Tumgik
lefenua · 2 years
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A peine armé de mon niveau 1 je m’élance sans reculer pour mes deux premières plongées à Faka.
Ce sera la passe nord.
Nous sommes deux équipes deux palanquées. Marc notre guide rentré d’Asie. Il connaît déjà ce lagon. Il était venu faire son service militaire ici. Nous ne savons rien de lui, de ses yeux bleus, de ses cheveux gris, de son corps frêle, ni de sa comparaison avec Vincent Cassel ni avec celle de Clint Eastwood plus jeune.
Nous savons qu il est là et comme beaucoup il a quelque chose à régler.
Au signal nous plongeons de concert dans ce bassin bleu nuit. Il nous fait signe. Nous devons dégonfler nos gilets pour plonger à plus de 20m.
La lumière se fait peu à peu dans ces brumes sous marines, puis les premiers poisson apparaissent devant nos yeux, par dizaines par centaines.
Des barracudas des Napoléon des flûtes et des requins innombrables. Des gris, des pointes blanches, des dormeurs.
Nous sommes interdits. Ils nous longent nous observent se faufilent ici et la à côté de nous devant nous immobiles.
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lefenua · 2 years
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C’est parfois quand on se perd qu’on se retrouve. Seul avec soi même. Personne. Un vide sidéral s’installe sous ce néon blanc qui éclaire cette abri de fortune.
Dans la nuit Blanche une lumière au loin scintille pour indiquer le nord de cet atoll, vestige d’un volcan du pacifique sud.
La Sonate au clair de lune de Beethoven se confond avec le bruit silencieux du lagon.
Je voudrais dormir et dans le même temps je voudrais capter ce silence.
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lefenua · 2 years
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Fakarava 20.55 - 22.08.2022
Je suis seul abrite sous cette hutte faite de feuilles de palmiers, quelques tronçons de bois soutiennent cette armature fragile.
La pluie tombe cette nuit sur Fakarava, quelques poussières de pluie glissent entre les lames de cette couverture de paille.
Au milieu de cette pièce posée à nue sur cette plage déserte, une grande table de bois sombre, un comptoir improvisé, deux réfrigérateurs qui conservent tant bien que mal les denrées alimentaires. Un pot de sauce tomate trône au dessus de l’un d’eux.
Des coquillages font office de decorum, une noix de coco est éventrée à côté de la vaisselle méticuleusement faite.
Ici il n’y a ni eau ni réseau. Le réseau devient une resource vitale, la plaie des temps dits modernes.
L’eau clapote à côté à côté de moi.
Il est 20.47. La nuit est noire, aucune lumière à l’horizon. Un silence de plomb. C est angoissant, fascinant et déroutant pour un citadin immergé dans ces lagons du bout du monde.
Ici il ne peut rien vous arriver, il ne doit rien vous arriver.
Ici nous revenons à l’état premier.
Qui sommes nous, de quoi avons nous réellement besoin?
C’est la que je réalise que pour vivre nous avons uniquement besoin d’un peu d’eau potable, de quelques nutriments pêchés ou cueillis, d’un peu de lien social mais surtout d’amour.
Il réchauffe les cœurs, nous accompagne dans nos actions et nos inactions, il est un moment de partage et d’éveil. Il éveille l’âme et l’esprit. Il fait se sentir vivant, il est l’énergie vitale qui anime chaque être.
Cet amour a pour moi un visage m, un prénom et une grâce unique, Pilla.
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lefenua · 2 years
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Expérience du bout du bout du monde.
Nous nous sommes posés à 15.30 sur cet atoll des îles Tuamotu classe réserve de biosphère par l’UNESCO.
Le temps s’arrête, le vent souffle paisiblement, le soleil se pose sur l’horizon à peine nuageux.
La lumière est orangée.
Nous arrivons dans un camping où séjourna Pilla il y a un an. Sa tente est encore là posée sur le sable face à ce lagon.
Des chiens errants, des palmiers solitaires, un sable blanc.
Mon esprit vague et divague.
Je pense à elle, à nous, à l’an dernier, à ces expériences de vie, à cette rencontre inattendue, à sa lumière qui flotte sur moi comme un ange bienveillant.
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lefenua · 2 years
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Day 4
Teahuppo
13.40 nous arrivons la Marina le temps est pluvieux, le ciel gris, la tension des surfeurs qui domptent la mâchoire de Teahuppo se ressent sur ce parking.
Les bateaux navettes qui nous amènent sur le spot de succèdent dans un balai ininterrompu.
Tahiti coco arrive, un polynésien a qui l’on ne pourrait donner d’âge . Il porte un boardshort et un coupe vent orange qui tranche avec la Montagne abrupte qui plonge dans l’océan.
Il met les pleins gaz le paysage est incroyable. Les jets ski nous précèdent pour amener les riders sur la vague.
La mer est tempétueuse, violente, brutale.
Le bateau se positionne au niveau de la barre, là où la lèvre se ferme telle une mâchoire pour engloutir ces athlètes des mers.
Les vagues se succèdent avec une violence inouïe, les cris accompagnent les surfeurs qui tentent de dompter cette vague surpuissante. Le spectacle est grandiose.
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lefenua · 2 years
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Picasso
Tahiti. 19 août 2022 - 22h38
Le ciel est sombre, la lune illumine cet océan translucide et vierge.
Ces deux derniers jours, j’ai effectué 4 plongées variant des lagons à l’océan. 
Jeudi 18 août, le temps était chaotique, la pluie s’abattait sur ce zodiac qui nous menait sur site. Après avoir plongé sur le site des 3 épaves, nous nous sommes immergés à l’aquarium qui regorge de poissons, une zone protégée.
Aujourd’hui, j’ai effectué mes deux dernières plongées le soleil s’étant enfin dévoilé à nos yeux ébahis. Nous avons débuté par la barrière de corail avant de retourner à l’aquarium admirer ces épaves d’hydravion, de bateaux gorgées de poissons perroquet, poissons ange peau de citron, chirurgien bagnard, anémone de mer, demoiselles raies blanche, poisson dragon, baliste Picasso. Ces noms chantent comme les plus belles oeuvres d’art du pacifique.
Après 1h30 de plongée à plus de 20 mètres de profondeur, nous remontons doucement à la surface savourer le plaisir de cette expérience unique.
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lefenua · 2 years
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Perfect symphony
Tahiti. 14 août 2022
Nous naviguons dans les eaux cristallines de la Polynésie française, un écrin composé de 5 archipels et 118 perles, 118 îles disséminées dans l’océan Pacifique.
A babord, l’île de Thaiti, à tribord celle de Moorea. Tahiti est comparable à une émeraude qui plongerait dans l’océan Pacifique Sud. Le mariage inattendu de deux pierres précieuses.
Nous avons mis le cap vers la presqu'île de Taiarapu ou Tahiti Iti. 
Nos regards sont tournés vers l’horizon à la recherche des baleines à bosse qui ont parcouru des milliers de kilomètres depuis l’Antarctique pour donner naissance à leurs baleineaux dans ce paradis perdu.
Soudain mon regard distingue à quelques mètres une volute de fumée qui transperce ce miroir d’eau. 
Dans le silence du pacifique, nos regard sont figés.
Deux baleines à bosse apparaissent sous nos yeux. Elles ondulent à la lisère de l’eau avec une prestance indicible. L’instant est magique.
Gilles et moi plongeons du bateau pour nous en approcher. Elles sont à quelques mètres et nous entendons le chant d’un mâle siffleur qui communique avec ses congénères apparus il y a plus de 50 millions d’années.
Nous resterons de longue minutes à les admirer danser dans l’océan.
La vie me surprend chaque jour.
La vie me comble chaque jour, notamment quand elle m’offre la chance de réaliser des rêves insoupconnés.
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lefenua · 2 years
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Ma déclaration
Punaauia. 13 aout 2022 - 8h11
Je me suis réveillé d’un long sommeil qui m’a bercé pendant plus d’un an. J’ai fait les rêves les plus fous, j’ai cauchemardé et j’ai plongé dans les affres de la vie parisienne.
J’ai rêvé que mon regard croiserait le sien, j’ai rêvé que ma main prendrait la sienne, j’ai rêvé que mon souffle se confonde avec le sien, j’ai rêvé que mes lèvres embrassent les siennes, j’ai rêvé, beaucoup.
Je me suis levé un matin à 15.702 kilomètres de la France métropolitaine dans cette maison sur les hauteurs de Punaauia.
Mes pieds se sont posés sur cette terrasse en bois peint, mes yeux se sont levés vers l’horizon et j’ai admiré l’île de Moorea, comme un rocher au milieu de l’eau. Les vagues déferlent au large de la marina. Les voiliers sont régulièrement alignés au milieu de ce lagon. 
La colline est verdoyante, la flore est méticuleusement sauvage, ordonnée, riche, luxuriante et contemplative. Les arbres centenaires forment un couple harmonieux avec les bosquets de fleurs de tiare, les bougainvilliers et les hibiscus.
La symphonie mélodieuse des oiseaux rompt avec le bruit incessant du tumulte parisien.
Le soleil vient réchauffer l’océan pacifique sud.
Je pense à elle, à Pilla, à ses mots doux, à son regard, à ses non-dits, à son sourire, à ses yeux brumeux. Elle me manque déjà celle qui a habité mes nuits pendant plusieurs mois. Je la cherche face à moi, à l’autre bout de la table, en train de prendre son café, rouler une cigarette et voir son regard se perdre sur l’infini, l’infiniment beau.
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lefenua · 2 years
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Carnet de voyages
Punaauia - 13 août 2022 - 8h07
Ceci est un carnet de voyages, un carnet de vacances qui se lit comme il s’écoute.
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