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ehnyiel · 3 years
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ehnyiel · 3 years
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Ami, est un nom bien traître. Jamais, non je ne crois jamais vous avoir seulement considérer de la sorte. Vous avez été le premier homme dans le regard duquel je me suis vu en égal. Vous avez été le seul.
Bien vite, dès lors que nous avions quitté le nid, nous nous sommes effleurés. Je vous avais déjà partagé l’inconfort que j’avais à être touché, sans précisé la teinte que cela prenait avec vous. Aussi en l’absence de contrordre, n’avez-vous jamais qu’approché cette limite.
Nous nous sommes donc frôlés, esquivés, nous sommes joués l’un de l’autre, en toute innocence, sans conséquences. Il vous est arrivé de me reprocher mon indécision, mon audace déçue, mes aventures rétractées.
Les choses, malgré chahuts en sont toujours restées là. Jusqu’au jour où pour de bon je vous ai cru perdu. Une sensation de terreur s’insinua alors en moi, une douleur innommable. Perdu, vous m’étiez définitivement perdu. Je ne trouve qu’un vide à la place de ma poitrine. J’ignorais que rien, cela pouvait faire aussi mal. Étais-ce de l’amour, alors ?
Non. Je crois vous avouer toute la violence de mes sentiments, sans jamais en révéler la cause exacte. L’orage passe, je respire à nouveau, la vie continue. Vous êtes renvoyé au loin, en arrière-plan. Je ne voulais surtout pas remarquer la destruction de ce masque que j’avais posé sur vous, dans mes yeux et qui vous préservait de tout fantasme. Vous m’étiez, inaccessible.
C’est alors, traître que vous êtes, que vous m’avez partagé l’envie la plus sincère qu’il m’est été donné de voir d’unir nos chairs. Non content de ne plus reconnaître sur votre visage les contours familier de ce masque que pour vous j’avais taillé, pour ne jamais savoir vous envisager, voilà que vous vous rendiez à moi, accessible ?..
Troublé, en apesanteur, sans la moindre prise ni sur les événements, ni sur ma vie, sans contrôle, aucun, ni sur mes ressentis, ni sur mes émotions, me voilà perdu, seul, errant, badaud, esseulé au moment précis où l’on m’annonçait vouloir me rencontrer.
Certes, sans doute sur un terrain sur lequel je ne voulais jamais l’être. Certes, dans des considérations desquelles je ne pensais jamais pouvoir être délivré de ma peur. Mais vous vouliez me rencontrer, vous avez fait en sorte d’être on ne peut plus clair à ce sujet.
Comment alors ? Comment vivre alors, comment être alors, comment ne pas en vouloir plus alors ? Comment moi qui portait le poids, le fardeau d’une affection trop lourde à votre égard, comment pouvais-je ne pas en attendre plus ? Des excuses, je n’en ai pas. J’ai beau en chercher, il ne s’agit que de mon amour pour vous et de l’injustice implacable qui vibre dans chacune de mes cellules, accablées de ne jamais se voir exaucées, être aimées en retour.
Je suis un amas informe, un tas de viande en putréfaction dont vous voulez abusé pour votre plaisir et qui, affreusement coupable, partage votre vice. J'ai conscience de mon impériale contradiction. J’en ai honte. Je n’ai jamais cru pouvoir comprendre pourquoi vous étiez si inapte à m’envisager sur tous les points sur lesquels je me suis efforcé d’être meilleur, mais que ma souillure, elle, vous allèche.
Abattu, empli d’un espoir qui n’attend que d’être déçu, je viens vous livrer ce que je crois être ma dernière apostrophe. « Vous avez parfois dans mes yeux la couleur de l’évidence ». Jamais je crois qu’une phrase ne m’aura coûté si cher à prononcé. Jamais je n’ai fais preuve d’autant de concision pour m’exprimer au sujet de quoi que ce soit. Jamais non plus la réponse que vous avez choisi ne pouvais plus me blesser.
Vous avez substituer mon affirmation pour une question de votre invention à laquelle vous avez répondu par une invitation graveleuse. Ça n’était plus vous. Vous êtes mort devant moi ce jour-là. Vous avez trahi qui je pensais que vous étiez. Vous qui étiez précisément celui qui joutait avec moi sur le plan des idées sans avoir à s’abaisser aux trivialités terrestres.
Voilà d’où vous m’attaquiez avant que je ne passe avec vous l’une des pires soirées de mon existence. En effet, vous n’avez pas seulement sali l’image que j’avais de vous, vous n’avez pas seulement écarté d’un revers de main mon cœur que je vous tendais comme s’il s’agissait d’une immondice, vous m’avez humilié et ça, vous ne l’aviez jamais fait.
Abasourdit, j’ai composé la plus belle, la plus exhaustive, la plus antithétique des déclarations dont j’étais capable en cet instant. J’ai réellement fait de mon mieux pour vous exprimer l’entièreté de mes sentiments pour vous. Puisque mon inhabituelle synthèse n’avait pas eu l’effet escompté, il me fallait pour vous, contre vous, lutter avec mes armes les plus acérés.
Vous avez alors disparu, recraché mon cœur, livré sur son plateau d’argent, en travers de ma face. J’ai continué à vivre, à avancer sur d’autres thématiques, d’autres points, suis arrivé à une certaine paix avec moi-même sur quelques problématiques. Et vous voilà revenu, finalement célibataire.
Devais-je y voir une opportunité ? Certainement pas. Cela serait une fois de plus se livrer pour mieux se blesser. C’est plus de masochisme que je n’en suis capable. J’ai alors exercé sur moi exactement ce que je vous avais lâchement demandé de faire à ma place. J’ai tué mes sentiments, les ai enterrés, et ai dérobé de vous : satisfaction et plaisir.
Certes, je n’étais pas plus amoureux qu’avant. Je ne l’étais pas moins pour autant. C’est cependant ce que j’ai décidé de croire. Puisque cela ne me tuais plus autant, puisque je pouvais aller si loin sans en pâtir, je pouvais bien vous concéder ces plaisirs du corps auxquels je me refusais tout net jusqu’ici.
En contrôle, à nouveau, enfin. Je pouvais tout. Il n’y avait plus aucun obstacle. Quoi de plus normal lorsqu’ils ont été enfouis un peu plus tôt ? La question ne se pose pas dans mon esprit à ce moment-là. La chose est excitante, intrigante, pourquoi chercher à comprendre ce qui soudainement rendait tout cela possible ?
L’expérience se répète. Nouvellement chercheur en plaisirs, je m’interroge sur les subtilités du vôtre. J’en comprends quelques nuances, pratique et semble obtenir quelques les résultats. C’est là que je vacille une fois de plus. L’ingrédient nécessaire à votre satisfaction : il s’agit de ma déchéance. La tendresse.
Celle qui me déchire les tripes, qui ramène des limbes mon cœur de mort-vivant et me fait questionner sur ce qu’est l’amour. Je rationalise, j’adopte votre point de vu, comprends, enfin, qu’en effet, aux vu des circonstances, même si vous avez certes, l’intelligence émotionnelle d’une éponge, vous avez fait au mieux.
Vous ne souhaitez pas me torturer. Je suis le seul à le vouloir pour être un peu plus proche de vous. Seul responsable de ma misère. Je comprends enfin cela et que tout amour ne se peut être qu’inconditionnel s’il se doit être appelé amour. Si j’avais compris plus tôt déjà que c’est ainsi que je vous aime, je réalise, qu’à votre manière, vous devez ressentir cela, vous aussi.
Non pas en les termes que je crois toujours espéré aujourd’hui, mais vous m’aimez bel et bien, inconditionnellement, à la façon d’un ami. Que vous puissiez vous mentir à vous-même, ne pas accepter votre attirance pour la gente masculine, que vous soyez incapable de l’aimer d’amour comme vous savez le faire avec les femmes, peut doit m’en importer.
Je ne dois dès lors m’en tenir qu’à ce que vous me dîtes. Ce que vous m’avez déjà dit, c’est que vous estimiez notre lien et de ne jamais le vouloir risquer sur un coup de Jarnac, un pile ou face un peu trop téméraire. Les suppositions doivent cesser et je vous rend compte de mes dernières incertitudes et réalisations.
Croyant par la présente régler tout problème, je crois pouvoir concilier mon affection pour vous, mon désir d’évoluer sur la voie de ma sexualité, la nécessité de la tendresse qui écorche mon cœur dans une nouvelle forme de relation que nous entretiendrions et qui ne ferait pas souffrir.
Car ce que je comprends enfin de l’amour, moi qui en suis à bien des égards étranger, c’est qu’il n’est pas question que de douleur. Ce doit être beau, l’amour, ça doit faire du bien, je crois.
Je me délecte de chaque moment passé avec vous comme autant d’instants de grâce où mon cœur baisse les armes. Je suis en reddition. Ayant levé l’interdiction d’être touché par vous, je capitule. Vous faites preuve d’une certaine habilité, que je ne pourrais jamais qu’envier, à ce jeu-là.  Vos doigts mettent le feu à mon corps, à mon désir là où seul un autre n’avais jamais réussi qu’à l’apprivoisé. Je me meurs sous vos mains. Je suis incapable de me reconnaître. Suis-je donc doté de pareilles réactions, de telles capacités à ressentir les plaisirs sensuels ?
Je ne voudrais pas avoir à souffrir de cette relation. Quel drôle de constat, a posteriori, que cela ne soit pas possible ! J’ignore maintenant ce qu’il me faut faire. Mettre un terme à ce revirement de situation dans notre relation, ayant exposé aussi franchement ma vulnérabilité, votre regard sur moi a dû changé, il a changé.
Ai-je simplement besoin de temps ? N’ai-je besoin en réalité que de résoudre ce qui se trame autour de notre relation, pour moi, de mon côté ? Et la suite ? Vais-je me retrouver seul lorsque vous rencontrerez une personne à aimer ? Autant d’incertitudes m’affaiblissent, mais ça ne me tuent plus. Je crois me rendre compte que ce doit être mon appétit qui ne sera jamais pleinement rassasié de la sorte.
Ai-je bien faim de ce que vous pouvez m’apporter ? N’est-ce qu’un prétexte à autre chose ? Ma seule certitude, c’est que j’ai à avancer sur ce terrain-là et quitte à ne pas vous aimer et n’être pas aimé de vous : je me veux creuser pour vous une place de choix dans ma vie, celle qu’une paix future avec moi-même puisse être signée par votre concours.
Le cœur tantôt absent, tantôt lourd, une nouvelle épiphanie m’éclate à la figure. Je renouvelle bien vite ce vœu dont je m’étais exigé d’abandonné la formule. Mon corps, cependant, se rappelle à mon bon souvenir. Par le feu, celui qui consume les chairs, celui qui soulève les âmes, je me souviens qu’il n’y a rien de bon à vivre sans sentiments.
Je vous retrouve et une fois de plus, le souffle m’est coupé. Pourriez-vous m’enseigner comme il se faut respirer ? Avec moins de difficultés, je cède à mes propres pulsions et ne semble pas vous heurter dans le processus. J’en étouffe d’aise.
Chaque joie, dans ma bouche, se transforme inlassablement en cendres, celles de l’inéluctable destinée que j’ai choisi à cette histoire. Qu’il est difficile de ne céder ni à ses démons, ni à la démence. Je jouis sans doute un peu trop d’une telle situation.
C’est pourquoi notre mort, je l’ai déjà prémédité. Il me faut abattre la bête avant qu’elle ne gagne plus de terrain que vous ne saurez jamais m’en concéderez.
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ehnyiel · 6 years
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ehnyiel · 6 years
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Si tu critiques l’horoscope mais que tu crois à un test de personnalité sur internet tu fais partie du problème.
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ehnyiel · 6 years
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Pourquoi j'ai toujours l'impression de tout faire à l'envers ? Comme si je ne pouvais jamais rien faire dans le bon ordre. Ça doit être trop dur de se dire que ce qu'on fait, comme on l'a fait, ça va, c'est bien.
Pas moyen de valoriser cette merde. C'est mort.
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ehnyiel · 6 years
Conversation
my final thought before making most decisions: fuck it
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ehnyiel · 6 years
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Ça y est. Je le sens. L’orage monte. Un éclair, comme un regard. Ça commence. Les nuages s’épaississent, s’obscurcissent, tout devient plus flou et limpide à la fois. We’re a natural. Mais, on ignore encore à quoi on joue, des arcs électriques entre nous, joue contre joue. L’un dans les bras de l’autre, soudain un sourcil s’arque, un mot de trop et l’on change de polarité. Nous qui nous entremêlions à l’instant, tout semble tout à coup nous séparer. Besoin de violences, d’insultes, de marquer la rupture, de montrer la fracture. Ce tumulte perpétuel. Cet orage, apte à nous agglomérer autant qu’il éclate, ce nous, en deux, de part et d’autre. Peu importe qu’elle face du dé nous sourira aujourd’hui, peu importe la sorte de combinaison qui nous mènera jusque là-bas. Chacune de nos interactions, sous tension, tonnerres de nos rencontres plus encore que de nos dissensions. Et puis ce putain de fourmillement électrique sur mon visage à chaque fois que son sourire souffle de mon cerveau la moindre pensée... Mais. Heureusement pour nous. C’est tout sauf un coup de foudre.
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ehnyiel · 6 years
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There's nothing I hate more than what I can't hide
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ehnyiel · 6 years
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C'est lui qui a commencé
Il m'a touché une fois. À partir de là j'étais baisé, impossible de s'en détourner. Je me suis autoriser une subtile réciproque qui consistait en un droit absolu à disposer de son corps. C'est affreux, il est vrai, mais je pensais sincèrement que cela ferait partie du jeu. Malheur. Il s'était, pour moi, jouer de moi, mais pour lui, avec moi, il ne faisait que jouer.
On comprend rapidement la stupidité de demander aux autres s'il nous on bien compris. Impossible. On ne se comprend déjà pas soi-même, n'en demandons pas tant aux autres.
Le tout est qu'il a voulu mettre fin à ces enfantillages, quelques broutilles, pauvres bagatelles, fruits enfantins d'une écervelée insouciance. Pour moi, elles étaient déjà les promesses d'un après. Que je suis con. Responsable de mon propre malheur. J'avais pourtant déjà inspecter ses réactions, il revenait toujours à moi, perdu, en demande d'attention.
Je m'enorgueillais d'une espèce de dépendance malsaine à laquelle j'attachais un sous-texte que lui ne partageait pas. C'est la définition de s'emballer tout seul. Je sais. Mais quand tu veux y croire, tout est un signe, une fleur du destin. Saloperie de destin en lequel je ne suis pas censé croire pour un sous, m'enfin.
Disons je le préfère appelé "Instinct". Le problème ici, c'est que tout à beau y passer : les engueulades, les prises de becs, les sourires tendres, les échanges de regards, les coups, les rires et le mépris. On a beau passer à la machine coeur et cerveau, à la moulinette les sentiments :
"Ils ne sont pas partagé, dans l'hypothèse où ça fonctionnerait tu le détruirait, tu lui arracherais ce qui te fais le convoiter. Puis, tu le laisserais là, la gueule béante, pire que mort, vide, en côté de la vie, seul."
Au broyeur les pensées :
"De toute façon, il ne t'aime pas. Il a un comportement, pour lui, normal, neutre avec toi. Tu n'es rien d'extraordinaire, redescend de ton piédestal, arrêtes un peu d'rêver. Tout ce que tu lui inspire c'est de la confusion et un vague sentiment d'affiliation, tout au plus."
Malgré ça, malgré tout ça... Malgré la raison du cœur, les sentiments des pensées, l'illogisme de la situation, je m'entête à ne vouloir, à ne penser, à ne souhaiter que la même et unique chose. Puissiez-vous m'arracher au monde des vivants, la vie est trop douloureuse. Comble du ridicule, ça ne sera jamais personne d'autre que moi que je désirerai à travers quiconque.
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ehnyiel · 6 years
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Him - How do you know when you're in love ?
Her - All the songs make sense.
J'ai bien envie d'crever, là, de suite.
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ehnyiel · 6 years
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I'm powerless, I'm meaningless, like every scar and as i cry, tears fill inside right through my heart
Leeandlie English version of the Ancient Magus' Bride opening
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ehnyiel · 6 years
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Je suis amoureux, séduit par l'idée de l'être. Pas un besoin primaire, animal. Pas non plus totalement désintéressé. Ça me prend le cerveau, ça me retourne la tête, dévore mes journées, ça rend fade toutes mes autres discussions. Je deviens monomaniaque, je tourne comme un lion en cage. J'attends. Impatiemment. Que rien ne se passe, pour qu'enfin : tout puisse commencer.
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ehnyiel · 6 years
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Le problème avec la vérité, c'est qu'elle se drape d'un blanc linceul, mais qu'en vrai, quand elle a bien chié partout, elle vient t'cracher à la gueule avant d'se tirer, elle et ses gros sabots.
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ehnyiel · 6 years
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Inlassable. Perpétuel. Inexorable. Mouvement d'une quantité confinée et parquée. Enveloppe d'une lettre, celle-là vierge de toute expérience de ce monde, par elle-même. Il était un temps où la plume de l'auteur venait, quotidiennement, ajouter le sable d'une nouvelle plage. Depuis trop longtemps, dans un vase-clos, le système se contentait de se nourrir de lui-même. Triste punition. Impériale affliction que celle d'ériger autour de soi, contre tout le reste, une fine couche d'un je-ne-sais-quoi qui coupait, brisait et parait toute forme d'être. Il fallait demeurer ici, de l'autre côté du verre, là où, mis à part toi, rien ne vit. Drôle de punition d'en venir même à oublier que, toute prison de soi qu'elle ait, cette métaphore n'est qu'en deux dimensions. Tu aurais pu, tout aussi bien, t'accommoder de cette geôle de l'esprit en t'insinuant, de temps à autre, derrière la paroi glacer que tu avais érigé. Rien n'aurait été moins cohérent. Toutefois, dans un délire bien à toi de t'infliger une royale tenue, une prestance noble que les gens ont décidé d'oublier, tu as préféré rester droit et courbe dans ce que tu t'étais autorisé. L'inconnu aura tout au plus frôlé le voile que l'ensemble se sera déchiré dans une implosion impressionnante de cet ego qui ne savait plus se tenir seul. Comment être déjà ? La pression, insupportable, du support était devenu nécessaire à ton bon fonctionnement. Il était maintenant inconcevable pour toi de penser sans celle. Tu essaies de récupérer, rassembler, rafistoler les morceaux de ces tentures, sans succès. Le sable, eau étincelante, encre de ton âme, le voilà. Il s'écoule des décombres, il s’épand, produit toxique déversé sur le monde. Raison même de ta ségrégation du genre humain. Vanité de la chose, tu en viens à t'étonner toi-même. Ainsi donc, le système creux du sablier n'était qu'un artifice. Temps est passé, mais présentement, tout est clair aux yeux du vivant. Tu te pensais mort à l'intérieur, méritant une camisole dont tu n'avais pas besoin, seul responsable de ton propre étouffement. Drôle d'incohérence mon ami. Changeante, voilà que la matière, manteau de la nuit, chatoyante et mouvemente, se met à créer, fabriquer. Non content d’avoir été jusqu'alors une bouillie infâme d’un Narcisse qui ne s’assume pas, l’inconcevable était possible. Tour à tour, s'érigent piliers et colonnes, s'organise l'érection de grands bâtiments, d'imposantes volutes. Mais, cette fois, point d’erreur. La masse ne s'organise pas comme un dôme, qui une fois encore viendrait clore le sujet. Au contraire, le sujet, comme partie d'une certaine universalité laisse libre cours à son expansion perpétuelle. Unité représentant plus qu'un monde, mais tout un cosmos. On voit rejaillir çà et là, les différentes teintes des sables importés de ces autres que depuis longtemps, on avait cessé de fréquenter, dont l'autorisation à nous effleurer avait été, contre notre gré, suspendue.
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