ce n’est pas la plus belle. C’est juste la Barkley.

ALERTE ALERTE ALERTE.

ALORS PEUT-ÊTRE ? Jasmin Paris vient de terminer la 4ème boucle de la terrifiante Barkley. Temps total : 46 heures et 29 minutes. Il lui reste donc 13 heures et 31 minutes pour devenir la première femme de l’histoire à terminer la Barkley. Est-ce que c’est énorme ? Oui. Est-ce qu’on y croit ? Oui. Est-ce que Jasmin Paris devrait-être la nouvelle reine d’Angleterre si elle y parvient ? Oui.

Photo Howie Stern

LE RETOUR.

C’EST LE RETOUR DE L’INCROYABLE BARKLEY. 10 raisons de suivre ce film d’horreur aussi adoré que détesté :

• 1. Un tour d’environ 42 bornes à faire 5 fois en moins de 60h pour entrer dans l’histoire. 210 bornes en 60h, c’est du 3,5 à l’heure. Ajoute environ 20000 mètres de D+ et t’arrives à ce constat délirant : seulement 17 types ont terminé le truc depuis 1995.

• 2. Laz, le créateur de cette boucherie. On dirait un mec complètement bourré alors qu’en réalité c’est un type brillant d’une finesse rare. C’est pas ironique.

• 3. Un parcours infâme dans une forêt immonde, le tout hors sentier et sans balisage. Pourquoi ? En 1977, l’assassin de Martin Luther King s’échappe de la prison « Brushy Mountain State Penitentiary ». Il est rattrapé après 55h et… 13 bornes. Laz, solide coureur à l’époque, le troll en disant qu’en 55h il aurait fait 100 miles. La Barkley était née.

• 4. Un parcours qui passe sous cette prison désormais à l’abandon. Crise d’angoisse is coming.

• 5. Un départ donné quand Laz allume sa clope. Pas de musique épique, on n’est pas chez Mickey ici.

• 6. Des bouquins avec des titres évocateurs comme « No time for tears » dont il faut arracher la page qui correspond à ton numéro de dossard pour prouver que t’es bien passé. Sublime.

• 7. Une météo changeante mais globalement exécrable. Compte pas sur Laz pour sortir un parcours de repli.

• 8. Aucun matos obligatoire. Évidemment, les GPS et téléphones sont interdits. Si t’es dans la merde, t’es dans la merde.

• 9. Pour la sécurité, Laz a un jour filé des « clickers » aux coureurs. Mais le souci c’est que les clickers n’étaient reliés… à rien.

• 10. Un prix d’inscription : 1,60$. Si tu vas au bout, c’est 0,007$ du kilo. Ça va.

Cette course est donc un cocktail réunissant du grand n’importe quoi, des ronces qui lacèrent les guiboles, des montées répugnantes qui flinguent les cuisses, des chevilles martyrisées, du poulet, un froid de canard, des brutes qui pleurent, des lignes à haute tension, des types modestes, une forêt aussi hostile qu’une piscine de piranhas et un créateur qui fait jouer de grands enfants. Alors jouons.

Photo Alexis Berg

Qu’est-ce donc cette diablerie ?

Le technique, mythique et terrifiant EcoTrail Paris. Sur cette photo, une zone délicate du parcours appelée passage pieton.