Tumgik
#laisser abandonner ou oublier
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Jeudi 26 octobre 2023
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Il m'appelle
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Je me suis demandé si j'avais reçu le Saint-Esprit. En fait, le Diable me l'a fait oublier. Il est passé par plein de moyens différents pour me le faire oublier. Le premier, je pense, a été la routine. Ensuite, la connaissance. Je connais bien la Bible maintenant. Avant, lorsque j'écoutais No me parler de Dieu, de Jésus, du Saint-Esprit, je m'abreuvais sans rien dire parce qu'il avait bien plus de connaissance, mais aussi une relation avec Jésus qui était déjà forte, établie, précise, tandis que moi j'avançais doucement avec l'aide du Saint-Esprit pour me guider. Aujourd'hui, je connais bien plus la parole. Alors qu'avant je me sentais illégitime (à tort) de parler de Christ, car peu assurée, aujourd'hui je peux en parler, je connais.
Mais connaître n'est pas avoir une relation avec Christ, avec le Saint-Esprit. Il nous parle par la parole et il est important de la lire. Cependant, de la même manière qu'il faut lire la parole avec les yeux de l'Esprit, qu'il faut lui demander de nous éclairer, il faut aussi parler de la Parole par l'Esprit. Il faut tout demander à l'Esprit, tout. Et c'est ce que j'ai fait après mon baptême. J'avais une telle paix, une telle assurance ! Pourtant, je n'allais pas à l'église, pourtant je n'étais pas entourée de chrétiens. J'avais le Saint-Esprit avec moi et il était le meilleur orateur que j'aurais pu avoir en moi pour parler de Lui.
Je comprends maintenant tellement No qui, il y a quelques semaines me parlait de sa recherche du Saint-Esprit avant. Je comprends tellement ses mots "quand tu connais comment c'était d'avoir le Saint-Esprit avec toi, tu le recherches encore et encore".
Tout en ce moment dans ma vie me dirige vers Lui. Tout ce qu'il m'envoie n'est en fait qu'un chemin qui mène à Lui. Ma lecture de la Bible, le livre Bonjour Saint-Esprit que je lis, ce que je reçois dans mes prières et mes appels. J'ai même ressenti sa présence dans la cuisine ce week-end, sa manifestation parfaite et puissance. Je l'ai encore senti dans la voiture hier.
Toutefois, aujourd'hui je constate que je manque de foi. Ce n'est pas une fatalité, ni un échec. Ce que l'Esprit me révèle et me demande me fera avancer. Je dois aspirer à l'Esprit, marcher par l'Esprit, et pour cela, il faut obéir. J'ai foi en la fidélité de Dieu. Je connais que ses promesses et ses voies sont parfaites.
Le Saint-Esprit veut venir à ma rencontre mais je suis encore prisonnière de ma chair, d'émotions qui l'empêchent de m'atteindre. Je vois aujourd'hui combien il aimerait venir me parler, établir sa communion avec moi, mais mon être ne le laisse pas entrer. Je l'appelle, il répond, mais n'arrive pas. Parce que je ne l'appelle pas avec une pleine foi. Ô Saint-Esprit, accorde-moi la grâce de me détacher de ma chair, de ces émotions qui entravent notre union, notre communication. Reviens à ma rencontre Saint-Esprit.
J'ai confiance. Il va venir me toucher à nouveau.
Pour cela je ne dois pas avoir peur de tout laisser. De tout abandonner. Ce que je n'ai pas encore fait. Je dois radicalement lui laisser ma vie, les amitiés et les relations qu'il me demandera de laisser, tous ces désirs et toutes ces actions qui ne glorifient pas son nom ou qui ne peuvent pas Le glorifier.
Pour commencer Seigneur, Saint-Esprit, je demande à ce que tu délies ma langue, que tu retires cet esprit de timidité qui m'empêche de te louer à haute voix dans la maison quand No est là. Je veux crier ton nom Seigneur, je veux te louer et ressentir ta présence dans ma vie.
Sois au bout du tunnel Saint-Esprit, permets que je t'atteigne au bout du tunnel. Au bout de cette semaine de jeûne que j'ai entrepris pour venir à ta rencontre, pour que tu me remplisses.
Amen.
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fallenrazziel · 2 years
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Les Chroniques de Livaï #540 ~ SANS AMBITION, IL N’Y A PAS DE TALENT (août 846) Livaï
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le  personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort  de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je  me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma   propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a   traversées, ainsi  que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint,  détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques  libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous.  Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Je fais encore une fois le tour de l'avant-poste au galop pour m'assurer que tout va bien. Erd et Gunther sont de l'autre côté, à un ou deux kilomètres, et je dois pas tarder à aller les retrouver si je veux éviter les mauvaises surprises. Ils se sont très bien débrouillés à deux mais je dois me rendre à l'évidence : il me faut de nouvelles recrues au plus vite, sinon on sera limités dans notre champ d'action...
Erwin a pas trop fait d'histoire là-dessus au vue de ce qui s'est passé le mois dernier, et j'ai pu prendre part à l'expédition quand même. Mais il sera pas d'accord la prochaine fois. Une escouade d'élite réduite de moitié, c'est du gâchis, je peux pas monter des stratégies trop compliquées ou risquées. Ni les abandonner trop longtemps.
Je guette le signal qui doit nous indiquer le repli ; Erwin doit le lancer d'un moment à l'autre. Cette sortie aura été courte, juste histoire de réparer un peu un avant-poste pas trop loin du Mur et d'y laisser des vivres. Je dirais pas que c'était inutile mais Erwin a besoin de temps pour imaginer d'autres trucs à faire. Ca donne de quoi parler aux aristos en attendant, sans nous mettre trop en danger. Deux ou trois blessés, pas plus, aucun mort. Moi, ça me va. Même si on est pas plus avancés en fin de compte...
Tous ces complots qui nous ont occupés m'ont fait oublier que les titans étaient toujours là, dehors, à nous attendre. Toujours aussi moches et cons, ceux-là. Ils boufferont pas aujourd'hui. Ils vont devoir... eh ! c'est quoi ça ?
Un panache de fumée verte monte dans le ciel bleu et je me mets à transpirer d'un coup. Ils ont des ennuis par là ? Les équipes ont été dispersées afin de maintenir les titans à distance de l'avant-poste, ils se battent depuis un moment, même si les mochetés sont peu nombreuses car nous sommes un peu en dehors de leur trajectoire habituelle. Je talonne les flancs de ma jument pour me précipiter dans cette direction. Erd et Gunther attendront ; y a sûrement des bleus qui en bavent là-bas.
Je descends un talus rapidement, laissant ma monture sauter par-dessus un petit cours d'eau changé en boue à force d'être piétiné par des panards géants. Je plisse les yeux et me hisse sur mes étriers afin de voir ce qui se passe de loin. Il y a bien une bataille ; je vois le soleil se refléter sur des lames tirées. Merde, j'arrive pas trop tard, j'espère... Il doit y avoir au moins un déviant parce que j'en vois un sauter partout comme une grosse araignée...
Je dégaine à mon tour et m'accroupis sur ma selle pour décoller. J'me faisais chier justement, ça me dérouillera un peu. Voyons voir comment ça se présente. Je distingue, comme à travers une loupe puissante, la zone précise que je dois frapper pour faire tomber celui qui est le plus proche. Retrouver mes réflexes ne m'a pris que quelques minutes après avoir quitté Trost. C'est comme si je ne les avais jamais quittés, ces bons vieux tas de merde...
M'élançant de ma jument, je me prépare à mettre les gaz pour accélérer au moment propice, mais avant que j'ai pu faire quoi que ce soit, ma cible s'écroule sur le flanc, la nuque arrachée. J'ai à peine le temps d'apercevoir une silhouette floue, étrangement lumineuse, passant à quelques mètres et se jetant déjà sur la suivante. J'ai la berlue, ou quoi ? Attends un peu, que je vois ta trogne à toi... Tu m'as l'air vachement doué en tout cas...
Je reste dans le sillage du mystérieux soldat victorieux tout en me focalisant sur les autres titans dans les parages. J'en vois un qui tient un pauvre gars terrifié dans ses grosses pognes. Ok, je m'occupe de lui. Ces cris étranglés me parviennent et je fonce en avant en me servant d'un autre titan isolé pour me propulser vers lui. Je m'apprête à abattre ma lame sur la nuque offerte quand la silhouette lumineuse revient danser juste devant mon nez ! C'est pas possible, elle n'a pas du tout pris cette direction tout à l'heure !
Au moment de me poser sur l'épaule du titan terrassé, j'ai enfin le temps d'apercevoir le petit prodige qui me vole tous mes coups. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il a l'air très bizarre. Ses cheveux sont très clairs - blonds, je suppose - et si longs qu'il lui tombent sur le visage. C'est pas très réglementaire ça... Bah, c'est une nouvelle recrue, il doit pas être au courant des procédures... J'suis étonné que personne lui ait dit que... Eh ! Toi ! T'es avec quelle équipe ?
Il me tourne le dos et s'apprêtait à repartir quand le son de ma voix le fait s'immobiliser. Je peux enfin me poser près de lui et le détailler de plus près. Il doit avoir la vingtaine, car sa carrure est bien faite, même s'il donne une impression de fragilité. Il est plutôt grand, sa peau est très pâle, et ses cheveux ont presque la même couleur, c'est perturbant... Il se dirige vers moi sans mot dire et je distingue dans ses yeux un reflet rougeâtre qui me met sur mes gardes.
Je suis le caporal Livaï, et je t'ai posé une question. Avec quelle équipe tu étais ? Il hausse les épaules avec impuissance et me montre une direction du doigt. Soldat, quand un supérieur te demande quelque chose, tu dois répondre ! On a pas le temps pour les devinettes ! Où sont tes camarades ? Tu... tu as tué ces titans tout seul ?...
Il secoue la tête négativement et semble fouiller le ciel des yeux. Bizarre, ce gamin... Il me met mal à l'aise... Y a un truc qui cloche chez lui. Est-ce qu'il serait pas un peu... simplet ou autre chose ? J'ai déjà eu affaire à des types comme ça dans les bas-fonds, rendus fous par la faim. En général, il vaut mieux pas s'en approcher, leurs réactions sont imprévisibles... Mais il a l'air calme, et pas menaçant... Je sais pas quoi penser...
Je me décide enfin à lui dire de me suivre afin de chercher les autre quand deux nouveaux titans nous tombent dessus, lancés au pas de course. Ils peuvent être si rapides quand ils veulent, ces salauds ! Fais gaffe, ils vont te choper !
Il a déjà disparu. J'ai à peine décollé que j'aperçois l'éclair de ses lames juste derrière le titan de tête. Sans me poser plus de question, je suis le mouvement pour faire son affaire au deuxième et ils tombent à terre presque en même temps. De nouveau, nous nous trouvons face à face et je le scrute plus intensément. T'es doué, gamin... Ma jument me rejoint au petit trot et la monture du soldat fait son apparition aussi. Bon, le danger est écarté pour le moment, tu peux répondre à mes questions maintenant ?
Il semble embarrassé, et danse d'un pied sur l'autre sans se décider à parler. C'est quoi ton problème, t'es timide ou quoi ? C'est pas le moment, c'est pas moi qui vais te bouffer si tu te décides pas à répondre ! Y'en a encore qui peuvent débouler ! C'est pas vrai... c'est quand même pas moi qui l'intimide ? Encore un admirateur paralysé par ma présence ? Ttcchh...
Un galop fait trembler le sol près de nous et une petite troupe d'explorateurs nous rejoint à son tour. Il y a plusieurs équipes rassemblées ici. Je n'en reconnais que quelques-uns... Mais ce qui me met sur le cul, c'est celui qui chevauche en tête.
C'est la copie conforme de celui avec lequel j'essaie de communiquer depuis plusieurs minutes !
Quelque chose s'agite en moi, comme un fragment de vieille superstition inexpliquée. J'ai jamais trop aimé ça, les jumeaux... C'est très perturbant de se retrouver face à deux personnes identiques, on a l'impression d'être la cible d'une plaisanterie douteuse... On dit qu'ils portent malheur, ou des trucs comme ça.
Bah, je sais ce que c'est d'être considéré comme un monstre qui apporte la poisse, je devrais bien le gérer. Pas la peine de les mettre mal pour ça. Après tout, le bataillon est réputé pour ses monstres, non ?
Le nouveau-venu se poste à côté de moi et me donne enfin les infos que je veux. Au moins, toi, tu sais parler ! Ton... frère ouvre pas la bouche depuis tout à l'heure, ça mérite le conseil disciplinaire ! Il me répond qu'il est muet de naissance. La belle affaire ! Comment il a réussi à passer ses examens sans décrocher un mot ? Ok, trop de questions, et pas assez de temps. Je vous tiens à l'oeil, vous vous expliquerez à Trost. Je vois le signal de fumée du repli. Suivez-moi en rang, on rejoint le bataillon.
Je mène la petite troupe hors de la zone dangereuse, constatant que personne ne semble blessé. C'est la chance... ou peut-être pas. Si j'en crois ce que j'ai vu, il y a ici deux petits prodiges tout à fait inattendus et hors normes, à tous les niveaux.
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clemjolichose · 1 year
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ceux qui rêvent ont bien de la chance...
Fandom : Vilebrequin
Pairing : Gaytipla (Sylvain Levy x Pierre Chabrier)
Nombre de mots : 948 mots
Avertissement : Aucun
Résumé : Leurs nuits blanches ne sont pas blanches, à peine claires, semées d'étoiles…
Quand les insomnies frappent, quand le sommeil ne vient pas et que la nuit tient leurs pensées entre ses griffes, il reste deux solutions : se torturer jusqu'au petit matin et tout oublier, ou bien agir, quitte ou double…
Note d’auteurice : Vous pouvez aussi lire ce texte sur Wattpad ou AO3 <3
Partie : 1/3
Partie 2 | Partie 3
Chanson : Ceux qui rêvent de Pomme
Pierre avait les yeux fixés sur le plafond, un bras plié derrière son crâne, une jambe relevée, tout son corps allongé sur son lit.
Pendant un moment, il s'était senti étrangement bien. Il avait flotté entre la conscience et l'inconscience, entre l'éveil et le sommeil, ne voyant pas les heures défiler. Il avait arrêté de penser, sa tête avait été délicieusement vide, agréablement légère.
Puis il avait dégluti, il avait fermé ses paupières sur ses yeux brûlants de n'avoir rien regardé alors même qu'il était capable de voir. Il se frotta les yeux, soupira...
En se tournant et se retournant dans son lit, il jeta un coup d'œil à son réveil : il était plus tôt qu'il ne le pensait. Ce moment de flottement avait-il donc été si bref ? Et maintenant il réfléchissait, sa tête était remplie de tout un tas de pensées tantôt sympathiques, tantôt désagréables, voire blessantes.
Il se redressa, considérant l'insomnie qui se présentait devant lui : il ne pouvait pas dormir, mais ne pouvait pas non plus faire grand-chose d'autre.
Il aurait aimé appeler Sylvain, la pensée fugace traversa le nuage dans son cerveau en un éclair, avant de disparaître, repoussée par les vents violents de la répression. Il se rallongea, se tourna, se retourna...
Oui, Sylvain devait être en train de dormir à cet instant. Il était chez lui, dans son lit, à des dizaines de kilomètres de Pierre, en train de dormir comme une personne normale - c'était ce qu'il se répétait, mais ça pouvait bien être faux, le connaissant. Pierre, lui, n'y arrivait pas. Et il ne savait pas pourquoi.
Ou plutôt, il ne voulait pas voir pourquoi. Il savait. Il pensait trop, secoué depuis quelque temps par une humeur maussade. Son esprit se torturait tout seul, comme un grand.
À propos de quoi ? Ou plutôt, à propos de qui ? La faute au temps : voilà cinq ans qu'il côtoyait son ami et collègue, cinq ans qu'il ignorait les sentiments qui s'étaient installés au creux de sa poitrine, cinq ans enfin qu'il ne faisait rien.
Aujourd'hui, il le payait, et rêvait éveillé des mains de son ami, d'une danse entre leurs deux corps, rien de lubrique pour une fois... Il voulait juste un peu de douceur.
Mais cette douceur se faisait attendre. Cinq ans que son corps lui réclamait, sans obtenir gain de cause. Alors il manifestait son mécontentement, forcément. Une grève, en quelque sorte. Une grève d'amour.
Pierre aurait aimé, ça, que son amour fasse grève, que son affection se fasse la malle avec son désir, que tout ce beau monde lui foute la paix ! Qu'il soit enfin tranquille dans sa tête et dans ses doigts.
Ces derniers étaient parcourus de picotements, trop souvent, à ça d'agripper le poignet de son ami, de le tirer contre lui, de quémander une chaleur qui n'était pas sienne. Il devait résister, pour Sylvain. Il ne pouvait décemment pas se permettre d'agir ainsi.
Non, la raison devait l'emporter, et il devait abandonner ses idéaux affectifs pour d'autres, plus acceptables, d'amitié virile. Il ne parlait pas de laisser sa sensibilité toute entière, non, mais il ne voyait pas comment résister sans la museler, tout du moins.
Seulement voilà : ça le rendait triste et le gardait éveillé la nuit. 
Sur le plafond, au-dessus de Pierre, se dessinèrent les formes de deux mains enlacées... ou peut-être était-ce seulement des hallucinations fatiguées, quand les formes font des siennes devant les yeux.
Tant pis. Pas grave. Il aimait se dire qu'au moins en rêve, il avait droit à l'amour.
Ce n'était pas de sa faute, s'il avait besoin d'être rassuré quand le soleil était éteint. Ce n'était pas celle de Sylvain non plus... Oh, il ne lui en voulait pas. S'il fallait trouver un fautif, il en voulait à sa tête qui s'était imaginée il y a cinq ans que cet homme était un partenaire tout à fait enviable. Non, vraiment, que pensait-il ?
Pierre se tapa la tête, doucement, avec le plat de sa main. Les soupirs s'amoncelaient dans la chambre, les grognements aussi, parce qu'il ne trouvait pas de position confortable.
Il se redressa finalement, assis en tailleur sur le matelas, le drap glissant de son torse pour se froisser en un mont sur ses jambes.
Il frissonna. Il avait froid. Il imagina un instant sa peau brûler d'une embrassade à nu, des doigts frileux venant frictionner sa chair, l'invitant, lui quémandant une étreinte, le tentant tel un beau diable à rejoindre la chaleur des draps, à s'y perdre et à y perdre son orgueil. Il voulait s'embraser.
Pierre se recroquevilla, il avait froid. Il gémit presque, parce que le vide était la seule réponse à ses envies et ça faisait mal, si mal...
Il voulait toujours l'appeler. Mais que lui aurait-il dit ? "J'avais besoin de toi, d'entendre ta voix." "Je t'aime, dis moi que toi aussi." "Enfoiré, sors de ma tête." "Je te déteste et je déteste t'avoir autant dans ma peau." "Casse-toi." "Aime-moi." Bordel.
Il lança un regard courroucé à son téléphone, comme s'il lui imputait la faute de son esprit. Il s'en saisit pourtant, le déverrouillant par réflexe, ouvrant le volet de notifications... rien. Enfin, si, il avait des messages, des notifications des réseaux sociaux, d'un jeu qu'il avait oublié de désinstaller, un ou deux rappels de son calendrier, la météo en direct, tout un tas de trucs proprement inintéressants parce que rien n'émanait de lui...
Il le fixa, un instant. Pas longtemps, il ne voulait pas avoir l'air obsédé, il l'était, il garda ses yeux rivés sur l'écran, attendant, patientant, incapable de détourner le regard...
Un sursaut. Le téléphone se mit à vibrer : il avait reçu un message. Pire encore, il lut le nom et son cœur battit plus fort : c'était l'être, l'éphèbe, celui pour qui il se languissait…
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christophe76460 · 3 months
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🔥DIX VERSETS BIBLIQUES À LIRE SI VOUS ÊTES DÉPRIMÉ🔥🔥
Les versets bibliques sont de vrais supports pour guider le croyant dans sa vie personnelle au jour le jour. En voici dix qui aide à se sentir mieux dans les moments difficiles.
Il arrive à tous d’expérimenter des moments de solitude ou de sensation d’abandon. Ces moments peuvent être une vraie souffrance.
La Bible donne le récit d’aventures humaines multiséculaires dans lesquelles les protagonistes ont découvert la mystérieuse présence de Dieu. Elle illustre ainsi magnifiquement cette ambivalence de la solitude comme lieu d’épreuve mais aussi de promesse.
Voici dix versets bibliques à lire et méditer pour repenser aux paroles et promesses de Dieu – « le Père des orphelins, des veuves et des captifs » (Ps 67) – et ne pas laisser les mauvaises pensées prendre le dessus.
DIEU EST FIDÈLE
Porter un regard de foi sur notre espérance chrétienne, pas sur nos espoirs humains. Cette espérance est celle de Dieu sur nous. Et c’est pourquoi nous devons croire à sa fidélité qu’il manifeste en partageant nos vies
🔥« Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas » (Is 49, 15)
🔥« C’est le Seigneur qui marchera devant toi, c’est lui qui sera avec toi ; il ne te lâchera pas, il ne t’abandonnera pas. Ne crains pas, ne t’effraie pas ! » (Dt, 31, 8)
🔥« Dieu est pour nous refuge et force, secours dans la détresse, toujours offert » (Ps 45, 2)
Dieu connaît chaque situation. Il est concerné par ce qui préoccupe. Avoir confiance dans la main puissante de Dieu est un précieux appui, car si l’homme vous abandonne, on a l’assurance que le Seigneur ne nous abandonnera jamais.
🔥« Dieu lui-même a dit : Jamais je ne te lâcherai, jamais je ne t’abandonnerai. C’est pourquoi nous pouvons dire en toute assurance : Le Seigneur est mon secours, je n’ai rien à craindre ! Que pourrait me faire un homme ? » (He 13, 5-6)
🔥« Le Seigneur aime le bon droit, il n’abandonne pas ses amis. Ceux-là seront préservés à jamais, les descendants de l’impie seront déracinés » (Ps 36, 28)
LA VÉRITÉ QUI CONSOLE
La vérité qui se trouve dans la Bible procure du réconfort au milieu de la détresse. C’est une vérité inspirante et pleine d’espoir pour soi et pour les autres.
🔥« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père plein de tendresse, le Dieu de qui vient tout réconfort. Dans toutes nos détresses, il nous réconforte ; ainsi, nous pouvons réconforter tous ceux qui sont dans la détresse, grâce au réconfort que nous recevons nous-mêmes de Dieu. » (2 Cor 1, 3-4)
C’est dans le livre d’Isaïe que l’on trouve la plus belle définition de l’espérance selon Dieu. Non une espérance qui modifie les événements, mais qui donne des forces nouvelles pour affronter toute détresse.
🔥« Quand tu traverseras les eaux, je serai avec toi, les fleuves ne te submergeront pas. Quand tu marcheras au milieu du feu, tu ne te brûleras pas, la flamme ne te consumera pas » (Is, 43,2)
🔥« Ne crains pas : je suis avec toi ; ne sois pas troublé : je suis ton Dieu. Je t’affermis ; oui, je t’aide, je te soutiens de ma main victorieuse » (Is, 41,10)
DEUX PROMESSES
POUR NE JAMAIS OUBLIER QUE MÊME SI LES GENS NOUS REJETTENT ET NOUS BLESSENT, ON PEUT EN TOUT TEMPS COMPTER SUR LE CHRIST :
🔥« Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt, 28, 20)
🔥« Je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai sur cette terre ; car je ne t’abandonnerai pas avant d’avoir accompli ce que je t’ai dit » (Gn, 28-15)
NE PAS OUBLIER, DIEU RÉPOND TOUJOURS À NOS PRIÈRES, MÊME SI SA RÉPONSE N'EST PAS TOUJOURS CELLE QUE NOUS ATTENDONS. 🙏
pris sur le net
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plumedepoete · 1 year
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Pleine lune du 5 mai 2023 en scorpion - Hélène Lebougault
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  Tirage de la pleine lune du 5 mai 2023 en scorpion et son éclipse lunaire pénombrale :  ACCUEILLIR - PRÉSENT - OMBRE - AMOUR - CRÉATION Les cartes tirées : Amour : l'amour peut triompher de tout et il guérit toute chose. L'amour est tout et ce qui n'est pas amour, c'est de la peur, la peur édifiée par notre mental. L'amour est le pouvoir divin ! C'est un état d'être et non une émotion de bien-être qui comble quelque chose qui pourrait vous manquer. Lorsque vous deviendrez véritablement amour, vous vous rendrez compte et ressentirez que rien ne manque. Voyez au-delà des perceptions de ce que vous supposez que sont les choses, pour voir dans le cœur de toute chose... Au centre de toute expérience se trouve l'amour inconditionnel. Lorsque vous êtes pleinement présent, c'est ce cadeau que vous accueillez : votre présent. Le cadeau peut se présenter sous la forme d'une situation bonne ou mauvaise. Quoi qu'il en soit, il est temps pour vous de déballer l'expérience du présent : déchirez l'emballage et découvrez votre cadeau, le don d'amour. ( Fleur de vie de Denise Jarvie) Reste concentré(e) : ce n'est pas le moment de baisser les bras ni de se laisser distraire. On t'encourage et en t'envoie toute la motivation dont tu as besoin pour rester connecté(e) avec tes intentions. Tu es sur le bon chemin ! (le petit oracle de la mission de vie de Jenna Blossoms) Phrase : libérez-vous de vos projections et de ce que vous croyez bon pour vous avec votre tête. En faisant confiance à Votre Être Véritable, vous allez voir apparaitre de nouvelles formes de communications plus subtiles (Livre espoir d'Aurore Roegiers p184). L'araignée : la créativité (esprit animal de Frédéric Calendini) 41. Le chakra racine : force primitive - fertilité - abondance - rayon rouge rubis - rayon noir obsidienne - étreinte physique - ancrage - honnêteté - guerrier de l'amour - détachement - conditions génitales (l’oracle de guérison du cœur Amérindien de Mélanie Ware) Conclusion : Cette pleine lune en Scorpion (signe d'eau) est chargée en émotions.  De plus elle est accompagnée d'une éclipse lunaire pénombrale qui remet en avant toutes nos ombres. Ces puissantes énergies chaotiques nous permettent de plonger dans notre intériorité afin d'accueillir, prendre conscience de tout ce qui nous appartient pas et qui ne nous est plus utile (schémas mentaux, croyances, habitudes limitantes, dépendances....). C'est en réalité une bénédiction pour notre guérison et notre reconnexion à ce que nous sommes vraiment, à la source d'amour inconditionnel . Cette reconnexion peux-être douloureuse si l'on n'accepte pas les expériences où les difficultés que l'on vit. C'est en effet en plongeant avec foi, amour et détachement dans nos ombres et nos peurs que nous redécouvrirons notre véritable essence qui est amour, joie et harmonie. C'est pour cela qu'il est important de rester ancré, concentré et déterminé ( ne pas abandonner ou désespérer) pour accueillir tous les évènements (imprévus, accidents, maladies, mais aussi joies, miracles ...) qui nous traversent. Ce sont en réalité des nettoyages de notre intériorité qui se manifestent dans le monde physique. Il est important de ne pas oublier que le présent est un cadeau et qu'il est nécessaire de l'accueillir et cela peu importe qu'on le juge bon ou mauvais. C'est en l'accueillant que nous retrouverons notre source d'amour inconditionnel  éternelle qui nous permet de créer le futur que nous souhaitons. Nous nous souviendrons ainsi que nous sommes des êtres de lumière, d'amour divin et que la peur et la souffrance n'existent pas. Nous sommes en effet les créateurs de notre réalité ("bonne" ou "mauvaise") à travers nos pensées, émotions, paroles, visualisations et actions. Cette période de grands changements est donc le moment idéal pour choisir de ce débarrasser de tout se que nous ne voulons plus, se reconnecter à nous-même et créer ENFIN le monde que nous souhaitons tous !!! Read the full article
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smoke signals
À l'origine, ce court texte est un devoir d'écriture créative pour mon cours d'anglais. Le thème était d'écrire un "stream of consciousness" et moi, forcément, j'ai sauté sur l'occasion ! Comme il a été écrit en anglais, je vous mets d'abord la traduction VF que j'ai écrite après coup, puis à la fin la VO.
Contexte de l'histoire : post-Simon Says, quand Simon a rejoint sa sœur à New York après avoir fugué de chez ses parents. C'est la scène que Simon évoque dans Run Away, au moment où Hart tombe sur une photo de lui avec les cheveux rasés.
Enjoy<3
☆☆☆
S’enfuir est une chose, mais oublier ce qu’on a laissé derrière nous en est une autre. Et ensuite, il faut aussi penser à quoi garder de sa vie d’avant, et ce qu’il faut abandonner — tel était le combat intérieur de Simon. Des mots du passé viennent et repartent, de faibles sensations et des souvenirs s’assemblent : des mains qui se touchent et un cœur battant ; une voix qui pleure “ne t’en vas pas”, et la réponse de Simon : “Je dois le faire.”
“Mais est-ce que je le devais vraiment ?” pensa Simon, ses mains agrippant la céramique immaculée du lavabo, aussi blanche que son visage. “Était-ce la bonne décision ?” Une chose était certaine : Simon savait que ce n’était pas la bonne décision, ni la meilleure qu’il aurait pu prendre. Ça, il l’avait clairement compris en arrivant dans l’appartement de sa grande sœur et en pensant : “Je ne suis pas plus heureux que quand je suis parti.”
Ce qui le guidait dans chacune de ses décisions, c’était le bonheur. Depuis son adolescence, sa soif de vivre se faisait de plus en plus forte — il voulait être heureux, mais ne savait ni comment ni pourquoi il ne l’était pas de base. C’est quoi, être heureux ? Quand Mugi lui avait dit “Je veux être heureux,” qu'avait-t-il pu bien vouloir dire ? Simon pensait qu’il aurait eu réponse à toutes ses questions, avec le temps. Mais ce n’était pas le cas.
Il était maintenant dans une salle de bain qu’il connaissait, une salle de bain qu’il avait oubliée et à laquelle il apprenait à s’habituer à nouveau depuis les six derniers mois. Il n’arrivait pas à reconnaître la personne qui lui faisait face dans le miroir ; il était passé de garçon à homme en peu de temps, et il avait l’impression que le corps qui lui servait de maison n’était plus le sien. Car si son âme avait évolué, ce n’était pas le cas de son corps, qui ressemblait toujours à celui d’un lui du passé — celui qu’il avait voulu laisser derrière lui dans l'Illinois, dans sa chambre d’adolescent abandonnée. Mais il l’avait suivi jusqu’ici. Et l’observer — s’observer lui-même — s’avérait être un défi trop compliqué pour être possiblement supportable. Il n’aimait pas son corps, n’aimait pas celui qu’il était devenu, ou plutôt, celui qu’il était encore.
Il ne faisait pas grand-chose, ici, fixait seulement ce reflet étrange. Il n’arrivait pas à se souvenir de ce qu’il avait voulu faire en entrant dans la salle de bain solitaire. En fait, peut-être que la solitude était ce qui l’avait attiré ici. C’était pour quoi il était connu, après tout : le garçon solitaire qui avait quand même réussi à se faire des amis sur le chemin, seulement pour les laisser partir à la fin. Voilà ce qu’il était : seul, qu’il le veuille ou non. La même chose pouvait s’appliquer à la salle de bain. Simon savait qu’il serait en sécurité ici parce que personne ne viendrait le chercher. Dans une salle de bain, on nous laisse tranquille. Par contre, il n’avait pas prévu que des pensées intrusives lui tiendraient compagnie. En y réfléchissant, il aurait dû l’anticiper. Mais qui verrait dans son reflet un ennemi ?
Il n’était pas plus heureux. Il était parti pour cette raison, avait laissé derrière lui de mauvaises comme de bonnes choses ; amis, familles, ennemis, véritables et imaginaires ; et n’avait pas réussi à accomplir ce qui le faisait tenir depuis l’année dernière : aller mieux.
Sa psy lui a pourtant dit que ce n’était pas quelque chose d’instantané. On ne pouvait pas claquer des doigts et Être Heureux. Mais cela voulait dire que la promesse qu’il avait silencieusement faite à Mugi ne pourrait pas être tenue : il avait promis que retourner dans sa ville natale, à New York, était l’élément clé pour aller mieux. Mais ce n’était pas le cas. Donc que devait-il faire, maintenant ? Que faire d’une âme vagabonde dans un corps obsolète ?
Il y avait ce jeu auquel Simon jouait au lycée — enfin, ce n’était pas vraiment un jeu, plutôt une chose qu’il faisait pour ne pas devenir fou, pour s’assurer qu’il était réel et ne vivait pas à l'intérieur d’un rêve. Il faisait la liste de choses dont il était certain : il disait son nom, son âge et en quelle classe il était. La dernière fois qu’il y avait joué, il avait ajouté qu’il ne savait pas s’il était heureux et s’il le serait un jour. S’il y jouait de nouveau, alors les résultats donneraient quelque chose comme : “Mon nom est Simon Aviv Drew, j’ai 19 ans et je suis sérieusement en train de me demander si je ne vais pas finir par abandonner ma première année d’université. Oh, et je ne sais pas ce qui ne va pas chez moi, mais dans tous les cas, je n’ai pas l’air d’être capable d’aller mieux.”
Son visage était le problème. Oui, voilà ce que c’était. (Agenouille-toi. Ouvre le tiroir. Trouve le rasoir électrique de Jake.) Son cerveau l’était aussi, mais ça, il ne pouvait pas y faire grand chose. Ça devrait attendre son prochain rendez-vous chez le psy. Mais son corps, ça, il pouvait le changer.
Du bleu apparut dans le miroir — c’était ses cheveux, teints bleu électrique, le plus flagrant souvenir du garçon rebelle qu’il avait été. “Ça, ça doit partir,” pensa Simon. Et à ce moment-là, juste là, il pourrait se sentir mieux.
Il se demanda ce que Mugi et ses vieux amis penseraient s’ils le voyaient sans ses cheveux bleus. Après tout, aussi futile que cela puisse paraître, ces cheveux étaient ce qui les avaient liés. Il se souvenait bien de Akane lui disant simplement “J’aime bien tes cheveux. T’as l’air cool.” Et même si ce n’était pas beaucoup, ce fut assez pour démarrer leur amitié. (Un bouton. Click. Un bourdonnement doux.) Puis l’amitié devint une famille de cœur et la famille de cœur de bons souvenirs.
Et maintenant qu’il avait perdu ce qui s’était approché le plus du bonheur — en surmontant les épreuves de la vie avec ses amis —, Simon n’avait plus rien qui le faisait s’attacher à ces cheveux décolorés jusqu’à en devenir de la paille. Peut-être qu’après ça, il ressemblerait à quelqu'un d’autre ; au nouveau lui, au lui heureux.
Il passa le rasoir sur son crâne. De douces touffes de cheveux tombèrent. Un autre bourdonnement. Du bleu électrique couvrant un blanc pur. Puis le rasoir fut posé, la caméra d’un téléphone activée, et avec un clic, Simon immortalisa le nouveau lui.
Pour les souvenirs. Il sourit. Tout pour les souvenirs.
☆☆☆
It is one thing to run away, but another to forget about the things you left behind. But then, you also need to think about what to keep from your old life, and what to let go of —so was Simon’s struggle. Old words come and go, feeble feelings and memories combine with one another: the touch of a hand and the beating of a heart; a voice that cries ‘don’t go,’ and Simon’s answer: ‘I have to.’
‘Did I, though?’ Simon thought, hands clutching the immaculate ceramic of the sink, as white as his face, ‘was it the right decision?’ One thing was certain: Simon knew it wasn’t right, nor was it the best decision he could have made. That he had understood quite clearly when stepping into his older sister’s apartment and thinking ‘I’m not happier than when I left.’
Happiness was what drove him through his every decision. Since a teenager, his hunger for life grew stronger and stronger —he wanted to be happy but didn’t know how or why he wasn’t in the first place. What was it to be happy? When M. told him ‘I want to be happy,’ what had he meant? Simon thought he would have found it all out by now. But he hadn’t. 
He was now in a bathroom he used to know, one he had forgotten for years and learned to get used to again for the past six months. He couldn’t recognize the person facing him in the mirror; he had grown from boy to man only in a few months, and he felt like the body which served as a home wasn’t his own anymore. For if his soul had evolved, his body hadn’t, and still resembled the one from his old self —the one he had meant to leave behind in Illinois, in his abandoned childhood bedroom. But it had followed him here. And looking at it —at himself— proved too much a challenge to possibly be bearable. He didn’t like his body, didn’t like who he had become, or rather, the one he still was. 
He wasn’t doing much here, only staring at this odd reflection. He couldn’t remember what he had meant to do by stepping into the lonely bathroom. Maybe loneliness was what had drawn him there in the first place. That’s what he was known for, after all: the lonely kid who had still managed to get friends along the way, only to let them go in the end. That’s what he was: lonely, whether he liked it or not. The same thing applied to the bathroom. Simon knew he’d be safe in there because no one would come for him. In a bathroom, you are left alone. However, he hadn’t planned that intrusive thoughts would keep him company. Come to think of it, he should have anticipated it. But then again, who would’ve thought of their reflection in a mirror as an enemy?
He wasn’t happier. He had left for this exact reason, left bad and good things alike behind; friends, family, and foes, real and imaginary; and failed to accomplish what had kept him standing for the past year: getting better. 
His psychiatrist told him it wasn’t an instant process. You could not snap your fingers and Be Happy. But that meant that the promise he silently made to M. couldn’t be kept: he had promised that going back to his hometown, to New York, would be the key to getting better. But it wasn’t. So what was he supposed to do, now? What to make of a wandering soul in an out-of-date body?
There was this game Simon used to play in high school —well, it was merely a game, and much more of a thing he used to do to keep himself sane, to know that he was real and not living inside a dream. He used to list things he was sure of: he said his name, age and what grade he was in. The last time he played it, he added that he didn’t know if he was happy, and wondered if he would ever be. If he played that game again, then the results would go along the lines of: ‘My name is Simon Aviv Drew, I’m nineteen and seriously wondering if I’m going to end up a freshman year college dropout. Oh, and I don't know what is wrong with me, but in any case, I don’t seem to be able to get better.’
His face was the problem. Yes, that’s what it was. (Get on your knees. Open the drawer. Find J’s electric shaver.) His mind was too, but that he couldn’t do much about. That was something to get around during his next therapy appointment. But his body, that he could change.
Blue flashed in the mirror —that was his hair, dyed electric blue, the most flagrant memory of the rebellious kid he used to be. ‘This needs to go,’ Simon thought, ‘it has to.’ And right then, then, he’d feel better. 
He wondered what M. and his old friends would think if they ever saw him without his blue hair. After all, as futile as it was, this hair was what had linked them together. He remembered A. simply saying ‘I like your hair. You look cool.’ And though it wasn't much, it was enough to start the friendship. (One button. Click. A soft buzz.) Then friendship turned into found family and found family to sound memories. 
And now that he had lost what had been the closest to happiness —getting through life with his friends, that is—, Simon didn’t have anything left to make him hold on to that dyed and bleached to crisps hair. Maybe then he’d look like someone else; like his new self, his happy self. 
He passed the shaver on his head. Soft tufts of hair fell down. Another buzz. Electric blue covering pure white. Then the shaver was put down, the phone’s camera was activated, and with a click, Simon immortalised his new self. 
All for the memories. He smiled. All for the memories. 
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risiblesamours · 1 year
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YOU ARE MY FAVORITE ENTERTAINER
– FT HYUJIN                                                                      ✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩
Le brun l’accuse d’avoir la tête dure comme de la pierre, et Yuna roule des yeux, l’air désabusée – ou bien lasse, peut-être. Car on lui a souvent fait cette remarque ; que généralement, cela n’avait rien d’un compliment. Elle sait que cela fait partie de son caractère ; se répète que cela participe à son charme, que ceux qui n’aiment pas cela chez elle, eh bien elle n’a pas besoin d’eux dans sa vie. Et comme trop souvent, elle ne répondra rien, se contentant de laisser la remarque se faire oublier d’elle-même ; l’attention attirée par Hyujin et son comportement, Hyujin et ses remarques. Hyujin qui s’approche pour lui souffler qu’elle est un peu trop sexy comme ça ; qu’il pourrait bien arriver des dingueries si elle prenait le risque de les porter à chaque cours. Et si ces mots font monter une vague de chaleur jusqu’à son visage ; si ces mots glissent dans son esprit des images en plan séquence qu’elle connaît sans jamais se les avouer, la raison finira par reprendre le dessus. Car elle est en couple – pire, c’est lui qui conduisait la voiture qui a tué son frère. Et sans doute ne lui pardonnerait-il jamais de se laisser amadouer par ce vil personnage. Alors elle s’empresse de remettre les points sur les I et les barres sur les T, le ton implacable ; glisse ce même ton entre les lèvres de Hyujin lorsqu’il lui rétorque qu’elle s’est imaginé n’importe quoi pour un pauvre compliment. Et parce qu’elle n’a pas vraiment plus intelligent à lui apporter comme réponse, elle se contente de laisser échapper un éclat de rire désabusé ; lui répondre d’un air suspicieux :
- Oui oui, juste un compliment, c’est ça. Un compliment qui n’était pas très équivoque, si tu veux mon avis.
Car elle connaît Hyujin et la réputation qui le précède. Sait qu’il ne dit rien sans avoir une idée derrière la tête ; ne s’approche pas si près des jeunes femmes sans que ses actes ne dissimulent un soupçon d’intention. Mais il choisit de la prendre pour une idiote, finira par s’en mordre les doigts, comme tous ceux qui se sont risqués à cet exercice périlleux. Il annonce sortir fumer une cigarette, et bien sûr, Yuna mettra un point d’honneur à rester sagement à l’intérieur ; tenter de reprendre ses exercices là où il l’a forcée à les abandonner, histoire que ce cours n’ait pas été totalement vain. Mais malgré tous ses efforts, son attention ne parvient pas à se focaliser dessus, bien vite happée par les zéphyrs qu’il a insufflé au creux de son esprit. Un soupir las franchit ses lèvres lorsqu’elle décide d’avorter pour de bon la mission ; referme plutôt les doigts sur le manteau qu’elle pose sur ses épaules, passant son sac à main à son bras avant de s’éloigner vers la sortie.
Pas pour rejoindre Hyujin, bien évidemment ;
Seulement pour laisser la nicotine dénouer les nœuds de son esprit,
Alléger ce poids sur sa poitrine.
L’air frais de ce milieu d’automne la frappe de plein fouet, alors même qu’elle repère du coin de l’œil l’ennemi public numéro un ; prend bien soin de se poster de l’autre côté de la porte d’entrée de l’immeuble, glissant une cigarette entre ses lèvres rouges pour déjà l’embraser. Et elle croirait presque que Hyujin a compris ; elle croirait presque avoir la possibilité de fumer une cigarette dans la paix la plus totale, si seulement le jeune homme n’avait pas du tout gâcher en la rejoignant. Elle le voit s’approcher, dans sa vision périphérique ; entend sa voix si reconnaissable percer le silence relatif de la rue lorsqu’il lui demande si elle est calmée. De quoi la pousser à arquer un sourcil ; lui répondre comme si c’était l’évidence même :
- J’ai toujours été très calme.
A prendre sur elle – car évidemment, lorsque l’on est irrité, il n’y a rien de tel que ce genre de question pour nous faire exploser. Et ses sourcils s’haussent de nouveau – un peu plus haut, et les deux, cette fois-ci, lorsqu’il lui demande si son petit ami lui a déjà dit ce genre de choses. Il paraît que le dire n’implique pas nécessairement passer à l’action, et ça, elle l’a bien compris avec Sangyeon, merci bien.
- Je ne vois pas en quoi ce que mon petit ami peut me dire ou non te regarde, au juste.
Elle hésite un instant, sachant qu’elle le regrettera, mais finit par ajouter :
- Reste à ta place, ne dit plus des choses déplacées, et peut-être que je n’aurais plus de raisons de réagir comme ça, tu ne crois pas ?
Avec un soupir las, l’impression d’expliquer la vie à un bambin tout juste laissé à la découverte du monde, elle détourne son attention de lui pour jeter un coup d’œil autour d’eux ; peste dans un soupir irrité :
- Il ne compte jamais arriver, ton livreur ?
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16.04.22
Aujourd'hui, je me sens terriblement seule. Dans les allées du magasin ce matin, dans les rues de la ville dix minutes plus tôt, les images et bruits de ce monde ont festoyé devant moi et je n'ai pu les voir, les entendre, qu'à travers cette sensation anxiogène d'empreinte statique qui m'enveloppe. Je suis ici et ils sont là, les autres. Ils sont ici et je suis là, moi.
Je me souviens de la couleur choisie pour les murs de la chambre et des rideaux dorés. Nous avons acheté des rideaux dorés. J'ai dit que je devais faire davantage de recherches pour les couleurs du salon, les meubles et accessoires. Il faut que tout soit parfait mais je n'arrive pas à m'impliquer comme je devrais. J'ai trop de choses parsemées dans les méandres de ma tête et je voudrais pouvoir les attraper une à unes au vol pour les calmer puis les ranger à leur place, dans les bons tiroirs. Ça me fait peur et je me sens comme perdue dans moi-même. Je ne sais pas si je suis capable de formuler mes propres questions ni de les mentaliser. Tout est confusion et mes choix sont constamment dévorés par l'incertitude qui tue leur immuabilité. Ce n'est pas normal d'être si peu sûre de ses convictions ou de les voir fluctuer d'un jour à l'autre comme si aucune fondation n'était assez solide. Alors, il y a ces chemins qui se dessinent continuellement en moi, propre aux “Et si ?”, qui brouillent le présent tant ils lient le temps passé avec le temps futur.
Et je me fatigue moi-même. Ou plutôt je fatigue l'autre moi de me voir comme ça. Elle m'en veut constamment parce que tout est plus facile pour elle. Elle ne vrille pas et sa détermination m'écœure parfois. Au fond, elle a raison mais je ne peux pas m'empêcher d'être comme je suis, parce que c'est ce qui m'enseigne le plus de choses sur les relations humaines et me fait grandir, certainement. Je veux juste pouvoir contrôler ça. Et j'aimerais avoir un peu d'elle sans m'effacer complètement. Parfois, je me dis que la clé est l'auto-discipline, une impulsion qui vient de soi et qui insiste, résiste, sans me perdre. Comme un tout unifié, paisible à l'intérieur de soi. Pourtant, je me vois essayer, me triturer l'esprit, agir. Et je rechute à chaque fois. J'en ai honte car j'aimerais avoir cette force en moi qui ne me laisse jamais rien abandonner et aller toujours plus loin, en particulier dans les intérêts personnels qui me sont chers. Sans laisser tomber. En me réconciliant avec le temps pour le maîtriser. En n'oubliant pas la moitié de mes journées bouffées par l'anxiété. J'en ai marre de rire de ça, d'utiliser l'ironie pour dissimuler ce qui ne m'est pas lisible et de mes réactions qui me font me sentir comme une véritable timbrée. Je ne sais pas à quel degré je me perds peu à peu mais en réalité, j'ignore si je peux parler de me perdre si je ne suis pas sûre d'être vraiment là et si je ne suis pas capable de répondre correctement à la question “Qui suis-je ?”.
J'ai choisi de ne pas me définir parce que les mots de Kafka avaient résonné en moi, ceux de Josef Schovanec aussi. Seulement, j'ai la sensation de n'appartenir à rien et que je ne suis qu'un alien effleurant de ses doigts la terre de ce monde, submergé d'émotions qu'il est incapable de déchiffrer. Il n'en reste  que mes stratégies pour éviter ou oublier ces égarements sont toxiques et que je n'y peux rien. Alors, peut-être que la Terre et moi ne sommes pas faits pour se côtoyer. Pourtant, c'est dans la nature, loin de tout, loin des interactions sociales surtout, que je me sens si bien, lorsque la vie ne découle que de mon propre rythme, essentiellement lent et choisi. Là où je peux me construire en tant que moi et que je ne dépends de personne parce que ma voie n'appartient qu'à moi, sans aucune influence extérieure ou presque, sans frustration non plus.
Je dois réfléchir à comment faire fleurir tout ça. Il y a encore de nombreuses batailles à affronter et je dois les faire surgir de mon esprit, peu importe le mal que ces non-dits peuvent me faire.
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hell0mega · 2 years
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c'est moi, garçon, je suis le PS5, je vous parle dans votre cerveau. écoutez-moi, garçon... partez la fille, vous n'avez pas besoin d'elle!
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vg11k · 3 years
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Art by RC Prakash
MJ : @MadBhaal
Bard, humain barde : @sakuyaneesama
Cob, halfelin barbare : @Th_Brt
Beiro, elfe ranger : @yaka2812
Grigor, demi-elfe moine (dit Chergoba) : @vg11k
Arrivés à Alcantla, la capitale d'Amn, notre groupe était pour le moment chargé d'escorter Rih- la prêtresse de Lathander. Elle nous offrit cependant quartier-libre, celle-ci avait à faire au temple local. Ce temps libre était le bienvenu pour moi, après tout ces cauchemars étranges liés à Sara durant le trajet. Avons quitté les quais malodorants. La promenade de Waukeen, le grand cirque, la boutique des couronnes de cuivre, les temples de Lathander Tempus et Ohm. Ce sont les différents choix qui s'offraient à nous. C'est le second que nous avons décidé de visiter, abandonnant ce pot de colle de cornu à bord du Conquérant d'Ivoire.
De notable sur le cirque à savoir, était un sort d'illusion avait tourné entropique il y a quelques années et coûté pas mal de vies, de spectateurs comme d'artistes. Événement qui aujourd'hui encore nuisait à la réputation de l'édifice. Cela ne nous dissuada pas d'aller y jeter un œil. Après tout, s'ils avaient une ménagerie d'animaux exotiques - réels ou illusoires - cela pouvait valoir le coup d'œil.
Sur le chemin, Cob souhaita s'attarder à la forge d'un marchand d'armes du coin. Tenue par un nain installé depuis plus de deux siècles d'après la pancarte à l'entrée, il semblait être un artisan de talent. Talentueux ou pas, je maintiens qu'il a entubé notre halfelin. "Toucher c'est acheter" peuh, conneries d'arnaqueurs ça. Néanmoins, cela n'a pas semblé déranger Cob qui ressortit avec une épée aussi grande que lui pour faire des moulinets.
En reprenant notre chemin vers les artistes, je remarquais deux types louches à capuche nous ayant emboîté le pas après notre visite chez le nabot. Non pas que tout les individus à capuche pendant le jour soit louche, après tout j'arborais la mienne, mais eux ne m'inspiraient pas confiance. L'air de rien, je me laissais distancer par les trois autres pour tenter d'engager la conversation avec nos nouveaux amis en les prenant au dépourvu. À défaut de les surprendre, je parvins à échanger avec eux. Impressionnés par les moulinets maladroits du barbare, ils souhaitaient l'embaucher pour quelques services nébuleux. Cela en disait long sur leurs coups d'œil pour s'intéresser ainsi à Cob, mais j'avais flairé juste. Pas moyen de leur tirer les vers du nez. Si ce n'est un plan foireux de, si je changeais d'avis, d'aller jeter une pierre porteuse d'un symbole sur le phare de la ville. Symbole qui ne m'était pas inconnus suite à mes errances passées : la guilde des voleurs locale, assez influente pour que les gardes ferment les yeux sur leurs méfaits. Je gardais la pierre et cette proposition originale comme ils s'en retournaient avant de rattraper les trois autres.
Ils avaient commencé à étudier les animaux de la ménagerie, dotés de formes et couleurs originales - peut-être trop, mais au vu du passif local c'était à prévoir. Mais Bard manquait à l'appel. Très vite un gnome en tenue tape-à-l'œil était venu les accoster, le ménestrel lui ayant tapé dans l'œil. Sieur Loyal de l'établissement, il était en quête d'un nouvel annonceur des numéros et la profession du barde ne lui avait pas échappé. Pour son audition, Bard se vit offrir une tenue avant d'effectuer sa performance devant une elfe toute d'orange vêtue et un humain portant de multiples coutelas en bandoulières. Respectivement Belamantine et Angelo, lanceur de couteaux et responsable des victimes des lancers. Malgré deux tentatives décevantes, Belamantine en sa position de seconde du cirque insista pour intégrer Bard à quelques numéros avant de lui tirer les cartes. Vérité, Mensonge et Destin. La vérité fut une rose fanée "vous ne vous sentez pas vous et souhaitez tourner la page. Le mensonge fut Pierrot retirant son masque "Vous vous répétez à vous-même ne pas être compétent". Quant au destin… lorsque Belamantine tira la carte, son expression changea. Son sourire malsain rappela à Bard celui de Ka', le faisant déchanter et, l'instant suivant, il se retrouvait à l'extérieur avec nous trois.
Cob et Beiro réfléchissaient à monter ensemble une arnaque aux tournois de pugilat locaux lorsque Bard revint, la tête dans les nuages et affublé de vêtements jaunes affriolants et tape à l'œil, escorté d'une elfe tout en orange.
Malgré son échec et sa troublante absence, Bard convint de passer le mot en ville quant à l'offre d'emploi du cirque. Beiro se proposa alors, vanta ses qualités d'archers pouvant faire office de numéro à défaut d'être annonceur. Il fit rapidement démonstration de ses talents sur cible, Bard ayant le courage de se poster en-devant comme le trait fusait juste au-dessus de sa tête. Inspiré, le halfelin se proposa à son tour en annonceur et, à la surprise générale, se débrouilla plutôt bien. À aucun moment je n'aurais imaginé le semi-homme faire preuve d'autant d'assurance dans un exercice oral, et pourtant. Le gnome l'engagea pour le spectacle du soir-même avant de nous introduire au reste de la troupe. Gardant sous silence ma présence inutile, après tout je me voyais mal passer pour quelques guignols, je suivis mes compagnons.
Nous rencontrâmes alors plusieurs spécimens de foire. Marlin, un demi-orque "le plus fort de toute la côte des épées" qui aurait probablement perdu au bras de fer contre notre barbare. Audika, une femme à barbe dont la prothèse se décollait au niveau des oreilles. Henri, un elfe encapuchonné qui balayait dans son coin en se faisant oublier.
Arriva alors une quatrième personne qui marcha droit vers le gnome Loyal et, sans préambule, le gratifia d'un revers cuisant avec un lapsus révélateur "mon escl… mon Loyal !". Ainsi s'introduisit la "Mère nourricière", directrice du cirque d'Alcatla. Et, avec cette gifle, tomba le masque. Le chapiteau jusque-là tape à l'œil devint miteux. Les estrades flambant neufs devinrent poussiéreux et moisis. Le marbre d'entrée devint terre battue. Les vêtements jaune de Bard le laissèrent nu comme un ver.
Pincée, la Mère nourricière s'excusa pour le comportement de son gnome illusionniste leur ayant fait miroiter quelques pièces d'or : le cirque ne recrutait pas et était au contraire au bord de la faillite. Plus personne ne venait assister aux spectacles depuis l'incident des illusions, bien que le Loyal ne soit pas le mage responsable. Pour éviter les problèmes, les artistes s'efforçaient de rester discret et garder cacher les talents du petit bonhomme.
Dans son coin, Henri continuait de balayer, fuyant leurs regards, jusqu'à ce que Cob ne se porte à sa hauteur. Gêné par le statut et malaise des artistes, en particulier de l'elfe, il s'efforça d'engager la conversation. Celui-ci ne murmura qu'un mot en elfique à l'adresse du barbare : "Illusions". Puis repris son ménage avec frénésie, jusqu'à ce que le halfelin ne lise un mot inscrit à même le sol par ses coups de balais : "Fuyez".
Aussitôt, il s'efforça de prendre congé et pousser le groupe vers la sortie. Mais la Mère nourricière, discutant avec moi, proposa brusquement de l'argent à qui les aiderait à redorer leur blason, ce qui m'interpella. Après tout, elle avait mentionné juste quelques instants plus tôt être fauchée comme les blés. Ce n'est qu'alors que je remarquais l'apparition de craquelures sur son visage.
Beiro le remarqua également de plus loin et fut foudroyé comme tombait une seconde fois le masque dans ce chapiteau plein de surprise. Habitué à lutter contre les morts-vivants, il venait de reconnaître l'un d'eux en discussion avec moi et dégaina son épée avant de charger.
Beiro se fit mettre KO par la Mère après l'avoir pourtant blessé sans éclaboussure de sang. Cob se fit engager par Angelo et le gnome. Belamantine resta figée, incapable de se mouvoir comme fuyaient les trois autres artistes. Je parvins à retenir la directrice morte-vivante comme Bard venait littéralement arracher le rôdeur aux griffes de la mort d'un enchantement dont il avait le secret (tout en étant encore cul nu). Encerclée, la Mère se replia, s'écartant de côté. Soucieux de ne pas laisser le barbare se faire déborder, je le rejoignis et assommais le gnome comme le lanceur de couteaux se faisant découper en deux dans un sanglant étalage de violence. Beiro cribla de flèche la morte-vivante sans parvenir à lui infliger de blessures sérieuses, en apparence. Bard tenta de tirer l'elfe vêtue d'orange de sa torpeur d'une baffe, en vain. Alors la Mère se jeta sur le cadavre d'Angelo pour lui sucer le sang, puis sur le barbare qu'elle entrava avant se planter ses crocs dans sa gorge. Reconnaissant là un vampire, j'eus un éclair de génie et m'empressais de déchirer la toile du chapiteau plutôt qu'affronter la créature, la baignant dans la lumière du jour. En quelques instants, elle s'effondra en petit tas de cendres.
Des gardes arrivèrent juste après cela, comme ayant attendu la fin des festivités pour se manifester. Comme toujours. Ils étaient à la recherche d'utilisateurs illégaux de la magie sur le territoire d'Alcatla, dirigés par un mage encapuchonné. Tous désignèrent le tas de cendre, mais Belamantine, redevenue elle-même, s'accusa. Dans l'instant, le mage la téléporta dans un autre lieu, puis remis en doute la présence de quelques vampires malgré le tas de cendres. "Et ça c'est des Merguez ?" leur opposa Cob avec animosité en désignant son cou sanguinolent où la marque des crocs était clairement visible. Il fut malgré tout ignoré, le mage s'intéressant au gnome inconscient avant de lui aussi le téléporter en un autre lieu. Le "conseil des six" se chargerait de leur procès. Cob se proposa alors en témoin de l'affaire pour les deux arrêtés et, avant que l'on put protester, fut lui aussi téléporté. Les gardes nous informèrent les avoir envoyés à "l'asile de Spellhold". Puis, après leur avoir réclamé la raison de leur présence dans le chapiteau, puis à Alcatla, les escortèrent au temple de Lathander retrouver Rih.
Celle-ci, passablement agacée par ce contretemps, attesta de notre bonne foi. Puis après le rapport qui lui fut réalisé, nous apprit que le nom de Belamanti nene lui était pas inconnu. Celle-ci était une prêtresse de Lathander, disparue plusieurs mois auparavant. Rih nous apprit également que le procès pouvait prendre jusqu'à quatre ans. Que l'asile se trouvait sur une île au large, dénuée de portes et gardée par des mages.
Quelque peu agacés par la tournure des événements et le sort du barbare, quelques heures seulement après avoir accosté, nous primes le chemin d'une taverne pour décompresser. La taverne du pont, construite au-dessus d'un pont enjambant la baie d'Alcatla. L'intérieur était bondé et sentait mauvais. Il comportait également une estrade et un cercle de pugilat. Tandis que Bard se faisait huer sur l'estrade, je narrais à Beiro ma rencontre avec deux émissaires de la guilde des voleurs locale, avant d'accéder au cirque. Que, potentiellement, ils pourraient nous aider à faire s'évader Cob, mais nous attireraient immanquablement d'autre problèmes. Or, connaissant le tempérament du halfelin, si celui-ci s'était rendu il était peu probable qu'il cherche à s'évader…
Remettant ces problèmes à plus tard et cherchant à me défouler, je pris la direction du pugilat. Un vieil homme aux yeux dévorés par la cataracte tenait les paris. Néanmoins, son handicap ne semblait nullement le gêner pour suivre les combats et tenir les comptes. Celui-ci perçut ma présence avant que je ne prenne la parole. Après quelques échanges, je compris avoir à faire à un ainé de ma voie, un adepte des arts martiaux d'une autre génération. Dacen pour être précis, dont je reconnus le nom. Exilé de l'ordre de la rose jaune il y a plus de cent cinquante ans, le vieil homme était supposé mort dans le monastère où j'ai effectué ma formation. Pour un macchabée il était certes ridé et couvert de cicatrices, mais en apparente bonne santé. Celui-ci se faisait de l'argent en entrainant des combattants et montait son propre dojo. Mais ses apprentis avaient tous déserté à l'exception d'une, "la puce", que j'eus la chance de pouvoir affronter dans le cercle.
Sympathisant, Dacen nous invita bientôt dans sa demeure à l'écart de la ville et son tumulte, les gardes faisant profil bas devant le moine aveugle. Nous primes le thé et partageâmes nos aventures avec lui. Il s'avéra que quelques décennies plus tôt, il s'était lui-même évadé de l'asile. Mais que sa tranquillité vis-à-vis de l'autorité s'était payée dans le sang et l'or. Or nous n'étions pas particulièrement riches et je n'avais nulle envie de me frotter à toute une garnison… Nous prîmes alors congé en profitant de l'hospitalité du maître, la nuit portant conseil.
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rainbowtheque · 2 years
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Borderline
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Titre : Borderline (tome 1: Au pied du mur ; tome 2: Douceur, tendresse et autres complications ; tome 3: Comme autant de mains tendues ; tome 4: Et que les masques tombent)
Autrice : AurElisa Mathilde 
4 Romans (en cours, devrait au minimum y avoir un 5ème roman)
Genre : Contemporain romance gay 
Maison d’édition : MxM Bookmark
Disponible en version papier et numérique - 430 à 530 pages par tome
Âge conseillé : adulte 
Résumé : (tome 1) 
Quand on a 19 ans, la vie s’ouvre à nous. On la croque à pleines dents, on est empli d'espoirs. On se retrouve face à une multitude de chemins et de possibilités. Mais que faire quand, à 19 ans, on ne voit aucun avenir devant soi ?
La vie peut aussi se monter injuste et cruelle. Bastien ne le sait que trop bien. Il fuit. Ses souvenirs, mais aussi Martial, son frère ainé. Il veut oublier. Un passé qui lui ronge le corps et l'âme. Un présent qui ne lui laisse aucun espoir. Il veut abandonner, mais il a fait une promesse et il s'interdit de trahir la seule personne qui lui reste. Alors il se détruit. Il se perd nuit après nuit dans l'alcool, la drogue et les corps anonymes qui l'étreignent. Martial le regarde se noyer, mais refuse de le laisser tomber. Désespéré, il prend une décision qui lui fait horreur : envoyer Bastien loin de leur foyer, loin de ses relations et de ses habitudes destructrices...
La vie peut se révéler cruelle, mais elle peut aussi offrir une seconde chance. Elle donne à Bastien un endroit où panser ses blessures, des amis comme autant de mains tendues... Elle lui laisse le choix. Celui d'abandonner face à l'adversité ou de relever la têt et combattre son passé. 
Identités représentées : 
Gay, Bi
Personnages LGBT+ principaux 
Thématiques présentes : 
Reconstruction suite à un traumatisme (viol) 
TW : Viol, sexe (juste à 2 ou à plusieurs), un peu d'homophobie, mention BDSM (possiblement plus dans le tome 4 que je n'ai pas encore lu), traumatisme 
Avis : 
C'est un livre vraiment bien écrit, qui parle de la reconstruction après un viol, les sentiments que peuvent ressentir les victimes surtout quand le viol ne se limite pas au physique (ce qui est déjà vraiment horrible), mais aussi au psychologique, quand la victime ne peut s'empêcher de culpabiliser de s'être laisser faire par son agresseur, alors même qu'elle n'est en rien coupable et qu'elle est juste une victime (ici, Bastien s'est laissé faire à cause du chantage de son agresseur, et à cause de ça, il n'admet pas son statut de victime et se sent coupable et refuse d'admettre qu'il ait été violé parce qu'il s'est laissé faire. Sauf qu'une relation sexuelle faite sous le chantage, peu importe la manière de voir les choses, ça reste un viol). A travers les différents tomes, on voit la reconstruction de Bastien, ses hauts et ses bas, c'est un texte vraiment réaliste et pour moi, il n'y a pas d'incohérence. Je le conseille vraiment, il est super intéressant. On s'attache vraiment aux personnages.
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etreinte-froissee · 3 years
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extrait de “Le gel des nuits d’automne”.
1. 
La nuit danse dans ses bras, prolongée de longues consolations muettes. Quand la pénombre vient à forcer les yeux, se recueillir pour se cueillir encore. L’aveu s’est tu, il n’a jamais eu besoin de mots. Sifflement lointain sur flanc de colline déserte. La nuit danse dans ses bras nus, étendue quelque part que nous croyons être partout mais le jardin est imaginaire. Bouquet de ronces que nous pouvons serrer dans nos mains sans les faire saigner. La peur est un fantôme et le rêve est sans frontières. (...)
Un train toutes les dix-sept minutes. Où peuvent bien aller tous ces masques ?
2. 
(...) Il soutenait qu’il ne fallait pas y penser. En bon dictateur de sa propre personne, il déploie une énergie folle à contrôler l’incontrôlable. Ranger, classer, fermer, clôturer, achever, laisser pour compte, ignorer, oublier, abandonner. Dans ses grandes mains froides, il prétend. Entre ses lèvres pincées, il prétend. Il n’a aucune idée de la vraie liberté mais il prétend quand même. Tout n’est que schéma qui se répète. Les lettres oubliées commencent toujours par le même rythme et même son égoïsme il ne veut pas le partager. A table il a son pain, son assiette et son vin. Une seule chaise pour une si grande table. Il jure en lisant son journal, fait grincer la porcelaine du bout de sa fourchette. Il ne dort jamais beaucoup car il dit “perdre mon temps” comme si le temps lui appartenait mais les années le dérobent et dessinent sur son visage de grandes rides disgracieuses. Plus de miroirs à la maison, ça aussi c’est “perdre mon temps”, il s’observe déformé dans sa bouilloire en aluminium. Il ne retient jamais les prénoms et ne dit jamais “bonjour” à la boulangère. Jouir avec quelqu’un est une langue étrangère, d’ailleurs elle non plus il ne la donne jamais à personne. Seulement lorsqu’il était enfant assis sur la banquette arrière à faire des grimaces aux passants. Ni cancre ni génie, existence platonique qui l’a rendu aigris. Toujours avec ce petit nuage morose qui flotte au dessus de sa tête comme un mauvais présage. Il est mort un jour de pluie, glissant dans une flaque aussi profonde qu’une marc de café. Personne pour se souvenir de son prénom. Sauf peut-être son poisson rouge qui tourne encore en rond comme métaphore de sa brève apparition à lui dans un monde endormi. 
3. 
L’espoir se lamente sur une chaise de jardin, un jardin de chagrin. Les pieds dans le vide, ses jambes un peu trop courtes, l’espoir est un enfant qui fait venir les saisons et les oiseaux. Impassible et d’une curiosité insondable, qu’il vente ou qu’il pleuve, l’enfant empli d’espoir dessine de ses yeux nus des immenses forêts, des mers déchaînées, des montagnes enneigées. Fragments de temps invisibles, même si c’est un espoir lamentable, mieux vaut soutenir quelque chose plutôt qu’un vide indescriptible. (...)
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christophe76460 · 5 months
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le suicide ...on ose dire que c 'est un effet de mode ...des pensées de suicide face à un problème, une difficulté, une rupture, un divorce, une perte de travail, un grand vide dans ton cœur ?
T’est-il arrivé de faire une (ou des) tentative de suicide suite à un climat familial, tu avais tout préparé, la manière, le lieu, l’heure, la mise en place de ton suicide et même la lettre pour expliquer ton geste ?..mais tu n 'as pas réfléchis... la tristesse que tu allais laisser ..la culpabilité ..le dégât dans le cœur d'un enfant ...de 8 ans je ne compte plus ..tu vois si tu pouvais me lire ..tu verrais que l'on n'oublie jamais ...parce que cette mort ..était préméditée..ma foi m 'a sauvée ainsi que notre fils surtout notre fils ..car tu l'as privé de ton amour ..nous étions séparé à cause de tes mauvais choix ...et ces choix t'on montré et envahi par de mauvaises pensées ...tu t'es déconnecté ..de l 'amour des tiens ...alors si je parle ce matin à quelqu'un ...ne fais jamais ce geste ..car tu te perds pour l 'éternité...aujourd'hui notre fils a 52 ans ..il est merveilleux.. il a réussi ses études .c était son échappatoire....il a réussi sa vie ..ainsi que ta fille ...mais 45 ans se sont écoulé..et jamais il ne parle de toi ...une seule fois ..car je lui ai demandé .ce qu'il pensait ..je ne veux pas pas parler de mon père car pour moi c 'est un acte de lâcheté de ne pas reconnaitre et d 'abandonner les siens ... j'ai rencontré Dieu après ce drame ..cela m 'a permis d 'apprendre à oublier.. à prier .. à pardonner " Dieu nous a protégé ... mais ta famille eu une vie de destruction ..." le nom de Dieu ne devait pas être prononcé...tu nous a fait souffrir par ta mort ..
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life-of-luckymoon · 3 years
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Ce qui va suivre j'espère bien l'oublier au fond de ma mémoire parce que c'est un des trucs qui doit faire le plus mal. J'ai toujours été du genre jalouse même avec des amies, parce que je savais que lorsque vos amies se font des nouveaux amies, ils finissent par vous oublier et même par oublier que vous avez existait parfois. Oui les gens sont des vrai con parfois et je me suis rendu compte qu'on ne les connaissais jamais vraiment. Bref tout ça pour dire que je sais que c'est flippant les personnes possessive et jalouse et c'est pour cela que je ne le montrait pas, mais je l'était, je l'ai toujours était. Et aujourd'hui ca me bouffe de l'intérieur parce que je sais très bien comment les gens vous abandonne sans explication, et putain j'ai peur, si j'ai peur du noir ou de la mort j'ai encore plus peur de ca, parce que je veux pas passer ma vie à voir des gens partir, m'abandonner alors que j'aurais était la à être assez conne à croire à leur belle parole, à croire qu'il serait mes amies pour toute ma vie, mais ca ça n’existe pas. Amies/ Amant/ Amour, laisser tomber ça ne dureras jamais toute la vie, parce qu'il y a toujours quelque chose qui vient tout gâcher, une personne, une rencontre, un sentiment, une absence, je n'arriverais jamais à trouver toutes les réponses du pourquoi du comment mais forcément à un moment, quelque chose va faire que tout va changer. - 14/04/2017
Mes paroles n’ont jamais était aussi réaliste.
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alexar60 · 4 years
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Les petits papiers
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Je n’avais jamais porté attention à tous ces post-it qui trainaient parfois autours de moi. Je pensai qu’ils avaient été écrits par des proches, mes parents ou ma famille par exemple. Je les découvrais soit avant de partir à l’école soit à mon retour. Ils apportaient toujours un petit soutien quand j’en avais besoin. Puis, en grandissant, je pris l’habitude de les voir sans me soucier de leur présence. Mais un jour, tout changea.
Je louai un petit appartement dans un quartier sympa de Nantes, pas très loin de l’université. Et j’étais seul à avoir la clé. J’avais emménagé depuis un mois quand, après un réveil et un petit-déjeuner tonique afin de préparer mon premier jour de cours, je pris une douche rapide. En sortant, je dépliais une serviette déposé sur le panier à linge quand je vis un morceau de papier tomber sur le lino. Quelqu’un avait posé un petit mot sur la serviette durant ma douche. Mon inquiétude grandit en constatant que j’avais bien verrouillé la porte de la salle de bain. Personne n’a pu entrer, d’autant que j’habitais seul. Je pris le bout de papier et lus : « Bonne chance ! ». Malgré cet encouragement, je ressentis une vive angoisse qui commençait à me terroriser. Petit-à-petit, je réalisai que ces mots s’affichaient partout : sur le frigo, sur les armoires, sur le bureau, la table et même sur la télévision. Tous cherchaient soit à m’aider soit à me conseiller. Tous étaient positifs. Cependant, je cherchai l’auteur dont je ne reconnaissais pas l’écriture. Je fouillai scrupuleusement mon appartement, suspectant le proprio ou peut-être un ancien locataire mais pendant un weekend, je pus comparer les vieux mots, ceux de mon enfance, avec les nouveaux, l’écriture était identique.
Je questionnai ma mère à leur sujet. Elle me dévisagea avec un air interrogateur avant d’avouer croire que j’étais l’auteur de ces mots. Ma famille pensait que c’était ma façon d’exprimer mon amour pour elle surtout que les mots n’apparaissaient plus chez eux depuis mon départ. Je demeurai confus, expliquant ma version. Elle ne sut pas quoi dire me laissant dans la plus grande des interrogations. Je retournai dans mon petit studio et restai vigilant. Je cherchai, scrutai du regard partout dès que je remarquai un post-it collé sur un mur ou un meuble. Les messages gardaient toujours le même sens appelant à la confiance. Cependant, ils touchaient de plus en plus mon intimité, me gênant terriblement. De même, ils apparaissaient presque sous mon nez à l’image de l’un d’eux pendant une masturbation. Il apparut entre les pages d’une revue. Je débandai aussi sec en lisant : « ce n’est pas bien » sur un papier rose. La présence de ce mot m’inquiéta fortement au point de fouiller pensant  être surveillé par des caméras. Je ne trouvai rien.
Cette sensation d’être espionné me terrorisa affreusement au point de déménager mais rien n’y fit, les mots apparaissaient toujours. J’emménageai dans un appartement plus grand et fermai régulièrement les portes, persuadé que le réalisateur des messages viendrait tôt ou tard. Je découvris le premier mot sur mon oreiller. Mon amie venait juste de partir. Je crus d’abord à un mot de sa part mais dès que je vis l’écriture, c’était évident. Il était réapparu. Il avait grifouillé : «Tu mérites mieux que ça ! ». Je m’allongeai, abasourdi, je froissai le papier dans la main en trouvant la situation absurde. De quel droit, je devrais écouter un inconnu pervers ?» dis-je alors à haute voix, espérant qu’il m’entende. Seulement je n’eus aucune réponse. Dès ce jour, il commenta tout ce que je faisais. Parfois, je m’amusai à écrire sur un post-it afin de savoir, s’il acceptait de communiquer. Mais je n’obtins aucune réponse. Je décidai donc de laisser faire, acceptant contre mon gré ces messages perturbants.
Bien que je ne les acceptasse pas vraiment, je continuai à les lire, y trouvant paradoxalement un certain réconfort. C’était un peu comme lire son horoscope. On n’aime pas, toutefois, on le lit pour se dire que la vie est belle et la semaine sera radieuse. Les petits mots proposaient la même approche mais en plus intime. L’un d’eux me troubla énormément. Il m’avertit de la présence d’une bombe dans le quartier. En sortant de chez moi, je constatai des débuts de travaux deux immeubles plus loin. Deux jours plus tard, les ouvriers découvrirent une bombe américaine de 1944, le quartier fut évacué pour toute la journée. Je ne comprenais pas comment celui qui m’envoyait des mots pouvait connaitre l’existence de cette bombe. Toutefois, il m’avait prévenu d’un danger. Dès lors, je décidai de lire plus sérieusement ses messages. Mais ils se firent plus rares, à croire que je ne devais pas y faire attention.
Les mots s’espacèrent dans le temps, passant d’une dizaine de mots par jour à un message tous les deux jours. Etait-il lassé ? Je ne l’ai jamais su. Il arrivait d’en lire encore car je les gardais et les sortais de temps en temps afin de comparer l’écriture. Les lettres étaient toutes semblables et toutes de la même couleur. Je commençai à les oublier quand je sortis avec des collègues. Nous avions prévu un soir de manger ensemble au restaurant. Le repas copieux apporta une touche conviviale supplémentaire. Nous passâmes une bonne soirée, toutefois, je me sentais lourdement fatigué. Je comptais rentrer quand on me proposa de continuer la soirée ailleurs. J’allais dire non au moment où j’aperçus  un petit gribouillis sur ma serviette en papier : « dis oui ». Le message avait la même écriture que ceux de chez moi. Je ressentis un malaise, mais après un café-calva, j’acceptai volontiers accompagner les collègues.
Nous traversâmes la rue et pénétrâmes dans un bar-dansant voisin. La musique était à chier… enfin, ce n’était pas mon style de musique. Notre groupe se dispersa me laissant seul assis à siroter un verre de whisky coca. J’observai les lieux me demandant pourquoi j’avais accepté. Alors, je la vis ! Elle était assise, la tête ailleurs bien qu’elle écoutait ses amis parler. Elle retint un bâillement, parla avec une autre femme et se leva pour se diriger au bar. Je profitai et m’approchai d’elle. Nous nous rencontrâmes en se bousculant. Elle s’excusa, je fis de même. Et heureux d’avoir accidentellement renversé sa bière, je lui proposai de lui en offrir une autre. Avant de répondre, je sus qu’elle accepterait en découvrant dans ses yeux des étoiles inconnues. Nous restâmes ensemble, abandonnant nos groupes d’amis. Elle souriait tout le temps. Nous apprîmes à nous connaitre. Nous découvrîmes des points communs, des routes communes. Nous discutâmes si longtemps que nous fîmes la fermeture. Ensuite, je l’accompagnai chez elle, se contentant de se serrer timidement la main avant de se quitter sur le pas de son immeuble. Toutefois, elle m’offrit sa carte, tout en précisant que je pouvais l’appeler quand je voulais. Je rentrais chez moi, la tête remplie de rêves et d’amour. Je me sentais heureux. Sur le chemin, je lus son numéro jusqu’à l’apprendre par cœur. Soudain, je tournai le morceau de papier et fus surpris de lire une écriture que je connaissais trop bien: « Voilà, adieu ! »
Par la suite, nous nous mariâmes et eurent deux beaux enfants. L’ainé montrait une grande intelligence. Il était curieux de tout et s’amusait beaucoup à dessiner. Un jour, je le surpris en train de remplir un cahier et fus troublé par son contenu. Je remarquai qu’il imitait très bien mon écriture ainsi que celui de mon épouse. Je demandai comment il arrivait à faire cela. Il répondit qu’il trouvait une grosse similitude dans la calligraphie et le dessin. D’ailleurs, sans complexe, il montra son travail. Je reconnaissais la façon d’écrire de mon frère, ses grands-parents, il imitait tout le monde. Il montra avec une grande fierté, ses imitations concernant l’écriture de son institutrice ainsi que ceux de ses camarades de classe. Tout à coup, je reconnus des mots oubliés, des petits-mots. « Et ceux-là ? » demandai-je. Il regarda la page silencieusement avant de répondre : « Je ne sais pas. Je trouve ces mots un peu partout autour de moi. Ils sont gentils mais je ne sais pas qui les écrits. C’est pour ça que je copie beaucoup l’écriture des gens, parce que je voudrais bien savoir qui les écrits.»
Alex@r60 – décembre 2019
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cassandre-ln · 3 years
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1ère observation à l’école maternelle Charles Perrault :
Vendredi 13 novembre - 14h25 
Je suis arrivée juste après la pause déjeuner des élèves, et donc au début de l’après-midi. J’étais dans une classe de grande section de 21 élèves, les enfants avaient donc tous environ 5 ans, hormis quelques-uns qui avaient redoublé. J’étais dans la classe de la directrice de la maternelle, l’enseignante avec qui j’avais pris rendez-vous. En plus de l’enseignante, il y avait une aide pour un enfant handicapé, qui est malentendant et une étudiante exerçant un service civique. Aujourd’hui, il n’y avait pas d’ATSEM car elle était en congé maladie. 
La classe est bien organisée et est séparée en différents coins. Effectivement, il y a par exemple un petit coin bibliothèque, avec des livres et des peluches. Il y a aussi un coin jeu, où il y a de la dinette, des poupées, un tapis de petites voitures… Mais, il y a aussi un grand tableau, comme il y aura à leur arrivée en primaire, avec l’alphabet au-dessus, des suites de chiffres, une affiche expliquant comment tenir son stylo… Je remarque aussi un “tableau des services” permettant aux enfants tour à tour de rendre un service à la classe et d’avoir des responsabilités. Ils doivent alors gérer la lumière, effacer le tableau, décrire la météo, distribuer les cahiers et les feuilles, sortir et ranger le matériel, écrire la date et même nourrir les poissons. Le fait d’avoir des animaux dans la classe instaure aussi une bonne ambiance.
Au niveau des mesures sanitaires, il y avait 5 grandes fenêtres et deux portes, une bonne aération était alors possible. Il y a aussi des affiches du ministère de la santé au niveau du portail et de la porte d’entrée, avec les rappels des gestes barrières. Il y a également un grand flacon de gel hydroalcoolique pour les adultes. Les enfants doivent toujours se laver les mains à chaque fois qu’ils changent de pièce, qu’ils éternuent ou qu’ils se traînent par terre. Toutefois, la maîtresse redit souvent qu’il faut éternuer dans son coude. Toutes les tables et les objets utilisés par les enfants sont désinfectés ou mis en quarantaine. De plus, ils n’ont pas le droit de sortir des objets provenant de la maison en classe. Alors, même s’il est plus difficile de respecter les gestes barrières avec une classe d’enfants en bas-âge, l’école prend beaucoup de précautions. Sabrina m’a même dit qu’il n’avait pas eu un seul cas positif sur les 86 élèves de l’école. 
Les enfants m’ont très bien accueillis, ils étaient tous au courant de ma présence. En effet, l’enseignante avait créé une étiquette à mon nom pour me présenter et elle leur a expliqué ce que je faisais. Toutefois, ma présence les a perturbés, en particulier une élève. Pour cause, la maîtresse lui a fait une remarque sur son changement de comportement, à cause de ma présence. Elle se mettait à parler “comme un bébé” et demandait tout le temps son “doudou”. 
Dès que je suis entrée dans la classe, ma première surprise fut que les enfants arrivaient à voir nos expressions à travers le masque. En effet, je leur souriais beaucoup et il réussissait à le capter et me le retournait. Ainsi, ils arrivent à comprendre les expressions de leur maîtresse, ce qui est déjà un bon point dans leur relation. On voit alors une certaine habitude, ils arrivent à s’adapter. En effet, il faut se souvenir que les enfants de maternelle étaient les premiers à revenir à l’école en mai. J’ai également remarqué qu’il y a des enfants beaucoup plus réceptifs que d’autres, certains voient mon sourire mais sont intimidés par une nouvelle personne. 
L’activité de l’après-midi était de faire écrire aux enfants leur prénom avec premièrement des “kapla”, des petites pièces de puzzle appelées “clips” et des sortes de tiges en plastique. Cet exercice présentait un aspect créatif. Effectivement, les enfants avaient tous une manière différente de former leurs lettres et certains faisaient attention aux couleurs des pièces de puzzle qu’ils utilisaient, pour créer une certaine harmonie. Toutefois, cette activité leur permettait aussi de mieux manier la langue, en apprenant à comment former les lettres capitales et à bien maîtriser les sons et les lettres de leurs prénoms. L’enseignante, à la demande d’un élève, a mis de la “musique douce”, ce qui a apaisé les enfants. Cela leur permet de se mettre dans une bonne ambiance de travail. 
Cette activité se faisait de manière individuelle, toutefois, les enfants sont installés en petits groupes, peut-être pour créer des liens avec les autres à l’aide de l’exercice. En effet, il ne faut pas oublier que l’école maternelle inculque l’esprit du “vivre-ensemble” et a pour but de socialiser les enfants. 
On sent à travers l’attitude et les expressions des enfants qu’ils apprécient beaucoup leur maîtresse. Pour cause, ils n’hésitent pas à lui demander de l’aide et lui sourit beaucoup. Néanmoins, j’ai remarqué que les enfants timides demandaient beaucoup moins d’aide à la maîtresse quand ils en ont besoin. Par exemple, une, qui est venu s’installer à côté de moi pour écrire son prénom avec les clips, n’arrivait pas à finir son prénom, et ne demandait aucune aide. Elle se mettait aussi beaucoup à l’écart vis-à-vis de ses camarades. Mais, en règle générale, les enfants allaient demander de l’aide à la maîtresse, qui est beaucoup plus douce et proche d’eux, plutôt qu'à l'étudiante qui était beaucoup plus froide. Par exemple, quand j’ai proposé mon aide à un élève, car il ne réussissait pas à faire son S, elle haussa le ton avec lui, ce qui lui donna les larmes aux yeux. Il a alors fini son travail en silence.
Lors de l’activité, l’enseignante était constamment en mouvement, et allait voir tous les élèves un à un. Elle encourage tout le monde à participer et à demander de l’aide quand ils en ont besoin. Elle reprend d’ailleurs les enfants quand ils essaient de parler à la place de leur camarade. Quand les enfants ne réussissent pas, elle les soutient et les encourage à réussir seul. Ce n’est que plus tard, quand ils sont réellement bloqués qu’elle les aide vraiment en les accompagnant dans l’exercice. Ainsi, elle préfère laisser chaque enfant aller à son rythme mais à être assez autonome. Quand ils réussissent, elle les félicite et leur caressent les cheveux, ce qui les motive à poursuivre les ateliers. Elle utilise aussi souvent l’humour pour détendre les enfants et les recadrer gentiment quand ils commencent un peu à se dissiper. A la fin de l’exercice, elle prend en photo leur prénom, ce qui les pousse aussi à finir l’exercice, puisque leur travail est valorisé. La maîtresse m’a expliqué que c’était un moyen d’évaluer les enfants. En effet, il possède un carnet d'évaluation avec toutes les photos des exercices accomplis. Quand un enfant ne réussit pas totalement l’exercice, au lieu de marquer : “Je n’arrive pas à”, elle marque : “J’essaie de”. Quand ils ont fini de faire tous les ateliers, ils peuvent aller se détendre dans le coin bibliothèque et lire tranquillement. Cette récompense les encourage aussi à travailler. A la fin de la journée, l’enseignante lit une histoire à tous les enfants, même ceux qui n’ont pas terminé l’exercice, afin de récompenser tout le monde. Ce moment est très apprécié par les élèves. De plus, elle prend le temps de faire réciter à un des élèves les couleurs qu’il observe sur le livre.
Au fil du temps, on voit que certains enfants n’arrivent plus à tenir en place et à rester sur leur chaise tranquillement et à continuer l’exercice. La classe est alors beaucoup plus agitée et la maîtresse doit les “gronder” un peu pour garder le calme. Toutefois, comme les enfants ont l’air de bien s’entendre avec elle, ils se tiennent plutôt bien et se remettent à leur travail. Aucun élève n’a de comportement agressif ou essaie de rentrer en conflit avec elle ou un autre enfant. Ainsi, malgré un long moment à la maison, sans retourner à l’école, les enfants n’ont aucun mal à être en collectivité et sont encore très proches de leur maîtresse. Elle m’a expliqué que ces élèves-là, qui étaient en moyenne section l’année dernière, ne revenaient qu’une semaine sur deux, pendant la période mai/juin. De plus, on observe pas vraiment de décrochage, tous les élèves essaient, même si certains abandonnent plus vite. 
Je me suis également rendue compte que le geste barrière de la distance est impossible à appliquer en maternelle. Pour cause, les enfants ont toujours besoin d’avoir un contact avec les autres, que ce soit avec leurs amis, ou leur maîtresse. 
On voit aussi au fil du temps, que certains élèves ont beaucoup plus de difficultés que d’autres. Pour cause, certains ont tourné sur les 3 ateliers en moins d’une heure, tandis que d’autres n’ont pas terminé dans les deux heures. L’enseignante me dit alors qu’au bout d’un moment, elle se concentre sur les élèves en difficulté et laisse en totale autonomie les élèves les plus à l’aise. Et effectivement, en l’observant, je vois que c’est ce qu’elle fait. Par exemple, elle ignore une élève qui abandonne l’exercice et qui se laisse tomber sur sa chaise, car elle dit qu’elle n’a pas besoin d’aide, qu’elle fait juste preuve de mauvaise volonté pour cet exercice. 
Au niveau de la relation avec les autres enseignants, la maîtresse est partie intervenir dans l’autre classe quand elle a entendu beaucoup de bruit. On voit alors qu’il y a une certaine entraide avec ses collègues. De plus, l’autre prof, est venue voir la directrice pour se plaindre du masque qui était trop grand pour elles et ont donc passé quelques minutes à rigoler ensemble. On voit alors que les deux profs s’entendent bien. De plus, avant de reprendre les cours l’après-midi, l’enseignante a demandé des nouvelles de sa collègue (elle aussi institutrice dans l’école) pour lui demander comment s’était passée son opération.
A la fin de l’après-midi, j’ai vu que chaque élève avait un cahier de vie. L’enseignante m’a expliqué qu’il servait à raconter les choses un peu “exceptionnelles” qu’ils ont faites dans la semaine, comme aller au cinéma, aller à la bibliothèque… Toutefois, vu la situation actuelle, le cahier de vie n’est pas très rempli. Ce sont alors les enfants, à l’aide de leurs parents, qui racontent s’ils le souhaitent ce qu’ils ont fait le week-end. Ainsi, on voit que les parents ont un rôle dans la scolarité de leurs enfants. On peut imaginer voir émerger certaines divergences en regardant les cahiers de vie des enfants, avec des activités très différentes, ou avec des cahiers moins remplis que d’autres. 
Mon observation s’est terminée à 16h25, heure où tous les enfants sont partis soit avec leurs parents, soit à la garderie. Les enfants avant de partir me racontaient qui venait les chercher et si j’allais revenir les voir. 
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