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#fabrique d'images
rosalyn51 · 1 year
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⭐️𝐌𝐚𝐭𝐭𝐡𝐞𝐰 𝐆𝐨𝐨𝐝𝐞⭐️ 🐰⚓️🛡️⚔️🍿🎦 Coming 2025! Matthew GoodE is the voice of Walter the Rabbit, whose alter ego is “Sir Balderdash” the dashing knight! Photo: David Freedman/Fabrique d’images
The NEW Project is a "family-oriented feature Tally Ho! (also known as Spiked), a co-production staged by Luxembourg’s Fabrique d’images with French and British partners. Penned by David Freedman and Jules de Jongh, it revolves around Holly, a young and courageous hedgehog. The picture is budgeted at around €7.3 million." (Cineuropa) In 2022. Film Fund Luxembourg awarded a production grant of the biggest magnitude (€3 million) for this project. Matthew and the other voice cast recorded earlier in March, right before filming Freud's Last Session in Ireland.
There is a wonderful connection to A Discovery of Witches though. Holly is voiced by Kíla Lord Cassidy, who is the daughter of Elaine Cassidy and Stephen Lord. Her mother plays Louisa de Clermont, Matthew's sister in season 2!
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Photo: Craig Gibson/Netflix
Tally Ho is directed by Caroline Origer (My Fairy Troublemaker 2022). More details from Kasper Animation here. "TALLY HO! A fun and engaging family adventure, which reveals the consequences of taking and making a family from someone else’s and expecting love, rather than earning it.
Holly is a lonely 10-year old orphan living in a lighthouse with her overbearing twin brother, desperate to be part of a real family full of fun and adventure.
She’d really like to be part of Walter’s 52-strong rabbit family next door. But Walter is feeling the weight of family responsibility on his shoulders and has his own dreams of a different life through the comic adventures of a Chivalrous Knight in the graphic novel he reads.
One fateful day Holly witnesses an accident on the nearby busy road. Walter is hit by a car. Remarkably he appears unhurt but he’s lost his memory.
Holly comes to the rescue but soon sees an opportunity to feed a lie – Walter is Holly’s adopted father and they are on an adventure. But the lie quickly escalates and Walter’s deep down desires of his own adventures takes on a twist as he convinces himself he is “Sir Balderdash” the dashing knight from his favourite comic books.
So, the questing begins but this is not a comic book and reckless adventuring has consequences." Coming 2025.
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clhook · 2 months
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Hier à la med on a eu un vieux qui vient régulièrement nous demander des photocopies d'images et de photos parce qu'il fabrique des structures en bois sur des thèmes précis et là il voulait en faire une sur la libération de 44 donc il avait un set de table d'année de naissance de 1944 vous savez les trucs qu'on trouve à gifi avec les éléments marquants de l'année ? On a regardé par curiosité avec mon collègue, il y avait un encart sur Oradour-sur-Glane avec un petit texte qui parlait du massacre et à la fin du texte c'était écrit : "À visiter !" Comment ça "à visiter !" ?? comme si c'était le parc astérix ?? 2 lignes au-dessus vous parliez des pauvres gens qui ont été tués un peu de décence svp 😭😭😭
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learabeau · 5 months
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19e Marathon photo
Thème J : Lisière urbaine
La Fabrique Pola - Le labo photo révélateur d'images - Chroma films
Développement : Octobre 2023
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lupitovi · 1 year
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Ernest Pignon-Ernest - Arthur Rimbaud
Un renonçant surgit du saccage de Paris La lèvre lourde d'un décès Un renonçant à godillots et haillons Un abandonneur. L'ennui violent L’encoche du dégoût Le canif des yeux Il n'eut temps d'aucun spleen sauf cette hargne muette celte et concubine des pierres. Ce front ? La lenteur d'avant le coup de poing et le sac des ateliers. Cette bouche ? Le goût du non La manie de l'assez Le rompre là. Lord ovale aux yeux pâles Ramparé d'absinthe et de vers latins Exilé de soi dans le temps des fabriques Il opère solitaire Le bris des machines Le casse du poème
    Rimeur tourné voyou, il serre le poing sur le talisman de l'adolescence et les rêves perdus sur la route de Java, rhétoriques et dieux nègres, la peine est rendue, Paris mort sous Bismarck et Thiers, c’est relègue à vie et comment vivre sous le ciel fermé à demi ?     Un exilé attend sur le ponton, sac sur l'épaule.     L'or des poésies est ce mâchefer.     Le dédain est ce bouclier, la meilleure paroi, cette moue pariétale une pose avare que le dessinateur ressuscite par le protocole du noir gras et la couche légère.     Ernest ressuscite Arthur selon l'esthétique du coup de vent. Il place l'écorché dans la lenteur du monde et le sale des rues. Une chute, le voile matinal, une chute du papier le plus pauvre qui soit. Ernest abandonne Arthur à la déprave des villes. Sur le papier de médiocre blancheur prélevé dès l'aube dans les ateliers de linotypie.     Harpon des proses futiles     Estoc des filles     Yeux durs à désarçonner les assis.     Affiches, écorces de spectacles et polices civiques, vanteries des gloires, cirques, lassos, les jongleries. Chromos dessus les palissades avilies de crevures et de déchirements. Lézardes d'eau sur les crépissures, les climats assaillent, ciels, pluies, poussières et foins, pistils, sulfures.     L’urbaine pollution.     L'action byzantine des salpêtres sous la glu.     Sur ce chaos d'images et de typographies sommes laissés à surir, sur ce rêve perdu, les Versaillais ont gagné il y a un siècle et hier, ils insistent à toutes les issues, ces sirènes, ces panneaux nouveaux, la ville française est maçonnée de cette obsession, l'élimination des populaires et dédaigneux.     Ernest soumet l'enfant à l'usure du climat, infante canaille et fr��re à tous, sous l’œil des piétons et les coches hurleurs. Il refait l'ossature de Iange. Ernest endurcit le bibelot romantique vulgaire, c'est l'abandon des joues lascives pour le creux de la faim, c’est ce matin que la troupe disperse la barricade et la fumée du songe révolutionnaire.     Ernest remet l'escarpe dangereuse sous les ciels non purs de Charleroi et Paris, il fait sa louange et rejoue le sacrifice de l'éternelle gueuserie.     Ernest plonge Arthur aux yeux pâles dans l'abjection des rues.     Joues graissées de sucs. Nargue froide. Morgue engorgée dès la première pluie. Suies automobiles, onctions solaires et mercurielles, averses, crochets. L'ordalie, puis la griffe des assainisseurs de la mairie.     Rimbaud selon Pignon surgit vite et disparait. Usé, rincé, brûlé. L'œuvre est cette fibre promise à détrempe sur les murs morts soutenus d'étançons.     Un poète mitoyen de la pierre et du vent     Enfant lierre sous la persécution du climat     Halogénures et gemmes calcaires sous l’écaillis     L'insolence ?     Un élixir tourné.     L'iris soufre et or. Une cavale triste nourrie de gros pain. L’œil des crevards blêmes de faim et vacants à toute loi. La tristesse prolétaire. Le climat intime est cette tristesse des hommes de peine. Arthur dénonce le loyer poétique et chiffonne l'avis de déguerpir. Où finir mieux ?
— Philippe Bordas - Le goût du non 
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est-ce · 5 months
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Extraction\ : Là avant vous
 Donne le créateur à la saine philosophie bienfaits du chroniqueur haineux ta trace le prisonnier du passage joues-toi là où les sons sont originaux ma mère l'était so bobby brown oh god i am the american dream derrière ces murs ----- la projection monstrer le somnambule marchant ces fragments de chaussée ces fragments de chaussée le presqu'elle la fabrique d'images et les poisons le mot et l'image brouillés un labyrinthe vert chaâbi enfin miette à foison dites laissez-moi regarder un peu j'étais là avant vous bédé 2 choix revues 2008 ses problèmes avec les femmes ses problèmes avec les femmes on olé miette sans issue juste one for all la méthode expérimentale musique de navigation.
(idem, 2018)
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equipe · 2 years
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Créer du contenu : leçon 001
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Créer du contenu
Se transformer en usine à mèmes
Sachez extraire de votre manque d'envie l'étincelle de motivation suffisante pour faire quelque chose de grand. Puisez dans votre coffre à sarcasme pour en tirer le meilleur et mettez en lumière un fait de société marquant... ou apposez juste un commentaire bien senti sur un GIF de chat qui se casse la figure.
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Mais au fond, est-ce que même mémé aime mes mèmes ? Hum, là, tout dépendra de votre sens artistique, de cet art raffiné du bon enchaînement de mots et de situations, de la juxtaposition irrésistible d'images surlignées par un commentaire qui fera mouche. Nous n'avons pas la recette du mème (qui est tenue secrète), mais nous avons les outils. Alors, essayons de fabriquer un mème avec l'éditeur de photos de l'application !
Tout d'abord, créez un nouveau billet, importez votre image et appuyez sur l'icône Palette de cette dernière.
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Appuyez sur l'icône Aa pour saisir du texte.
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Faites preuve de cré-a-ti-vi-té. Ou pas.
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Faites varier la police utilisée en appuyant successivement sur l'icône Aa.
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Ajoutez autant de blocs de texte que vous le désirez. Vous pouvez même redimensionner et déplacer chaque bloc comme bon vous semble.
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Ajoutez une couleur de fond à votre texte en utilisant la roue chromatique.
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Quand tout est absolument là où il faut, appuyez sur la flèche bleue pour valider votre composition. Peut-être un futur mème ?
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christophe76460 · 6 days
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Exode 20 v 4 Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l'Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux
Lévitique 26 v 1 Vous ne vous ferez point d'idoles, vous ne vous élèverez ni image taillée ni statue, et vous ne placerez dans votre pays aucune pierre ornée de figures, pour vous prosterner devant elle; car je suis l'Éternel, votre Dieu.
Deutéronome 27 v 15 Maudit soit l'homme qui fait une image taillée ou une image en fonte, abomination de l'Éternel, oeuvre des mains d'un artisan, et qui la place dans un lieu secret! Et tout le peuple répondra, et dira: Amen!
Habakuk 2 v 18 A quoi sert l'image taillée pour qu'un ouvrier la taille ? A quoi sert l'image en métal fondu, docteur de mensonge, à quoi sert-elle pour que l'ouvrier qui l'a faite place en elle sa confiance en fabriquant des faux dieux muets ?
Jérémie 10 v 14 Tout homme devient stupide par sa connaissance, tout fondeur est honteux par les images taillées ; car les idoles en métal fondu ne sont que mensonge, il n'y a pas de souffle en elles.
Actes 17 v 29 Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l'or, à de l'argent, ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'industrie de l'homme. Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils aient à se repentir.
Deuteronome 4 v 15 Puisque vous n'avez vu aucune figure le jour où l'Éternel vous parla du milieu du feu, à Horeb, veillez attentivement sur vos âmes, de peur que vous ne vous corrompiez et que vous ne vous fassiez une image taillée, une représentation de quelque idole, la figure d'un homme ou d'une femme, la figure d'un animal qui soit sur la terre, la figure d'un oiseau qui vole dans les cieux, la figure d'une bête qui rampe sur le sol, la figure d'un poisson qui vive dans les eaux au-dessous de la terre. Veille sur ton âme, de peur que, levant tes yeux vers le ciel, et voyant le soleil, la lune et les étoiles, toute l'armée des cieux, tu ne sois entraîné à te prosterner en leur présence et à leur rendre un culte: ce sont des choses que l'Éternel, ton Dieu, a données en partage à tous les peuples, sous le ciel tout entier.
1 Jean 5 v 21 C'est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous des idoles.
Esaïe 42 v 8 Je suis l'Éternel, c'est là mon nom; Et je ne donnerai pas ma gloire à un autre, Ni mon honneur aux idoles.
Psaumes 135 v 15 Les idoles des nations sont de l'argent et de l'or, Elles sont l'ouvrage de la main des hommes. Elles ont une bouche et ne parlent point, Elles ont des yeux et ne voient point, Elles ont des oreilles et n'entendent point, Elles n'ont point de souffle dans leur bouche. Ils leur ressemblent, ceux qui les fabriquent, Tous ceux qui se confient en elles.
Psaumes 115 v 4 Leurs idoles sont de l'argent et de l'or, Elles sont l'ouvrage de la main des hommes. Elles ont une bouche et ne parlent point, Elles ont des yeux et ne voient point, Elles ont des oreilles et n'entendent point, Elles ont un nez et ne sentent point, Elles ont des mains et ne touchent point, Des pieds et ne marchent point, Elles ne produisent aucun son dans leur gosier. Ils leur ressemblent, ceux qui les fabriquent, Tous ceux qui se confient en elles.
1 Corinthiens 10 v 7 et v 14 Ne devenez point idolâtres, comme quelques-uns d'eux, selon qu'il est écrit: Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour se divertir. C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie.
Michée 5 v 13 J'exterminerai du milieu de toi tes idoles et tes statues, Et tu ne te prosterneras plus devant l'ouvrage de tes mains; J'exterminerai du milieu de toi tes idoles d'Astarté, Et je détruirai tes villes. J'exercerai ma vengeance avec colère, avec fureur, sur les nations Qui n'ont pas écouté.
Lévitique 26 v 30 Je détruirai vos hauts lieux, j'abattrai vos statues consacrées au soleil, je mettrai vos cadavres sur les cadavres de vos idoles, et mon âme vous aura en horreur.
Apocalypse 21 v 8 Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.
Apocalypse 9 v 20 Les autres hommes qui ne furent pas tués par ces fléaux ne se repentirent pas des oeuvres de leurs mains, de manière à ne point adorer les démons, et les idoles d'or, d'argent, d'airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher; et ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni de leurs enchantements, ni de leur impudicité ni de leurs vols.
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Tailles d'images sur Instagram
Tailles d’images sur Instagram Instagram prend en charge les images orientées horizontalement et verticalement. La plateforme supporte également les images carrées, qui étaient sa marque de fabrique lors de son lancement. Cela augmente les options pour votre marque, mais rend aussi les dimensions des images un peu plus délicates à maîtriser. Suivez ces directives pour vous assurer que vos images…
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lesombresdeschoses · 1 year
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AMNESIA
Elle se réveille dans la ruelle, totalement amnésique... Ouvrant les yeux sur un monde nouveau avec ce corps ayant déjà vécu.
Où aller dormir ? Comment trouver à manger ?
Glasgow est une ville qui ne manque pas de squats, mais elle ne peut pas le savoir. Quelle sensation étrange, ce vide dans la tête, pas une bribe d'image qui pourrait évoquer un début de piste vers son identité. Déambulant dans les rues, cherchant un endroit où se réfugier, elle regarde autour d'elle et cherche un moyen de déclencher un souvenir. Rien. Elle s'arrête soudain : une petite maison à la vitre brisée à l'étage, se dessine devant elle. La glycine et le lierre se bataillent pour la conquête de la façade, quelques fissures marquent les murs, mais la toiture semble en bon état. Elle escalade la clôture envahie de plantes grimpantes de toutes sortes, de fougères et d'herbes folles. Le jardin ressemble à une jungle miniature. Elle pousse la porte d'entrée qui s'ouvre sans résister, puis se retrouve nez à nez avec un escalier l'invitant à monter à l'étage. Curieuse, elle visite d'abord le rez-de-chaussée. Sur la gauche un gros meuble avec un miroir fendu se dresse contre le mur. En face de cette armoire s'ouvre une petit arche vers un salon très lumineux. En plein milieu, gît un vieux Chesterfield. Elle aime ce Chesterfield. Elle fait le tour de la pièce. Une vieille cheminée qui ne fonctionne plus, un bar avec une petite cuisine derrière, sculptent discrètement cet environnement insolite. En face, deux grandes fenêtres s’ouvrant sur une petite terrasse, puis rien. Rien d'autre que ce vieux Chesterfield. Elle avait déjà l'impression d'être à la maison, elle se rue à l'étage pour découvrir le potentiel du bâtiment en s’imaginant déjà ce qu'elle en ferait.
En haut, deux chambres contiguës longeant l’escalier, avec une grande fenêtre dans chacune d'elle. Toutes deux vides. À coté, face aux marches, une belle salle de bain avec baignoire et toilettes, inutilisables. Mais elle a déjà sa petite idée. Qui est-elle ? Architecte, designer ? Les idées foisonnent dans son cerveau, elle se sent comme une centrale nucléaire en pleine activité. Une folle envie de refaire le monde. Son monde. Elle sort.
Elle sort chiner du matériel pour sa nouvelle vie. Il lui faut des outils, ainsi que le minimum pour dormir et se réchauffer. Elle trouvera le moyen de se nourrir plus tard. Ces réflexes sont les siens. Avant, elle était quelqu'un. Aujourd'hui elle n'est personne. Aujourd'hui seuls ses réflexes la définissent. C'est intéressant. Qui elle était, n'est plus la question. Qui pouvait-elle devenir en partant de rien ? Lui semblait être une aventure plus palpitante.
Une semaine s'est écoulée. Elle s'est doucement adaptée à sa survie en chapardant dans les supermarchés ou pratiquant la cueillette sauvage dans les jardins des quartiers relativement aisés. Son squat commence à ressembler à un foyer. Elle a trouvé dans les encombrants un matelas quasi neuf avec une couette encore dans son emballage. Une petite table basse. Deux oreillers près d'une poubelle... Il lui faut de l'eau, maintenant.
Il lui faut des vêtements et une identité. Elle ne pense pas passer sa vie à voler. Avec ses capacités elle pourrait trouver de petits jobs, s'acheter du matériel, rebâtir ce petit monde qu'elle s'est façonné. Puis pourquoi pas redonner vie à cette petite terrasse en y aménageant un jardin. De l'eau, il lui faut de l'eau. Il pleut souvent dans cette ville. Elle devrait pouvoir construise un système pour la récupérer et l'assainir. Armée de patience, plus tard, elle a su le fabriquer afin de la stocker et s'en servir avec une relative facilité. Ayant appris qu'elle était douée pour réparer les choses et en créer, aussi, elle se sent, aujourd’hui, prête à conquérir le monde.
Les idées s’enchevêtre dans sa tête. Elle pense à tous ces détails. À l'étage, dans son lit, sous sa couette, un paquet de chips à la main. Son carnet et son stylo sur les genoux. Entourée de quelques bougies, placées sur la table basse, en guise d'éclairage improvisé. Mais il est temps de dormir. Ses yeux s'alourdissent. Elle souffle sur ses petites lampes de feu en pensant qu'il faudrait qu'elle se trouve une lampe de poche ou une DEL pour éviter un incendie. Elle glisse sa tête sur l'oreiller, puis ferme les yeux. Elle s'endort sourire aux lèvres, écoutant la pluie jouer son rythme désordonné contre la fenêtre de son petit univers.
Six mois passent.
Elle rêve. Elle rêve, mais pas d'une autre vie. Elle rêve une autre vie, une vie dans laquelle il la connaît. Mais il ne la connaît pas. Ils viennent de se rencontrer. Il n'est pas amnésique, cependant, il ne la connaît pas. Elle l'a rencontré dans ses rêves, il ne l'a pas encore rencontrée dans la vie. Souvenirs d'un rêve, amnésie d'une vie. Il ne la connaît pas et pourtant... Chaque nuit, depuis qu'elle s'est installée dans sa petite maison apprivoisée, elle rêve de cet homme : Alex. Commencerait-elle à se souvenir de son passé ? Pourtant, la mémoire ne revient pas. Chaque nuit, c'est comme si elle vivait dans la peau d’une autre. Une existence parallèle.
Un jour se promenant dans le parc, elle le voit, assis contre un arbre, jouant sa musique. Elle s'approche de lui, confiante :
— Alex ?
Il lève la tête et la dévisage, étonné :
— Oui. On se connaît ?
— Je crois. Vous m'avez appris à jouer de la guitare.
— Je n'en ai pas le souvenir. Quand ça ? Ça doit dater du lycée, je suppose.
— Je ne pense pas, je devais encore être en primaire.
Elle s'agenouille devant lui, puis tend son bras pour qu'il lui prête son instrument. Le jeune homme le lui confie spontanément, sans comprendre pourquoi. Elle joue un morceau qu'il reconnaît aussitôt : c'est une de ses compositions.
— Oswin !
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humainsvolants · 1 year
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Top 10 de mes serials préférés de Doctor Who.
Le Premier Docteur
Troisième Partie
5. The Celestial Toymaker
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Bon je dois prévenir que ce serial contient des éléments racistes d'abord une comptine à un moment Puis principalement de l'appropriation culturelle/yellowface (enfin il est quand même à noter que finalement contrairement au plan D'origine le personnage en question n'est pas complètement en yellowface en ce sens qu'il y'a le costume mais pas de maquillage ce qui Et comme il n'est pas un humain mais une entité cosmique ou un truc du genre. .. d'ailleurs j'aurais pu mentionner le yellowface dans "Marco Polo" aussi où à part Zienia Merton l'actrice de Ping Cho toutes les personnes racisées étaient des acteurs blancs en yellowface Mais ce qui rend le celestial toymaker particulièrement problématique c'est qu'il correspond au stéréotype raciste du Fu Manchu Donc voilà pour ces raisons je comprends si vous choisissez de faire l'impasse sur ce serial. ..
maintenant je vais parler des raisons pour lesquelles il est quand même si haut dans mon top:
Il s'agit d'un de ces seriaux (quoi on dit des chacaux ? ) qui explorent tous les potentiels d'imaginaire qu'offre un programme comme Doctor Who: en nous plongeant dans un monde de tous les possibles où le docteur et ses compagnons sont confrontés à un être qui joue avec la Fabrique de la réalité. .
Dans un jeu à la fois effrayant et fascinant la série reviendra à des expérimentations un peu similaires et du coup j'en reparlerai pour les autres docteurs À noter que le Toymaker est interprété par Michael Gough un des acteurs que l'on a retrouvé de nombreuses fois chez Tim Burton (5 films 4 rôles) comme le prouvent les images ci-dessous
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Il ne reste malheureusement qu'un seul épisode de ce sérial, le reste est à voir en reconstructions.
Purée là encore j'ai atteint le nombre d'images maxi.
Du coup fin de la troisième partie
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learabeau · 5 months
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19e Marathon Photo
Thème L : A l'abordage
La Fabrique Pola - Le labo révélateur d'images - Chroma Films
Développement : Octobre 2023
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galaxiarick · 5 years
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Bayala
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Ooops! The Adventure Continues Ganzer Film Deutsch Online
Ooops! The Adventure Continues Ganzer Film Deutsch Online
[HD] Ooops! 2 - Land in Sicht ~©2020 | Ganzer FILM[hd], Ooops! 2 - Land in Sicht Complete Film Deutsch Ooops! 2 - Land in Sicht Online Kostenlos Ganzer Film Ooops! 2 - Land in Sicht Complete Stream Deutsch Ooops! 2 - Land in Sicht Ganzer Film Deutsch
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𝐕𝐈𝐒𝐈𝐓 𝐋𝐈𝐍𝐊 🎥👓▶ 
https://t.co/5vkhST4y9s?tumblr-oops1
GENRE Animation, Family Entertainment CATEGORY Feature YEAR OF PRODUCTION 2020 DIRECTORS Toby Genkel, Sean McCormack SCREENPLAY Mark Hodkinson, Richard Conroy PRODUCERS Emely Christians, Christine Parisse, Jean-Marie Musique, Moe Honan PRODUCTION COMPANIES Ulysses Films, Fabrique d'Images, Moetion Films RUNTIME 80 min FORMAT DCP, color, 1:1.85 LANGUAGE English SOUND TECHNOLOGY 5.1 WITH BACKING FROM German Federal Film Board, Filmförderung Hamburg Schleswig-Holstein, German Federal Film Fund, Film Fund Luxembourg, MEDIA
Filmhandlung und Hintergrund
Animationskomödie um eine bunte, chaotische Tierschar auf der Arche, die auf Land stößt.
Die Sintflut kam und dank der Arche von Noah konnten die Tiere der Welt gerettet werden. Nachdem die Freunde Finny und Leah im ersten Teil „Ooops: Die Arche ist weg“ noch eine abenteuerliche Reise zu bestehen hatten, werden im zweiten filmischen Abenteuer langsam die Essensvorräte knapp. Doch der Spaß bleibt bei all dem Chaos trotzdem nicht auf der Strecke.
Am 24. September 2020 startet das zweite Familienabenteuer „Ooops 2: Land in Sicht“ in den Kinos. Die FSK gab dem Familienfilm die Altersfreigabe ab 0 Jahren.
Im ersten Teaser-Trailer kommen die kleinsten Zuschauer auf ihre Kosten
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❍❍❍ TV-FILM ❍❍❍ Die ersten Fernsehshows waren experimentelle, sporadische Sendungen, die ab den 1930er Jahren nur noch in sehr kurzer Entfernung vom Sendemast zu sehen waren. Fernsehereignisse wie die Olympischen Sommerspiele 1936 in Deutschland, die Krönung von König George VI. In Großbritannien im Jahr 19340 und die berühmte Einführung von David Sarnoff auf der New Yorker Weltausstellung 1939 in den USA führten zu einem Wachstum des Mediums, aber der Zweite Weltkrieg brachte eine Stopp der Entwicklung bis nach dem Krieg. Der World MOVIE von 19440 inspirierte viele Amerikaner, ihr erstes Fernsehgerät zu kaufen, und 1948 machte die beliebte Radiosendung Texaco Star Theatre den Umzug und wurde die erste wöchentliche Fernseh-Varieté-Show, die Gastgeber Milton Berle den Namen „Mr Television“ einbrachte und dies demonstrierte Das Medium war eine stabile, moderne Form der Unterhaltung, die Werbekunden anziehen konnte. Die erste nationale Live-Fernsehsendung in den USA fand am 4. September 1951 statt, als die Rede von Präsident Harry Truman auf der japanischen Friedensvertragskonferenz in San Francisco über das transkontinentale Kabel- und Mikrowellenfunk-Relaissystem von AT & T an Rundfunkstationen auf lokalen Märkten übertragen wurde. Die erste nationale Farbsendung (das Turnier der Rosenparade von 1954) in den USA fand am 1. Januar 1954 statt. Während der folgenden zehn Jahre wurden die meisten Netzwerksendungen und fast alle lokalen Sendungen weiterhin in Schwarzweiß ausgestrahlt. Für den Herbst 1965 wurde ein Farbübergang angekündigt, bei dem mehr als die Hälfte aller Netzwerk-Prime-Time-Programme in Farbe ausgestrahlt werden. Die erste All-Color-Hauptsaison kam nur ein Jahr später. Im Jahr 19402 wurde der letzte Holdout unter den tagsüber in Farbe konvertierten Netzwerkshows in die erste vollständig farbige Netzwerksaison umgewandelt. ❍❍❍ Formate und Genres ❍❍❍ Siehe auch: Liste der Genres § Film- und Fernsehformate und -genres Fernsehshows sind aufgrund der Vielzahl von Formaten und Genres, die präsentiert werden können, vielfältiger als die meisten anderen Medien. Eine Show kann fiktiv (wie in Komödien und Dramen) oder nicht fiktiv (wie in Dokumentar-, Nachrichten- und Reality-Fernsehen) sein. Es kann aktuell sein (wie im Fall einer lokalen Nachrichtensendung und einiger Fernsehfilme) oder historisch (wie im Fall vieler Dokumentarfilme und fiktiver FILME). Sie können in erster Linie lehrreich oder lehrreich sein oder unterhaltsam, wie dies bei Situationskomödien und Spielshows der Fall ist. [Zitieren erforderlich] Ein Drama-Programm besteht normalerweise aus einer Reihe von Schauspielern, die Charaktere in einem historischen oder zeitgenössischen Umfeld spielen. Das Programm folgt ihrem Leben und ihren Abenteuern. Vor den 1980er Jahren blieben Shows (mit Ausnahme von Serien vom Typ Seifenoper) in der Regel ohne Handlungsstränge statisch, und die Hauptfiguren und die Prämisse änderten sich kaum. [Zitieren erforderlich] Wenn sich das Leben der Figuren während der Episode etwas änderte, war dies normalerweise der Fall am Ende rückgängig gemacht. Aus diesem Grund können die Episoden in beliebiger Reihenfolge ausgestrahlt werden. [Zitieren erforderlich] Seit den 1980er Jahren weisen viele FILME eine fortschreitende Änderung der Handlung, der Charaktere oder beider auf. Zum Beispiel waren Hill Street Blues und St. Elsewhere zwei der ersten amerikanischen Prime-Time-Drama-Fernsehfilme, die diese Art von dramatischer Struktur hatten, [4] [bessere Quelle erforderlich], während das spätere MOVIE Babylon 5 eine solche Struktur weiter veranschaulicht hatte eine vorgegebene Geschichte über den geplanten Fünf-Jahreszeiten-Lauf. [Zitieren erforderlich] Im Jahr 2020 wurde berichtet, dass das Fernsehen zu einem größeren Teil der Einnahmen großer Medienunternehmen als der Film wurde. [5] Einige bemerkten auch die Qualitätssteigerung einiger Fernsehprogramme. Im Jahr 2020 erklärte der mit dem Oscar ausgezeichnete Filmregisseur Steven Soderbergh zu Zweideutigkeit und Komplexität von Charakter und Erzählung: „Ich denke, diese Qualitäten werden jetzt im Fernsehen gesehen und Menschen, die Geschichten mit solchen Qualitäten sehen wollen fernsehen. ❍❍❍ Danke für alles und viel Spaß beim Zuschauen❍❍❍ Hier finden Sie alle Filme, die Sie online streamen können, einschließlich der Filme, die diese Woche gezeigt wurden. Wenn Sie sich fragen, was Sie auf dieser Website sehen können, sollten Sie wissen, dass es Genres abdeckt, die Kriminalität, Wissenschaft, Fi-Fi, Action, Romantik, Thriller, Komödie, Drama und Anime-Film umfassen. Vielen Dank. Wir informieren alle, die sich über Neuigkeiten oder Informationen zum diesjährigen Filmprogramm freuen und darüber, wie Sie Ihre Lieblingsfilme ansehen. Hoffentlich können wir der beste Partner für Sie sein, um Empfehlungen für Ihre Lieblingsfilme zu finden. Das ist alles von uns, Grüße! 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canardventriloque · 5 years
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Projet d’enquête en anthropologie - “L'inscription des personnes dans l'espace psychiatrique et ce qu'il en subsiste à l'extérieur de sa matérialité physique à travers l'étude des vécus, des pratiques et des liens qui y naissent parmi les personnes investissant cet espace : les personnes psychiatrisées, le corps médical, les personnes en visite, les agents d'entretien”
Composition rédigée finale et rendue en mai 2019 d’un projet d’enquête dans le cadre du TD “Construction d’un projet d’enquête” en L2 d’anthropologie-ethnologie. 
« Les modalités selon lesquelles les gens fabriquent leur image dans un jeu d'interrelations varient. L'ethnographe doit parvenir à entrer dans ce jeu de classement sans préjugés. Cette reconnaissance est tout aussi nécessaire en psychothérapie institutionnelle. Fernand Deligny, Jean Oury, Pierre Delion ont montré que si l'on veut correctement soigner un malade mental, il faut d'abord restaurer sa dignité, ce qui suppose de prendre son monde au sérieux pour y entrer et interpeller le patient de l'intérieur-même de sa souffrance. Ce travail relationnel est au cœur de ma conception de l'ethnographie et de l'anthropologie. »
(Bensa, Richard, 2010 : 51).
Au sein du tissu social d'un hôpital psychiatrique public je voudrais mettre en question ce jeu d'interrelations et de fabrication d'images de soi – relatives à ce qu'il est possible de considérer comme une construction identitaire et relationnelle propre à cet espace – afin d'appréhender et tenter de comprendre la place que les personnes peuvent y occuper. Dans ce même tissu se trouve différentes composantes : à la fois les agents d'entretien, les agents de sécurité, les personnes infirmières, les psychiatres, les personnes psychiatrisées et leurs proches lors des visites ponctuelles. Je souhaite m’interroger sur la continuité de cet espace en dehors de sa matérialité physique. En étudiant la spécificité de cet espace de socialisation et en m’appuyant sur les manières à travers lesquelles les personnes qui y évoluent élaborent leur place – envisageable comme un mode d'avoir où s'éprouve entre autres des sentiments de familiarité, d'intimité et d'habitude ; ainsi que sur les formes d'être au monde – compris comme l'expression de sa propre présence individuelle en tant que performativité de soi. Au milieu de ces modes d'être et d'avoir, il convient d'enquêter sur la possibilité ou non de l'expression de l'authenticité des personnes, c'est-à-dire à propos de ce qu'elles portent en elles-mêmes d'unique et de singulier – à savoir leur mémoire, leurs sensibilités et leurs univers perceptif propres. De cette manière, je voudrais rendre lisible ce qui subsistent en dehors de l'hôpital dont le périmètre d'influence ne se limite pas à ses murs en ce qui concerne sa présence sociale, psychologique et anthropologique. Je me propose donc de partir à la recherche des présences et des traces inscrites à la fois dans les personnes et dans l'espace psychiatrique compris comme tissu d'interrelationnalités. À l’instar d'autres espaces institutionnels aux formes de socialisation spécifique, comme l'école ou la prison, l'espace psychiatrique porte des habitus et des modes d'être porteurs de spécificités qui ne prennent pas fin une fois hors de l'enceinte de l'hôpital. Ce sont ces dimensions existentielles, relationnelles et spatiales que je souhaiterai approfondir et étudier. Comment l'espace psychiatrique s'inscrit-il dans l'être de la personne, dans sa mémoire, dans son présent, dans son être-là ? Qu'est-ce que ce lieu spécifiquement apporte comme manière de voir et comme pratiques dans les personnes qui y habitent ? Que signifie habiter un espace psychiatrique ?
Au cours de mes recherches sur l'histoire du système psychiatrique français – orientées sur les pratiques et la place qu'y occupe la personne considérée comme malade, ainsi que sur la construction du rapport et des positions respectives qui en découle dans le jeu interrelationnel avec le personnel hospitalier – je me suis rendu compte de multiples paradoxes et contradictions. Plus j'essaie d'éclaircir ces paradoxes, plus j'ai l'impression que davantage de questions et de singularités surgissent. Dans cet ordre d'idées, nombre de termes comme ''malades'' ou ''soin'' apparaissent propices à des questionnements. Il me semble que déterminer si une personne est malade et a besoin d'être soignée de ce dont elle est potentiellement atteinte – sans prendre en compte l’individu dans sa singularité et son existence propre – est au cœur des problématiques relatives à l'inscription de l'asile dans les personnes. De même, parler de patient, n'est-ce pas révéler là des liens de passivité, donc de domination existant entre le corps médical et la personne à soigner ? Qu'est-ce que cette forme de lien engendre comme pratiques ? S'agit-il réellement de soin lorsque le traitement et le diagnostic établis par le corps médical peuvent pointer quelque chose de constitutif de la personne, une part de ce qu'elle est et son mode d'existence-même ? En établissant un mode de relation soignant-soigné inégalitaire et à prétention thérapeutique, dont les fondements reposent sur une nosographie prédéterminée par le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (American psychiatric association, 2013 [1952] ) notamment – c'est-à-dire par une psychiatrie biologique décontextualisée des réalités sociales et biographiques entre autres – le risque n'est-il pas de traiter des êtres-étiquettes, dont l’identité singulière dépendrait des troubles diagnostiqués en eux-mêmes, davantage que des êtres humains ? Dans l'établissement de ce mode de relation, les pratiques et mode d'être qui en découlent pourraient s'apparenter à des pratiques-étiquettes et des mode d'être-étiquette, légitimant ainsi une forme de dépendance à l'assignation et au regard de l’institution gestionnaire des existences-étiquettes. Bien entendu, ces réalités de la psychiatrie française ne se résument pas à cette vision quelque peu simplifiée. Les troubles, les souffrances psychiques et les maladies mentales sont des réalités non-unidimensionnellement dictées par le corps médical. Aussi, il convient d'explorer ces réalités et les différents vécus de l'espace psychiatrique, afin de permettre la possibilité de répondre à la problématique soulevée et aux multiples questions qui surgissent au cœur de ce champ d'étude.
Dans un premier temps, j'ai essayé d'appréhender les apports des différentes approches en psychiatrie en France afin d’en comprendre les contextes, les intentions, les réflexions, les représentations et les pratiques chez les psychiatres, psychologues et psychanalystes. Pour cela, je me suis d'abord documenté sur l'histoire de la psychiatrie française, notamment à travers les études que proposent Guy Baillon dans Les usagers au secours de la psychiatrie (2009), son entretien présent dans le DVD du documentaire de Paule Muxelle et Bertrand De Solliers Histoires autour de la folie (2006), ainsi que les travaux de Gladys Swain et Marcel Gauchet dans Le sujet de la folie, naissance de la psychiatrie (1997). J'ai découvert notamment comment l’institution psychiatrique est née et s’est construite en France avec des psychiatres comme Philippe Pinel, Jean-Etienne Esquirol ou encore Gérard Marchant, tué par un de ses patients. J'ai pu retracer le développement d'une spécificité propre à la psychiatrie française née après la Seconde Guerre Mondiale : la psychiatrie de secteur et la psychothérapie institutionnelle qui se complémentent l'une l'autre. La psychiatrie française est également spécifique en ceci qu'elle est fortement influencée par les apports de la psychanalyse. Depuis la décennie 1990, ces formes de psychiatrie sont fortement attaquées par les courants psychiatriques américains qui se focalisent davantage sur le biologique, la psychologie cognitive et une nosographie pré-déterminée en dehors de toute contextualisation sociologique, politique et anthropologique. À cela se rajoute la mise en avant d'une gestion managériale des structures hospitalières pour un moindre coût économique dans un dessin de libéralisation lié au contexte politique et économique de la fin du XXe siècle – et qui se poursuit toujours plus aujourd'hui. Ces formes de psychiatrie ne se contentent pas de faire concurrence ; elles attaquent les fondements des autres formes de psychiatrie comme la psychanalyse à travers notamment l'ouvrage collectif Le livre noir de la psychanalyse (Meyer, 2005). Pour autant, les résultats et apports de ces pratiques, notamment dans le domaine de la psychiatrie biologique, sont controversés comme le synthétise François Gonon dans « La psychiatrie biologique : une bulle spéculative ? » publié dans la revue Esprit (2011). La perspective d'une interdisciplinarité est également portée dans certaines pratiques comme celles de Guy Baillon et Jean Oury (2008). De manière générale, il semble que les différentes approches soient souvent mélangées, pas forcément de manière complémentaire ni en faisant justice à leurs particularités. Dans un même temps, la spécificité du diplôme d'infirmier et d'infirmière du secteur psychiatrique disparaît en 1992.
En poursuivant dans cette chronologie que je suis parvenu à identifier, le tournant de 2004 me semble important. En effet, après le drame de l'hôpital psychiatrique de Pau1 et une série de violences en psychiatrie fortement médiatisées, la question sécuritaire pénètre fortement l’institution. Cette dernière se reconfigure de manière davantage sécuritaire selon les volontés politiques portées par l’État à son plus haut niveau. Les discours stigmatisant, répressifs, sécuritaires, excluant et libéraux maillent les décisions politiques qui décident du sort de l'institution psychiatrique. En ce sens et depuis 2018, il existe le fichier informatique Hopsyweb qui fichent les personnes internées sans leur consentement2.
Miguel Benasayag et Gérard Schmit dans Les Passions tristes (2003) estiment que le rôle de l’institution psychiatrique est avant tout de soutenir et d'accompagner la personne en demande d'aide afin qu'elle puisse accepter ses multiplicités – ils portent ainsi une importance moindre au concept de guérison. Leurs approches sont psychanalytiques et interdisciplinaires : en conséquence, ils dessinent et mettent en pratique une « clinique du lien » qui se veut réflexive et inclusive dans laquelle toutes les personnes participent de manière égalitaire à l'espace psychiatrique pris comme lieu de vie. Il n'y a donc pas de définition sédimentée pour les méthodes et démarches à suivre : elles sont sans cesse rediscutées, redéployées, remises en question en fonction des situations et des personnes.
Mon projet d'enquête s'intéresse à ce que peuvent être les vécus au sein de l’institution psychiatrique. Aussi, cela ne se limite pas aux méthodes, aux théories et aux différentes pratiques des psychiatres. Je me suis également intéressé à la place du personnel soignant et des personnes soignées. La clinique, ou « réseau », de Fernand Deligny est un cas particulier et intéressant en ce qui concerne la place des personnes. L'ouvrage Cartes et lignes d'erre = Maps and wander lines : traces du réseau de Fernand Deligny, 1969-1979 (Alvarez De Toledo, Boccon-Gibod, Ogilvie, 2013) retrace une compilation des cartes où les personnes peuvent tracer et représenter matériellement leur présence dans l'espace du réseau. Les enfants autistes du réseau ne sont pas pris en charge par des personnes professionnelles : il s'agit de personnes sans diplôme particulier nommées sous l'appellation de « Présences proches ». Le terme est ainsi défini dans le glossaire : « Le réseau n'est pas une structure institutionnelle de prise en charge. Les adultes chargés de veiller sur les enfants autistes ne sont pas éducateurs, au sens professionnel  du terme. Ils vivent en permanence, jour et nuit, avec les enfants, sans toucher de rémunération en contrepartie de ce qu'ils n'appellent pas un ''travail''. Faute de mot pour désigner une fonction qui n'existe pas, Deligny invente cette périphrase qui met l'accent sur la distance nécessaire entre l'adulte et l'enfant (entendue dans celle entre les deux mots) : ''proches'' n'est ni ''près'' de l'enfant, ni donc ''pour'' lui. » (10-11). Ce sont souvent les approches psychanalytiques – voire philosophiques et anthropologiques3 – sur la question de la santé mentale et de la place des personnes dans l'institution psychiatrique qui viennent interroger les rôles et places des personnes au sein de l'institution. De la même façon, c'est ce qu'il est possible de voir à l’œuvre sous l’œil de la caméra de Mariana Otero dans son documentaire À ciel ouvert (2013). Otero suit le quotidien du centre médico-pédagogique de Courtil où les éducateurs et éducatrices vivent avec des enfants atteints de schizophrénie notamment. Les personnes éducatrices vivent sur place et partagent avec les enfants des moments de vie, pas seulement lors des activités. Elles prennent le temps de s'ancrer dans le présent avec les enfants qu'elles écoutent et dont la voix et les gestes comptent, malgré la distance du langage. Les éducatrices doivent également suivre une thérapie et faire régulièrement état de leurs ressentis en formulant leurs vécus et en participant à des réunions quotidiennes qui accordent une place centrale à l'enfant.
Dans mes recherches, il apparaît que je me suis beaucoup penché sur des cas particuliers d'expérimentations et de réflexions pratiques qui sont davantage des exceptions dans le champ psychiatrique français, ce dernier étant de plus en plus dominé par les logiques managériales et par la psychiatrie-biologique. Ces exceptions soulignent ainsi un état des lieux assez sinistre en France en ce qui concerne les multiples manières d'incarner la psychiatrie public. C'est ce que relève notamment Guy Baillon (2009) et les études du journaliste Patrick Coupechoux dans Un monde de fous, comment notre société maltraite ses malades mentaux (2006). Les réductions budgétaire, les privatisations, la diminution des effectifs et des places en hôpital public, la pénalisation de la folie s'ajoutent à un contexte de violences sociales, politiques et économiques à l'échelle de la société. Il apparaît ainsi que la place des personnes psychiatrisées est de plus en plus précaire : elle se situe entre l'exclusion, la répression et la négation de leur humanité. Ainsi, la rue et les prisons absorbent de plus en plus les personnes malades qui nécessiteraient une prise en charge à la fois sociale et psychiatrique. La maladie mentale peut, de cette façon, être synonyme de pauvreté et de violence systémique. Via cet état des lieux prend forme une « médecine à deux vitesses » (Coupechoux, 2006 : 175) dans laquelle les cliniques privées absorbent la majorité des psychiatres et des dispositifs expérimentaux – au détriment des hôpitaux psychiatriques public, des centres médico-psychologique et de la psychiatrie de secteur qui souffrent du manque de moyens, si bien que le traitement de la folie et de la souffrance psychique prennent une coloration gestionnaire, répressive et expéditive. La priorité est donnée, par exemple, à des troubles comme la dépression, de mieux en mieux traitée et normalisée. Cependant et de l'autre côté, les personnes précaires aux pathologies lourdes, comme la schizophrénie ou la bipolarité, sont soumises au retour de la camisole de force sous forme chimique, à l'abandon et à la criminalisation. Les souffrances psychiques et la folie sont traitées sur le même plan bien qu'elles soient distinctes : l'une est liée à la dimension existentielle et subjective humaine, l'autre à une maladie mentale objective vis-à-vis de laquelle il n'y a pas obligatoirement souffrance , cette dernière n'étant une notion fidèle (Baillon, 2009 : 56-57-58). Pour ce qui est de l'aspect répressif, je me suis documenté sur les rapports de domination susceptibles de s'amplifier avec les positions de pouvoir dont jouissent la personne soignante et l'institution – et à travers elle l’État – sur la personne soignée. En effet, dans la société française existe des violences systémiques à l'encontre des minorités de genre, de races – prises au sens sociologiques – et de manière générale à l'encontre de ce qui ne rentre pas dans les formes de représentations sociales hégémoniques : être un homme blanc, dynamique, hétérosexuel et d'âge mûr. L'écart à la norme se traduit notamment par les violences systémiques du racisme, de l'homophobie, de la transphobie, de la psychophobie, du validisme, du sexisme etc.4. Ainsi, les personnes psychiatrisées qui n'avaient déjà pas leur place dans la société – comme les personnes précaires déjà rapidement survolées – disposent d'une littérature en lumière aux réalités spécifiques qu'elles traversent : les  personnes LGBTQI+5 avec Queer Psychanalyse (Bourlez, 2018) ou encore les personnes d'autres cultures et systèmes de représentations avec L'Ethnopsychiatrie (Laplantine, 2008) par exemple.
Il y a de nombreux points de comparaison possible avec d'autres espaces institutionnels hors des espaces du commun comme les centres de rétention administrative ou la prison, dont l'ouvrage de l'anthropologue Didier Fassin L'ombre du monde ; suivi de Portrait de l'ethnographe en critique : une anthropologie de la condition carcérale (2017) peut être un point d'appui. Camille Lancelevée dans son article « Quand la prison prend soin ? Gérer les troubles mentaux dans un établissement pénitentiaire allemand pour femmes » publié au sein de la revue Sociétés Contemporaines (2016) explore cette gestion pénitentiaire des troubles mentaux dans un autre contexte que la France. Ce qui m'entraîne dans un autre domaine de la littérature que j'ai tenté d'assimiler dans la perspective d'une approche comparatiste – qui me semble juste et intéressante dans la méthodologie de cette enquête – en mesurant quelle peut être la place des personnes dans les espaces psychiatriques hors du contexte de la France. Succinctement, j'ai porté mon attention sur les approches de l'école de psychothérapie psychanalytique de Milan de Gaetano Benedetti avec Le sujet emprunté, le vécu psychotique du patient et du thérapeute (1998), sur les études de Junko Kitanaka qui s'intéresse au traitement psychiatrique de la dépression au Japon dans Depression in Japan: Psychiatric cures for a society in distress (2011) ou encore sur les liens entre psychiatrie et racisme en Amérique du Nord avec l'article de Nadia Kanani « Race and madness : locating the experiences of racialized people with psychiatric histories in Canada and the United States » publié dans Critical Disability Discourses/Discours critiques dans le champ du handicap (2011).
Dans cette littérature, il manque des travaux sur la place des agents de sécurité et des personnes ASHQ, c'est-à-dire les agents des services hospitaliers qualifiés. Pour ce compte, je ne dispose quasiment que du vécu de proches et de mon propre vécu. Les agents de sécurité et les personnes ASHQ sont des prestataires de service disposant d'une formation pour la spécificité du travail en hôpital psychiatrique. Les agents de sécurité sont plus nombreux depuis le tournant sécuritaire des années 2000. Les personnes ASHQ s'occupent à la fois de l'entretien, de la désinfection et des repas. Ces dernières sont donc souvent au contact avec les personnes internées, mais comme les équipes changent souvent, les relations demeurent superficielles et temporaires. Il en va de même pour le reste du personnel hospitalier. Il semble parfois difficile de prendre le temps pour rencontrer l'autre. L'intention de départ des personnes soignantes et accompagnantes peut se retrouver entravée dans sa réalisation par l'impossibilité et les contraintes matérielles. De cet écart entre l'intention projetée et la réalité naît un sentiment de mal-être. Ainsi, la violence institutionnelle touche aussi les personnes soignantes (Collectif Printemps de la psychiatrie, 2019).
Après de rapides recherches, il semble possible d'obtenir un job d'été en tant qu'ASHQ ; cela pourrait être intéressant comme angle d'approche pour ce terrain.
Cet état des lieux pourrait se poursuivre encore longtemps, tant il y a de choses à dire. La littérature est vaste et riche. Il a été difficile d'adopter une position particulière dans ma documentation. Mon objectif a simplement été d'en savoir le plus possible et la synthèse de tout cela est ardue. Poursuivre sur le sujet de l'espace psychiatrique entraîne sur la découverte d'un champ d'étude vaste aux réalités multiples. Je me suis souvent retrouvé dans un état de dispersion lorsque j'explorais la littérature. Pour éviter de retrouver cet état dans mon enquête et en prenant en compte mes propres capacités, il m'apparaît qu'adopter une méthodologie restrictive serait plus adaptée. Afin d'étudier la manière dont la spécificité de l'espace psychiatrique s’inscrit dans la personne, je voudrais orienter ma méthodologie de façon à enregistrer les réalités et vécus des personnes vivant concrètement cet espace, aussi bien les différents membres du personnel, que les personnes internées et – un aspect peu pris en compte dans la littérature – les proches en visite. Pour cela, il s'agit de prendre en compte l'opacité, la méfiance et la position défensive que peut avoir cette institution vis-à-vis des enquêtes qui lui sont portées. Il m'est apparu qu'un dispositif en immersion longue d'observation-participante en tant que visiteur, se présentant en tant que visiteur lambda, serait un premier angle d'approche. Cette immersion reste partielle et peu représentative ;  cependant et de cette manière, je pourrais disposer d'un terrain précis et délimité au sein du pavillon d'admission pour jeunes adultes d'un hôpital psychiatrique de Haute-Garonne, dont le nom restera secret. En elle-même cette fenêtre d'étude ne suffit pas, cela forme un point d'appui. Dans l'enquête, je voudrais intégrer tous les moments informels où je me suis retrouvé dans un espace psychiatrique pour quelques raisons que ce soit : urgences psychiatriques, centre médico-psychologique et unité d'hospitalisation psychiatrique de courte durée. Également – et c'est là l'aspect qui me sera le plus accessible je pense – je voudrais étudier ce terrain dans la réalité qui subsiste de lui en dehors de lui-même, c'est-à-dire dans la recherche de l'inertie de son inscription dans les personnes en dehors de l'espace physique et limité de l'hôpital. Pour le coup, les opportunités sont beaucoup moins restrictives et il y a la possibilité d'y intégrer l'informel surgissant du quotidien, comme une rencontre que j'ai faite à Crest avec la vendeuse d'une boutique d'art qui m'a parlé de son passé d'infirmière en hôpital psychiatrique et d'une amie dont le fils atteint de schizophrénie erre souvent dans le centre-ville, car abandonné dans sa prise en charge. Afin d'étudier l'espace psychiatrique en dehors de son espace physique, je voudrais rencontrer en tant que chercheur des membres de la Fédération Nationale des Association d'Usagers en Psychiatrie et des membres de L’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques. En poursuivant, j'aimerais négocier des rencontres avec des membres de personnel hospitalier – via par exemple les instituts de formation, ou de manière informelle lors d'une pause cigarette à l'hôpital comme j'en ai déjà eu l'opportunité – pour réaliser des entretiens libres ou semi-directif, en tant qu'individu lambda ou en tant qu'étudiant-chercheur. Les deux positions sont pertinentes à mon sens, car elles permettraient de rendre éventuellement visible des rapports de pouvoir et de méfiance. Je pars de l'hypothèse que la description du vécu psychiatrique au cours d'un discours informel – donc potentiellement celui dirigé aux proches de personnes psychiatrisées – dit autre chose qu'un discours qui s'adapterait probablement à un interlocuteur chercheur. Quelle que soit la position adoptée, l'anonymat des personnes sera garanti. Dans le même temps, la lecture de témoignages, de biographies, d'ouvrages scientifiques sur la question, le visionnage de documentaires ou encore le fait d'assister à des conférences ; tout cet ensemble constitue des modalités d'enquête combinables dans l'optique d'enrichir les sources et les perspectives.
Ce thème d'étude m'affecte et me concerne dans mes propres réalités. Aussi, ma propre place peut être une source à investir pour l'enquête, pas seulement en tant qu'étudiant chercheur anthropologue en position réflexive, mais aussi en tant que proche de personnes psychiatrisées et en tant que personne porteuse de troubles. Cependant, cette position engendre ce qu'il est possible de qualifier comme un risque émotionnel et d'une propension au surmenage. Je pars des réalités que je vis pour tenter de relier des galaxies de vécus afin de donner à la compréhension les liens qui existent entre les réalités humaines. Cela me semble être la tâche d'une personne anthropologue ;  du moins, celle que je prétends investir. Ce faisant, je me mets en jeu et souhaite, dans la rédaction de cette enquête, retranscrire cela.
En terme d'aspects pratiques, le coût budgétaire est assez limité. Pour éviter de me disperser, l'aire géographique couverte se limitera essentiellement à la région toulousaine – accessible facilement grâce aux transports en commun. Quant aux ressources matérielles nécessaires pour la documentation, elles proviennent en majorité de la bibliothèque de l'université de Toulouse Jean Jaurès et d'internet. Je dispose d'un dictaphone qui pourrait se révéler être un outil utile, même si ma mémoire et quelques notes me suffisent pour enregistrer les choses ; cela pourrait permettre de compléter. Le seul investissement notable que j'entrevoie est l'investissement émotionnel comme antérieurement annoncé. Celui-ci se décompose entre l'anxiété sociale – parfois paralysante lors des rencontres – et l'anxiété qui peut être ressenti dans le fait de me mettre en jeu et d'écrire. Je suis également assez sensible et empathique avec les vécus des personnes, ce qui peut s'avérer éprouvant. De même, il y a de nombreux parallèles que je peux établir entre les situations rencontrées et les souffrances que traversent certaines personnes proches ou, dans une moindre mesure, mes propres souffrances. Il m'apparaît cependant que dans la révélation anthropologique des liens possibles et existants entre les réalités – dont celles qui me traversent – il est possible de ressentir une forme de soulagement et d'allègement. L'anthropologie a cette faculté de permettre de s'enraciner dans les réalités de l'humanité, donc de s'enraciner soi-même et de trouver place au sein des multiplicités. Dans l'article «La pratique du terrain ''chez soi'' Entre familiarité, altérité et engagement » publié dans Emulations, les autrices donnent le conseil de réorienter ses malaises et détresses vers la compréhension des rapports de force en jeu dans le terrain vécu (Campigotto, Dobbels, Mescoli, 2017 : 13). C'est cette démarche que je compte mettre en pratique.
En ce qui concerne les résultats envisagés, je m'attends à pouvoir creuser ce que j'entrevois déjà depuis la littérature et mon expérience personnelle, c'est-à-dire un paysage psychiatrique public français et toulousain entaillé par les pressions budgétaires, le manque de places et de personnel. Au sein de ce paysage, l'abandon des personnes psychiatrisées aux pathologies et à l'environnement social lourd semble récurrent. Cet aspect-là est celui visible, en quelque sorte, de l'extérieur. Il existe dans la psychiatrie, notamment la psychiatrie biologique aux méthodes administratives managériales, une tendance à responsabiliser des personnes en besoin d'aide, voire en détresse. Dans le même temps – de manière concrète sur le plan physiologique par exemple – l'institution, les rapports soignants-soignés, les suivis et les prescriptions entre autres engendrent davantage d'hétéronomie, de dépendances et de violences. L'espace psychiatrique peut être un espace psychiatrisant davantage dans une sorte de spirale infernale, de la même façon que les habitus pris en prison peuvent orienter, une fois à l'extérieur, des comportements à risque susceptibles d'être synonyme d'une réincarcération. C'est là une hypothèse de résultats : l'espace psychiatrique peut potentiellement s'ancrer dans la personne à la place d'elle-même, la privant d'une autre réalité vivable. À la place d'un accompagnement et d'un soutien, il serait possible d'observer une sorte de mise sous tutelle des personnes psychiatrisées qui se retrouvent prises dans un plan de gestion global dépersonnalisé dans lequel elle ne sont plus vraiment concernées en tant que personne, mais en tant que personne patiente étiquetée de troubles qu’il convient de soigner, voire d’invisibiliser. La limite entre l’intérieur et l’extérieur de l'espace psychiatrique se brouille alors davantage. J'espère pouvoir rendre compte de ces phénomènes paradoxaux qui prennent selon moi racine dans la négation des réalités des personnes psychiatrisées – à la fois dans ce qu'elles vivent spécifiquement dans leur biographie et dans le contexte social, politique et économique où elles se trouvent – mais également dans la négation que l'institution peut porter sur ses propres contextes et spécificités. Il s'agira, à travers la mise en contexte et en situation, de rendre compréhensible ces spécificités, ainsi que les liens existants entre elles. En m'intéressant aux vécus ainsi mis en contexte, j'aimerais dévoiler les émotions qu'ont en commun les personnes dans lesquelles s'inscrivent l'espace psychiatrique, quelle que soit la place qu'elles y occupent. Je vois cet angle-là comme une possibilité pour que l'espace psychiatrique soit décloisonné et devienne davantage un espace du commun où les multiplicités sont prises en compte, ce qui semble a priori – au vu de la littérature et de mon vécu – pour l'instant loin d'être le cas.
Lexique
Psychanalyse : Étude de l'inconscient et de ses manifestations. L'inconscient est compris comme ce qui existe à l'état latent chez la personne et dont elle n'a pas conscience.
Psychiatrie :Spécialité médicale traitant la maladie mentale, bien que cette spécificité soit fortement à relativiser tant la psychiatrie recouvre aujourd'hui des domaines plus larges : elle interfère avec le champ social, pénal ou encore avec les dimensions subjectives de la souffrance psychique. La personne psychiatre est sensée établir un diagnostic, mettre en place un traitement et organiser de la prévention pour sensibiliser aux troubles mentaux.
Psychiatrie biologique : Spécialisation de la psychiatrie en termes biologiques, notamment elle se focalise sur les fonctionnement neurologiques, la recherche génétique et épigénétique.
Psychiatrie de secteur : Il s'agit d'une forme d'organisation de la psychiatrie française qui prend naissance avec les critiques d'après-guerre sur l'hospitalocentrisme concentrationnaire ayant entraîné des dizaines de milliers de décès durant l'Occupation. Dans cette modalité d'organisation, les structures de soin sont répartis de manière à se rapprocher des populations et à favoriser la prise en charge en dehors des murs de l'asile. Aujourd'hui, la prise en charge est essentiellement ambulatoire, c'est-à-dire que la personne psychiatrisée doit par elle-même se prendre en charge et se rendre d'un service à un autre et réexpliquer sa situation.
Psychologie : Étude empirique ou intuitive des faits psychiques, des comportements et des processus mentaux.
Psychologie cognitive : Etude des fonctions psychologiques de l'être humain comme les mécanismes de la mémoire, du langage ou de la perception.
Psychothérapie institutionnelle : Méthode de thérapie en institution psychiatrique qui consiste à mettre l'accent sur la dimension de groupe, notamment en privilégiant les relations entre les personnes soignantes et les personnes soignées.
Psychophobie : Discriminations et violences systémiques à l'égard des personnes déviantes aux normes de santé mentale.
Souffrances, difficultés et troubles psychiques : Le point d'ancrage de la souffrance est « social », elles n'entrent pas dans le cadre du handicap psychique. Il s'agit d'une donnée subjective. Les origines de ces troubles peuvent être liées à des événements de la vie. Les troubles peuvent être organiques, psychiques ou de nature sociale. Quels que soient leur intensité et leur retentissement en termes de souffrances, les troubles psychiques varient constamment selon le contexte où se trouve la personne concernées (Baillon, 2009 : 55-56-57).
Troubles psychiques graves/ Maladie mentale : Dans le cadre du handicap psychique encadré par la loi, il s'agit des divers troubles psychototiques, des troubles bi-polaires et des troubles dépressifs graves, ainsi que des états prépsychotiques et des névroses graves. Il s'agit de données objectives (Baillon, 2009 : 55-56).
Validisme : Discriminations et violences systémiques à l'égard des personnes déviantes aux normes de santé en général, comme la mobilité physique.
Bibliographie
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Autres sources
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1« L'affaire Romain Dupuy également connue sous le nom de Drame de Pau est un fait divers survenu dans la nuit du 17 au 18 décembre 2004 à l'hôpital psychiatrique de Pau où l'aide-soignante Lucette Gariod, 40 ans et l'infirmière Chantal Klimaszewski, 48 ans ont été tuées dans un bâtiment de l'hôpital psychiatrique. » Wikipedia.
2Décret n° 2018-383 du 23 mai 2018 autorisant les traitements de données à caractère personnel relatifs au suivi des personnes en soins psychiatriques sans consentement.
3 Fernand Deligny était notamment un grand lecteur de l'anthropologue Pierre Clastres.
4 Au sujet des violences systémiques, il peut être intéressant de lire ou relire Se défendre, une philosophie de la violence (Dorlin, 2017).
5 Lesbian Gay Bisexual Trans Queer Intersexual et le « + » est inclusif pour toutes les personnes à l'écart des normes de genres et de sexualités.
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professeur-stump · 6 years
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La fabrique d'images et les poisons
1705.  Karin Mamma Andersson Interview: Paintings as Weapons, Christian Lund (Christian Lund, Mamma Andersson, Karin Mamma Andersson Interview: Paintings as Weapons, 2015) (Louisiana Channel, Louisiana Museum of Modern Art, 2017)
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