Tumgik
eclairscapiteux · 5 months
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La folie en germe
Je rêve – et tu m’apparais comme un mirage sur lequel je peux poser mes doigts, poser mes yeux, poser mes lèvres, tenter la débauche et essayer l’orgie. La nuit, le songe, la conscience délivrée, je plonge mes bras dans la lubricité étoilée. Elle me souille les doigts, les paumes, les avant-bras, je m’y penche et vois miroiter la promesse du désir et mes yeux pâlis par l’envie. Deux nénuphars épanouis dans l’ombre. J’abolis la pudeur. Et la lumière du jour – je ramène des poignées poisseuses que j’étale méthodiquement sur mon cou et ma poitrine, et je tends mes doigts tachés jusqu’à ton torse que j’invoque dans mes ténèbres. Tu fais présence, alors il faut que le ciel s’anéantisse, je ne te veux que dans ma nuit ensalivée de brumes et de baisers.
Je pénètre les brouillards, je trace des signes sur les miroirs embués de nos fièvres. L’espace s’est brisé, déstructuré. Je ne reconnais plus ma chambre : mais que m’importe ? Aller au-delà de ce que ma conscience et la décence permet, c’est ce que j’ai demandé à ta peau quand je la lustrais avec mes doigts. Tu brilles et j’ai le paradis dans mes mains. Tu brilles et je défaudrais presque de te savoir là, à la merci de mes mots et mes envies, de savoir que tu t’offres avec la générosité d’un iris écartant ses pétales. Je t’effeuillerais du bout des doigts, caressant étamine et calice, je poserais mes lèvres sur ton anthère, avec légèreté et délice, je dévorerais tous tes pollens, et boirais tes nectars… Mais dans mon rêve, tu gis plus loin que dans ce lit où avec mon désir je me débats amoureusement.
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Je m’abattais – irrespirable folie – dans l’obscurité de mes draps et mon corps que la concupiscence tordait s’enfonçait dans les fleurs. Sombres printemps que nos ébats fleurissent. Et dans mes tissus ces roses orangées qui criaient et criaient : « Je te désire ! ». Ah quelle ivresse mais quel supplice – et le vacarme entêtant de nos mots comme susurrés à mes oreilles et ta langue humide qui claquait et le parfum de tes murmures gémis. (C’était trop, c’était beau). La clarté des phrases, les envies qui fusaient, l'or resté sur la pulpe de mes doigts… j’étais harassée, courbée dans mon écrin sous cette masse grouillante qui s’animait dans mon ventre et dont je ne savais que faire. Alors, je lui faisais la guerre, à cette liquéfaction que je sentais vouloir poindre entre mes cuisses. Et c’était plus ardent que le soleil, plus pénétrant, plus transparent que l’aurore printanière…
Si lourdes, mes épaules vaincues de rage dans cette inconscience claire, et plus je sentais l’ampleur du désir frustré, plus j’étais réduite à l'esclavage de mes doigts et de ton absence. Je t’écrivais. Tout s’échappait de mes lèvres, les mots disaient mon plaisir nu. Cette innocente impudeur de mon corps… tu as beau la connaître, la reluquer, la savourer, c’est toujours une limite que je franchis les yeux ouverts, une transgression qui mène à ma perdition, à ma félicité. Je t’offre ma féminité, ma sensualité et ma ruine – je suis l’épanouissement qui suce et exalte ton envie, je suis les doigts posés sur ta chair que j’excite, qui se dresse, devant laquelle je me prosternerais pour recevoir tout l’empire de ta jouissance… Mais tu étais si atrocement ailleurs que nous dormions – et je ne pouvais que t’écrire. Des mots presque sexuels. Enfin délivrés de ma tête, de mes fantasmes. Fais-moi jouir. Avec toute la frénésie du délire et de l’assouvissement désiré.
Et d’autres paroles que je ne sais plus. Tu lisais, tu t’enivrais, tu t’étourdissais de mon avidité, mes appels consumés à consommer la chair – et sans limite, sans limite… Je me soumettais à cette injonction désirante qui dévorait mes entrailles, je me faisais chambre d’écho des gémissements de mon corps. (Je voudrais tout oser, jusqu’aux purs cris destructeurs d’idéal, jusqu’aux râles, jusqu’aux ruts animaux qui transmueraient ma délicatesse.) Et par-delà la nuit et dans le réduit de mon imagination, j’osais franchir de mes yeux l’espace, pour te voir, dégoulinant, en clair-obscur, ta main chérie à ton érection accolée – pure étreinte visqueuse, jalousie de mes chairs : j’aurais voulu, sur mes propres doigts, te sentir couler, te sentir frémir, magnifier l’amour de ton corps tremblé.
Mais j’avais vu : mon regard avait joui, mais paupières gémissaient, je voulais avaler davantage (insatiable plaisir) – remue-ménage de mes entrailles – et c’était toi que je voulais, toi et ton corps et ton esprit et tes mots. Puisque ni mes doigts ni mes rêves ne me sont suffisants : je goberais toutes les étoiles lubriques sans rassasier ma faim, sans apaiser ma flamme… sans consumer ta peau, ta salive et ton sperme. Mais de ces rêves-là on ne se réveille pas – on n’abandonne pas sa nuit intérieure.
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Je quitte l'ombre et, en plein jour, je te retrouve dans ma tête et entre mes cuisses. Je reste calcinée et pantelante, heureuse. Fabuleuse – folie – et j’ai toute la gloire du désir. La bibliothèque tombe en ruines : monceaux violets, nuées célestes, mais ma peur a décampé. Puisque je sens encore tes lèvres dans mon cou, tes mains trafiquant sur ma peau. Je marche dans l’ivresse et l’éboulement – la catastrophe ne me concerne pas. Que le plafond s’écroule, que la pluie continue de tomber à l’intérieur, que les autres s’enfuient, je danse dans la royauté de nos étreintes. Rien ne me touche que ta peau, tendue, ta verge, tes doigts, tes jambes – que tout ton être endiamanté de salive rayonnant sous les lumières. Sur ta peau, les comètes jaillissent et constellent nos plaisirs. Les traînées d’or m’excitent et m’étourdissent. Comme j’aime ta nuit parsemée d’encre et d’envie…
J’escaladerais les débris de briques et de murs en m'accrochant à tes épaules, me retenant à tes hanches, épousant ton corps comme une paroi adhésive, nos sueurs, nos liqueurs se joignant l'une à l'autre. Les bâtiments et les rues envient nos tendresses en décadence, ces voluptés teintées d’obscénités lyriques. Ma nudité qui se déploie appelle la tienne, la prie et la célèbre, elle est une vision qui m’inspire et m’élève, elle suggère le délire et provoque tout mon être. Je m’enfonce dans l’excentricité : échevelés chatoiements, rutilances pétulantes. Mon éblouissement est fatal. Mais pour le rêve, perdre l’esprit est ordinaire. Et la volupté se poursuit les yeux ouverts.
Je mouillais dans mes draps et la nuit n’en finissait pas.
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eclairscapiteux · 6 months
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il suffit de s'allonger nue pour connaître le sens véritable de la beauté
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eclairscapiteux · 6 months
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Dans mes rêves ou mes nuits, je t’embrasse avec frénésie, ma langue, férocement, cherche la tienne et mon corps pressé contre le tien s’évertue à te renverser. Dans un mouvement plus brusque de mon corps, je te fais chavirer sur les draps, te repousse plus avant dans les tissus que tes épaules, tes cuisses froissent. Une convulsion des astres.
À califourchon sur toi, je m’avance, en me léchant imperceptiblement les lèvres, et me penchant jusqu’à ton oreille droite, je te murmure des mots inaudibles. Dans tes yeux la lueur scintille, danse, demeure.
Sur mon exigence, tu es vêtu d’une chemise, pour mon plaisir à la déboutonner avec lenteur, jouer avec les boutons, m’attarder sur ton ventre, ton torse, à ma guise, pour étirer mon désir, ennuyer ta langueur, attiser nos orages – grondement des ciels pâles. Un à un, en partant du bas (ma fantaisie), tu sens mes doigts effleurer ta peau. Encore un. Je lève les yeux, passe furtivement mes doigts dans l’ouverture que j’ai faite, m’attarde, laisse échapper un soupir qui tire déjà inconsciemment vers le gémissement – d’attente, d’ardeur, de folie contenue.
Je replace mes cheveux, ris un peu, essaie de contenir tes propres mouvements, éviter ces gestes que j’accueillerai pourtant tout à l’heure. Sois tranquille. Quoique je ne le sois pas. Et mes doigts, encore, à s’ingénier avec la maladresse de l’empressement (tout à coup) sur tes derniers boutons, j’aurais tant voulu les faire sauter, ceux-là !
Nerveusement, j’ouvre les deux pans du vêtement : fenêtre ouverte sur ta chair qu’il me faut (que je veux) connaître, reconnaître, embrasser, baiser, mouiller. Alors j’y pose un baiser, et puis un autre, rapidement et plus bas un autre – et ma langue traçant un bref arc en remontant. J’ondule, pour remonter jusqu’à ton visage, donnant un bref coup de langue dans ton cou, ma voix sèche réclamant tes mains que je prends, que j’attire sur mes fesses, et que je laisse : fais-en ce que tu veux.
Je voudrais poser mes doigts sur la boucle de ta ceinture, entendre son cliquetis connu, reconnaissable, je voudrais délivrer toutes les parties de ton corps, triomphales et vénéneuses, turgides et langoureuses...
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eclairscapiteux · 6 months
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je suis là
à te déshabiller avec mes yeux, mes yeux peints qui ne peuvent s'en empêcher : avec insistance
je te regarde et mes regards
glissent sous tes vêtements, mes regards
impérieux qui veulent te faire savoir que je te regarde
sans tes vêtements je voudrais
que tu te sentes nu
tandis que je te regarde sans ciller, autoritaire,
le menton dans la main, corsetée dans mes vêtements compliqués
ces milles tissus que tu ne saurais déshabiller avec tes yeux même si tu sais ma nudité même si
ta main saurait redessiner mon corps mes dentelles et mes soies
noient ton regard à toi et toi tu gis
nu
à mes pieds
sous les lumières électriques
ton front ronge de mon intempérance
et tes tressaillements de fièvre à imaginer ce qu'il y a dans ma tête
derrière mes regards voyeurs
mais ma bouche reste close
pas un sourire
pas un soupir
pourtant tu ne t'y trompes pas
à mes regards dardants de désir consumé
tu sais le feu
de mes pensées
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eclairscapiteux · 6 months
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Tu me caresses.
Et je deviens terre inconnue à moi-même dont tu découvres minutieusement le relief ; terre étrangère à la physionomie insoupçonnée, courbes dont nul n'a su les détours que j'apprends de toi. Nuque, épaule, sein, taille, hanche, cuisse, tu me déroules, tu déroules ce paysage sinueux, cette harmonie de versants, de collines, de bassins, de sillons - et ces plages offertes à ma paresse comme un loisir indéfini, épaule, sein, cuisse… Tu déploies mon corps en un lumineux labyrinthe, tu ouvres en lui de moelleuses perspectives dont je perçois, comme à distance, l'insolite. Face ignorée, tu me dévoiles.
Mireille Sorgue
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eclairscapiteux · 6 months
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Cris
Je veux me montrer nue à tes yeux chantants. Je veux que tu me voies criant de plaisir. Que mes membres pliés sous un poids trop lourd Te poussent à des actes impies. Que les cheveux lisses de ma tête offerte S’accrochent à tes ongles courbés de fureur. Que tu te tiennes debout aveugle et croyant Regardant de haut mon corps déplumé.
Joyce Mansour
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eclairscapiteux · 6 months
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Tu me donnes envie de toi
De te dénuder sans cesse
À l’infini
Mon corps imprime tes désirs
Le tien nourrit les miens
Chaque image est réelle et marque l’histoire
De mes idées
Sans cesse plus folles et plus osées
Je suis le voyeur de nos obscénités
Ton érotisme fait se lever mon corps et chacune de ses parties
J’espère sans limite que tu brises les limites
D’une pornographie de sentiments
Je bande et accélère mon cœur en te lisant seulement
Je deviens fou de désir chaque nuit
Comme un pantin dont tu ferais ce que tu veux
Sois ce corps qui accompagne ma hauteur
La vie
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eclairscapiteux · 6 months
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Tu me donnes envie de toi
Tu me donnes envie de me dénuder
Tu me donnes envie de perdre la raison, d'oser
Tu fais frémir
Le désir dans mon corps
Tu me fais frémir
Frémir mes doigts que j'imagine sur toi
Et ta salive qui coule sur ma peau
Tu éveilles en moi
Des goûts que je ne connaissais pas
Mais que je pressentais comme des nuages
Des envies qui grondent comme des orages
Tu éveilles mes instincts félins
Et mon allure animale
Et mes désirs incertains face à nos plaisirs capitaux
S'épandent, s'étendent, s'épanouissent et deviennent certains
Tu me fais aimer nos interdits ludiques
Nos transgressions, nos obscénités, et pourtant, irrémédiablement, il y a cette pureté dans notre sensualité partagée, comme une fatalité, une espérance, une vérité
Cette vérité du désir de toi
Circulaire, qui revient, qui recommence, qui continue
Encore et
Encore elle me fait découvrir cette part de moi
Brûlante de t'avoir et d'être (possédée)
Cette part incandescente à la lueur de la Lune, ce feu qui grésille en moi, jusqu'à l'extrémité de mes doigts, de mes caresses
Jusqu'à plus soif mais
Je suis et je reste
Insatiable
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eclairscapiteux · 7 months
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Nos voix mêlées appellent la luxure emmêlée. C’est, je crois, le mélange du ciel et de la terre, celui de l’eau et du miel. Il ne se mélangent pas, ils se mêlent. C'est une rencontre et un renversement, un état trouble et une transcendance. De l'humus aux nuées vaporeuses, c'est une création dans laquelle nous trempons nos doigts humides et miellés.
J’ai cru entendre que tu veuilles me lécher. Il est des idées qui se définissent par leur impact sur la réalité. Je sens donc ta langue sur moi. Je la loue et la rends extase. Les mots, les mots, sont parfois doux et parfois saillants. Nous échangeons nos mots sensuels, comme nous échangeons nos plaisirs physiques. Les mots, les mots sont sensuels et pudiques, ils n’osent pas toujours comme nous osons parfois. Car, oui, au delà des mots nous baisons. Ce n’est pas vulgaire, c’est un état. C’est deux êtres dans une pièce fermée qui durant des heures essayent tout. Tous les actes possibles de l’étreinte. Toutes les pratiques sexuelles inventées. Les mots, les mots osons les encore, toujours : seins sexe pieds doigts mains humide salive lèvres torse dos clitoris yeux penis cunnilungus cou épaules clavicules fesses anus; et le mot qui ponctue tout : poésie.
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eclairscapiteux · 7 months
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Quand je te lis j’ai l’impression de vivre les choses. Je lis, je vis. Nous sommes allé loin déjà dans les idées, les envies. Tu as gouté à tout ce que tu étais en mesure de goûter. Sur la langue ou sur la peau.
Est ce encore poétique que je veuille moi aussi goûter ? Je crois que quoique nous fassions, cela sera poétique. Alors je veux tout aussi. Je veux te boire, me boire et, par dessus tout, je veux que tu en sois désireuse.
Demande moi des choses, sans hésiter, je les ferai. Pourvu que cela t’attise et pourvu que cela nous rende fou.
Je veux toujours te voir, as tu eu envie de me voir ?
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eclairscapiteux · 7 months
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Tumblr media
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eclairscapiteux · 7 months
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À l’aube
Chaque sensation est endormie
Les mains sur mon corps, les latitudes de la veille
Veillent
Chaque grain d’eau et les effluves de mousse
Qui longent l’entièreté de mon corps
Mes yeux sur la coulée, la coulée du savon, mes yeux sur le savon de mon corps
Cette envie effrénée d’être encore l’amant
C’est pas permis de le dire mais
Si l’image de nos mots pervertis revient
En chaque lieu à chaque instant - même dans ma vie publique
Ça n’est pas permis de le dire
Mais
Je bande
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eclairscapiteux · 7 months
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Mes doigts - parfum violent
Auprès de mes lèvres - enivrement
Ma langue, délicatement
Sur le bout de mon index
Le goût exactement
De l'odeur
Incomparable, presque illisible
Ma langue agissante, délicate - curieuse mais pas vorace
La saveur agressive
Et ce goût pâteux dans la gorge - qui reste, qui reste
J'ai beau avaler -
Cet arrière-goût songeur
Puissant
Du désir
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eclairscapiteux · 7 months
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Ton suc est bu, la coupe est vide
Mon âme de jouissance avide
A noyé pudeur et tristesse.
La coupe était-elle d'aurore,
D'orage ou de feu ? Je suis ivre
Puisque tout cède à l'allégresse.
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eclairscapiteux · 7 months
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Tu saurais éveiller mon désir à même ma peau, beau délire, aller jusqu’à sentir au-delà des mots. Si tes doigts glissaient dans mon cou (déjà je me sens frémir) nous pourrions nous rendre fous. Si tes lèvres s’égaraient dans ma nuque – jolie frénésie – je pousserais un cri de surprise et de plaisir mêlés, un cri d’aurore et de joie expirées. Si tu me renversais sur des coussins, je croulerais – abattue, vidée – sous le poids du désir. Exaucée de plaisir. Je m’enfoncerais dans les étoffes noires et pourprées, ma soie à leurs satin embrassée. Et mes yeux levés dans tes yeux ciellés : un plafond presque transparent à s’y noyer – le bleu du ciel à volonté sous le soleil cruel de nos orages – oh les pâleurs lascivement reflétées, ma chair ivoire faiblement miroitée… et l’eau discrète de nos baisers – double ciel renversé dans la salive épandue sur ma gorge. Je voudrais braisiller : scintiller la lumière sur mes épaules lunaires, resplendir de mille feux sous ces feux que sont tes yeux, consumer ma peau sous ta langue soyeuse, allumer ces brûlures à l’orée de mon hypersensibilité.
Oh mes soieries tout à coup dérangées par tes doigts insolents. J’aimerais tant ! sentir trembler ton impatience – et je rirais, pâmée, alanguie et troublée. Ma chair ouverte, offerte presque sous tes mains puissantes, sur ma poitrine, dominantes. – Mais comment ! Comment sentir, prévoir, pressentir, je tressaille et pâlis – je baiserais tes poignets, j’arrêterais tes gestes – ce serait trop et déjà pas assez – je m’évanouirais presque, je le crois, sous nos doubles caresses. Il me faudrait aller au-delà de la chair, au plus pur du plaisir – sentir sur moi tes lèvres comme les rais du soleil sur mes lèvres pareilles, et tes mains agissantes, oh si chastes tes mains et pourtant si obscènes, comme les larmes des astres sur mes courbes perlées. Je serais dans l’ivresse – mais je le suis déjà – que ferais-tu de moi, un corps saoul et désireux, vulnérable et luxurieux ? Tu saurais faire vaciller mon esprit hésitant – à même ma peau, à même ma nudité – tu me tremperais toute entière dans la pureté. C’est le sacre du désir, mais à peine ébauché.
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eclairscapiteux · 7 months
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Je veux pas être vue - je veux être reconnue
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eclairscapiteux · 7 months
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Les seins
J’ai fait ces vers subtils, polis comme des bagues, Pour immortaliser la gloire de tes seins Que mon houleux désir bat toujours de ses vagues. Qu’ils y fleurissent donc éternellement sains, Et que dans la roideur fière des pics de glace Ils narguent à jamais les siècles assassins ! Sur ta chemise, enfant, mon œil baise la place Qu’use le frottement de leurs boutons rosés, Et voilà que déjà le vertige m’enlace. Si j’osais ! Tu souris, semblant me dire : « Osez ! « Mes seins voluptueux sont friands de vos lèvres « Et de larmes d’amour veulent être arrosés. » Et pour m’indemniser des nuits où tu m’en sèvres, Tu ne les caches plus que sous tes noirs cheveux Drus comme les buissons que mordillent les chèvres.
Ivresse ! Ils sont alors à moi tant que je veux : Car mes doigts chatouilleurs ont des caresses lentes S’entrecoupant d’arrêts et de frissons nerveux. Et quand vibrent sur vous mes lèvres harcelantes, Libellules d’amour dont vous êtes les fleurs, Votre incarnat rougit, pointes ensorcelantes ! Rubis des seins, vous en rehaussez les pâleurs Et vous vous aiguisez, jusqu’à piquer ma joue Comme le bec lutin des oiselets siffleurs. Et tu frémis avec une adorable moue Tandis qu’au cliquetis de tes bracelets d’or Ta main dans ma crinière indomptable se joue ! En vain la bise hurle au fond du corridor, Tu souris de langueur sur le sopha d’ébène Devant l’âtre paisible où la flamme s’endort. Moi, je brûle affolé, je me contiens à peine ; Et pourtant mon désir qui rampe à tes genoux Sait que sa patience a toujours bonne aubaine. Mais tu laisses tomber ton provocant burnous, Et, moderne houri des paradis arabes, Tu bondis toute nue en criant : « Aimons-nous ! »
Oh ! comme nous râlons ces magiques syllabes, Dans la chère seconde où, pour mieux s’enlacer, Nos jambes et nos bras sont des pinces de crabes. Ma convoitise enfin peut donc se harasser ! Pas un coin de ton corps où mes lèvres ne paissent Tu me bois, je t’aspire ! et, pour me délasser, J’admire tes beaux seins qui s’enflent et s’abaissent.
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