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havaforever · 6 days
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ANDRE MASSON - Il n'y a pas de monde achevé au Centre Pompidou de Metz
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havaforever · 6 days
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LACAN au Centre Pompidou de Metz
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havaforever · 6 days
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BORGO - Melissa, 32 ans, surveillante pénitentiaire expérimentée, s’installe en Corse avec ses deux jeunes enfants et son mari. L’occasion d’un nouveau départ. Elle intègre les équipes d'un centre pénitentiaire pas tout à fait comme les autres. Ici, on dit que ce sont les prisonniers qui surveillent les gardiens. L’intégration de Melissa est facilitée par Saveriu, un jeune détenu qui semble influent et la place sous sa protection. Mais une fois libéré, Saveriu reprend contact avec Melissa. Il a un service à lui demander… Une mécanique pernicieuse se met en marche.
Borgo se distingue par sa capacité à explorer les nuances des interactions complexes en milieu carcéral, tout en questionnant les notions de pouvoir, de protection et de dette morale.
La performance d'Hafsia Herzi est centrale, capturant avec finesse la complexité de son personnage, partagé entre son rôle professionnel et les affaires personnelles qui commencent à empiéter sur sa vie. La mise en scène de Demoustier, soutenue par une photographie qui saisit à la fois la beauté rude de la Corse et l'atmosphère oppressante de la prison, contribue à créer un thriller psychologique captivant.
Ce film s'inscrit dans une tradition de cinéma français qui n'hésite pas à aborder des sujets sociaux profonds avec une approche réaliste et nuancée, offrant ainsi un regard frais sur le système pénitentiaire et les dilemmes éthiques auxquels sont confrontés ceux qui y travaillent.
Borgo invite le spectateur à réfléchir sur la complexité des relations humaines dans un contexte où les frontières entre le bien et le mal, le surveillant et le surveillé, sont constamment brouillées.
NOTE 15/20 - Le scénario n'est pas très riche, mais il est finement ciselé. Il repose entièrement sur les épaules d’une actrice qui incarne magnifiquement la mère de famille déjouant avec force les agressions qu’elle subit de toute part.
La véritable réussite de ce récit, tient à la volonté anti spectaculaire qui irrigue le film, en privilégiant la précision discrète de la mise en scène afin de dépeindre l’étouffement lent et progressif de son héroïne.
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havaforever · 6 days
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ET PLUS SI AFFINITES - Dans ce joyeux jeu de miroirs (et de massacre), les vacheries volent en escadrille, les faux-semblants sont décortiqués, la bonne morale exposée par une écriture sympathique, souvent relevée et un talent affirmé pour les punchlines. Elles ne font pas toutes mouche, mais l'ensemble est tout à fait méritant.
Note 13/20 - Huis clos volontairement caustique sur les errances des couples, mais qui ne parvient pas vraiment à convaincre du fait de personnages souvent réduits à leur propre caricature.
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havaforever · 24 days
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havaforever · 24 days
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havaforever · 24 days
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LE JEU DE LA REINE - Catherine Parr est la sixième femme du roi Henri VIII, dont les précédentes épouses ont été soit répudiées, soit décapitées (une seule étant décédée suite à une maladie). Avec l’aide de ses dames de compagnie, elle tente de déjouer les pièges que lui tendent l’évêque, la cour et le roi…
Le Jeu de la Reine fait le portrait (version féministe, époque oblige) d'un drame historique, remarquable de beauté et magnifié par un casting en état de grâce.
Sans être spécialiste, on peut affirmer que la vérité historique doit en prendre un sacré coup dans l’aile ce qui ne manquera pas de faire réagir les puristes. Mais, on doit reconnaître que c’est la 1ère fois qu’on s’intéresse vraiment au personnage de la 6ème et dernière femme de ce tyran, la seule qui lui ait survécu, Catherine Parr.
Brillante, cultivée, émancipée, cette femme ne pouvait que déranger l’église anglicane et la cour dans son ensemble, situation admirablement décrite dans ce drame constamment entre horreur psychologique et thriller politique.
Tout, ici, est oppressant, de la nature envahissante et angoissante jusqu’aux jeux de pouvoir et conspirations qui bruissent en permanence dans les couloirs glacés d’un château royal qui a tout d’une prison. Karim Aïnouz s’est bien gardé de réaliser un biopic, se focalisant sur les derniers mois de la vie du roi, pour nous proposer un film viscéral sur des relations humaines totalement perverties par les luttes intestines qui opposent les pouvoirs politique et religieux.
Revers de la médaille, le film est parfois très lent, empesé comme les costumes, et aussi sombre que les éclairages. Toutes les intrigues de politico-religieuses sont, elles aussi, parfois difficiles à comprendre pour le spectateur lambda. Mais l’intérêt évident pour ce personnage de femme qui parvient à conserver vivace la flamme qui brûle en elle, emporte tout et fait oublier certaines pesanteurs de la mise en scène et du scénario.
Le choix de l’actrice suédoise Alicia Vikander pour camper la « 6ème femme de Barbe Bleue » peut surprendre, mais elle est parfaite de grâce, de courage et de détermination. Son affrontement avec un Jude Law méconnaissable et inquiétant qui est allé jusqu’à demander que soient diffusées sur le plateau du tournage des odeurs désagréables, afin que chaque personne présente sente la saleté et le pourrissement de son corps.
C’est vous dire si on est allé loin dans le détail pour ce tournage auquel ont également participé avec bonheur Eddie Marsan et Sam Riley. On se laisse donc captiver par cette bataille royale aussi sinistre que le Haddon Hall, dans le Devonshire où a eu lieu le tournage.
NOTE 15/20 - Spectaculaire, sombre, intriguant, hautement cinématographique; bref, un beau film comme on les aime.
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havaforever · 1 month
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havaforever · 1 month
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havaforever · 2 months
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DUNE - Seconde Partie
Paul Atreides s’unit à Chani et aux Fremen pour mener la révolte contre ceux qui ont anéanti sa famille. Hanté par de sombres prémonitions, il se trouve confronté au plus grand des dilemmes : choisir entre l’amour de sa vie et le destin de l’univers.
Tout est dit, mais presque vraiment en quelques lignes, sur ce qu'il sr passe pourtant en 2h45...
Mais, même s'il ne s'y passe rien de transcendant les codes du genre, le film de Villeneuve est une claque cinématographique ! Dans un camaïeu littéralement envoutant, les images nous subjuguent sous des jeux de lumière et de contraste à couper le souffle, une maîtrise totale de la mise en scène, sans oublier les costumes qui sont encore plus beaux que dans le premier volet.
NOTE - 13/20 - Le désert occupe tout l'espace et le temps de ce film afin de développer la partie politico-religieuse, mais on y voit un Timothé Chalamet devenir prophète malgré lui, étape par étape.
La subtilité de Denis Villeneuve est de montrer que la foi est un objet politique. Sans être trop développé, cet aspect plus politique donne en définitive un peu de profondeur au film
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havaforever · 2 months
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ONE LOVE - Et encore un biopic musical !
Atout du film : le fait d’avoir tourné en grande partie en Jamaïque, avec une majorité d’acteurs et de musiciens jamaïcains, ce qui donne un vernis d'authenticité. Enfin, le choix d’articuler le biopic à l’apogée de sa carrière (1976-1978, époque Rastaman Vibration et Exodus) et autour d’un moment-clé  – celui du concert historique triomphal One Love Peace que Marley donna à Kingston en avril 1978 avec un fort enjeu politique (il parvint à réunir Michael Manley et Edward Seaga, les deux rivaux qui se disputaient âprement le pouvoir en Jamaïque alors à feu et à sang) – est particulièrement bien vu. Il permet de montrer combien la force de conviction, le message d’unité et l’aura du musicien allaient bien au-delà de la musique.
Ensuite, le scénario et la mise en scène sont désespérément plan-plan, bien trop lisses pour être captivants. Il y a pourtant du drame et de l'action dans la vie de Marley, avec une tentative d’assassinat dont il réchappe par miracle avec sa femme fin 1976, puis avec la découverte d'un cancer qui l'emportera. Mais rien n'y fait. Les aspérités du personnage sont gommées, les tentatives de creuser les fragilités et les motivations de l’homme derrière l’idole seulement esquissées. Quant aux zones d’ombre –compagnon notoirement volage, père peu présent pour sa nombreuse progéniture – elles sont rayées de la carte (une scène de ménage orageuse en donne un aperçu, mais on n’entend par exemple jamais parler de sa liaison avec Cindy Breakspeare, qui lui a donné un fils, Damian Marley, né en 1978). Et c’est tout juste si l’on voit passer quelques joints de ganja, qu’il fumait pourtant abondamment.
Sans doute pour donner rythme et dynamisme au scénario, le récit est émaillé de visions et de flash-back désordonnés, qui renvoient notamment à ce père blanc qu’il n’a pas connu et ne voulait pas de lui, et à sa découverte du rastafarisme (religion née en Jamaïque dans les années 1930), qui imprègne tout son répertoire. Mais ces séquences manquent de clarté et n’ajoutent que confusion à ce film dénué de souffle que l’on pourrait qualifier sans méchanceté de "Bob Marley pour les nuls".
Et pourquoi pas ? Sauf que quand tant d’autres biopics et documentaires actuels sur des personnalités s’échinent à rendre captivantes des vies somme toute banales, celui-ci réussit le tour de force de faire tout le contraire : aplatir et lisser celle d’un artiste complexe, inspiré et inspirant, au parcours remarquable. Celui d’un musicien jamaïcain parti de rien avec une ambition personnelle, parvenu au sommet malgré les embûches avec un dessein humaniste unitaire de portée planétaire.
NOTE 10/20 - "Ma musique est là pour toujours", disait Marley. On ne peut pas en dire autant de ce biopic dispensable.
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havaforever · 2 months
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LE ROYAUME DE KENSUKE - C'est un royaume pas enchanté mais complètement enchanteur : les images sont simples, belles, l'animation est très fluide, mélange de 2D et de 3D, plus des textures plaquées sur de la 2D.
Les paysages sont absolument magnifiques. L'histoire est connue grâce à un best-seller, mais la surprise persiste par un rendu des expressions toujours très juste et très intense.
Au final, beaucoup d'émerveillement et d'émotion !
NOTE 15/20 - On se laisse emporter par la beauté du film et son histoire. Un récit qui nous amène vers un sens de l'humanité qui se joue entre la nature et le monde animal.
Une belle leçon de vie, poétique et douce.
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havaforever · 2 months
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DAAAAAALI !
On n’arrête plus Quentin Dupieux ces derniers temps, à raison d’un film tous les 6 mois, il truste les cinés français et sa dernière trouvaille confirme qu’il s’en passe des choses dans son esprit dérangé. Le voilà donc à nous présenter sa version de l’inénarrable Salvador Dalí le temps d’une interview rocambolesque.
Six acteurs différents pour incarner Dalí (Baer, Cohen, Marmaï, Lellouche, Flamand, Gillot), un bon sens de l’absurde, du comique de répétition, une abolition des frontières en termes d’espace-temps et entre rêve et réalité, des mises en abyme à foison...
Ce film, qui n’est pas un biopic mais un puzzle de variations autour de la personnalité et de l’art du peintre espagnol (avec en plus quelques touches piquantes sur les mondes du journalisme et du cinéma), brille par son originalité et une belle inventivité.
Une inventivité en accord malin, ludique et réjouissant avec son sujet surréaliste. Une inventivité moins sur le fond que sur la forme. On s’amuse beaucoup du dispositif narratif (scénario et montage), sophistiqué et parfois surprenant. Probablement un peu trop répétitif sur la fin, mais admirable dans son ensemble.
Pour le reste, c’est du Quentin Dupieux pur jus, avec quelques séquences géniales (l’arrivée de Dalí à l’hôtel, le rêve « discontinu » du prêtre) et d’autres plus maladroites ou moins abouties (les séquences avec Romain Duris, par exemple). Même constat inégal en matière d’interprétation, Édouard Baer et Jonathan Cohen convainquant davantage que leurs quatre autres « collègues » en incarnations de l’artiste. Mais peu importe. Ce côté bricolo-artisanal, avec ses grandes inspirations et ses imperfections, est aussi le sel de ce cinéma d'auteur, courageux et insolent.
NOTE 14/20 - Loin des conventions de la biographie, Daaaaaali ! cherche à capturer la personnalité de son sujet et le fait sans compromis, quitte à, par moments, perdre le spectateur dans son foisonnement d'idées et d'intentions.
Ainsi en est-il de ce Dupieux comme tant d'autres de ses films : quelques expériences surréalistes réussies, quelques autres sans intérêt, pour une cuvée annuelle somme toute récréative et plutôt stimulante au milieu de films trop raisonnables.
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havaforever · 3 months
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A MAN - N'est pas mystérieux qui le veut, n'est justement pas sensible celui qui le revendique...
En voulant joindre à sa méditation patiente sur l’identité l’écriture d’un thriller à tiroir, tortueux et retors, le cinéaste japonais Kei Ishikawa semble vouloir mener deux films de front qu’il peine à réconcilier.
Ces différents visages de son film, comme ceux de son récit, le font davantage ressembler à un alliage forcé qui finit par être contre productif, crée su contresens, mais surtout de l'ennui.
On a du mal à s'attacher aux personnages tant ils sont faussement secrets et énigmatiques. L'interprétation de Sakura Andô dans le rôle de Rie, est puissante et c'est elle qui tient le film de bout en bout. Cette excellente actrice est encore à l'affiche de l'excellent "L'innocence" de Kore-Eda. Masataka Kubota dans le rôle du mari mystérieux habite parfaitement la première partie du film, la plus intéressante. Satoshi Tsumabuki, de toute beauté, intervient très tard dans le rôle de l'avocat, mais c'est trop tard... On a depuis longtemps décroché.
Note 10/20 - L'effort est sans aucune originalité, mais louable dans l'envie de mener à bout une esthétique qui parle, qui dit le sens caché des choses.
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havaforever · 3 months
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LE DERNIER JUIF - Une comédie sociale profonde et poétique, qui fera date.
D’abord par le sujet qui aborde avec tellement d’humour, de sensibilité, de drôlerie, de poésie, et d’humanité sur un sujet grave et complexe : l’intégration des communautés juives (sépharades), arabes, musulmanes, et noires, dans nos banlieues… Cette mixité victime de tant d'incompréhensions en interne, mais surtout de tant de préjugés de la part de ceux qui en ignorent tout.
A partir de cette thématique, la focale est mise sur les juifs de la loose, très peu représentés à l'écran. On avait déjà les Bling-Bling, les arnaqueurs, les victimes de la Shoa, les sionistes et les antisionistes, mais aux juifs à qui rien ne marche, personne n'avait encore imaginé leur écrire un scénario. Plus de voisins, plus de boucherie cacher, une maman malade, un fils au chômage, un immeuble en ruines, des affaires foireuses, une syna désertée, un bureau de la Alya désespéré, un père obscurantiste et absent, et pas même une chaise appropriée pour faire son deuil.
Et la juste mise en scène sans pathos de tout ceci, Noé Debré, grand scénariste, dont c’est le premier long métrage, la relève magistralement grâce au personnage de Bellisha. Le charisme de notre anti-héros tient dans la prouesse de jeu du comédien Michael Zindel, qui tient tout le film dans son corps, mélange de nonchalance et de vivacité d’esprit à s’adapter. Sans ce dernier, et le couple fils-mère incroyable qu’il réalise avec Agnès Jaoui, le film n'aurait jamais eu toute la saveur qu'il dégage.
Il faudrait aussi citer chacun des personnages secondaires qui ne sont pas en reste : Eva Huault, la délicieuse maitresse de Bellisha, Solal Bouloudnine, le cousin Asher, qui a la tchatche commerçante à saisir les bons coups, véritable contrepoint de l‘insouciante fausse-légèreté de Bellisha, et Youssouf Gueye, l’ami noir qui croit ne pas aimer les juifs.
Mais derrière ce cadre, se dessine l’autre sujet du film, plus profond : comment se séparer de sa mère quand on lui est attaché ? Cette (angoisse de) séparation court en filigrane à travers tout le film, s’intégrant à la séparation de l’Algérie, de la terre mère. Accepter de prendre sa valise, et d’explorer d’autres chemins, d’autres territoires.
Il n’y a pas de vie sans séparation.
La réussite à la fois discrète mais indiscutable du film tient encore aussi à deux choses : D’une part la voix off, un peu ampoulée, qui raconte le récit, et vous saisit dès les premières images du film. Comme si tout était écrit dès le départ du destin de Bellisha, pantin dans les mains du créateur, qui, l’air de rien, va savoir s’affranchir de ce destin, et d’autre part l’attitude clownesque du couple Zindael-Jaoui. C'est entre ces deux lignes que Michael Zindel, dont le personnage inouï, lunaire, toujours à côté de ses pompes, non sans une libido active, et laissant glisser sur lui les attaques et les coups de la vie, s’inscrit dans la droite lignée de Charlie Chaplin, Buster Keaton ou Jacques Tati.
Agnès Jaoui, nous étonne encore une fois de par se sensibilité. Puissante, burlesque, émouvante dans ses contradictions, ses angoisses, sa douleur; elle compose un incroyable duo avec Bellisha, dont on ne sait plus très bien qui est l’enfant et le parent…
NOTE 17/20 - Exceptionnel. Subtil, sensible, drôle, profond.
Touché par la grâce.
Les deux acteurs principaux, Agnes Jaoui au sommet de son art, et Michael Zindel génial. Entre La vie devant soi, ou Mangeclous, ce film est un chef d'œuvre d'humour, d'originalité et de légèreté.
Pour rendre drôles et légères les choses les plus graves.
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havaforever · 3 months
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PAUVRES CREATURES - L'année cinéma commence très fort avec "Poor Things", dernier bébé-monstre de Yorgos Lanthimos, qui nous livre ici une satire sous forme de conte initiatique, en mode relecture très inspirée de Frankenstein.
Dans une époque vaguement victorienne peut-être hybridée à celle des années 2075, un savant crée Bella, une femme adulte avec l'esprit d'un enfant. Créature qui va néanmoins très vite se développer. Bella découvrira le monde, les femmes, les hommes, et surtout le sexe.
La première demi-heure, en noir et blanc, nous plonge directement dans une ambiance très malaisante. Mêlant du body horror aux pires intentions humaines, elle nous invite à embarquer pleinement dans le coeur de ce récit initiatique coloré et passionnant.
Les acteurs sont fantastiques. Emma Stone incroyable dans le rôle cette "créature" qui grandit intellectuellement, et découvre son corps, son esprit, le monde, la place attendue de la femme. L'actrice donne par ailleurs allègrement de sa personne, on croule sous des scènes les unes plus trashs que les autres. Impossible de ne pas citer Mark Ruffalo, désopilant en séducteur invétéré, qui voit peu à peu son monde d'effondrer alors que sa "sex doll" mûrit et lui échappe.
La direction artistique est démente. On est dans une espèce d'univers steam punk avec de l'Art Nouveau à tous les étages. Yorgos Lanthimos utilise énormément les grands angles, montrant toutes les coutures de ce monde poétique, du moins tel que Bella le perçoit. Les costumes certainement tout droit sortis des ateliers des créateurs les plus fous, sont sublimes.
Le récit comporte pas mal de lourdeurs et de temps morts, trop longs pour être porteurs. Et pourtant malgré quelques détours largement inutiles du scénario, et la très grande créativité de sa mise en forme, c'est le propos qui prime très rapidement.
Certains (beaucoup) ont réduit Pauvres Créatures à un film féministe, mais ses thèses débordent largement cette apparence première. "Poor Things" parle de parentalité, de religion, et de relations entres les hommes et les femmes. Avec certes, la place des femmes dans la société, et la façon dont elles sont perçues et/ou contrôlées. Mais on est très loin du pamphlet stérile et redondant de tant d'autres films opportunistes.
Personnellement j'y ai surtout perçu une mise en scène très pertinente de ce que nous apprendrait l'intelligence artificielle sur le fonctionnement mécanique et désincarné des humains, et de nos sociétés dépourvues de leurs emballages moraux, changeants et relatifs. C'est très vite à travers ce prisme que le film m'est apparu captivant : une généalogie de notre morale, de nos comportements et de tous les travers d'un féminisme souvent contradictoire, vue non par Nietzsche, mais sous l'angle des ChatGPT et autres programmes qui nous "singent" littéralement…
Bref, "Poor Things" est riche d'idées, de sensations, de perspectives nouvelles, et remue le bide. C'est aussi un long-métrage très drôle. Comme dans les précédents films de Lanthimos, l'humour est absurde, noir, cruel, et souvent inattendu. Si vous adhérez au style du réalisateur, vous y trouverez très largement votre compte !
NOTE 17/20 - Ce voyage fantastique et fantasmatique regorge d'idées de génie, d'images sublimes et riches, le tout directement sorti du cerveau à la fois complexe, étrange et extraordinaire de Yorgos Lanthimos.
La génétique du réalisateur de The Lobster semble être composée de Mary Shelly et de Ruben Ostlund et de bien d'autres, dans une version remanipulée d'extravagance et de baroquisme flamboyants.
On est choqués, éblouis, embarqués par une créativité aussi rare qu'impressionnante.
Ames sensibles, s'abstenir.
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havaforever · 4 months
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TOP10 et plus encore des meilleurs Films en 2023
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LES 10 PREMIERS - A voir et à revoir
1 - L'enlèvement de Marco Bellocio
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2 - Anatomie d'une chute de Justine Triet
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3 - La dernière Reine de Damien Ounouri
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4 - Oppenheimer de Christopher Nolan
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5 - Le Règne Animal de Thomas Cailley
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6 - Le temps d'aimer de Katel Quilévéré
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7 - Past Lives de Céline Song
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8 - Le procès Goldman de Cedric Kahn
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9 - La garçon et le Héron de Myazaki
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10 - Anselm de Wim Wenders
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Les Dix autres, que l'on peut voir aussi
11 - L'Innocence de Kore Eda
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12 - Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry
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13 - Babylon de Damien Chazelle
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14 - Christophe de Dominique Gonzalec
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15 - The Fabelmans de Steven Spielberg
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16 - Yannick de Quentin Dupieux
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17 - Elémentaire de Peter Sohn
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18 - Simple comme Sylvain de Monia Chokri
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19 - Napoléon de Ridley Scott
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20 - Empire of Light de Sam Mendes
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