Tumgik
bigrootxpress · 2 years
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Quand on écrit on ne tient pas seulement à être compris, mais tout aussi certainement à ne pas l’être.
F. Nietzche - Le gai savoir, § 381. Cité dans https://www.en-attendant-nadeau.fr/2020/02/25/nietzsche-bon-europeen/
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bigrootxpress · 2 years
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Le fait que Nietzsche pense en termes de « lutte de classes » ou de quelque chose d’approchant ne pourrait, semble-t-il, justifier la réputation qu’il a acquise d’être un philosophe de gauche qu’à la condition d’oublier délibérément de se demander de quel côté lui-même et sa philosophie se situent dans la lutte dont on parle. Or c’est une question dont la réponse ne peut à première vue faire aucun doute : dans l’affrontement qui est censé avoir lieu entre les seigneurs et les serfs, entre la classe des maîtres et celle des « hommes créés tout exprès pour servir », comme l’appelle Sieyès, c’est bien à chaque fois du côté des premiers et non des seconds, de l’élite et non du peuple, qu’on le retrouve. Ce qui est contesté n’est d’ailleurs pas simplement la prétention à une égalité des droits ou à de meilleures conditions de vie pour ceux que leur infériorité condamne à une forme de servitude : c’est finalement leur droit à l’existence elle-même. « La grande majorité des hommes sont sans droit à l’existence, et sont au contraire un malheur pour les hommes supérieurs. »
Jacques Bouveresse - Les Foudres de Nieztche (ch12)
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bigrootxpress · 2 years
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Tiger got to hunt, bird got to fly; Man got to sit and wonder ‘why, why, why?’ Tiger got to sleep, bird got to land; Man got to tell himself he understand.
Kurt Vonnegut’s Cat’s Cradle https://www.bloomberg.com/news/features/2022-05-19/crypto-platform-hack-rocks-blockchain-community
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bigrootxpress · 7 years
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Sénèque, Lettres à Lucilius, 1ère lettre
"C’est cela, mon cher Lucilius : revendique tes droits sur toi-même. Jusqu’ici on te prenait ton temps ; on te le dérobait ; il t’échappait. Recueille ce capital et ménage-le. Oui, sois-en convaincu, les choses vont comme je te le dis : il est de nos instants qu’on nous arrache ; il en est qu’on nous escamote ; il en est qui nous coulent entre
les doigts. La perte, à bien parler, n’est jamais plus blâmable que lorsqu’elle provient d’incurie. Du reste, regardes-y de près : la part la plus considérable de la vie se passe à mal faire, une large part à ne rien faire, toute la vie à n’être pas à ce que l’on fait.
Me citeras-tu un homme qui attribue une valeur réelle au temps, qui pèse le prix d’une journée, qui comprenne qu’il meurt un peu chaque jour ? Telle est, en effet, l’erreur : nous ne voyons la mort que devant nous, alors qu’elle est, en grande partie déjà, chose passée. Tout ce que nous laissons derrière nous de notre existence est dévolu à la mort. Fais donc, mon cher Lucilius, comme tu le dis : empare-toi de toutes tes heures. Ainsi tu dépendras moins de demain, pour avoir opéré une mainmise sur le jour présent. Tandis que l’on diffère de vivre, la vie court.
Tout est, Lucilius, hors de nous ; il n’y a que le temps qui soit nôtre. Ce bien fugace, glissant est l’unique possession que nous ait départie la nature. Nous en chasse qui veut. (…) Tu me demanderas peut-être comment je me comporte, moi qui te propose ces belles maximes. Je l’avouerai tout franc : mon cas est celui d’une personne qui mène grand train, mais qui a de l’ordre ; mon registre de dépenses est bien tenu. Je n’ai pas le droit de dire que je ne perds rien; mais je dirai ce que je perds, et pourquoi, et comment. Je rendrai compte de ma pauvreté. (…)
Comment conclurons-nous ? Il n’est pas pauvre, à mon avis, celui qui, si peu qu’il lui reste, s’en accommode. Pour toi cependant, je préfère que tu ménages ton avoir. Et tu commenceras en temps utile. Ainsi en jugeaient nos pères : « Tardive épargne, quand le vin touche à la lie. » Ce qui séjourne au fond du vase c'est très peu de chose, et c'est le pire."
- Sénèque, Lettres à Lucilius, 1ère lettre, éditions Les Belles Lettres, traduction Henri Noblot, 1955
https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/les-stoiciens-une-philosophie-de-lexigence-de-christelle
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bigrootxpress · 7 years
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À l’arrière-plan de cette rupture se tient la distinction classique, héritée de Tönnies et de Weber, entre deux modalités de regroupement humain : la Gemeinschaft,la communauté politique reposant sur l’adhésion organique des individus à une unité de volonté et de destination et la Gesellschaft, la société fondée sur la stricte individualisation des intérêts qui conduit à la recherche consciente du compromis et de l’association volontaire. Mais contrairement à l’usage descriptif ou idéal-typique qu’en ont fait ses prédécesseurs, le couple de concepts se voit investi chez C. Schmitt d’une fonction normative inédite, qui met en balance deux modalités spécifiques de regroupement humain, dont l’une seulement réalise l’unité politique véritable, celle qui se fonde sur la discrimination de l’ami et de l’ennemi : « Il n’existe pas de société (Gesellschaft) ou d’association politique, il n’y a qu’une unité (Einheit) politique, une communauté (Gemeinschaft)politique24 ». C. Schmitt ne préjuge toutefois en rien d’une extinction ou d’un recouvrement des regroupements « sociaux » au profit d’une unité politique supérieure, comme s’il s’agissait de deux substances au contenu hétérogène. Il veut par là signifier au contraire que la constitution d’une communauté politique authentique s’opère à travers un processus positif de politisation de la totalité de l’existence humaine, qui investit la sphère sociale pour s’en approprier les ressources et les forces vives
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bigrootxpress · 7 years
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Une fois réalisée, la configuration ami-ennemi est de sa nature si puissante et si déterminante que, dès le moment où il provoque ce regroupement, l’antagonisme non politique repousse à l’arrière-plan les critères et les motifs précédemment valables, qui étaient purement religieux, purement économiques ou purement culturels, pour se soumettre aux conditions et aux conséquences totalement autres et originales d’une situation désormais politique
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bigrootxpress · 7 years
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On peut ainsi opposer sociétés politiques et sociétés polémiques. Dans les premières, quisont des ensembles organisés par des institutions, des règles, des valeurs communes, le politique consiste à polariser des majorités aussi larges que possible pour rassembler par la poursuite d’objectifs d’intérêt général. (…) Dans les sociétés polémiques, dans lesquelles la distinction ami-ennemi prend tout son sens, la polémique à l’inverse consiste à rassembler pour affronter et détruire ou soumettre. Il s’en faut toutefois de beaucoup que les lignes d’amitié et d’hostilité soient tranchées et les statuts intangibles. L’ami du jour peut devenir l’ennemi de demain, et réciproquement puisque chacun n’agit qu’en fonction de son intérêt. L’affection est hors de propos. Il s’agit davantage d’alliés voire d’associés que d’amis, et l’on connaît la fragilité des alliances. La distinction ami-ennemi, même dans ce contexte, est plus flottante que son concept. Outre l’instrument de la violence collective, sociétés politiques et polémiques se différencient donc par leur nature et leurs objectifs, compétitifs pour les premières, antagonistes pour les secondes. On peut cependant passer des unes aux autres.
http://www.afri-ct.org/wp-content/uploads/2016/04/S-_Sur_-_Le_politique_selon_C-_Schmitt.pdf
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bigrootxpress · 7 years
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Sans doute peut-on observer que la guerre obéit à une logique politique par ses buts, qui sont un retour à la paix favorable au vainqueur, mais cette logique est rarement rationnelle en ce sens que les résultats d’une guerre ne correspondent que rarement aux buts que se proposaient ses instigateurs. A cet égard la guerre n’est pas tant la continuation de la politique par d’autres moyens que sa transformation ou sa métamorphose par d’autres acteurs, d’autres instruments, d’autres contextes. Les résultats sont bien souvent différents des objectifs, comme l’illustrent d’innombrables exemples historiques. Le brouillard de la guerre tient le politique en suspens. Elle est un saut dans l’inconnu
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bigrootxpress · 7 years
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Le politique met donc l’accent sur la cohésion interne là où la polémique implique violence collective externe voire intérieure traduite par des pertes réciproques, donc un jeu à somme négative ou nulle, négative pour les vaincus sans doute mais souvent aussi nulle pour les vainqueurs. Il est un jeu qui se déroule dans des limites qui excluent la violence entre les membres de la société politique considérée, et la répriment. A la distinction ami-ennemi se substitue un ordre public que le politique est chargé de maintenir grâce à la force publique et au droit pénal. Dans ce jeu s’affrontent des adversaires qui ne sont pas pour autant des ennemis. S’ils le deviennent, si la frontière de la violence civile est franchie, si la société politique devient une société  polémique, le politique se dissout avec l’identité du groupe concerné, puisque la polémique a pour objet de détruire un ennemi. Elle repose sur la séparation radicale entre des groupes et sur un antagonisme irréconciliable entre eux, et la violence armée est son instrument
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bigrootxpress · 7 years
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Le politique repose sur l’existence d’une société organisée, il est la gestion collective d’une société et tend à son bien commun, à son intérêt général si l’on veut. Action rationnelle vers un but rationnel, il est un jeu à somme positive pour tous. Il n’est pas dominé par la distinction ami-ennemi qui à l’inverse le perturbe, mais les débats et l’action compétitive en son sein ont pour objet la création, le maintien ou le développement de son identité commune et son épanouissement, en l’orientant vers un bien être individuel et collectif.
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bigrootxpress · 7 years
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La guerre toutefois ne se termine jamais par une simple victoire militaire, mais par un retour organisé, consenti ou contraint, à la paix, toujours de nature politique (...) Paix cependant elle-même fragile, qui n’abolit pas les ressorts de la guerre et les rend simplement inertes pour une durée plus ou moins longue, puisque subsiste une sorte d’appel permanent par de nouveaux recours à la guerre.
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bigrootxpress · 7 years
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la gémellité guerre-paix, par delà leur antagonisme, exprime l’identité et la réversibilité du politique et du conflit. Les deux se confortent mutuellement et traduisent la réalité de la guerre de tous contre tous.
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bigrootxpress · 7 years
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« Les concepts d’ami et d’ennemi doivent être entendus dans leur acception concrète et existentielle, et non point comme des métaphores ou des symboles »19. Il s’agit là du moyen terme typique d’un syllogisme guerrier, le moment particulier qui allie les deux présupposés universels de la guerre : je ne peux vivre politiquement sans ennemi. Or l’ennemi ne peut être qu’un être réel, concret, qui me fait face et dont j’éprouve la résistance. Il m’appartient donc de le désigner comme tel et de le combattre.
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bigrootxpress · 7 years
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Celle-ci revient en effet à proclamer l’essentielle polémicité de toute relation politique. Non que le politique s’actualise nécessairement en une guerre effective, mais il représente, à l’instar de la guerre de tous contre tous dans l’état de nature hobbésien16, une possibilité existentielle toujours ouverte, un état permanent où l’hypothèse d’une lutte subsiste au-delà de la cessation des hostilités immédiates et violentes. Comme chez Hobbes, le fait politique s’institue à partir de la possibilité de provoquer ou de subir la mort physique. A contrario, 17 NP, p. 73. un monde d’où l’éventualité de la lutte [die Möglichkeit eines Kampfes] aurait été entièrement écartée et bannie, une planète définitivement pacifiée serait un monde sans discrimination de l’ami et de l’ennemi et par conséquent un monde sans politique17. 18 Clausewitz : « L’intention politique est la fin, tandis que la guerre est le moyen » (1955 (1833) (...) 13Le politique recèle donc une virtualité guerrière (c’est pourquoi C. Schmitt modalise son lexique guerrier : « l’éventualité effective d’un combat », « l’éventualité d’une lutte », etc.) mais, en retour, la réalisation de cette virtualité parait exhausser le politique à son niveau suprême et en actualiser toutes les potentialités
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bigrootxpress · 7 years
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Au vrai, les oscillations terminologiques qui caractérisent ce mouvement par lequel on passe de la décision en situation de « conflit » à une décision en situation de « guerre » laisse dans le flou la question de savoir si le « cas de guerre » est le modèle de référence ou bien le point d’exaspération d’un antagonisme politique.
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bigrootxpress · 7 years
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Tandis que la morale discrimine entre le bien et le mal, l’esthétique entre le beau et le laid, l’utilitarisme entre l’utile et le nuisible ou l’économisme entre le rentable et le non-rentable, la discrimination de l’ami et de l’ennemi apparait comme le critère spécifique du politique, qui s’applique formellement à une relation, c’est-à-dire « au plus haut degré d’intensité d’union (Verbindung) ou de désunion (Trennung), d’association ou de dissociation12 », et non d’abord, comme la formule invite spontanément à le penser, à des entités abstraites situées dans une relation d’antagonisme. La définition schmittienne du politique est ici remarquable en ce qu’elle ne désigne pas un domaine spécifique ou un type particulier de rapports humains mais une valeur intensive (« le plus haut degré d’intensité »), susceptible de qualifier toute relation collective, aussi divers que puissent être par ailleurs les motifs initiaux qui la déterminent : religieux, culturels, ethniques, économiques, etc. Aussi, une relation sociale est-elle politique du fait d’une intensification extrême d’un antagonisme préexistant : 13 NP, p. 68. Nous soulignons. L’antagonisme politique est le plus fort de tous, il est l’antagonisme suprême, et tout conflit concret est d’autant plus politique qu’il se rapproche davantage de son point extrême, et de la configuration opposant l’ami et l’ennemi13.
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bigrootxpress · 7 years
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C. Schmitt désigne par là les limites inhérentes au discours juridique lequel, statuant en droit, ne peut logiquement qualifier cette situation purement factuelle qui déborde par définition des catégories juridiques usuelles. Si la situation exceptionnelle déborde le droit, c’est d’abord qu’elle passe les limites de son langage au point de lui paraitre a prioriirréductible : « L’exception, c’est ce qu’on ne peut subsumer ; elle échappe à toute formulation générale ». Pour autant, le droit qui, dans son économie discursive, ne tolère aucune lacune (in jure non datur hiatus), est appelé à poursuivre son inexorable travail de qualification, à réabsorber la factualité qui lui échappe dans une normativité qui retrouve ce faisant plénitude et cohérence. Aussi, décider de la situation d’exception, est-ce d’abord inventer la catégorie juridique qui s’appliquera spécifiquement à elle : le souverain assume chez le premier C. Schmitt une fonction de nomothète, puissance d’imposition d’une signification en mesure de réduire, par la magie de l’énonciation, la fracture ouverte entre le Sein et le Sollen. Cette idée trouvera plus tard une confirmation dans une formule tout à fait remarquable que C. Schmitt emploie dans un article de 1932 consacré aux « Formes de l’impérialisme dans le droit international » : « Celui qui détient la vraie puissance définit aussi les mots et les concepts. Caesar dominus et supra grammaticam : César règne aussi sur la grammaire
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