Tumgik
docteurmerde-blog · 7 years
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Chantons sous la merde
Parlons cinéma.
Il serait facile de cracher, comme tout le monde, sur les nombreux films de merde que la plèbe aime aller regarder au cinéma pour se “vider la tête” (s’il en était encore besoin), tant la quasi-totalité de ces films s’apparente plus à des déjections sans âme qu’à du divertissement, mais aujourd’hui, prenons l’exercice dans l’autre sens. Car il existe aussi des films de merde aimés, adulés, voire intouchables, que l’élite cinéphile et intellectuelle autoproclamée qualifie aisément de “chefs-d’oeuvres” sans trembler des dents. Voici donc une petite liste de ces fameux films de merde que “les gens qui s’y connaissent” voudraient nous interdire de critiquer, classés par ordre chronologique:
La Règle du jeu (Jean Renoir, 1939): celui-là est un peu à part, puisqu’il n’est pas franchement mauvais. Mais qualifier un vulgaire vaudeville de “plus grand film français de tous les temps”, y’a des claques qui se perdent... 
La Splendeur des Amberson (Orson Welles, 1942): non, ce n’est pas parce qu’un film est signé Orson Welles qu’il est forcément bon. Et même si on compte peu de ratés dans ses autres films, celui-ci reste d’un chiant absolu. Et d’ailleurs, si Citizen Kane est un très bon film, ça n’est ni le plus grand film de tous les temps, ni même le meilleur d’Orson Welles. C’est La Soif du mal, son meilleur film.
La Belle et la Bête (Jean Cocteau, 1946): au-delà d’un jeu d’acteur parfaitement ridicule (et non, ça n’est pas “une question d’époque”), il suffit de revoir quelques films fantastiques de James Whale sortis 15 ans plus tôt pour se rendre compte à quel point la mise en scène et la technique de ce film sont à la ramasse. Mais bon, chez les “gens de bon goût”, il suffit d’accoler le nom de Cocteau à n’importe quoi pour transformer un étron en chef-d’oeuvre.
Un condamné à mort s’est échappé (Robert Bresson, 1956): amusant que tout le monde cinéphilique se branle sur cette daube absolue qui, durant sa totalité, nous agresse avec cette violence honteuse qui consiste à utiliser une voix off pour nous raconter ce que l’on voit déjà à l’image. N’importe quel film utilisant ce procédé sera immédiatement qualifié de mauvais, mais là, vous comprenez, c’est Bresson, donc il faut pas le dire... Son premier film, Journal d’un curé de campagne, était déjà insupportable, mais celui-ci est l’équivalent filmique d’une dépression nerveuse.
Contes cruels de la jeunesse (Nagisa Oshima, 1960): si la nouvelle vague japonaise nous a offert quelques merveilles comme La Femme des sables ou Onibaba, elle nous a aussi chié quelques films sans grand intérêt, comme celui-ci, sorte d’ersatz nippon de notre nouvelle vague à nous, blindé de fausses bonnes idées qui, au final, ne disent pas grand chose. Heureusement qu’Oshima se reprendra dans les années 70 et 80.
Jules et Jim (François Truffaut, 1962): cinéaste parmi les plus surestimés de tous les temps, n’ayant sorti que très peu de films corrects (mais jamais géniaux), Truffaut avait parfois un don pour nous pondre des aberrations diarrhéiques comme ce film, dont la première demi-heure reste quand même plutôt chouette pour son fort potentiel nanardesque.
Le Mépris (Jean-Luc Godard, 1963): la liste des abominations prétentieuses faussement intellectuelles de cet ignoble escroc de Godard est tellement longue qu’elle sera ici représentée par ce qui est surement l’un des pires films jamais réalisés. Si vous aimez voir un “artiste” se branler dans son caca pour ensuite vous le jeter à la gueule en disant que si vous n’aimez pas, c’est que vous ne comprenez pas, regardez cette horreur. Je consentirai quand même à reconnaître quelques trouvailles intéressantes à Godard dans quelques-uns de ses films, comme Pierrot le fou ou One+One.
Rosemary’s Baby (Roman Polanski, 1968): au-delà du fait que les pulsions malsaines de ce taré de violeur pédophile pouvaient déjà être aperçues dans ce film, on ne retiendra de ce dernier que deux choses intéressantes: son générique de début, et la scène de la visite de l’appartement. Pour tout le reste, personnages écrits avec le cul, scénario mauvais à en crever, trois quarts d’heure de trop, et une fin tellement ridicule que chaque instant en devient comique. J’en profite aussi pour dire que, malgré le prestige de son casting, Chinatown est également surestimé.
Le Boucher (Claude Chabrol, 1970): de son premier film, Le Beau Serge, à celui-là, il est difficile de percevoir une évolution concrète dans le travail de retranscription de l’ennui à la campagne de Chabrol. C’est longuet, chiant, banal. De toute façon, si vous devez ne retenir que les bons réalisateurs de la nouvelle vague, contentez-vous de Chris Marker et d’Alain Resnais.
Massacre à la tronçonneuse (Tobe Hooper, 1974): film intouchable par excellence de tous les amateurs de cinéma de genre, celui-ci est le fondateur du slasher, ce merveilleux sous-genre enfermé dans des codes tous plus stupides les uns que les autres, et qu’aucun réalisateur talentueux, sinon Quentin Dupieux avec Rubber, n’a tenté de venir mettre à mal (il faut reconnaître que Dupieux, en plus d’avoir essayé, a réussi).
Les Incorruptibles (Brian De Palma, 1987): même si son seul vrai chef-d’oeuvre reste L’Impasse, on peut reconnaître à De Palma une carrière relativement réussie, et un certain talent de cinéaste. Sauf pour ce film, sorte de parodie de western propret et gentillet dont on ne retiendra finalement que la performance de De Niro en Al Capone. Et ce pompage sans intérêt du Cuirassé Potemkine à la fin, pitié, plus jamais ça.
La Liste de Schindler (Steven Spielberg, 1993): pas grand chose à dire, finalement, de ce film, si ce n’est qu’il compile tout ce qui rend les films sur la Shoah chiants: c’est facile, pathos, trop long, et, au final, sans intérêt. Car non, le devoir de mémoire n’a jamais constitué une raison suffisamment importante à elle-seul pour qu’un film soit bon. Enfin bon, ça reste bien moins pire que La Rafle, qui est, je le rappelle, la pire ignominie jamais projetée sur un écran de cinéma.
Mystic River (Clint Eastwood, 2003): il est loin le temps de bons films d’Eastwood, comme L’Homme des hautes plaines ou le génial Josey Wales hors-la-loi, et même malgré quelques réussites dans les années 2000, ce film-là reste une incompréhension, un film d’une banalité affligeante, plus proche d’un épisode trop long d’une série policière quelconque que d’un film de cinéma.
J’ai tué ma mère (Xavier Dolan, 2009): autant commencer par le commencement, mais n’importe quel film de Dolan aurait sa place ici tant ce qu’on appelle son “oeuvre” est creuse et sans intérêt. Il est triste de voir qu’aujourd’hui encore, les soi-disantes élites de la critique cinéma ne se rendent pas compte que ce jeune tacheron se contente de recracher sans réfléchir des leçons de mise en scène qu’il ne comprend visiblement même pas, tout en repompant allègrement toutes les pires éléments de la nouvelle vague sans jamais se poser la question de leur pertinence dans un film contemporain.
The Tree of Life (Terrence Malick, 2011): je ne m’étendrai pas longtemps sur ce film, mais si la philosophie qu’il dégage vous parle, je vous conseille vivement de faire un tour au PMU du coin pour discuter avec les poivrots pétés au vin blanc dégueulasse dès 9h du matin. Ils sont parfois plus inspirés, et plus inspirants que Malick.
Je m’arrêterai ici pour aujourd’hui, bien que la liste soit loin d’être exhaustive. J’aurais aimé défoncer dans la joie et l’allégresse quelques bouses plus récentes comme Alabama Monroe, Under the Skin, Taxi Téhéran, Dernier Train pour Busan, ou Captain Fantastic, mais nous verrons tout ça une prochaine fois. Peut-être.
Pour ne pas vous laisser sur de mauvais souvenirs, je vous prescrirai donc les cinq plus grands films de tous les temps, qui sont, s’il est besoin de le rappeler, Persona d’Ingmar Bergman, L’Homme à la caméra de Dziga Vertov, 2001: L’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, Les 7 samouraïs d’Akira Kurosawa, et Il Était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone ; ainsi que les cinq meilleurs films du XXIe siècle (car je ne suis pas encore complètement passé du côté des vieux abrutis qui pensent que le bon cinéma n’existe plus depuis les années 80): Bons Baisers de Bruges de Martin McDonagh, Réalité de Quentin Dupieux, The Proposition de John Hillcoat, Love Exposure de Sion Sono, et Team America de Trey Parker.
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docteurmerde-blog · 7 years
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Aux sombres héros de la merde
Parlons actu.
Si beaucoup sont encore réticents, à la simple mention du gros dégueulasse Harvey Weinstein, à déclarer qu’ils ne peuvent plus supporter le Seigneur des Anneaux, Scream ou la quasi-totalité des films de Tarantino, on est loin d’être dans le même cas en ce qui concerne Bertrand Cantat.
Les “Qu’il ferme sa gueule à tout jamais”, “Toutes ses chansons me font dégueuler”, ou autres “Qu’on lui mette une balle dans la tête” pleuvent depuis quelques jours sur Twitter, à l’annonce par les Inrocks de sa reconstruction et de la sortie de son prochain album dont, il faut bien le dire, le premier morceau L’Angleterre ressemble plus à du Saez qu’à du Cantat (si c’est pas triste ça...)
Et pire que tout, j’ai même lu des “J’ai pleuré en voyant cette une des Inrocks”. 
Allez bien vous faire foutre.
À tous ceux qui crachent leur haine sur Cantat mais ne trouvent pas choquant que le psychopathe belliqueux et esclavagiste avide d’espace vital Napoléon Bonaparte soit la personnalité historique préférée des français: allez vous faire foutre.
À ceux qui trouvent que le seul président des États-Unis à être resté huit ans à la tête d’un pays en guerre, et qui a envoyé le plus de soldats se faire massacrer en butant des arabes (oui, Obama, oui) est cool, et qu’il est normal de le voir en couverture de grands magazines: allez vous faire foutre.
À ceux qui ont fêté avec une pointe de nostalgie l’anniversaire de la mort de Che Guevara, ce psychopathe fasciste qui déclarait que les noirs étaient une race de fainéants tout en exécutant lui-même ses prisonniers par pur plaisir de donner la mort: allez vous faire foutre.
À ceux qui citent Gandhi en oubliant volontairement ses tendances pédophiles, ou à ceux qui refusent qu’on prête les mêmes tendances, pourtant avérées, à Charlie Chaplin, mais qui continuent de s’acharner sur celui qui a eu la malchance de survivre à une rixe entre alcooliques drogués: allez vous faire foutre.
Comment ? Je défends Cantat ? Je minimise son crime ? Absolument pas. Ce connard a fait de la prison parce qu’il le méritait, et tant mieux. Mais maintenant c’est fini, sa peine est purgée, et si votre but est simplement de lui interdire de continuer d’exister, arrêtez de vous cacher derrière votre pseudo-humanisme hypocrite et allez manifester pour le rétablissement de la peine de mort. Vous êtes contre ? J’ai du mal à le croire... Et l’annonce d’un nouvel album venant de lui (même si on peut avoir peur après L’Angleterre) est un vent d’espoir dans le paysage musical français gangréné par la variété sans âme et le rap débile pour adolescents incultes, c’est toujours ça de pris.
Le jour où l’indignation sélective disparaîtra sera un grand jour.
En attendant, je vous prescris l’album Des visages des figures à écouter en boucle pendant 24 heures, et le film Holy Motors de Leos Carax. Non seulement ça vous fera de la culture, mais en plus, vous inquiétez pas, c’est pas produit par Weinstein. 
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